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00:00Deuxième péché originel, vous ne l'appelez pas comme ça, mais enfin, vous parlez des 35 heures en 2000,
00:06avec une montée en flèche du chômage qui a suivi la foulée de l'application,
00:12mais finalement, la droite ne détricote pas.
00:15Non. Alors, la droite ne détricote pas.
00:19D'abord, la gauche considère que c'est une réforme civilisationnelle.
00:24Je raconte dans ce livre, j'étais industriel à l'époque,
00:27dans un département d'industrie, et je dirigeais une PME de quelques centaines de salariés.
00:34Et puis, on se réunit un jour avec les parlementaires socialistes de la région
00:37qui nous expliquent qu'on a une chance immense qui est de participer à cette réforme civilisationnelle.
00:43Alors, on leur explique qu'évidemment, nos coûts de production vont augmenter.
00:47C'était dans l'Est de la France, il y avait la frontière avec l'Allemagne et la Belgique.
00:50Je leur explique, moi, de mon côté, que nos coûts de production, enfin, le modèle économique va se dégrader.
00:56Et on ne parlait pas le même langage.
00:59Et j'en veux à la droite, d'une certaine façon, qui pense souvent à gauche, en France.
01:04Oui, ça vous l'expliquez aussi.
01:05La droite pense à gauche, dans le domaine économique.
01:06Par l'acheté, vous dites souvent.
01:08Par l'acheté, c'est vrai.
01:09Et, alors, Nicolas Sarkozy avait fait campagne sur le thème de la réforme des 35 heures,
01:14l'abolition des 35 heures.
01:15Mais alors, pourquoi il ne les a pas abolies ?
01:17Parce que, alors, j'ai rencontré Franck Louvrier, qui était à l'époque son directeur de la communication,
01:22qui m'a expliqué, quand on est arrivé, les branches professionnelles s'étaient organisées,
01:28les patrons bénéficiaient de l'annualisation du temps de travail,
01:31et finalement, c'était très compliqué.
01:33Et donc, à chaque fois, la droite trouve de bonnes excuses pour maintenir, finalement,
01:38des réformes de gauche, qu'elle a condamnées, mais qu'elles ne changent pas.
01:43Vous dites d'ailleurs, les idées libérales s'imposent partout dans le monde,
01:46sauf en France, où la gauche a bel et bien gagné la bataille culturelle,
01:50et vous dites, elle a contaminé la droite.
01:52Oui, alors, elle a contaminé la droite.
01:55Ça se sent en ce moment, ça se vit.
01:56Ça se vit en ce moment, c'est le cas cette semaine.
01:59Par exemple, je ne sais pas si on peut dire...
02:01Vous tombez bien.
02:01Je ne sais pas si on peut dire que Sébastien Lecornu est un homme de droite,
02:04ça ne veut plus dire grand-chose aujourd'hui,
02:06mais enfin, il est dans un gouvernement dans lequel il y a en tout cas des idées de droite,
02:11et notamment des idées de réforme.
02:13Pourquoi la réforme ? D'ailleurs, pas pour le plaisir de faire la réforme,
02:16mais pour consolider l'économie française,
02:19et puis sortir de la période de crise dans laquelle on est engagé.
02:22Moi, je pense qu'il y a un autre argument,
02:24alors je sais qu'il déplaît beaucoup,
02:26mais je vais malgré tout vous le donner,
02:28la droite française est gaulliste,
02:30et quand on en vient aux origines,
02:32le gaullisme est un travaillisme.
02:34Ce n'est absolument pas un jugement de valeur,
02:36ce n'est pas ni péjoratif ni condescendant,
02:39mais le général de Gaulle pensait l'État comme un agent économique dominant.
02:44Dans son discours d'Oxford en 1942,
02:47il a des mots qui sont ceux qu'utilisera un peu plus tard Maurice Thorez et communiste,
02:54dans le fond populaire, pour dire qu'il faut réformer le code du travail,
03:00qu'il faut créer des comités d'entreprise,
03:01qu'il faut améliorer la condition ouvrière.
