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  • il y a 2 jours
Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. Elle appelle à voter la censure du gouvernement Lecornu II, qui devrait toutefois s'en sortir après avoir rallié le PS à sa cause en suspendant la réforme des retraites. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-15-octobre-2025-3195043

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Transcription
00:00Avec Benjamin Duhamel, nous recevons ce matin la présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée Nationale.
00:08Vos questions, vos réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:15Marine Le Pen, bonjour.
00:16Bonjour.
00:17Et bienvenue sur Inter au lendemain de la déclaration de politique générale du Premier Ministre
00:22qui a donc donné ses premières orientations budgétaires,
00:27rappelé son engagement à ne pas utiliser le 49-3
00:31et surtout annoncé, comme le demandaient les socialistes,
00:36la suspension de la réforme des retraites jusqu'en 2027.
00:41Résultat, l'EPS ne censurera pas le gouvernement.
00:45Ça y est, c'est la fin de l'instabilité.
00:48Vous espériez Marine Le Pen la censure ? Il n'y en aura pas ?
00:53Non mais je savais que le Parti Socialiste trahirait d'abord
00:56parce qu'il l'a fait à plusieurs reprises,
00:59mais surtout parce qu'en réalité, il cherchait une excuse pour ne pas censurer.
01:03Vous avez bien compris que chacun de ses partis cherchait une excuse
01:07pour ne pas retourner aux élections.
01:08Donc ils ont eu leur excuse.
01:10C'était cette annonce dont nous ne savons rien par ailleurs.
01:15Est-ce qu'elle va se faire par l'intermédiaire d'un amendement ?
01:19Est-ce que cet amendement survivrait éventuellement à un budget passé par ordonnance ?
01:25Ça, c'est sûr que non.
01:27Est-ce que cet amendement passerait les fourches codines du Conseil constitutionnel
01:31qui pourrait le considérer comme un cavalier budgétaire ?
01:35Ce n'est pas du tout sûr.
01:38Vous voyez ce que je veux dire ?
01:39La réalité, c'est que le PS ne voulait pas censurer
01:42parce que le Parti Socialiste, jusqu'à LR, ne veulent pas de dissolution.
01:47Ils ne veulent pas retourner aux élections.
01:49Ils ont peur du jugement du peuple français.
01:53Et donc tout est bon, y compris en se reniant totalement comme l'a fait la droite
01:58pour ne pas aller à cette élection que pourtant les Français attendent.
02:02Marine Le Pen, vous dites que les socialistes ont peur.
02:04C'est l'analyse que vous en faites.
02:05Eux disent qu'on avait une demande.
02:08Ça fait depuis 2023 qu'on se bat pour abroger, suspendre la réforme des retraites.
02:13On l'a obtenue.
02:14Est-ce que cette stratégie-là n'est pas plus efficace que, comme vous, de dire
02:19« censure à tout prix » ou à la fin, on risque de se retrouver hors-jeu ?
02:22Eux ont négocié et ont obtenu quelque chose.
02:24D'abord, ne caricaturez pas notre position car elle n'est jamais caricaturale.
02:30On censure tout, c'est une phrase que vous avez prononcée la semaine dernière.
02:33Nous avons dit « cette fois-ci, nous censurons ».
02:36Parce que nous voyons bien que toutes les manœuvres consistent encore une fois
02:38à essayer d'échapper à l'élection.
02:40Or, nous pensons que l'élection est le seul moyen de sortir de la crise politicienne.
02:46Parce que ce n'est même pas une crise politique, c'est une crise politicienne que nous vivons aujourd'hui.
02:50C'est le sens des institutions de la Ve République.
02:53Donc, nous avons dit « il faut arrêter maintenant la plaisanterie »
02:56avec les premiers ministres qui font des vraies fausses émissions pour gagner du temps.
03:01Et donc, cette fois-ci, nous censurerons parce que nous souhaitons que les Français puissent avoir le dernier mot
03:06car nous considérons, comme le général de Gaulle, que le peuple français est le seul souverain.
03:11Mais les socialistes, ils vont aller défendre le budget qu'a déposé M. Lecornu ?
03:17Enfin, Bercy, enfin, Bayrou, c'est le même en réalité, le même budget depuis des mois et des mois.
