00:00Il est 16h49, on va peut-être terminer avec Bruno Le Maire parce qu'il annonce se retirer définitivement de la vie politique, j'ai l'impression, écoutez.
00:10Je me retire. Vous verrez bien que je ne suis qu'un prétexte et que le problème est malheureusement infiniment plus profond.
00:16Mais puisque je suis perçu comme le problème et que la perception ça compte, je vais me retirer totalement.
00:21Si je ne veux pas être ministre, démissionnaire en charge des affaires courantes pendant encore des semaines et des semaines,
00:26plus profondément je ne me sens pas la légitimité de signer en affaires courantes des décrets qui concernent nos militaires, nos armées, la sécurité de nos compatriotes.
00:39Je n'ai pas la légitimité pour ça. J'en ai parlé au président, il a signé le décret et désormais je suis totalement en dehors du gouvernement.
00:46Et puis sur la dette, parce qu'il a quand même une responsabilité, est-ce qu'il l'admet ou pas sur les 1000 milliards de dettes ? Que dit Bruno Le Maire ? Écoutons.
00:53Je réponds d'abord que j'ai ma responsabilité. Et quand vous avez été 7 ans ministre des Finances, vous ne vous défaussez pas de vos responsabilités.
01:02Et croyez-moi, ça reste un déchirement personnel très fort d'avoir dû quitter le ministère des Finances après la dissolution sans avoir laissé la maison en ordre.
01:10Les présidents, ça adore dépenser. Les ministres, ça adore dépenser. Je dépense, donc je suis.
01:18Vous n'avez qu'à voir. Un ministre, dès qu'il arrive, qu'est-ce qu'il veut faire ? Une annonce. Aller à la radio.
01:23J'ai obtenu telle aide. J'ai obtenu tel soutien supplémentaire. J'ai obtenu tel soutien financier pour telle association ou tel hôpital ou telle école ou telle crèche.
01:32Mais c'est très bien. À un moment donné, il faut choisir. Chaque jour, je me suis battu pour faire des économies.
01:37Vous vous êtes battu si on devait donner un exemple ?
01:39Je vous donne l'allège. Vous faites 100 millions d'euros d'économies. Vous êtes tout content.
01:42Ça vous a demandé des semaines de négociations avec un ministre, avec des oppositions.
01:47Vous êtes content. Vous vous êtes levé le matin. J'ai enfin réussi à faire des économies.
01:51On va dans la bonne direction. Vous allumez votre radio.
01:54Et là, on vous apprend que la Première ministre a décidé d'augmenter le point d'indice des fonctionnaires
01:59et que ça coûte 8 milliards d'euros par an.
02:03Donc c'est assez désespérant. Il faut reprendre le travail depuis le début.
02:08Bon, ça, ça s'entend. C'est assez intéressant, là, parce que là, je trouve que...
02:12C'est sa meilleure partie.
02:13Oui, je trouve. Oui, parce que vous avez parfaitement raison, Sarah.
02:15Là, je le trouve sincère.
02:16Mais bien sûr.
02:17Et il dit juste.
02:18Et il dit juste.
02:19Vraiment, c'est sa meilleure partie de l'interview. Il aurait dû faire que ça.
02:21Mais je suis d'accord avec vous.
02:23Parce qu'en fait, ce qu'on demande à un homme politique, c'est d'être au plus près de la réalité.
02:26Donc là, il parle vrai.
02:27Ah, vraiment ?
02:28Il n'est pas sous... Il ne fait pas de com'.
02:31Et c'est ce qu'on attend.
02:33Et il parle vrai parce qu'il n'est plus en fonction.
02:35Donc, c'est ça que j'attends d'un homme politique.
02:40Alors, sans doute, lorsqu'on est en fonction, il y a des codes.
02:44Vous ne pouvez pas taper sur la première ministre, Elisabeth Borne, en l'occurrence, comme il le fait là.
02:47C'est sûr.
02:48Mais oui, bien sûr, on ne peut pas.
02:50Il faut partir.
02:51Mais d'ailleurs, il ne tape pas.
02:52Mais il explique.
02:53Moi, ce qui m'étonne toujours, c'est que ces gens-là ne se parlent pas entre eux.
02:56Enfin, mille milliards, ça fait beaucoup.
02:58Mille milliards, c'est quand même beaucoup.
