00:00Il y a enfin du grand cinéma d'anticipation, d'action, vraiment du cinéma qui arrache dans le cinéma français, grâce à Chien 51 de Cédric Gimenez.
00:30Nous sommes dans un Paris de 2045, un Paris où il y a des checkpoints partout, où il y a trois zones dans ce Paris d'anticipation, mais ce n'est pas si loin que ça.
00:48Évidemment, la technologie a pris le pouvoir, nous sommes tous contrôlés par des drones, et il y a un système qui en fait gère la police et les interventions de la police.
01:01Sauf que l'inventeur de ce système de surveillance extrême est assassiné.
01:05Et là rentrent en jeu deux policiers qui appartiennent à deux zones différentes, et ensemble ils vont mener l'enquête.
01:11Mais évidemment, dans ce genre de film et dans ce genre d'anticipation, mener l'enquête, essayer de trouver la vérité face à des gouvernements un peu dictatoriaux ou des grosses mainmises technologiques, est-ce possible ?
01:24Alors Guillemette a très bien résumé le film, Chien 51, et comme elle le présente, le film, c'est extrêmement prometteur.
01:31On se dit, voilà, c'est un super film d'anticipation, avec a priori la reconstitution d'un monde à venir, ou l'imagination d'un monde à venir.
01:39Et puis, du fond, une histoire de politique, de contrôle de la société par une intelligence artificielle, sur le papier, c'est ultra excitant.
01:47Et dans les faits, ça l'est beaucoup moins.
01:49Sur le fond, il n'y a pas même pas grand-chose dans le film, c'est-à-dire que c'est vraiment la toile de fond, et ça ne va pas beaucoup plus loin,
01:55parce que Cédric Jiménez, il est obsédé par des scènes d'action, il n'y a que ça qui compte.
01:59Et donc, ça, on en a, des scènes d'action, elles sont plutôt bien, on y reviendra, mais sur le reste, c'est une vision quand même très très légère.
02:07Ça ne va pas bien loin, quoi. On aurait aimé qu'il développe davantage cette idée de contrôle social par la politique.
02:14On aurait aimé qu'il développe aussi l'idée de confier notre avenir à une intelligence artificielle, avec tous les bons côtés, et surtout les mauvais que ça implique.
02:25Voilà, et donc, ce qui fait qu'on est vraiment beaucoup, beaucoup sur sa fin, sur ce que raconte le film.
02:30Alors, le côté positif, c'est qu'il y a des scènes d'action, et que, bah, on le sait, Cédric Jiménez, dans la matière, il n'est pas mon chou du tout.
02:36Donc, ça démarre très très fort avec une course-poursuite dans les rues d'un Paris qui ressemble beaucoup à celui d'aujourd'hui, mais qui est quand même déjà dans le futur.
02:43Hyper spectaculaire, ça marche très très bien.
02:45C'est quoi, ce marre-là ? On connaît votre histoire ? On vous fait confiance ?
02:49Mais vous êtes qui, putain ? Oh !
02:52Le fond politique, de toute façon, il n'a pas besoin d'être incroyablement développé.
03:11On a une dictature technologique et en face des citoyens, et tout le monde se débrouille avec sa force et sa fragilité,
03:18y compris les deux personnages principaux, donc ces deux policiers, qui vont, en fait, se rebeller.
03:23Alors oui, c'est un film sur la liberté individuelle, la tentative de liberté individuelle.
03:29Un film sur la résistance face à la technologie, mais ce qui est marrant, c'est que c'est un film incroyablement technologique,
03:36qui se régale d'effets spéciaux très très très très réalistes, pour nous montrer qu'en fait, la technologie, c'est dangereux.
03:44Et dedans, il y a deux corps d'acteurs.
03:45Cédric Jiménez est un très bon directeur d'acteurs, dans le sens où il filme les corps.
03:51Il leur donne une liberté absolue dans le cadre.
03:53Et Adèle Exarpopoulos, ce côté, la petit soldat, la frange, espèce de regard, presque dans une espèce de fixité, comme ça, est assez fascinante.
04:03Et Gilles Lelouch, décidément, Gilles Lelouch, chaque fois qu'on lui fait jouer des rôles très virils,
04:09et bien en fait, il est à chaque fois cassé de l'intérieur, couturé, touchant.
04:15Donc, ce duo marche, mais vraiment follement.
04:18Le problème n'est pas tant les acteurs, ce sont les personnages qui doivent interpréter.
04:21Et là, je le disais, c'était un peu juste au niveau du fond, ça est là encore plus au niveau de la définition des personnages.
04:28Le film est relativement court, donc ça, il faut remercier quand même Cédric Jiménez de ne pas faire de gras.
04:32Mais le problème, c'est qu'en 1h45, en mettant le paquet sur les scènes d'action, il ne reste plus grand-chose pour le reste.
04:37Et en particulier pour définir des personnages vraiment de chair et de sang qui ont un petit peu de profondeur.
04:42Par là-dessus se greffe une pseudo-histoire d'amour, comment dire, un peu gênante, on n'y croit pas.
04:51Et ça débouche sur une grande scène lyrique à la fin.
04:55Alors, lyrique au sens très pompier du terme, à fond la musique, à fond le mouvement de caméra.
05:01On verrait ça dans un film, je ne sais pas moi, justement, de Tarantino ou autre.
05:05On trouverait ça tellement lyrique au bon sens du terme.
05:08Parce que c'est un film français, parce que c'est Cédric Jiménez, on fait la fine bouche.
05:13Ce n'est pas juste.
05:14Chien 51, à la niche, c'est bof.
05:18Chien 51 va vous mordre sur votre fauteuil et ne pas vous lâcher.
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