Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 16 heures
Invité d'une table ronde de l'événement Demain Le Sport ce mardi, le directeur général de l'Insep Fabien Canu a affiché sa volonté d'approfondir les liens entre les athlètes français et les entreprises pour préparer leur après-carrière.

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00On a beaucoup de contact avec cette entreprise.
00:02En fait, ce qui intéresse aujourd'hui, c'est le recrutement,
00:05c'est la personne, le savoir-être, le comportement.
00:08Or, le sportif, c'est vivre en collectivité, généralement.
00:12C'est se battre, c'est être motivé.
00:14Donc, c'est quelqu'un d'assez facile dans un univers du monde du travail.
00:19S'il n'y a pas le savoir académique, quelque part, ce n'est pas très grave.
00:22L'entreprise peut combler ce savoir académique.
00:24Donc, on voit bien que c'est un bon profil, en fait.
00:26Et dans beaucoup de métiers en tension,
00:28on voit bien les entreprises qui s'adressent à nous pour dire
00:31mais, nous, ces profils-là nous intéressent.
00:33Ils ne sont pas formés, c'est pas grave.
00:34On prendra le temps de les former.
00:36Mais il y a du potentiel.
00:37C'est un peu comme une carrière d'athlète de haut niveau.
00:38C'est-à-dire, il y a du potentiel, il faut le temps de la formation.
00:41Donc, après, un des enjeux, c'est de créer cette passerelle
00:45entre le monde du travail et le monde du sport,
00:47ce qui se fait doucement.
00:49Il y a encore des marges de progrès à faire.
00:51On a créé pour ça, d'ailleurs, un centre de formation d'apprentissage,
00:54justement, pour faire en sorte que les sportifs,
00:57de la mesure de leur temps,
00:58parce qu'on connaît les contraintes du sport de niveau,
01:00puissent aussi aller de temps en temps dans le monde de l'entreprise
01:02et avoir déjà un petit peu une image de ce que ça représente.
01:06Donc, c'est là-dessus qu'il faut qu'on évolue
01:08parce qu'il y a vraiment de beaux potentiels à avoir
01:12et il y a des sportifs qui ont des profils de carrière intéressants
01:15dans le monde du travail.
01:17Est-ce que les sportifs comme vous choisissent, par exemple,
01:20après d'être DTN ou d'aller dans une filière sport
01:22ou peuvent s'engager dans un tout autre secteur ?
01:29Est-ce que l'époque a changé ?
01:32Il y a de tout.
01:33Il y a ceux qui souhaitent rester dans leur discipline,
01:35que ce soit pour être simple entraîneur de club,
01:37que ce soit pour être un rôle d'entraîneur au niveau de la fédération.
01:41Et puis, il y a ceux aussi qui disent,
01:42mais non, il y a aussi une vie en dehors du sport
01:44et moi, j'ai envie de faire autre chose.
01:45Donc, en fait, il n'y a pas de particularité là-dessus.
01:52Et d'ailleurs, on constate de plus en plus des sportifs
01:55qui souhaitent vraiment avoir un éventail d'études larges.
01:59On a une trentaine de conventions avec des écoles.
02:01Nous, par exemple, ça va aller de quelqu'un qui veut faire dentaire,
02:04quelqu'un qui veut être cuisinier.
02:06Et à chaque fois, nous, on essaie justement de répondre à ses besoins,
02:09ce qui n'est pas toujours simple.
02:10Mais en fait, il y a de tout.
02:15Tout le monde ne souhaite pas rester dans sa discipline,
02:17non plus sportive.
02:18D'abord, encore faut-il qu'il y ait du travail,
02:20parce qu'il y a certaines disciplines sportives olympiques
02:22où, finalement, on ne vit pas,
02:25même quand on est entraîneur de club.
02:27Donc, non, c'est assez varié.
02:30C'est assez varié.
02:32C'est vrai qu'on a pu lire dans la presse
02:34des illusions de sportifs qu'ont fait les Jeux,
02:38parce qu'il y a eu des teams d'entreprises,
02:39entre autres, il y a eu un accompagnement par le secteur privé,
02:42mais qui ne s'est pas poursuivi pour bon nombre d'entre eux.
02:45Alors qu'ils espéraient, au lendemain des Jeux,
02:47justement, l'inverse, être davantage, davantage, davantage.
