- 12/06/2025
Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, était l'invitée du Grand entretien de la matinale. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-12-juin-2025-4584386
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la députée du Pas-de-Calais et présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée Nationale.
00:09Vos questions au 0145 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:15Marine Le Pen, bonjour.
00:16Bonjour.
00:16Et bienvenue sur Inter.
00:18Beaucoup de questions à aborder avec vous ce matin.
00:21Ce discours très virulent contre l'Union Européenne que vous avez prononcé lundi dans le Loiret,
00:28en présence de Victor Orban et de Matteo Salvini notamment.
00:32On parlera de la situation budgétaire de la France, de votre candidature en suspens à la présidentielle.
00:39Mais on commence avec les conséquences du drame de nos gens, l'agression mortelle d'une assistante d'éducation,
00:46tuée à coup de couteau par un élève de 14 ans lors d'un contrôle inopiné des sacs menés par les gendarmes à l'entrée du collège.
00:55Emmanuel Macron, François Bayrou ont tout de suite annoncé des mesures pour lutter contre ce fléau des armes blanches chez les jeunes.
01:04Quelles sont vos propositions à vous pour l'endiguer ce fléau ?
01:10Alors, d'abord permettez-moi de pointer du doigt tout de même la contradiction qui existe dans ce gouvernement.
01:14Parce qu'en quelques mots, aujourd'hui j'entends le Premier ministre, le Président de la République vouloir interdire l'achat de couteaux.
01:25Il y a quelques semaines, ils annonçaient une expérimentation pour condamner les porteurs d'armes blanches,
01:33ce qui est interdit, sans raison valable, dans l'espace public, à une amende forfaitaire.
01:38Donc il y a un moment, vous voyez, il y a une contradiction totale.
01:41Est-ce qu'on considère, comme moi, que le port d'armes blanches est un fait de société
01:46qui doit être évidemment combattu avec un très grand sérieux ?
01:50Ou est-ce qu'on considère que c'est anodin et qu'une simple amende forfaitaire suffit en réalité
01:55quand vous êtes face à des gens qui sont porteurs de cela ?
01:58Donc la première des choses, c'est d'appliquer la législation sur le port d'armes illégal.
02:04Parce que c'est devenu commun.
02:06Et d'ailleurs, quand vous interviewez des jeunes, ils disent
02:09« Mais tout le monde, en fait, a une arme blanche dans la poche.
02:12C'est tout à fait légitime et c'est tout à fait normal. »
02:15Donc non, c'est interdit, c'est terriblement dangereux.
02:18Et c'est évidemment absolument interdit.
02:19D'accord, mais comment vous faites, objectivement ?
02:22Après, il n'y a pas de solution miracle.
02:23Parce qu'effectivement, des couteaux, il y en a dans la cuisine.
02:26Donc comment on fait ?
02:27Non, mais ça, c'est au gouvernement qu'il faut dire ça.
02:30C'est eux qui veulent interdire la vente d'armes blanches
02:35alors que, effectivement, c'était un couteau de cuisine d'ailleurs, en l'occurrence.
02:39Ça veut dire qu'on ne peut pas considérer comme un dodin
02:43le fait de porter une arme blanche dans l'espace public.
02:45Ça veut dire qu'il faut donner des consignes au procureur,
02:47à la police et au procureur,
02:48pour qu'à chaque fois que quelqu'un est pris avec une arme blanche,
02:51eh bien, il aille devant le tribunal correctionnel.
02:53Parce qu'encore une fois, ce sont des choses qui sont graves
02:55et qui n'existaient pas avant.
02:58Deuxièmement, je pense qu'il y a un problème fondamental
03:00de vouloir à tout prix, et ça a été une philosophie depuis de nombreuses années,
03:04maintenir les élèves violents et gravement perturbateurs
03:06dans l'enseignement classique.
03:08C'est-à-dire que quand des élèves sont violents ou gravement perturbateurs,
03:12eh bien, il faut qu'ils puissent être dirigés vers des établissements
03:15qui sont adaptés aux problèmes de discipline,
03:18qui sont les leurs.
03:21Troisièmement, je pense que c'est une situation globale.
03:26Comme je l'ai fait lors de la dernière présidentielle,
03:29je suis très attachée à ce qu'il y ait un grand processus
03:32de resacralisation de l'intégrité physique.
03:34Aujourd'hui, et d'ailleurs, c'est venu confirmer en réalité ce sentiment,
03:39la déclaration du procureur.
