« On n’est pas malade tout le temps, blanc comme un linge avec le crâne rasé, c'est pas que ça. » À 29 ans, Axelle a dû faire face à un cancer du sein. Elle nous parle du choc du diagnostic, de la perte d'identité suite à la chimiothérapie et à la mastec

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00:00Je me regardais dans le miroir et je ne me reconnaissais pas en fait.

00:04Et pendant très longtemps, et même encore un peu maintenant.

00:07C'était en fin 2023.

00:11Juste comme ça, je sentais que j'avais une espèce de boule au niveau du sein gauche.

00:16J'ai un peu laissé traîner en me disant que ça ne pouvait pas être un cancer, c'est pas possible.

00:21Je suis trop jeune, ça n'arrive qu'aux autres, c'est souvent ce qu'on se dit.

00:24On m'a fait faire une échographie, puis une mammographie, et c'est là que c'est ressorti un peu positif.

00:31Donc du coup, on m'a demandé d'aller faire une biopsie, qui a bien confirmé que c'était un cancer.

00:37J'ai eu un rendez-vous avec mon oncologue très rapidement, et on a commencé la chimio.

00:41Beaucoup de changements, effectivement, juste après la chimio.

00:45La perte des cheveux, de l'entièreté, de la pilosité en fait.

00:49On n'en parle pas assez souvent.

00:49Donc ça, ça a été la partie la plus difficile.

00:52En fait, la perte d'identité, couplée à l'opération.

00:56Donc j'ai eu une mastectomie, on m'a enlevé un sein.

00:59Vis-à-vis du traitement, c'est vrai que j'ai eu beaucoup, beaucoup de chance,

01:01parce qu'au niveau de la chimio, je n'avais pas de nausée, pas de vomissement.

01:04C'était plutôt rare.

01:05C'était de la grosse fatigue.

01:07Et encore, c'était après les chimios.

01:09Tout le parcours, je l'ai plutôt bien vécu, justement, parce qu'on me parlait traitement,

01:13de tout ce qui allait se passer, de l'avenir potentiellement que j'allais avoir.

01:16Mais à aucun moment, on m'a dit que c'était grave.

01:20À aucun moment, on m'a dit que j'allais mourir.

01:21J'ai de nouveaux amis et à l'inverse, j'en ai perdu aussi quelques-uns.

01:25On ne sait pas comment parler aux malades.

01:27Donc il y a certaines personnes qui ont préféré plutôt ne pas me parler du tout.

01:30Ça, ce n'est pas la bonne chose à faire.

01:31Il faut parler, il faut dire les choses, même si on met un peu les pieds dans le plat.

01:34Et à l'inverse, il y a des personnes qui sont venues me parler,

01:37qui m'ont beaucoup suivie sur les réseaux sociaux,

01:38parce que j'ai quand même beaucoup publié par rapport à ça.

01:40J'ai eu envie de le faire, pour moi déjà.

01:43Et puis aussi pour montrer aux autres la réalité de la maladie,

01:47parce que ce n'est pas ce qu'on voit à la télé, en fait.

01:49On n'est pas malade tout le temps, blanc comme à linge,

01:53avec le crâne rasé, ce n'est pas que ça.

01:56En tout cas, moi, j'allais bien.

01:58Et je voulais aussi que mon entourage le voie.

02:01J'ai eu beaucoup de chance à Gustave Roussy,

02:03pendant toute la durée de mon traitement.

02:05On traite la maladie, mais aussi tout ce qui est à côté.

02:07L'image de soi, il y a aussi le fait de faire du sport, c'est très important.

02:10On a la possibilité aussi d'avoir une onco-esthéticienne qui est nous aidée.

02:15Il faut traiter la maladie physique, mais aussi le mental, c'est très important.

02:19C'est vrai qu'avant la maladie, je ne me sentais pas du tout concernée par Octobre Rose.

02:23Mais maintenant que je suis dedans, finalement, on voit un petit peu

02:26tout ce qui est mis en place pour aider, en fait, à la recherche pour le cancer.

02:31Et ça, c'est aussi grâce aux personnes, c'est grâce aux dons.

02:34Si je pouvais donner des conseils aux femmes, effectivement, c'est l'autopalpation.

02:38Et puis même pas hésiter à aller voir son médecin et sa gynéco pour en parler.

02:42Aujourd'hui, ça va mieux.

02:43Je vais me faire opérer là, bientôt, la semaine prochaine.

02:46Je fais la reconstruction ma mère, du coup.

02:48Et j'ai de nouveaux projets dans la vie.

02:50Faire de nouvelles choses, découvrir un nouveau métier.

02:53Maintenant, je me fais plaisir.

02:54Du coup, je me sens beaucoup plus épanouie qu'avant, finalement.

02:55Je fais plaisir.

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