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  • il y a 5 jours
Avec Charlotte Baelde, Présidente du Centre Hubertine Auclert

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 15h pour "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-10-12##

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Transcription
00:00Retrouvez la force de l'engagement.
00:02Avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
00:09Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Reus.
00:15Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement,
00:20l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
00:24Ce matin, nous allons parler d'un sujet qui nous concerne toutes et tous,
00:27la protection des femmes victimes de violences et la responsabilité politique qui en découle.
00:32Alors que la France pleure encore la mort d'Inès Messélème, tuée marguer six plaintes et un téléphone grave danger,
00:38l'État vient de suspendre le financement d'un programme exemplaire coordonné depuis 2021 par le centre Aubertine-Auclair.
00:46Sa présidente, Charlotte Beld, est aujourd'hui mon invitée.
00:50Mais avant de lui laisser la parole, comme chaque semaine, un engagement.
00:52Ce matin, je vous propose de nous engager contre les renoncements de l'État.
00:58S'engager contre les renoncements de l'État, c'est refuser que la protection des femmes devienne une variable d'ajustement budgétaire.
01:04C'est affirmer que derrière chaque ligne comptable, il y a une vie, un visage, un nom.
01:09C'est reconnaître que quand la République recule, c'est l'égalité qu'elle abandonne.
01:13En France, 373 000 femmes déclarent chaque année avoir subi des violences au sein du couple.
01:19C'est plus que la population de la ville de Nice.
01:21En 2023, 1185 femmes ont été victimes de féminicides ou de tentatives de féminicides.
01:29Trois femmes, chaque jour.
01:31Des chiffres implacables que nous finissons presque par ne plus entendre.
01:34Parce qu'ils deviennent, inlassablement, année après année.
01:38Parce qu'ils disent la même puissance, les mêmes manques, les mêmes défaillances.
01:41Dans un pays qui compte chaque jour plus de victimes, alors que chaque semaine apporte son nouveau drame, l'État retire son soutien à un programme exemplaire.
01:51Un projet unique, initié par le centre Hubertine Auclair, mené avec la police nationale et la gendarmerie, en lien avec 28 associations de terrain.
02:00En trois ans, plus de 4000 agents en Ile-de-France ont été formés à reconnaître, accueillir et orienter les femmes victimes de violences conjugales.
02:07Des formations essentielles, qui apprennent à recueillir la parole sans juger, à détecter une emprise, à comprendre un choc post-traumatique, à sécuriser une plainte, à orienter vers les bons relais, à agir sans attendre.
02:21Des formations qui ont permis à des milliers d'agents de changer leur regard, de mieux comprendre les victimes, d'agir plus vite, plus juste, plus humainement.
02:30Former les forces de l'ordre, ce n'est pas une option.
02:31C'est la première ligne de défense, l'une des premières étapes du parcours d'une victime.
02:36Celle où tout peut se jouer, la confiance, la peur, la possibilité de parler.
02:41Un agent formé, c'est une plainte enregistrée au lieu d'être découragée.
02:45C'est une femme qui rentre chez elle avec une mesure de protection, pas avec la peur.
02:49C'est aussi une enquête mieux menée, une procédure qui tient, une vie qu'on sauve.
02:54Former, c'est comprendre qu'une femme qui hésite, qui balbutie, qui minimise, n'invente pas, elle survit.
03:00C'est apprendre à écouter sans juger, à repérer ce que le regard, le corps ou le silence racontent.
03:06Former, c'est transformer la réponse publique, passer d'une administration qui enregistre à une administration qui protège.
03:13Voilà pourquoi la formation des forces de l'ordre reste cruciale.
03:17Parce qu'avant la justice, avant le procès, il y a ce premier moment où une femme pousse une porte pour parler.
03:23Si la plainte est mal accueillie, mal rédigée, découragée ou minimisée, c'est tout le reste du processus qui s'effondre.
03:30Former les forces de l'ordre, c'est éviter de perdre des victimes à chaque étape de leur chemin vers la réparation.
03:35C'est transformer un réflexe de doute en un réflexe de protection.
03:38Et c'est précisément ce que permettait le programme du centre Hubertine-Auclair.
