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  • il y a 2 jours
Meeting NPA de Cenon allocution de Laurent Delage le samedi 4 octobre 2025 salle Victor Hugo 88 cours Victor Hugo Cenon

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Transcription
00:00Je remercie les camarades d'être venus nous parler de leur grève à Lormont.
00:05Une grève qui a marqué depuis le début les manifestations depuis le 10 septembre à Bordeaux.
00:13Et je crois qu'ils expriment toutes les possibilités qu'il y a aujourd'hui dans le mouvement
00:17quand nous prenons justement nos affaires en main, à la base en comptant sur notre solidarité et sur la lutte collective.
00:24Alors ces luttes, oui, qui fait écho à la colère qui s'est exprimée dans cette rentrée.
00:30Avec la dynamique du 10 septembre et de Bloquantou qui était partie justement des réseaux sociaux.
00:36Un réel mouvement parti d'en bas et qui a inquiété le pouvoir et le patronat au point de provoquer la chute de Bérou et une véritable crise politique.
00:47Aujourd'hui, toute la presse aux ordres, comme ce gouvernement de ministres des missionnaires,
00:56tous veulent se rassurer après le recul du nombre de grévistes et de manifestants le 2 octobre.
01:01Mais tout ce qui exprime cette étape du mouvement, c'est l'impasse et l'échec de l'intersyndicale
01:10qui tente, comme elle l'a fait pendant les retraites, d'instrumentaliser la colère bien réelle des travailleurs et de la jeunesse
01:18sur le terrain du dialogue social et sur celui des institutions.
01:22Le seul objectif qui était donné à ce 2 octobre était de faire pression sur le corps nu
01:27dans les tractations qui se déroulent avec la gauche sociale et politique.
01:32Mais le corps nu l'a dit, il a quasiment les mêmes objectifs que Bérou
01:37en voulant ramener le déficit à 4,7% du PIB.
01:43Il n'est pas question de faire payer les riches et les actionnaires.
01:46C'est non pour la taxe du Kman ou pour un quelconque retour de l'ISF
01:50qui ne représente pourtant pas grand-chose pour les 500 Français les plus riches de ce pays
01:56qui ont vu leur fortune multiplier par 14 en trois décennies.
02:02Quant aux mesures censées aider le pouvoir d'achat qu'il nous a annoncé jeudi,
02:06en fait c'est surtout des mesures qui servent les intérêts du patronat.
02:11Défiscaliser les heures supplémentaires ou la prime Macron,
02:15c'est avant tout une aubaine pour les patrons qui veulent nous faire travailler plus
02:18et surtout ne pas augmenter les salaires.
02:21Et un manque à gagner pour notre santé et pour notre protection sociale, pour nos droits.
02:26Mais tout cela n'empêche pas l'intersyndical de participer complaisamment
02:31au jeu de dupes du dialogue social,
02:34de se précipiter aux rencontres bilatérales ou avec tous les syndicats
02:38qui se sont succédés depuis le 10 septembre
02:40sans que le cornu n'avance quoi que ce soit
02:43car il est clair justement pour tout le monde qu'il n'y a rien à négocier.
02:48Mais qu'importe, Marie-Lise Léon de la CFDT lui demande
02:52de bien vouloir répartir équitablement les efforts, dit-elle,
02:56car les travailleurs refusent d'être les seuls à faire des sacrifices.
03:01On est loin de ce qu'on a pu entendre dans les ateliers, dans les AG,
03:05on est loin du « ça peut plus durer »
03:07parce que justement, oui, il n'est plus question,
03:10il n'est pas question d'accepter le moindre sacrifice
03:12pour que le CAC 40 continue de battre des records comme il le fait en ce moment.
03:17Mais même Sophie Binet, qui se veut plus radicale, participe de la farce
03:22en déclarant, là je cite,
03:24« Sébastien Lecornu doit couper le cordon avec l'Elysée et avec le patronat »
03:29qu'elle blague au lieu de justement dénoncer
03:32à quel point le pouvoir ne sert que les intérêts des capitalistes.
03:37Alors cette politique, elle s'inscrit au final
03:40dans les pitoyables marchandages du PS et de Fort
03:44qui fait semblant de croire que Lecornu va changer de politique
03:47alors qu'il fait tous les gestes pour satisfaire Retailleau et l'ERN.
03:53Et c'est d'ailleurs, l'ERN vient même de gagner
03:55deux postes de vice-présidence au bureau de l'Assemblée nationale
03:59en échange de son vote pour les candidats du bloc macroniste
04:02et LR dans les commissions parlementaires.
04:05Comme quoi, voilà, tout ce bon monde est en train d'avancer ensemble.
04:10Alors oui, la crise politique s'approfondit
04:12au point que la grande bourgeoisie s'inquiète
04:15elle veut de l'ordre pour ses affaires
04:17et elle est prête à se tourner vers l'extrême droite
04:20vers le RN ou les ministres Retailleau d'Armanin
04:23et même le MEDEF d'ailleurs se lance dans la bataille
04:26en lançant un grand meeting le 13 octobre.