02:51Bon, malheureusement, la situation économique est ce qu'elle est.
02:56Après, nous, on les accompagne du mieux qu'on peut
03:00par rapport à ces sujets-là.
03:02Mais c'est un petit peu la déception qu'on a par rapport aux Jeux,
03:05c'est que cet engouement lié...
03:06La France fait quand même 64 médailles aux Jeux olympiques,
03:1078 de mémoire pour les Jeux paralympiques.
03:12On aurait aimé un meilleur engouement,
03:14le fameux héritage, qui n'est pas tout à fait là.
03:17Bon, c'est comme ça, c'est pas grave,
03:18on va se battre pour la suite.
03:21Mais un des enjeux, je repense à ça par rapport à la reconversion,
03:25pour avoir fait une étude il y a quelques années
03:26sur les sportifs reconvertis, des grands champions,
03:29globalement, au bout de quelques années,
03:30ils disent, OK, on est sortis, on est heureux dans ce qu'on fait.
03:32La phase délicate, c'est quand la carrière s'arrête,
03:36c'est cette fameuse petite mort,
03:37où pendant six mois, un an,
03:39je schématise, il n'y a plus de son, il n'y a plus d'image.
03:42Parce que sa fédération est repartie avec une nouvelle équipe,
03:44parce que du jour au lendemain, on ne va plus s'entraîner,
03:46on est dans son canapé,
03:47et là, c'est là où on met en place un accompagnement.
03:50Psychologique, j'imagine ?
03:51Psychologique, formation, médicale aussi,
03:54parce que le corps du jour au lendemain,
03:55qui s'entraînait trois fois par jour,
03:57qui s'entraîne une fois éventuellement,
03:59et puis il peut y avoir des blessures, des séquelles,
04:01donc on essaie d'accompagner ces sportifs-là
04:03dans cette phase-là, c'est vraiment là où on,
04:06et donc, par rapport aussi au monde du travail,
04:08pour ceux qui intègrent une entreprise,
04:10donc on met en place un dispositif d'accompagnement
04:12sur ces six mois, un an, qui suivent les Jeux,
04:14parce que, encore une fois,
04:16beaucoup de grands, grands champions nous ont dit,
04:18mais là, du jour au lendemain, ça fait tout drôle,
04:20parce qu'on n'existe plus, on n'est plus dans les médias,
04:23et qu'on est face à soi-même,
04:24et que du coup, on a du mal à retrouver du sens à notre vie.
04:29On a l'impression que beaucoup de choses sont faites
04:31par rapport à, j'allais dire, à votre époque, pardon,
04:33mais qu'il y a de plus en plus, justement,
04:37de programmes qui sont mis en place par vous,
04:40par le CNOSF, par les acteurs du sport,
04:43pour les aider.
04:43Oui, même si on a tendance à râler en France,
04:46on le sait bien, quand je vois ce qui se passe à l'étranger,
04:49franchement, le modèle français d'accompagnement de formation,
04:52il est quand même là.
04:53On peut faire mieux, souvent, c'est des universités américaines,
04:56etc., mais en France, il existe des dispositifs.
04:58Il y a beaucoup de pays où il n'existe rien du tout.
05:01Donc, c'est vrai, ça n'empêche pas qu'il faut qu'on l'améliore,
05:03qu'on fasse mieux, parce que quand on voit l'exigence du sport
05:05de haut niveau aujourd'hui, ce que ça demande,
05:07et puis ce qu'on doit vis-à-vis de ces sportifs,
05:09comme qu'on donnait pour la France, pour la nation,
05:11on se doit des accompagnés jusqu'au bout.
05:15Mais c'est vrai, pour connaître beaucoup de pays étrangers,
05:18on n'a pas à se plaindre dans ce domaine-là.
05:20Il y a peut-être pays, on est d'Australie,
05:21en Australie, la carrière s'arrête, vous vous débrouillez tout seul.
05:24Il n'y a aucun accompagnement de la part.
05:26Alors, c'est des mentalités aussi anglo-saxonnes,
05:27on est habitués à se prendre en charge,
05:29mais il y a beaucoup de pays où l'accompagnement,
05:32il n'est pas ce qu'il est en France.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations