00:00Bon lundi matin avec ici Orléans, Marie d'Orsay, deux jours après sa renomination à Matignon,
00:06Sébastien Lecornu a formé un nouveau gouvernement, annoncé hier soir, avec parmi les 34 ministres,
00:12la députée loiretaine Stéphanie Riste à la Santé.
00:16La priorité, c'est le vote du budget, mais le gouvernement évitera-t-il la censure ?
00:21Notre invité ce matin est le député Rassemblement National du Loiret.
00:25Bonjour Thomas Ménager.
00:27Bonjour, merci de votre invitation.
00:28Merci à vous d'être avec nous en direct ce matin.
00:31Marine Le Pen, chef de file des députés RN, annonce dès hier soir un dépôt, aujourd'hui, d'une motion de censure.
00:36Il n'y a rien à sauver dans ce gouvernement, selon vous ?
00:40Non, je pense que j'ai été tout le week-end encore sur le terrain et les Français en ont marre.
00:44Ils ont envie de tourner la page et il n'y a rien à sauver dans un gouvernement qui est un gouvernement un peu plus technique,
00:48avec quelques nouveaux visages, mais un gouvernement macroniste.
00:51Et vous venez de le dire à l'instant, la priorité, c'est le budget.
00:54Celui qui va porter ce budget, c'est M. Roland Lescure, ministre de l'économie, ancien, proche, proche depuis toujours d'Emmanuel Macron,
01:01qui ne veut même pas discuter avec le Rassemblement National, qu'il l'a dit depuis toujours.
01:05Donc il ne va y avoir aucun changement de cap.
01:07Et aussi, il y a un danger, c'est que maintenant on a dépassé les délais et ce budget va passer par ordonnance.
01:12Donc même l'Assemblée Nationale ne pourra pas amender réellement le budget de la France et changer la direction.
01:18C'est ce que pourtant les Français attendent.
01:19Il y a une partie du budget qui peut être encore votée, l'autre partie ce sera une loi spéciale, comme ça a été le cas l'année dernière.
01:27Est-ce que censurer le gouvernement, ce n'est pas justement ajouter du chaos au chaos, ajouter encore des délais à ce projet de budget qui se fait attendre ?
01:35Non, parce qu'un mauvais budget, ça sera toujours pire pour la France que d'attendre un ou deux mois supplémentaires,
01:40comme on l'a fait l'an dernier, pour avoir un nouveau budget grâce à une nouvelle majorité.
01:44C'est la raison pour laquelle on appelle toujours à cette dissolution, au retour aux urnes.
01:50On voit bien que tout cela est bien fragile, très fragile, et surtout n'est pas dans les aspirations des Français qui attendent un changement majeur,
01:58parce que là on reprend à peu près les mêmes, du moins ce n'est pas forcément les mêmes visages,
02:03mais c'est toujours des amis macronistes, ou même pire des fois, comme Madame Barbu qui est anti-nucléaire,
02:07c'est-à-dire que contrairement à tout ce qu'on a pu voter les années précédentes,
02:10va peut-être revenir en arrière sur un certain nombre de dispositifs.
02:13Donc à un moment, il faut retourner aux urnes, il y a deux tiers des Français qui attendent une dissolution,
02:17donc on appelle à ce retour aux urnes, à redonner la parole aux Français.
02:21Vous l'avez mentionné, Monique Barbu, ancienne présidente de WWF France, qui est nommée à la transition écologique,
02:27elle fait partie justement, vous l'avez évoqué, de ces nouveaux visages, la société civile qui revient,
02:31est-ce que ça, ce n'est pas un pas en avant, justement, par rapport au gouvernement précédent qu'on avait la semaine dernière ?
02:38Mais non, parce que la feuille de route ne va pas changer. Le Premier ministre, c'est M. Lecornu, c'est le proche d'Emmanuel Macron depuis toujours,
02:44celui qui a été ministre depuis 7 ans, avec un certain nombre de ministres, comme je vous l'ai dit, M. Lescure et d'autres,
02:49qui ne veulent pas tourner la page, qui s'accrochent au pouvoir coûte que coûte.
02:53Alors il y a sûrement quelques bons techniciens, mais dans tous les cas, on ne gouverne pas avec la technique.
02:59Il y a besoin de savoir s'il y aura moins d'impôts, plus d'impôts, moins d'immigration, plus d'immigration.
03:03Il y a des choix qui sont des choix politiques. Il faut au contraire de la volonté politique, un nouveau cap politique,
03:09et pas forcément que de la technique.
03:10Donc pour vous, la seule solution pour sortir de cette situation, c'est la dissolution, vous le redites ce matin ?
03:17Oui, oui, parce que sans une majorité claire, j'ai envie de dire quelle qu'elle soit,
03:20mais nous, nous l'espérons, une majorité du Rassemblement National, avec nos alliés UDR, d'Éric Ciotti,
03:25il n'y aura pas de changement majeur dans notre pays en matière de sécurité et de santé.
03:31Mais selon les sondages, il n'y aurait pas de majorité à l'Assemblée Nationale s'il y avait une nouvelle dissolution.
03:35Donc le problème resterait le même, pas de majorité.
03:37Non, alors ça, tous les sondages ne disent pas cela.
03:40Il y a un score de premier tour qui est déjà supérieur à celui de l'année dernière,
03:45mais surtout, il n'y aura pas de front républicain.
03:47Les Français ne se feront pas avoir deux fois au second tour,
03:50en allant voter pour des députés de gauche quand ils se sentent de droite, et vice versa.
03:55Les gens se sont fait avoir une fois l'an dernier,
03:57et hier, nous avons gagné, lors d'une partielle dans le Tarn-et-Garonne, un nouveau siège.
04:02Siège qui a été gagné, notamment parce qu'un certain nombre de personnalités des Républicains
04:07ont appelé à voter contre le candidat socialiste,
04:09ce qui a fait gagner un député Rassemblement National UDR supplémentaire.
04:14Je pense que la France est aujourd'hui prête à donner une majorité au Rassemblement National,
04:20derrière Jordan Bardella, pour qu'il y ait un changement clair, net, dans notre pays.
04:24En faveur de moins d'immigration, plus de sécurité, plus de pouvoir d'achat,
04:29plus de santé dans nos territoires ruraux.
04:31Voilà ce que les Français attendent.
04:32Et sans budget, donc, d'ici la fin de l'année, si dissolution il y a.
04:35Vous parlez de députés, vous parlez de dissolution de nouvelles élections législatives.
04:39Un mot sur la nomination de Stéphanie Risse à la Santé, la députée du Loiret.
04:43Vous la connaissez bien, Thomas Ménager, vous êtes élu du département Ensemble depuis 2022.
04:47Pour vous, ça fait partie des erreurs de casting aussi du gouvernement, selon vous ?
04:52Non, moi j'ai du respect pour Stéphanie Risse, qui est une collègue,
04:56avec laquelle on a l'occasion de travailler et d'échanger.
04:59Mais malheureusement, elle est dans le mauvais gouvernement.
05:02Et je suis désolé pour elle de lui dire que, vraisemblablement,
05:05elle ne restera pas ministre de la Santé longtemps.
05:07Mais à titre personnel, je peux que la féliciter.
05:11Et Louis C.T. de la réussite.
05:12Et j'espère qu'elle pensera à notre département
05:14dans le peu de temps qu'elle aura pour le faire, vraisemblablement.
05:17Motion censure, donc, déposée par le Rassemblement National dès aujourd'hui.
05:21Si elle n'est pas votée, et qu'une autre motion est déposée par un parti de gauche,
05:25par exemple, qui est annoncée peut-être après le discours de politique générale,
05:29vous le voteriez ?
05:31Bien entendu, nous, l'objectif, c'est d'atteindre cette censure et d'atteindre cette dissolution.
05:36Non, on ne regarde pas, quand il y a une proposition de loi ou une motion de censure,
05:39d'où elle vient.
05:41Aujourd'hui, c'est l'intérêt général qui compte.
05:43Donc, peu importe qui dépose tel ou tel texte,
05:45on ne s'appelle aucune question.
05:47Est-ce que ça va dans le bon sens ?
05:48Est-ce que ça va dans le sens de ce que l'on défend
05:49pour nos électeurs, pour les Français ?
05:52Et donc, bien entendu, on la votera.
05:53Merci, Thomas Ménager, député RN du Loire,
05:56et d'avoir été notre invité ce matin pour parler de ce nouveau gouvernement,
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