03:22Ils vont défendre les 19 milliards d'impôts supplémentaires.
03:27Ils vont défendre les mesquineries de Bercy sur les chèques vacances, sur les chèques restaurants,
03:44alors qu'ils étaient montés contre les 5 euros de baisse des APL.
03:51Ils vont monter sur ce sujet-là, ils vont défendre ce budget.
03:54Marine Le Pen, on va parler dans un instant, et on va rentrer dans le détail de ce qu'il y a dans le budget,
03:59des interrogations sur la fiscalité, mais pour rester sur les retraites.
04:02Depuis 2023, au Rassemblement National, vous combattez cette réforme.
04:05Vous dites que vous n'êtes pas d'accord.
04:07Qu'est-ce que vous allez dire à vos électeurs, à ceux qui sont dans votre circonscription,
04:12qui peut-être, grâce à une éventuelle suspension, pourraient partir un peu plus tôt ?
04:15Vous allez leur dire, on était d'accord, on est d'accord, mais on veut quand même censurer le budget.
04:19Vous comprenez qu'on est un peu de mal à vous suivre sur la question de la réforme des retraites ?
04:23C'est inquiétant que vous ne nous suiviez pas, et tout le reste.
04:28Parce que vous croyez que nous, on est comme le PS, on court après la baballe qu'on nous lance.
04:32Mais on ne court pas après la baballe pour une raison simple, c'est que s'il y a une dissolution,
04:35ce que nous espérons, c'est avoir la majorité absolue.
04:37Et donc pouvoir engager la réforme des retraites que nous avons proposée aux Français,
04:44et qui est bien plus intéressante que cette vraie fausse suspension,
04:48dont encore une fois, nous ne savons toujours pas comment elle va voir le jour.
04:51Vous voyez ? Donc il y a le problème de zéro économie.
04:56Enfin, on est quand même dans un budget qui continue à augmenter les dépenses de 28,5 milliards.
05:00Aucune économie sur le train de vie de l'État.
05:03Aucune économie sur l'immigration.
05:05Aucune économie sur les agences, les opérateurs, et j'en passe des meilleurs.
05:10Mais sur les retraites, vous allez donc, vous voulez censurer un budget
05:13dans lequel il y aura une mesure que vous soutenez et qui est soutenue par vos sympathisants.
05:18Mais nous ferons mieux, et nous dirons aux Français,
05:20écoutez, vous allez pouvoir voter là.
05:22Vous allez pouvoir voter parce que nous allons obtenir la dissolution,
05:25car c'est l'objectif bien entendu de cette censure,
05:27et vous pourrez obtenir bien mieux qu'encore une fois que cette vraie fausse suspension.
05:31Alors, sur cette suspension, vraie fausse suspension pour reprendre votre terme,
05:37si elle entre en vigueur, elle repousse le décalage de l'âge légal au 1er janvier 2028,
05:42c'est-à-dire après l'élection présidentielle.
05:46Il y a un an, Jordan Bardella avait mis en avant le mur de la dette
05:50en expliquant qu'il n'était pas si évident que ça de revenir sur la réforme borne.
05:56Est-ce que vous pourriez renoncer à votre réforme des retraites
06:01qui remet l'âge entre 60 et 62 ans, compte tenu de la dégradation des comptes publics ?
06:08Non, parce que nous avons déjà fait un budget.
06:11D'ailleurs, nous allons déposer et présenter notre contre-budget le 23 octobre,
06:15et dans ce contre-budget, cette réforme, elle est financée.
06:19Nous la finançons, c'est un choix, c'est un choix de société,
06:22donc moi je l'assume.
06:22Il est évident que la réforme que nous proposons,
06:26qui consiste notamment à pouvoir permettre à ceux qui ont commencé avant 20 ans
06:30de partir à 60 ans avec 40 annuités,
06:36bien entendu, elle a un coût, mais c'est un coût que nous assumons.
06:40Et nous entendons faire des économies sur d'autres sujets.
06:44Et croyez-moi, les sources d'économies, de gabegies, de gaspillages,
06:49de dépenses toxiques en France, il y en a des montagnes himalayesques,
06:55comme dirait M. Bayrou.
06:56Encore un mot avant de parler du budget et des impôts,
07:00sur la situation, l'instabilité politique qui a des conséquences économiques.
07:05Jordan Bardella, en février dernier, pour justifier de ne pas censurer à l'époque François Bayrou,
07:08disait la chose suivante, il faut éviter l'incertitude,
07:11parce que beaucoup de nos compatriotes sont inquiets d'une instabilité
07:13qui pourrait s'installer dans la durée.
07:15Pourquoi est-ce que ce qui valait au mois de février ne vaut plus aujourd'hui ?
07:19On vous entend dénoncer les magouilles, c'est ce qu'a dit Jordan Bardella, des socialistes.
07:23À l'époque, quand vous négociez avec Michel Barnier et François Bayrou,
07:27ce n'étaient pas des magouilles et aujourd'hui ça devient des magouilles ?
07:29D'abord, excusez-moi, mais on a tellement négocié qu'on a censuré Michel Barnier.
07:35Pas François Bayrou au mois de février.
07:37On a voté contre la confiance à François Bayrou.
07:40Mais vous ne l'avez pas censuré en février.
07:42Pour le coup, je vous entends, nous serions donc des éléments de stabilisation de la vie politique.
07:47C'est le contraire de ce qu'a dit Emmanuel Macron qui a dit que nous étions les artisans du chaos.
07:51Non, nous sommes juste les défenseurs des Français.
07:53Nous sommes les défenseurs de la démocratie.
07:55Donc maintenant, la plaisanterie a assez duré.
07:57Vous voyez ce que je veux dire ?
07:58C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, un Premier ministre, un autre,
08:00un autre qui démissionne, qui est renommé, stop.
08:04Le moyen de sortir de la crise, c'est l'élection.
08:07C'est ce que nous venons dire aux Français et ils ont l'air plutôt d'accord avec ça.
08:09Et vous avez encore un espoir ?
08:10Parce que là, c'est ce que disait Nicolas en introduction de l'interview,
08:13les socialistes ne vont pas censurer.
08:15Donc au fond, votre stratégie consistant à dire
08:17il faut censurer, il faut une nouvelle dissolution,
08:20là, c'est moins propice que ça ne l'était il y a encore quelques jours ?
08:23Alors d'abord, nous verrons demain, déjà, numéro 1.
08:25Vous avez encore un espoir ?
08:26Bon, j'ai toujours de l'espoir.
08:27Je suis une grande optimiste.
08:28Donc on verra demain, déjà, numéro 1.
08:31Et numéro 2, de toute façon, ça ne tiendra pas sur la durée.
08:35Vous voyez ce que je veux dire ?
08:35Ça ne tiendra pas sur la durée.
08:37Donc si la dissolution n'est pas décidée aujourd'hui,
08:40elle sera décidée peut-être dans trois semaines ou dans trois mois.
08:43Donc de toute façon, le gouvernement tombera pour vous ?
08:45De toute façon, le gouvernement tombera.
08:46C'est une évidence.
08:47Sauf que ceux qui auront soutenu ce gouvernement,
08:52contre vents et marées, contre la raison, contre la décence,
08:57très certainement, le paieront extrêmement cher aux élections.
09:00Marine Le Pen, question sur les impôts.
09:03Vous avez délancé un budget terriblement mauvais.
09:06Notamment, dites-vous, parce qu'il alourdit la fiscalité.
09:10Alors que dans le même temps, vous défendez un impôt sur la fortune financière.
09:15Votre parti se dit favorable à plus de justice fiscale.
09:20Impôts ou pas impôts, alors ?
09:22Trop d'impôts ? Nouvel impôts ? Expliquez-nous.
09:25Ce qui pose un énorme problème dans ce budget,
09:28c'est que nous, ce que nous souhaitons avec l'impôt sur la fortune financière,
09:30c'est financer une hausse des pouvoirs d'achat pour les classes moyennes.
09:35C'est-à-dire que nous disons, voilà, nous allons créer un impôt sur la fortune financière
09:38sur les plus gros patrimoines,
09:40mais cet argent-là, nous allons nous en servir,
09:44notamment pour créer la part pleine dès le deuxième enfant.
09:48C'est-à-dire pour soulager, en réalité,
09:51la situation des classes populaires et des classes moyennes.
09:55Donc c'est une vision qui est effectivement radicalement différente
09:58avec celle que nous connaissons là,
10:01qui en fait fait peser un effort à nouveau considérable
10:06sur les classes moyennes.
10:09Donc cette année blanche, honnêtement, c'est un véritable scandale
10:12au-delà du fait que c'est la négation totale de la politique.
10:15C'est-à-dire qu'on est en inertie, on s'arrête,
10:17mais ça a des conséquences.
10:18Ça a des conséquences importantes pour, par exemple,
10:22un professeur qui gagne 1300 euros par mois,
10:25il va évidemment payer des impôts supplémentaires,
10:30un impôt sur le revenu supplémentaire
10:32avec le gel du point d'indice et tout le reste.
10:35Donc tout ça, c'est injuste.
10:37Marine Le Pen, sur vos propos et vos propositions sur la fiscalité,
10:41vous venez de citer l'impôt sur la fortune financière.
10:43Votre parti, vos députés, ont parfois eu un peu de mal
10:45à expliquer en quoi il consistait, la philosophie de cet impôt.
10:49Donc là, j'aimerais qu'on prenne quelques secondes
10:51pour comprendre la philosophie de cet impôt
10:53sur la fortune financière.
10:54Est-ce que ce n'est pas un impôt qui va pénaliser l'investissement,
10:59qui va pénaliser ceux qui font circuler de l'argent dans l'économie ?
11:04Non, pas du tout, puisque précisément 75% des parts détenues
11:08dans les PME et les ETI sortent de cette imposition.
11:13Vous voyez, donc c'est au contraire, c'est une incitation
11:15à investir dans les PME et les ETI pour ceux qui ont les moyens de le faire.
11:20Quand ils investissent dans les PME et les ETI,
11:24eh bien, en réalité, leur impôt sur la fortune financière va baisser.
11:27Mais si on prend un tout petit exemple,
11:29Monsieur X a un PEA, un plan d'épargne d'action,
11:32et il va investir dans Dassault.
11:33Dassault, c'est une entreprise, j'imagine que vous soutenez,
11:35qui agit pour la souveraineté de la France.
11:37Il a un PEA en action dans Dassault,
11:40et il va être tapé par votre impôt sur la fortune financière.
11:42C'est quoi la logique ?
11:43Oui, mais il faut déjà qu'il ait un énorme patrimoine.
11:46Il faut quand même avoir un gros patrimoine pour être soumis à l'IFF.
11:51Mais ça, ça finance l'économie, ça ?
11:52Car je vous rappelle, oui, ça finance les grandes entreprises,
11:55mais à un moment donné, nous, ce que nous souhaitons,
11:57c'est pouvoir, et je vais vous rajouter quelque chose,
12:00c'est pouvoir, encore une fois,
12:02susciter l'investissement dans les PME et les ETI.
12:05Mais pour le monsieur qui veut investir dans Dassault,
12:08on a un autre dispositif,
12:10qui est le fonds d'investissement dans l'avenir de la France,
12:13qu'on avait appelé fonds souverains,
12:14mais c'était en réalité une formulation,
12:16un terme qui n'était sûrement pas adapté.
12:19Le fonds d'investissement,
12:20c'est un moyen pour les Français
12:21de devenir actionnaires de la Maison France.
12:24C'est-à-dire qu'ils vont investir dans ce fonds,
12:27qui lui-même va investir dans des entreprises
12:29qui marchent très bien,
12:31qui vont livrer des intérêts,
12:33parce que nous pensons que les Français
12:35doivent pouvoir toucher les intérêts
12:37et que c'est mieux que ce soit eux qui les touchent
12:38plutôt que les marchés financiers.
12:40Allez, on passe au standard d'Inter
12:42où nous attend Hervé.
12:44Hervé, bonjour.
12:45Bonjour.
12:47Oui, je suis très en colère contre Mme Le Pen
12:49parce que je suis un électeur de Mme Le Pen, d'accord ?
12:52Et Mme Le Pen, je vous ai senti extrêmement mal à l'aise
12:56au début de l'interview
12:57car vous allez censurer un gouvernement qui a réussi.