03:03Tout ça est très bien,
03:04mais vous avez une droite qui est très étatiste,
03:06et les circonstances historiques de la libération,
03:09d'ailleurs, conduisent à la nationalisation massive
03:11des grandes entreprises françaises,
03:13qui ont collaboré avec l'ennemi.
03:14Donc on les nationalise pour laver la front, d'une certaine façon,
03:17et on a eu, pendant toute la deuxième partie du XXe siècle,
03:21une politique très étatiste autour de champions nationaux,
03:23des monopoles, dans la plupart des cas.
03:26Et c'est vrai que la droite,
03:27alors on parlait de droite sociale à l'époque,
03:29c'était pour dire quand même, d'une certaine façon,
03:31que la droite pensait à gauche.
03:33Oui.
03:33Et d'ailleurs, il y a des grands chapitres sur la taxation des riches,
03:37ça j'aimerais vraiment vous écouter là-dessus,
03:39puisque c'est encore l'un des grands débats qui nous anime aujourd'hui.
03:43Enfin, ça fait des années, mais on ne s'en sort pas.
03:46Vous dites que c'est vraiment la tentation de la facilité.
03:48Vous expliquez, vous, qu'un impôt efficace est un impôt avec une assiette large
03:53et un taux faiblement progressif,
03:54et qu'on fait en fait l'inverse en France.
03:57Vous vous rappelez que 43% des Français paient l'impôt
04:00et le taux est à presque 50% pour les revenus supérieurs.
04:04Que répondez-vous à l'accusation qu'on entend régulièrement et partout,
04:07que proportionnellement, les riches paient moins d'impôts que les classes moyennes ?
04:12Ça c'est intéressant, parce que c'est vraiment ce qui nous anime aujourd'hui.
04:16Les chiffres, c'est le juge de paix dans ce domaine.
04:19Les 1% les plus riches de la population ont un taux moyen d'impôt,
04:25de fiscalité, de pression fiscale, de 47%.
04:29Est-ce que vous considérez que quand l'État vous prend 47% de ce que vous avez gagné,
04:34il vous fait un cadeau ?
04:35Moi je trouve que c'est déjà beaucoup quand même, 47%.
04:38Alors on me dira, oui mais il y a les hyper-hyper-riches.
04:41Très bien, les hyper-riches, il y a une confusion dans la plupart des cas
04:45entre la fortune personnelle et la fortune professionnelle.
04:49Ça c'est la taxe Huckman, effectivement.
04:50C'est Bernard Arnault, c'est quelques autres,
04:54ce sont ces grandes entreprises françaises d'ailleurs qui ne font plus d'affaires en France,
04:58mais qui les font à l'étranger, heureusement d'ailleurs.
05:00C'est ce qui entretient la bonne santé du CAC 40.
05:03Et ce sont des entrepreneurs qui réinvestissent.
05:06D'abord, souvent ce ne sont pas des héritiers,
05:08Bernard Arnault n'a hérité de personne, il a créé...
05:12Non mais ils sont quelques-uns comme ça.
05:14Si vous voulez, prenez les boîtes du CAC 40 et vous allez voir que dans la plupart des cas,
05:17les chefs d'entreprise sont partis de rien ou de presque rien.
05:20Ils ont eu les bonnes intuitions au bon moment,
05:23ils ont créé des empires, c'est vrai,
05:25profité de la dynamique de l'économie du monde,
05:28et ce sont souvent des gens qui payent beaucoup plus d'impôts en France
05:31qu'ils ne réalisent de chiffre d'affaires.
05:33Et vous, vous dites que c'est faux cette petite musique qui dit en gros les plus riches,
05:37c'est ce qu'on entend Véronique Jacquet en permanence,
05:39c'est ce que met en avant les socialistes pour aller taxer les plus grandes fortunes.
05:43Oui, tout à fait, mais parce qu'on a justement une droite qui pense à gauche
05:49et qui n'ose pas d'ailleurs agir véritablement comme une droite libérale.
05:54Le libéralisme en France, c'est un gros mot quand même.
