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Meeting à Cenon du NPA Allocution de Selma Labib NPA Paris Samedi 4 octobre 2025 Salle Victor Hugo 88 cours Victor Hugo Cenon
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00:00Déjà, bien sûr, ça fait plaisir comme chaque année d'être ici, avec forcément un groupe un peu spécial du fait de la mobilisation,
00:08du fait, je pense, que la présence aussi de grévistes qui viennent un peu nous raconter pour de vrai ce qu'elle vive et ce qu'elle vive quand elle se bat.
00:16Donc merci à vous pour votre témoignage et ça nous encourage tous, je pense.
00:21Bon, je voulais un peu commencer aussi sur la mobilisation qu'il y a eu à la rentrée,
00:25parce qu'au NPA Révolutionnaire, on aime bien parler de la rentrée sociale, pour une fois qu'il y en a une pour de vrai, on ne va pas se priver d'en parler.
00:32En fait, ce qui est vraiment positif là-dedans, c'est aussi la colère qui s'est enfin exprimée par une combativité
00:38et je pense que ça, ça fait un petit bout de temps qu'on ne l'avait pas vu et c'est vraiment précieux.
00:43Dans mon dépôt, je suis conductrice de bus en région parisienne, dans mon dépôt, on était près de 45% de grévistes la journée du 18.
00:50C'est des chiffres qu'on n'a pas vus quasiment depuis 2019, donc c'est hyper important.
00:57Effectivement, ça a été plus difficile le 2.
00:59Ça a été plus difficile, bien sûr, Laurent l'a dit, du fait de la politique des directions syndicales à l'œuvre,
01:05mais une politique de direction syndicale qui a en fait commencé dès le 10 septembre,
01:08parce que l'appel de la CGT notamment au 10 septembre, elle a été quand même à demi-mot.
01:15Bon, les tracts, ils ont mis quand même du temps à arriver en bas au niveau des syndiqués
01:22et je pense que ça a joué et puis ça a continué le 18 avec l'aberration quand même,
01:26qui a été écrite dans leurs communiqués, de remettre la balle dans le camp du gouvernement
01:31au moment où la colère, elle est là, au moment où la détermination, elle est là,
01:35au moment où le focus, il est sur les travailleurs en grève, on la redonne au gouvernement.
01:40Bon, voilà, c'est la politique des directions syndicales, on ne va pas s'en étonner,
01:45mais c'est la réalité à laquelle on est confronté aujourd'hui.
01:48Alors du côté du gouvernement, il y a bien sûr cette crise institutionnelle qui s'installe,
01:54le défilé des premiers ministres, tout le panel du jeu institutionnel, le 49-3, la censure,
02:00on découvre un peu les dessous de la démocratie bourgeoise comme une série,
02:05mais toujours en fait une politique pour le patronat, dans toutes ses nuances d'ailleurs,
02:10mais pas question de discuter des retraites, pas question de discuter du salaire.
02:14On se mange quand même depuis quasiment le début de la guerre en Ukraine,
02:18une propagande nationaliste, une propagande va-t'en-guerre militariste extrêmement importante,
02:24qui justifie quoi ? L'augmentation des budgets militaires,
02:28pour aujourd'hui venir nous dire, il va falloir faire 44 milliards d'économies.
02:31Mais en fait nous ce qu'on dit, c'est très simple, c'est que nos poches, elles sont vides,
02:36il n'y a rien à venir chercher dedans, les salaires ils sont gelés.
02:39Moi je suis à la RATP, c'est quand même un groupe multinational,
02:43au dernier NAO, je ne sais pas, le chiffre est tellement indécent que je n'ai pas retenu,
02:46c'était 0,1 ou 0,2% qui nous ont proposé comme augmentation de salaire,
02:52dans l'éducation, je ne parle même pas du GEL du point d'indice,
02:55à l'hôpital, la seule proposition qu'on fait pour contrecarrer aux effectifs,
03:01c'est de passer les services et de faire travailler 12 heures.
