00:0115h17 sur Europe 1, chers auditeurs, vous avez l'habitude d'écouter à cette heure-ci Marie-Estelle Dupont et Romain Desarmes
00:08mais aujourd'hui, Europe 1 bouleverse ses programmes, on suit l'actualité politique avec vous, Pierre Devineau, Europe 1 Info, édition spéciale.
00:15Avec Georges Fenech, Catherine Ney et Alexandre Chauveau du service politique d'Europe 1 qui sont là avant de rejoindre Manon Ombry.
00:21Écoutons ce qu'a dit Marine Le Pen tout à l'heure devant le QG du Rassemblement National.
00:25Une mesure de sagesse, voilà, donc ça règle la question de la censure.
00:30Et maintenant, ça pose une question au Président de la République, est-ce qu'il peut continuer à résister à la dissolution ?
00:38Je l'appelle à dissoudre l'Assemblée Nationale car nous sommes au bout du chemin, il n'y a pas de solution, il n'y en aura pas plus demain.
00:47Et par conséquent, la seule décision sage dans ces circonstances et prévue par la Constitution de la Vème République, c'est d'en revenir aux urnes
00:56et que les Français donnent une direction au pays.
01:00Non mais là, on est au bout de la blague, la farce a assez duré.
01:04En l'occurrence, Emmanuel Macron, en résistant comme il le fait de manière irrationnelle aux institutions,
01:11est en train de mettre le pays dans une situation terriblement compliquée.
01:15La présidente du groupe Rassemblement National, Marine Le Pen, bonjour Manon Aubry.
01:20Bonjour.
01:21Eurodéputée LFI, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
01:24Là-dessus, vous êtes d'accord avec Marine Le Pen sur la dissolution ?
01:28Je pense qu'il faut d'abord analyser la situation politique.
01:32C'est une crise politique sans précédent qui porte un nom irresponsable, celui d'Emmanuel Macron
01:38qui a voulu s'obséder à poursuivre sa politique coûte que coûte à la tête de l'État
01:43alors qu'il est minoritaire à la fois à l'Assemblée Nationale et dans le pays.
01:48Maintenant, comment se sortir de cette crise ?
01:50Oui, il faut en revenir aux urnes.
01:52Je ne suis pas sûre que ce soit renouvelé l'Assemblée Nationale
01:55qui somme toute sera dans des équilibres similaires qui sera la solution
01:58mais en toute hypothèse...
01:59Vous pensez que s'il y a une dissolution, vous pensez qu'on va arriver à peu près
02:04au même résultat qu'aujourd'hui ?
02:06Écoutez, le problème aujourd'hui, ce n'est pas l'Assemblée Nationale,
02:08on ne va pas se raconter l'histoire.
02:10Le problème, c'est Emmanuel Macron lui-même.
02:12C'est lui qui s'obstine à l'Élysée contre Zémarais,
02:16qui a utilisé sa dernière carte avec Sébastien Lecornu.
02:22Moi, je vous le dis de but en blanc.
02:24C'est lui qui doit partir.
02:25À l'instant où on se parle, pour débloquer le pays,
02:28il faut qu'Emmanuel Macron s'en aille.
02:29Que ce soit une démission de sa part ou une destitution,
02:32ça passe d'abord par là pour remettre les compteurs à zéro.
02:36Ce qui paraît quand même le plus vraisemblable,
02:39c'est qu'il ne parte pas.
02:40C'est qu'il soit là jusqu'en 2027, Emmanuel Macron.
02:43S'il ne part pas, quelle est l'autre solution, Manon Aubry ?
02:47On a arrêté de faire des paris sur ce qui est le plus probable.
02:52Je crois que s'il y a un an, on nous disait qu'on se retrouverait
02:55dans une telle situation politique,
02:57personne n'en aurait pris le pari.
02:58Moi, je vous dis, en tant que responsable politique,
03:01quelle est la meilleure manière de sortir de cette crise
03:04qui est sans précédent,
03:05qui illustre d'ailleurs l'impasse de la Ve République
03:07et qui, je pense, va poser les bases
03:10d'un nouveau système institutionnel.