03:43Sud Radio, la force de l'engagement, Muriel Réus.
03:47Charlotte Bell, bonjour.
03:49Bonjour Muriel.
03:50Vous êtes la présidente du centre Hubertine-Auclair, le centre francilien pour l'égalité femmes-hommes,
03:55qui agit pour la prévention, la formation et l'accompagnement sur les violences faites aux femmes.
04:00Depuis 2021, vous coordonnez un programme de formation inédit des forces de l'ordre, salué comme exemplaire,
04:06aujourd'hui menacé par l'arrêt du financement de l'État.
04:10Alors, avant toute chose, moi j'ai envie de vous demander comment vous avez réagi à cette annonce ?
04:14Parce que l'on parle ici d'un programme qui depuis trois ans a fait ses preuves, sauver des vies, changer des pratiques.
04:20Comment peut-on expliquer en 2025 que l'État choisisse de s'en retirer ?
04:25Eh bien, le vrai problème, c'est que l'État n'assume pas de s'en retirer,
04:28puisque en janvier dernier, on nous a annoncé un engagement de 67 000 euros pour 45 journées de formation,
04:35et que depuis le 21 mai, plus de son, plus de lumière, plus personne ne répond ni à nos messages,
04:41à nos mails, à nos SMS, ni au téléphone.
04:45Et donc, aujourd'hui, nous sommes face à des commissariats qui nous contactent,
04:50nous réclamant leur formation, et nous, face à un regret,
04:54et celui de ne pas pouvoir offrir ces formations,
04:56parce qu'en fait, nous avons compris que nous n'allions pas avoir les subventions.
05:00C'est-à-dire que, quand depuis quatre à cinq mois, on n'a plus aucune nouvelle,
05:05on comprend que le programme s'arrête.
05:08Mais c'est quoi ? C'est parce qu'il n'y a plus de pilote dans l'avion,
05:10comme dans le gouvernement aujourd'hui, ou c'est parce que c'est un manque de courage ?
05:14Un manque de courage ?
05:15Je pense qu'aujourd'hui, c'est difficile d'assumer cette décision
05:18quand on voit que les féminicides sont en train de progresser depuis la rentrée.
05:24C'est difficile d'assumer, en fait, cet inactivisme.
05:27Et comment vous allez faire, alors ?
05:29Alors, aujourd'hui, il faut savoir que ce dispositif,
05:34il était financé par la région Île-de-France et par la préfecture de police.
05:39La région Île-de-France, elle, a financé, et heureusement, les polices municipales.
05:44Donc, aujourd'hui, nous avons des formations qui se sont tenues avec les polices municipales.
05:49Mais depuis, rien avec les commissariats,
05:53donc rien avec la police nationale et la gendarmerie nationale.
05:56Déjà, l'année dernière, on nous avait divisé le budget par deux
05:59en nous expliquant qu'avec les JO, il était difficile de pouvoir tenir 45 jours de formation.
06:04Sauf que cette année, c'est zéro.
06:06C'est réellement zéro.
06:07Et ça, c'est dramatique, parce qu'on a des associations qui doivent faire face aux commissariats.
06:12Nos associations, c'est des associations locales.
06:14Nous, Centre Hubertine-Euclair, on coordonne les formations.
06:18Mais on a un objectif, c'est de faire des formations avec des associations locales,
06:22au plus près du terrain, pour pouvoir déconstruire certains stéréotypes
06:27qui pourraient exister parfois chez ces policiers,
06:31et pour pouvoir être au plus près de la coordination terrain avec eux.
06:36Et donc, ce qu'on leur propose, nous, on a entendu deux, trois échos
06:40sur le fait que c'était des fonctionnaires qui devaient former des fonctionnaires.
06:45Sauf qu'aujourd'hui, on sait qu'en fait...
06:47On ne sait pas des fonctionnaires, c'est des gens de terrain qui reçoivent des victimes,
06:50qui accueillent des victimes, qui ont l'expertise pour former des fonctionnaires.
06:54On le sait bien.
06:56Ce programme du Centre Hubertine-Euclair, vous le portez depuis 2021.