03:04Bon, je reviens dans l'éducation, je pense que la grève des abcèmes,
03:08elle montre quand même la situation de façon un peu criante,
03:11déjà qu'il n'y en a pas assez en fait, et là on leur propose en plus de faire autre chose
03:14sur leur temps de travail.
03:17Enfin, dans les transports, on a roulé sous 40 degrés, il n'y avait pas de clim,
03:21bon, et c'est sur ça qu'ils veulent faire des économies,
03:23et de toute façon, même de façon plus large, en fait ce qu'on dit,
03:26c'est qu'il n'est pas question de discuter de faire des économies
03:28sur l'éducation de nos enfants, c'est qu'il n'est pas question de discuter
03:32de faire des économies sur la santé de nos parents.
03:35En fait, on ne peut pas discuter, quand il s'agit de services utiles
03:38aux travailleurs et aux travailleuses, on ne peut pas discuter de faire des économies,
03:42on ne peut pas discuter d'une logique de rentabilité,
03:44et c'est aussi à ça qu'on s'oppose, et c'est ça qu'ils veulent aller chercher
03:47quand ils discutent de ces 44 milliards de budget.
03:50Alors pour l'instant, le gouvernement, il temporise un peu,
03:53il invite les syndicats même à dormir dans les salons si besoin,
03:57il n'aime surtout pas un gouvernement, parce que ce ne serait quand même
03:59pas trop la période de nommer un gouvernement alors qu'il y a des mobilisations,
04:04et puis ça permet à tous les présentateurs radio de dire
04:06« Non mais franchement, est-ce que vous êtes sûrs que ça vaut le coup
04:09de se mobiliser ? Finalement, on ne sait pas trop ce qui va ressortir
04:12du gouvernement, mais si on se pose le problème de ce qui va ressortir
04:14du gouvernement, il suffit de regarder du côté du MEDEF,
04:18et là le message il est clair, parce que le seul murmure en fait
04:21de l'effleurement en fait à peine d'une infime partie du patrimoine
04:25des plus riches, ça a été le banc et l'arrière-banc du patronat
04:28qui s'est mobilisé pour dire que c'était la catastrophe.
04:32La taxe Zuckman, tout le monde en a entendu parler,
04:35je ne vais pas redire, c'est 2% pour 1800 ultra-riches
04:38sur 70 millions de Français qui ont plus de 100 millions de patrimoine,
04:44mais en fait pour nous, ça c'est quand même,
04:47désolé de le dire comme ça, et ça peut peut-être choquer,
04:49mais c'est presque une aumône en fait.
04:50Ou alors, comme disait Guilhem, nous on prend tout et on leur laisse
04:54éventuellement 2%, mais ça, cette taxe Zuckman, c'est quand même,
04:59il faut le voir, le programme maximum que la gauche et la France insoumise
05:03présentent en ce moment sur tous les plateaux télé.
05:08Alors rien qu'avec ça, le patronat il dit, si vous prenez chez nous,
05:13il y aura une mobilisation patronale.
05:15Alors, à vos paris, une mobilisation patronale, qu'est-ce que c'est ?
05:18Bon, on attend de voir, mais en fait je pense qu'on ne saura jamais,
05:22parce qu'il n'y a pas besoin pour le patronat de se mobiliser,
05:25pour que l'État il soit déjà à leur service,
05:28parce qu'en fait c'est le principe de l'existence d'un État bourgeois.
05:32Bon, dans cette situation, nous on ne se bat pas pour une aumône
05:35comme la taxe Zuckman, parce que, en fait, taxer les riches,
05:39ce n'est pas vraiment un programme.
05:41Bon, maintenir des riches et des pauvres pour financer l'école et la santé,
05:44ce n'est pas vraiment un programme.
05:46Et si les riches, ils sont riches, c'est parce qu'il y a de l'exploitation.
