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  • il y a 6 semaines
Le dimanche 24 août à 14h à Anneville, une avancée majeure vers un sport automobile plus inclusif a été réalisée. Deux pilotes non-voyant ont pris le volant d’un karting adapté : Martin Baron et Thomas Samyn.Dans la première partie de ce numéro d'A vos marques, "Mon défi", Salim Ejnaïni revient sur la genèse et la réalisation de cette première mondiale en karting en présence de ses invités : Martin Baron, champion paralympique de cécifoot avec l’équipe de France en 2024, Thomas Samyn et du partenaire concepteur de la technologie utilisée pour ce roulage historique.Dans "parcours perf", Martin Baron et Thomas Samyn reviennent sur leurs expériences respectives dans la pratique sportive.

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00Générique
00:00Bonsoir à toutes, bonsoir à tous, soyez les bienvenus pour ce nouveau numéro de Avomarck sur Sport en France.
00:24Avomarck, votre rendez-vous dédié au parasport, à tous les parasports.
00:28Et je dois dire que j'attendais cette émission avec une impatience de gamin qui transparaîtra tout au long du programme.
00:36J'en suis presque navré par avance, puisque nous recevons à ma gauche Martin Barron.
00:42Bonsoir à tous.
00:42Bonsoir Martin, bienvenue, bienvenue.
00:45Alors Martin, tu es champion paralympique de Cessifoot, ce qui est déjà énorme.
00:50Tu es également ingénieur logiciel, ce qui est énorme aussi.
00:56Mais aujourd'hui, tu ne viens pas pour ça.
00:57Aujourd'hui, tu viens pour ta passion du karting et en ta qualité, notamment de membre fondateur de l'association Accessi Mecha Sport, si je ne me trompe pas.
01:10C'est tout à fait ça.
01:10Eh bien, on est bon.
01:11Bienvenue en tout cas Martin et tu nous viens accompagné de Anne-Marie.
01:17Bonjour Anne-Marie Gasto, bonsoir, bienvenue.
01:20Bonjour Saini, bonjour à tous.
01:21Tu es donc trésorière de l'association ?
01:24Oui.
01:25Depuis ?
01:262017.
01:28Ok, extra.
01:30Et tu es également arbitre de Cessifoot, une très belle rencontre avec Martin notamment, et on en reparlera un peu plus tard.
01:37Et nous avons avec nous, à distance, nous avons Bertrand Decroque.
01:42Bertrand, bonsoir.
01:44Bonsoir à tous.
01:45Directeur de l'entreprise CML, qui a donc accompagné Martin sur un projet assez fantastique, sur lequel on va revenir.
01:56On va revenir dès maintenant.
01:58Je vous propose de nous installer et d'attaquer tranquillement cette émission.
02:03Alors déjà, pour commencer, le karting, on peut dire qu'on connaît tous plus ou moins.
02:08Je vous ai confié à tous les deux, avant de commencer cette émission, que j'étais moi-même un peu amateur de kart, jusqu'à perdre la vue.
02:16Et que ce sont des sensations assez extras, que tout le monde connaît.
02:21D'ailleurs, on avait consacré un numéro au Handicart, notamment, avec Adrien Turcaoca et Marc Bourgetto.
02:32Mais là, c'est quelque chose d'un peu nouveau qui s'est passé.
02:35On a dépassé, on a éclaté un petit peu le cadre en août.
02:38Martin, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:41Eh bien, il s'est passé que ça fait un certain temps, avec toute une bande d'amis, de proches,
02:48qu'on souhaite développer les sports mécaniques et l'accessibilité, surtout aux députations visuelles, en toute autonomie.
02:57C'est vraiment très important dans notre démarche.
03:03Techniquement, ça fait un certain nombre d'années qu'on travaille justement avec l'entreprise CML,
03:08qui est fortement impliquée dans notre démarche.
03:12Et en août, s'est passé un petit peu la partie plus, on va dire, légale, réglementaire,
03:17avec le concours de la Fédération Française de Sport Auto,
03:22qui, au travers de différentes rencontres, différents travaux en commun sur ces derniers mois,
03:29cette dernière année, nous a accompagnés, nous a amenés jusqu'à cette démonstration à Anneville
03:37lors de différents événements qu'il y avait sur le week-end du 23-24 août,
03:45notamment le trophée Pierre Gasly.
03:47Et donc, c'était avec bonheur qu'on a fait cette démonstration.
03:50Pour la première fois, tu as roulé seul en piste,
03:54avec un dispositif qui t'a permis d'être autonome au volant de ton carte.