05:58Pascal Péry, moi je voudrais peut-être que vous nous éclairiez sur la notion de souveraineté,
06:01parce que quand on voit qu'on acte la désindustrialisation,
06:05quand on voit finalement qu'on acte sous Mitterrand la retraite à 60 ans,
06:12quand on voit qu'on choisit volontairement un modèle de société complètement hédoniste
06:16avec un ministère du temps libre,
06:19est-ce qu'à un moment un président de la République quand même sérieusement s'est dit
06:22non mais là, non seulement on va dans le mur,
06:25parce que forcément c'est nos enfants qui payeront l'addition,
06:28mais en plus on perd la maîtrise de notre destin national.
06:31Est-ce que cette question de la souveraineté dont votre livre a été évoquée ?
06:35Moi je l'évoque assez largement,
06:37souvent pour regretter d'ailleurs les abandons de souveraineté
06:40dans le domaine de l'industrie,
06:42dans le domaine du travail.
06:44Enfin, écoutez, un peu de bon sens,
06:45inutile d'avoir fait de très longues études d'économie
06:47pour comprendre que la quantité de travail
06:49et la qualité de travail
06:51produisent de la richesse.
06:53Un pays qui est très endetté,
06:55vous savez John Adams, le deuxième président américain,
06:57disait qu'il y a deux façons de vaincre un pays,
07:00c'est par la guerre ou par la dette.
07:01Et en réalité, c'est vrai.
07:04La dette est une espèce de boulet
07:07que nous traînons aujourd'hui,
07:10qui nous empêche d'investir sur les secteurs d'avenir.
07:13Et comme en France...
07:14Pascal, je vous arrête là justement la dette,
07:16on va s'y arrêter parce que vous dites
07:18ces 50 ans de l'acheter à gauche comme à droite,
07:21on en parle dans quelques instants juste après la pub.
07:23Et toujours en compagnie de mes débatteurs de la première heure,
07:25Véronique Jacquier, Michel Fayad,
07:27et de mon invité Pascal Péry pour son livre,
07:30ces présidents qui nous ont fait tant de mal aux éditions Plon.
07:33On parle depuis tout à l'heure de la dette,
07:36de cette situation,
07:37et comment on en est arrivé là.
07:39Là, justement, on a entendu Maël Laurent dans son journal
07:41nous rappeler que l'agence de notation Standard & Poor
07:44avait abaissé la note de la France,
07:46évidemment en indiquant une incertitude élevée
07:49sur les finances publiques.
07:51Du coup, le ministre de l'économie, Roland Lescure,
07:54dit que c'est un appel à la lucidité,
07:55à la responsabilité.
07:57Enfin, ça fait 50 ans qu'on l'attend,
07:59la responsabilité, vous le soulignez dans votre livre,
08:0150 ans de l'acheter face à la dette,
08:03à part peut-être le tandem breton-copé
08:06qui apparaissent comme des pages enchantées,
08:08vous dites.
08:08C'est vrai, c'est vrai,
08:10dans le domaine de la tenue des finances publiques,
08:13Thierry Breton, Jean-François Copé
08:14ont une politique d'assainissement des finances publiques,
08:18d'économie, économie mesurée,
08:20dans laquelle d'ailleurs chacun y trouve son profit.
08:23Vous savez, ils utilisent une technique simple,
08:26ils demandent aux administrations
08:27de faire des efforts budgétaires,
08:30et la promesse, c'est de leur rendre
08:32la moitié de l'effort budgétaire consenti.
08:35Eh bien, ça marche, figurez-vous.
08:37Alors, quand on donne une récompense,
08:39vous voyez, et quand on travaille en bonne intelligence,
08:41on peut obtenir des résultats.
08:43Mais, tout ça pour vous dire, Stéphanie,
08:45que finalement, ce qui nous arrive,
08:47on l'a cherché.
08:49Ça n'est pas le fait du hasard.
08:50confrontés aux mêmes difficultés,
08:54les pays de nos voisins,
08:55les pays de la zone euro,
08:56ont réagi différemment.
08:58Nous sommes, depuis longtemps,
09:00la société des guichets.
09:01C'est-à-dire qu'on distribue un peu partout.
09:05Moins de travail, plus de guichets.
09:06On dit qu'il y a, oui, c'est ça,
09:08on dit qu'il y a en France un chien
09:09derrière chaque fiscale ou sociale.