05:49Et nous, notre programme, c'est d'en finir avec cette exploitation,
05:52c'est d'en finir avec les inégalités sociales.
05:55Et le programme pour les riches et les patrons, c'est l'expropriation,
05:58et ce n'est pas vraiment autre chose.
06:01Alors, à la manif parisienne du 2 octobre,
06:04qui était moins remplie que celle du 18,
06:06il y avait une grande marionnette avec des gants de boxe,
06:08sur lesquels il y avait écrit « Fatality ».
06:11Et c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est un peu,
06:14et d'ailleurs, c'est un peu ce qui se discutait dans le débat tout à l'heure,
06:17c'est revenu quand même pas mal,
06:18comment on combat, c'est l'enjeu un peu aujourd'hui,
06:21comment on va à l'encontre de sentiments de fatalité.
06:24C'est un peu l'enjeu, je pense, pour toutes celles et ceux
06:26qui sont convaincus que la lutte, c'est la seule issue.
06:30Et je pense que combattre la fatalité,
06:32ça commence par comprendre déjà
06:34qu'est-ce qui fait grossir ce sentiment de fatalité.
06:37Et la première chose, c'est quand même les désillusions face à la gauche,
06:41et notamment à la gauche au pouvoir.
06:43Bon, ça, on l'a tous vu très clairement en 2016,
06:46avec la loi Travail, par exemple,
06:48mais pas que, parce que c'est aussi,
06:51je prends un exemple qui date un peu,
06:52ça date de la pandémie,
06:54mais pendant la pandémie,
06:55la France Insoumise et le PCF, parmi d'autres,
06:58ont quand même voté pour les 350 milliards,
07:02350 milliards de subventions au patronat,
07:06donc ceux qui, aujourd'hui, se révoltent contre les 211 milliards,
07:09qui nous proposent la taxe Zutman.
07:11La taxe Zutman, pour exemple,
07:13c'est 14 ans de taxe Zutman,
07:15les 350 milliards,
07:16là, c'est 14 ans de taxe Zutman,
07:18donc ça nous donne un peu une idée,
07:20donc 350 milliards pour le patronat français,
07:22pendant ce temps,
07:24pendant qu'il y avait des soignants
07:26qui avaient des sacs poubelles sur eux
07:27et qui utilisaient du matériel décathlon
07:29pour aller soigner les patients,
07:32et pendant qu'il y avait des étudiants
07:34qui faisaient la queue devant le Proust.
07:37Et même le NFP,
07:38bon, soi-disant le meilleur rempart de l'extrême droite
07:41dans les urnes,
07:42finalement, il a appelé à voter
07:44pour ceux qui mènent, aujourd'hui,
07:46la politique de l'extrême droite,
07:48c'est-à-dire Borne et Darmanin, entre autres.
07:51Et si on veut des exemples un peu plus,
07:53là, très actuels,
07:54l'attitude des députés du NFP, du PS,
07:58des Verts, du PC,
08:00en fait, c'est quand même de trouver
08:01que le Cornu, c'est quand même un peu
08:03un homme de dialogue.
08:05Et sur le 49-3, là,
08:06parce que le Cornu, il a dit
08:07« on n'utilisera pas le 49-3 »,
08:09bon, ben, c'est Roussel, il me semble,
08:11qui a dit ça, il dit quand même
08:12« oui, mais ça va quand même dans le bon sens ».
08:15Donc voilà, c'est ça à quoi on est confrontés,
08:18c'est des manœuvres parlementaires, en fait,
08:20et ça n'a rien à voir avec nos revendications,
08:22ça n'a rien à voir avec ce qu'on a discuté
08:24avec nos collègues dans les manifestations,
08:26sur les piquets, etc.
08:27C'était pas ça, les discussions.
08:28Les discussions, c'est nos salaires,
08:30c'est nos conditions de travail,
08:31c'est nos conditions de vie,
08:32c'est comment on en finit avec tout ça.
