00:00Ici Matin
00:01A quelques mois des municipales, le maire de Moguio annonce qu'il ne briguera pas un nouveau mandat.
00:09Moguio c'est la 7ème commune de Léros, 17 000 habitants aux portes de la petite Camargue.
00:14Pourquoi jette-t-il l'éponge ? Il est votre invité Sébastien Garnier.
00:17Yvon Bourrel, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Après avoir passé 20 ans dans le fauteuil de maire, vous décidez de raccrocher, pour quelle raison ?
00:26Eh bien, vous avez devant vous un serviteur du service public, 32 ans professeur au collège de Moguio,
00:34et bientôt en 2026, 20 ans maire, avec 30 ans d'engagement municipal, puisque j'ai été élu pour la première fois en 1995.
00:45Et vous estimez avoir assez donné ?
00:48Alors effectivement, le service public c'est une chose qui me parle,
00:52et je pense qu'il y a une autre vie, après cette vie, il y a une autre vie qui m'attend.
00:59Une vie familiale ? Vous êtes un jeune grand-père, je crois ?
01:03Absolument, voilà. Ce sont des paramètres qui sont importants à mes yeux,
01:08mais il y a également tout ce à quoi j'ai renoncé pendant cet engagement au service de mes concitoyens.
01:16Et donc, aujourd'hui, c'est une forme aussi de préservation de soi,
01:23une forme d'éclosion aussi de certains rêves ou de certaines activités auxquelles j'ai provisoirement renoncé,
01:32qui me tendent les bras, et donc je suis encore relativement jeune,
01:37pour, disons, envisager de belles choses d'avenir.
01:40Est-ce que c'est aussi parce que faire de la politique a changé ?
01:44La maire de l'Odève, qui a décidé, elle aussi, de ne pas rempiler,
01:48nous disait, aujourd'hui, il y a une violence terrible,
01:51notamment sur les réseaux sociaux.
01:53Je crois que ça vous pèse aussi, ça ?
01:55Effectivement, les motivations, elles sont plurielles.
02:00Ça n'est pas la difficulté de l'exercice,
02:04avec des formes que sont les réseaux sociaux,
02:07qui sont les éléments déclencheurs de ma décision.
02:10Ils sont des paramètres connus par avance.
02:14Ils sont des formes nouvelles de contestation ou d'expression
02:20que je ne juge pas les meilleures, que je juge souvent exécrables,
02:25parce qu'on n'est pas dans l'échange franc.
02:28La démocratie, c'est aussi des débats d'idées et le respect de l'autre.
02:33Et je pense que c'est ce qui fait la valeur de notre République.
02:36Les réseaux sociaux sont aux antipodes, me semble-t-il.
02:39En tout cas, je les considère comme tels,
02:41de cet échage sincère et de ce respect commun que nous devons.
02:45Est-ce qu'il y a des choses qui ont été difficiles aussi ces dernières années ?
02:49Je pense, par exemple, à l'histoire du stationnement payant à Carnon.
02:53Vous avez été très critiqué sur ce sujet.
02:55Vous avez dû reculer.
02:57Est-ce que ça, par exemple, ça a pu vous décider ?
03:00Ah bon, allez, j'en ai assez.
03:02On ne me comprend pas, je m'en vais.
03:03C'est vrai que pour stationner, il faut manœuvrer, pas forcément reculer.
03:07J'avais dit dès le départ que les propositions étaient amendables.
03:11Elles l'ont été, fidèles à mes engagements.
03:16Je pense qu'aujourd'hui, c'est une chose qui est acquise.
03:18Demander à des gens de payer 20 euros pour l'année
03:20et solliciter le contribuable,
03:24ne pas solliciter systématiquement le contribuable en faisant appel à l'usager,
03:28me paraissent des éléments sains de participation citoyenne
03:32à des embellissements que nous avons réalisés aujourd'hui à Carnon.
03:36Et je vous ferai observer que toutes les fois qu'un maire ou qu'une équipe
03:40propose une nouveauté,
03:42cette nouveauté dérange et elle est contestée.
03:44Donc, j'allais dire, il y a une forme d'automaticité
03:48dans les propositions qui sont faites,
03:50et c'est mon rôle de faire des propositions,
03:53une automaticité de contestation.
03:55C'est un temps que nous savons déjà,
03:58auquel nous sommes préparés.
04:00Ce ne sont pas les éléments qui ont forgé ma décision, en tout cas.
04:05Alors, si vous ne rempilez pas,
04:08il y a déjà pas mal de candidats qui se bousculent au portillon,
04:11qui souhaitent s'installer dans ce fauteuil de maire.
04:16Et je pense notamment aux candidats du Rassemblement National.
04:19On sait que le RN a fait de gros scores
04:22lors des derniers scrutins nationaux,
04:25notamment à Moggio.
04:27Est-ce que qu'il y ait un maire RN à Moggio,
04:31c'est quelque chose que vous redoutez ?
04:32C'est une chose, le pire n'est jamais sûr, monsieur.
04:36Monsieur Garnier, effectivement, aujourd'hui,
04:39nous avons un élu RN au sein du Conseil municipal,
04:43un élu sur 33.
04:45C'est dire que nous avons réussi,
04:48dans cet espace démocratique qu'est le Conseil municipal,
04:52à rassembler d'autres forces que celles du RN
04:55autour des valeurs républicaines,
04:57dont le RN fait également partie, bien sûr.
05:00En tout cas, ce que je peux dire,
05:03c'est que quand l'élection est locale,
05:06le risque, en tout cas, est contenu.
05:08Quand l'élection est législative ou un peu plus large,
05:12le risque est plus important.
05:14D'où l'intérêt d'avoir effectivement
05:15un socle de valeurs forts
05:18autour duquel la prochaine équipe se rassemblera.
05:21Merci beaucoup Yvon Bourrel,
05:24futur ex-maire de Moggio,
05:26dans le fauteuil encore pour quelques mois.
05:29Merci à vous et bonne journée
05:30et bon vent pour la suite.
05:32Bon vent, oui.
05:32Je vous remercie.
05:34L'actu près de chez vous dans l'Hérault,
05:35c'est toute la journée en écoutant votre radio,
05:37ici Hérault,
05:38et à tout moment sur le site et l'appli ici.
05:41Bon mercredi à vous, 7h54.
05:43Ici Hérault,
05:44ici 6h, 9h,
05:47ici matin.