07:01Alors, comment forme-t-on les policiers, les gendarmes à mieux accueillir les victimes ?
07:05Et qu'est-ce que ça change, la formation sur le terrain ?
07:07On dit toujours qu'il faut former absolument toutes les forces de l'ordre
07:10et toutes les personnes qui sont en relation avec des victimes.
07:13Vous qui êtes au cœur de ce dispositif, vous diriez quoi du changement ?
07:16Ça change tout.
07:17Ça change tout, pourquoi ?
07:19Parce que nos formations, par cycle de formation, on accueille huit agents.
07:25Et ces huit agents, ils sont pris en charge pendant une journée entière
07:29par une association locale, donc au plus proche du terrain.
07:32C'est-à-dire que si on parle d'un commissariat dans les Yvelines,
07:34c'est une association des Yvelines qui va être à leur côté
07:39pour leur expliquer comment recueillir la parole,
07:43comment dédramatiser une situation,
07:46comment intervenir de manière urgente
07:50et pouvoir évaluer au mieux l'urgence de la personne
07:56pour ne pas la laisser sans rien.
07:58Et donc, c'est aujourd'hui ce qui permettrait d'éviter des drames
08:02comme celui d'Inès Messelem.
08:03Et moi, je vous avoue que j'ai été réellement révoltée
08:07par les propos que j'ai pu entendre
08:09concernant le fait de réaliser une enquête sur l'affaire d'Inès Messelem
08:14parce que, très sincèrement, l'enquête ne ramènera pas à Inès.
08:19Et aujourd'hui, quand on est à plus de cinq dépôts de plainte,
08:22on ne peut pas se dire qu'une enquête va ramener une personne victime de féminicide.
08:26Il est vraiment temps d'agir.
08:28Et si, aujourd'hui, une formation avait été donnée avec des associations spécialisées,
08:34parce que c'est réellement ça dont on a besoin, des associations spécialisées,
08:38aujourd'hui, on n'en serait peut-être pas là.
08:39Oui, parce qu'analyser les dysfonctionnements, c'est bien,
08:42mais en fait, ce qu'il faut faire, c'est éviter les dysfonctionnements.
08:44Et les formations permettent ça.
08:45Alors, ce qui frappe, c'est ce paradoxe.
08:48Vous l'avez dit, les féminicides se multiplient.
08:51On en est à 1183 féminicides,
08:54en cumulant les féminicides directs et les suicides forcés.
08:58Les rapports se succèdent.
09:00On les enchaîne, les uns derrière les autres.
09:02L'opinion même réclame aujourd'hui plus d'actions.
09:05Et pourtant, l'État coupe les vivres à un dispositif qui fonctionne.
09:09Alors, comment comprendre ce choix ?
09:11Est-ce un désintérêt, une erreur ou un renoncement ?
09:14On en parle juste après la pause.
09:32Donnez la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
09:35C'est sur Sud Radio et c'est la force de l'engagement.
09:38Aujourd'hui, je reçois Charlotte Bell, présidente du centre Hubertine Auclair.
09:42Et nous nous engageons ensemble contre le désengagement de l'État.
09:46Charlotte, je le disais avant la pause,
09:48comment comprendre qu'en pleine urgence féminicide,
09:51je ne me souviens même pas qu'un jour j'allais prononcer cela,
09:54en pleine urgence féminicide,
09:56l'État stoppe le financement d'un programme aussi essentiel
09:59qui est celui que porte le centre Hubertine Auclair
10:01sur la formation des forces de l'ordre ?
10:03Est-ce un arbitrage budgétaire ?
10:05Est-ce le manque d'un courage politique ?
10:07Est-ce une incapacité à faire de cette cause une priorité nationale ?
10:11Comme on nous le dit depuis maintenant pratiquement deux mandats.
10:14Je crois que c'est tout à la fois.
10:16Je crois que c'est tout à la fois parce qu'en effet,
10:18vous le dites très bien Myrielle,
10:19on est aujourd'hui au cœur d'une crise politique,
10:22d'une crise sociale et d'une crise économique.
10:24Dans ce contexte, les féminicides,
10:26ils vont continuer de progresser.
