- il y a 2 semaines
 
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Daniel Russo, comédien, sur les planches du Théâtre de Passy avec la pièce "Drôle de justice" & Stéphane Koechlin, auteur de "Arthur Koestler, la fin des illusions" aux éditions du Cerf
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélaire.
00:04Bonsoir, bonsoir, bienvenue sur Sud Radio, vous écoutez, c'est excellent, votre rendez-vous du dimanche qui célèbre l'excellence française.
00:11Ce n'est pas l'amant qui se cache dans le placard, c'est la vérité.
00:14Voilà la formule d'ouverture de Drôle de Justice, la comédie de Meurs, mise en scène par Daniel Collas, dans laquelle vous brillez au théâtre de Passy.
00:21Daniel Russo, bienvenue.
00:22Bonjour, bonsoir.
00:23Bonjour, alors dans ce texte de Jean-Marie Rouard, qui est académicien, la justice devient un théâtre où les grandes valeurs se heurtent à la fragilité humaine de ceux qui les incarnent.
00:32Et vous y jouez avec panache, un magistrat lucide et fatigué, au cœur d'une drôle de justice.
00:37C'est devenu un peu un miroir de notre société d'ailleurs, parce que chacun porte sa robe, son rôle et ses masques, on va en parler.
00:43Et puis, puisqu'ici la culture se fait conscience ce soir, mes deux invités nous proposent un miroir.
00:48Alors vous, Stéphane Coquelin, bonjour.
00:51Bonjour.
00:51Vous êtes journaliste, critique littéraire et écrivain.
00:53Vous avez consacré de nombreux ouvrages à des figures rebelles et visionnaires de Marlon Brodeau à Gersbourg.
00:58Alors cette fois, avec Arthur Kossler, la fin des illusions, on n'est plus sur un artiste, on est sur un homme important.
01:03Un grand destin du XXe siècle est sorti aux éditions du Cerf.
01:07Il a été haï pour avoir dénoncé le communisme de Staline.
01:09Et puis son parcours résonne étrangement avec notre époque, marqué par les populismes, les réseaux sociaux, la perte du sens critique.
01:15Tout un programme, chers auditeurs, vous êtes bien sur Sud Radio, bienvenue chez vous.
01:21Daniel Russo, alors donc cette pièce drôle de justice qui est au théâtre de Passy à Paris en ce moment, c'est du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 15h, c'est ça ?
01:30C'est ça.
01:31Voilà. Alors c'est une mise en scène de Daniel Collas, c'est une pièce qui a été écrite par l'immortel, parce que c'est comme ça qu'on les appelle les académiciens, Jean-Marie Rouard.
01:41Alors le pitch c'est grosso modo une affaire banale qui dégénère en un broglio judiciaire et sentimental, il y a des faux semblants, des ambitions, des coups bas.
01:50Les personnages, qu'ils soient avocats, juges, témoins et amants, se retrouvent pris dans une mécanique assez absurde, en fait.
01:58Comme vous l'avez dit, c'est pas l'amant qui se cache dans le placard, c'est la vérité, Daniel Russo, dites-nous en un peu plus.
02:03Ben non, mais c'est comment on fabrique un coupable.
02:05Ouais.
02:06Voilà, c'est surtout ça, parce que ce personnage est absolument horrible, ça me change un petit peu, voilà.
02:14Ça vous plaît de jouer à quelqu'un d'horrible ?
02:15Ben oui, quand j'ai lu ça, je me suis dit tiens c'est bien qu'on me le propose, quoi, parce que c'est...
02:21Ça vous sort de votre cadre usuel.
02:23Oui, exactement, de la comédie-comédie, quoi, bien sûr.
02:26Non, non, puis c'est un type qui attend sa promotion à la cour de cassation, il en veut à tout le monde, il y a que ça qui l'intéresse,
02:34il a la main mise, mais totalement sur sa famille, sur sa femme, sur ses enfants, c'est lui qui a choisi le destin, c'est lui qui a choisi le mariage de sa fille,
02:43enfin, c'est un type tellement éloigné de moi, que ça me fait plaisir de l'interpréter, mais vraiment.
02:49Et en plus, il représente...
02:51En plus, c'est des choses que je découvre, parce que, comme me dit Roir, ça existe.
02:55Ouais, ah ben ça c'est sûr.
02:56C'est ça le truc, c'est que ça existe, c'est comme ça.
02:58C'est ce grand magistrat qui est auréolé de dignité, comme ça, etc., et qui finalement est plein de mensonges, de contradictions, de...
03:07C'est fou, et puis même, et c'est bien qu'il ait fait ça, il parle de sa jeunesse, il parle de son enfance, il en veut à sa mère,
03:16on sent quand même que le parcours est difficile, quoi, même s'il y a la réussite au bout, mais à quel prix ?
03:24À quel prix ? C'est ça, surtout.
03:25Et alors, ce qui est intéressant, c'est que lui, il est homme d'autorité, mais il est complètement dans la désillusion,
03:30et en même temps, il est très lucide sur les failles du système, et sur la manière dont il doit...
03:34qui l'empêche, peut-être aussi, d'être totalement impartial.
03:37Ah ben, d'autre façon, il y a eu une enquête, dans la pièce.
03:40Ouais.
03:41Quand même, un policier qui arrive, il y a eu un meurtre,
03:45et donc, comme tout le monde peut être un petit peu interrogé,
03:49disons que ce juge va faire en sorte de protéger, soi-disant, sa famille.
03:56Ouais, c'est ça.
03:57Donc, finalement, c'est quand même, j'ai envie de dire, c'est presque une histoire banale,
04:01en ce moment, Daniel Rousseau, on en entend beaucoup parler.
04:03En tout cas, on est en pleine actualité.
04:05Bah, c'est ça, ouais.
04:06Ça, c'est sûr. C'est fou, d'ailleurs.
04:07Et c'était pas fait exprès, d'ailleurs.
04:08Mais non, mais non, mais pas du tout.
04:11Alors, ce Jean-Marie Rouard, c'est l'académicien qui a écrit cette pièce,
04:14il nous interroge sur des questions profondément humaines, on l'a dit.
04:16Mais, par exemple, la première que j'ai envie de poser,
04:20c'est pourquoi est-ce que cette institution se donne ses airs de vertu,
04:23alors qu'elle repose sur des êtres qui sont imparfaits ?
04:26C'est impossible d'être impartial, en fait, Daniel Rousseau ?
04:28Bah non, c'est pas possible, bien sûr.
04:29Donc, c'est une utopie totale, c'est ça qu'elle raconte, cette pièce ?
04:32Moi, j'ai découvert des choses absolument incroyables.
04:34Allez-y, donnez-nous des exemples.
04:35Mais non, mais le fait, d'un seul coup, que ce...
04:40C'est comme s'il dirigeait le flic, la police.
04:45Comment il peut faire ça ?
04:47C'est fou.
04:48Bah oui.
04:49Tout en disant, je veux pas accabler, hein.
04:51Il accable personne.
04:53Mais quand même, il va quand même dire que, d'un seul coup,
04:55ces traces-là, ça me semble être quand même les traces des ongles
04:59d'une jeune fille qui se défend.
05:01Mais je ne veux pas accabler qui que ce soit.
05:04D'un seul coup, ça devient fou,
05:05parce que le policier est pris un petit peu, disons,
05:11malgré lui, par la perversité du juge, quoi.
05:17C'est incroyable.
05:18Et c'est basé sur des faits connus,
05:21enfin, en tout cas, sur des inspirations réelles, j'imagine.
05:24Certainement de l'auteur.
05:25Il vous en a parlé un petit peu, vous l'avez rencontré, l'autre.
05:28Voilà, c'est ça.
05:29Ouais.
05:29Ouais.
05:29Qui a défendu bec et ongles, oui.
05:33Ouais, c'est ça.
05:35Alors, c'est une langue aussi très littéraire,
05:38Jean-Marie Roartre, presque académique.
05:40Oui.
05:40C'est logique, j'ai envie de dire.
05:42D'où la difficulté.
05:43C'est pas facile à jouer, ça, j'imagine.
05:44Pour un comédien, oui, bien sûr.
05:46Comment est-ce que vous faites pour la rendre accessible, cette langue ?
05:50Ah ben voilà, c'est ça.
05:50Ça a été tout le travail qu'on a pu faire avec Daniel Collat.
05:53Ouais, c'est ça.
05:54C'est la mise en scène qui joue beaucoup.
05:55Voilà, parce que même si le texte peut être un petit peu très écrit,
05:59il faut absolument qu'à l'oreille, que ça touche les gens.
06:04Parce que quand quelque chose peut être très écrit, ça peut être un peu lourd,
06:08on s'enlise et on perd même le rythme de la pièce.
06:11C'est quand même une partition musicale, le théâtre.
06:14Bien sûr.
06:15Voilà.
06:16Donc, on a fait un gros travail, justement, sur le fait que les gens entendent bien ce qu'il faut entendre.
06:22Donc, c'est un rythme, en fait, qu'il faut mettre en place.
06:24C'est ça que vous dites.
06:24Très important.
06:25De manière à accrocher l'oreille.
06:26Oui, oui, absolument.
06:28Absolument.
06:28Et même, quelquefois, les temps, c'est comme des soupirs en musique, ils comptent, là.
06:34Ouais.
06:35Ben, le silence...
06:36Ah, ça...
06:37C'est ce qui est du silence, c'est la parole.
06:40Non, mais là, il y a des moments de silence hyper chargés.
06:43Ouais.
06:44Et là, ça...
06:45Et c'est ça qui marche.
06:47Ah, mais bien sûr.
06:48C'est ça qui crée la tension dramatique, aussi.
06:50Voilà.
06:50Bien sûr.
06:51Vous vous avez dit, et je pense que c'est vous qui avez dit ça, Daniel Rousseau, le théâtre, c'est une vérité provisoire.