13:00Alors, les socialistes ont fait très fort,
13:02je suis désolé de vous le dire.
13:03Ils ont fait un coup politique.
13:05Ils ont réussi, madame,
13:06ce que vous n'avez pas réussi à faire,
13:08suspendre la réforme des retraites.
13:10Je me souviens toujours de votre affiche rouge,
13:12en rouge sur fond blanc,
13:13non à la réforme des retraites.
13:15Elle est, pour l'instant,
13:16elle est suspendue jusqu'en 2027.
13:18Alors, je vais vous donner un conseil, madame.
13:21Occupez-vous d'autres choses.
13:22Occupez-vous, puisque votre boussole,
13:23c'est les Français.
13:24Vous l'avez dit, vos députés l'ont dit,
13:26vous l'avez répété à l'envie.
13:28Je vous propose un autre combat,
13:30l'union des droites.
13:31Je vous signale que si votre boussole est bien au point,
13:34nous sommes 82% à la vouloir.
13:37Voilà.
13:37Et on suit.
13:38Vous embrasserez Éric de ma part.
13:40Pardon ?
13:40Vous embrasserez Éric de ma part.
13:42Quel Éric ?
13:43Pas du tout, madame.
13:44Pas Éric Chiotti,
13:45parce que pour le coup,
13:46l'alliance nous l'aurait faite,
13:47mais Éric Zemmour, peut-être.
13:48Pas du tout.
13:49Pas du tout.
13:50Et dernière chose,
13:51vous rigolez, vous rigolez,
13:52ok, très bien.
13:52Allez-y, Herbé, finissez, qu'on avance.
13:55Allez-y.
13:56Oui, oui, alors je demande un droit de réponse.
13:58À quoi ?
14:00À ce que va dire madame Le Pen.
14:01À ce qu'elle va dire.
14:02Elle se foutre.
14:03Je vais prendre le poire sur l'interview.
14:05Non, mais bon.
14:06Elle se fout gentiment de ma gueule.
14:08Ça, je l'ai bien compris,
14:09parce qu'elle n'a pas beaucoup d'autres arguments.
14:11Occupez-vous de l'union des droites, madame.
14:13Ok, le message est passé.
14:15Il y a les vraies fausses suspensions
14:16et puis il y a les vraies fausses électeurs
14:18du Rassemblement National.
14:19Bref, je ne comprends pas le reproche qui est fait.
14:24Parce qu'encore une fois,
14:26ce que propose le Rassemblement National,
14:29c'est d'arriver au pouvoir,
14:31de gagner un an d'avance,
14:33en quelque sorte, sur l'alternance
14:35et que la réforme des retraites que nous proposons
14:36est évidemment beaucoup plus intelligente
14:39et beaucoup plus positive pour les Français
14:41que cette suspension.
14:42dont je ne suis pas du tout sûre, monsieur,
14:44je le répète,
14:46mais peut-être pouvez-vous me laisser
14:47votre numéro de téléphone
14:48et je vous rappellerai le moment
14:50où cette suspension aura sauté,
14:52qu'elle soit mise en application
14:53compte tenu de toute une série
14:55de manœuvres parlementaires
14:57que j'ai d'ores et déjà dénoncées.
15:00Voilà, donc...
15:01Et sur la question de l'union des droites...
15:03D'autant que, encore une fois,
15:05je vous rappelle, monsieur,
15:06que 20 milliards d'impôts supplémentaires
15:08vont tomber sur les Français.
15:1020 milliards d'impôts supplémentaires.
15:12Eh bien, de la même manière
15:13que nous avons censuré monsieur Barnier
15:14pour cette raison,
15:15que nous avons refusé de voter la confiance
15:17à monsieur Bayrou sur cette question,
15:19nous refusons d'admettre
15:20que l'on puisse à nouveau
15:21faire peser 20 milliards d'impôts supplémentaires
15:24sur les Français.
15:24Mais il vous parle aussi de l'union des droites.
15:26Il vous dit, concentrez-vous sur ce que souhaitent
15:28vos sympathisants.
15:29Alors, il disait 82, moi j'ai 88%,
15:31un sondage IFOP,
15:3288% de vos sympathisants
15:33qui souhaitent l'union des droites.
