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  • il y a 44 minutes
Avec Pierre Talamon, Président de la Fédération Nationale de l’Habillement

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00:00Bonjour Pierre Talamon. Bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes le président de la Fédération Nationale de l'Habillement.
00:06Et si on avait envie de vous inviter ce matin, c'est évidemment, suite à ce qui fait polémique cette semaine, l'installation de la marque de l'Ultra Fast Fashion,
00:14comme on dit selon les termes adéquats, Chine, qui s'est installée au BHV, mais également dans les galeries Lafayette, un peu partout en France et à Paris.
00:23Ça fait énormément réagir. Depuis hier, plusieurs marques ont annoncé, via leurs réseaux sociaux ou via quelques communiqués,
00:28que certaines allaient délibérément, en réalité, boycotter l'emplacement de leur galerie Lafayette.
00:34Comment vous regardez ce spectacle, d'abord depuis quelques jours, d'une marque, en effet, qui s'implante, qui s'installe ?
00:39Et surtout, comment vous, vous observez, en tant que président de la Fédération, ce début de boycott ?
00:45Nous, on a appris, quand on a appris la nouvelle de l'installation de Chine au BHV, d'abord, on a été stupéfaits
00:53qu'une institution parisienne, depuis 1860, comme le BHV, accepte en ses murs ce qui représente de pire la mode,
01:03c'est-à-dire l'Ultra Fast Fashion, ou la mode Ultra Express, en français.
01:09Et pour les galeries Lafayette, on verra, puisque le groupe Galerie Lafayette oppose quand même un veto,
01:14puisque c'est aussi une marque, Galerie Lafayette, et que Nicolas Ouzet considère que ça n'est pas en accord avec les valeurs défendues par les galeries.
01:24Donc, là, vous avez souligné que les marques commençaient à déserter le BHV,
01:34notamment des marques françaises, plutôt éco-responsables,
01:37que ce soit des accessoires du textile habillement, mais aussi de la cosmétique,
01:41et on ne peut que les accompagner et rester solidaires.
01:45Parce que la réponse qu'on leur apporte, c'est-à-dire le BHV qui est en grande difficulté financière
01:49et qui ne les a pas payés, qui ne paye pas ses fournisseurs depuis le mois de mars dernier,
01:54je crois que...
01:55Ah, le BHV ne paye pas ses fournisseurs depuis le mois de mars dernier ?
01:57Oui, oui, parce que la situation est calamiteuse,
01:59et l'UFI-MH, de l'industrie de la mode et de l'habillement, la Fédération,
02:08a chiffré ça à 7 millions d'euros.
02:11Donc, c'est considérable.
02:12C'est considérable.
02:13Et la réponse qu'on leur apporte...
02:14Donc, il y a 7 millions d'euros d'un payé de la part du...
02:18Oui, oui, 7 millions.
02:18C'est évalué à 7 millions d'euros.
02:20Et la réponse qu'on leur apporte, c'est...
02:22C'est bizarre, on ne le dit pas trop, ça, ces derniers temps.
02:24Si, si, ça c'est...
02:25Enfin, en tout cas, dans le milieu professionnel, ça s'est bien répandu.
02:28Oui, dans le milieu professionnel, clairement au micro et devant les caméras.
02:30Oui, oui, mais écoutez, si.
02:31Et la réponse qu'on leur apporte, c'est qu'on va installer Shine sur 1000 mètres carrés
02:36au dernier étage du bâtiment principal.
02:41Scandaleux, scandaleux.
02:42Et est-ce que vous-même, vous encouragez votre fédération à aller dans ce sens-là du boycott,
02:46si c'est, en réalité, le seul élément qu'on peut mettre sur la table
02:49pour espérer que la situation change ?
02:51Alors, ma fédération, la fédération de l'habillement,
02:54représente à peu près 30 000 boutiques,
02:57mais sont des boutiques de mode indépendante.
03:00Donc, on n'est pas directement concerné par ce problème,
03:03mais on l'est, puisque des acteurs comme Shine
03:06tirent les prix des vêtements vers le bas,
03:10au mépris de normes environnementales ou de conditions de travail.
03:15Et en tirant les prix vers le bas,
03:17elles tirent la filière du textile habillement vers le bas.
03:21Et pour les boutiques indépendantes qui veulent se battre,
03:25à qui on demande aujourd'hui
03:26de sélectionner davantage des marques éco-responsables,
03:31et puis avec cette histoire, vous savez,
03:33des cobalises, des co-scores sur les vêtements qui arrivent,
03:36c'est totalement antinomique avec ce qui se passe actuellement.
03:40Et il y a aussi quand même un vrai sujet qui est le client,
03:43on dit souvent que le client est roi,
03:44comment on fait en réalité pour inverser cette tendance ?
03:47Parce que, qu'on le veuille ou non, en réalité,
03:49les consommateurs, visiblement, ont pris Shine avec une véritable passion.
03:53Comment on fait pour retourner la tendance
03:54si les consommateurs préfèrent mettre trois fois moins cher dans un vêtement,
03:59plutôt qu'un peu plus dans un vêtement qui dure,
04:00mais trois fois moins cher dans un vêtement qu'ils peuvent jeter dès le lendemain ?