03:58Tout à fait, on était deux pilotes, du coup, de l'association Accessibility Sport,
04:01donc Thomas Samin et moi-même.
04:02Et nous avons roulé l'un et l'autre tout à fait en complète autonomie,
04:07en utilisant le système développé par nos soins avec l'entreprise CML.
04:14Et voilà, en étant complètement autonome et au volant de notre carte monoplace.
04:18Donc, que ce soit toi, que ce soit les membres de l'association Accessibility Sport,
04:23avec Bertrand, vous étiez tous, depuis un moment déjà, au courant que c'était faisable.
04:28Vous aviez ce petit pressentiment d'eux.
04:30Et puis, au final, il a fallu aller chercher un petit peu les dernières limites réglementaires
04:37pour rendre ça possible.
04:38Et là, la concrétisation a eu lieu au mois d'août.
04:41Oui, techniquement, on est assez convaincus depuis un certain temps.
04:46On a réussi à avancer vraiment sur les dernières années, sur vraiment la partie technique.
04:52Après, vraiment, la partie réglementaire, c'est beaucoup plus récent.
04:56Et c'est en cela qu'il fallait faire évoluer le cadre légal.
05:02Et la Fédération Française de Sport Automobile nous a, pour le coup,
05:06a répondu favorablement et nous a accompagnés sur cette démarche-là, sur cette dernière année.
05:12Oui, c'est extra.
05:13C'est vrai que c'est une étape significative à franchir.
05:16On ne s'en rend pas toujours compte.
05:17Mais derrière le sport, bien sûr, il y a tous ces sujets réglementaires.
05:21Mais le sport, on va y rester encore un petit peu.
05:23Moi, j'ai envie de te demander, Martin, les sensations.
05:26Quand ça se passe, pas seulement les pures sensations de roulage,
05:30parce qu'on se doute que rouler, piloter, etc., c'est assez grisant, c'est assez sympa.
05:35Mais comment tu te sens au moment où tu réalises ça à Anneville directement au mois d'août ?
05:40Clairement, en tout cas, les sensations de roulage, comme tu dis, sont incroyables
05:45et je pense très proches de ce que peut ressentir un pilote voyant, valide.
05:51À Anneville, honnêtement, le sentiment que j'ai eu, en tout cas vraiment à la fin du roulage,
05:55c'est que c'était assez incroyable, comme le destin pouvait des fois se mettre en place.
06:03Je pense qu'il y a des années qu'on aurait aimé que ce moment se passe
06:08et ça aurait été certainement pas le bon moment.
06:11Peut-être que techniquement, on n'était pas tout à fait au point.
06:15Il y a un certain nombre de choses qui font que j'étais convaincu à Anneville
06:19et à la sortie de la démonstration, de nos démonstrations respectives,
06:22que c'était vraiment le bon moment que tout ça se fasse
06:24et qu'on avait délivré quelque chose de très propre
06:30parce que CML a su aussi se mettre, entre guillemets, à notre service
06:36pour pondre quelque chose de tout à fait performant, en fait.
06:42Et voilà, le sentiment, c'était celui-là.
06:44C'était de dire, OK, c'était vraiment le bon moment pour que tout ça se fasse.
06:48Extra.
06:49Et alors de le faire, j'imagine, devant des personnes qui comptent pour toi dans le public,
06:54je pense à ton papa, je pense à Victor Martin, ce qui était présent aussi.
06:57Il y a pas mal de sens à faire ça dans ces conditions-là, j'imagine.
07:02Oui, c'est clair que c'est un travail de longue date avec de nombreuses personnes
07:06qui ont concouru à ce qu'on arrive à faire maintenant.
07:10Nous, avec Thomas, ce jour-là, on était un peu les derniers maillons de la chaîne
07:14et les personnes mises en lumière quelque part.
07:17Mais on sait très bien, l'un comme l'autre, que c'est un travail très collectif
07:20et qu'on a beaucoup poussé avec les opportunités,
07:24la disponibilité de chacun pour arriver là.
07:28Et donc, oui, c'était un moment fort d'être, évidemment, dans notre sport,
07:34avec des gens natifs, on va dire, d'être du monde du kart,
07:40la fédération de sport auto, qui est la fédération native du karting.
07:44On se sentait vraiment pleinement dans notre milieu.
07:47Et clairement, oui, c'était un bon sentiment.
07:53Et reconnu par les participants que tu connais, j'imagine.
07:56Tout à fait.