15:35Là encore, pour essayer de pointer
15:37quelques peut-être contradictions,
15:39vous êtes historiquement opposé
15:40à l'union des droites.
15:42Vous avez Jordan Bardella,
15:43le président du Rassemblement National,
15:44qui a dit, moi je tends la main
15:46aux Républicains pour une alliance
15:47de gouvernement.
15:48C'est quoi la position du Rassemblement National ?
15:51La ligne ?
15:51Mais ce que vous dites est caricatural.
15:53Je vous ai posé la question
15:54mille fois Marine Le Pen sur l'union des droites.
15:56Mais je ne suis pas historiquement
15:57opposé à l'union des droites.
15:58Je n'y crois pas.
15:59Bah oui, d'accord.
16:00Je suis pour l'union nationale.
16:02Je suis la dernière gaullienne
16:03peut-être de la vie politique française.
16:05Vous vous souvenez que le général de Gaulle,
16:06déjà à l'époque,
16:07disait que la droite et la gauche
16:09étaient des étiquettes
16:10qui étaient largement dépassées.
16:12Je pense la même chose que lui.
16:14Je pense que c'est l'intérêt national
16:15qui compte.
16:16Je pense qu'on ne regarde pas
16:17d'où viennent les patriotes.
16:20Ils peuvent venir de droite.
16:21Ils peuvent venir de gauche.
16:22Et encore une fois, je vous rappelle
16:23que j'ai dans mon cabinet
16:24deux anciens électeurs
16:25de Jean-Luc Mélenchon
16:27et que je suis moi-même députée
16:28d'une circonscription
16:29qui a été durant 80 ans
16:31socialo-communiste.
16:32Voilà ce que je viens dire.
16:3388% de vos sympathisants
16:35souhaitent cette union.
16:37Et encore une fois,
16:38Jordan Bardella dit
16:38on propose une alliance
16:40de gouvernement aux Républicains.
16:41Si vous dites que vous n'y croyez pas,
16:43comment est-ce que Jordan Bardella
16:43peut dire
16:44moi je tends la main
16:44pour une alliance aux Républicains ?
16:46Mais c'est une alliance
16:47de gouvernement.
16:48C'est-à-dire que l'idée
16:49c'est que si nous obtenons
16:51une majorité
16:52qui soit une majorité
16:53qui ne soit pas absolue
16:55mais qui soit relative
16:56mais à un niveau très haut,
16:58eh bien nous nous tournerons
16:59vers les députés
17:00de l'hémicycle élus
17:01pour savoir
17:02qui accepte
17:03de participer
17:04à une coalition gouvernementale.
17:05Jordan Bardella
17:06dire jetant la main
17:06au Parti Socialiste
17:07ou à la France Insoumise
17:08pour gouverner.
17:09Non mais parce que
17:10il n'a pas le goût
17:11de l'effort inutile.
17:13Il a raison par ailleurs.
17:14Mais il peut y avoir
17:15très bien au centre
17:16par exemple
17:17des gens
17:17qui accepteraient
17:18de faire
17:20une coalition gouvernementale
17:21avec le Rassemblement National.
17:23Moi, je ne veux pas
17:23m'enfermer
17:24encore une fois
17:25dans ce concept
17:26de droite
17:26ou dans ce concept
17:28de gauche
17:28parce que ces mouvements
17:30de droite et de gauche
17:30sont en train
17:31de s'effondrer
17:31sur eux-mêmes.
17:32Bruno Retailleau
17:33dans l'élection partielle
17:34dit
17:35pas une voix à la gauche
17:37quand il y a un candidat
17:37de l'UDR,
17:38le parti d'Éric Ciotti
17:39soutenu par le Rassemblement National.
17:40Quand François-Xavier Bellamy
17:41vote avec Jordan Bardella
17:43à Bruxelles
17:43contre la présidente
17:44de la Commission Européenne,
17:45vous n'y voyez pas
17:46les fermants
17:47d'une future alliance ?
17:49Non, je pense qu'il y a
17:50des patriotes à droite
17:51et des patriotes à gauche
17:52et c'est eux, moi,
17:53que j'appelle
17:53pour venir reconstruire
17:55le pays
17:56et pouvoir construire
17:57cette unité nationale,
18:00cette union nationale
18:01qui est notre ligne
18:03de conduite.