06:57C'est pas vous qui avez dit un truc comme ça ?
06:59Non.
06:59C'est pas une phrase qui vous parle ?
07:00Non, moi, j'ai dit que le théâtre, c'était une vérité-vérité.
07:04C'est une vérité-vérité pour vous ? Alors, c'est peut-être Jean-Marie Rouard qui a dit ça.
07:07Mais finalement, vous, quand vous montez sur scène, quand vous jouez une pièce comme ça, vu que c'est une vérité-vérité, comme vous venez de le dire,
07:15vous êtes à 100% dans ce que vous dites et dans ce que vous déclamez, il faut que vous y croyez un petit peu aussi.
07:19Il faut, il faut, il faut...
07:21C'est un travail.
07:23Vous savez, moi, je connaissais bien Madame de Funès, Jeanne.
07:28Et avec mon épouse, on l'emmenait au restaurant une fois par mois ou deux, comme ça.
07:33Et un jour, elle me dit, venez prendre le café à la maison.
07:37Au monde, il y avait une belle photo de de Funès dans l'entrée et tout ça, c'est quelqu'un que j'adore.
07:42Et d'un seul coup, elle dit, oh ben tenez, ça va vous intéresser.
07:46Et elle sort du placard, tous les scénarios.
07:50Oh là là.
07:51Je me retrouve avec tous les films qu'il a tournés.
07:55Et plus le théâtre, Oscar.
07:56Oh là là, les scénarios originaux dans les mains, quoi.
07:59J'avais les mains qui tremblaient et j'ai ouvert une répartition musicale.
08:05Tout était noté.
08:07Que du travail.
08:09Il n'y a pas de hasard.
08:10Non, ça c'est sûr.
08:11Il n'y a que des rendez-vous.
08:12Voilà.
08:12Et même avec Jacques Villeret, qui était mon petit frère, on passait nos vacances ensemble et on préparait nos rentrées théâtrales.
08:19Il s'intéressait à ce que je faisais, je m'intéressais à ce qu'il faisait.
08:23Et lui aussi, c'est pareil.
08:24C'est un travail d'enfèvre.
08:26Sur les mots, sur les respirations, sur tel mot n'est pas à sa place et tout ça.
08:30L'auteur, il y a une année où on a eu un texte de monsieur Jean Poiré.
08:34Oui.
08:35Voilà.
08:36Et Jacques me fait, on va travailler sur le texte de Jean Poiré.
08:39Et on commence à travailler et on l'appelait sans arrêt.
08:43Et à un moment donné, on appelle Jean Poiré.
08:45C'était le mois de juillet, c'était les vacances.
08:48Et on l'appelle, il fait, écoutez les enfants, je vais vous dire une chose.
08:51Il dit monsieur Poiré, c'est le mois de juillet, c'est les vacances.
08:55Alors, soyez gentils.
08:57On en reparlera à la rentrée en septembre.
08:59Parce que vous n'arrêtiez jamais.
09:02Jamais.
09:03Mais finalement, un métier passion, c'est comme ça.
09:05Mais c'est passionnant.
09:06Ça nous passionne, moi ça me passionne.
09:07Bien sûr.
09:08Et alors l'affiche, elle est faite par planture.
09:10Oui.
09:10De drôles de justice.
09:11Ce n'est pas pour rien, parce que le rire, c'est quand même la meilleure arme pour dévoiler les choses, les zones d'ombre.
09:16La comédie des mœurs pour parler des mœurs, justement, de notre société aussi, finalement.
09:20Bien sûr.
09:21Vous avez envie de dénoncer des choses, quand vous faites un rôle comme ça ?
09:24Vous voyez, quand je fais ce genre de personnage et ce genre de pièce,
09:28c'est bien parce que ça dit des choses et ça permet aux gens de se poser des questions et d'en parler.
09:35Par exemple, la question qui me vient, c'est une métaphore de notre société, ce texte.
09:40Un théâtre judiciaire où chacun porte un masque.
09:43Est-ce qu'on ne joue pas tous un rôle dans la vie quotidienne, tous les jours ?
09:46C'est ça que ça raconte aussi.
09:47Bien sûr, bien sûr.
09:48Et dans toutes les professions.
09:50Bien sûr.
09:51Oh là là.
09:52J'ai rencontré les spécimens quand même.
09:54Stéphane Coquelin, je rappelle votre livre, Arthur Kessler, La fin des illusions.
10:00Il cherche la vérité, Arthur Kessler, au milieu des mensonges idéologiques.
10:05Quand vous écoutez Daniel Russo qui parle de droits de justice, où la vérité se cache derrière la solennité du tribunal,
10:10est-ce que vous pensez que nos sociétés sont encore gouvernées par des illusions ?
10:14Parce que c'est ça que vous racontez chacun à votre manière, tous les deux, ce soir.
10:16Je pense.
10:17D'ailleurs, j'ai écrit un livre sur l'anti-idéologisme.
10:20C'est-à-dire qu'effectivement, l'idéologie mène à l'illusion, mène souvent au totalitarisme.
10:26Et je pense qu'effectivement, on a encore des illusions.
10:29On voit d'ailleurs avec le gouvernement, les gens pensent que taxer les riches, ça va être absolument formidable,
10:34qu'empêcher l'immigration, ça va être génial.
10:37Et donc, ils ont comme ça des recettes qui sont des illusions, finalement.
10:41Total.
10:41Total.
10:42Parce que le monde change.
10:43Voilà, exactement.
10:44La réalité est tellement plus complexe.
10:46Et il faut dire que Kossler, effectivement, au début du XXe siècle,
10:50les empires centraux s'écroulent, l'empire de Guillaume II s'effondre,
10:53l'empire austro-hongrois est finissant.
10:55Et là, il y a une page blanche qui s'ouvre, effectivement, avec deux idéologies.
10:59Le sionisme, c'est-à-dire la perspective d'aller sur une terre un peu idéale,
11:02recréer, un peu un phalanstère, comme ça, une utopie.
11:06Et le communisme, qui est aussi l'égalité d'hommes et femmes.
11:09Il va donc choisir...
11:10Et sera déçu par les deux.
11:11Il va être déçu par les deux.
11:12Ça manque un peu de champagne.
11:13On est mal payé, on dort mal dans les kiboutes en Palestine.
11:17On dort pas très bien, il fait chaud.
11:19Donc lui, Kossler, il aime bien un peu la bonne vie.
11:21C'est quelqu'un qui est élégant.
11:22Même dans le désert de Palestine, il a été toujours très bien habillé, comme ça.
11:27Et donc, il va être déçu par les deux.
11:31Et cruellement déçu par le communisme.
11:33Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il va écrire ce livre fondamental,
11:35qui s'appelle Le Zéro et l'Infini.
11:36Dont on va parler tout à l'heure.
11:38C'est très intéressant.
11:39C'est excellent, vous l'aurez compris, sur Sud Radio.
11:41Ça continue dans un instant.
11:42On se retrouve juste après une courte pause avec le comédien Daniel Russo
11:45et l'écrivain et journaliste Stéphane Coquelin.
11:47A tout de suite.
11:50Sud Radio, c'est excellent, Judith Bélair.
11:52Vous êtes bien sur Sud Radio.
11:54Merci de votre fidélité.
11:55Ce soir encore, on vous offre une heure d'esprit, de culture.
11:58Une heure d'humanité.
11:59Bref, une heure tout simplement.
12:00C'est excellent.
12:01Avec moi, Daniel Russo, à l'affiche de Drôle de Justice.
12:03C'est au théâtre de Passy.
12:04Et puis Stéphane Coquelin, qui est auteur de Arthur Kessler,
12:07La fin des illusions, hautes éditions du Cerf.
12:10Alors, Stéphane Coquelin, vous signez cette biographie.
12:13C'est une biographie d'Arthur Kessler.
12:14Oui, vous pouvez dire.
12:15C'est une biographie un peu opinionnée, j'ai envie de dire.
12:18Ah bon ?
12:19Enfin, moi j'ai trouvé.
12:20Oui, il faut toujours un peu mettre de soi.
12:22Je ne dirais pas que Madame Bovary, c'est moi.
12:24Enfin, presque.
12:25En tout cas, on sent votre admiration pour le personnage.
12:28Et vous ne vous contentez pas, je vais bien la descendre à un moment donné,
12:33du coup, de retracer les événements de sa vie.
12:35Vous nous montrez aussi comment on parle des illusions,
12:38comment les illusions politiques, les renoncements et les revirements idéologiques
12:41ont marqué la fin du XXe et le début, enfin tout le siècle d'ailleurs, j'ai envie de dire.
12:46Et finalement, on se dit, c'est ça, il nous parle d'aujourd'hui.
12:49Donc, je vais commencer par vous demander pourquoi la fin des illusions ?
12:52La fin des illusions, c'est justement ce que j'ai dit.
12:55C'est qu'effectivement, il se rend compte que les idéologies mènent à la catastrophe,
12:59mènent au totalitarisme.
13:01Et donc, c'est un grand déçu parce qu'il essaie le communisme.
13:06Il pense que le communisme va peut-être régler.
13:09Et il adhère au début des années 30 au Parti communiste.
13:12Et puis, il devient un peu espion, même pas un peu,
13:16espion du communitaire, sous couvert de journalisme.
13:18C'est-à-dire que quand il va, par exemple, pendant la guerre d'Espagne,
13:22c'est pour essayer de voir si les nazis aident bien les franquistes,
13:25comme la rumeur le prétend.
13:27Et donc, il est chargé par le Parti communiste de faire des notes.
13:32Et alors, il peut écrire des papiers, des articles.
13:34Mais en même temps, il doit rendre compte aux autorités supérieures,
13:39un petit peu, de ce qui se passe pendant la guerre d'Espagne.
13:41Il va d'ailleurs être arrêté, condamné à mort.