09:11Je dirais qu'il y a un chenil.
09:13Parce qu'à chaque fois,
09:15à chaque fois qu'on demande un effort
09:17aux uns ou aux autres,
09:19les uns et les autres
09:20trouvent toujours de bonnes raisons
09:22pour ne pas faire cet effort.
09:23Et là, nous approchons,
09:25c'est un peu ce que j'entends,
09:26là, quand j'entends votre journal,
09:27on approche du mur, quand même.
09:29C'est-à-dire que l'ajustement
09:31peut venir de l'extérieur.
09:33Et il faut se rappeler
09:34qu'à chaque fois que l'ajustement
09:36vient de l'extérieur,
09:37Portugal, Espagne, Grèce,
09:39avec la Troïka,
09:40la Banque Centrale Européenne,
09:42le FMI, l'Union Européenne,
09:44le traitement est douloureux.
09:45Et donc, il faudrait se réveiller avant.
09:47Vous pensez qu'on va en arriver là ?
09:49Je pense qu'on en arrivera là, oui.
09:51Michel Fayad.
09:52Oui, moi j'avais une question un peu
09:53sur justement le système de retraite
09:56dont vous parliez tout à l'heure.
09:58sur, vous savez,
09:59la pyramide des âges
10:00que vous avez cité pour Mitterrand.
10:03Emmanuel Macron l'avait comparé
10:05au début de son mandat
10:05à une pyramide de Ponzi.
10:07Puis il a un peu oublié.
10:08Qu'est-ce que vous en pensez ?
10:09Je pense que la retraite,
10:11c'est tout simple en fait.
10:12Puisqu'on a un modèle par répartition,
10:14un modèle de solidarité intergénérationnelle.
10:17Ceux qui travaillent aujourd'hui
10:18payent pour ceux qui sont à la retraite.
10:20C'est utile de le rappeler
10:21parce que j'entends souvent la réflexion
10:23mais j'ai cotisé, j'y ai droit.
10:24Mais non.
10:25Ça, c'est un système par capitalisation.
10:27Quand vous cotisez
10:28et que vous stockez du capital,
10:31c'est le modèle par capitalisation.
10:33Et donc, pour en revenir à votre question,
10:35Michel, oui,
10:36il y a trois piliers en fait.
10:37Il y a un, la démographie,
10:39c'est essentiel.
10:40Il faut qu'il y ait suffisamment de cotisants
10:42par rapport au nombre de gens
10:44qui sont inactifs,
10:45retraités, pensionnés.
10:45On est à quoi ?
10:451,7 actifs pour un retraité ?
10:49Oui, enfin, dans certains secteurs
10:50de l'administration,
10:51on est en dessous des 1.
10:53Il y a des secteurs dans lesquels
10:54on est à 0,9, pardon,
10:56c'est statistique,
10:570,9 cotisants pour un retraité.
10:59Et donc, tout le monde comprend,
11:01les régimes spéciaux, c'est ça,
11:02dans la majorité des cas,
11:04tout le monde comprend que
11:05ça n'est pas durable.
11:06Donc, il y a, un, la démographie,
11:08il y a, deux, la croissance,
11:09parce que quand il y a de la croissance,
11:11on produit de la richesse,
11:11on peut la partager.
11:13Et puis, il y a, trois,
11:14la productivité,
11:15c'est-à-dire la capacité qu'on a
11:16à produire en une heure de travail
11:18à capital égal, si vous voulez.
11:20La productivité, c'est améliorer
11:22la production avec une quantité
11:24de travail et de capital égal.
11:25Et ça, malheureusement,
11:27on n'en est plus capable,
11:28on ne le fait pas.
11:28Pourquoi ?
11:29Parce que là où on aurait dû,
11:31comment dire,
11:32se ménager des marges de manœuvre
11:33pour investir dans la recherche,
11:35l'innovation,
11:35c'est-à-dire moderniser
11:37l'économie française,
11:38si vous voulez.
11:39Eh bien, on a distribué
11:40beaucoup d'argent
11:40pour des chèques énergie,
11:42des ristons de carburant,
11:43les copeaux de bois,
11:44le chauffage,
11:45le fuel.
