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  • il y a 2 jours

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đŸ˜č
Amusant
Transcription
00:00Chapitre 8. Le sablier noir. Jour 4, 4 octobre nuit. Ce qui s'écoule n'est pas que du sable.
00:09Une voix glacée chuchota dans l'obscurité. « Maya ! » Elle ouvrit les yeux, mais pas vraiment.
00:16Quelque chose Ă©tait diffĂ©rent. La chambre semblait s'ĂȘtre dissoute autour d'elle, avalĂ©e par une obscuritĂ© vibrante.
00:23Elle flottait. Son corps ne touchait rien, mais elle n'était pas en train de tomber.
00:29Elle dérivait, suspendue dans un vide dense, presque liquide.
00:34Devant elle, une lumiĂšre terne dĂ©voila un objet. Une clepside. Énorme.
00:41Suspendue dans l'air, comme sculptée dans du ver noirci. Son ver n'était pas transparent.
00:46Il pulsait doucement au rythme d'un battement, comme un cƓur endormi.
00:51À l'intĂ©rieur, le sable noir, huileux, s'Ă©coulait lentement, chaque grain tombant avec un tic.
00:59Sourd, suivi d'un souffle, comme une expiration humaine. Puis un autre. Et un autre.
01:06« Elle n'est pas prĂȘte ! » La voix flotta tout prĂšs de son oreille.
01:10Froide, sifflante. « Tu n'aurais pas dû ! »
01:13Maya chercha à bouger. Ses jambes étaient raides. Ses bras, comme engourdis.
01:18« Il est trop tard ! » Les gouttes de sable tombÚrent plus vite. Les souffles devinrent, devinrent, devinrent.
01:26Les gouttes de sable tombĂšrent plus vite. Les souffles devinrent des murmures. Les murmures des voix.
01:33Et les voix décrit. « Il est trop tard ! Elle approche ! Maya ! Tu as ouvert la voie ! »
01:41Le sablier vibrait de plus en plus fort. Le sable noir se mit à déborder. Il sortait du verre, tombait en pluie épaisse, gluante, comme s'il coulait hors du temps.
01:52Elle baissa les yeux. Ses pieds étaient recouverts. Le sable remontait, s'affiltrant jusqu'à ses genoux. Il était froid, mais il vivait, serpentait contre sa peau comme s'il cherchait à entrer.
02:05Elle voulut fuir, courir, mais le vide la retient. Chaque mouvement semblait ralentir, comme dans une eau trop lourde. Et lĂ , dans le verre du sablier, un reflet apparut, un visage.
02:18« Elias ! » Ses yeux étaient blancs, sa peau cendrée. Il ne parlait pas, mais ses lÚvres bougeaient. « Elle approche ! »
02:27Maya hurla, mais aucun son ne sortit. Elle sentit le sable toucher sa gorge. Il s'insuniait partout. Il voulait quelque chose. Un battement, puis un autre.
02:38Ce n'était plus la clé de cidre. C'était la maison. Elle battait, elle aussi. Et juste avant que tout ne disparaisse, elle vit, tout en haut,
02:46Au sommet du sablier, une silhouette immense, floue et deux yeux blancs, fixés sur elle. Elle se redressa d'un coup dans son lit, son souffle court, son dos trempé de sueur.
02:59Le silence total. Mais elle savait. Ce n'Ă©tait pas qu'un rĂȘve. Elle tourna la tĂȘte. La clĂ© de cidre sur l'Ă©tagĂšre vibrait doucement.
03:08Son sable noircit trÚs légÚrement, mais c'était réel. Et sur l'oreiller, une plume noire. Fine, légÚrement courbée, elle semblait absorber la lumiÚre autour d'elle.
03:20Elle baissa les yeux. Dans sa main, elle serrait la clé. Fort ! Elle approche !
03:26Cette fois, Maya n'essaya pas de se rendormir. Elle resta assise longtemps, fixant la clé de cidre, guettant les ombres sur les murs.
03:36Quelque chose s'était réveillé et elle avait l'impression que désormais, chaque nuit, elle allait devoir se battre pour ne pas sombrer.
03:43Les deux, les deux, les deux, les deux.
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