08:34C'est pas ces manœuvres politiciennes-là
08:35qui viennent balader sur les plateaux télé.
08:39Alors la deuxième désillusion,
08:41je vais pas y rester longtemps,
08:42parce que Laurent en a parlé,
08:43c'est évidemment la politique des directions syndicales,
08:45y compris de celles qui sont perçues
08:47comme étant les plus radicales.
08:49On se rappelle juste de la réforme des retraites de 2003,
08:52où les syndicats, ils se prenaient vent sur vent
08:53quand même pour aller discuter avec le gouvernement,
08:55et qui continuaient à nous dire que la solution,
08:58c'était quand même d'aller négocier.
09:00Ça a été le conclave avant l'été,
09:01en dehors de toute période de mobilisation.
09:04Bon, ce que ça montre, c'est simplement,
09:06et c'est pas étonnant, nous, en tout cas,
09:07ça nous étonne pas,
09:08une politique qui met un peu les intérêts de son appareil
09:11avant, ceux des travailleurs.
09:14Mais notre travail là-dedans,
09:15une fois qu'on a dit ça,
09:17c'est de redonner confiance en nous-mêmes,
09:19c'est de redonner confiance en notre classe
09:21et en sa force,
09:22c'est donner la possibilité, en fait,
09:24surtout, et c'est le plus important,
09:26aux travailleurs de décider,
09:28et ça, il n'y a que nous qui pourrons le faire,
09:29mettre en place les outils de la démocratie ouvrière,
09:32les assemblées générales,
09:33les comités de grève,
09:35avec des travailleurs syndiqués,
09:36non syndiqués,
09:37de tout statut différent,
09:39de toute origine.
09:40En fait,
09:41ce que montre la situation aujourd'hui,
09:43c'est que ce qui manque,
09:44c'est de faire émerger une autre direction pour les luttes,
09:48une direction qui pourrait contrer
09:50celle des directions syndicales,
09:52et c'est ça qu'il faut que nous, on construise,
09:54c'est ça la tâche que nous, on se donne.
09:56Mais ça passe aussi par reconstruire au quotidien
09:58des solidarités entre nous,
10:00au travail, en luttant,
10:01notamment contre toutes les idées réactionnaires
10:03qui nous divisent,
10:04sexistes, racistes et autres.
10:06Et voilà, c'est ce qu'on fait au quotidien,
10:08les militants révolutionnaires.
10:11Alors, il n'y a rien qui ne donnera pas de nos luttes,
10:14surtout de nos luttes organisées,
10:15avec la conscience qu'il faut renverser ce système capitaliste.
10:20On le sait, il n'y a rien qui viendra des élections,
10:22sinon elles seraient interdites depuis longtemps.
10:25Les campagnes électorales, ce n'est pas une issue,
10:28mais c'est quand même une période
10:29où la bourgeoisie, elle développe partout,
10:31toutes les nuances de sa politique,
10:32et de ce point de vue-là, on ne va pas se priver d'en être.
10:36Et c'est pour ça que le NPA révolutionnaire
10:38sera présent dans les prochaines échéances
10:40aux élections municipales le plus qu'on peut
10:44et aux élections législatives,
10:46on ne sait jamais s'il y en a d'ici là.
10:47En tout cas, on se donnera les moyens d'y être.
10:50On se donnera les moyens d'y être,
10:51mais pour défendre un programme pour nos luttes,
10:53pour défendre un programme communiste et internationaliste,
10:56et oui, pour le pouvoir aux travailleurs.
10:58Alors, la lutte contre la fatalité,
11:03c'est aussi des fois juste ouvrir les yeux, en fait,
11:06et voir un peu au-delà des frontières
11:08qu'on a mises entre nous, les travailleurs.
11:11D'abord, juste à côté, en Italie,
11:13où il y a quand même une grève massive,
11:16une grève générale contre le génocide en Palestine,
11:19alors même que c'est l'extrême droite au pouvoir là-bas.
11:24C'est extrêmement important, en fait,
11:25ce qui se passe en Italie en ce moment,
11:27c'est extrêmement important,
11:28parce que c'est exactement ce qu'ils veulent éviter partout,
11:30y compris en France.
11:31On se rappelle, dès que, par exemple,
11:34le secrétaire général de la CGT de l'UD du Nord
11:37a ouvert la bouche au début du génocide,
11:40il s'est fait poursuivre directement.
11:42Voilà, c'est exactement ce qu'ils veulent éviter.
11:44C'est extrêmement important,
11:45parce que cette grève, elle permet de pointer
11:47la responsabilité de ton gouvernement
11:49dans le soutien à Netanyahou,
11:51et surtout, elle pose au cœur de la contestation
11:54de notre rôle de travailleur et de travailleuse.
11:56Et en fait, ça permet de mettre en avant directement
11:59une solidarité de classe avec les Palestiniens
12:02et contre le sionisme.
12:04Et je pense qu'ici, il faut vraiment qu'on aille
12:06vers la généralisation de ces initiatives.
12:09Il faut qu'on réussisse à porter ces discussions
12:11partout autour de nous,
12:12qu'on les mène dans les syndicats,
12:14dans les lieux d'études, dans les quartiers,
12:16par du point de vue de la flottille, par exemple,
12:19qui se discute beaucoup,
12:20on le voit tous là,
12:22c'est-à-dire, en fait, des militants,
12:25des militants politiques, associatifs,
12:27qui veulent aller apporter une aide urgente,
12:30humanitaire, quoi, à ce qui se passe en ce moment,
12:32et apporter une aide aux Gazaouis.
12:34Mais même, en fait, de ce point de vue-là,
12:36le meilleur soutien, ce serait de soutenir
12:38ces initiatives par la grève,
12:40parce que c'est la seule chose
12:41qui forcerait nos gouvernements
12:43à stopper leur soutien actif au génocide en cours,
12:46et au projet impérialiste, bien sûr,
12:48des États-Unis dans la région,
12:49parce que c'est quand même de ça
12:51qu'il est question.
12:54Alors, le plan Trump,
12:55dont vous avez sûrement entendu parler,
12:57la question de la paix,
12:59qu'il essaye de mettre sur la table
13:01et que Macron y chérit, en fait,
13:03d'une certaine manière,
13:04ça sert aussi à étouffer
13:06toute possibilité d'autodétermination
13:08du peuple palestinien.
13:10Pourquoi je dis ça ?
13:10Parce que les États,
13:12y compris comme la France,
13:14qui reconnaissent l'État palestinien,
13:16ou qui appellent à un cessez-le-feu,
13:18en fait, c'est à condition
13:20que les Palestiniens se tiennent sages,
13:23c'est à condition qu'ils restent désarmés,
13:25c'est à condition qu'ils soient dirigés
13:27par des États arabes
13:29qui les ont toujours trahis,
13:30voire pire, par Tony Blair,
13:32un criminel de guerre,
13:34agresseur de l'Irak,
13:35aux côtés de George Bush.
13:37Et en fait,
13:38ceux qui croient à cette paix des cimetières,
13:41sans la justice pour le peuple palestinien,
13:43en fait, ils auront droit à rien d'autre
13:44qu'à l'humiliation et à la continuité du génocide,
13:47parce qu'il ne s'arrêtera pas.
13:48Alors, enfin, pour terminer,
13:50bien sûr,
13:51le meilleur espoir qu'on voit en ce moment,
13:53ça reste quand même celui
13:55de la Gen Z,
13:56de Gen Z partout dans le monde,
13:58cette génération ultra connectée,
14:00bercée un peu par les progrès technologiques,
14:02même moi, j'ai l'air d'une boumeuse à côté,
14:04une certaine homogénéisation aussi
14:06qui s'est faite
14:07par ces réseaux sociaux
14:08de la jeunesse dans le monde,
14:10et qui peut, en fait,
14:12partager aussi ses combats,
14:13comme on le voit là,
14:14et ses réalités.
