- il y a 14 heures
Dans cette émission Interdit d’interdire diffusée le 1er décembre 2020 sur RT France, Frédéric Taddeï accueille Laurent Lavige, journaliste musical, et Sacha Rhoul, ancien proche de Johnny Hallyday. Ensemble, ils reviennent sur la relation entre Johnny et ses hommes de confiance, à l’occasion de la sortie du livre « Johnny Hallyday et ses anges gardiens ».
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00:00Bienvenue sur le plateau d'Interdit d'Interdire.
00:25Nous allons consacrer toute cette émission à Johnny Hallyday qui nous a quittés il y a trois ans.
00:30Laurent Lavige et Sarah Charoul sont nos invités.
00:34Ils publient avec Jean Basselin, Johnny Hallyday et ses anges gardiens chez Casa Édition, un beau livre illustré de très nombreuses photos inédites.
00:43C'est Johnny vu de l'intérieur, raconté par ses amis et homme de confiance, ceux qui passaient 24 heures sur 24 avec lui.
00:50Laurent Lavige, bonjour. Vous êtes journaliste, animateur de radio.
00:54Vous avez déjà consacré plusieurs livres à Johnny.
00:57C'est vous qui avez récolté les souvenirs de Sacha Roule et de Jean Basselin.
01:04Et à votre gauche, il y a Sacha Roule.
01:06Vous, vous avez travaillé pendant 17 ans pour Johnny.
01:10Vous avez tout vu, tout entendu.
01:12Vous étiez son manager personnel, son intendant, son inséparable.
01:16inséparable. Vous étiez à sa disposition, à son écoute.
01:20Ça a duré de 1966 à 1983.
01:24Vous êtes fâché ensuite, puis réconcilié.
01:26Quand on lui demandait qui étaient ses vrais amis, il disait d'en avoir que quelques-uns.
01:30Mais vous étiez toujours dedans.
01:32Grâce à vous, on va savoir qui était vraiment Johnny, l'être humain, derrière la star, comme on dit.
01:37Comment vous vous êtes rencontré en 1966 ?
01:40Il avait 23 ans.
01:40Si mes calculs sont bons, vous deviez en avoir 27.
01:44Oui.
01:45On s'est rencontrés à l'Olympia pendant une répétition.
01:48Il répétait à l'Olympia la dernière salle du haut.
01:53Et il se trouve que moi, je travaillais dans le service d'ordre de l'Olympia pendant les music-oramas.
02:02Il y avait beaucoup d'invités, à savoir les Stones, les Beatles.
02:06Donc c'était tous les lundis ou mardis, je ne me souviens plus.
02:09Et c'était juste à la naissance de David.
02:13Un mois après, ils avaient reçu, Sylvie et lui, des menaces concernant David.
02:19Et il était très inquiet.
02:21Socrates, que je connaissais bien, qui m'a envoyé à l'époque, m'a présenté à Denis,
02:26m'a dit « tu devrais voir avec Sacha ».
02:28Donc Denis m'a proposé de servir de garde du corps à David pendant quelques temps.
02:33Je lui ai dit « non, puisque ce n'était pas mon travail, qu'il allait mieux voir la police ».
02:39Il m'a dit « non, ça n'est pas sérieux, c'est simplement pour rassurer Sylvie ».
02:43Et au bout de deux heures de discussion, il m'a convaincu.
02:47Et j'ai accompagné David pendant ses promenades, pendant deux, trois mois,
02:51à peu près deux heures par jour.
02:55Et ça s'est très bien passé.
02:57Pour me remercier, il m'a demandé de venir avec lui en tournée.
03:00Et comme c'est un monde que je ne connaissais pas, j'ai d'abord refusé.
03:03Il m'a dit « non, non, je n'ai rien à voir, je ne connais pas ».
03:05Et j'avais un peu peur.
03:07Moi, je venais du monde sportif, donc complètement différent.
03:12Je lui ai dit « non, bien, bien, tu vas voir, si ça ne te plaît pas, tu repars ».
03:17Et je suis parti finalement avec lui pour une tournée d'un mois.
03:21Et il ne m'a plus lâché.
03:22Donc il m'a engagé, je suis resté avec lui pendant 17 ans.
03:26Alors il faut voir dans quel contexte vous le rencontrez,
03:29parce que c'est le début du livre que vous avez assemblé
03:33avec tous ces témoignages, Laurent Lavige.
03:37À ce moment-là, il a déjà six ans de carrière derrière lui.
03:41Il a commencé à 17 ans, Johnny.
03:44Il est criblé de dettes.
03:45Il est poursuivi par le fisc, qui lui réclame des sommes folles.
03:50David vient de naître, mais Sylvie lui annonce qu'elle veut divorcer.
03:54Il fait une tentative de suicide.
03:57Vous êtes là d'ailleurs, Sacha, à ce moment-là,
03:59quand il fait sa tentative de suicide.
04:01En fait, c'est Claude-Pierre Bloch qui a participé à ce livre,
04:06qui nous raconte qu'il était dans l'appartement de Johnny.
04:10Oui, c'est Claude qui est là, oui.
04:10Et il tape à la porte des toilettes.
04:14Non, mais que fais-tu de Johnny ?
04:15Ça fait une demi-heure qu'on t'attend.
04:16Et quand il ne répond pas, ils enfoncent la porte
04:19et ils trouvent Johnny qui s'est taillé des veines
04:20et qui a rempli son ventre de barbiturique.
04:24Il l'emmène à l'hôpital en urgence et il est sauvé de justesse.
04:28Oui, et on comprend bien que ce n'est pas du tout fin.
04:32Ce n'est pas un suicide fin,
04:33comme ça pouvait arriver chez les vedettes à l'époque.
04:36Il n'a pas spécialement besoin de publicité.
04:38Il en a déjà suffisamment comme ça.
04:40On voit bien qu'il est sur la corde raide.
04:43J'ai l'impression qu'il a été toute sa vie,
04:45enfin une bonne partie de sa vie, en tout cas de sa jeunesse,
04:47sur la corde raide de Johnny Hallyday.
04:49Il n'a pas eu une vie paisible, jamais.
04:52Non, c'était son tempérament.
04:54On vivait toujours sur les charbons ardents.
04:57Il défiait la vie.
04:59Les gens vivaient comme ça.
05:01Il avait besoin de ça.
05:03Il était toujours en défiance.
05:04À l'époque, beaucoup de gens ne l'aimaient pas.
05:06On avait les gens qui le détestaient.
05:10Il avait ses pannes inconditionnelles.
05:12Et les curieux à qui on disait
05:13« Allez voir Johnny, c'est une bête de scène. »
05:15Et ça, ça le dérangeait.
05:17Et à chaque fois, il voulait prouver quelque chose.
05:19C'était un défi perpétuel.
05:21Il faut savoir qu'à cette époque,
05:22quand même, Johnny a cassé un plafond de verre.
05:26Parce qu'avant Johnny, il y avait quoi ?
05:28Il y avait Gilbert Becaud,
05:29il y avait les frères Jacques,
05:31beaucoup d'artistes qui faisaient du musical.
05:33Mais c'était une époque à papa, on va dire.
05:35Lui, il est arrivé, il a imité Elvis Presley,
05:39il a fait des déhanchés,
05:40il a séduit les jeunes filles en fleurs,
05:41il a séduit leur mère,
05:43et il fallait qu'ils séduisent leur père.
05:45C'est pour ça qu'il s'est accoquiné avec Charles Aznavour,
05:48pour lui demander des chansons
05:50qui s'adressent un peu plus au grand public
05:52et qui rassurent les parents.
05:53Mais à cette époque, Johnny était quelqu'un à fleur de peau
05:58et il était un amoureux transi.
06:01Il était amoureux transi d'une seule femme,
06:03la femme de sa vie.
06:04C'était Madame Vartan qui était connue dans le monde entier.
06:07Et quand ça n'allait pas avec Madame Vartan,
06:09c'est Sacha qui m'enflait.
06:10– On reviendra sur Sylvie Vartan,
06:14mais vous avez dit une chose importante,
06:15il y avait beaucoup de gens qui ne l'aimaient pas.
06:17C'est quelque chose qu'on a un peu oublié,
06:19notamment au moment de sa mort,
06:22où il y avait cette espèce de consensus,
06:24et à la limite, même, était rappelé à l'ordre,
06:27ceux qui ne se mettaient pas au garde-à-vous
06:28ne faisaient pas une minute de silence pour Johnny Hallyday.
06:31Mais c'est vrai que dans sa jeunesse,
06:33il n'est pas aimé par la plupart des gens.
06:35Moi, je me souviens, étant petit,
06:37moi, je trouvais ça ringard d'aimer Johnny Hallyday,
06:40par exemple, parce qu'il passait chez Guilux,
06:43ça ne se faisait pas, enfin, c'était,
06:44voilà, c'était quelque chose qui était…
06:46Il y avait vraiment deux camps,
06:47et vous avez raison, on l'a oublié,
06:49comme on l'a oublié pour Gainsbourg,
06:51on l'a oublié pour Coluche,
06:52ce sont des gens qui ont divisé le public,
06:55même Charles Azdavour m'a souvent raconté
06:57que dans sa jeunesse, les gens le détestaient,
06:59y compris les journalistes,
07:00on l'oublie après.
07:02Mais vous, vous avez connu, effectivement,
07:03l'époque où il n'était pas si aimé que ça, Johnny,
07:05il était soit adulé, soit détesté.
07:08– Exactement, on passait des galas,
07:10mais c'était de la folie,
07:12on lui envoyait des pommes de terre,
07:14des pommes sur la scène,
07:16des poirons, parfois,
07:17où on sortait du gala,
07:19il se faisait insulter,
07:20il y avait vraiment un partage du public.
07:24On ne savait pas pourquoi,
07:26mais il y avait une détestation.
07:28On allait au restaurant, par exemple,
07:30après le concert,
07:31on était tranquille dans un coin,
07:34des gens venaient signer des autographes,
07:36ça durait une fois, deux fois,
07:38vingt fois, cent fois.