11:47Enfin, vous faites le compte,
11:48il y a des guichets
11:49un peu partout dans ce pays
11:50et l'argent public
11:52arrose le sable.
11:53Oui, et c'est compliqué
11:54parce que quand vous voulez
11:55en supprimer un,
11:56bon, ça crée des mécontents,
11:57Véronique Jacquier, clairement.
11:58Oui, mais on a eu
11:59le bouclier tarifaire,
12:01le quoi qu'il en coûte.
12:03Le problème, c'est que,
12:05effectivement,
12:05les Français sont responsables
12:06parce qu'ils n'ont jamais dit
12:08stop,
12:09il faut en donner moins
12:10parce que, finalement,
12:11ce sont nos enfants
12:11qui vont payer.
12:12Donc, la responsabilité,
12:14elle est quand même collective.
12:15Est-ce qu'il ne faut pas faire...
12:16Vous faites votre François Bayrou, là ?
12:17Non, mais oui,
12:18mais il faut peut-être
12:19changer vraiment de logiciel.
12:21C'est-à-dire,
12:21on est dans un pays
12:22où c'est toujours plus,
12:23toujours plus,
12:24toujours plus de taxes,
12:25toujours plus d'impôts,
12:26etc., etc.
12:27Toujours plus de fonctionnaires,
12:28d'ailleurs,
12:28même si Emmanuel Macron
12:30avait dit qu'il y en aurait moins.
12:31Et plus de prestataires.
12:31Et on n'est jamais dans le moins,
12:33moins de dépenses,
12:35un État moins obèse, etc.
12:37Vous dites, Pascal Péry,
12:38dans la lignée de ce que dit
12:39Véronique Jacquier,
12:40qui a commencé,
12:41eux ou nous,
12:41point d'interrogation,
12:42eux qui distribuaient
12:43ce qu'ils n'avaient pas
12:44ou nous qui réclamions
12:46toujours plus
12:47et encore plus.
12:48Et franchement,
12:49Véronique,
12:49je n'ai pas la réponse.
12:50C'est-à-dire que je pense
12:51que le politique est responsable.
12:53D'abord,
12:53parce qu'il a une...
12:55D'abord,
12:56la légitimité,
12:57il est responsable
12:58parce qu'il a été élu.
13:00Quand on est élu,
13:01ça crée des droits,
13:03ça produit des droits,
13:04mais ça crée aussi
13:05un certain nombre d'obligations
13:06et de responsabilités.
13:06Mais regardez ce qui se passe là
13:07avec comment ils sont tous
13:09obligés de reculer,
13:10y compris le LR
13:10qui avait juré
13:11que jamais ils ne se sentiraient
13:13à des hausses d'impôts.
13:14Le péché originel aussi,
13:15c'est que plus personne
13:16ne veut être impopulaire.
13:17C'est ça aussi.
13:18Alors, il y a une déconnexion totale
13:19entre le temps...
13:20Surtout, ils veulent être élus.
13:21Oui, absolument.
13:22Et le temps économique.
13:23Quand on imagine
13:26des réformes utiles à l'économie,
13:28en général,
13:29vous savez,
13:29elles produisent des effets
13:30de moyen terme.
13:31Or, c'est le calendrier politique
13:33et peut-être qu'une des remarques
13:35fondamentales de mon travail,
13:37de cet ouvrage,
13:38c'est de dire qu'en France,
13:39on fait trop de politique
13:40et pas assez d'économie.
13:42On est immédiatement...
13:43C'est Nicolas Dufour
13:43qui voulait dépolitiser,
13:45mais ce n'est pas possible.
13:46C'est toujours vous
13:47qui avez fait
13:48de hautes études commerciales,
13:50mon cher Michel Fayad.
13:50On politise toujours
13:52ces questions de choix budgétaires.
13:54Oui, d'ailleurs,
13:54je pense que le quinquennat
13:55a fait du mal
13:56justement à cette réflexion-là.
13:57Je pense qu'avec le septana,
13:58il y avait justement
13:59une capacité
14:00d'enclencher
14:01de vraies réformes économiques
14:02pour essayer d'aider le pays.