10:28Et nous, au lieu de sensibiliser,
10:29de prévenir,
10:31en aidant les associations,
10:32en étant à leur côté,
10:33on est en train de leur enlever leurs subventions.
10:37Et on le voit aujourd'hui parce que
10:38parmi les adhérents du centre Hubertine Auclair,
10:41on compte également les CIDFF.
10:43Et je peux vous dire qu'aujourd'hui,
10:44les CIDFF ont un vrai sujet RH.
10:47C'est-à-dire qu'ils sont obligés de licencier
10:49un certain nombre de salariés.
10:50C'est des personnes qui ne peuvent plus être aux côtés.
10:53C'est des personnes qui sont les premiers partenaires
10:56des femmes victimes de violences
10:57dans le sens où c'est la première rencontre décisive
11:01d'un parcours parfois.
11:02Eh bien, on ne peut plus aller à leur rencontre
11:04parce que ces personnes, aujourd'hui,
11:06les CIDFF n'ont plus l'occasion
11:08de pouvoir maintenir leur emploi.
11:11Donc, sensibiliser, prévenir,
11:12c'est aujourd'hui ce qui est en jeu
11:13à travers l'ensemble de ces subventions.
11:16C'est aujourd'hui aussi ce qui est en jeu
11:18avec le recul de la subvention
11:20du centre Hubertine Auclair
11:22de la part de l'État.
11:23Et donc, mis bout à bout,
11:25l'ensemble de ces dispositifs,
11:26auprès de toutes les associations,
11:28ça va avoir un impact direct.
11:29On est dans une crise sociale, politique, économique
11:32où on sait qu'on va avoir
11:35une augmentation des féminicides
11:36et nous, on ne peut plus répondre
11:38à la prévention
11:40parce qu'on n'en a plus les moyens.
11:41Donc, il y a une urgence à agir aujourd'hui
11:43et en ce sens,
11:44l'État ne prend pas ses responsabilités
11:46et nous, c'est ce que nous demandons
11:47aujourd'hui à l'État.
11:49Annoncer à tout va
11:51qu'on agit
11:52contre les féminicides,
11:54c'est bien.
11:55Mais le concret, il est où aujourd'hui ?
11:56Le concret, c'est des actions
11:57et on ne les voit pas sur le terrain.
11:59Oui, il y a les féminicides,
12:00mais il y a tout le registre des violences.
12:02Il y a les violences intrafamiliales,
12:04il y a les violences conjugales,
12:05il y a les violences cyber,
12:07toutes ces violences sexuelles.
12:09D'ailleurs, le Haut Conseil d'égalité
12:12a sorti un rapport édifiant
12:13la semaine dernière.
12:15Donc, toutes ces violences-là,
12:16aujourd'hui, sans formation,
12:18on est certain
12:19qu'il va y avoir des conséquences
12:21humaines, réellement.
12:23Est-ce qu'on est en mesure
12:26de dire combien de femmes
12:28risquent de ne plus être protégées,
12:30de ne pas être entendues
12:31dans ces désengagements ?
12:33Est-ce qu'on sait l'estimer ?
12:34On n'a pas de chiffres concrets
12:36à pouvoir sortir,
12:37mais ce qu'on peut se dire,
12:39c'est que même une femme,
12:41ce sera toujours une femme de trop,
12:42en fait.
12:43Et donc, on a un rôle
12:44qui est essentiel aujourd'hui,
12:46qui est de dénoncer
12:46et de dire à l'État
12:47prenez vos responsabilités.
12:49Il est temps de les prendre.
12:50Il ne suffit pas
12:51de faire des annonces,
12:52il ne suffit pas
12:53de faire voter des lois
12:54disant qu'on va s'engager.
12:56Aujourd'hui, ce qu'on veut,
12:57c'est des moyens pour agir.
12:58Et en abandonnant
12:59les associations comme l'État
13:01est en train de le faire
13:01en ce moment,
13:02c'est abandonner
13:03l'engagement auprès des femmes.
13:06Et donc, on ne peut pas dire
13:07qu'il y a cinq ans,
13:08on faisait de la cause nationale,
13:12la lutte contre les violences
13:13faites aux femmes,
13:13une réelle cause nationale.