07:57Anne-Marie, qu'est-ce que tu peux nous dire, toi, sur ce moment en particulier ?
08:01Parce que tu as vécu tout ça aussi en coulisses depuis un moment via l'association.
08:08Qu'est-ce que ça fait de voir cette consécration-là, ce jour-là ?
08:12De voir les gens qui en parlent un petit peu, quand même ?
08:16Est-ce que ça a fait pas mal de bruit quand c'est arrivé ?
08:18Oui.
08:19Alors, en fait, je les ai vus rouler, Thomas, Martin et d'autres, bien avant cela.
08:27Et c'est vrai qu'à Anneville, j'ai eu la larme à l'œil.
08:30Je l'avoue.
08:31Je l'avoue, alors que ce n'était pas une découverte pour moi.
08:35Mais le faire et le réussir, le faire parfaitement devant tant de publics et de gens, finalement,
08:44qui se sont intéressés à ce qui se passait, oui, c'était très émouvant.
08:49Bertrand, on se doute que c'est quelque chose que vous avez vécu de très près aussi.
08:55Alors, on a envie de comprendre comment est-ce qu'on rejoint un projet comme celui-là ?
09:00Comment est-ce qu'on se met à la disposition de la performance à travers quelque chose
09:04qui n'a jamais été réalisé techniquement ?
09:07Comment est-ce que votre rôle est apparu là-dedans ?
09:11Alors, moi, je vais rester très humble.
09:13Pour CML, c'est une histoire d'homme, en fait, cette affaire-là.
09:16Ça a commencé avec mon prédécesseur, c'est-à-dire l'ancien directeur,
09:20le précédent directeur de l'entreprise, qui a rencontré Martin.
09:26Et le coup, on est passé pour les deux.
09:29D'accord.
09:30Voilà.
09:31Alors, vous dites, on savait qu'on pouvait le faire.
09:34Pas vraiment, en fait.
09:36Après, juste que je rajouterais, c'est que cette histoire, dans l'histoire-homme,
09:41c'est le développeur, parce qu'il a fini une formation.
09:45Mais donc, Alain Brasse, il y a fait ce développement de Athènes.
09:50Et il est montré dans le projet aussi, je pense, grâce à Martin ou à Paul.
09:56Et moi, c'est pareil.
09:59Quand j'ai repris l'entreprise, j'ai rencontré Martin.
10:03Et quand vous rencontrez les marins, les marins ou les marins du monde,
10:07vous avez envie de travailler avec lui et de réaliser.
10:11On sent bien l'importance qu'il y a eu derrière vraiment le relationnel entre vous,
10:17la synergie qu'il y a pu y avoir dans tout ça.
10:21Je crois que c'est une première fois vraiment quelque chose qui n'a jamais été vu,
10:25mais qui a été pressenti avant.
10:27Martin, à partir de quel moment est-ce que tu as vu ce rêve un peu se dessiner pour toi ?
10:34Se dire, je veux être autonome au volant de mon kart.
10:37En fait, la volonté, elle est lointaine.
10:40Quand on a fondé l'association, il y a eu à peine une dizaine de personnes.
10:45Donc, je pense qu'on était tous avec la même volonté, la même envie d'être complètement autonome
10:50au volant, au guidon d'une machine sportive.
10:53En tout cas, il y a eu un premier instant.
10:57Il y a peut-être 4-5 ans, honnêtement, je n'ai plus vraiment les dates en tête,
11:03mais en tout cas, on faisait des journées de test, évidemment, du prototype.
11:09Et j'avais pu enchaîner des tours sur un circuit cross en quad,
11:14où je me sentais pleinement autonome et je pouvais vraiment rouler assez fort.
11:19Je m'étais dit, là, on est vraiment à quelque chose quand même.
11:23Il y a eu vraiment cet instant-là où c'est la première fois où je me suis dit,
11:26en fait, on a toujours eu des idées, mais avant qu'on se dise,
11:31oui, OK, ce sont des bonnes idées et OK, elles sont réalisables réellement,
11:35évidemment, des fois, on doute.
11:37Là, il y avait un vrai truc.
11:38Tu sentais instinctivement que c'était jouable.
11:41C'était au-delà du quart de bi-place ou ce dont tu nous parlais hors plateau,
11:46où on était vraiment à se parler de baptême en Formule 1
11:51ou les choses où tu es passager.
11:52Là, tu sentais vraiment autre chose.
11:54Oui, clairement, le fait d'être pleinement acteur sur sa machine,
11:59ça n'a rien à voir.
12:01Et en fait, pleinement acteur et en étant seul,
12:03c'est-à-dire que le côté monoplace du karting
12:07ou le côté seul sur un quad ou seul sur une autre machine,
12:11en tout cas, c'est un sentiment qui est fort
12:15et qui est important pour nous en tant que déficient visuel
12:18de faire comme ce que fait n'importe qui en fait
12:22et se dire aussi qu'on est quand même sur des sports un petit peu extrêmes,
12:28en tout cas à risque et de se dire OK, si je me plante,
12:31c'est de ma faute, c'est mon problème, c'est moi qui ai fait une erreur en fait.
12:34Et ça, c'est un sentiment un peu grisant.
12:36Tu es responsable de la réussite et de l'échec
12:39et tu ne peux que te devoir effectivement ce que tu fais.
12:42Enfin, te le devoir à toi et à la préparation du circuit,
12:45de la connaissance, la reconnaissance du circuit.
12:47Anne-Marie, je crois que tu as avec toi un petit plan,
12:52quelque chose justement qui permet pour celles et ceux qui nous regardent,
12:57imaginez-vous ne pas voir et conduire.
12:59Alors, c'est bien beau effectivement d'avoir un super appareil
13:02qui nous guide sur place, toujours est-il que d'avoir à l'esprit
13:05le circuit sur lequel on va se déplacer,
13:08ça reste quand même un préalable hyper important, j'imagine.
13:11Donc, qu'est-ce que tu peux nous dire sur la manière
13:14de découvrir un circuit, Anne-Marie ?
13:17Alors, en fait, je prépare à partir d'une photo ou d'un dessin,
13:20une photo aérienne du circuit.
13:23Je dessine les contours pour enlever tout ce qui pourrait gêner
13:28parce qu'en fait, ce qui nous intéresse, c'est la piste.
13:30C'est le tracé, oui.
13:30Voilà, le tracé.
13:32De la piste en lui-même.
13:33Ensuite, grâce à un logiciel, je transforme ce que j'ai fait en point.
13:38Oui.
13:39Et ensuite, je l'imprime grâce à une imprimante en point, par point, en relief.
13:47Et donc, voilà ce que ça donne, donc le circuit en relief.
13:51Et donc, un non-voyant peut reconnaître le circuit
13:54avant même d'y avoir mis les pieds.
13:57Voilà, ce qui est intéressant puisqu'il le mémorise déjà
14:00avant même d'avoir roulé.
14:02On peut avoir le retour de Martin, justement, là-dessus.
14:05Est-ce que c'est facile ?
14:05Est-ce que...
14:06Enfin, efficace, j'imagine que oui.
14:08Mais est-ce que c'est facile de t'imaginer le circuit
14:10juste en le touchant comme ça ?
14:12C'est un préalable nécessaire.
14:14Oui.
14:14C'est obligatoire, en fait, d'une fois...
14:18Enfin, en tout cas, pour déjà initier un petit peu de performance,
14:21en tout cas, c'est nécessaire de vraiment se représenter,
14:25schématiser, mentaliser, comme pourrait le faire un pilote voyant,
14:29le circuit, l'incidence de chaque virage, la longueur des lignes droites.
14:35C'est vraiment nécessaire, en fait, d'avoir ce schéma-là.
14:40Et est-ce que c'est facile ?
14:42Oui, je pense que c'est la partie, on va dire, accessible à tous.
14:47Oui.
14:47C'est une première approche, en fait, de ce qu'on va rencontrer
14:53en mettant nos fesses dans le baquet de karting.
14:56Donc, c'est nécessaire et je pense que c'est assez facile.
15:02Tu as l'angle des virages, tu as les zones de freinage,
15:04pour ceux qui, justement, regardaient le plan.
15:08Il y a les zones d'entrée de virage, de sortie de virage.
15:11Il y a pas mal de choses qui sont représentées.
15:13C'est assez sympa.
15:13Mais une fois qu'on a les fesses dans le baquet, comme nous dit Martin,
15:17entre en jeu la super-machinerie qui a été inventée,
15:21qui est mise à dispo.
15:23Peut-être que Bertrand peut nous en dire un peu plus, du coup,
15:25sur le principe de fonctionnement de cet appareillage.
15:30Comment est-ce que ça fonctionne ?
15:31À quoi est-ce qu'il sert ?
15:33À part d'un signal de localisation qu'on retrouve,
15:37il y a un GPS bien amélioré par rapport à ce qu'on trouve
15:40dans les voitures au gros public,
15:42c'est-à-dire qu'on vient mesurer une position
15:45à quelques-unes de centimètres,
15:47et ensuite, cette position, elle est traitée en temps réel par une électronique.
15:52Alors, ça commence par l'enregistrement du circuit.
15:55On prend des milliers de points pour enregistrer le circuit.
16:00Et ensuite, lorsque Martin roule,
16:03l'électronique en temps réel vient faire l'acquisition de la position de Martin
16:08et comparer cette position par rapport à la référence qu'on enregistrait.
16:14Et ensuite, l'information, elle est audio et elle vient lui remonter en stéréo
16:19la position du plat dans son casque.
16:22Extra ! Et donc, Martin, toi, une fois en piste,
16:25tu superposes la carte, entre guillemets,
16:29GPS, j'allais dire, mais que tu as repérée en amont sur le plan en relief
16:33aux informations qui te sont données sur ta position en direct avec la machinerie ?
16:38Oui, c'est ça.
16:39En fait, clairement, on mentalise complètement la piste.
16:42On sait vraiment à chaque fois à quoi s'attendre dans les secondes qui suivent.
16:47Et le système nous permet de savoir toujours en temps réel
16:50où on se trouve sur la piste, à la fois latéralement et longitudinalement.
16:57Bravo !
16:59Et voilà, en fait, l'idée, c'est avec tous ces signaux
17:03de prendre les meilleures décisions possibles
17:05et d'être pleinement, encore une fois, le sens de l'autonomie,
17:08pleinement décisionnaire de ces trajectoires.
17:10Et en fait, quelque part, ce n'est pas du guidage,
17:14c'est juste de l'information de position.
17:16C'est un peu comme une voiture fantôme, quelque part, sur un jeu de...
17:21Tu suis une trajectoire que quelqu'un a déposée en amont ?
17:24Oui, sauf que là, l'idée, c'est pas tant de suivre la trajectoire
17:30parce qu'il s'agit de la trajectoire centrale.
17:33D'accord.
17:33Et finalement, ce n'est pas la trajectoire idéale.
17:36Donc après, c'est justement au pilote d'aller chercher
17:39la trajectoire idéale pour être le plus performant possible
17:42et de ne pas forcément suivre...
17:46C'est juste de se positionner par rapport à la cartographie.
17:48Et ouais, en plus, tu roules.
17:50Il paraît que sur les images, là, tu ne fais pas semblant.
17:52Il y a un sacré entraînement derrière, j'imagine, pour te fier entièrement à tout ça.
17:59Ouais, on est... Thomas, comme moi, ces derniers temps, forcément, on a roulé pour les tests
18:05et donc ça amène à s'entraîner.
18:07Mais c'est sûr que ça demande, on va dire, une certaine aptitude à développer
18:12qui n'est certainement pas évidente.
18:14Mais voilà, si on arrive à le faire, c'est que c'est faisable.
18:20Combien de temps il a fallu pour concevoir quelque chose
18:22qui soit pleinement opérationnel, pleinement au point,
18:27si tant est que la version que vous avez aujourd'hui soit considérée comme pleinement au point ?
18:31Au-delà du temps de développement, il y a un sujet qui est clair aussi,
18:35c'est que l'argent, c'est le nerf de la guerre.
18:38Aujourd'hui, c'est un développement qui coûte de l'argent
18:40et si Emel en prend toujours une partie à leur charge du développement.
18:45Donc, en fait, c'est un certain temps qui est incompressible
18:50avec le modèle, quelque part, économique que l'on a choisi.
18:55On est une association 1901, on n'a pas de salariés,
18:59on travaille avec une entreprise qui fait tout ce qu'elle peut,
19:03mais ça reste une entreprise.
19:05Donc, voilà, le modèle économique que l'on a choisi,
19:09il est tel que forcément, ça peut prendre du temps,
19:11mais ça nous permet d'être, on va dire, d'être libres
19:16et surtout d'avoir une approche où on essaye de donner le meilleur de nous-mêmes
19:20pour que ce soit au mieux accessible au plus grand nombre
19:25et dans des, entre guillemets, dans des coûts qui restent accessibles.
19:31Aujourd'hui, si demain, on disait, OK, on a fait quelque chose,
19:34par contre, pour faire un tour de karting, il faut lâcher 50 000 euros,
19:36en fait, on aura fait notre truc et ça ne servira à personne.
19:40Donc, voilà, le modèle fait que c'est sûr que ça a pris du temps
19:44et techniquement aussi, c'est clair que ça prend du temps
19:46de valider ou invalider les développements.
19:50S'il fallait mettre un prix sur le dispositif en lui-même,
19:53c'est un peu artificiel de vendre comme ça,
19:54mais ça serait de quel ordre ?
19:56En fait, c'est difficile.
19:57J'ai donné une très grosse fourchette,
19:58mais qui correspond un petit peu à l'ensemble du package.
20:02globalement, ça tourne entre 5 et 10 000 euros, je pense.
20:06En sachant que 5 000, je pense qu'on ne fait pas le tour,
20:0810 000, on doit largement faire le tour.
20:10Mais voilà, il y a forcément d'autres matériels
20:12qui entourent tout ça pour que tout fonctionne ensemble.
20:17Oui.
20:17Je crois qu'il y a eu un très, très beau moment,
20:21justement, une belle prise de parole
20:24du directeur technique national
20:25pendant l'événement dont on a parlé à Anneville.
20:29Je crois qu'on a un petit extrait, j'aimerais qu'on l'écoute.
20:32En fait, ça démarre d'une rencontre,
20:35d'un rendez-vous chez le ministre
20:37qui avait entendu parler que des non-voyants
20:40essayaient de pratiquer le CARP,
20:42mais avaient beaucoup de freins,
20:43notamment la problématique de licence, d'assurance, etc.
20:47Il m'a demandé de rentrer en contact avec Martin,
20:50ce que j'ai fait rapidement.
20:51Et puis, le courant est très bien passé rapidement.
20:55Ça m'a donné beaucoup d'énergie pour trouver des solutions.
20:58Et donc, avec la fédération, le staff médical,
21:02le staff technique,
21:04on a essayé d'amener des solutions
21:05pour pouvoir au moins leur remettre une licence restrictive
21:08qui leur permettra dans un premier temps
21:10de pratiquer le CARP de loisirs.
21:13Et après, l'objectif, c'est rapidement
21:15de passer éventuellement à une pratique compétitive.
21:19C'est très, très beau ce qu'il dit.
21:20On sent qu'il est hyper motivé.
21:21On le voit, il vous a...
21:23Vous avez convaincu quelqu'un, je crois,
21:25par le chemin que vous avez parcouru.
21:27C'est assez chouette.
21:28Il nous parle de licence restrictive, notamment.
21:31De quoi est-ce qu'il est question ?
21:33En fait, aujourd'hui, la problématique de licence,
21:37c'est d'encadrer la prise de licence.
21:40Donc, dans notre cas, en tant que déficient visuel,
21:43OK, l'idée, c'est que la Fédération française de sport auto
21:47nous permet de prendre une licence sous certaines restrictions
21:50ou en tout cas sous un certain cadre,
21:53c'est-à-dire d'utiliser le système qui va bien permettre
21:58aux déficients visuels de rouler
21:59et en ayant au préalable effectué des tests ORL
22:05de la même manière qu'on pourrait faire des tests visuels
22:08si on prenait une licence classique.
22:10Donc, il y a une vraie prise en compte, c'est assez fou.
22:14C'est assez incroyable à l'imaginer.
22:15C'est beau d'avoir fait ce chemin-là
22:17et d'avoir rejoint l'initiative.
22:20Alors, Anne-Marie, j'ai envie de te demander
22:21comment, justement, est-ce que tu as rejoint cette aventure,
22:24toi qui n'est pas nécessairement du sport mécanique à la base.
22:28On peut revenir peut-être sur votre rencontre avec Martin.
22:31Comment est-ce que ça s'est fait ?
22:32Bien sûr.
22:32Alors, je précise quand même que j'aime les sports mécaniques.
22:35Ok, ok, ok.
22:36Autant pour moi.
22:39Je suis la Formule 1, entre autres.
22:43Voilà, assidûment.
22:44Tous les 300 en commun autour de la salle.
22:46MotoGP assidûment aussi.
22:47Enfin bref.
22:49Donc, en fait, j'étais, en 2008,
22:52j'étais arbitre de football valide.
22:57Et la Coupe de France de C6 Foot, en 2008,
23:00a eu lieu dans mon département, qui est les Yvelines.
23:03La commission de C6 Foot a demandé à mon district de football
23:07s'ils pouvaient mettre à disposition des arbitres
23:10qui seraient intéressés pour compléter l'équipe d'arbitres existante.
23:15Donc, ils ont en priorité demandé aux arbitres
23:17qui arbitraient également du futsal,
23:19et c'était mon cas, s'ils étaient intéressés.
23:22Donc, bien évidemment, j'ai dit oui tout de suite.
23:26J'ai été sollicité à la fin de ce week-end
23:29où le responsable de l'arbitrage C6 Foot m'a dit
23:33que j'étais bien passée auprès des joueurs, des coachs,
23:37et il voulait savoir si ça m'intéressait
23:39de continuer dans cette aventure du C6 Foot.
23:42Donc, c'était en 2008, on est en 2025.
23:45J'y suis toujours.
23:46Et donc, j'ai rencontré des joueurs de C6 Foot,
23:51donc entre autres Martin, Hakim, Gaël, Guillaume,
23:56qui sont tous les quatre qui font partie des personnes
24:02qui ont créé l'association en 2011.
24:06Il y en a un qui ne joue plus au C6 Foot,
24:09mais les trois autres sont en équipe de France.
24:11Et donc, quelques années plus tard,
24:16en étant toujours en contact avec eux,
24:18puisque je les voyais sur le C6 Foot,
24:21quelques années plus tard,
24:22j'en avais bien évidemment entendu parler de cette association.
24:27Ils m'ont demandé si je voulais bien rentrer dans l'assaut
24:31et ce que j'ai fait.
24:32Martin, pour revenir sur...
24:35Bon, accessoirement, en 2024,
24:37je crois que vous avez un petit peu fait trembler
24:39toute la France sur ces fondations autour du C6 Foot.
24:43C'était assez extra, vraiment.
24:46On en a beaucoup parlé, ça a fait énormément de bruit
24:48et on a été jusqu'à ce que mes chauffeurs de taxi
24:52ou quoi puissent m'en parler.
24:54Je trouvais que c'était vraiment un beau marqueur
24:55de tout ce que ça avait pu bouger chez les gens.
25:00Est-ce que tu as le sentiment, très sincèrement,
25:02que ça a pu aider aussi à la concrétisation de ce projet,
25:06d'avoir cette visibilité-là à ce moment-là ?
25:08Ou pas du tout ?
25:09Ça pourrait être pas du tout.
25:10Si, ça a aidé en termes de rencontres.
25:15Oui, franchement, ça a aidé en termes de rencontres.
25:18Ça m'a permis en tout cas d'être crédible peut-être
25:21aux yeux des gens aussi.
25:23Christophe Lollier notamment, que tu n'avais pas rencontré ?
25:25Oui, tout à fait, Christophe Lollier.
25:26Et auparavant, Gilles Laverrouze,
25:28qui était ministre des Sports à la sortie des Jeux Paralympiques,
25:32enfin presque à la sortie.
25:34Et voilà, en fait, ce sont ces personnes-là
25:36qui ont tout de suite été à l'écoute
25:40de ce que je leur disais,
25:41des problématiques que l'on rencontrait.
25:44Et peut-être, sûrement, que notre titre à Paris
25:49rendait en tout cas mon discours plus crédible.
25:54Peut-être surtout sur ce devoir d'autonomie,
25:57encore une fois, au-delà de faire trembler
26:00la France entière sur notre médaille à Paris.
26:06En fait, on a montré avec le C6 Foot
26:08que l'autonomie, ce n'était pas un vain mot.
26:12C'est un marqueur fort.
26:15Et que quand on respecte ce mot-là,
26:18cette démarche-là,
26:19l'ensemble de la population y trouve son compte.
26:23Et voilà, je pense que mon discours
26:25concernant le karting et l'association
26:30et les sports mécaniques
26:31allait complètement dans ce sens-là.
26:33et je pense qu'ils étaient peut-être
26:36plus à l'écoute après les Jeux de Paris
26:38que ça ne leur était quelques mois
26:41ou années auparavant.
26:42Oui, on voit bien que Christophe nous parlait
26:44notamment de compétition, peut-être,
26:47ou de plusieurs choses.
26:48On voit bien qu'ils ont accroché fort au projet
26:51et qu'ils pensent fort à l'avenir.
26:52À quel point est-ce que c'est imaginable ?
26:55Parce qu'on a envie maintenant
26:56que ça aille encore plus loin.
26:58On a envie de voir la suite.
27:00En fait, il y a plein de choses imaginables.
27:01Il y a plein de choses qui, j'espère,
27:04je pense, vont se faire.
27:06Il s'agit, comme on le dit avec Christophe,
27:09de ne pas, entre guillemets,
27:11griller les étapes.