14:15Les réseaux sociaux,
14:16c'est presque,
14:17enfin, c'est pas presque,
14:18c'est devenu un outil d'organisation.
14:20Et d'ailleurs, on voit,
14:20le premier réflexe des gouvernements,
14:22c'est quand même de couper l'accès aux réseaux sociaux,
14:25d'interdire ces applications-là
14:26dans ces pays.
14:27C'est cette jeunesse-là
14:29qui est dans la rue,
14:29au Népal,
14:30à Madagascar,
14:31au Maroc.
14:32Et c'est pas étonnant,
14:33parce que c'est pas possible,
14:34en fait,
14:35de grandir face à un développement
14:36aussi accru,
14:38un développement technologique,
14:39un développement des forces productives
14:40aussi accru,
14:41et de se dire que ton avenir,
14:42en fait,
14:43c'est soit la pauvreté,
14:44soit le chômage,
14:45soit l'exploitation accrue,
14:47et que même pour la partie
14:48de la jeunesse
14:49qui pourrait à peu près s'en sortir,
14:51ben en fait,
14:51c'est pour développer quoi,
14:53dans quel monde,
14:53et pour travailler pour qui,
14:55mais en fait,
14:55c'est ça qui est en train
14:56de s'exprimer.
14:58Au Népal, par exemple,
14:5920% de la population
15:00vit sous le seuil de pauvreté,
15:02ça a été une répression,
15:03mais vraiment terrible,
15:04avec la police
15:05qui a tiré vraiment
15:06à balles réelles
15:07sur les manifestants,
15:08c'est ça la réalité.
15:11Alors aujourd'hui,
15:12le jeu démocratique,
15:13en fait,
15:13pour l'instant,
15:14il a réussi à temporiser,
15:16il y a une nouvelle ministre
15:17qui a été élue
15:18via Discord,
15:19donc une tête
15:19remplacée par une autre,
15:21des nouvelles élections à venir,
15:23mais finalement,
15:24le système,
15:25il est toujours en place.
15:26Alors la Gen Z,
15:27elle se barre
15:27contre des régimes pourris
15:28et elle a raison,
15:29et on ne sait pas,
15:30en fait,
15:31si sa révolte,
15:31elle va,
15:32et sa conscience,
15:33elle va lui permettre
15:33de refuser des replatrages
15:35institutionnels
15:36un peu couronnés
15:37par des élections
15:38à l'urne
15:38ou sur Discord
15:39et se battre
15:41jusqu'à renverser
15:42des dictatures
15:43qui l'oppriment,
15:44en tout cas,
15:45c'est tout ce qu'on lui souhaite.
15:46Et renverser des têtes,
15:48oui,
15:48c'est une chose
15:49et c'est déjà quelque chose,
15:51mais il va falloir
15:52s'attaquer aussi
15:53aux régimes politiques
15:54qui ont fait leur temps
15:55pour remettre en cause,
15:56finalement,
15:56le système capitaliste
15:58dans son entièreté
15:59et même,
16:00en fait,
16:01du point de vue
16:02des revendications
16:02aujourd'hui
16:03qui se font entendre
16:04dans ce mouvement,
16:05c'est-à-dire aussi
16:06beaucoup des revendications
16:07démocratiques,
16:08en fait,
16:09aller jusqu'au bout
16:10de ces revendications-là,
16:11c'est aussi lutter
16:12contre la pauvreté,
16:13contre la misère,
16:14contre le chômage
16:15qui permet de fait
16:16à une minorité
16:17d'en profiter.