13:43Ça va être un des épisodes les plus chauds et les plus terribles.
13:46Il va être libéré grâce à un échange d'otages.
13:48Voilà, un échange du prisonnier.
13:49Il est échangé contre une prisonnière espagnole.
13:51C'est assez romantique.
13:52Et puis, après, il va peu à peu ouvrir les yeux,
13:57puisqu'il va rencontrer des amis, comme Eva Stryker,
13:59qui est une amie d'enfance, qui revient et qui dit
14:01qu'elle a été enfermée dans les géoles staliniennes.
14:03Il ne comprend pas, parce que c'est une bonne communiste.
14:05Il ne comprend pas pourquoi, elle, elle a été soupçonnée d'espionnage,
14:09torturée dans les sombres prisons de Staline.
14:13Et c'est à ce moment-là que l'idée du zéro et l'infini
14:15va commencer à naître, et qu'il va commencer à écrire en France, d'ailleurs,
14:18rue de Dombal, ou 10 rue de Dombal,
14:20parce qu'il vit en France à l'époque, il est très francophile à l'époque.
14:23Et donc, il va commencer un peu à voir un petit peu la réalité,
14:27la triste réalité de ce régime.
14:29D'ailleurs, il y a Ujide, qui a aussi écrit sur le régime.
14:32Alors, quelques mots pour les auditrices, les auditeurs.
14:34Le zéro et l'infini, c'est une œuvre majeure d'Arthur Kessler,
14:37qui a été publiée en 1940,
14:39et qui est donc inspirée des procès de Moscou,
14:41ces procès truqués contre les anciens révolutionnaires.
14:45Et puis, le roman en question, il parle de la terreur stalinienne,
14:48il parle du conflit entre l'individu et l'idéologie,
14:51et puis de la perte de sens moral dans les régimes totalitaires.
14:54Alors, je vais vous relancer encore là-dessus.
14:56Stéphane, ça résonne très, très particulièrement en ce moment,
15:00avec la montée de cette nouvelle Russie, on va dire,
15:04qui reprend les quelques dogmes et de l'URSS,
15:07et puis aussi de la Russie et des Tsars.
15:09Il y a un mélange de totale puissance, tout d'un coup,
15:12qui émerge avec Poutine et avec ses grands totalitarismes aujourd'hui.
15:15Et il faut savoir qu'en 1946, Kessler est l'écrivain le plus connu du monde.
15:18Il a ébréché la statue du commandeur Staline,
15:20qui est le vainqueur de Hitler.
15:21On ne touche pas Staline à l'époque, en 1946.
15:23Donc, Sartre, Simone de Beauvoir le déteste.
15:25Oui, on refuse de lui dire bonjour.
15:26Elles ont triolé le traite de Séléra, de l'Asie.
15:28Elle lui en voulait un peu aussi, parce qu'elle a eu une histoire avec lui.
15:30Alors, Simone de Beauvoir, oui.
15:31Elles ont triolé le traite de Séléra,
15:33et finalement, à partir de 1989,
15:35le nom de Kessler disparaît.
15:37Parce que le mur tombe.
15:38Le mur tombe.
15:39Alors, donc, on pense que le discours de Kessler
15:40et son roman de l'enfermement,
15:42qui raconte un peu le duel
15:44entre un ancien communiste tombé en disgrâce
15:47et quelqu'un qui l'interroge,
15:48et qui est un autre communiste,
15:49qui trouve que l'ancien communiste
15:51n'est plus tout à fait à la hauteur des événements.
15:54Donc, il y a une espèce de dialogue absurde
15:55entre le prisonnier et son géolier.
15:58Et donc, à partir de 1989,
15:59on pense que, effectivement, ça n'a plus aucun intérêt.
16:02Et donc, le nom de Kessler disparaît.
16:05Et puis, là, avec le retour de Poutine,
16:07de la puissance poutinienne,
16:08qui veut reconstruire l'Union soviétique.
16:10Il faut savoir que Poutine est un ancien membre du KGB.
16:12Il a été très, très déçu.
16:14Oui, mais on ne sait pas s'il veut vraiment l'URSS
16:14ou s'il ne veut pas être tsar.
16:16Oui, voilà.
16:16Il a été très déçu de la fin de l'URSS.
16:19Et d'ailleurs, on voit que Staline retrouve un peu
16:21du lustre un peu dans ces pays-là.
16:24Il y a la remontée de l'antisémitisme aussi,
16:26qui fait que, finalement, Kessler, de nouveau, est pertinent.
16:30Parce qu'évidemment, lui, il a vu la montée de l'antisémitisme
16:32dans la Vienne des années 10-20.
16:35Et donc, voilà, tout le propos de Kessler,
16:37et je pourrais parler de la fin de vie,
16:38parce qu'il est militant aussi pour l'euthanasie.
16:41C'est un débat qu'on a actuellement.
16:42Il s'est suicidé, lui.
16:44Il s'est suicidé, effectivement, avec sa femme.
16:46Mais tous les débats qu'on a, finalement,
16:49Kessler les avait de manière littéraire,
16:51de manière philosophique, de manière très intéressante.
16:53On a perdu en niveau, un peu, quand même.
16:55On a perdu en niveau, ça, c'est sûr.
16:56Alors, il a dit, vous le citez, Kessler,
16:59« Je suis né au moment où le soleil se couchait sur l'âge de raison »,
17:02dans son livre « La corde raide », c'est ça ?
17:04Oui, voilà, exactement.
17:05Donc, c'est vraiment ça.
17:06C'est-à-dire que c'est un chemin de désillusion
17:07significatif pour aujourd'hui,
17:09parce qu'aujourd'hui, il y a le nationalisme,
17:11il y a les conflits idéologiques,
17:12la résurgence de l'autoritarisme,
17:14l'antisémitisme dont vous parlez à l'instant aussi.
17:16On a l'impression qu'on fait copier-coller, là.
17:18Oui, exactement, Kessler redevient le...
17:21Alors, évidemment, c'est un défi, ce livre,
17:24parce qu'il ne faut pas le réhabiliter,
17:26parce qu'il n'a pas été déshabilité,
17:27mais il faut le remettre au goût du jour,
17:29il faut lire ses livres,
17:30parce qu'évidemment, il y a le zéro et l'infini,
17:32mais il y a tout son œuvre autobiographique.
17:33Et puis il y a la tour des rangs magnifique, aussi.
17:34Voilà, la corde raide, l'hiéroglyphe,
17:37il y a quand même énormément...
17:38Il y a le testament espagnol,
17:39qui raconte son enfermement pendant la guerre d'Espagne.
17:42Donc, il y a aussi un...
17:43Il raconte l'enfermement,
17:44et il raconte l'emprisonnement, d'ailleurs.
17:46Et c'est très intéressant, il faut le relire, en fait.
17:48Et alors, il a été détesté
17:49par ces intellectuels communistes français de l'époque,
17:52Elsa Triolet, Jean-Paul Sartre,
17:53Merleau-Ponty, aussi.
17:54Merleau-Ponty.
17:56Parce que, en fait,
17:57dire la vérité contre le mensonge collectif,
17:59à l'époque, c'est vraiment un acte héroïque.
18:01C'est-à-dire que personne ne sait ce qu'a fait Staline, en fait.
18:03Personne ne sait ce qu'a fait Staline,
18:05Simone de Beauvoir le traite de l'entendre.
18:07Et quand il arrive à Paris, en 1946,
18:08en fait, il arrive un peu précédé
18:10d'une réputation sulfureuse.
18:11On a l'impression que des tueurs le poursuivent.
18:13C'est un Hongrois, en plus.
18:15Il vient d'un pays que personne ne connaît bien.
18:17Et lui, il est fasciné par les existentialistes.
18:20Donc, de l'autre côté,
18:21il rêve d'intégrer la petite bande
18:23que Simone de Beauvoir,
18:24Sartre, et même Camus.
18:26Alors, il va être très ami avec Camus,
18:27parce que Camus est assez proche idéologiquement de lui.
18:29Il est anticommuniste.
18:30Il n'est pas du tout dans cette ambiance-là.
18:33Mais ils sortent, ils boivent au café de flore.
18:35Ils se battent même.
18:36Ils font le coup de poing ensemble.
18:39Et effectivement, Simone de Beauvoir a des mots
18:41vraiment très, très violents.
18:43Les gars, il me dit
18:43que ce l'air me fait vomir.
18:46Et vraiment, il m'insulte.
18:47Quand on a couché ensemble,
18:49le lendemain, il m'a dit
18:49mais pourquoi tu es communiste ?
18:50Et vraiment, ce n'est pas possible d'être communiste.
18:52Moi, j'ai connu, je sais ce que c'est que le communisme.
18:54Parce qu'il faut savoir que
18:55dans la Hongrie du début du siècle,
18:57il a vu Bella Kuhn,
18:58qui est une expérience communiste très brève
19:00et très sanglante.
19:01Et il a eu ça comme expérience,
19:03qu'il ne l'a pas dissuadée
19:05d'adhérer au Parti communiste.
19:06Mais l'expérience de Bella Kuhn
19:07est revenue plus tard au premier plan.
19:10Daniel Rousseau, votre pièce
19:11Drôle de justice,
19:12elle parle d'humanité,
19:13objectivement,
19:15et de ses faiblesses
19:15et de ses gros défauts.
19:18La fin des illusions,
19:18ça nous parle de conscience.
19:20L'art, il a un rôle moral, clairement.
19:22Il continue à jouer un rôle moral
19:24et de vérité, en fait,
19:27de lumière sur les troubles de notre époque.
19:29C'est aussi ça qu'on raconte ?
19:31Bien sûr, absolument.
19:33Et c'est d'ailleurs important
19:34de protéger cela
19:36et cette liberté, en fait, aussi.
19:38Oui, oui, non, mais c'est bien
19:39parce que sur cette écriture,
19:42on passe du plus abject
19:45à un moment où on peut pleurer.