27:13Je pense qu'aujourd'hui,
27:14charge à nous tous
27:15de faire en sorte
27:17qu'il y ait le plus possible
27:20de déficients visuels
27:21qui puissent rouler
27:22dans les meilleures conditions possibles.
27:26C'est très important.
27:28C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas
27:29de mettre, entre guillemets,
27:31tout le monde et n'importe qui au volant
27:33et de se mettre soit en danger,
27:34soit sans prendre aucun plaisir.
27:37Voilà, le ticket d'entrée est important.
27:40Il y a vraiment des aptitudes à développer.
27:42Donc, charge à nous
27:43de mettre tout en place
27:44pour que ce projet
27:46puisse aboutir
27:48de la meilleure manière que ce soit
27:50et qu'on tende rapidement
27:52vers ce que dit Christophe.
27:54Là où je rejoins,
27:55c'est sur l'aspect compétitif.
27:57parce que ce reste du sport
28:00et la performance,
28:02c'est souvent ce qui dirige
28:03un petit peu les envies.
28:05Donc, dirigeons-nous vers ça
28:08sans griller d'étape
28:09et je pense qu'on peut tout imaginer,
28:11effectivement.
28:13Justement, pour qu'il y ait
28:14un sommet course à la pyramide,
28:16il faut qu'il y ait une base pratiquant.
28:18Comment est-ce qu'on peut s'imaginer
28:19qu'on va encourager les jeunes
28:21à pratiquer ?
28:22Comment est-ce que vous voyez
28:24peut-être tous les deux
28:25l'avenir des initiations,
28:29des découvertes
28:31autour de la discipline ?
28:33Honnêtement, c'est un gros travail.
28:34Aujourd'hui, je pense qu'on n'est pas capable
28:35de sortir un process
28:37tout à fait établi.
28:39C'est vraiment, en tout cas,
28:40un chantier sur lequel
28:41on est pleinement concentré
28:42et sur lequel on ne veut pas
28:44se tromper non plus.
28:45Comme je disais,
28:46c'est important
28:47de mettre les curseurs
28:50où il faut
28:51et qu'on construise
28:54cette base de pratiquants
28:55de manière solide
28:57plus que d'imaginer
28:58de l'avoir très large
28:59et qu'elle ne se pérennise pas.
29:03L'idée, c'est vraiment
29:04d'établir le meilleur process possible
29:07pour amener les jeunes,
29:10les moins jeunes
29:11à découvrir et à pratiquer
29:13de manière régulière.
29:14Et c'est aussi là-dessus
29:17qu'on espère
29:18que la FFSA
29:19va continuer à s'investir
29:21à nos côtés
29:22pour qu'on construise ensemble
29:24finalement la suite.
29:26Mais je n'en ai aucun doute.
29:28Extra !
29:29Écoutez, il me reste
29:30à vous remercier
29:31tous les trois
29:32très sincèrement.
29:33Merci beaucoup, Bertrand,
29:34pour votre présence également.
29:36C'est vrai que d'avoir
29:37une entreprise
29:37qui a cette possibilité
29:40de se mettre à disposition
29:41en termes de moyens,
29:42en termes de temps,
29:43en termes d'humains,
29:44on sent bien
29:45toute l'importance
29:46que ça a
29:46et on vous encourage,
29:48vous toutes et tous
29:49qui nous regardez
29:49à aller admirer
29:52un petit peu
29:52les belles images
29:53de tout ce qui a été fait
29:54des roulages,
29:55notamment à Anneville
29:56en août dernier.
29:58Ça a été assez impressionnant.
29:59Il y a eu une belle communication
30:00autour de tout ça.
30:02Et je vous remercie
30:03encore une fois
30:04tous les trois
30:04pour ce très chouette moment.
30:07Ça donne très envie
30:08et je pense que je vais
30:08vous recontacter
30:09très prochainement.
30:10Je vous balance ça comme ça.
30:11C'est dit, c'est tout.
30:13Merci à toutes les équipes
30:15qui nous ont permis
30:16de réaliser cette émission.
30:18Enrégie, bien sûr,
30:18la réalisation,
30:19l'ingénieur du son,
30:20bien sûr,
30:21la maquilleuse.
30:22Et merci à vous,
30:23toutes et tous,
30:23qui nous regardez
30:24semaine après semaine
30:25sur Sport en France.
30:27Je vous dis à très bientôt
30:28d'ici quelques jours
30:28pour un nouveau numéro
30:29de A vos marques.
30:31À bientôt.
30:31Salut!
30:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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