14:03Maintenant,
14:03avec le quinquennat
14:04où on réfléchit
14:05juste à notre réélection,
14:07on n'est pas dans une phase
14:08de vision économique
14:10quand on voit aujourd'hui
14:11des Chinois et des Indiens
14:14avec des présidents
14:15ou des premiers ministres
14:16qui sont là
14:16pour plus ou moins long terme
14:18et qui sont capables
14:19de mettre en place
14:20différentes choses.
14:21En France,
14:21on est là...
14:22C'est ça.
14:22Mais oui,
14:23et je rebondis,
14:24pardonnez-moi,
14:24Pascal Péry,
14:25je profite de votre présence.
14:27Les Chinois,
14:29j'ai appris ça,
14:30il y a deux jours
14:30travaillent apparemment
14:31de 9h à 9h
14:33et 6 jours par semaine.
14:35Comment on peut lutter ?
14:36Sérieusement.
14:37On ne luttera pas.
14:38On ne luttera pas.
14:39Il n'est pas souhaitable
14:40d'importer le modèle chinois
14:42en France.
14:43Je confie.
14:44Non, non, mais le 20ème siècle
14:46aura été un siècle
14:47d'acquis sociaux
14:48qu'il faut préserver
14:49mais qu'il faut financer aussi.
14:51Alors, quand on n'est pas capable
14:52d'amener une grande quantité
14:54de travail,
14:54il faut que le travail
14:55soit de très grande qualité.
14:57Et le reproche
14:58que j'adresse aux politiques,
15:00c'est d'avoir mené
15:01des politiques très désordonnées
15:04dans ce domaine.
15:04C'est-à-dire que,
15:05vous voyez,
15:06on a une quantité d'argent,
15:07on la répartit
15:08de façon tout à fait égale.
15:10Les États modernes
15:11doivent faire des choix.
15:12Il y a des dépendances
15:14dont on ne veut pas.
15:16On peut choisir
15:16ces dépendances.
15:17Donc, il serait utile
15:18d'employer l'argent public
15:20là où nous avons
15:21des qualités naturelles,
15:23là où il y a
15:24une demande du marché.
15:26C'est-à-dire...
15:26Le nucléaire, par exemple,
15:27vous en parlez beaucoup.
15:29Le nucléaire, l'énergie,
15:30il y a un savoir-faire français.
15:32Il y a un savoir-faire français.
15:34Vous voyez,
15:34on a fait des revirements aussi
15:36sur ce chapitre.
15:36Bien sûr.
15:36On est revenu en arrière.
15:39Les écologistes
15:40ont s'abordé le nucléaire
15:41en France
15:42et nous ont fait perdre 25 ans.
15:43Mais, bon,
15:44il y a le nucléaire d'un côté.
15:45Mais, regardez,
15:46en France,
15:47depuis 5-6 ans,
15:49nous avons
15:493 ou 4
15:52Nobel de chimie
15:53et de physique
15:54sur des questions
15:56qui sont
15:57les questions
15:58de la science
15:59du 21e siècle.
16:00Ils sont allés chercher
16:01fortune ailleurs.
16:02On devrait quand même
16:03s'interroger.
16:04Comment se fait-il
16:05que ces gens
16:05qui ont été formés
16:06dans des universités françaises,
16:08les meilleurs,
16:08soient aujourd'hui
16:10pour l'un,
16:10pour le dernier,
16:11le directeur
16:13des affaires digitales
16:14chez Google
16:14qui l'enseigne
16:15dans une université
16:17en Californie,
16:18qu'Emmanuel Charpentier
16:19prix Nobel de chimie
16:20ait trouvé
16:21en Allemagne
16:22un laboratoire
16:23qui lui donne
16:24les moyens
16:24et qui explique,
16:26Madame Charpentier,
16:27qui explique
16:27si j'étais resté en France,
16:29on n'aurait pas été capable
16:29de donner ces moyens.
16:30Il y a un plafond de verre
16:31dans les entreprises.