03:40Aujourd'hui, la vie n'est plus sacrée.
03:42L'intégrité physique de l'autre n'est plus sacrée.
03:46Et donc, il faut resacraliser ça par un durcissement,
03:50non pas des peines d'ailleurs,
03:53mais en réalité de l'aménagement des peines
03:56en cas d'atteinte grave à l'intégrité physique
04:01ayant entraîné une peine égale ou supérieure à ce mot de prison.
04:04Marie Le Pen, pour que vous compreniez bien ce que vous dites,
04:06vous estimez que si un couteau est retrouvé sur un élève,
04:08ça ne doit pas être le conseil de discipline,
04:10ça doit être le tribunal.
04:11C'est ce que vous avez déclaré hier.
04:13Que Mme Borne considère que le fait d'avoir une arme blanche sur soi à l'école,
04:20qui est, je le rappelle, une infraction,
04:22qui est condamnée jusqu'à 45 000 euros d'amende
04:25et trois ans de prison,
04:27ne doivent entraîner qu'un passage devant le conseil de discipline,
04:32oui, ça pose un problème, en effet.
04:34Donc vous, c'est au tribunal.
04:36Pour être très clair, un môme de 12, 13, 14 ans,
04:40on le voit avec un couteau, il va directement au tribunal.
04:42Ce que je veux dire, c'est que vous savez, vous connaissez la situation de la justice,
04:45vous savez que la justice, ils sont débordés, ils croulent sous les dossiers.
04:49On va envoyer un gamin de 13, 14 ans, quand on trouve un opinel dans son sac,
04:53devant les tribunaux.
04:54Est-ce que c'est réaliste ?
04:56Oui, parce que je vais vous dire, je plaide là encore,
04:58et je vois que j'ai réussi à convaincre certains dans la classe politique,
05:01pour le système néerlandais,
05:03c'est-à-dire la mise en œuvre de peines courtes,
05:07mais fermes, dès le premier délit grave pour les mineurs.
05:11Parce que la réalité, c'est que le parcours de délinquance
05:15est un parcours d'impunité,
05:17qui fait qu'arriver à la majorité,
05:18et bien ça tombe dessus,
05:21ça leur tombe dessus avec des peines de prison fermes,
05:23avec des faits qui sont extrêmement graves
05:25et qui auraient pu être évitées.
05:26Donc un gamin de 13 ans,
05:28vraiment, parce qu'on entend ce que vous dites,
05:30mais un gamin de 14 ans qu'on trouve avec un couteau dans son sac,
05:33il va en prison.
05:34Vous êtes en train de...
05:34Mais non.
05:35Des peines courtes.
05:37Mais non.
05:38Un gamin de 13 ans,
05:40jusqu'à 13 ans,
05:41il ne va pas en prison,
05:43parce que je n'ai pas évoqué devant vous
05:45la modification du droit pénal
05:48dans le domaine de la minorité.
05:50Ce que je veux dire,
05:51c'est qu'il faut qu'il y ait une réponse
05:52qui soit extrêmement ferme
05:54et extrêmement rapide.
05:55Or, ça n'est pas le cas.
05:57Il n'y a même pas de réponse.
05:58Il n'y a même pas qu'elle n'est pas ferme ou pas rapide.
05:59Elle n'existe pas, en fait.
06:01Il n'y a zéro réponse.
06:02Et Mme Borne, elle nous dit
06:03qu'il faut un conseil de discipline.
06:04Et Mme Pécresse,
06:06qui en rajoute dans l'absurdité,
06:09dit qu'il faut que le conseil de discipline
06:10soit dirigé par le maire de la ville.
06:12Louis Alliou, il va être content.
06:14Il a 100 000 habitants.
06:15S'il passe sa vie à faire des conseils de discipline,
06:17il n'est pas sorti.
06:18Et je pense que les habitants
06:18ne vont pas être très contents.
06:20Non, mais il faut arrêter
06:20avec le concours lépine
06:22des propositions les plus stupides qui soient.
06:25Et puis, il y a évidemment
06:27le sujet de la responsabilisation des parents.
06:30Voilà.
06:30Ça, c'est un sujet majeur.
06:32Parce que quoi qu'on en dise,
06:33quand on est parent,
06:34eh bien, on a une obligation de surveillance.
06:37Et il y a un article dans le Code pénal,
06:39l'article 227-17,
06:40qui dit que s'il y a un défaut de surveillance
06:43qui compromet la santé, la sécurité
06:45ou la moralité de l'enfant,
06:47eh bien, les parents sont responsables.