19:49C'est là où la pièce est magnifique.
19:52C'est qu'il y a de la beauté
19:53même dans les moments
19:54les plus sombres, en fait.
19:55Exactement.
19:56Quand il parle de sa jeunesse
19:58ou de sa mère,
20:00dans la seule, tu vois,
20:00toutes les fêlures
20:01et qui, peut-être,
20:05son avenir est dû à ça, quoi.
20:09Oui.
20:11Il a tellement fait d'efforts,
20:12tellement fait d'efforts.
20:13Comme il le dit,
20:14j'ai pleuré, j'ai pleuré,
20:16j'étais seul,
20:16aucune affection, ni rien.
20:17Le gars est sorti de l'enfer.
20:20Ben oui.
20:22Et pour lui,
20:23tout ce qu'il pense,
20:24il pense qu'il a raison.
20:27Alors, quand il met la main mise
20:29sur sa famille,
20:30sur sa femme,
20:30ses enfants,
20:31il pense qu'il a vraiment raison.
20:34Il fait ça par bonne volonté,
20:37on dirait presque.
20:37C'est toujours les efforts
20:39qu'il a faits dans toute sa vie,
20:41alors que ses enfants,
20:42bon, elles ne sont pas d'accord.
20:43La petite, elle n'est pas d'accord,
20:44le gamin non plus,
20:46et puis surtout sa femme
20:47qui quand même essaye
20:48toujours de comprendre.
20:49Ça, c'est bien.
20:51Là, il y a un personnage
20:52qui d'un seul coup
20:52a un cœur, quoi.
20:55Le cœur, il est là.
20:56C'est son épouse.
20:58Mais finalement,
20:59si on écoute Daniel Russo,
21:01Stéphane,
21:02les fêlures,
21:03c'est aussi ce qui a animé
21:05Kessler toute sa vie.
21:06C'est un homme
21:06qui a testé plein de choses,
21:09y compris la psychanalyse,
21:10d'ailleurs.
21:11Il a fait plein de détours
21:12pour arriver à se trouver lui-même.
21:13C'est un peu ce que nous raconte
21:15Daniel de son personnage.
21:17Il y avait des parents difficiles.
21:18Il avait une mère, Adèle,
21:19qui était bipolaire,
21:20qui est allée consulter Freud.
21:22Elle en a rapporté
21:24un témoignage glaçant.
21:25Elle est partie, d'ailleurs.
21:25C'est horrible.
21:26C'est un maître débitineux.
21:27C'est un mec qui la regardait
21:29un peu sexuellement.
21:30Donc, elle a mal vécu.
21:32Il avait un père
21:32qui essaie toujours
21:33de faire des coups,
21:34qui revenait de temps en temps
21:35les poches pleines,
21:36de temps en temps
21:36les poches vides.
21:37Et puis, finalement,
21:38il a passé une enfance assez seule
21:39parce qu'il est allé étudier
21:40à Vienne.
21:41Il s'est débrouillé par lui-même.
21:42Alors, il revenait régulièrement
21:43de temps en temps
21:44à Budapest ou à Vienne
21:45parce que ses parents
21:46étaient séparés.
21:47Ils étaient un peu
21:47par mots et par mots.
21:49Mais il a souffert
21:50beaucoup de cette rupture.
21:52Il a recherché un peu
21:53la femme idéale
21:54qu'il ne trouvait pas
21:55chez sa mère.
21:56Et c'était un personnage
21:56tourmenté, désagréable.
21:58D'ailleurs,
21:58toutes ces conquêtes,
21:59elles ont souffert.
22:00Elles étaient à la fois
22:01cuisinières, secrétaires,
22:02amantes.
22:03Elles devaient recopier
22:04ces manuscrits
22:05sans une faute.
22:06Il était désagréable.
22:07Il les insultait.
22:08Il était un peu phallocrate
22:10aussi, si on vous écoute.
22:11Oui, ça, c'est sûr.
22:12Là, c'est les 120 ans
22:13de sa naissance, cette année.
22:14120 ans.
22:15Il est né en 1905.
22:16Voilà.
22:17Et l'idée,
22:18c'est de lui redonner,
22:19comme vous disiez tout à l'heure,
22:20une pertinence politique
22:21à l'heure du retour
22:22de cet autoritarisme global.
22:24C'est-à-dire qu'il faut
22:25que l'humanité n'oublie pas.
22:26Ce passé nous apprend
22:27pour le présent actuellement.
22:29Ben oui, complètement.
22:29Il faudrait qu'on applique
22:31ce savoir.
22:32Oui, parce que l'aventure,
22:33le sens du communisme
22:37et puis la manière
22:38dont les gens courent
22:39après des chimères,
22:40effectivement,
22:41Kessler a toujours voulu.
22:43Et il a inspiré Orwell,
22:44notamment, en 1984.
22:45Il a misé très content
22:45avec Orwell.
22:46Oui, c'est ça.
22:46Alors, Orwell est un écrivain
22:47plus considérable que lui
22:48parce que Orwell,
22:49c'est quand même l'auteur
22:50de 1984,
22:51de La ferme des animaux,
22:52d'Issor Birman,
22:53qui est un grand romancier,
22:54qui d'ailleurs,
22:54Orwell écrivait sur les livres
22:56de Kessler,
22:57pas toujours de manière aimable,
22:58d'ailleurs.
22:58Il a défendu Spartacus.
23:00Il aimait bien
23:00Le Zéro et l'infini.
23:01Et Orwell était quelqu'un
23:03de genséniste,
23:03un peu froid.
23:04Et Kessler essayait
23:05de se faire apprécier
23:06d'Orwell,
23:07mais pas toujours.
23:07Il n'arrivait pas toujours.
23:08Donc, il a eu
23:09une grande amitié,
23:10effectivement,
23:11parce qu'ils appartiennent
23:13à ce que j'appelle
23:13la littérature concentrationnaire,
23:15qui a été inaugurée
23:16par Kafka
23:17au début du siècle
23:18et qui est une littérature
23:19de camp de concentration,
23:20d'enfermement
23:21et de procès inique.
23:23Vous êtes sur Sud Radio.
23:25C'est un bon choix
23:26et c'est excellent,
23:27d'ailleurs,
23:27avec le comédien Daniel Russeau
23:28et l'écrivain
23:29et journaliste Stéphane Coquelin.
23:30Vous restez avec nous.
23:31A tout de suite.
23:33Sud Radio,
23:34c'est excellent,
23:35Judith Bélair.
23:36Merci d'être là,
23:37fidèles auditrices,
23:37fidèles auditeurs
23:38de Sud Radio.
23:39Comme chaque dimanche,
23:41pas du tout,
23:41c'est pas du tout le matin.
23:42On prend le temps
23:43parce que c'est excellent.
23:44Vous êtes en compagnie
23:45ce soir du comédien
23:46Daniel Russeau.
23:47Elle affiche de
23:47Drôle de Justice,
23:48c'est au théâtre de Passy
23:49et puis de l'écrivain
23:50et journaliste Stéphane Coquelin
23:51qui est auteur
23:52de Arthur Kessler,
23:53La fin des illusions.
23:54C'était l'audition du Cerf.
23:56Alors, Daniel Russeau,
23:57vous avez joué des rôles
23:58très différents.
23:59Vous avez fait de la comédie,
24:00vous avez fait du cinéma,
24:01du théâtre, du drame.
24:02À ce stade de votre carrière,
24:04qu'est-ce qui vous fait encore
24:05dire oui à un projet ?
24:07Les gens avec qui
24:07je vais travailler.
24:08Ah, c'est l'équipe.
24:09Moi, c'est l'équipe.
24:10C'est les gens.
24:11C'est la famille, quoi,
24:12que vous allez constituer
24:13en fait autour du projet.
24:14Les gens avec qui
24:14j'ai envie de travailler
24:15puis aussi de découvrir
24:16d'autres personnes,
24:18bien sûr,
24:19et de ne pas se tromper.
24:21Oui.
24:21Voilà.
24:22Et vous me disiez,
24:22Aurentin, tout à l'heure,
24:23que de jouer à un juge
24:24et de jouer à un rôle
24:25un peu sérieux comme ça,
24:26ça vous fait plaisir aussi.
24:27Oui, bien sûr.
24:29Mais moi,
24:30j'attends un peu les réactions.
24:33Quand j'ai joué,
24:34j'ai tourné le viol,
24:35j'ai un violeur.
24:36Les gens,
24:38comme je faisais toujours
24:38la comédie et tout ça.
24:40Vous avez du mal à faire ?
24:41Oui, les femmes m'abordaient
24:43en me disant,
24:43vous savez,
24:44on préfère la comédie.
24:46Vous voir dans un violeur,
24:47c'est difficile.
24:48Mais vous ne jouez pas
24:49pour faire plaisir aux gens ?
24:50Mais si, quand même.
24:52Mais il faut les surprendre aussi.
24:54Bien sûr.
24:55Bien sûr.
24:55Parce que quand on m'a proposé ça,
24:57quand Neuf mois est sorti,
25:00je ne pouvais pas être
25:01sur une pièce dramatique
25:03ou un film dramatique.
25:04Pendant combien de temps ?
25:05Parce qu'ils ont dit,
25:05non, c'est un comique.
25:07Rousseau, c'est un comique.
25:08Mais c'est ça,
25:08c'est un peu un problème.
25:09En France,
25:09ça, qu'on vous met dans des cases
25:10et qu'après, vous...
25:11Exactement.
25:12Et là, il y a un comédien,
25:13enfin, le metteur en scène
25:14Jérôme Foulon
25:15qui m'appelle,
25:15il me dit,
25:16je vais te proposer quelque chose
25:17que personne ne va te proposer,
25:19c'est un drame.
25:20Et c'est un rôle dramatique.
25:21Merci.