03:12Mais pour ça, il faut d'abord qu'il y ait une élection présidentielle,
03:14parce que dans notre Ve République à l'heure actuelle,
03:17si vous voulez remettre les compteurs à zéro,
03:19alors il faut qu'on retourne aux urnes
03:21pour d'abord nommer celui qui dirige la France
03:23et ensuite une nouvelle ascendée nationale
03:25qui permettra de définir, je l'espère, de nouveaux équilibres.
03:28Question pour vous, Georges Fenech.
03:30Bon, simplement que je suis d'accord avec Manon Aubry.
03:31Oui ?
03:32Ça peut se produire.
03:34C'est pas grave.
03:36Je pense que...
03:37C'est même une bonne chose.
03:39Je pense que la solution
03:40aurait dit encore,
03:43celui à qui on se réfère toujours, le général de Gaulle,
03:45aurait dit le retour au peuple.
03:47C'est le peuple qui est souverain, voyez-vous.
03:49Est-ce que...
03:50Moi, ce qui me fascine, Manon Aubry,
03:52ce qui me fascine et ce qui m'inquiète aussi,
03:54c'est que le pouvoir est vacant, aujourd'hui.
03:56Où est-il, le pouvoir ?
03:58Il n'est pas à l'Elysée.
03:59Il lui reste un seul pouvoir, dissoudre.
04:01Le pouvoir n'est pas à Matignon, il n'y a plus de Matignon.
04:04Si, ils font impôts d'accueil et de départ.
04:06Il n'y a plus de Matignon.
04:07À l'Assemblée, il n'y a pas de majorité.
04:09Le pouvoir n'existe plus dans notre pays.
04:11Pendant ce temps-là,
04:12les conséquences qu'on a appelées tout à l'heure,
04:14qu'on a rappelées tout à l'heure, vont s'aggraver.
04:16La France va connaître une situation
04:17où tout risque de périclité
04:19si une décision ferme n'est pas prise.
04:21Moi, je ne crois pas, Manon Aubry,
04:24à votre solution de mettre en cause
04:25l'article 68 de la Constitution
04:28et la destitution.
04:30Mais je pense qu'aujourd'hui,
04:32je ne sais pas si c'est votre avis,
04:34le Président de la République,
04:35tôt ou tard, mais je pense plutôt tôt que tard,
04:38va comprendre et réaliser
04:39que la seule façon de remettre le pays à l'endroit,
04:42c'est de revenir devant le peuple
04:44et de reprocéder à une élection présidentielle
04:46qui, automatiquement, apportera un élan
04:49pour avoir une Assemblée
04:50qui donne les moyens au Président,
04:52au nouveau Président, de mener le pays.
04:55Manon Aubry, le gouvernement allemand,
04:57d'ailleurs, souligne aujourd'hui
04:58que la stabilité de la France
04:59était importante pour l'Europe.
05:00Il a raison, Georges Fenech,
05:01quand il dit que la situation est grave
05:04et vous, vous le voyez au Parlement européen,
05:07directement.
05:07Oui, clairement, la voie de la France,
05:10cela fait malheureusement bien trop longtemps maintenant
05:12qu'elle a complètement disparu sur la scène européenne.
05:15Que ça nous affaiblit,
05:16je peux prendre ne serait-ce qu'un exemple,
05:17qui est l'accord de libre-échange
05:18avec le Marc-Ossour.
05:20La France est censée y être opposée
05:21et on ne l'entend absolument plus,
05:23la voie française sur la scène européenne.
05:25Mais pour répondre sur la destitution, peut-être,
05:29moi, je n'ai aucun souci
05:30si Emmanuel Macron s'en va de lui-même
05:33et qu'il démissionne.
05:34Mais vous avez bien compris,
05:35il vit tellement dans son palais doré
05:37déconnecté de la réalité
05:38que, manifestement, pour le moment,
05:40il ne s'y résout pas.
05:41Et donc, ce que nous proposons,
05:43c'est l'examen de notre motion de destitution
Écris le tout premier commentaire