06:49Cet article-là n'est quasiment jamais utilisé.
06:52Donc, on a un arsenal juridique.
06:55Utilisons-le
06:56et arrêtons de vouloir inventer
06:58des nouvelles choses
06:59qui sont de surcroît inefficaces.
07:00Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé hier
07:02qu'il voulait aller vite
07:03et interdire les réseaux sociaux
07:06au moins de 15 ans.
07:07Êtes-vous là d'accord avec lui ?
07:10Moi, c'est la fiabilité, si vous voulez.
07:13On est en train de travailler sur ce sujet.
07:15Parce que la réalité,
07:16c'est que ça n'est qu'à l'achat,
07:18en passant un accord
07:19avec les différentes plateformes,
07:21que l'on pourrait limiter en réalité
07:23l'accès des mineurs.
07:24Encore faut-il que les parents jouent le jeu.
07:25Parce que si les parents achètent le portable
07:27à leur nom et le donnent à leur enfant,
07:29eh bien, en réalité,
07:29on ne pourra rien faire.
07:31Voilà.
07:31C'est ça.
07:32Donc, les parents ont un rôle absolument essentiel.
07:35Et peut-être c'est bon de le redire, d'ailleurs,
07:37parce que pendant des années,
07:38on a, en quelque sorte, écarté les parents
07:40de l'éducation de leurs enfants.
07:43Et je pense qu'il est vraiment temps
07:44de les responsabiliser à nouveau
07:46en disant qu'ils sont responsables.
07:48Ce n'est pas seulement
07:49une responsabilité virtuelle.
07:52Ils ont une vraie responsabilité.
07:53Mais ça veut dire dire aux parents
07:54ou interdire aux parents
07:56les portables,
07:57d'acheter des portables.
07:58Non, non, mais avant,
07:58il ne faut arrêter qu'interdire tout.
07:59Non, mais parce que vous dites
08:01qu'il faut responsabiliser.
08:02Non, non, mais parce que c'est un vrai fléau.
08:04Vous le savez que c'est un vrai fléau.
08:05Je veux dire, il y a aujourd'hui
08:06beaucoup de jeunes de 13-14 ans
08:07qui passent 2 heures sur TikTok par jour.
08:09On fait comment ?
08:10C'est un fléau parce que
08:11ça a une influence
08:12sur la manière dont le cerveau
08:14de nos enfants se construit.
08:16Bon.
08:17Il y a aujourd'hui
08:17beaucoup de jeunes parents,
08:18je vous le dis,
08:19qui ont pris conscience de cela
08:20et qui interdisent les écrans
08:22à leurs enfants.
08:23Voilà.
08:24Donc c'est cela, en fait.
08:25On ne pourra pas faire
08:26une société où, en réalité,
08:29c'est par l'interdiction,
08:31la contrainte,
08:33et sans les parents
08:34qu'on arrivera à obtenir des résultats.
08:36Donc c'est cela, à mon avis,
08:38la chose à faire.
08:40Et le couteau n'est pas responsable
08:41en lui-même.
08:42Vous voyez ce que je veux dire ?
08:42C'est celui qui le porte
08:43qui est responsable.
08:45De la même manière que
08:45quand des gens avec une voiture
08:46foncent dans une foule,
08:48ce n'est pas la voiture
08:49qui est responsable.
08:49C'est le conducteur de la voiture.
08:52Venons-en à votre actualité,
08:54Marine Le Pen.
08:54Lundi, vous rassembliez
08:56dans le Loiret,
08:57un an après les Européennes.
08:59Vos alliés européens
09:00étaient notamment présents
09:01le Premier ministre hongrois,
09:03Viktor Orban,
09:04ou encore le vice-président
09:05du Conseil italien,
09:07Matteo Salvini.
09:08Orban a prononcé un discours
09:10particulièrement virulent.
09:11Parlant des migrants,
09:12il a déclaré, je le cite,
09:14« Nous ne les laisserons pas
09:16détruire nos villes,
09:17violer nos filles et nos femmes.
09:19Tuer des citoyens pacifiques ».
09:22Il a comparé la politique
09:23migratoire européenne
09:25à, je cite,
09:26« Un échange organisé
09:28de population
09:29pour remplacer
09:30le socle culturel
09:32de l'Europe ».
09:32En clair,
09:33c'est la thèse
09:34du grand remplacement
09:36qu'il défendait
09:37chez vous,
09:38devant vos troupes,
09:39dans le Loiret.