07:39Et puis, il y a l'onzième qui est arrivé,
07:41ah ben, c'est ça, l'idée,
07:42il est venu à la télé,
07:43il est plus beau.
07:44On dirait un PD.
07:45Et ça commençait comme...
07:46Et ça finissait toujours en bagarre,
07:48en discute,
07:49mais beaucoup, beaucoup de gens
07:50réalisaient comme ça.
07:52Et on disait qu'il était bagarre,
07:53mais en fait,
07:53c'était par la France des choses.
07:54Il était provoqué sans arrêt,
07:56sans arrêt,
07:57jalousé,
07:58parce qu'il était quand même beau,
07:59beau comme un dieu,
08:00grand,
08:01enfin, voire du succès.
08:02Et puis, il y avait tous les gens
08:03qui le détestaient,
08:04qui n'admettaient pas ce genre de garçon.
08:07Alors, ce qu'on voit tout de suite
08:09dans ce livre,
08:10ça commence avec Sacha,
08:11mais ça se poursuit
08:12avec toutes les autres témoignages,
08:13c'est que c'est d'abord
08:14un type d'une générosité extraordinaire.
08:18Alors, est-ce que c'est son côté enfantin ?
08:20Est-ce que c'est parce qu'il gagne
08:21beaucoup d'argent et qu'il s'en fout ?
08:23Ou est-ce qu'il est profondément généreux,
08:26tourné vers les autres, en fait ?
08:29Non, il est profondément généreux.
08:30Il y a des choses que moi,
08:31je n'ai pas dites,
08:32je vais peut-être dire pour la première fois,
08:34par exemple, il recevait énormément de courriers
08:36et combien de fois il a reçu
08:38des demandes d'argent,
08:39des demandes...
08:40Et quelquefois,
08:41il mettait de côté des noms,
08:44des adresses,
08:46et il mettait de l'argent dans une enveloppe.
08:47Et quand on passait dans la région,
08:49j'allais moi-même remettre ces enveloppes
08:51avec de l'argent,
08:52je ne peux pas vous dire combien il mettait,
08:54que je remettais à des familles
08:56qui devaient adresser un courrier.
08:57Il le faisait,
08:58et il m'a toujours interdit d'en parler,
09:00je n'en ai jamais parlé d'ailleurs.
09:02Interdit d'en parler à qui que ce soit,
09:03ni aux proches,
09:04ni à personne,
09:05personne ne le savait,
09:06mais il était vraiment généreux.
09:08Mais du fond du cœur,
09:10pas de calcul,
09:11il n'a jamais cherché de pub,
09:14parce qu'on parle de lui comme ça.
09:15En même temps,
09:17vous le décrivez comme entouré de gens intéressés,
09:20de piques à siettes,
09:21de profiteurs,
09:23même ces musiciens,
09:25quand on vous écoute,
09:27avaient l'air de le voler.
09:29J'ai l'impression que c'était le sport national,
09:31autour de Johnny,
09:33on savait qu'il suffisait de s'asseoir,
09:35et on allait être régalés.
09:36Le voler,
09:37non,
09:37c'est un grand mot,
09:38mais par contre,
09:39en tournée,
09:40il était de rigueur
09:41d'inviter les musiciens,
09:44enfin toute la troupe,
09:45techniciens,
09:46musiciens compris,
09:47le premier jour,
09:48il délivrait la tournée.
09:50Mais lui,
09:50souvent,
09:51on arrivait dans un restaurant,
09:52parce que c'est moi qui réservais les restaurants,
09:54donc après les galas,
09:55et quand lui annonçait au départ
09:59qu'il invitait les gens,
10:00c'était la bérigina,
10:02c'est-à-dire que les gens
10:03ne commandaient pas ce qu'ils mangeaient,
10:05ils commandaient ce qui devait être plus cher,
10:06en bain,
10:06en nourriture,
10:07et quand je lui disais,
10:08mais laisse-moi faire,
10:10si tu décides de les inviter,
10:11tu ne dis rien,
10:12à la fin du repas,
10:15je vais leur dire que tu les as invités.
10:17Et quand ce qui se passait,
10:19l'addition était divisée par 5,
10:22par 10,
10:22suivant le nombre de gens,
10:24et quant au Parasite,
10:27un jour,
10:28on était invité,
10:28enfin,
10:29il est invité,
10:29moi l'accompagnons à Saint-Tropez,
10:32il y a un grand dîner,
10:34on est deux,
10:35nous,
10:35et toute une tablée de gens,
10:37et à la fin de l'addition,
10:38tout le monde se lève,
10:40et s'en va,
10:41et on lui amène l'addition,
10:42il ne comprend pas,
10:43il dit,
10:43attends,
10:44on était invités,
10:45il paye,
10:46parce que tout va bien,
10:49et il me dit,
10:49écoute,
10:50à partir de maintenant,
10:51tu vas dire que je suis ton invité.
10:52comment tu es mon invité ?
10:55Écoute,
10:56tu payes pour toi et moi.
10:58Le premier jour où on fait ça,
11:00c'était rue de Pontieux,
11:03dans un restaurant,
11:03le bœuf sur les toits,
11:05et on est tous les deux,
11:07après la sortie,
11:08donc,
11:09on est allé au cinéma sur les champs,
11:11on s'assoit,
11:12et comme d'habitude,
11:14une,
11:14deux,
11:14dix,
11:14on se retrouve à douze.
11:16Donc,
11:17tout le monde dit,
11:18tranquille,
11:18tout va bien,
11:19moi,
11:19discrètement,
11:19je vais payer pour lui et pour moi.
11:22Quand il se lève,
11:23tout le monde se lève,
11:24comme d'habitude.
11:25Et on penchit la porte,
11:26et on voit le maître d'hôtel courrier.
11:27Après,
11:28les gens,
11:28vous n'avez pas payé,
11:29et là,
11:29les gens étonnés,
11:31ils disent,
11:31mais qu'est-ce qui se passe ?
11:32Ils n'étaient pas habitués,
11:33d'un seul coup,
11:34on leur réclame l'addition,
11:37et lui est mort de rire,
11:39il me dit,
11:40en sortant,
11:40donc on est tous les deux dans la voiture,
11:41il faut qu'on continue,
11:42c'est super,
11:43mais plus par rigolade,
11:44que par économie.
11:46Et ça dure 5-6 mois,
11:49au bout de 6 mois,
11:49il me dit,
11:50je t'aime bien,
11:51mais j'en ai marre,
11:52en gros,
11:52parce qu'on ne se retrouvait
11:53que tous les deux.
11:54Les gens,
11:55ils ont fait le sens de ça,
11:56on est comme de pestiférer,
11:58et lui,
11:58il n'aime pas ça.
11:59Il me dit,
11:59non,
11:59on recommence à payer,
12:01et on a recommencé,
12:03comme d'habitude.
12:04Et les gens,
12:04ils sont revenus,
12:05comme d'habitude.
12:06Mais ils sont bons.
12:08Laurent Lavige,
12:09tous les autres qui témoignent,
12:10ils racontent les mêmes histoires,
12:12enfin,
12:12des histoires similaires.
12:13Oui,
12:14alors moi,
12:15j'ai une histoire
12:15par rapport à sa générosité
12:17qui est plutôt dingue.
12:19C'est,
12:19à une époque,
12:20je produisais des artistes,
12:21et je suis parti en tournée
12:23avec Johnny pendant 3 mois.
12:25Et donc,
12:26je côtoyais Johnny,
12:28voilà,
12:29on discutait par bribes,
12:31comme ça.
12:31Et puis,
12:32à la dernière soirée,
12:33c'était la toute dernière date,
12:34on fait un direct sur TF1,
12:36c'était dans l'émission
12:37de la fureur de l'été
12:38avec Arthur.
12:39Et à la fin de l'émission,
12:41on se retrouve
12:41et on discute.
12:43Laetitia,
12:43qui avait 19 ans,
12:44venait de rencontrer Johnny,
12:46c'était en 1995.
12:47Et donc,
12:48on se retrouve avec Johnny,
12:49Laetitia,
12:50et puis mon artiste,
12:51et on discute,
12:52voilà.
12:52Et à un moment donné,
12:53je revenais des États-Unis
12:55et j'avais acheté une bague,
12:56un turquoise,
12:58mais 2 dollars
12:59sur le territoire navarro.
13:02Et donc,
13:02Laetitia voit cette bague
13:03et elle me dit,
13:04ah,
13:04elle est super belle,
13:05ta bague,
13:05donc je la retire
13:05et je lui donne.
13:06Je lui dis,
13:07elle laissait,
13:07elle me dit,
13:08elle est super belle.
13:08Je lui dis,
13:09si tu veux,
13:09je te la donne,
13:102 dollars.
13:12Et là,
13:12Johnny,
13:12tout d'un coup,
13:13voit ça,
13:14très très gêné
13:14et il regarde autour de lui
13:16et regarde sa main.
13:18Et là,
13:18il avait une bague,
13:19un truc à 40 000 euros.
13:21Il l'enlève
13:21et il me dit,
13:22tiens,
13:22je te la donne,
13:23c'est cadeau.
13:23Je lui dis,
13:24mais non,
13:24il me dit,
13:24mais si,
13:25je ne peux pas faire,
13:26il me dit,
13:26tu as donné un cadeau à ma femme,
13:27tiens,
13:27je te donne un cadeau.
13:28Il n'avait pas la mesure
13:29de l'argent,
13:30en fait,
13:30c'était cadeau,
13:31cadeau.
13:31Et ça,
13:32je l'ai refusé,
13:33bien évidemment,
13:34mais c'était,
13:35et puis dans la foulée,
13:36c'est,
13:37bien,
13:37on part,
13:38j'ai mon yacht,
13:38on part en Crète
13:39et là-bas,
13:40j'ai loué des motos,
13:41si tu veux,
13:41bien,
13:42je prends une moto pour toi
13:43et on part en bécane.
13:44Voilà,
13:44c'était,
13:45il avait des amis
13:47de circonstance
13:48et je pense qu'il pouvait
13:49tout donner à ces gens-là.