04:30Martin d'ailleurs veut mener, il l'a dit, une contre-insurrection
04:34rien que ça, en dénonçant les soi-disant mensonges
04:38du rapport du Sénat sur les aides versées aux entreprises
04:41et on entend tous ces patrons aujourd'hui jouer les victimes
04:45dénoncer la haine du riche ou la jalousie à la française
04:49il y a même Arnaud, je ne sais pas si vous avez entendu
04:52qui accuse Zuckman d'être un militant d'extrême gauche
04:54bon, au même moment d'ailleurs où Sarkozy dénonce lui la haine des juges
05:00et cette république des juges rouges ont à croire que tous se sentent aujourd'hui
05:04encouragés par Trump au point de chercher à en copier l'exemple et les méthodes
05:09mais tous ces politiciens et grands patrons ont bien tort de croire
05:13que la colère contre les inégalités, contre les riches
05:16et les actionnaires qui s'est exprimée depuis le 10 septembre est terminée
05:21les rondes jambes du dialogue social comme les tractations parlementaires
05:25sur le budget ne régleront rien de la crise politique
05:28le mouvement, il n'en est qu'à ses débuts
05:31à commencer par le début d'une prise de conscience
05:34celle qu'il faut faire payer les riches
05:36partagée par plus de 80% de la population d'après les sondages
05:40et ce sont ces discussions qui ont traversé les âgés
05:43d'une mobilisation qui est apparue d'emblée contre le système
05:47contre les inégalités, contre ces ultra-riches qui se nourrissent
05:51d'argent public mais aussi des bas salaires, de l'exploitation des hommes et de la nature
05:56faire payer les riches, reste à discuter comment et par quelles méthodes
06:00reste à discuter quels objectifs politiques nous nous donnons
06:04c'est là toute la portée justement politique du mouvement et du moment qui s'ouvre
06:09qui pose de fait la question du pouvoir, la question de qui dirige dans la société
06:14alors tous les discours sur la taxe Zuckman masquent que l'exploitation
06:18elle ne se corrige pas par un simple décret fiscal
06:22qu'elle peut à tout moment s'accommoder d'une ponction de 2% par an
06:26sans remettre en cause justement ce système
06:29ce sont les rapports de production eux-mêmes
06:32la division entre l'infime minorité d'actionnaires
06:36et l'immense majorité des travailleurs dans les usines ou les bureaux
06:39qui organisent la justice et les inégalités
06:42alors lutter pour la justice signifie s'en prendre au système lui-même
06:47s'en prendre au pouvoir exorbitant des capitalistes
06:50de faire ce qu'ils veulent, de produire ce qu'ils veulent
06:53de licencier comme bon leur semble
06:55de fermer une usine alors que ce qu'elle produit est utile à la collectivité
06:59non seulement les capitalistes s'enrichissent de notre travail
07:03mais ils pillent aussi l'état et par cette politique de l'offre
07:09qui s'est accélérée sous Hollande, sous Macron
07:12et en particulier après le Covid
07:13une politique qui d'un côté subventionne le capital à fonds perdus
07:18et de l'autre ruine les services publics
07:21détruit les secteurs de la santé, de l'éducation
07:24et supprime les quelques droits à la protection sociale qui pouvaient exister
07:28Bérou nous a fait la leçon sur la dette
07:31accusant chacun d'endetter les générations futures pour des années
07:36mais ce sont les aides publiques aux entreprises
07:39qui ont atteint 211 milliards en 2023
07:42et même 270 milliards si on compte les niches fiscales
07:46et les arrangements d'impôts sur le capital
07:48on était autour de 30 milliards en 1996
07:52oui ce sont bien les capitalistes qui ont creusé la dette
07:56mais la dette elle-même
07:58c'est pas un fardeau pour tout le monde
08:00elle est même un marché juteux pour les financiers
08:03une véritable rente
08:05aujourd'hui le paiement des intérêts
08:07représente le premier budget de l'état
08:0966 milliards d'euros par an
08:11car l'état passe justement par les marchés financiers
08:14depuis la fin des années 70 pour se financer
08:17alors d'ailleurs depuis 79
08:20c'est environ 1250 milliards d'euros
08:23qui ont été versés en intérêt
08:24aux créanciers de l'état français
08:27et 2686 milliards qui ont été distribués aux entreprises
08:31c'est dire l'ampleur du détournement
08:34qui est un véritable transfert de richesse
08:36qui passe des poches des classes populaires
08:39et des services publics pour aller droit
08:42dans les profits des capitalistes
08:43et bien sûr il y a la politique guerrière
08:46menée par notre propre gouvernement
08:47pour défendre les intérêts des capitalistes français
08:50dans cette situation de concurrence exacerbée
08:53comme on le voit dans la guerre par procuration
08:56menant en Ukraine et dans laquelle Macron
08:57aujourd'hui voudrait nous enrôler
08:59comme on le voit dans le soutien
09:01à la guerre génocidaire de Netanyahou
09:03au nom du droit d'Israël à se défendre
09:05c'est une politique parasitaire
09:08qui se traduit par une flambée des dépenses militaires
09:11au point qu'aujourd'hui Macron veut porter à 64 milliards par an
09:16dès 2027 le budget militaire
09:18qui était de 32 milliards par an en 2017
09:21alors non, nous n'avons pas à payer cette dette
09:24nous n'avons pas à céder au chantage de Bérou
09:26le corneau de leurs successeurs
09:28en acceptant de sacrifier nos droits, nos vies
09:31pour le maintien des privilèges d'une infime minorité
09:34alors face à l'offensive des capitalistes
09:38et à la menace de l'extrême droite
09:39aux portes du pouvoir
09:40la mobilisation qui a commencé
09:42est bien la seule
09:43qui puisse apporter des réponses progressistes
09:46et démocratiques à la crise en cours
09:48cela signifie rompre avec les vieilles recettes
09:52avec les vieilles routines
09:53qui n'ont d'ailleurs jamais marché
09:54il n'y aura ni dialogue social
09:57ni bonne combinaison parlementaire à gauche
09:59pour sortir de cette crise sociale et politique
10:02nous avons besoin de faire du neuf
10:04de mener une véritable politique de classe
10:07en toute indépendance des institutions
10:09le mouvement est une lutte politique
10:12dont personne ne connaît les rythmes
10:14les maturations, les évolutions de conscience à venir
10:17il pose la question du pouvoir et de qui dirige la société
10:20pas en termes d'institutions
10:23ou de combinaisons politiciennes
10:25pour gérer le système tel qu'il est
10:27mais en termes de classes
10:28qui dirigent la société
10:30alors comme nous le disons dans les manifestations
10:32et comme le rappelait les adcètes tout à l'heure
10:34oui c'est nous qui travaillons
10:36qui créerons les richesses
10:37et c'est nous qui décidons
10:38il ne s'agit pas d'une simple question
10:41de répartition des richesses
10:42comme s'il pouvait y avoir
10:44une répartition équitable
10:46entre le capital et le travail
10:47il n'y aura pas d'équilibre harmonieux
10:50ni de bon budget de relance
10:52qui répondrait à la fois aux besoins des capitalistes
10:54et des salariés
10:55comme le défend Mélenchon
10:57la dette et l'austérité
10:59les attaques contre les chômeurs
11:00la santé et les retraités
11:01sont une politique de l'ensemble de la classe dominante
11:04contre l'ensemble du monde du travail
11:06c'est la seule façon pour la bourgeoisie
11:09de maintenir ses profits
11:10alors que son système est à bout de souffle
11:12et que l'économie ralentit
11:14cette crise touche l'ensemble des vieilles puissances
11:17capitalistes occidentales
11:18alors oui, c'est eux ou nous
11:21c'est aux capitalistes de payer la dette
11:23qu'ils ont creusé
11:23et s'ils n'en sont pas capables
11:25il n'y a pas d'autre réponse
11:27que l'annulation de cette dette
11:28l'expropriation de la finance
11:30et la constitution d'un monopole public bancaire
11:33sous le contrôle des travailleurs
11:34et de la population
11:35c'est le seul moyen d'assurer
11:37le financement de la production
11:40et des services publics
11:41d'assurer le crédit bon marché
11:42pour satisfaire les besoins de la population
11:45c'est aussi le moyen d'imposer
11:49une démocratie réelle
11:51qui permette aux classes populaires
11:52de décider ce que l'on produit ou non
11:54de faire en fonction de ses besoins
11:56et pas des profits
11:57d'une poignée d'actionnaires
11:59alors prendre nos affaires en main
12:01imposer notre contrôle
12:03la démocratie par en bas
12:04l'indépendance de classe
12:06c'est tout cela que nous cherchons
12:08à renforcer dans la mobilisation
12:10car c'est la seule méthode
12:11pour s'organiser sur le terrain
12:13de la lutte de classe
12:14oui, dans les entreprises
12:15parmi la jeunesse
12:16dans les quartiers populaires
12:17nous avons besoin de nous organiser
12:19de faire vivre
12:20des comités de base
12:22des assemblées générales
12:23qui permettent aux travailleurs
12:25et à la jeunesse de prendre en main
12:26leur lutte et toute la société demain
12:29de s'organiser pour discuter bien sûr
12:32des actions, des blocages, de la grève
12:33mais aussi pour discuter de nos réponses politiques
12:37et de nos objectifs
12:38c'est de cette politisation
12:40au coeur des luttes
12:42que peut naître aujourd'hui
12:43oui, un parti des travailleurs
12:44dans le regroupement des révolutionnaires
12:46et de tous ceux qui veulent en finir
12:48avec ce capitalisme sénile
12:50un parti internationaliste
12:52oui, car la lutte pour nos droits
12:54est indissociable de la solidarité
12:57contre le génocide en Palestine
12:59de la solidarité avec les travailleurs
13:01d'Ukraine et de Russie contre la guerre
13:03c'est une politique de lutte internationaliste
13:06contre la guerre qu'ils veulent mener
13:07et de la solidarité avec les travailleurs
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