09:40Vous pensez désormais,
09:42Marine Le Pen,
09:42qu'il y a un grand remplacement
09:44à l'œuvre en Europe ?
09:46Vous êtes d'accord
09:46avec Viktor Orban
09:48quand il dit ça ?
09:49Chez vous,
09:50devant vous ?
09:51Non mais,
09:51que M. Orban
09:53soit tout à fait opposé
09:54à l'immigration,
09:55c'est un fait.
09:57Il a raison.
09:57Et d'ailleurs,
09:57il n'y a pas d'immigration
09:58en Hongrie.
10:00C'est ce qui fait d'ailleurs
10:00qu'il paye des sommes
10:02absolument considérables
10:03de sanctions,
10:04puisque vous le savez,
10:05avec le pacte migratoire,
10:06l'Union européenne maintenant,
10:07en réalité,
10:08condamne les États
10:09qui refusent de prendre
10:09les migrants
10:10à 20 000 euros
10:11par migrant.
10:13Ce que je considère
10:14comme étant
10:15une démarche
10:16autoritaire
10:18de la part
10:18de l'Union européenne
10:19et profondément
10:20antidémocratique,
10:21parce que chaque peuple
10:22a le droit de décider
10:23qui vient chez lui
10:24et qui s'y maintient.
10:26Et ce n'est pas
10:26à l'Union européenne
10:27d'imposer...
10:28Mais vous pensez
10:29qu'il y a un échange
10:29organisé de population
10:30pour remplacer le socle culturel
10:32de l'Europe
10:32comme lui ou pas ?
10:33Moi,
10:33je vous ai toujours dit
10:35que je ne pense pas
10:35qu'il y a un complot.
10:36Je pense qu'il y a
10:37une politique d'immigration
10:38qui est idéologique,
10:40qui est irresponsable
10:44de la part
10:45de nos dirigeants,
10:46qui est la conséquence
10:46de leur aveuglement,
10:47qui est la conséquence
10:48de leur laxisme,
10:50de leur manque total
10:52de courage.
10:52Parce qu'il faut,
10:53pour s'attaquer
10:53au problème migratoire
10:54et ne pas laisser
10:55les choses se dérouler
10:56comme elles se déroulent,
10:57il faut du courage.
10:58Et qui risque
11:00de mener
11:00à un grand emplacement
11:01culturel ?
11:02Chacun pense
11:02ce qu'il veut.
11:03Mais,
11:04si vous voulez,
11:05nous sommes des souverainistes.
11:06La souveraineté,
11:08en fait,
11:08c'est être d'accord
11:09sur le fait
11:10qu'on a le droit
11:11de ne pas être d'accord
11:12entre soi.
11:12Vous voyez ?
11:13C'est ça,
11:13en fait,
11:14le principe du souverainisme.
11:15Donc,
11:15vous n'êtes pas totalement
11:16d'accord sur la ligne
11:17de Victor Orban ?
11:17Non,
11:17mais moi,
11:18je suis d'accord
11:18sur le refus
11:19de Victor Orban
11:20de laisser entrer
11:21dans son pays
11:22une immigration dérégulée,
11:25une immigration massive,
11:27parce que je vois très bien
11:28ce que cette immigration dérégulée
11:29et massive
11:30a fait à notre pays.
11:32Voilà,
11:32sur nos comptes sociaux,
11:34sur la sécurité,
11:34sur les problèmes culturels
11:40qui peuvent être le fait
11:42de cette immigration massive.
11:44que d'autres pays
11:45regardent la France
11:45et se disent
11:46« je n'ai pas envie
11:46d'être la France »,
11:47je peux comprendre.
11:49Pourquoi ?
11:50Parce que je vous dis
11:51que la France
11:52est un des pays
11:53qui a subi
11:53une immigration absolument massive
11:55et qu'il y a des tas
11:55de pays en Europe
11:56qui, regardant la France,
11:58se disent
11:58« je n'ai pas envie
11:59que mon pays subisse
12:01ce que subit la France
12:02aujourd'hui ».
12:03Vous avez,
12:04dans votre discours,
12:05pour le coup,
12:06vous aussi,
12:07été assez virulente,
12:08très virulente même,
12:09contre l'Union Européenne.
12:10Ça faisait longtemps
12:10qu'on ne vous avait pas
12:11entendu aussi déchaîner
12:13contre l'Union Européenne.
12:14L'Union Européenne
12:15coche toutes les cases.
12:17C'est un empire marchand,
12:18wokiste,
12:19ultra-libéral
12:20et parce que c'est sa nature,
12:21sa volonté.
12:22C'est un empire
12:22contre nos nations.
12:23C'est un empire
12:24qui manipule,
12:25menace des désordres,
12:26impose et opprime.
12:28Ça fait longtemps
12:29qu'on ne vous a pas
12:29entendu dire ça.
12:30Un an, à ce point.
12:31Un an, à peu près.
12:33J'ai dû dire ça
12:34aux élections européennes,
12:35en fait.
12:35Quand on entend
12:36de telles phrases,
12:37on se dit que
12:37vous avez renié
12:39avec vos premières amours
12:40de 2017,
12:40c'est-à-dire le Frexit.
12:42Mais pourquoi ?
12:43Mais parce que...
12:43Mais enfin,
12:44c'est quand même étonnant.
12:45Il y a quand même
12:45une démarche étonnante
12:47de la part
12:47de la classe politique
12:48et journalistique
12:49qui consiste
12:50à considérer
12:51que l'alternance
12:52ne peut pas exister.
12:54C'est intégré
12:55dans vos cerveaux
12:56qu'il n'y a pas
12:57d'alternance.
12:58There is no alternative.
13:00Comme disaient
13:01les Britanniques.
13:02Eh bien,
13:02il y a une alternance
13:03possible.
13:04Il y a une alternative
13:05possible.
13:06Et elle peut intervenir
13:07par l'intermédiaire
13:08de la démocratie.
13:09Et d'ailleurs,
13:10c'est sain.
13:10Parce que précisément,
13:11c'est ça la démocratie.
13:13C'est la possibilité
13:14qu'il existe
13:14une politique alternative.
13:16Or, nous nous battons
13:17au Parlement européen
13:18avec un certain nombre
13:19de succès
13:20contre toutes ces politiques
13:21que nous considérons
13:22comme toxiques.
13:23Là, on a vu
13:24le Parlement européen
13:25caler à plusieurs reprises
13:27la directive Omnibus
13:29qui revient
13:31sur un certain nombre
13:31de normes imposées
13:32aux industries
13:33qui ont failli
13:34tuer nos industries.
13:35Les sanctions
13:36contre nos constructeurs
13:38automobiles
13:38qui ont été abandonnés.
13:39C'est 450 millions
13:40que n'auront pas
13:42à payer nos constructeurs
13:43automobiles.
13:44Là, aujourd'hui,
13:45on a réussi à créer
13:46un doute au Parlement européen
13:47sur l'interdiction
13:48des voitures thermiques.
13:49On avance !
13:50Marine Le Pen,
13:51la question,
13:51c'est une question
13:52de ligne.
13:52Quand vous dites
13:53que c'est une machine
13:54bureaucratique froide,
13:55un personnel autoritaire
13:56dans l'âme
13:56qui est profondément
13:57auroquiste
13:57et ultra-libérale,
13:59la cohérence voudrait dire
14:00que,
14:01et vous l'aviez dit
14:01dans le passé,
14:03on en sort.
14:04Non mais pardon,
14:05je suis extrêmement sévère
14:07avec Emmanuel Macron.
14:08Je n'entends pas
14:08sortir de la France.
14:09Je ne compte pas partir,
14:10je compte rester,
14:12je compte faire
14:13ce qu'on fait
14:13dans une démocratie,
14:14c'est-à-dire lutter,
14:17combattre avec des idées
14:18pour permettre
14:19à une majorité de Français
14:20de choisir
14:21une politique alternative.
14:22Nous faisons la même chose
14:23en Europe.
14:24Et nous avons enregistré,
14:25parce que nos idées avancent,
14:27parce qu'avec l'ensemble
14:28de nos alliés
14:29qui représentent
14:30des millions d'Européens,
14:32nous faisons avancer
14:33nos idées.
14:34En France,
14:34nous les faisons avancer.
14:35Nous avons sauvé
14:37la loi du plomb
14:38qui allégeait
14:40les contraintes
14:41sur les agriculteurs.
14:42Nous avons supprimé
14:43les zones à faible émission
14:45qui interdisaient
14:46un certain nombre
14:47de Français
14:47de pouvoir se rendre
14:48dans les centres-villes
14:49des grandes villes.
14:51Nous avons limité
14:52la loi Zan
14:53qui interdisait
14:54la construction
14:54et notamment là
14:55en ce qui concerne
14:56la limitation,
14:56les interdictions
14:57de construction
14:58d'entreprises.
14:59Donc,
15:00nos idées avancent.
15:01Nous nous battons
15:01pour elles
15:02avec un très grand succès
15:03et on va continuer
15:04à le faire jusqu'à la victoire.
15:05Sur la ligne politique,
15:07sur la ligne politique,
15:08là aussi,
15:09non mais c'est vrai,
15:09on essaye de comprendre
15:10où vous vous situez.
15:11François Bayrou
15:12veut trouver
15:1340 milliards d'économies
15:14face à un déficit public
15:15de près de 6%.
15:16Déclaration étonnante
15:18du député RN
15:19Jean-Philippe Tanguy
15:19qui louait mardi
15:20la règle d'or
15:21des 3% de déficit,
15:23outil particulièrement efficace.
15:243% de déficit,
15:26c'est la limite fixée
15:27par l'Union européenne.
15:28Vous vous convertissez
15:29à l'orthodoxie budgétaire ?
15:31Non.
15:31À la rigueur ?
15:32Non, mais vous savez,
15:33moi j'ai toujours considéré
15:34que tout ce qui était
15:35une limitation
15:36aux droits
15:36des parlements
15:37devait être regardé
15:40avec beaucoup
15:41de précautions.
15:42Donc 3%,
15:44ça a été décidé
15:44sur un coin de table,
15:45ça peut être 4%.
15:46Le sujet n'est pas vraiment là.
15:48Le sujet,
15:49c'est qu'aujourd'hui
15:50nous avons
15:503300 milliards d'euros
15:52de dettes,
15:531000 milliards d'euros
15:54qui ont été créés
15:55par Emmanuel Macron
15:57en l'espace de 8 ans.
16:00Or,
16:00on voit bien
16:02qu'il faut,
16:04on est parti
16:04dans le grand n'importe quoi.
16:05Et le grand n'importe quoi,
16:08ça a des conséquences
16:09sur la vie quotidienne
16:10des Français.
16:11Donc,
16:12ce que nous disons,
16:13c'est que nous devons réfléchir
16:15peut-être
16:15à une règle d'or
16:16qui permettrait
16:17d'équilibrer
16:18les dépenses
16:18de fonctionnement
16:19pour préserver
16:20les dépenses
16:21d'investissement.
16:22C'est-à-dire
16:23préserver
16:25ce qui prépare
16:26l'avenir
16:26et essayer
16:28de résoudre
16:28ce qui aubert
16:29l'avenir.
16:30Voilà ce que nous disons.
16:31Hors du gras,
16:32il y en a,
16:33évidemment,
16:34il y a des économies
16:34à faire
16:35et elles sont nombreuses
16:36et sans passer
16:37par une augmentation
16:38des impôts
16:39car nous le refusons
16:40mais par une baisse
16:42des mauvaises dépenses.
16:43Marine Le Pen,
16:44question sur la ligne
16:45du Rassemblement National.
16:49Deux stratégies différentes
16:50au sein de votre parti.
16:52L'une que vous incarnez
16:53dans le Loiret
16:54avec Victor Orban
16:55et Matteo Salvini
16:56et l'autre incarnée
16:58par Jordan Bardella
16:59qui s'affiche
17:00avec des chefs
17:01d'entreprise,
17:01des fonds en ligne
17:02économique
17:03de plus en plus libérale.
17:05Il prend pour modèle
17:05Georgia Meloni.
17:08Il prône de plus en plus
17:09l'union des droites.
17:11Dites-nous,
17:12éclairez-nous,
17:12est-ce qu'il y a
17:13deux lignes au RN maintenant ?
17:14C'est marrant
17:14parce qu'il me semble
17:15que Jordan Bardella
17:16était là dans le Loiret aussi.
17:17Ça n'empêche pas.
17:18Ça n'empêche pas
17:18d'avoir deux lignes.
17:19Il peut être là
17:20et penser différent.
17:21Non mais écoutez,
17:21il n'y a pas deux lignes.
17:23Franchement,
17:23je veux dire,
17:24la dernière fois,
17:25c'était drôle
17:25parce qu'il discutait
17:26avec des journalistes
17:27et les journalistes
17:28se disaient
17:28« Ah, vous êtes quand même
17:29beaucoup plus libérale
17:30que Marine Le Pen ».
17:31Et il venait exactement
17:32d'exposer
17:33le projet économique
17:35qui était celui
17:36que j'avais conçu
17:38pour la dernière présidentielle.