13:50Mais en même temps,
13:51moi,
13:51je me souviens,
13:52quand je l'avais interviewé,
13:54je lui avais dit,
13:54j'ai l'impression que votre vie,
13:55ça a été votre anniversaire
13:57tous les jours.
13:58C'est vrai,
13:58partout où il arrivait,
13:59c'était son anniversaire,
14:00tout le monde était content
14:01de le voir,
14:02tout le monde avait envie
14:03de lui donner un cadeau
14:04comme vous l'avez fait
14:05pour sa femme.
14:06Vous ne l'auriez peut-être pas fait
14:07avec la femme de n'importe qui,
14:09vous l'avez fait
14:09parce que c'était
14:10la femme de Johnny,
14:11etc.
14:12Et je lui dis,
14:12ça doit être fatigant
14:13quand c'est votre anniversaire
14:15tous les jours.
14:15Et il m'avait dit,
14:16vous ne pouvez pas savoir.
14:17Il me dit,
14:17c'est horrible
14:18parce que vous êtes
14:20tout le temps,
14:20finalement,
14:21tout le temps sollicité,
14:23tout le temps
14:23le centre de l'attention.
14:25Il ne pouvait pas avoir
14:27une journée normale,
14:28j'ai l'impression,
14:29de Johnny Hallyday.
14:30C'est pour ça
14:30qu'il adorait les États-Unis
14:31où c'était un illustre inconnu,
14:33on arrivait quelque part,
14:34dérangé par personne,
14:35personne ne le reconnaissait.
14:37Il vivait une vie paisible,
14:38tranquille,
14:39il rêvait de ça.
14:40Ça, il adorait.
14:42Il m'avait dit aussi
14:42que ce qu'il aimait beaucoup
14:43quand il était à l'étranger,
14:45c'est d'aller dans les supermarchés
14:46parce qu'au fond,
14:47il n'avait jamais pu aller
14:48dans les supermarchés.
14:49Depuis qu'ils existaient,
14:50il était connu,
14:51il était célèbre,
14:52il ne pouvait pas y aller.
14:53C'était son grand plaisir
14:54de pouvoir aller dans un supermarché,
14:55de regarder dans les rayons
14:56ce qu'il y avait.
14:57C'est une fête pour lui.
15:00Exactement,
15:01on faisait les supermarchés,
15:04surtout quand il nous est arrivé,
15:06quand on a fait le raid
15:07où on réservait
15:09des appartements
15:11dans des hôtels,
15:12et il aimait cuisiner.
15:13Donc, on allait faire les courses
15:14comme tout le monde est là.
15:16Personne ne le dérangeait.
15:17Il faisait ses courses,
15:17il nous faisait la cuisine,
15:19des salades,
15:19des petites choses simples.
15:21Mais c'était fabuleux.
15:23Il était très, très, très heureux.
15:25Alors, restons un instant
15:26sur l'argent
15:27parce que vous racontez
15:28des tas de choses
15:28très, très amusantes
15:29dans ce livre.
15:30Il a gagné énormément d'argent,
15:32Johnny,
15:32et très vite,
15:33puisqu'il a 17 ans
15:34quand il commence.
15:35Il est extrêmement dépensier,
15:38on a l'impression.
15:39Il veut tout le temps
15:40vous convaincre
15:41de vous occuper de l'argent.
15:42Vous ne voulez surtout pas
15:43parce que vous n'êtes pas comptable.
15:45Et puis,
15:45vous ne pouvez pas être
15:45à la fois son employé
15:46et son patron,
15:48comme vous dites.
15:48Mais c'est vous
15:49qui allez lui chercher
15:50un peu son argent de poche,
15:51quand même.
15:52Et on a l'impression
15:53que ça file à toute allure
15:54et qu'au fond,
15:55quand vous le rencontrez,
15:56il doit de l'argent aux impôts
15:57et pas qu'un peu.
15:58Il en doit un sacré paquet.
16:00Et j'ai l'impression
16:00que toute sa vie,
16:02en fait,
16:02ça va être la même course.
16:04Quand vous l'avez rencontré,
16:05il est obligé
16:06de faire 300 galas.
16:07À l'époque,
16:08on ne dit pas encore
16:08des concerts,
16:09on dit des galas.
16:10300 galas par an
16:10pour rembourser le fisc.
16:13Et j'ai l'impression
16:14que toute sa vie,
16:14ça va être ça.
16:15Il va courir après l'argent
16:16qu'il a déjà dépensé,
16:18en fait.
16:18Il n'avait pas la mesure
16:19de l'argent
16:20parce qu'il a eu
16:21des comptables
16:22ou des gens,
16:23des aides d'affaires
16:23qui s'occupaient de lui
16:24et qui ne lui refusaient rien,
16:25qui étaient incapables
16:27par crainte
16:30dire « tu ne peux pas
16:30t'acheter ça ».
16:32Il disait comme des caprices,
16:33mais ils acceptaient
16:34au lieu de lui dire
16:34« non, tu ne peux pas
16:35parce qu'on n'a pas
16:37les moyens ».
16:37Il se débrouillait
16:38pour lui acheter.
16:39Il pouvait acheter
16:40deux, trois voitures
16:41dans la même journée
16:41parce qu'il avait vu
16:42une Rolls,
16:43une Lamborghini
16:43ou une Ferrari.
16:45On ne lui refusait pas.
16:46Sauf que comme ce n'est pas
16:48de l'argent
16:49qu'il sortait tout de suite,
16:50il lui suffisait justement
16:52par son nom
16:52de dire « envoyez la facture
16:54à mon bureau,
16:55c'est ce que faisaient
16:55les garages
16:57ou ceux qui vendent
16:59les voitures ».
17:00Il n'y avait pas
17:00de problème avec lui
17:01puisque c'était un nom.
17:03Et les comptables
17:03se débrouillaient.
17:05Et puis c'était la course
17:05après pour payer
17:07ses voitures.
17:09Il fallait faire
17:09de plus en plus de galas
17:10parce que par rapport
17:11à les sommes de l'époque
17:13ce n'était pas comparable.
17:14C'était de 25 000 francs
17:16de l'époque
17:16par galas
17:17ou 30 000 francs.
17:18Donc ça n'était rien
17:19par rapport
17:19au prix de ses voitures.
17:21Donc c'était toujours
17:22la course en avant.
17:24Et au moment des comptes,
17:26il n'y arrivait pas.
17:27Ensuite, il a eu un problème
17:28avec le fisc,
17:29mais le fisc
17:29s'est fait, disons,
17:32presque escroquer
17:33par le fisc
17:33puisqu'on le taxait
17:37sur l'envoi d'affiches
17:38que faisait
17:38Fondagram.
17:39C'est-à-dire
17:39un organisateur
17:42voulait Johnny,
17:43il appelait
17:44l'impresur
17:46de l'époque
17:46et il y avait
17:48des envois d'affiches
17:49qui se faisaient
17:49par Philips.
17:50Et quand il a eu
17:51son contrôle fiscal,
17:53ils sont allés chercher
17:54les envois d'affiches
17:56de Philips
17:57pour le gamin.
17:58Et à l'époque,
17:59Philips envoyait
17:59à n'importe qui
18:00les programmes.
18:02Et on le taxait
18:03sur le nombre
18:03d'affiches
18:04qu'il faisait
18:05il y a des années
18:06où il a fait 500 galas
18:07sur 365 jours.
18:08C'est impossible.
18:09Et on était
18:10le même jour
18:10à Buenos Aires
18:11et à Nîmes.
18:13Moi, j'ai trouvé
18:14110 galas
18:15quand on m'a demandé
18:16de vérité,
18:16110 galas
18:17qu'on n'avait jamais fait.
18:18Et dans la même journée,
18:19on en faisait
18:195 galas.
18:20C'était un truc de fou.
18:23Il a été adressé
18:23à l'époque
18:24quand même
18:24pour 800 millions
18:25de francs.
18:26Il faut savoir
18:27qu'à cette époque,
18:28c'était un jeune
18:30entrepreneur.
18:31Il avait beaucoup
18:31de responsabilités
18:32sur les épaules.
18:33On ne se rend pas compte
18:34de ce qu'était
18:34Johnny Hallyday
18:35à cette époque-là.
18:36Et surtout,
18:36comme il était dépensier,
18:37il y avait ces galas.
18:38Mais les gens
18:41qui s'occupaient
18:41de son business
18:42étaient obligés
18:43de signer,
18:44de demander des avances
18:44auprès de la maison de disque
18:46pour l'album prochain
18:47pour pouvoir payer
18:48ses voitures.
18:48Ça fait qu'il avait
18:49toujours un train de retard.
18:51C'était fou,
18:52d'ailleurs,
18:53cette manière
18:54d'avoir cet argent
18:55en demandant
18:56le contrat suivant,
18:57l'album qui va arriver
18:58dans 3 ans.
18:59Et tout était fou.
19:00Je pense que cette période
19:01était folle,
19:02vraiment folle.
19:03De la même manière,
19:04il achetait constamment
19:05des appartements
19:05où on en achetait
19:06pour lui.
19:07il y a comme ça
19:09une valse d'appartement
19:10qui revend en permanence.
19:12Il y a les maisons
19:12qu'il loue.
19:13Pendant 6 mois,
19:14il n'y va jamais.
19:15Donc,
19:16c'est la vie
19:16de la rock star,
19:18comme on dit,
19:19la plus classique
19:20du monde,
19:21mais en même temps
19:22qui doit être
19:23assez éprouvante
19:24pour celui
19:25qui s'occupe
19:25de l'intendance,
19:26de l'organisation
19:28et qui doit rappeler
19:30en permanence
19:31à Johnny
19:31ce qu'il a fait
19:32de son argent.
19:33Il a usé tout le monde.
19:35Personne n'a réussi
19:36à le suivre.
19:38Il avait tellement
19:39de charme,
19:39tellement de charisme.
19:42Et puis,
19:42à la fin,
19:42quand vous lui rapprochiez
19:43quoi que ce soit,
19:44il me disait
19:44finalement,
19:45c'est mon argent,
19:47c'est mon patron,
19:48je fais ce que je veux.
19:49Il avait tous les arguments
19:51pour vous dire
19:51ça ne te regarde pas,
19:53laisse-moi faire.
