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  • il y a 15 heures

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00:008 163 mètres, c'est l'altitude atteint par le Moselland Lilian Chug il y a quelques jours.
00:05Il est de retour à la maison pour nous raconter son aventure. Bonsoir.
00:09Bonsoir.
00:10Alors, est-ce que vous pouvez nous raconter le moment exact où vous avez atteint le sommet,
00:14ce sommet au Népal ? Qu'est-ce que vous avez ressenti ?
00:18On a atteint le sommet à 5h50 du matin,
00:22donc malgré la fatigue et tout ce qu'on a pu avoir physiquement,
00:26c'est un moment assez unique. Pendant, je dirais, une vingtaine de secondes,
00:30on observe tout le paysage, on n'y croit pas vraiment.
00:34Et après, on se reconcentre rapidement dans ce qu'on a à faire,
00:37prendre des photos rapidement et après sur la descente parce que c'est là que les accidents arrivent.
00:41Alors pourquoi ce sommet en particulier, le Manaslu ? Qu'est-ce qui vous a motivé à ce défi extrême ?
00:47Le Manaslu, c'est parce qu'il y a 14 000 dans le monde.
00:51Le Manaslu, il fait plus que 8 000, il fait 8 163 comme vous l'avez dit.
00:54Donc c'est un peu plus que les 8 000 tout pile comme certains y font.
00:59Et le sommet était assez aérien.
01:02En fait, il y a beaucoup de vide et c'était assez intéressant et assez joli.
01:05Et ce n'est pas votre premier essai, si on peut le dire comme ça ?
01:08Vous avez de l'expérience dans ce domaine ?
01:10Vous avez déjà gravi d'autres sommets ?
01:12Oui, c'était mon premier 8 000.
01:15Par contre, j'avais déjà fait d'autres sommets en alpinisme dans les Alpes,
01:19beaucoup de 4 000 de technique.
01:22Et j'avais déjà été au Népal faire 2 6 000 l'année dernière dans la région de l'Everest.
01:27Alors je ne sais pas si on peut le voir, mais en l'honneur de Marie et Mathias,
01:32vous avez montré une photo du sommet.
01:35Pourquoi ce geste symbolique ?
01:38En fait, j'ai connu le papa de Mathias.
01:41C'était mon prof au lycée.
01:42C'était mon prof de physique.
01:44Donc c'est là que j'ai appris leur histoire et tout.
01:46Et ça m'a vachement touché.
01:48Et j'en ai parlé avec eux et je trouvais ça beau de leur rendre hommage
01:51en apportant leur photo en haut d'un des plus hauts sommets du monde
01:54pour leur rendre hommage en fait.
01:56Et ce drapeau-là est resté en haut en fait.
01:59D'accord, donc là il y est toujours.
02:00Oui, il y est toujours.
02:02Le geste était symbolique et on a décidé avec leurs parents
02:05justement de laisser en haut pour la symbolique en fait.
02:08Alors même si vous avez de l'expérience,
02:09comment vous vous êtes préparé physiquement, mentalement
02:12pour supporter le manque d'oxygène, les conditions climatiques ?
02:17Niveau mental en fait, j'ai utilisé,
02:20j'ai pas mal utilisé mon expérience que j'avais de la natation de haut niveau.
02:23Donc pour gérer le stress, l'appréhension.
02:26Après il y a ce monde un peu de mort auquel on est confronté sur les 8000.
02:32Ça grâce à mon travail, j'arrive à appréhender un peu ce domaine et à mettre de côté.
02:37Et niveau physique en fait, un 8000 c'est complètement différent
02:40à préparer d'un 4000 ou d'un 6000.
02:43C'est beaucoup de cardio, de renforcement musculaire,
02:49de préparation sous tente en hypoxie.
02:51J'avais ça pendant un mois et demi à la maison.
02:54Donc je dormais sous tente en fait et ça simulait une altitude de 4000-6000 mètres.
02:59Ça prend combien de temps concrètement pour faire un projet comme celui-là
03:01du jour numéro 1 où vous commencez à vous préparer jusqu'à l'ascension du sommet ?
03:07Moi ça m'a pris à peu près deux ans entre le moment où j'ai décidé
03:10que je voulais monter ce sommet-là et toute la préparation physique
03:14qui a découlé derrière, plus la recherche de sponsors,
03:18de buts vraiment à atteindre et tout ça.
03:20Ça a pris deux ans.
03:22Deux ans.
03:22Et quels sont les risques alors au moment venu,
03:24les blessures, la fatigue, l'altitude, le manque d'oxygène ?
03:28Quels sont les risques que vous en courez ?
03:30Bah tout ça.
03:31Il y a le risque, le plus grand risque bien sûr,
03:34c'est malheureusement la mort.