25:22Et je lui ai dit,
25:22écoute, je ne le lis même pas,
25:24je ne le lis pas,
25:25je te dis oui,
25:25tout de suite, sans le lire.
25:27Parce que je sais quand même
25:27qu'il a du talent.
25:29Donc, j'étais tranquille.
25:30Mais voilà.
25:31Et avec ce film dramatique,
25:33on a eu plein de prix
25:33et on ne m'a proposé après
25:35que des films dramatiques.
25:37Mais comment ça se fait, ça ?
25:38C'est bizarre, quand même.
25:41Ça a changé un petit peu, ça, maintenant, non ?
25:43Un petit peu, j'espère.
25:44Mais le plaisir,
25:46c'est de passer de l'un à l'autre.
25:47Ben oui.
25:48Le plaisir de la comédie,
25:49c'est de changer de registre.
25:50Ben voilà, exactement.
25:51Et puis aussi de passer du classique au moderne
25:53ou de voir tout d'un coup
25:54travailler un texte aussi,
25:56comment dire, ciselé,
25:57je vais dire,
25:58que Jean-Marie Rouard.
25:59Voilà.
25:59Et derrière, il va falloir
26:00que je me fasse une belle comédie.
26:02Ouais, c'est ça,
26:02histoire de vous détendre un peu.
26:04J'adore l'idée.
26:07Vous avez dit un jour,
26:08jouer, c'est s'oublier.
26:09Vous oubliez complètement ?
26:10Oui, total.
26:12Même quand je lis,
26:13quand je suis la nuit,
26:14il n'y a personne.
26:15Je n'ai pas de téléphone,
26:16je coupe tout.
26:16et je lis
26:18et c'est ma passion.
26:19Et je me fais mes images.
26:22Qu'est-ce que Daniel Rousseau
26:23cherche à oublier
26:25quand il joue ?
26:25Il y a un truc
26:26que vous cherchez à oublier ou pas ?
26:28À part vous-même ?
26:29Non, c'est surtout le...
26:31Ben ça reste toujours,
26:33c'est les débuts.
26:34Moi, j'ai fracassé la mâchoire
26:36et je ne parlais pas.
26:38Ben voilà.
26:39C'est une bonne partie de ma jeunesse
26:40à ne pas parler,
26:41à être dans mon coin.
26:42Jusqu'à quel âge ?
26:43Jusqu'à 14-15 ans.
26:48Après, j'ai rencontré,
26:51j'ai eu le bonheur
26:52de faire une rencontre
26:53étonnante avec Robert Lamoureux
26:55qui d'un seul coup
26:56m'a invité un soir au théâtre.
26:57Ça a été la révélation.
26:59Et j'ai rencontré
27:00un professeur de diction
27:01qui m'a dit
27:01ne t'inquiète pas.
27:02Il vous a mis le stylo dans la bouche ?
27:04Vous avez passé des journées complètes ?
27:06Avec le crayon,
27:07les gars me prenaient pour un fou.
27:09Mais je travaillais comme un fou,
27:10un fou, un fou.
27:11Mais c'est ça le secret.
27:12Mais non, mais bien sûr.
27:13Et puis, je me souviens toujours
27:14que je ne voulais pas rappeler
27:15l'amoureux sans avoir un résultat.
27:18Et je rentre
27:19au Conservatoire National de Paris.
27:21Et là, je l'appelle.
27:23Il s'était passé 3-4 ans
27:25quand même de travail.
27:26Et je lui ai dit
27:27excusez-moi monsieur l'amour
27:28c'est Daniel Rousseau
27:30je ne sais pas si vous vous souvenez
27:32j'avais décoré votre appartement
27:33il me fait
27:34mais tu parles !
27:37C'est génial !
27:38Il devait être tellement content.
27:40Et je lui ai dit
27:40et j'ai réussi
27:42je voulais vous dire
27:42que j'avais réussi
27:43le concours du Conservatoire National
27:45de Paris de Comédie
27:46il y a eu un blanc comme ça
27:48et il me fait
27:48le vrai ?
27:50J'ai dit oui
27:51il me fait
27:51tu connais le chemin de la maison
27:52est-ce que tu peux venir maintenant ?
27:54Avec une bouteille de champagne ?
27:55Non, même pas.
27:55Je suis arrivé comme un fou
27:57je suis arrivé chez lui
27:57il m'a ouvert la porte
27:59et il m'a dit
28:00tu vois
28:00c'est entré au conservatoire
28:02c'est comme si c'était moi.
28:04Oh !
28:05C'est beau ce que vous racontez.
28:06Et cet homme-là
28:07m'a accompagné
28:07pendant 35 ans
28:09de ma vie
28:10parce que chaque fois
28:10que j'ai fait quelque chose
28:11je l'appelais
28:12C'était un papa quoi un peu
28:14c'était votre papa de théâtre.
28:16Voilà, c'est ça.
28:16Et quand il faisait ses lectures de pièces
28:18j'étais toujours invité
28:19j'ai toujours été là
28:20et puis il y a eu un moment
28:21où il m'a dit
28:21il faut quand même
28:22qu'on ferme la boucle
28:24il faudrait qu'on soit sur scène
28:26tous les deux
28:26et il est parti.
28:28Oh non, juste avant ?
28:31Écoutez, il n'y a pas de hasard
28:33il n'y a que des rendez-vous
28:33J'ai pas eu ça.
28:34Oui, mais regardez
28:35il vous a accompagné
28:36tellement longtemps.
28:38Qu'est-ce que vous lui diriez
28:39à ce jeune Daniel Russo
28:40de 20 ans là
28:41qui découvre
28:41qu'il sait parler
28:42aujourd'hui ?
28:44Moi je lui dirais
28:45t'as bien fait
28:46parce que j'ai persévéré
28:48j'ai peut-être travaillé
28:49beaucoup plus que les autres
28:51mais il fallait
28:52que je m'en sorte
28:53quoi.
28:53Ouais ?
28:54Ouais.
28:54Vous n'avez pas le choix quoi ?
28:55Non, non, moi je n'avais pas le choix
28:56avec les parents
28:57des séparés
28:58tout ça
28:58c'était un cauchemar.
29:01C'est un peu le meilleur moteur
29:02quand on n'a pas le choix
29:02non ?
29:03Ouais, oui
29:04et puis il y a une phrase
29:05que je dis dans la pièce
29:06qui est un petit peu ma vie
29:07je dis
29:08je suis orphelin
29:09d'une mère vivante.
29:11Ah bon ?
29:12Ça vous parle ça ?
29:13C'est fou
29:13parce que c'est
29:14j'ai dit à Roar
29:15t'as écrit une partie
29:17de ma vie là.
29:19Vous étiez orphelin
29:20d'une mère vivante ?
29:20Ah ouais
29:21totalement
29:21ouais ouais
29:22et donc ça permet
29:24un petit peu de...
29:24Les grandes failles
29:25ça permet les grandes créations
29:26Mais oui
29:26parce que tu fais des efforts
29:28pour t'en sortir
29:28il faut s'en sortir
29:29il ne faut pas s'essayer
29:30c'est pas possible
29:31voilà
29:32Quelle belle leçon de résilience
29:34Stéphane Coquelin
29:35vous vous êtes né
29:36dans une famille
29:36où la musique et la culture
29:37tenaient une place
29:38très très très centrale
29:39Votre papa
29:41c'est Philippe Coquelin
29:41c'est lui qui a fondé
29:42Rock and Folk
29:43c'est pas n'importe quoi
29:44En 1966
29:45Ouais dis donc
29:46C'était un critique de jazz
29:48Il a fallu vous faire la place
29:49avec des coups de coude
29:51un peu j'imagine
29:51Ben oui
29:52alors j'ai choisi la littérature
29:53parce que c'est pas un domaine
29:54où il était trop haut
29:55et en musique
29:56je choisis le blues
29:57D'ailleurs il avait mis le blues
29:58dans sa discothèque
29:59tout en haut
30:00ça veut dire
30:01qu'il ne prenait jamais
30:02les disques de blues
30:03pourquoi papa tu les mets
30:04tout en haut
30:04c'est parce que je considère
30:05le blues comme la plus belle
30:06des musiques
30:07c'est un peu hypocrite
30:08je ne le croyais pas
30:09et donc c'est comme ça
30:10j'ai pris le blues
30:11parce que bon
30:12pour le contredire
30:13oui voilà
30:13pour le contredire
30:14et puis lui c'était
30:15vraiment le jazz
30:16et il a été vraiment
30:17fou du rock
30:18entre disons
30:1962 et 76
30:20et après un peu moins
30:22un peu moins
30:22Cure
30:24La New Wave
30:24c'était plus trop son truc
30:26le punk
30:26n'en parlons pas
30:27et vous alors
30:27vous avez kiffé le punk
30:28et la New Wave
30:29non pas du tout
30:29la New Wave
30:30c'était quoi alors vous
30:31alors moi c'était le blues
30:32à partir des années 80
30:33effectivement avant
30:34c'était les Doors
30:35Beatles
30:35Rolling Stones
30:36Bob Dylan
30:37d'ailleurs j'ai écrit
30:37un livre sur Bob Dylan
30:38chez Flammarion
30:39il y a pas mal de temps
30:40c'était vraiment
30:40d'ailleurs c'était le numéro
30:411 de Rock et Folk
30:43le numéro 0 pardon
30:44de Rock et Folk
30:45Bob Dylan
30:46c'était vraiment
30:47ça a été notre porte-bonheur
30:49familial
30:49on a tous adoré
30:50c'est quand même
30:51le plus grand
30:51songwriter
30:52à mon avis du 20ème siècle
30:54il a influencé
30:54même les Beatles
30:55donc du coup
30:56j'ai eu ça
30:57et puis après
30:58quand le rock a commencé
30:59à baisser
30:59un petit peu d'intérêt
31:00je suis revenu au blues
31:02et mon père lui
31:02est revenu au jazz
31:04donc on a récupéré
31:05un peu
31:05on est allé
31:06dans nos sources
31:07nos sources
31:08Quand vous écrivez
31:09est-ce que c'est une manière
31:10d'accorder des mots
31:11comme des notes
31:12en fait un peu
31:12il y a un truc
31:13il y a un lien
31:14entre votre écriture
31:14qui est très rythmique
31:15aussi d'ailleurs
31:16et la musique
31:17oui effectivement
31:18effectivement
31:18d'ailleurs souvent
31:19j'écoute
31:20quand j'écris
31:21j'écoute de la musique
31:22effectivement
31:22et puis écrire
31:23sur des chroniques de disques
31:25il y a un côté
31:25assez impressionniste
31:26c'est très intéressant
31:28parce qu'on écrit
31:29des impressions
31:30on met des images
31:32sur la musique
31:32qu'on entend
31:33donc c'est très très agréable
31:34d'écrire sur la musique
31:36c'est vraiment
31:37un métier
31:37assez effectivement
31:39assez expressionniste
31:41et impressionniste
31:42et puis
31:42vous avez aussi
31:43beaucoup écrit
31:44sur des hommes
31:45si vous deviez écrire
31:46sur une femme
31:47vous choisiriez qui
31:48aujourd'hui ?
31:49alors je choisis
31:49Amélie Erhardt
31:51la viatrice
31:52disparue dans les années 30
31:53mais ça a déjà été fait
31:54par mon collègue
31:55Bernard Marc
31:55très bien d'ailleurs
31:56qui a fait une magnifique biographie
31:57alors quelqu'un d'autre
31:58oui alors
31:59une musicienne
31:59bon ça pourrait être
32:01Jeanne d'Arc
32:01je pensais que vous alliez me dire
32:02Janice Joplin moi
32:03mais bon
32:04oui non ça pourrait être
32:05Janice Joplin aussi
32:05alors Jeanne d'Arc
32:06c'est très intéressant
32:07parce que Jeanne d'Arc
32:07c'est Jeanne d'Arc
32:08et ses hommes
32:08c'est Jeanne d'Arc
32:09et Gilles Deray
32:10c'est ces hommes
32:11qui après la mort de Jeanne d'Arc
32:13pètent les plombs
32:13deviennent pour Gilles Deray
32:15un tueur en série
32:16pour des autres
32:17ils deviennent des détrousseurs
32:17ils volent un peu les paysans
32:19Jeanne d'Arc
32:20était un petit peu
32:21leur saint
32:22ce qui leur permettait
32:23d'avoir un comportement
32:24vertueux
32:25normal
32:26donc ça c'est intéressant
32:27de savoir un peu
32:28après sa mort
32:29ce que ces hommes sont devenus
32:30finalement
32:31vous avez tous les deux
32:31en commun
32:32un exercice de lucidité
32:34parce que vous Daniel
32:35vous jouez la comédie humaine
32:37sur scène en fait
32:38vous la décortiquez
32:40dans vos livres Stéphane
32:41vous avez ça en commun
32:42tous les deux
32:42qu'est-ce que vous en pensez Daniel ?
32:43alors ?
32:44Stéphane vous d'abord ?
32:46il a parlé de tous les groupes
32:46il a parlé
32:47mais il n'a pas parlé
32:47des Magic Stars
32:48non
32:49alors ?
32:50le groupe
32:51les Magic Stars
32:51non
32:52oui
32:52ça m'a échappé
32:54c'est vache
32:55parce que c'était mon groupe
32:57c'était votre groupe
32:58j'étais en train de réfléchir
33:01je me réfugiais là-dedans
33:02parce que je n'avais pas besoin
33:03de parler
33:04parce que j'avais ma guitare
33:05et on jouait
33:05et vous chantiez aussi ?
33:07je chantais
33:09mais enfin
33:09je laissais les autres chanter
33:11quel style ?
33:12voilà mais rock'n'roll
33:13rock'n'roll
33:13j'étais au Golvro
33:14on faisait le tremplin du golf
33:17le vendredi soir
33:18alors si on gagnait
33:18le tremplin
33:20on était payé pour le week-end
33:21j'ai jamais gagné
33:22mais au moins
33:23je me suis amusé
33:24à rencontrer
33:25Eddie Mitchell
33:26Johnny Hallyday
33:26Jacques Dutronc
33:27qui n'étaient pas encore chanteurs
33:28mais que musiciens
33:29j'ai vécu une époque magnifique
33:31avec cette musique
33:33oui c'était possible
33:34dans les années 60
33:35on pouvait créer des revues
33:36comme ça
33:37on rêvait
33:38on les était tous
33:39en train de rêver
33:39tout était possible
33:42une période d'insouciance
33:43mais magnifique
33:44magnifique
33:44je suis toujours en train
33:46de rechercher
33:47mes anciens camarades
33:48j'en ai retrouvé un
33:49et c'est fou
33:50parce que
33:51j'étais au théâtre
33:52avec ma fille justement
33:53et puis je vois
33:54quelqu'un arriver
33:55je le reconnais tout de suite
33:56c'était mon
33:57le bassiste du groupe
33:58on était à l'école
34:00ensemble
34:00et il me dit
34:02j'étais dans la salle
34:03tu me reconnais ?
34:04j'ai dit mais
34:05Michel comment veux-tu
34:06je ne le reconnais pas ?
34:07j'ai dit mais
34:07ça fait longtemps
34:08que je suis comédien
34:09c'est maintenant
34:10que tu viens me voir
34:11et il me fait
34:12non je vais te dire une chose
34:13je voulais toujours venir
34:14mais j'avais peur
34:17j'ai dit mais peur de quoi ?
34:18j'avais peur que t'aies changé
34:20et bah comme quoi
34:20je dis toujours
34:21que la plus grande aventure
34:22du 20ème siècle
34:22c'est de réunir
34:24quelques copains de lycée
34:25et de faire un groupe de rock
34:26c'était la grande aventure
34:27du 20ème siècle
34:28moi je ne l'ai pas fait
34:29mais peut-être que j'ai raté
34:30le crédo
34:30allez c'est excellent
34:31c'est le rendez-vous
34:32des gens qui font
34:33et qui font bien
34:34vous l'aurez compris
34:35ce soir vous êtes avec le comédien
34:36Daniel Russo
34:37et puis l'écrivain
34:38et journaliste Stéphane Coquelin
34:39vous restez avec nous
34:40sur Sud Radio
34:41à tout de suite
34:41Sud Radio
34:44c'est excellent
34:45Judith Bélair
34:46ça discute en antenne
34:47vous entendez la voix
34:48de Daniel Russo
34:49et c'est excellent
34:50comme chaque dimanche
34:51à 19h
34:52on partage encore
34:53un petit moment privilégié
34:54je vous l'ai dit
34:54avec Daniel Russo
34:55qui est sur scène
34:55dans Drôle de Justice
34:56c'était au théâtre de Passy
34:57et puis Stéphane Coquelin
34:59auteur de Arthur Kessler
35:00la fin des éditions
35:00c'est paru aux éditions du Cerf
35:01je vous le recommande
35:02alors restez bien avec nous
35:03car dans un instant
35:04ça va être place à Parlons Vrai
35:05la chronique qui est en lumière sale
35:06et ceux qui s'engagent
35:07et qui font bouger les lignes
35:08mais juste avant
35:09mon moment préféré
35:10c'est l'heure de mes portraits chinois
35:12décidément aujourd'hui
35:13est-ce que vous êtes prêts
35:14à votre portrait chinois
35:15tous les deux ?
35:16vous répondez aux questions
35:18sans trop réfléchir
35:18sinon c'est pas drôle
35:19Daniel Russo
35:21si vous étiez une réplique culte
35:24je vais vous dire
35:25je suis orphelin d'une mire vivante
35:27parce que celle-là
35:28elle m'a marquée
35:29elle vous a marquée
35:30c'est terrifiant
35:31c'est incroyable
35:32parce que c'est vous quoi
35:33je vais plus jamais l'oublier celle-là
35:34ouais
35:35j'aurais jamais cru
35:36trouver ça dans un texte
35:38parce que ça vous touche au coeur
35:39directement
35:39au noyau quoi
35:40total
35:40quand j'ai lu ça
35:43quand je l'ai lu dans la pied
35:44ça m'a
35:45et du coup
35:46est-ce que ça a décuplé
35:47votre interprétation aussi ?
35:49disons que
35:50c'est drôle
35:51parce que je me suis dit
35:51tiens je connais bien ça
35:52c'est un
35:53un cas que je connais bien
35:55et j'aurai peut-être pas de difficulté
35:56sauf que ça me ramène des images
35:58et peut-être quelquefois
36:00des images que j'ai pas envie de voir
36:01un acteur studio
36:02c'est pas toujours simple
36:03cette technique
36:03ouais
36:04Stéphane Coquelin
36:06si vous étiez un mot
36:06de la langue française
36:07romantisme
36:09pourquoi tiens ?
36:10parce que j'aime beaucoup
36:10le romantisme c'est
36:11je n'aurais pas pensé ça de votre part
36:12je ne sais pas pourquoi
36:13je serais dit
36:14non anarchisme
36:16non c'est un beau mot
36:19je n'aime pas les mots en isme
36:20socialisme
36:21communisme
36:22même l'humanisme
36:22il y a un ordre derrière tout ça
36:24mais romantisme
36:25il n'y a pas d'ordre
36:26c'est un choix
36:27c'est quand même un isme
36:28oui il n'y a pas d'ordre
36:29c'est être romantique
36:30c'est le seul isme sans ordre
36:32voilà exactement
36:32d'accord
36:33Daniel Russo
36:34si vous étiez un mot
36:35que vous aimez dire sur scène
36:37le mot que vous préférez
36:38sur scène
36:39sur scène ?