16:19Alors au Maroc,
16:19où je connais un petit peu mieux,
16:21qui est vraiment étouffé
16:23par le nationalisme,
16:25où il y a un développement
16:26qui est certain
16:26et qui se voit
16:27qui sert,
16:28en fait,
16:28à une partie de la population,
16:30il y a quand même
16:30une 30% de chômage
16:33dans la jeunesse.
16:35Il y a eu déjà,
16:36au printemps dernier,
16:37des grosses manifestations
16:38en soutien
16:39au peuple palestinien
16:40et contre le génocide,
16:41dans laquelle étaient portées
16:42clairement aussi
16:44des revendications
16:45contre la normalisation
16:46des rapports du Maroc
16:48avec Israël
16:49et suite à l'accord
16:50d'Abraham en 2020,
16:52mais aussi
16:52sa consolidation derrière.
16:55Alors peut-être
16:56que la jeunesse,
16:56elle a pris goût
16:57à la rue dans ces moments-là.
16:59En tout cas,
17:00aujourd'hui,
17:01cette jeunesse,
17:02elle se bat,
17:02y compris qu'on a des revendications
17:03sociales,
17:04notamment,
17:05et c'est ce qui a un peu fait
17:06mille feux aux poutres,
17:08c'est que dans un hôpital
17:09à Agadir,
17:10il y a huit femmes
17:11qui sont mortes
17:12à la suite d'une césarienne.
17:14Huit femmes
17:14qui sont mortes
17:15à la suite d'une césarienne.
17:17Il y a aussi
17:18une répression importante.
17:19Tous les manifestants,
17:20en fait,
17:21ils ont été arrêtés,
17:22on a recueilli leur nom.
17:24On a aussi voulu vérifier,
17:26en fait,
17:26est-ce que c'est que
17:27des revendications sociales
17:28ou est-ce que
17:29c'est un petit peu
17:29quand même aussi
17:30contre le régime
17:31parce que c'est ça
17:32qu'ils veulent vérifier.
17:33Mais franchement,
17:34comment on distingue
17:35un système
17:35ou un gouvernement,
17:37la royauté
17:37et le patronat,
17:38ils sont si entremêlés ?
17:40Parce que
17:40c'est comme ailleurs,
17:41en fait,
17:41au Maroc.
17:42C'est un État bourgeois
17:42qui est au service
17:43d'une classe sociale.
17:45Et peut-être
17:47que les manifestants,
17:48aujourd'hui,
17:48ils disent que
17:49c'est des revendications sociales
17:51mais c'est aussi
17:51qu'ils ont des choix politiques
17:52qui sont clairs
17:53parce que pendant
17:53qu'il y a 8 femmes
17:54qui meurent dans un hôpital
17:55à Agadir,
17:56il y a des stades entiers,
17:57des infrastructures
17:58totales pour les touristes
17:59et les sportifs
18:00qui sont en train
18:00de se monter
18:01pour la Cannes,
18:02pour la Coupe du Monde
18:03et peut-être même
18:05pour les Jeux Olympiques
18:06et qui va pouvoir
18:07se payer ça
18:07quand le salaire minimum
18:09là-bas,
18:09il est de 300 euros.
18:11Qui va pouvoir
18:11se payer ça ?
18:12Alors,
18:13il y a déjà
18:13trois mois.
18:13Ça discute déjà
18:14de la violence
18:15des manifestants.
18:18Cette violence,
18:19qu'est-ce qu'elle est
18:20par rapport
18:20à la violence sociale
18:21quotidienne ?
18:22Qu'est-ce qu'elle est
18:23par rapport
18:23à la violence économique
18:24quotidienne ?
18:25Qu'est-ce qu'elle est
18:26par rapport
18:26à la présence policière
18:27mais quotidienne aussi
18:29et à la répression
18:30en ce moment
18:31du mouvement ?
18:32Alors nous,
18:32on le dit sans concession
18:33et on le dit même
18:34sans condamnation en fait,
18:35vivent les révoltes
18:36de la Gen Z
18:37partout dans le monde.
18:39Alors,
18:40c'est aussi des pays
18:41où il y a des formes
18:42un peu de démocratie
18:43quand même
18:44et c'est vrai
18:44qu'on peut se demander
18:45quelles perspectives
18:46peuvent être mises en place
18:48ou mises en avant
18:49par la bourgeoisie nationale.
18:52Elle est un petit peu
18:52dans une impasse politique
18:54à part proposer des élections
18:56ou changer des thèmes.
18:57C'est vrai que c'est compliqué.
18:58C'est pour ça aussi
18:59que la répression
19:00elle arrive aussi vite.
19:02Mais en fait,
19:03c'est le capitalisme
19:04qui produit
19:04les hommes politiques
19:05de ce monde.
19:06C'est le capitalisme
19:07qui produit
19:07la possibilité
19:08de la corruption,
19:09la misère
19:10et l'exploitation.
19:12Et la bourgeoisie,
19:13c'est sûr,
19:13elle est dans une impasse
19:14pour répondre
19:15aux aspirations
19:16de la jeunesse
19:16et c'est pour ça
19:18qu'on dit
19:18que la jeunesse
19:19elle doit se tourner
19:20vers la classe ouvrière
19:21et doit essayer
19:22d'entraîner avec elle
19:23la classe ouvrière,
19:24les travailleurs.
19:24D'ailleurs,
19:24il y a déjà une partie
19:25de la jeunesse
19:26qui est déjà ouvrière
19:28et il y a même
19:28une autre partie
19:29qui est, oui,
19:30de la petite bourgeoisie
19:31mais qui,
19:32si elle se mettait
19:32au service
19:33de la classe ouvrière,
19:34de la mobilisation ouvrière,
19:36ça donnerait
19:36les possibilités
19:37au mouvement
19:38de pouvoir aller
19:38jusqu'au bout.
19:40En fait,
19:41c'est la seule possibilité
19:42pour s'attaquer
19:43directement
19:44à ceux qui dirigent
19:45réellement,
19:45pour renverser
19:46le système,
19:48pour renverser
19:48la bourgeoisie
19:49mais même
19:49pour contraindre
19:50la bourgeoisie,
19:52pour la contraindre
19:52à embaucher,
19:53pour la contraindre
19:54à payer
19:55en fait avec les profits
19:56qui sont faits
19:57quand même
19:57par le vol
19:58de notre travail.
20:00Alors la force
20:01de la classe ouvrière,
20:02on le sait,
20:02c'est sa position
20:03dans la chaîne
20:04de production capitaliste,
20:06c'est sa force
20:06de tout arrêter
20:07mais c'est aussi
20:08sa force
20:08de faire tourner
20:09la société
20:09selon les besoins
20:10de l'humanité.
20:14Mais la jeunesse,
20:15elle a aussi une force
20:15et on le voit
20:16dans cette situation-là
20:17et cette force,
20:18elle-là,
20:18quand elle se mobilise
20:19comme elle le fait
20:19en ce moment
20:20dans ces parties-là
20:21du monde qu'on voit,
20:23sa force,
20:23c'est son nombre,
20:24sa force est de redonner
20:25confiance,
20:26sa force est de redonner
20:27aussi de l'espoir
20:28dans la lutte,
20:29c'est aussi
20:30de remettre en question
20:31en fait au-delà
20:31de sa situation
20:33mais bien l'ensemble
20:34de la société
20:35et de son fonctionnement
20:36et je finirai là-dessus,
20:37sa force
20:38dans ces situations-là,
20:39c'est peut-être
20:39de mettre en place
20:40un air de révolution
20:42dont la classe ouvrière
20:43doit se saisir.
20:45plus de la classe ouvrière
20:46de la classe ouvrière
20:48n'est-ce pas
20:48d'autre
20:49mais
20:49de faire
20:50que la classe ouvrière
20:50est de redonner
20:51sur la classe ouvrière
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