02:59C'est probablement... L'échelle est quand même très haute.
03:01Son métier, son boulot, si je puis dire, de ministre, était aussi de dire non parfois.
03:05Je pense qu'un prochain ministre du budget, il faudra quand même lui dire qu'une de ses missions, c'est de dégraisser le mammouth.
03:10Et malheureusement, il note une tendance générale qui est la tendance à la dépense.
03:15Et tant qu'on n'aura pas réglé ça, je pense qu'il sera indécent de demander des efforts supplémentaires aux Français.
03:18C'est quand même intéressant d'entendre, parce que ça fait deux fois que j'entends le RN vouloir faire des économies,
03:23alors que la première mesure que vous voulez prendre en arrivant au pouvoir...
03:28Alors, déjà, ça dépend si c'est Jordan Bardella ou Marine Le Pen, parce qu'ils ne disent pas la même chose.
03:31Mais c'est d'abroger... Sur l'abrogation de la réforme des retraites ?
03:33Non, non, sur les économies en général.
03:34Oui, mais sauf que l'abrogation de la réforme des retraites, ça coûterait très cher.
03:38C'est-à-dire qu'on fait de moins en moins d'enfants, on vit de plus en plus longtemps,
03:42mais vous allez nous remettre la retraite à 62 ans.
03:45D'abord, les cases de retraite étaient à l'équilibre il y a deux ans.
03:49Deuxièmement, ça se relancera avec l'économie.
03:51Non, les caisses de retraite n'étaient pas à l'équilibre.
03:53La retraite du privé est à l'équilibre, mais pas la retraite du public.
03:57Ça dépend si on prend...
03:58Ça dépend, ça dépasse.
04:00Un certain nombre de dépenses faites directement par l'État pour certains services publics.
04:03Mais en tout cas, les dépenses par an doivent pouvoir diminuer.
04:07Nous, on s'est fixé une marge à 100 milliards par an.
04:10Donc, c'est global.
04:12Il y a des mesures qui vont coûter, d'autres qui vont rapporter...
04:13Baisser les dépenses, ce n'est pas la même chose que faire des économies.
04:16Ce qui compte, c'est qu'à la fin, en net, entre les surcoûts d'un côté et les économies de l'autre,
04:21il y ait moins de budget.
04:22Il y a 100 milliards à aller chercher.
04:24C'est le contrat que nous mettons en place.
04:25Il y a une info qui est venue à 16h37 et qui est importante.
04:29Le Parti Socialiste se rendra à l'invitation de Sébastien Lecornu mercredi à 10h.
04:34Oui, très bien.
04:34C'est boycotté par le RN, c'est boycotté par Jordan Bardella.
04:39Vous ne croyez pas, depuis hier, Gauthier Lebrecht, un Premier ministre de gauche ?
04:44Avec Emmanuel Macron, moi je peux m'attendre à tout.
04:46Ce que je ne crois pas, c'est que ça tienne.
04:49Emmanuel Macron peut faire cette folie de nommer un Premier ministre de gauche
04:52s'il veut gagner encore un mois, s'il veut supprimer sa réforme des retraites ?
04:55Techniquement, parce que moi ça m'intéresse,
04:57techniquement, par exemple, M. Fort est nommé demain Premier ministre.
05:01Il choisit qui il veut et pourquoi pas des gens du PS,
05:04peut-être des gens d'Europe Ecologie-Les Verts,
05:07pas des gens de la France Insoumise,
05:08sans doute pas des gens de Renaissance,
05:10pas des gens du Modem, nous sommes d'accord,
05:12pas des gens du LR, etc.
05:13Donc vous avez un gouvernement resserré qui n'a aucune majorité.
05:16Avec Marine Tondelier, donc, hein ?
05:18Avec Marine Tondelier.
05:20Les Verts, c'est Sainte-Solines, par exemple.
05:22Ou Sandrine Rousseau.
05:24Ou Sandrine Rousseau.
05:25Donc il y a un gouvernement qui se met en place,
05:27Marine Tondelier, par exemple, est ministre de l'Intérieur, etc.
05:29Bah oui, voilà, puis voyons.
05:30Mais pourquoi pas ?
05:32Oui, elle qui a manifesté aux côtés de ceux qui s'en prennent aux policiers.
05:34Je me pose, je fais une hypothèse.