16:32C'est bien la démonstration
16:33qu'on ne se donne pas
16:34les moyens
16:35dans nos secteurs d'excellence
16:36de devenir
16:37des leaders mondiaux
16:38et au fond,
16:39donc,
16:39on subit.
16:40Mais le drame de la France,
16:42est-ce que ce n'est pas
16:42qu'il n'y a jamais
16:43de consensus politique
16:45sur des questions économiques
16:47de bon sens ?
16:48Quand il faut redresser
16:49un pays,
16:50toutes les mesures
16:51qui ont été prises
16:52à l'étranger
16:53pour redresser
16:54les finances publiques
16:55ont été faites
16:56sur la base
16:57de consensus politique.
16:58L'Allemagne de Schröder,
17:00le Portugal des années 2000,
17:02au Portugal,
17:03ils étaient tous d'accord
17:04pour aligner
17:04la retraite
17:07des fonctionnaires
17:08sur celle du privé.
17:10Tous d'accord
17:11pour supprimer
17:11le 13e et le 14e mois
17:13des fonctionnaires.
17:14Et en France,
17:16c'est hubuesque
17:16qu'on mettrait
17:17cette question sur la table.
17:19On s'écharperait
17:19pendant 6 mois
17:20avec les filles
17:21qui mettraient du temps
17:23sur les murs
17:23à l'Assemblée nationale.
17:24Je caricature, mais...
17:25Toujours avec les mêmes
17:26désidératas
17:27de la taxation des riches,
17:28il n'y a aucune créative
17:29d'éviter dans ce domaine.
17:31On a une bouche
17:31post-marxiste en France
17:32qui a toujours
17:33les mêmes recettes,
17:34c'est-à-dire qui pense
17:35qu'il faut taxer les riches,
17:36il faut augmenter les impôts.
17:37Même un peu la droite aussi,
17:38parfois.
17:39Vous évoquiez le budget
17:40tout à l'heure.
17:41Vous savez qu'on nous parle
17:42d'un budget d'austérité
17:43pour l'année prochaine.
17:44En réalité,
17:46le taux de prélèvement
17:47obligatoire
17:47continue d'augmenter
17:49et nous continuons
17:50de creuser la dette.
17:51C'est-à-dire
17:52un budget
17:52qui sera voté
17:54avec un déficit primaire.
17:57Primaire,
17:57ça signifie qu'on n'a
17:58encore pas payé
17:58les intérêts de la dette
17:59et ça fera plus
18:00de 50 milliards d'euros.
18:02Nous avons un budget
18:04qui est aujourd'hui
18:04un budget plus que social.
18:07C'est un budget de gauche
18:08pour vous ?
18:09Ah ouais,
18:09c'est un budget de gauche.
18:11Michel Fayette trouve aussi.
18:13Je suis d'accord
18:13qu'on en parlait hier
18:14mais l'économiste
18:15de l'Institut Montaigne
18:16n'était pas franchement
18:18tranché sur cette question.
18:19Écoutez,
18:19moi j'ai un avis.
18:21Quand on augmente
18:21la dépense publique,
18:22alors on va me répondre
18:23on l'augmente moins vite
18:25que par le passé.
18:26Certes,
18:26mais on l'augmente.
18:27Chaque année,
18:28quand même,
18:29nous démarrons l'année
18:30avec un manque à gagner
18:31dans le budget de l'État
18:32avant de payer
18:33les intérêts d'entraînement
18:34de 150 à 170 milliards d'euros.
18:37On n'est pas bien parti.
18:38Ce n'est pas 30 milliards d'euros
18:39d'économie qu'il faudrait faire,
18:40c'est le double.
18:41Écoutez,
18:42ils ne veulent pas
18:43vous embaucher au gouvernement ?
18:44Je crois que...
18:45Vous êtes trop à droite.
18:48Peut-être que je suis trop réaliste.
18:50Merci Pascal Ferry
18:50d'être passé par notre studio.
18:53Ces présidents
18:53qui nous ont fait
18:54tant de mal aux éditions
18:55plomb ont resté avec nous.
18:57Véronique Jacquet
18:58et Michel Fayad.
18:59On va continuer
18:59nos débats avec vous
19:01sur Europe 1,
19:01chers auditeurs.
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