19:54Voilà.
19:55Mais vous le décrivez aussi
19:56comme quelqu'un
19:56qui est quand même
19:57souvent sous influence.
19:59C'est un peu toujours
19:59le dernier
20:00qui a parlé
20:01et qui a raison.
20:02L'influence,
20:03ce n'est pas le mot
20:04que je dirais,
20:06c'est une certaine influence.
20:09Il voulait avoir la paix,
20:10il ne voulait pas
20:10qu'on lui casse les pieds.
20:11Donc,
20:12fais ce que tu veux,
20:12laisse-moi tranquille.
20:13C'était plus dans ce sens-là
20:15que l'influencer.
20:16Quand il avait décidé
20:17ce qu'il voulait,
20:18personne ne pouvait
20:19l'influencer.
20:20Mais par contre,
20:21pour avoir la paix,
20:23il était capable
20:23de tout.
20:24Laisse-moi tranquille
20:24parce que pour lui,
20:26à partir du moment
20:27où il faisait
20:27ce qu'il avait envie
20:28au moment où il le faisait,
20:31voilà,
20:31c'était ce qu'il voulait.
20:32Le reste,
20:32il s'en foutait.
20:33Ça n'avait pas d'importance.
20:36Mais quand on allait
20:38sans arrêt lui dire
20:39fais-moi ci,
20:40fais-moi ça,
20:40bon,
20:40OK,
20:41signe-moi ci.
20:42Il signait
20:42pour avoir la paix,
20:44mais plus pour avoir
20:45la tranquillité
20:46dans sa tête
20:47que pour le reste.
20:48Parce que pour lui,
20:48ça n'avait pas d'importance.
20:50Vous dites d'ailleurs,
20:50à un moment,
20:51vous dites que c'était
20:51quelqu'un de facile
20:52à dépouiller.
20:54Ah oui,
20:56moi sans arrêt,
20:57c'était
20:57tiens,
20:58prends ça,
20:59je vais te donner ça,
21:00je vais te donner ça.
21:00Je luttais pour pas avoir
21:02les choses parce que
21:02je voulais pas passer
21:05pour un profiteur
21:06parce que j'étais
21:06le mieux placé
21:07ou le plus mal placé
21:08après pour me défendre.
21:09Et sans arrêt,
21:10c'était ça.
21:10Mais pourquoi tu veux pas ça ?
21:11Mais j'en ai pas besoin.
21:13J'aurais pu avoir
21:13à récupérer toutes ces voitures,
21:15ces motos,
21:16ces...
21:16Voilà,
21:17la seule moto
21:17qui m'a offerte,
21:18c'est qu'un jour,
21:19on est allé dans un magasin
21:20et il me dit
21:21je vais acheter une Harley.
21:23comme les autres,
21:25c'est-à-dire que
21:25quand il avait décidé,
21:26il n'y avait rien à faire.
21:27Je le dépose dans le magasin,
21:29j'attends dans la voiture,
21:30au bout d'une demi-heure,
21:31il revient,
21:32il me dit
21:33viens voir la moto
21:34que j'ai achetée.
21:35Et il me fait voir
21:36une super Harley.
21:38Tiens,
21:38monte,
21:39je monte sur la voiture,
21:40comment t'es-tu en pense ?
21:41Ben elle est superbe,
21:41elle est bien.
21:43Ouais,
21:44ben il faut que tu te démerdes,
21:45elle est à toi.
21:46J'en veux pas.
21:47Ah,
21:47c'est trop tard,
21:48elle est à ton nom,
21:48tout est fait,
21:49la papresse est signée,
21:50tu peux pas la refuser,
21:51elle est à toi.
21:53Et c'était comme ça.
21:54C'est la seule chose
21:54que j'ai acceptée
21:55parce que j'aime plus.
21:56En même temps,
21:57quand on écoute
21:59ou quand on lit
21:59votre témoignage
22:00et celui des autres,
22:03on se dit
22:03mais comment il a fait
22:03pour dépouiller ses enfants ?
22:05Or c'est ça
22:05ce qui a frappé tout le monde
22:07au moment de l'affaire
22:08de l'héritage
22:10de Johnny Hallyday,
22:10on se dit
22:11mais comment se fait-il
22:12qu'il a dépouillé
22:13ses deux enfants ?
22:14Ben je pense que là,
22:15il n'en avait pas conscience,
22:17pour lui c'était pareil,
22:18on a dû lui dire,
22:19en plus il était
22:20malade,
22:21je crois qu'il était
22:22dans toutes ses dispositions.
22:25Donc on a dû lui dire,
22:27non,
22:28il faut pas que tu...
22:29Il faut que tu signes ça
22:31parce qu'il faut
22:31préserver tes enfants
22:33et sans arrêt,
22:34sans arrêt,
22:35il a dû avoir
22:35la paix et le faire
22:36mais à mon avis,
22:38j'en suis certain,
22:39il n'aurait jamais pu
22:40faire ça à Laura
22:41ou à David.
22:42Ces quatre enfants,
22:44il les aimait
22:44et si ça avait été fait
22:47équitablement,
22:48ça ne l'aurait pas dérangé.
22:49Mais de lui-même,
22:50je ne crois pas.
22:52Laurent ?
22:53Je pense que,
22:56en fait,
22:56on a dû lui dire,
22:58il faut protéger
22:58tes petites
22:59et ce qui me paraît
23:00normal,
23:01il y a un décalage
23:02d'âge
23:03entre David,
23:04Laura et les deux petites
23:05et je pense que
23:06tout le monde est d'accord
23:07pour effectivement dire,
23:08protège tes deux petites
23:09et lui,
23:10il était conscient de ça,
23:12c'est vrai que les deux grands
23:13étaient déjà adultes,
23:15responsables,
23:15avaient déjà tout ce qu'ils avaient,
23:17tout ce qu'il fallait
23:18et donc il a dû dire,
23:19oui,
23:20allez,
23:20protégeons les deux petites
23:21mais en aucun cas,
23:23pour l'avoir très peu connu
23:24par rapport à toi,
23:25Sacha,
23:25en aucun cas,
23:26je le vois déshériter
23:28ses enfants,
23:29c'est impensable
23:30de la part de ce gars
23:31qui adorait,
23:33j'ai écrit un livre
23:34avec David
23:35il y a deux ans
23:36et David me disait,
23:40voilà,
23:40c'est impensable
23:41que son père
23:42ait pu déshériter
23:43son gamin,
23:44voire Laura,
23:45Laura qu'il adorait
23:46bien évidemment,
23:47donc voilà,
23:47après,
23:48je pense que
23:49il est un peu
23:50comme Michael Jackson,
23:51c'est un enfant du cirque
23:53qui est né sur scène,
23:54qui ne vivait que par la scène
23:55et après la scène,
23:57il n'y avait que deux choses,
23:58c'était la moto,
23:59les potes et la picole,
24:00le reste,
24:00il ne fallait pas
24:01l'emmerder,
24:01c'est tout
24:02et je pense que
24:03effectivement,
24:04sur le principe,
24:04il fallait protéger
24:05ses petites,
24:07donc tu signes là
24:08et puis il a signé
24:09son testament en anglais
24:10et puis voilà,
24:11vous connaissez la suite.
24:12Mais vous vous rappelez
24:14qu'il est né sur scène,
24:16c'était vraiment
24:16un enfant saltimbanque
24:17qui a été élevé
24:18par sa tante,
24:21Hélène Ma,
24:22et alors il s'est toujours
24:23décrit,
24:23en tout cas au début,
24:24comme il y a
24:25ces fameuses chansons
24:26« Je suis né dans la rue
24:28par une nuit d'orage »,
24:30c'était la légende totale,
24:31il avait été très bien élevé,
24:33Johnny,
24:33je crois que c'est quelqu'un
24:35qui ne faisait jamais
24:35de faux d'orthographe
24:36par exemple,
24:37il était extrêmement
24:38bien éduqué,
24:40il était très poli,
24:41Sacha,
24:42je pense que
24:43c'est le souvenir
24:44que vous en gardez aussi,
24:45quand tu vous le rencontrais
24:46à 23 ans,
24:47c'est un type
24:48très bien élevé,
24:49ce n'est pas un voyou
24:50du tout.
24:50Pas du tout,
24:52pas du tout,
24:53on l'a décrit
24:54comme un voyou,
24:54mais en fait,
24:55c'est les provocations
24:56qui subissaient,
24:56qui faisaient que
24:57quand il se dépongeait,
24:58on ne trouvait pas ça normal,
24:59mais il a toujours été
25:00gentil,
25:02calme,
25:02normalement,
25:03il n'y avait pas de soucis,
25:04et puis bien élevé,
25:05Tante-Marne,
25:06très très bien élevé,
25:08on l'était beaucoup,
25:09beaucoup redevable,
25:10on allait l'avoir régulièrement,
25:12pareil,
25:12il était super.
25:13On fait une pause,
25:16on se retrouve juste après.
25:24Nous sommes toujours
25:25avec Laurent Lavige
25:26et Sacha Roule
25:27qui publie
25:29« Jody Hallyday
25:30et ses anges gardiens ».
25:32Vous parliez de Sylvie Vartan,
25:34vous êtes tous les deux
25:35d'accord pour dire
25:36« Sylvie Vartan,
25:38ça a été le grand amour
25:39de sa vie,
25:40et de « Jody Hallyday »,
25:40ils sont restés mariés
25:41une bonne quinzaine d'années,
25:43et alors il y a des photos
25:46très très belles
25:47dans ce livre,
25:48des photos inédites,
25:49des photos que vous preniez
25:51au jour le jour,
25:54et vous avez l'air de dire
25:55qu'au fond,
25:57il n'y a que quand
25:57Sylvie est là,
25:59quand ils sont rabibochés
26:00parce qu'ils se séparent
26:01un nombre de fois
26:02incalculable,
26:03il n'y a que là
26:04où tout à coup
26:04il semble apaisé,
26:06il va bien,
26:07sinon il ne cesse
26:08de s'inquiéter,
26:10d'envoyer toutes les chansons
26:11qui chantent
26:12sur des messages d'amour
26:13à Sylvie Vartan,
26:14j'ai l'impression.
26:15Il était fou amoureux
26:16de Sylvie,
26:17effectivement,
26:18il n'était bien
26:19qu'avec elle
26:20et pour elle.
26:22Il parlait d'égal
26:23à égal déjà,
26:24c'est la seule
26:25qui pouvait se permettre
26:26des critiques
26:27dans ses spectacles,
26:28des remarques,
26:29elle avait de l'ascendant
26:31sur lui,
26:32en plus,
26:33lui,
26:33c'était l'amour
26:34de jeunesse,
26:36ça a toujours été
26:37comme ça,
26:37et quand ça n'allait pas
26:38avec elle,
26:39ça n'allait avec personne.
26:40Moi le premier,
26:41je dégustais
26:43parce que la mauvaise foi
26:44reprenait le dessus,
26:46tout était de ma peau,
26:47rien n'allait,
26:48tout ce que je faisais.
26:49Alors que c'était génial
26:50la veille,
26:51le lendemain,
26:52c'était,
26:53il pourrissait la vie
26:54et quand ça se,
26:55il se ravi boucher,
26:56c'était bergé,
26:58à chaque fois,
26:59c'était la même chose.
27:00Non, non,
27:00il adorait
27:01parce qu'elle a,
27:02vraiment,
27:03elle avait de l'ascendant
27:03sur lui.
27:04Il l'a respectée,
27:05il l'aimait,
27:07alors que toutes les autres
27:08femmes que j'ai connues,
27:09je ne parle pas de Nathalie Baye
27:10que je n'ai pas connue
27:11ou très peu,
27:13il avait,
27:14c'est lui qui prenait le dessus,
27:16pas avec Sylvie.
27:17Sylvie imposait
27:18sa vie de famille avant tout,
27:20elle protégeait son foyer
27:22et lui acceptait
27:25et ça allait très,
27:26très bien avec ça.
27:26Il y a un petit détail quand même
27:27qui est important
27:29par rapport à Sylvie et Johnny,
27:31c'est que c'était une artiste,
27:33c'est-à-dire qu'elle parlait
27:34le même langage que lui,
27:35c'est-à-dire que quand elle
27:36s'adressait aux ingénieurs du son,
27:38aux musiciens,
27:38tout le monde la respectait
27:39parce qu'elle pratiquait
27:41les mêmes codes que Johnny.
27:44Les autres femmes
27:45qui ont orné sa vie,
27:48ce sont des femmes
27:49qui ne pouvaient pas jouer
27:50dans ce même registre.
27:51D'ailleurs,
27:51quand on la voit
27:52au Stade de France
27:55le rejoindre
27:55pour chanter le feu,
27:56et ils sont tous les deux
27:59et là, tout d'un coup,
28:00rien ne peut les séparer.
28:02C'est le couple
28:03de la variété française,
28:04c'est le couple
28:05de la chanson française,
28:07c'est un couple immortel.
28:09Et d'ailleurs,
28:10quand lui partait
28:11en tournée à l'étranger
28:12avec Sylvie Barton,
28:13à l'époque,
28:14on disait
28:14c'est le mari
28:15de Madame Sylvie Barton,
28:16on ne disait pas
28:16Johnny Evident.
28:17Il y a cette photo
28:19qui est derrière moi
28:19que j'aime beaucoup
28:20où ils ont l'air
28:22de frétiller
28:23en chantant une chanson
28:25et où ils sont
28:26quand même
28:27terriblement déguisés
28:28l'un comme l'autre.
28:29J'ai l'impression
28:29que Johnny Hallyday,
28:30pour moi,
28:31c'est un type
28:31qui a vécu
28:32toute sa vie
28:32déguisé en cow-boy.
28:34Mais est-ce que
28:35c'est comme ça
28:36qu'il était vraiment
28:37dans la vie
28:38ou c'est ce qu'il réservait
28:40aux émissions de Guilux
28:41sous des carpentiers
28:42à l'époque ?
28:44Non, non,
28:44il aimait
28:45et il aimait
28:45d'être au boy.
28:46Il a été,
28:48à chaque fois
28:49qu'on allait aux Etats-Unis,
28:50c'était son grand dada.
28:52Non, non,
28:52il adorait ça.
28:54Vous racontez même
28:54que vous faites une escale,
28:56je crois que c'est,
28:57je ne sais plus où,
28:57à un moment,
28:58vous allez à Tokyo,
28:58vous faites une escale
28:59parce qu'il veut racheter
29:00les vieux costumes
29:02de scène
29:02déjà importables
29:03d'Elvis Presley.
29:06Par exemple,
29:06des trucs
29:06que personne ne peut mettre.
29:08Il les fait retailler
29:09à sa taille
29:10parce qu'à l'époque,
29:11Presley est déjà obèse
29:13mais il est gros
29:15costume blanc là
29:15parce que c'est quand même
29:16Elvis Presley,
29:17c'est l'inventeur
29:18du bling bling.
29:19C'est lui qui invente ça.
29:20Personne n'avait jamais osé
29:21avant lui.
29:22Et bien Johnny,
29:23il y va.
29:25C'était à Los Angeles
29:26chez New Deez
29:27qui était spécialiste
29:29justement dans les westerns
29:31qui habillait tous les John Wells
29:34et les acteurs américains
29:35en western et autres.
29:36Et on est arrivé,
29:37donc il voulait s'acheter
29:38des ceinturons à l'époque.
29:40New Deez faisait
29:40des ceinturons
29:41en or et argent.
29:43On était partis,
29:44il voulait s'acheter
29:45donc des ceinturons
29:46et New Deez lui propose
29:48des costumes
29:48qu'il voulait faire
29:49pour Presley
29:50qui étaient donc décédés
29:51mais qu'il avait
29:53sur les bras.
29:55Et il les fait voir à Johnny
29:56et il dit
29:56je peux vous les retailler
29:57et Johnny a accepté.
29:58Donc il lui a retaillé
29:59avec trois costumes,
30:01trois costumes de Presley
30:02effectivement
30:02plein de franges,
30:04paillettes et autres.
30:06Il lui a retaillé
30:07à sa taille
30:07et on l'a repassé
30:08avec trois costumes.
30:12C'est ça.
30:13Et à propos des femmes,
30:15je crois que c'est vous
30:16qui dites, Sacha,
30:18c'était un séducteur,
30:19c'était pas un jouisseur.
30:21Qu'est-ce que vous entendez
30:22par là ?
30:22Bien qu'on le catalogue
30:27comme un prédateur
30:28qui compte tout le temps,
30:29pas du tout.
30:30Il aimait charmer en fait.
30:32Il aimait bien charmer
30:32les femmes.
30:34Il aimait qu'on l'aime
30:35mais ça n'allait souvent
30:36pas plus loin que ça.
30:37Une fois qu'il était arrivé
30:38à séduire,
30:39ça lui convenait,
30:40ça lui suffisait.
30:41C'était pas un carnassier
30:43de cette femme.
30:45Non, c'était pas ça.
30:47Et puis il faut aussi
30:47ajouter une chose,
30:48c'est que quand il courait
30:49après les demoiselles,
30:51surtout quand on le voyait
30:52avec Nanette Workman
30:54ou avec d'autres artistes
30:55femmes en train de draguer,
30:58c'est juste pour envoyer
30:59un message à Sylvie Barton.
31:00C'est uniquement pour ça
31:01à l'époque.
31:03C'était que pour ça.
31:04Vous avez prononcé
31:05le nom de Nanette Workman
31:06qui est...
31:09Vous abordez le sujet,
31:10c'est une choriste,
31:11Nanette Workman,
31:12elle est canadienne
31:13et ça a l'air d'être
31:14une espèce de personnage,
31:16pas seulement dans votre livre
31:17d'ailleurs,
31:18dans de nombreux livres,
31:19on la voit comme une espèce
31:19de personnage diabolique.
31:21très noire,
31:23qui va plus ou moins
31:24le plonger dans la drogue,
31:26dont il va être quand même
31:26assez épris
31:27ou en tout cas très dépendant.
31:31On la voit sur cette photo
31:33avec vous, Sacha,
31:34sur les Champs-Elysées
31:35ce jour-là.
31:37C'était quelqu'un
31:37de si sombre que ça,
31:39Nanette Workman ?
31:40Elle était...
31:40On a l'impression vraiment
31:41que c'est elle la prédatrice,
31:43justement.
31:43Elle, complètement.
31:45Complètement.
31:46Elle était toujours
31:46dans la drogue,
31:47elle en avait toujours.
31:49Je ne sais pas
31:50d'où elle sortait ça,
31:50mais enfin,
31:51elle fréquentait des gens
31:52apparemment très bien
31:54achalandés
31:54au côté cocaïne.
31:57Elle était nuisible
31:58à tirer les gens vers le bas.
32:00Elle proposait ça
32:01à tout le monde,
32:01savoir que lui
32:02était tombé malheureusement
32:03là-dedans.
32:04Ça a été un calvaire
32:05pour moi
32:06et pour lui surtout.
32:07Et c'était une catastrophe.
32:10Mais vraiment...
32:11Ce qui est intéressant,
32:12c'est quand Sacha
32:13rencontre pour la première fois,
32:14en tout cas dans un aéroport,
32:16Nanette Workman,
32:17je pense que ça brûle
32:17son pesant d'or.
32:18Mais raconter l'histoire,
32:19elle est très drôle.
32:22Le fait que je servais Johnny
32:24à la bio pour quelques jours,
32:26j'étais le serviteur de Johnny,
32:28mais pas parce que c'était mon travail,
32:30mais c'était mon ami,
32:32parce que j'étais prêt à tout pour lui.
32:33C'était naturel et normal.
32:36Elle a débarqué,
32:36parce qu'au départ,
32:37elle était choriste.
32:38Quand il l'a fait passer
32:39en première partie,
32:40elle a commencé à se prendre au sérieux
32:41comme beaucoup de gens,
32:42malheureusement,
32:43qui ne savent pas rester à leur place.
32:45Et elle s'est prise pour la patronne.
32:48Moi, avec Sylvie,
32:49tout allait bien,
32:50elle me respectait,
32:51je l'adorais.
32:52Celle-là,
32:52elle m'a pris pour son esclave.
32:54Elle arrive,
32:55on partait pour une tournée en Afrique
32:56et on est arrivé avec Johnny en avance
33:00et on l'attendait.
33:02J'avais enregistré mes bagages,
33:03je dis que tout allait bien.
33:05elle arrive,
33:07sa valise,
33:08une valisette et une grande valise,
33:11elle jette ça à mes pieds,
33:14elle prend Johnny par la main
33:15et elle s'en va.
33:16Et on arrive,
33:16le premier jour,
33:17c'était Casablanca,
33:18on arrive à Casablanca,
33:20je récupère mes bagages,
33:21je fais Johnny,
33:22elle vient vers moi,
33:23elle dit,
33:23mes bagages,
33:24si tu ne les as pas enregistrés,
33:26ils doivent être à enregistrer.
33:27et ça a été après la guerre
33:29entre nous deux tout le temps.
33:33Elle a essayé effectivement plusieurs fois
33:35de me faire virer,
33:37mon rapport a été par les mains.
33:40Non, non,
33:40c'est une horreur.
33:42Vous n'en avez pas gardé un bon souvenir,
33:45j'ai l'impression.
33:47Dans la mythologie de Johnny,
33:48il y a à peu près toute la mythologie du rock,
33:51il a tout pris pour lui,
33:55il y a la vitesse,
33:55il y a les voitures,
33:57il y a les motos,
33:58il y a les accidents.
33:59Ce type a les plus belles voitures du monde
34:01et il a un nombre d'accidents incalculable.
34:04Alors vous le décrivez, Sacha,
34:06comme quelqu'un qui conduit comme un fou,
34:08mais je me dis,
34:08pour avoir autant d'accidents,
34:10est-ce qu'il conduisait vraiment si bien que ça ?
34:12Moi, j'ai l'impression qu'il conduisait mal.
34:15Non, si vous faites des centaines de milliers de kilomètres par an
34:18comme on faisait à l'époque,
34:20si vous relativisez,
34:22il n'y a pas autant d'accidents que ça.
34:24Il n'y a pas.
34:24On faisait des centaines de milliers de kilomètres.
34:27C'était une tournée d'hiver,
34:30une tournée de printemps,
34:30une tournée d'été.
34:32Vous vous rendez compte ?
34:3340 000 à 50 000 kilomètres par an minimum.
34:37Non, non, il conduisait très bien.
34:39Il a prouvé d'ailleurs dans les compétitions automobiles
34:41où il a battu des gens,
34:42des pilotes renommés.
34:44Il pouvait,
34:45avec des gens comme Pescarolo et autres,
34:48il a toujours prouvé que c'était un très bon pilote.
34:50Sauf que quand on est fatigué,
34:52qu'on roule jour et nuit,
34:54après un gala,
34:55l'accident qu'on a eu à Strasbourg,
34:58c'était,
34:59à l'époque,
34:59on faisait quand même des,
35:00à Belfort,
35:01on faisait des,
35:02pareil,
35:03des centaines de kilomètres dans la journée.
35:04on avait des galas quand même.
35:07La moyenne,
35:07c'était 300 kilomètres
35:08et des fois,
35:09800 kilomètres
35:10pour rejoindre une ville à l'autre,
35:11ce qui n'arrivait plus après,
35:13puisqu'après,
35:13c'était des 200 kilomètres,
35:15c'était déjà à record.
35:16Quand il y avait des grandes distances,
35:17on les faisait en avion.
35:18À l'époque,
35:19mais ils conduisaient très,
35:20très bien.
35:21Et l'accident qu'on a eu avec Sylvie,
35:22c'est malheureusement
35:23un dérapage
35:24dans une petite route
35:25verglacée en plein hiver.
35:27Non, non,
35:28il n'en a pas eu tant que ça,
35:29des accidents.
35:30C'est un accident célèbre,
35:31puisqu'elle avait pris le pare-brise,
35:33la pauvre,
35:33elle a été quasiment défigurée,
35:35heureusement.
35:36Il n'y a pas eu de séquelles,
35:37mais il a eu des accidents
35:39très, très violents.
35:42Et à chaque fois,
35:42il s'en sort.
35:44Non, c'était le seul,
35:45vraiment violent,
35:46c'était le seul.
35:48C'est le seul,
35:48il a eu une lait cassée,
35:49il a eu une lait figurée.
35:50Moi, j'ai eu une jambe cassée,
35:52mais le reste,
35:54non, il y a eu un accident
35:55avec les jambes à impérié,
35:56il y a eu des petites plaies au front,
35:59et le reste,
36:01non, il n'y a pas eu d'accident grave.
36:02Qu'est-ce qu'il mangeait ?
36:04Johnny,
36:05on sait qu'il buvait beaucoup,
36:06qu'il s'est drogué pas mal,
36:09finalement,
36:09même s'il n'a pas pris
36:10les drogues les plus dangereuses.
36:12Mais qu'est-ce qu'il mangeait ?
36:14Il mange de tout,
36:15il adore manger.
36:16Non, non, il mange de tout,
36:17il n'y a pas de préférence.
36:19Il ne faisait pas attention
36:20parce que c'est un type
36:21qui, quand même,
36:21a une condition physique
36:23très importante.
36:25Dieu sait s'il se démenait sur scène,
36:27il transpirait des litres.
36:29On se demande,
36:31normalement,
36:31aujourd'hui,
36:32un type comme ça,
36:33il aurait un régime,
36:35il aurait un nutritionniste
36:36quasiment à côté de lui,
36:38jour et nuit.
36:40Lui, non.
36:41Quand on fait ce qu'il fait sur scène,
36:43il n'a pas besoin de faire de sport.
36:45Moi, je ne fais pas du sport,
36:46je ne tenais pas par rapport à lui.
36:47de 1h30 sur scène
36:52jusqu'à 4h30,
36:53il est resté sur scène des fois
36:544h30 sur une scène,
36:57à transpirer à cette année
36:58comme il fait,
37:00je souhaite à bien des sportifs
37:01de souffrir autant que lui,
37:02je veux dire,
37:02de souffrir autant que lui.
37:04Il perdait 2 à 3 litres par soirée.
37:08Non, non, c'était fabuleux.
37:09C'est très, très dur.
37:10On a l'impression qu'il veut
37:12que ce soit plus grand,
37:13plus impressionnant,
37:14plus spectaculaire.
37:15Bon, ça, tout le monde le sait,
37:16mais vous racontez cette scène
37:18où vous êtes au pavillon de Paris
37:19à l'époque,
37:20ça doit démarrer,
37:21vous démarrez dans les cintres
37:22parce qu'il doit prendre un ascenseur
37:24pour descendre sur la scène
37:26et il tombe
37:28et vous le rattrapez
37:29et ça va durer 5 minutes
37:30où vous le tenez à bout de bras
37:32avec la scène à 20, 25 mètres en dessous.
37:36C'est ça.
37:37Il y avait une petite passerelle,
37:39donc on a pris,
37:39on monte un escalier,
37:40on arrive sur cette passerelle
37:41que je ne peux pas vous dire
37:42exactement aujourd'hui,
37:44peut-être 70 centimètres de large
37:46et qui bouge beaucoup.
37:49Tout ça pour rejoindre une lacelle
37:51qui devait le descendre.
37:52Et c'est lui qui maniait cette lacelle.
37:55Je l'installe dans la lacelle,
37:57il voit un dernier coup de l'eau
38:00et au moment où il actionne
38:03la descente de l'appareil,
38:06les techniciens avaient oublié
38:08un crochet de sécurité
38:09qui maintenait cette lacelle en l'air
38:12et il a basculé.
38:14Au moment où il bascule,
38:15il me tombe dessus
38:16et là, je l'ai rattrapé.
38:18Enfin, il s'est accroché à moi,
38:19je l'ai rattrapé.
38:21Je dis 5 minutes,
38:22ça a peut-être duré 2 minutes,
38:23peut-être 10,
38:23je n'en sais rien,
38:24mais on était paniqués tous les deux
38:26dans le vide.
38:27Les musiciens jouaient l'intro,
38:28ça a duré 5 minutes, 10 minutes.
38:30Ils ne voyaient pas descendre,
38:31enfin, ils ne voyaient pas descendre.
38:33Et puis là,
38:35ils s'accrochent à moi,
38:37je m'approche,
38:37on a peur tous les deux,
38:38on transpire.
38:40Finalement,
38:40en s'accrochant et moi,
38:42on arrive à récupérer la passerelle,
38:44je le remonte
38:45et tout va bien.
38:46On me descend,
38:46on reste un petit peu là-haut
38:48parce que,
38:48on tombe dans les bras là-haut
38:50parce que c'était la panique.
38:52On a eu peur tous les deux.
38:53Et puis,
38:55quand il remonte,
38:56on redescend par l'escalier
38:57et c'est là où il est très fort.
39:00Il a attaqué le scrutin
39:01comme si de rien n'était,
39:02personne n'a rien vu jusqu'à la fin.
39:04Après, dans la loge,
39:05bon, récupération,
39:06mais chapeau.
39:09Laurent,
39:10vous avez écrit des livres
39:11consacrés à Johnny,
39:12vous l'avez interviewé.
39:14C'est un type,
39:15c'est fou même
39:17qu'il soit resté vivant
39:18jusqu'à l'âge
39:18où il est resté vivant.
39:19On a l'impression
39:20qu'il avait frôlé la mort
39:22un nombre de fois
39:22incalculables,
39:23mais peut-être pas tant que ça.
39:24C'est peut-être arrivé ce jour-là,
39:26le jour de l'accident
39:27très violent
39:27que nous racontait Sacha
39:29et puis pas plus que ça,
39:30peut-être.
39:31J'en sais rien.
39:33Non, mais c'est...
39:34Après,
39:35je pense que c'est
39:36un zoom sur une époque.
39:39Je pense que
39:39dans les années 2000
39:42et 2010,
39:43tout était organisé,
39:44tout était professionnel,
39:45il s'était assagi.