18:03Donc, vous ne vous sentez pas
18:04plus proche de Bruno Retailleau
18:05que de l'élection ?
18:06Donc, dans l'union nationale,
18:06qu'il y ait des gens
18:08qui soient de droite
18:09ou qu'il y ait des gens
18:10qui soient de gauche,
18:11c'est le principe même
18:12de l'union nationale.
18:14Sur certains sujets,
18:15nous avons effectivement
18:16des points communs
18:17avec un certain nombre
18:19de LR.
18:19Parce que, pardon,
18:20mais pas tous.
18:22La droite,
18:22les droites,
18:23on pourrait dire.
18:23parce que quelle droite ?
18:25La droite qui soutient
18:26Mme von der Leyen,
18:27la droite qui nous a enferrées
18:29dans l'Union européenne,
18:31la droite qui voit aujourd'hui
18:34le record du nombre
18:36d'étrangers en France exploser,
18:39laquelle de droite ?
18:40Donc, moi, je ne veux pas regarder,
18:41je ne sonde pas les cœurs et les rins.
18:42Je dis, voilà,
18:43si vous êtes patriote
18:44et si vous êtes pour l'union nationale
18:46et pour l'intérêt supérieur du pays,
18:47alors venez nous rejoindre
18:49pour nous aider
18:49à sauver, honnêtement,
18:52une nation qui aujourd'hui
18:54est dans une fragilité terrible.
18:57Question européenne.
18:59Joël, bonjour.
19:01Bonjour.
19:02On vous écoute.
19:04Je voulais poser la question suivante
19:06à Mme Le Pen.
19:08Bonjour, madame.
19:08Bonjour, monsieur.
19:10J'aimerais savoir
19:11quel pays européen
19:13est actuellement votre modèle.
19:15Je n'ai pas de modèle, monsieur.
19:17Merci, Joël.
19:17Mon seul modèle, c'est la France.
19:18Je n'ai pas de modèle.
19:19La France est un pays extraordinaire
19:24parce qu'il est un pays unique
19:26par son histoire,
19:27unique par ses capacités,
19:32unique par son génie,
19:34unique aussi parce qu'il est le seul pays
19:36de l'Union Européenne
19:37à détenir l'arme nucléaire
19:41et que ça lui donne une indépendance
19:43vis-à-vis des grandes puissances de ce monde
19:47que peut-être, non pas obligatoirement,
19:50d'autres pays de l'Union Européenne.
19:52Donc, je n'ai pas de modèle.
19:53Il n'y a rien à trouver du côté de l'Italie
19:56et de Mélanie.
19:57Il n'y a pas quelque chose,
19:59un modèle,
20:00vous regardez.
20:01Écoutez, objectivement,
20:04la seule chose qui est appréciable,
20:09enfin, la seule chose, non,
20:10il y a plein de choses appréciables,
20:11mais la chose que je jalouse,
20:13c'est peut-être l'énormité du plan de relance
20:16qui a touché l'Italie
20:17et que nous allons payer, nous, la France.
20:19Non, mais la réussite,
20:21les chiffres économiques de Georgia Mélanie...
20:24Oui, oui, non, mais je ne minimise pas
20:26le travail de Georgia Mélanie.
20:27Mais enfin, avec 240 milliards de plans
20:29de soutien de la part de l'Union Européenne,
20:32c'est quand même, vous l'admettrez,
20:34plus simple de mettre en œuvre
20:36un certain nombre d'orientations.
20:38Voilà, je dis juste la vérité,
20:40vous savez, moi,
20:41et encore une fois,
20:42je n'ai pas de modèle.
20:43Je pense que le modèle français,
20:46justement, est celui qui devrait faire floresse,
20:51comme ça a été le cas dans son histoire, d'ailleurs.
20:54Une question, rapidement, Marine Le Pen,
20:56sur la fiscalité, sur la taxe Zuckman.
20:59Là encore, il y a eu beaucoup de...
21:01peut-être de zigzags de votre côté
21:03dans la discussion budgétaire,
21:06quand cette taxe Zuckman sera soumise au vote,
21:08qu'est-ce que vous voterez ?
21:10Que feront les députés du Rassemblement National ?