36:40même hors scène
36:41merde
36:42merde ?
36:43ok pourquoi ?
36:44parce que ça porte bonheur
36:46et il ne faut surtout pas
36:46dire merci
36:47d'accord
36:48donc en fait avant de monter
36:49il faut dire je prends
36:50allez merde
36:50on se dit ça
36:51on se les dit entre copains
36:53voilà avant de monter
36:54on se dit allez merde merde merde
36:55merde merde
36:55vous savez nous ça vient
36:57et ça vous fait du bien ?
36:58allez expliquez nous
36:58parce qu'à l'époque
37:00où les chevaux
37:03arrivaient devant les théâtres
37:04voilà où les gens
37:05descendaient un petit peu
37:07mettaient les pieds dedans
37:07des diligences et tout ça
37:08au plus il y en avait
37:10au plus il y avait le monde
37:11ça voulait dire
37:13que ça marchait bien
37:13franchement je vais me coucher
37:16moins bête ce soir
37:17et ben voilà
37:17parce que je le dis souvent
37:19Stéphane Coquelin
37:23si vous étiez un style musical ?
37:25je serais le blues
37:26parce que c'est le plus beau style
37:28votre musique fondatrice ?
37:29voilà exactement
37:30citez moi un artiste de blues
37:31vraiment incontournable
37:32que les auditeurs
37:33et les auditrices doivent écouter
37:34absolument tout de suite
37:35BB King par exemple
37:36avec un son de guitare
37:38très velouté
37:39très ouaté
37:39il y a plusieurs styles
37:41d'ailleurs de BB King
37:42donc c'est un super guitariste
37:44je le conseillerais
37:45c'est le meilleur
37:45je suis d'accord
37:46Daniel Rousseau
37:49si vous étiez une vérité
37:50que seul le théâtre peut nous dire ?
37:53une vérité ?
37:53oui
37:54écoutez je vais vous dire une phrase
37:56qui me suit
37:58depuis que mon père me l'a dit
38:00quand un ami te trompe
38:02c'est de sa faute
38:03s'il te trompe une deuxième fois
38:06c'est de la tienne
38:07je suis d'accord
38:09rien à ajouter
38:11au moins
38:13c'est clair
38:14Stéphane Coquelin
38:16si vous étiez une utopie ?
38:18ou alors
38:18si j'étais une utopie
38:19je serais
38:21alors ça c'est dur
38:22parce que
38:22qu'est-ce qu'une utopie ?
38:23est-ce qu'il y a un mot
38:25qui recouvre une utopie ?
38:26peut-être
38:27un aventurier ?
38:28vous le mettez le mot que vous voulez
38:29une aventure
38:30l'aventure
38:31l'aventure c'est une utopie ?
38:32oui c'est une utopie l'aventure
38:33l'aventure c'est possible
38:34l'utopie c'est un truc
38:35qu'on ne peut pas faire
38:36l'aventure c'est une utopie
38:37parce qu'à chaque fois
38:38on veut tendre vers l'aventure
38:40et on a du mal
38:41à exactement
38:41trouver l'aventure
38:43on aspire
38:45à vivre l'aventure
38:47mais on ne la trouve jamais
38:48elle vous fuit toujours un peu
38:49mais vous vous la trouvez
38:50tous les soirs l'aventure
38:51Daniel Russo
38:51sauf que le texte est écrit
38:53ok
38:56Daniel Russo
38:57si vous étiez une émotion
38:58une émotion ?
39:00oh là là
39:02ça je sais pas alors
39:04on s'en est plein en même temps
39:06j'en ai pu passer plein
39:08sur votre visage
39:09je sais pas si je peux être une émotion
39:10un sentiment si vous préférez
39:12oui un sentiment
39:13moi c'est
39:14moi c'est la tendresse
39:16ouais
39:16c'est parce que
39:17j'en ai manqué
39:19ouais
39:19il y a maman là dedans
39:20Stéphane Coquelin
39:24si vous êtes
39:25à la fois
39:26auteur
39:28mélomane
39:28lecteur vorace
39:29si vous deviez choisir
39:31choisir quoi ?
39:32ah oui
39:32mélomane
39:33lecteur vorace
39:34et c'est quoi la E3 ?
39:35auteur
39:35auteur
39:36ah ben auteur quand même
39:38parce que j'aime bien être sur scène
39:40je suis un peu comme Daniel
39:41j'aime bien être sur scène
39:42nous on est sur scène
39:43dans notre bureau
39:43il n'y a pas de public
39:44mais on est quand même un peu sur scène
39:46donc c'est plutôt auteur
39:47oui
39:48Daniel Russo
39:49quand vous jouez pas
39:50qu'est-ce qui vous rend heureux ?
39:51mon épouse
39:52ça c'est clair
39:54bonjour la dame
39:54ça fait 50 ans que ça dure
39:55et ben on lui passe le bonsoir
39:57donc c'est une belle histoire
39:59Stéphane Coquelin
40:01enfin
40:01enfant vous rêviez d'écrire
40:02ou d'écouter ?
40:03je rêvais d'écrire
40:04ah oui ?
40:05j'avais commencé par une histoire de France
40:05vous écoutiez trop déjà c'est ça ?
40:07oui oui oui
40:07mais j'ai toujours rêvé d'écrire
40:08c'est vraiment une vocation
40:09depuis que j'ai 7 ans 8 ans
40:11j'ai commencé par écrire une histoire de France
40:12vous voyez le gamin
40:13très prétentieux que j'étais
40:15avec ma petite machine à écrire
40:16que m'avait donné mon père
40:18et voilà
40:18donc j'ai toujours rêvé
40:19donc c'est ça
40:20c'est le coup de la machine alors
40:21c'est le coup de la machine
40:22il y a toujours quelque chose
40:23qui fait qu'il y a un déclic
40:24oui un déclic
40:25mais j'avais déjà envie d'écrire
40:25je lui ai demandé
40:26même avant la machine ?
40:27oui oui
40:27j'ai demandé une machine pour écrire
40:29sauf que je ne savais pas quoi écrire
40:30donc j'ai écrit l'histoire de France
40:31d'accord
40:32en toute simplicité
40:33Daniel Rousseau
40:35si vous étiez un souvenir de tournage
40:37ou de répétition d'ailleurs
40:38celui qui vous plaît le plus
40:39le premier qui vous vient comme ça
40:42j'ai été tellement rencontré
40:45de gens magnifiques
40:46ah et le premier qui vous vient ?
40:49Jacques Fabry
40:50la compagnie Jacques Fabry
40:51voilà
40:52il me doit traiter toujours de petit con
40:54et ça m'est resté
40:56ça vous manque ?
40:57mais non mais c'est pas ça
40:58c'est que
40:58il m'a tellement engueulé
40:59il m'a tellement engueulé
41:01il m'a appris le métier
41:02il m'a tellement engueulé
41:03merci
41:04merci
41:05mais vraiment merci
41:06comme quoi il faut engueuler
41:06oui
41:07comme quoi ça sert
41:09si vous étiez un personnage de roman Stéphane ?
41:11je serais Salambo
41:12de Gustave Flaubert
41:14un des plus beaux livres
41:15qui existe sur Terre
41:16magnifique livre
41:17j'ai adoré
41:18j'ai fait ma maîtrise de lettres
41:19sur Salambo
41:20magnifique texte
41:21j'ai écrit des articles sur Salambo
41:23c'est vraiment un livre fabuleux
41:25et Salambo est mystérieuse
41:26elle est énigmatique
41:27elle est belle
41:28enfin bon je suis un mec
41:29mais bon
41:29moi j'adore cette émission
41:30mais elle se termine
41:32il est passionné
41:34vous êtes passionnants tous les deux
41:35c'est passionnant
41:36je vous sens très passionné
41:38et moi ça me fait plaisir
41:39merci
41:39c'est l'heure de votre chronique
41:41Parlons de vous
41:41vous restez avec moi tous les deux
41:43Daniel Rousseau
41:43Stéphane Cochelin
41:44parce qu'on va se retrouver juste après
41:45pour la fin de l'émission
41:46Parlons de vous
41:47c'est la chronique qui raconte
41:48les personnages et les entreprises
41:50qui s'engagent
41:50on les retrouve tout de suite
41:51parce que derrière chaque entreprise
41:58il y a une histoire des cerveaux du coeur
42:00Parlons de vous sur Sud Radio
42:01j'ai le plaisir de recevoir
42:03Stéphane Marcel
42:04directeur du digital du groupe InVivo
42:06alors pour rappel InVivo
42:07c'est vraiment un acteur important de l'agriculture
42:10auprès des agriculteurs
42:12tous les jours sur le terrain
42:14alors vous qui êtes directeur
42:15bonjour déjà Stéphane
42:16bonjour
42:16vous qui êtes directeur du digital du groupe
42:19du côté de vos enseignes grand public
42:23parce qu'il y en a avec lesquelles
42:24évidemment vous travaillez
42:25et que vous représentez
42:26qu'est-ce que l'IA change vraiment
42:29en fait dans cet axe là ?
42:31dans le domaine du commerce
42:32et du grand public
42:33c'est certainement le secteur
42:34qui sera le plus impacté dans le futur
42:36et qui l'est déjà
42:37l'événement de l'intelligence artificielle
42:40a carrément bougé les lignes
42:41et réinvente l'expérience client
42:44aussi bien sur internet
42:45que dans le magasin
42:46c'est l'IA qui bouscule désormais
42:50tous les secteurs entiers
42:51donc on a malheureusement vécu
42:53par exemple la disruption totale
42:56de la filière textile
42:57avec des marques qui ont disparu
42:59dernièrement
42:59en particulier parce que l'IA
43:01a permis à des acteurs chinois
43:03de développer des nouvelles collections
43:06pas que les chinois
43:07des collections ultra rapides
43:09qui sont venues complètement bouleverser
43:11les habitudes de consommation
43:12donc ça bouge très très vite
43:15et chez Invivo
43:16à travers notre raison
43:17Gamvert et Jardiland
43:19c'est plus de 1600 points de vente
43:20sur le territoire
43:21d'accord ?
43:22on est très ancré sur le territoire
43:24très proche de nos clients
43:25les pieds dans la terre
43:26les pieds dans la terre
43:27voilà
43:27en zone rurale
43:28et en zone périurbaine
43:29on n'est pas ultra digital
43:31d'accord ?
43:32pourquoi ?
43:33parce que notre coeur de métier
43:34c'est le végétal
43:35c'est le végétal
43:36et apporter tous les bienfaits du végétal
43:38à l'ensemble de nos clients
43:39par contre on injecte du digital
43:41on a refondu toute l'expérience client
43:43autour de nos sites internet
43:44de e-commerce etc
43:45et nous réfléchissons régulièrement
43:47à injecter
43:48de l'intelligence artificielle
43:49dans les parcours
43:51dans les parcours clients
43:52pour enrichir l'expérience
43:54de nos clients
43:55qu'est-ce que ça change vraiment
43:56d'injecter l'IA
43:56dans les parcours clients ?
43:57une enseigne
43:58avec de l'IA
43:59peut personnaliser
44:00tout au long du parcours d'achat
44:02l'expérience de son client
44:04elle peut faciliter la recherche
44:06avec des requêtes
44:08en langage naturel
44:09c'est-à-dire vous savez
44:10les personnes âgées
44:11etc
44:11qui n'ont pas forcément
44:12besoin
44:13ou en tout cas
44:14envie d'utiliser
44:15le smartphone
44:16donc juste avec
44:17une phrase classique
44:19peuvent accéder éventuellement
44:20à de l'information
44:22avec des recommandations
44:23d'achat
44:24tiens
44:24imaginez
44:26à un seul instant
44:27par exemple
44:28des lunettes connectées
44:29où la personne voit
44:30une plante qu'elle aime bien
44:31elle aimerait savoir
44:32si elle peut le planter
44:32dans son jardin
44:33etc
44:33et bien là
44:34on pourrait aussi
44:35complètement interagir
44:36avec le client
44:37et c'est pourtant vrai
44:38on a aujourd'hui
44:41possibilité
44:41d'envisager
44:42des parcours d'achat
44:43sans utiliser
44:44un seul clavier
44:45un seul ordinateur
44:46qu'avec la voix
44:47et l'interaction
44:48avec un agent
44:50IA
44:51qui va vous recommander
44:52le meilleur pour vous
44:53alors il y a un truc
44:54moi qui me fait tiquer
44:55dans votre liste
44:57c'est aussi
44:57les robots de jardinage
44:59il y a le robot de ponte
45:00qui fait le jardinage
45:01pour vous
45:02vous avez vu
45:03les robots par exemple
45:05aspirateurs
45:05c'est pénible
45:06de passer l'aspirateur
45:06chez soi
45:07de tondre la pelouse aussi
45:09je ne sais pas si ça marche
45:09tellement bien
45:10les robots aspirateurs
45:11moi jusqu'à là
45:11je ne suis pas convaincue
45:12en tout cas
45:12les robots de tonte
45:13ça marche très très bien
45:14ça fonctionne très très bien
45:15et donc ces robots
45:17sont complètement autonomes
45:18pour tondre
45:18et grâce à quoi
45:19encore une fois
45:20de l'intelligence artificielle
45:21donc toute cette
45:23intelligence artificielle
45:24vient aussi
45:24améliorer
45:25la vie au quotidien
45:27des clients
45:28utilisateurs
45:29de ces robots de tonte
45:30donc
45:31vous savez
45:32demain
45:32vous aurez un petit agent
45:35à côté de vous
45:36un petit agent IA
45:36qui connaîtra
45:37vos usées coutumes
45:39vos préférences
45:41si vous privilégiez
45:42le made in France
45:42si vous privilégiez
45:43par exemple
45:45le prix
45:45ou etc
45:46et il vous fera
45:47des recommandations
45:48à travers vos expériences d'achat
45:49c'est un assistant d'achat quoi
45:51ouais
45:51vous rentrerez dans un magasin
45:52il vous mettra tout de suite
45:53le nez vers le produit
45:55que vous avez envie
45:56voire peut-être même
45:57le produit que vous n'aviez
45:57même pas imaginé avoir envie
45:59c'est l'agent IA
46:00qui décidera peut-être pour vous
46:01d'accord
46:01et alors
46:03en termes de gestion aussi
46:05pour les pros
46:06des stocks
46:07des prix
46:08et tout ça
46:08c'est vachement bien quoi
46:09vous savez quand vous êtes
46:10dans la grande distribution
46:11vous faites du commerce
46:12un des enjeux majeurs
46:13pour nous
46:14c'est aussi de bien gérer
46:15nos stocks
46:15d'avoir des relations
46:17avec nos franchisés
46:18de bon niveau
46:19avec de l'excellence opérationnelle
46:20autour de la gestion
46:22des flux matières
46:24etc
46:24et donc l'intelligence artificielle
46:26on en parle peu de ça
46:27mais est extrêmement utilisée aussi
46:28pour optimiser
46:30tous nos process
46:31en fait
46:31et être
46:32une enseigne performante
46:34qui est capable
46:34de dégager des prix compétitifs
46:36parce que
46:37on travaille bien
46:38en back office
46:38donc ça fait gagner du temps
46:40et c'est beaucoup plus précis
46:41en fait
46:41plus précis
46:42donne un peu plus
46:43d'analyse
46:45de capacité
46:46à réagir plus vite
46:47en fait
46:47donc d'éviter aussi
46:49les erreurs
46:50alors pour
46:51vous nous avez parlé
46:53des lunettes intelligentes
46:54moi ce qui m'intéresse aussi
46:56c'est de savoir rapidement
46:57les dangers
46:57les limites
46:58à toute cette transformation
46:59avec l'intelligence artificielle
47:01on se pose tous
47:01cette question en ce moment
47:02bah oui
47:02c'est vrai que
47:03les gens ont un petit peu peur
47:04et à juste titre
47:05plus vous rapprochez
47:06de la rétine
47:07de l'utilisateur
47:08avec ses lunettes
47:09et plus
47:10vous intégrez
47:11complètement
47:12l'intelligence artificielle
47:13dans votre vie au quotidien
47:15sans rupture
47:16qui passe par un téléphone
47:17là vous êtes complètement
47:18connecté tout le temps
47:19donc c'est comme si
47:20vous aviez une super
47:22intelligence personnelle
47:23elle voit ce que vous voyez
47:25elle entend ce que vous entendez
47:26donc imaginez
47:27ce qu'elle peut vous recommander
47:28alors
47:29tout l'enjeu
47:32pour un acteur comme nous
47:33c'est d'embrasser
47:34ces nouvelles technologies
47:35mais avec beaucoup de prudence
47:38avec une approche
47:38très pragmatique
47:40pour pouvoir les contrôler aussi
47:41chez InVivo
47:42on est les pieds sur terre
47:43ah oui ça c'est sûr
47:43donc l'idée c'est
47:45dans la terre même
47:46et dans la terre oui
47:46et donc l'objectif
47:47c'est vraiment
47:48d'utiliser
47:49toutes ces technologies
47:50pour créer des innovations
47:52apporter ça à nos clients
47:53à travers nos enseignes
47:54et faire en sorte
47:55que ces innovations
47:57leur rendent
47:58un véritable service
48:01que ça change leur vie
48:02de façon positive
48:03attention
48:04vous le savez dans les médias
48:05l'IA peut aussi avoir
48:07des effets un peu perverses
48:08un petit peu
48:10le côté black
48:10du système
48:11avec la génération
48:13de fake news
48:14etc
48:15il faut faire très attention
48:16attention aux deepfakes
48:17etc effectivement
48:18merci beaucoup Stéphane Marcel
48:19je rappelle que vous êtes
48:20directeur du digital
48:22du groupe InVivo
48:22le groupe qui est
48:23l'acteur majeur
48:24de l'agriculture
48:25auprès des agriculteurs
48:26merci beaucoup
48:27c'était excellent
48:28merci Daniel Russo
48:29Stéphane Coechler
48:30merci à tous les deux
48:31merci
48:32merci beaucoup
48:33alors Daniel Russo
48:35drôle de justice
48:36donc cette comédie de mœurs
48:37c'est des opilantes
48:39qui est mise en scène
48:39par Daniel Colas
48:40vous êtes avec Florence Darrel
48:41d'ailleurs sur scène
48:42il faut le dire
48:42exactement
48:43c'est au théâtre de Passy
48:44c'est jusqu'au 4 janvier
48:45c'est du mercredi au samedi
48:4719h et dimanche à 15h
48:48vous jouez pendant les fêtes
48:49quoi
48:50oui c'est bien
48:50ouais
48:51c'est le bon moment
48:52moi j'adore travailler
48:53pendant les fêtes
48:54non puisque les gens
48:55sont contents
48:55ils sont heureux
48:57et puis là
48:57tu entends les rires
48:58et tout
48:58c'est un bonheur
48:59Stéphane Coechlin
49:00je recommande
49:01votre ouvrage biographique
49:02qui nous éclaire
49:03le présent depuis le passé
49:04Arthur Kessler
49:05la fin des illusions
49:05c'est aux éditions du CER
49:06merci à tous les deux
49:07c'est excellent
49:08c'est l'émission
49:09qui crée le lien
49:09sur Sud Radio
49:10c'est tous les dimanches
49:10à 19h
49:11on se retrouve
49:12dès la semaine prochaine
49:12sans oublier les samedis
49:13à 13h30
49:14pour Parlons de Femme
49:14merci à Anthony
49:16à la réalisation
49:16bisous
49:17c'était excellent
49:18bye bye
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