39:47Donc,
39:47la vie était beaucoup plus
39:48plan-plan,
39:49plus tranquille
39:49de la part de Johnny.
39:51Effectivement,
39:51la période de Sacha
39:54dans les années 60,
39:5570,
39:56vous pouvez s'imaginer
39:56pour tous
39:57ce qu'a été
39:58le début des années 70.
40:00Ça a été
40:00le chaos total,
40:02une explosion
40:03d'essence,
40:03de liberté,
40:04de la musique,
40:05Jimmy Page,
40:06de la Zeppelin,
40:07le blues blanc,
40:08et tout ça.
40:09En fait,
40:09c'est la drogue,
40:11Woodstock,
40:12il y a eu
40:13un melting pot
40:13de choses
40:14qui ont fait
40:14que Johnny
40:15est devenu
40:15ce qu'il est devenu.
40:16c'est lui qui a apporté
40:17tout ça en France.
40:18Il a toujours été
40:19avec des gens
40:21qui l'ont aidé,
40:21Philippe Labreau,
40:22des auteurs
40:24journalistes
40:25intellectuels,
40:26intelligents,
40:26qui l'ont toujours
40:28amené un tout petit peu
40:29en avance sur son temps,
40:30mais pas trop,
40:31juste ce qu'il faut.
40:32Il faut savoir
40:33qu'au départ,
40:33il décriait les hippies
40:35et après,
40:35lui,
40:35il est devenu
40:36sur un album
40:37« Jésus-Christ est un hippie ».
40:39Il a réussi
40:40à tourner sa veste
40:41tranquillement
40:42et les gens pensaient
40:42que c'était bon,
40:43que c'était vrai,
40:44qu'il est trop fort.
40:45Johnny est quelqu'un
40:46de très, très fort,
40:46je pense,
40:47dans ce genre de choses
40:48et effectivement,
40:49il a aimé vivre
40:52la vie qu'il a choisie,
40:54mais je pense
40:54que c'est un fantasme aussi,
40:56le fait de dire
40:57que Johnny
40:58a fait mourir
40:58plusieurs fois.
40:59Il a vraiment...
41:00C'était une légende,
41:01voilà,
41:02c'est une légende
41:02plus autre chose.
41:04Regardez,
41:04par exemple,
41:05il a fait une course
41:06de voiture,
41:07une course de côte
41:07avec des professionnels.
41:09Nous, on est arrivés
41:10le lendemain d'un gala.
41:12Donc, il est fatigué,
41:14il n'a pas dormi,
41:15rien.
41:16Au moment où
41:17la course a lieu,
41:18il a fait le...
41:19C'est à autant,
41:20je crois,
41:20il a fait la course
41:22une fois pour voir.
41:24Et il est dans sa voiture,
41:27son directeur sportif,
41:28il s'appelait Henri Chemin,
41:30il lui dit
41:30« Ne prends pas,
41:30t'es fatigué,
41:31prends pas de risque ».
41:32C'était sur une instance.
41:34« Ne prends pas de risque,
41:35c'est pas la peine,
41:35t'es là,
41:36t'es fatigué,
41:36ne le fais pas ».
41:38Il est dans sa voiture,
41:39je suis à côté de lui
41:41avec la bouteille d'eau,
41:42il est allé à voir,
41:43il me dit
41:43« T'entends ce qu'ils disent »
41:44et il entendait
41:46les autres pilotes,
41:47les pilotes professionnels
41:48qui sont là
41:49depuis huit jours,
41:50qui ont reconnu le terrain
41:51plus d'une fois,
41:52toute la semaine,
41:53ils ont fait ça.
41:54« Qu'est-ce qui vient
41:55nous faire chier,
41:55ce chanteur ? »
41:57il ne peut pas aller chanter
41:58et arrêter de nous tasser
42:00des pieds.
42:01Et il dit
42:02« Tu vas voir,
42:02tu vas voir
42:03ce que je vais
42:03leur faire voir,
42:04parce qu'ils me prennent
42:05pour un coup,
42:06tu vas voir ».
42:07Et quand la course
42:08a démarré,
42:08il est arrivé second
42:09d'une pause de pause,
42:11il a pris tous les risques.
42:13Son directeur sportif
42:14l'a incendié,
42:15parce qu'il a...
42:15Là, il aurait pu...
42:16Il a trollé la mort
42:17plus d'une fois,
42:18parce que c'était
42:18au bord d'un ravin,
42:19mais uniquement par défi,
42:21parce qu'on ne le prenait
42:23pas au sérieux,
42:24il a pris tous les risques.
42:25Il aimait les couteaux,
42:27il en faisait collection,
42:28il n'aimait pas
42:28Claude François.
42:30Vous dites
42:30« Il n'aimait pas
42:31Claude François ».
42:31C'est comme ça.
42:33Vous racontez pourquoi,
42:34d'ailleurs ?
42:34Parce qu'on a eu
42:35les mêmes techniciens
42:36et souvent
42:37les mêmes musiciens.
42:38Et à chaque fois,
42:39pour lui parler
42:41de Claude François,
42:41c'était « Il est un humain,
42:43c'est un salaud,
42:45il nous parle mal ».
42:46Il y a un ingénieur du son
42:47qui nous raconte
42:48qu'un jour,
42:49en plein concert,
42:51ce que François,
42:52il avait allé
42:53sur la fin de sa carrière,
42:55avant sa mort,
42:56il s'occupait
42:58d'une agence
42:59de mannequins,
43:00d'un journal,
43:02un podium.
43:04Donc,
43:04il avait très peu
43:05de temps
43:06pour faire
43:07son métier d'artiste.
43:09Il arrivait
43:09au dernier moment
43:10au gala
43:10et il répétait
43:12que les gens
43:13étaient encore dehors
43:14à 20h30,
43:1621h.
43:17Et un soir,
43:18il s'en prend
43:18donc un ingénieur
43:19du son qu'on a eu,
43:20il l'a traité
43:21de tous les noms
43:21en plein spectacle
43:22parce qu'il n'avait pas eu le temps.
43:23Le son est mauvais,
43:24c'est un con,
43:25il a arrêté le spectacle,
43:26il l'a révélé
43:26pour tout le monde,
43:28humilié.
43:29Et Johnny,
43:29on peut lui reprocher
43:30beaucoup de choses,
43:31mais il est très humain,
43:32très irrespective,
43:32tout le monde
43:33et il ne l'aimait pas
43:34pour ça.
43:35Donc,
43:36quand on le rencontrait
43:37qui était normal,
43:39de sa bague,
43:40de mon boulot,
43:41il avait de l'admiration
43:41de toute façon
43:42pour le travail
43:43qui était
43:45un très grand professionnel.
43:47Et il le détestait
43:48par rapport à ça
43:49et puis,
43:50il est arrivé
43:51une petite anecdote
43:52un jour dans une boîte,
43:54l'aventure
43:55à l'instant
43:55au coin de l'échange,
43:58enfin,
43:58auprès de Champs-Élysées,
43:59pas de l'échoir.
44:01Et
44:01Johnny,
44:03c'est lui qui conduisait,
44:04me dépose
44:05avec une copine
44:06qu'on avait
44:07et il est arrêté
44:09par quelqu'un
44:11à l'entrée
44:13du restaurant.
44:13Il commence
44:14à bavarder.
44:14Moi,
44:14je monte avec
44:15cette personne
44:16au restaurant
44:17premier
44:18et dès qu'il y a
44:20une très belle femme,
44:21au bout de cinq minutes,
44:22un garçon
44:23lui amène
44:23un papier
44:24avec un numéro
44:25de téléphone,
44:26un numéro
44:26de téléphone
44:26de Paul François.
44:29Je suppose
44:30qu'il était joli,
44:31c'était pour son journal
44:32ou son agent
44:33de mannequin.
44:35Cinq minutes
44:35après,
44:36je lui monte,
44:36la fille lui dit
44:37et là,
44:38il devient
44:38fou de rachet.
44:39il veut aller
44:40lui casser la figure.
44:42Je vais le calme,
44:43ça se calme,
44:44il doit voir
44:44ce qu'il peut lui faire.
44:46Et pendant
44:46un certain temps,
44:48comme à l'époque
44:48il y avait
44:49trois,
44:49quatre restaurants
44:50à Paris
44:50où on allait
44:51les uns les autres
44:52à tous les gens
44:52du spectacle,
44:53fatalement on se croisait.
44:56Et Johnny,
44:56il avait clamé
44:57qu'il allait lui casser
44:58la figure.
44:59Et on avait
45:01le secrétaire
45:02de flotteau
45:03qui allait
45:06dans les restaurants
45:07pour savoir
45:07si on n'avait
45:08pas réservé,
45:08si on n'était
45:09pas là
45:09le même soir.
45:10Ça a duré
45:11un certain temps.
45:14Est-ce qu'il aimait
45:15les animaux,
45:16Johnny ?
45:17Oui,
45:18les chiens
45:18surtout.
45:19Ah oui.
45:20Et les enfants,
45:21il aimait les enfants ?
45:22Je ne parle pas
45:23des chiens là,
45:23mais les enfants
45:24en général ?
45:26Oui,
45:26il a fait
45:26beaucoup de choses
45:27pour les enfants.
45:28Mais pareil,
45:29il n'aimait pas
45:29en parler,
45:30il n'aimait pas...
45:32Il ne faut pas oublier
45:33qu'il a été abandonné,
45:34il avait deux ans
45:35abandonné par son père.
45:37D'ailleurs,
45:38quand Jean Basselin
45:39a travaillé avec lui,
45:40quand ils étaient
45:41Villa Molitor,
45:42ils vivaient ensemble
45:43et Jean avait sa fille,
45:45Julie Basselin,
45:47qui vivait avec
45:48toute cette famille
45:49et dans le livre,
45:51elle le dit,
45:52il n'a jamais fait
45:53de différence
45:53entre Laura
45:54et Julie.
45:55C'était vraiment...
45:56Il adorait les enfants,
45:58c'était quelqu'un
45:58d'impair aimant,
46:00normal.