13:15Et aujourd'hui, se dire
13:16eh bien, on a d'autres projets,
13:18on a des problèmes budgétaires
13:19et on se désengage
13:21et on le dit à demi-mot.
13:22Ce n'est pas possible.
13:22Les associations ne peuvent
13:23pas l'entendre.
13:24Et nous, on a un devoir,
13:26c'est celui de se battre
13:26pour toutes les femmes
13:27contre toutes les violences.
13:29Parce qu'en fait,
13:29on le sait aujourd'hui.
13:31On ne parle pas uniquement
13:31des féminicides,
13:32et vous avez raison Muriel
13:33de l'avoir dit tout à l'heure.
13:34On parle de ce fameux
13:35continuum de violences.
13:37Et ce continuum de violences,
13:39eh bien, on le voit
13:40notamment avec le violentomètre
13:41qui a été développé
13:42par le centre Hubertine Auclair.
13:43qui commence bien avant ça.
13:45Et donc, prévenir,
13:47c'est guérir.
13:48Et on a besoin de ça aujourd'hui.
13:50Oui, vous avez parfaitement raison.
13:51Prévenir, c'est guérir.
13:52Le violentomètre sert
13:54à de nombreuses femmes
13:55et à de très nombreuses
13:56jeunes femmes.
13:57Bien sûr.
13:57Parce que moi,
13:58j'entends très souvent,
13:59je fais des formations
14:00parce qu'en dehors
14:01de la radio,
14:02je forme les entreprises.
14:03Et j'entends très souvent
14:04des jeunes femmes dire
14:05non, mais moi,
14:06mon petit ami,
14:07regarde sur mon téléphone,
14:09mes SMS,
14:10mes mails,
14:10ce n'est pas grave,
14:11ça me montre qu'il est jaloux.
14:12Non, non, non,
14:13il n'est pas jaloux.
14:14Et quand on leur donne
14:14un violentomètre,
14:15on arrive à leur faire comprendre
14:17la part très importante
14:19de respect et de consentement
14:21qui est liée
14:22à ce violentomètre.
14:24Est-ce qu'aujourd'hui,
14:25on aurait une situation
14:26pour nos auditeurs
14:27à décrire,
14:28une situation
14:28où cette formation
14:29a fait la différence ?
14:32Alors, aujourd'hui,
14:32ce que je peux déjà vous dire,
14:33c'est que 97%
14:36des 4000 agents
14:37qui ont été formés
14:38estiment avoir beaucoup appris
14:40avec cette formation.
14:41Nous, on évalue,
14:43enfin, former,
14:45ça ne nous suffit pas.
14:46On évalue aussi nos formations.
14:48Et donc,
14:49parmi les différents agents
14:50qui ont été formés,
14:52aujourd'hui,
14:5297% jugeaient
14:53cette formation utile,
14:55ce qui est énorme.
14:56Parce qu'aujourd'hui,
14:56ça veut dire
14:57qu'on est en train
14:58réellement de laisser
14:59un vide
15:01auprès de ces formations.
15:02Et je peux vous dire
15:03que ce vide,
15:04on le sent.
15:05Moi, la semaine dernière,
15:06j'ai passé à peu près
15:07une vingtaine d'appels
15:08aux associations spécialisées
15:09pour leur annoncer
15:10que nous n'allons pas avoir
15:11ce financement de l'État.
15:13Chacune de ces associations
15:15m'a fait remonter
15:16les demandes des commissariats.
15:18Aujourd'hui,
15:19les commissariats
15:19appellent ces associations
15:20en disant
15:21« Alors,
15:22qu'est-ce qui se passe ?
15:22Pourquoi on n'est pas formés ? »
15:24C'est très important
15:25ce que vous dites.
15:2597% des 4000
15:27disent avoir beaucoup appris.
15:29C'est d'autant plus frappant
15:30qu'on est sur une population
15:31qui, a priori,
15:32il y a quelques années d'ailleurs,
15:34pensait savoir.
15:35comment accueillir les victimes,
15:37pensait savoir comment
15:38les orienter
15:40et les accompagner.