03:36Entre le mal aigu des montagnes, les chutes,
03:40tout ce qui est avalanche, risques qu'on ne peut pas contrôler
03:42comme les serraques et tout ça.
03:44Il y a les risques de tomber malade
03:46qui peuvent arrêter l'expédition à tout moment,
03:48les blessures physiques.
03:50Même mentalement, en fait, si on n'est pas prêt
03:52à s'engager totalement dans un 8000,
03:56on ne va pas réussir à aller au bout.
03:57J'en ai vu pas mal sur la montagne arrêter avant.
04:00Alors il me semble que vous êtes l'un des plus jeunes Français
04:02à avoir atteint ce sommet.
04:05Qu'est-ce que vous retirez de cette expérience ?
04:07Est-ce que vous avez conscience aussi de l'exploit
04:08que vous avez accompli ?
04:10Ouais, alors je suis le troisième plus jeune Français
04:12à atteindre le Manaslu.
04:14Pour l'instant, je ne réalise pas trop encore.
04:17Je suis rentré il n'y a pas si longtemps que ça.
04:18Donc je pense que c'est encore un peu flou dans ma tête.
04:20Je commence à doucement réaliser
04:22en re-rencontrant des gens de la famille,
04:24des gens à droite, à gauche qui m'ont reconnu.
04:26Mais ouais, ça commence à...
04:28Ça a changé quelque chose en vous ?
04:30Ou pas cette ascension ?
04:32Actuellement, je ne le sais pas trop encore.
04:34Sur le long terme, on...
04:35Oui, de toute façon, chaque fois qu'on va au Népal
04:37faire une expédition, moi, ce que je dis,
04:39c'est qu'on revient changer dans le sens où
04:41ça nous rappelle un peu les bases de la vie.
04:45On revoit un pays qui n'est pas forcément hyper développé.
04:48On vit dans des conditions qui ne sont pas faciles
04:51pendant, bah là, un mois.
04:53Ça nous remet un peu les idées claires dans la tête.
04:56Quand il y a un truc qui ne va pas,
04:57on se dit, là-bas, c'était encore pire.
05:00Donc ça nous remet dans le droit chemin.
05:03Vous avez conscience aussi que vous pouvez être
05:04un exemple maintenant pour les jeunes.
05:07Et quel message, justement,
05:08vous voulez peut-être transmettre aux jeunes générations
05:10l'envie d'oser, de sortir de sa zone de confort ?
05:14Oui, c'est ça.
05:16J'ai envie de dire aux jeunes générations,
05:17je suis jeune encore, mais...
05:1923 ans.
05:20Oui, c'est ça.
05:21Mais s'ils ont un rêve, en fait,
05:24de se donner les moyens d'y arriver,
05:25c'est surtout ça.
05:27Par les temps qui courtent,
05:28des fois, c'est compliqué d'essayer de trouver
05:30du soutien ou des financements.
05:33Mais tout est possible
05:35et on peut réaliser son projet,
05:36même si c'est un projet un peu fou, quoi.
05:39Un projet fou et solidaire,
05:40puisque vous l'avez fait aussi pour une association
05:43concernant les sapeurs-pompiers.
05:44Oui, c'est ça.
05:45C'était un rapport...
05:46Je voulais trouver un rapport aussi avec mon travail.
05:49Et il y avait l'œuvre des Pupilles de France
05:50qui aide les enfants qui ont perdu un parent
05:53dans un accident, en intervention.
05:56Et je voulais aussi les mettre en avant
05:58parce que ce n'est pas forcément connu par tout le monde.
06:00Et c'est un rapport avec mon travail.
06:02C'est vrai qu'on les soutient aussi pas mal
06:03avec des actions chez nous.
06:05Donc c'était important pour moi de les mettre en avant.
06:07Pour conclure, quelle est la suite pour Lilian,
06:09Chug ?
06:10Quels sont les autres projets qui arrivent
06:12s'il y en a déjà en tête ?
06:13Il y a deux, trois trucs qui commencent à venir en tête.
06:16Mais après, là, pour l'instant,
06:17c'est beaucoup de repos.
06:19On va se reconcentrer un peu.
06:20J'ai deux, trois échéances en natation
06:22qui vont revenir,
06:23mais rien d'exceptionnel non plus.
06:26Mais il va y avoir de la montagne, c'est sûr.
06:28Mais d'abord, un peu de plage.
06:30Merci en tout cas, Lilian,
06:31d'avoir partagé avec nous ton ascension.
06:33Et bravo encore pour cet exploit.
06:35Et à bientôt peut-être pour de nouvelles aventures.
06:38Merci.
06:38Merci à vous.
06:39Sous-titrage Société Radio-Canada
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