46:01Et est-ce qu'il s'ennuyait
46:04quand il ne travaillait pas ?
46:06Ah oui,
46:07la première fois,
46:08il a dit qu'il allait
46:08arrêter de chanter.
46:11Ça a dû un mois,
46:12je crois que ça a dû
46:12un maximum,
46:13ça a dû un trois mois.
46:13Il venait fou,
46:14il ne pouvait pas.
46:15La scène lui manquait,
46:16ça c'était sa vie.
46:20Et j'ai l'impression,
46:21après avoir lu ce livre,
46:22qu'il était très sensible
46:23à ce qu'on disait de lui,
46:25y compris les musiciens.
46:27Vous racontez plein d'anecdotes
46:28sur ses rapports
46:30avec ses musiciens,
46:31vous aviez l'impression
46:31parfois que les musiciens
46:33ne le respectaient pas
46:34ou se donnaient à eux-mêmes
46:36trop d'importance.
46:38Et on sent bien
46:38qu'il est très sensible
46:39à ce que les autres
46:40pensent de lui.
46:42Oui,
46:42il était sensible
46:43mais il ne voulait pas
46:44voir la réalité en face
46:45parce qu'il ne le croyait pas trop,
46:47il ne pensait pas
46:47que les gens étaient
46:48aussi méchants,
46:49aussi malfaisants,
46:50surtout quand vous les faites vivre.
46:52Souvent,
46:53c'est des gens
46:53qui n'existaient que grâce à lui.
46:55D'ailleurs,
46:55certains musiciens,
46:56beaucoup,
46:57je ne parle pas
46:58de la dernière époque,
46:59ils ne voulaient vraiment
47:00vraiment des bons musiciens.
47:02Mais à l'époque,
47:03à mon époque,
47:04il y avait des musiciens
47:04qui n'étaient pas
47:05pas terribles
47:07mais ils les prenaient
47:07parce qu'ils les aimaient bien,
47:08ils étaient sympas,
47:09des conneurs ou autre.
47:11Il était très,
47:12très généreux avec eux
47:13donc il essayait
47:14mais il ne voulait pas
47:14voir la réalité en face.
47:16Souvent,
47:17il me reprochait d'ailleurs
47:18parce que moi,
47:18je ne les aimais pas
47:19par nature
47:20parce que dès qu'on lui voulait
47:21du mal,
47:23ça ne me comblait pas.
47:25Et lui,
47:25toujours plus tolérant,
47:26gentil,
47:27il laisse tomber,
47:27c'est pas grave.
47:28Rien n'avait d'importance.
47:30Mais les ménins
47:31avaient effectivement
47:31un problème,
47:32c'est normal.
47:33Est-ce qu'il acceptait
47:34la critique ?
47:36Oui.
47:37Oui, oui,
47:38ça,
47:38ça ne l'a jamais dérangé.
47:39De toute façon,
47:40on ne peut pas le critiquer
47:41plus que les gens
47:44qui ne l'aimaient pas
47:44à l'époque.
47:46Les choses
47:47qu'on dit dans les journaux,
47:50ou moins des critiques,
47:51ça ne le dérangeait pas.
47:51Laurent,
47:52quand vous parliez avec lui,
47:54est-ce qu'on pouvait lui dire,
47:55par exemple,
47:55ton disque,
47:56il n'était pas terrible ?
47:57En fait,
47:57il y a beaucoup de gens
47:58qui lui disaient
48:00ce qu'il avait envie d'entendre.
48:01Et Sacha a été peut-être
48:03un des rares
48:03à lui dire la vérité.
48:05Alors,
48:05il le prenait mal parfois,
48:06mais comme c'est
48:07quelqu'un intelligent,
48:09il acceptait à un moment donné.
48:11Alors,
48:11c'est vrai qu'il y a une anecdote
48:12où à un moment donné,
48:13c'est sur l'album Hollywood,
48:14je crois,
48:15Sacha,
48:16Johnny lui dit
48:17« Qu'est-ce que tu penses
48:17de cet album ? »
48:19et Sacha dit « Bof,
48:20il y a une,
48:21le montant du rock'n'roll
48:22qui n'est pas mal,
48:23mais bon,
48:23le reste,
48:24ce n'est pas terrible. »
48:25Donc,
48:25ça l'a énervé.
48:25Il lui dit
48:26« Je ne sais pas pourquoi
48:27tu dis ça,
48:27tout le monde trouve
48:28mon album bien
48:29et surtout,
48:29il a été disque d'or
48:30en une journée. »
48:32Et donc,
48:33Sacha lui dit
48:33« Mais bon,
48:34moi,
48:34je suis juste un lambda,
48:35j'aime moins,
48:37mais bon,
48:37tu fais ce que tu veux. »
48:39Mais bon,
48:39il est à l'écoute quand même.
48:40Après,
48:41moi,
48:41j'avais un rapport
48:41un peu différent
48:42parce que j'ai eu
48:43ce rapport
48:49aussi de producteur
48:50de spectacles,
48:51d'artistes,
48:53où là,
48:53c'était un peu différent
48:55parce que j'étais
48:55dans une autre catégorie.
48:56Donc,
48:57pour se parler,
48:58il fallait qu'on s'écarte
48:59un petit peu
48:59parce qu'on s'aimait beaucoup,
49:01mais comme c'est quelqu'un
49:01de très timide
49:02et que moi aussi,
49:03je peux être aussi très timide,
49:06ben voilà,
49:06on se disait des choses
49:08mais ça restait
49:09très intime
49:10et très rapide.
49:12Mais moi,
49:12j'ai une anecdote
49:13à propos de Johnny,
49:14si je peux vous la raconter.
49:18Un jour,
49:19c'était à la sortie
49:20de l'album 100%,
49:21on était à l'Hôtel Coste
49:22à Paris
49:23et je prépare
49:24donc l'interview
49:25et Johnny m'avait accordé
49:26une heure d'interview
49:27donc une heure d'interview
49:29avec Johnny,
49:29c'est formidable quand même
49:30donc je l'avais vraiment
49:32beaucoup préparé
49:33parce que c'est vrai
49:33que moi,
49:34je suis en femme de Johnny
49:35depuis que je suis gamin
49:36et quand il arrive,
49:38on s'installe
49:39et on commence
49:40à parler de son enfant,
49:42de sa vie,
49:42etc.
49:43Et là,
49:43arrive dans le salon
49:45où on était
49:46Eddie Mitchell
49:47et donc Eddie Mitchell
49:48demande juste
49:49qu'on arrête l'interview
49:50donc on arrête,
49:52il me dit bonjour,
49:52comment tu vas,
49:53je vais bien,
49:53est-ce que je peux parler
49:54à Johnny ?
49:54Donc il parle à Johnny
49:55cinq secondes,
49:56Johnny revient,
49:57s'installe
49:58et donc on était
49:59tous les trois
49:59avec Eddie
50:00et Johnny me dit
50:01bon ben voilà,
50:02il y a un problème,
50:04c'est bientôt
50:05mon anniversaire
50:06mais Eddie Mitchell
50:08pourrait m'acheter
50:08une paire de Santiago
50:09mais il faudrait
50:10qu'on traverse la rue
50:11qu'on aille en face
50:11et ça va fermer
50:13dans trois quarts d'heure
50:15donc est-ce que tu peux
50:16réduire ton interview
50:17de 60 à 40 minutes
50:19pour que je puisse
50:19l'emmener
50:20acheter ses pompes ?
50:22Et je lui dis
50:23les gars,
50:23vous déconnez quand même
50:24parce que voilà,
50:25faire une interview
50:26de Johnny,
50:26c'est pas simple
50:27et bon,
50:27je lâche,
50:27je dis ok,
50:28on fait 45 minutes.
50:29Je fais l'interview
50:30et Eddie Mitchell
50:30est assis à côté,
50:32il rigole,
50:32machin,
50:33etc.
50:33On fait l'interview,
50:34au bout de 45 minutes,
50:35moi je me suis engagé,
50:36je rends l'antenne
50:37et je lui dis
50:38bon ben voilà,
50:38va acheter tes pompes
50:39et il me dit
50:40ouais,
50:40je te revaudrai ça,
50:41t'inquiète pas.
50:41Et ils partent tous les deux
50:42comme deux gamins
50:43et ils s'en vont
50:44donc moi je range mes affaires,
50:45je discute avec 2-3 personnes,
50:47je prends mon sac
50:48et là je sors du salon
50:49et je traverse l'hôtel
50:50et tout d'un coup
50:51je torne la tête à gauche
50:52et il y avait un autre petit salon
50:54et qui je vois,
50:55je vois les deux
50:56qui étaient assis
50:57avec deux verres de whisky
50:58en train de discuter
50:59au fond,
51:00cachés.
51:01Donc je vais les voir,
51:02je leur dis
51:02vous vous foutez de moi ou quoi ?
51:04Et les deux avaient vraiment,
51:07la main prise au piège
51:08qu'on fait une bêtise,
51:10ils me disent
51:10oh mais Laurent,
51:11tu sais ce que c'est,
51:11ça fait longtemps
51:12que je n'ai pas vu Eddie,
51:13c'est le parrain de ma fille,
51:14j'ai besoin de le voir
51:15mais on te vaudra ça,
51:16viens t'asseoir avec nous,
51:17allez viens,
51:17on va boire des coups.
51:18Voilà qui était Johnny en fait,
51:19c'est quelqu'un
51:20qui était professionnel
51:21mais qui passait avant toute chose,
51:23il accordait beaucoup d'importance
51:25à ses vrais amis
51:25et Eddie Mitchell en était un.
51:27Merci tous les deux,
51:28l'émission se termine,
51:30le livre s'intitule
51:31Johnny Hallyday
51:32et ses anges gardiens,
51:34il est signé Laurent Laviche,
51:35Sacha Roule et Jean Basselin,
51:38il est paru chez Casa Édition,
51:40il fourmille d'anecdotes
51:42et de photos inédites.
51:44Merci de nous avoir suivis
51:45et rendez-vous au prochain numéro.
52:05Sous-titrage Société Radio-Canada
52:10Sous-titrage Société Radio-Canada
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