15:41On s'est rendu compte,
15:42évidemment,
15:42que ce n'était pas
15:42tout à fait le cas.
15:44Donc,
15:44que cette demande
15:44vienne de la base,
15:46c'est extrêmement important.
15:47Et j'ai même envie de dire,
15:49elle vient compléter
15:50cette demande des Français
15:51qui sont près de 70%
15:53à considérer
15:54que l'État
15:54doit intensifier ses efforts
15:56pour lutter
15:57contre les violences
15:57faites aux femmes.
15:58Mais qu'est-ce que ça dit
15:59de notre société,
16:00toutes ces contradictions ?
16:02C'est dit qu'il y a des priorités
16:03qui ne sont pas prises en compte
16:04aujourd'hui.
16:06Et qu'on est encore
16:07au cœur d'un sujet
16:08où,
16:09dans ce marasme politique
16:10qu'on est en train de vivre,
16:11encore une fois,
16:12on n'écoute pas
16:13les besoins des Français.
16:15Vous le dites,
16:16en effet,
16:16un baromètre IFOP
16:17est sorti
16:18avec le centre
16:18Hubertine Auclair
16:19il y a quelques semaines,
16:2070% des Français
16:22disent qu'on doit faire
16:23de la cause des femmes
16:25une cause nationale.
16:26Donc c'est vraiment
16:27un sujet important
16:28pour l'ensemble des Français
16:29et nous,
16:30on ne répond pas à ce besoin.
16:31L'État,
16:32en tout cas,
16:32n'y répond pas
16:33et n'agit pas
16:35concrètement
16:36comme on l'attend.
16:37Qu'est-ce qu'on attend ?
16:38Le Covid,
16:39on l'a déjà eu.
16:41Là,
16:41on a tous été capables
16:42de sortir une énergie
16:44extraordinaire
16:44pour pouvoir agir.
16:45Mais depuis,
16:46plus rien.
16:47Moi,
16:47quand je vois un pays
16:48comme l'Espagne
16:48en ce moment
16:49qui est en train de travailler
16:49sur une loi
16:50comme la loi Vicariante,
16:52je me dis,
16:52mais en fait,
16:53on a même plus
16:54que 20 ans de retard
16:55sur l'Espagne.
16:56Il faut vraiment
16:56qu'on se réveille.
16:57La loi Vicariante,
16:58pour nos auditeurs,
16:59c'est une loi
17:00qui va mettre en protection
17:01tout l'environnement
17:03des victimes,
17:03c'est-à-dire
17:04la famille proche
17:06ou élargie,
17:07c'est-à-dire les conséquences
17:08que les violences
17:10ont sur les victimes
17:11qui sont extrêmement nombreuses,
17:12par exemple sur les enfants,
17:13ça se compte
17:13par centaines de milliers.
17:15Aujourd'hui,
17:16l'Espagne a décidé
17:17de mettre en place
17:18une loi
17:18pour les personnes
17:21qui sont autour
17:22des victimes.
17:22Donc c'est absolument
17:23formidable,
17:24j'ai vu ça comme vous,
17:25évidemment,
17:26on en est loin.
17:26D'ailleurs,
17:27vous dites régulièrement
17:28et depuis quelques semaines,
17:30au prochain féminicide,
17:31nous n'aurons plus d'excuses.
17:33Cette phrase,
17:34elle est forte.
17:34Si vous aviez demain
17:35notre futur premier ministre,
17:37vous lui diriez quoi ?
17:39Ou vous lui diriez quoi ?
17:40À elle ou à lui,
17:41d'ailleurs,
17:41parce qu'on ne sait pas.
17:42Je pense que la première chose
17:43que je ferai,
17:44c'est lui faire rencontrer
17:46des victimes,
17:47familles de féminicides.
17:49Les familles des victimes
17:50de féminicides,
17:52je pense que c'est édifiant
17:54qu'on les écoute.
17:56C'est édifiant.
17:57C'est ce que vous voulez dire ?
17:58En fait,
17:59je pense que là,
17:59on a besoin d'un réel choc.
18:02On a besoin de réveiller
18:03tout le monde,
18:03de se dire qu'en fait,
18:04non,
18:04ce n'est pas normal,
18:05encore aujourd'hui,
18:06qu'une femme puisse mourir
18:08sous les coups d'un homme.