04:03C'est sans doute triste, horrible, mais c'est la vie et c'est la consommation actuelle, non ?
04:08En 20 ans, vous avez le budget des ménages
04:12qui est passé de 4% à 2%.
04:16Donc, il a diminué de moitié.
04:20Dans le même temps, en 20 ans, à peu près,
04:22les vêtements ont perdu 25% de leur valeur au niveau du prix de vente.
04:29Et la quantité a quasiment doublé.
04:33Ce qui fait qu'aujourd'hui, la filière de recyclage du vêtement est en crise complète.
04:39Il y a trop de vêtements dans les bennes qui collectent les vêtements usagés.
04:44Il y a une crise sans précédent.
04:46Il faut expliquer, je crois, aux consommateurs,
04:49que, et ça, là, c'est une question de pouvoir d'achat,
04:51que le pouvoir d'achat, ce n'est pas l'illusion de pouvoir acheter plus.
04:56Et l'illusion de quantité, surtout.
04:58Et ce dont on n'a pas besoin, absolument.
05:00Mais c'est ça qui se passe, en fait.
05:02C'est qu'il vaut mieux acheter moins, mais mieux,
05:07et puis donner éventuellement son vêtement à réparer.
05:09Parce qu'un t-shirt que vous achetez 5 euros,
05:12et qui se découe, vous ne le donnez pas à réparer.
05:14La réparation est plus chère que le coût du vêtement lui-même.
05:17Mais vous avez raison de souligner ça,
05:20parce qu'il y a un acte citoyen derrière.
05:22Il y a une responsabilité du consommateur,
05:24et il faut absolument qu'il soit davantage conscient de ce problème.
05:29Pierre Tellamont, vous êtes le président de la Fédération nationale de l'habillement
05:31sur ce sujet, en effet, de Chine,
05:33qui s'installe et qui s'implante réellement un peu partout sur le territoire
05:36et dans des institutions comme le BHV,
05:38avec cette difficulté, visiblement, du consommateur,
05:40qui va naturellement vers ses marques.
05:42Est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité aussi du côté des professionnels ?
05:45On entend et on lit ici et là qu'il y a,
05:47aussi un problème entre certaines fédérations
05:49qui, avec cette loi de l'ultra-fast fashion,
05:52en réalité, a voulu se protéger
05:54parce que certaines marques utilisent en réalité
05:56un peu les mêmes techniques,
05:57certainement pas dans les mêmes proportions,
06:00et qu'en fait, on essaye d'isoler Chine,
06:01alors qu'il y a beaucoup de marques en France
06:03qui ne sont quand même pas dans les mêmes standards.
06:05Alors, il y a quand même une différence fondamentale,
06:08c'est que l'arrière-boutique,
06:10le fonds de commerce de Shine,
06:12c'est l'e-commerce.
06:14C'est plateforme digitale internationale.
06:16elle échappe totalement aux taxes.
06:19Il n'y a pas de taxes douanières,
06:21il n'y a pas,
06:21puisque ce sont des colis généralement
06:23en dessous de la valeur de 150 euros,
06:25donc c'est la question des minimis.
06:27Il n'y a pas de frais de gestion
06:29sur ces 4,5 milliards de colis
06:33qui arrivent chaque année en Europe,
06:37800 millions en France,
06:39et qui échappent aussi à la TVA,
06:41qui ne payent pas de loyer,
06:42et qui n'ont pas de salarié.
06:46Les petits arrangements, en réalité,
06:47ils sont peut-être entre fédérations, etc.,
06:49pour échapper,
06:50ou qu'ils imitent,
06:50ça se légitime plus,
06:52parce que derrière,
06:52il y a tellement de taxes
06:53qui sont répercutées sur leur travail.
06:54C'est ça que vous dites un peu ?
06:55C'est ça que je dis un petit peu,
06:57mais il faut aussi, évidemment,
07:00se battre contre la fast fashion,
07:02parce que vous avez raison,
07:04il y a certaines marques,
07:05après ce que j'ai dit,
07:06en physique,
07:08qui ne sont pas loin
07:10de faire la même chose
07:12sur un plan de la qualité.
07:14Ça, c'est certain.
07:15Ça, c'est certain.
07:16Il faut aussi le dénoncer.
07:17Merci beaucoup, Pierre Talamon,
07:18d'avoir été avec nous ce matin.
07:19À l'Europe de faire son travail, maintenant.
07:21Oui, et je crois qu'elle s'y penche,
07:22elle s'y penche,
07:23peut-être pas suffisamment, selon vous.
07:24Pas assez, pas assez.
07:26Président de la Fédération Nationale de l'Habillement
07:28pour réagir, en effet,
07:28à ce qui se passe près de chez vous,
07:29auditeur de Sud Radio,
07:30aussi avec ses boutiques,
07:32Chine Saïs,
07:33ça n'est plus maintenant que sur Internet,
07:34et de plus en plus,
07:35et désormais, bientôt en physique.
07:37Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin
07:38et d'avoir utilisé le « Parlez vrai »,
07:40c'est le slogan de notre radio,
07:41donc vous l'avez exercé à la perfection.
07:43Merci beaucoup.
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