LR : les faux jetons des retraites

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En 2023, ils ont joué la démagogie. Leur indignation aujourd'hui, c'est honteux... Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 14 octobre 2025.

Transcript

00:00On ne pense pas en commun.

00:01RTL Matin

00:02Il est pratiquement 7h18, l'édito d'RTL Matin avec vous, Etienne Jarnel, directeur du Point.

00:08Toute la classe politique est suspendue à un mot qui sera prononcé ou pas tout à l'heure,

00:13c'est le mot suspension.

00:14Suspension ou non de la réforme des retraites.

00:17Mais alors Etienne, s'il y a un groupe qui slalome en permanence depuis des années sur le sujet,

00:21ce sont bien les Républicains.

00:23Ah oui, on peut dire que chez LR, on se moque du monde tout simplement.

00:26On les entend dire aujourd'hui, notamment Bruno Retailleau,

00:28que suspendre la réforme des retraites, ce serait irresponsable.

00:32C'est une ligne rouge, comme on dit aujourd'hui.

00:35Alors il doit y avoir quand même une épidémie d'amnésie chez LR,

00:39parce que souvenez-vous, lors de la réforme de 2023,

00:42ça renaclait sévèrement chez LR.

00:44Alors pas tout le monde, c'est vrai.

00:45Pas Bruno Retailleau, qui a toujours été à peu près constant sur le sujet.

00:49Pas Valérie Pécresse, qui avait fait campagne en 2022 sur un âge de départ à 65 ans

00:55et qui a tenu sa position depuis.

00:57Mais les députés LR, en majorité, c'était impressionnant.

01:02Il fallait les entendre.

01:03La réforme était trop dure.

01:05Et tout ce petit monde donnait des leçons de compassion.

01:08Bref, on se donnait le beau rôle, alors qu'on n'en pensait pas moins.

01:12Une hypocrisie olympique, qui a d'ailleurs coûté très cher.

01:15C'était un peu le confort de l'opposition, ça.

01:17On peut se permettre de dire des choses et ça n'engage pas beaucoup.

01:20Bon, qu'est-ce que ça a coûté ?

01:21Des milliards.

01:22N'oubliez pas, Emmanuel Macron, en 2022, avait pris position sur un âge de départ à 65 ans.

01:28Et c'est en bonne partie, en raison des états d'âme soudain des députés LR qu'il s'est rabattu sur 64 ans.

01:36Or, selon les chiffres de la Cour des comptes, la différence pour les finances publiques entre 64 et 65 ans,

01:42c'est 9,4 milliards d'euros à horizon 2035.

01:479,4 milliards.

01:49Ça n'est pas rien.

01:50En outre, c'est l'attitude de LR qui a obligé le gouvernement à avoir recours au 49-3,

01:56ce qui a offert aux adversaires de la réforme le fameux argument du passage en force.

02:02Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ont changé d'avis ? Ça arrive.

02:04Même pas.

02:05Et c'est ça le pire.

02:06La droite, en gros, a toujours été pour travailler plus longtemps.

02:08D'ailleurs, la plupart des réformes des retraites, c'est vrai, ont été passées par la droite.

02:12En 1993, en 2003, en 2010.

02:16Mais elle n'est jamais allée au bout de ses idées.

02:19Et pourtant, elle aurait pu.

02:20J'ai fait le calcul.

02:21Depuis la décision de ramener l'âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans,

02:27prise par François Mitterrand en 1981, en s'assayant joyeusement sur les données démographiques,

02:33la droite a eu en cumulé 17 ans de pouvoir pour revenir vraiment dessus.

02:39Et elle ne l'a pas fait.

02:40Et quand la proposition de revenir vraiment à 65 ans est venue d'un autre camp,

02:46de la Macronie, en 2023,

02:48et l'air a fait la fine bouche,

02:50il aurait dû pourtant la soutenir, cette proposition,

02:52s'il avait été cohérent.

02:53Mais selon la formule de Jules Renard,

02:56n'écoutant que son courage,

02:58qu'il ne lui disait rien,

02:59il se garda d'intervenir.

03:01Il faudra que vous les publiez un jour,

03:02toutes vos petites citations de fin d'édito.

03:05Merci beaucoup.

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