18:09On est quand même...
18:10En 2025 ?
18:11En 2025.
18:13En France ?
18:13Pas en Afghanistan,
18:15pas en Iran.
18:16Exactement.
18:16Et on peut décrire
18:17tout ce qui se passe
18:18à l'étranger,
18:21mais en fait,
18:21chez nous,
18:22aujourd'hui,
18:22on n'est pas capable
18:23de prendre en charge
18:24cette situation.
18:26Alors,
18:26on peut se dire tout le temps
18:28que les droits des femmes
18:28en France,
18:29ça va mieux,
18:30c'est bien.
18:31Non,
18:31en fait,
18:31ça ne sera jamais assez.
18:32Aujourd'hui,
18:33on n'agit pas assez
18:34contre quelque chose
18:35qui est quand même
18:35un véritable fléau
18:38les violences conjugales,
18:40c'est quelque chose
18:41aujourd'hui
18:41qu'on ne doit pas tolérer,
18:43qu'on ne peut plus tolérer,
18:45sur lesquelles il faut
18:45agir concrètement.
18:47Et ça,
18:48on attend réellement
18:49d'un gouvernement
18:50qui sorte les mains
18:51et qui y aille,
18:52qui s'investisse clairement
18:54pour renforcer
18:56les droits des femmes
18:57et pour vraiment
18:58les protéger.
18:58Aujourd'hui,
18:59chaque personne dans ce pays
19:00a le droit d'être protégée,
19:02les femmes également.
19:04Alors,
19:05après ce message
19:05extrêmement fort,
19:06si on élargit
19:08un peu le spectre
19:09du centre
19:10Aubertine-Auclair
19:11qui est une référence
19:12en Ile-de-France,
19:13vous pourriez en dire
19:14quoi de ce centre ?
19:15Alors,
19:16notre centre,
19:16c'est surtout
19:17un centre de ressources.
19:18Nous,
19:18on est là
19:18pour lutter
19:21contre les violences
19:23mais aussi
19:23pour promouvoir
19:24l'égalité femmes-hommes.
19:25On a un centre
19:26qui est financé
19:27par la région
19:27Ile-de-France
19:28à hauteur de 80%.
19:29C'est ce qui nous permet,
19:30nous,
19:30en tout cas,
19:31de pouvoir
19:32être pérennisés
19:33parce que si on attendait
19:34les subventions de l'État,
19:35on n'existerait plus aujourd'hui
19:36et donc concrètement,
19:38nous,
19:39on est là
19:39pour créer
19:40des études
19:40qui ont de l'impact,
19:41sensibiliser
19:42avec des campagnes
19:43de communication derrière
19:45et ensuite
19:46aller former
19:47au plus près du terrain.
19:48Dans quelques semaines,
19:49nous allons sortir
19:50une étude
19:50sur les cyber-violences
19:51de genre
19:51et dans le cadre
19:53du continuum de violences,
19:55cette étude,
19:55elle va être marquante
19:56sur plusieurs points
19:57parce qu'elle prouve
19:58que les cyber-violences
19:59aujourd'hui,
20:00qui ne sont pas assez
20:00prises en charge
20:01en France,
20:02elles font réellement partie
20:03du continuum de violences.
20:06Aujourd'hui,
20:06une femme victime de violences,
20:08elle l'est de manière cyber,
20:10mais elle l'est aussi
20:11dans la réalité
20:12et il y a un continuum
20:13qu'il faut réellement
20:14prendre en charge.
20:15Et donc,
20:16nous,
20:16Centre Bertine Auclair,
20:17on est là aussi
20:18pour tirer le signal d'alarme
20:21et dire à l'État
20:23qu'on a les éléments
20:24pour agir,
20:25on a les éléments
20:26pour former,
20:27on est aujourd'hui
20:28un centre d'expertise
20:30qui peut réellement
20:31changer les choses.
20:32Alors,
20:33et vous,
20:33Charlotte,
20:34et vous,
20:34votre engagement personnel,
20:36ça fait combien d'années
20:37que vous êtes
20:37à la tête du centre
20:38Bertine Auclair ?