05:37Ce qui m'intéresse, d'abord, le pouvoir d'un ministre,
05:41sans passer par le Parlement,
05:43sans passer par le Président de la République,
05:44il peut prendre déjà des décisions, ça s'appelle des décrets, j'imagine.
05:48Ou des ordonnances.
05:49Ou des ordonnances.
05:50Qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là ?
05:52Est-ce qu'il peut être censuré en 24 heures ou pas ?
05:55C'est ça ma question.
05:56À partir du moment où nous avons un Premier ministre de gauche
05:59et des Verts au gouvernement,
06:00nous déposerons une censure.
06:02D'accord.
06:02Mais ça, vous la déposez à l'instant.
06:04Oui.
06:04En 48 heures, quand même.
06:05Il faut 48 heures de délègue.
06:07Et donc, en 48 heures, le gouvernement peut tomber.
06:10Oui.
06:10C'est ce que vous me dites.
06:11Vous êtes sûr de ça ?
06:12Oui.
06:12Si d'autres, évidemment, votent votre motion de censure.
06:16Il tombe si la motion est votée.
06:17D'accord.
06:17Vous avez raison de préciser.
06:19En l'espèce, vous vous êtes combien aujourd'hui ?
06:21143.
06:22142.
06:22Il faudrait 289.
06:24Il y a combien de...
06:2550 LR.
06:26Il y a 50 LR.
06:27Donc, on arrive à combien à ce moment-là ?
06:28On arrive à 193.
06:30On arrive à 193.
06:31Est-ce que tout Renaissance votera une motion de censure ?
06:33Je pense qu'il y aurait une division.
06:35Je pense qu'une partie de l'aile droite,
06:37les Gérald Darmanin, les Charles Rodouel...
06:38Alors, je vais poser ma question différemment.
06:40Est-ce qu'une motion de censure serait votée, à votre avis, immédiatement, en 48 heures ?
06:46S'il y avait, par exemple, M. Fort, qui était premier...
06:49Si vous avez les écologistes, etc., oui, je crois que oui.
06:51Je crois qu'il y aurait un sursaut.
06:53Un sursaut pour protéger le pays.
06:54Ce serait grave.
06:55Parce que ces gens-là au pouvoir, on a vu ce que ça donnait en matière d'impôts et d'immigration.
06:58Et s'il n'y avait pas Europe Écologie-Lévers, s'il n'y avait que...
07:02Que le PS, qui a fait 1% à la présidentielle, oui.
07:05Mais, je veux dire, on passe une hypothèse.
07:08Vous avez raison, mais...
07:09Je veux dire, on crée une hypothèse.
07:11Moi, je pense qu'il, manifestement, M. Macron ne va pas dissoudre.
07:15Donc, il y a deux solutions.
07:16Soit les LR rentrent dans le rang, si j'ose dire.
07:18Je serai plus prudent.
07:20Sur le choix de dissoudre, je serai prudent.
07:22Vous pensez qu'il va dissoudre ?
07:24Il peut tout faire.
07:24Je pense qu'il peut dissoudre.
07:26Je pense que c'est la seule solution.
07:27Moi, je pense que c'est inéluctable.
07:29C'est la seule solution.
07:29Non, mais ça, c'est autre chose que ce soit inéluctable.
07:31Mais si ce n'est pas demain, ça sera la semaine prochaine, le mois prochain.
07:35Faisons un peu de psychologie.
07:37Je sais que c'est difficile pour vous.
07:39Dans la tête d'Emmanuel Macron, on commence à le connaître.
07:43Everything is possible, sky is the limit.
07:46Bon, restons francs.
07:47Monsieur Jacobelli, il reste là, monsieur Jacobelli, ou il s'en va ?
07:51Moi, vous me dites.
07:52Alors, on vous dit au revoir.
07:53Je remarque quand même que vous souffrez manifestement d'œil-œil gauche.
07:56Oui, j'ai une conjonctivite.
07:58Merci de le préciser, docteur.
07:58Mais vous allez perdre l'œil, là.
08:00C'est quand même vrai.
08:02Non, franchement.
08:04Monsieur Jacobelli, va bien.
08:06C'est Olivier Guenek.
08:08Il est 16h57.
08:10Notre ami Georges Fenech est là.
08:13Et on le remercie.
08:14Pensif.
08:14Il nous a annoncé tout à l'heure qu'il est un peu dans la position.
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