21:11Ils la voteront ou pas ?
21:12Contre, mais quand est-ce qu'elle sera soumise au vote ?
21:15L'Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste,
21:17a dit qu'il déposera l'amendement
21:18au cours de cette discussion budgétaire.
21:19Ah oui, d'accord.
21:20Non, mais contre, évidemment contre.
21:22Nous sommes contre la taxe Zuckman
21:23pour une raison très simple,
21:24c'est qu'elle taxe les biens professionnels.
21:26Et précisément, notre impôt sur la fortune financière,
21:29non seulement elle ne taxe pas les biens professionnels,
21:31mais surtout, elle préserve la résidence principale
21:34ou la résidence unique.
21:35Donc, vous voterez contre la taxe Zuckman.
21:37Et donc, nous voterons contre la taxe Zuckman.
21:38Question de Gisèle sur l'application de Radio France.
21:42Qu'est-ce qui motive votre décision de censurer le gouvernement ?
21:46Est-ce que vous pensez vraiment qu'une dissolution
21:49ou la démission du président serait bénéfique aux Français ?
21:52Oui.
21:53Oui, je le pense.
21:54Je pense que, encore une fois,
21:55quand on est dans une crise et un blocage,
21:57les seuls qui peuvent résoudre cette crise ou ce blocage,
22:00ce sont les Français.
22:02Voilà.
22:02Je suis dans la droite ligne, encore une fois,
22:05des institutions de la Ve République.
22:07Et ce à quoi nous avons assisté, d'ailleurs,
22:09pour échapper à l'élection,
22:10c'est-à-dire ces manœuvres,
22:13ces magouilles d'appareils,
22:15cette crise de régime des partis,
22:17comme le disait le général de Gaulle,
22:20en est d'ailleurs la démonstration.
22:22Donc, moi, je suis profondément attaché à la démocratie.
22:25Et quand je vois des partis qui, encore une fois,
22:27sont prêts à se renier,
22:28à se couper un membre
22:29pour éviter de retourner devant les électeurs,
22:31je m'inquiète du niveau de respect qu'ils ont,
22:35encore une fois,
22:36de nos institutions,
22:37de notre République
22:38et du peuple français.
22:40Marine Le Pen, un dernier mot sur votre situation,
22:44notamment devant la justice.
22:46Vous avez été condamné à une peine d'inéligibilité
22:48avec exécution provisoire.
22:49Vous avez fait appel.
22:51Vous avez dit que s'il y avait demain
22:53des élections législatives anticipées,
22:55vous feriez tout pour être candidate.
22:58Les premiers éléments devant la justice administrative
23:01ne vous sont pas forcément favorables,
23:02notamment un avis du Conseil d'État
23:03en attente de celle du Conseil constitutionnel.
23:06Est-ce que vous espérez vraiment,
23:07si demain il y a une dissolution,
23:08pouvoir être candidate ?
23:10Est-ce qu'au fond,
23:11il y aura presque une tentative peut-être
23:12de coup de force de dire
23:14« je suis candidate »
23:15et puis on voit si les autorités m'en empêchent ?
23:17Non, non, non, non.
23:19Bon, je comprends que ce soit un peu compliqué,
23:20mais la réalité, c'est que non.
23:22Au contraire, dans ce qui a été dit,
23:25ce qui a été dit me rend plutôt optimiste
23:27pour pouvoir être candidate aux législatives
23:28car il y a une différence importante
23:31entre le mandat local et le mandat de député.
23:35Et pour le mandat de député,
23:37l'exécution provisoire ne semble pas,
23:41je le crois, pouvoir s'appliquer.
23:44C'est d'ailleurs ce qu'a dit le rapporteur,
23:46précisément dans l'affaire qui concernait
23:49mon mandat local.
23:50Donc j'ai toutes les raisons, encore une fois,
23:52de faire ce recours
23:53et d'espérer pouvoir être candidate
23:56aux élections législatives
23:57et évidemment, à fortiori,
23:58aux élections présidentielles
23:59si tant est qu'il y ait des élections présidentielles anticipées.
24:02Marine Le Pen, merci,
24:05présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.
24:08Merci d'avoir été au micro d'Inter ce matin.
24:10Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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