20:39Ça fait aujourd'hui
20:39deux ans
20:40que je suis à la tête
20:41du centre Bertine Auclair
20:42et ça fait maintenant
20:44quatre ans
20:44que je suis déléguée spéciale
20:45en charge de l'égalité
20:46femmes-hommes
20:47auprès de la présidente
20:47de région Valérie Pécresse.
20:50Pourquoi ce choix ?
20:51Pourquoi cet engagement ?
20:52Et cet engagement,
20:53il est essentiel
20:54parce que,
20:55comme tout le monde,
20:57pendant le Covid,
20:58on a senti,
20:59alors après MeToo,
21:01il y a eu également
21:02le Covid,
21:04on a tous senti
21:05qu'il y avait
21:05un engagement fort
21:06sur lequel il fallait
21:07qu'on agisse
21:08et qu'aujourd'hui,
21:10on ne pouvait plus
21:10tolérer ce qui se passait.
21:12Et moi,
21:13en tout cas,
21:13j'ai décidé
21:14d'y prendre ma part,
21:15clairement.
21:16Aujourd'hui,
21:17je ne peux pas tolérer
21:17tous ces témoignages
21:19que je peux entendre
21:19avec les associations.
21:21je suis élue,
21:23mais je suis aussi
21:23aux côtés des associations.
21:25J'ai bien conscience
21:25que nous,
21:27en tant qu'élus,
21:27en fait,
21:27on a un rôle
21:28qui est crucial
21:29et que sans les associations,
21:31on n'est rien.
21:32Les collectivités,
21:33elles doivent travailler
21:33main dans la main
21:34avec les associations.
21:35Et c'est ce que je dis
21:35aussi aujourd'hui à l'État.
21:37C'est-à-dire que vous pouvez
21:38former avec des super fonctionnaires,
21:40ça ne remplacera jamais
21:41une association spécialisée.
21:43Et donc,
21:43clairement,
21:44aujourd'hui,
21:45si vous voulez agir,
21:45mais aidez les associations
21:47parce qu'en fait,
21:48c'est aussi la clé du succès
21:50d'une politique d'égalité.
21:53Merci, Charlotte.
21:54Alors oui,
21:54entreprises,
21:55entreprises,
21:56elles ont un rôle
21:56très important à jouer aussi.
21:58Elles s'impliquent
21:58de plus en plus
21:59et c'est vital.
22:01Entreprises,
22:01associations,
22:02collectivités,
22:03le triptyque
22:03doit se mettre en place.
22:05Il est en train
22:05de se conclure,
22:07on va dire,
22:07parce que moi,
22:08je vois de plus en plus
22:09d'entreprises qui s'engagent.
22:10Mais on est loin,
22:11on est loin encore
22:12d'avoir résolu
22:13les problèmes
22:14que vous avez évoqués
22:15tout au long
22:15de cette conversation.
22:17Merci, Charlotte Bell,
22:18d'avoir accepté
22:18cette rencontre.
22:19Vous l'avez rappelé,
22:21former,
22:21c'est protéger
22:22et sans moyens,
22:23les dispositifs
22:24ne sont que des vitrines.
22:26Ce que vous défendez
22:27est une évidence
22:28trop souvent oubliée.
22:29La vie des femmes
22:30ne peut pas dépendre
22:31d'un budget.
22:32La force de l'engagement,
22:33c'est chaque dimanche
22:34à 15h sur Sud Radio
22:36et en podcast
22:37sur sudradio.fr.
22:39Je vous retrouve dimanche prochain,
22:40même heure,
22:41même énergie
22:42pour une nouvelle rencontre
22:43avec celles et ceux
22:44qui font bouger la société.
22:46Et tout de suite,
22:46je vous laisse
22:47en compagnie de John
22:48pour Le Meilleur
22:49de Sud Radio.
22:50C'était la force
22:51de l'engagement
22:52avec AJP,
22:54épargne,
22:55retraite,
22:56assurance emprunteur,
22:57prévoyance,
22:58santé.
22:58AJP.
22:59Sous-titrage Société Radio-Canada
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