17:40Donc,
17:41j'entends qu'on ait envie
17:42de voir des différences.
17:44Il n'y a pas de différence.
17:45Et évidemment,
17:46nous parlons
17:46à des chefs d'entreprise.
17:48Évidemment,
17:49qu'ils se rendent compte
17:50d'ailleurs pour la plupart
17:51qu'ils ne connaissent pas
17:52non plus
17:52notre programme économique
17:53et que c'est bien
17:54qu'ils le connaissent
17:54parce qu'ils en avaient
17:56une vision caricaturale
17:58et je pense
17:59que l'on peut préserver
18:00les intérêts économiques
18:02de notre pays
18:03renouer avec la croissance
18:05sans obligatoirement
18:07considérer
18:07que les chefs d'entreprise
18:09comme le fait la gauche
18:10sont des adversaires
18:12ou des ennemis.
18:13C'est vrai que vous avez
18:13eu cette petite phrase
18:14la dernière fois
18:15que vous avez pris la parole
18:16si vous étiez
18:16en Nouvelle-Calédonie.
18:17Je ne suis pas sûre
18:18que Jordan,
18:19pour le coup,
18:19connaisse très bien
18:20les problèmes
18:21de la Nouvelle-Calédonie.
18:22Alors nous,
18:22évidemment,
18:22on a tous sursauté.
18:24Vous connaissez les journalistes.
18:25On s'est dit
18:25vous pensez quoi
18:27s'ils ne connaissent pas bien
18:28les problèmes
18:28de la Nouvelle-Calédonie ?
18:29C'était quoi ?
18:30C'était une correction ?
18:31Non, c'était rien.
18:32C'était rien.
18:33Vous faites toujours
18:34un buzz
18:36parce que je ne sais pas
18:41il vous manque
18:41des choses à dire
18:42pourtant il y en a plein.
18:44La situation du pays
18:45est telle que
18:45dans l'intégralité
18:47des domaines
18:47on a des choses à dire.
18:48Il se trouve que
18:49j'étais en Nouvelle-Calédonie.
18:50La situation de la Nouvelle-Calédonie
18:52elle évolue tous les jours.
18:53Je venais de faire
18:544 jours de consultation
18:56de l'ensemble
18:56de la classe politique
18:58pour proposer
18:59un sujet.
19:00Donc au moment
19:00où on se parlait
19:01je crois que
19:02j'étais celle
19:03qui connaissait le mieux
19:05la situation
19:05de la Nouvelle-Calédonie.
19:06Est-ce que vous allez
19:07aller avec lui
19:08dans le tour de table
19:10Emmanuel Macron ?
19:11La présidentielle arrive.
19:13On rappelle que
19:13vous avez été condamnée
19:14à 5 ans d'inéligibilité
19:16dans l'affaire
19:17des assistants parlementaires
19:18du FN.
19:18Le procès en appel
19:19se tiendra
19:19au premier semestre 2026.
19:21Décision attendue
19:21à l'été 2026.
19:23Vous restez à ce jour
19:24la seule candidate
19:25à la présidentielle
19:26de votre parti.
19:27Oui, évidemment.
19:28Je suis la seule candidate
19:30à la présidentielle
19:31car j'espère
19:33que la Cour d'appel
19:36rectifiera
19:39cette erreur majeure
19:40qui a été commise
19:41par le tribunal
19:41qui a constaté
19:44ma culpabilité
19:45et que je conteste
19:46formellement
19:47et a décidé
19:50précisément
19:51c'est dans le jugement
19:53de m'empêcher
19:54d'être élu
19:55à l'élection présidentielle.
19:56Je pense que
19:56c'est un point démocratique
19:57absolument majeur.
19:58Vous avez confiance
19:59dans la justice ?
20:01Je veux avoir confiance
20:03dans la justice.
20:04Et si jamais
20:06ça n'était pas le cas
20:08et que la Cour d'appel
20:08décidait ce qu'elle décidait
20:10Jordan Bardella
20:10a-t-il les qualités
20:11pour être président
20:12de la République
20:12à 31 ans ?
20:13Mais oui.
20:14Oui, oui.
20:15Parce qu'il pense bien.
20:17Parce qu'il a les bonnes idées.
20:18Parce qu'il a la bonne vision.
20:19C'est celle que nous partageons
20:21d'ailleurs ensemble.
20:22Donc voilà,
20:23les choses sont très claires.
20:24Nous allons mener
20:25campagne présidentielle
20:26jusqu'à la décision
20:27de la Cour d'appel.
20:28Et si jamais
20:30par extraordinaire
20:31la Cour d'appel
20:32décide de m'empêcher
20:34d'être candidate
20:35ce qui sera
20:35un scandale mondial,
20:38eh bien
20:38nous continuerons
20:40à faire campagne
20:40à la présidentielle.
20:42Avec lui ?
20:42Avec lui, bien sûr.
20:44Un mot sur Gaza.
20:45Lundi,
20:46Emmanuel Macron
20:46estimait que
20:47le blocus humanitaire
20:49y était un scandale
20:51et une honte.
20:52Vous,
20:52vous diriez quoi
20:53à Benyamin Netanyahou
20:54si vous étiez au pouvoir
20:56aujourd'hui ?
20:57Continuez votre guerre
20:58à Gaza.
20:59On vous soutient.
21:00Quelle serait
21:00votre position ?
21:02Ce qui est sûr,
21:02c'est que moi,
21:03je partage en tout cas
21:04l'objectif de Benyamin Netanyahou
21:05d'écarter définitivement
21:08et d'annihiler
21:10la puissance
21:11de destruction
21:14du Hamas.
21:15Bon,
21:15mais je ne suis pas la seule
21:17puisque je vois quand même
21:18qu'au moment
21:18où Emmanuel Macron
21:20tape à tour de bras
21:21sur Israël,
21:23Mahmoud Abbas lui-même,
21:25Mahmoud Abbas lui-même,
21:26le président de l'autorité
21:27palestinienne
21:28donne des leçons
21:29à Emmanuel Macron
21:29en disant des choses
21:30qui sont très claires
21:31et qu'on attendait
21:32dans la bouche
21:32d'Emmanuel Macron.
21:33Un,
21:34il faut libérer les otages.
21:35Deux,
21:35il faut que le Hamas
21:36sorte de Gaza
21:37et qu'il n'ait plus
21:38aucune influence politique
21:39demain.
21:40Et c'est exactement
21:41les conditions
21:41que j'ai posées moi
21:42pour commencer à réfléchir
21:44potentiellement
21:45à la reconnaissance
21:46d'un État palestinien
21:47que je défends,
21:48enfin,
21:49je défends l'existence
21:50de deux États
21:51depuis de nombreuses années.
21:51Mais j'ai dit,
21:52pas avec le Hamas,
21:53on ne peut pas forcer Israël
21:55à avoir un voisin
21:56à l'État terroriste.
21:58Vous comprenez
21:59que la guerre continue aujourd'hui ?
22:00Moi,
22:01ce que je comprends,
22:02c'est que Mahmoud Abbas
22:03a une vision de cela
22:05qui est beaucoup plus ferme
22:07contre les terroristes
22:08du Hamas
22:09que la position
22:10d'Emmanuel Macron
22:11et j'en suis bien malheureuse.
22:12Et dernière question,
22:13très rapidement,
22:13comment vous trouvez
22:14les quatre premiers mois
22:15au pouvoir de Donald Trump ?
22:16Il fait le job ?
22:19Si vous voulez,
22:19on a vraiment le sentiment
22:20que ça part un peu
22:21dans tous les sens.
22:21Moi, j'attends de voir
22:22quels sont les résultats.
22:23Voilà.
22:24Parce que c'est vrai
22:25qu'il est toujours
22:26beaucoup critiqué.
22:28Il est de bon ton
22:29de critiquer Donald Trump.
22:31Il a une méthode
22:32qui est assez particulière,
22:34qui est peut-être américaine,
22:35mais qui est assez
22:36difficile à comprendre.
22:38C'est quoi le mot ?
22:38C'est assez difficile
22:39à comprendre en France.
22:41Mais moi,
22:42je juge les dirigeants politiques
22:43à leurs résultats.
22:44Et lors de son premier mandat,
22:46il a été beaucoup critiqué,
22:47mais dans le domaine économique,
22:49eh bien,
22:50il a obtenu pour les Américains
22:51des bons résultats.
22:53Donc,
22:53attendons de voir
22:54ce qu'il en est.
22:55Et puis,
22:56en revanche,
22:57arrêtons de trouver
22:58des justifications
22:59à ceux qui usent
23:00de la violence,
23:01qui pillent,
23:02qui cassent,
23:03parce que ça n'est pas
23:04un processus démocratique
23:05de faire ça.
23:06Merci Marine Le Pen
23:07d'avoir été à notre micro
23:09sur Inter ce matin.
Recommandations
15:50