- il y a 3 mois
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00:00La grande interview ce matin sur CNews et Europe 1, mon invité Thierry Breton, bonjour et bienvenue.
00:06Bonjour Sonia Mavouk.
00:07Et merci de votre présence, vous avez été ministre de l'économie et également commissaire européen au marché intérieur.
00:12Et je signale ce livre à paraître prochainement, que vous publiez les 10 renoncements qui ont fait la France aux éditions Plon,
00:19certainement évidemment qui va beaucoup faire parler ce livre.
00:22Et tout d'abord, peut-être en parlant d'un renoncement, Thierry Breton va s'interroger ce matin sur la voix de la France.
00:27Que pèse-t-elle encore ? Que vaut-elle encore face au plan de paix de Donald Trump à Gaza ou face aux résultats des sanctions russes ?
00:34Mais tout d'abord, cette même voie en Algérie.
00:36On a appris que la France déroule en quelque sorte le tapis rouge à Alger alors qu'elle avait promis des sanctions
00:42eu égard à la relation entre ces deux pays.
00:45Rappelons que nous avons un compatriote, un journaliste qui est emprisonné et également, évidemment, Boalem Sansal.
00:51Malgré cela, l'ambassade de France sur place s'est réjouie et félicitée de l'augmentation des visas accordés aux étudiants
00:56algériens.
00:57Comment vous appréhendez une telle attitude de notre pays ?
01:00De toute façon, Thierry Mabrou, d'abord, moi je me réjouis que des étudiants viennent en France.
01:05Et ça, il faut le dire.
01:06Il ne s'agit pas de les punir, évidemment.
01:07Il ne s'agit pas de les punir.
01:08Et c'est très important que la France continue à être ce pays qui accueille des étudiants du monde entier
01:14parce que, précisément, c'est notre histoire, c'est notre image, c'est ce que nous représentons.
01:19Et donc, il faut s'en réjouir.
01:21Et puis, deuxièmement, il y a effectivement les propos, les propos que nous tenons légitimement
01:25contre un État, il faut bien le dire, qui exerce envers la France une relation pour le moins déséquilibrée.
01:34Et voyez-vous, en diplomatie, il y a un moment où l'équilibre, ça compte.
01:38Il faut le faire respecter.
01:39Et c'est vrai qu'aujourd'hui, vis-à-vis de l'Algérie, les observateurs que nous sommes, on le voit.
01:44Ce n'est pas respecté et ce n'est pas normal.
01:46Ce qui peut surprendre, Thierry Breton, c'est une forme de mollesse de la France par rapport à l'Algérie
01:50et sa grande fermeté quand il s'agit d'autres pays, d'autres théâtres.
01:54Quand il s'agit de condamner, notamment, l'action d'Israël, on y viendra.
01:57Sur ce sujet, notamment, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
02:00affirme, par exemple, que le plan de paix de Donald Trump s'inspire d'un plan français,
02:05s'inspire des idées que la France a portées.
02:07Alors que le même Donald Trump a accusé et traité très sévèrement les pays qui ont reconnu l'état de Palestine.
02:15Comment, là encore, vous expliquez l'attitude française ?
02:18Oui, il faut toujours être, je crois, très réservé sur ces questions qui sont extraordinairement sensibles.
02:22D'abord, je crois qu'on peut le dire, il faut se féliciter.
02:26Il faut se féliciter du plan qui a été proposé par Donald Trump.
02:29Il faut se féliciter parce que ce plan, il doit aboutir.
02:34Alors, si, je mets un gros si, évidemment, on le sait tous.
02:38Puisque ça va dépendre, évidemment, de la réaction du Hamas.
02:41Ça doit aboutir d'abord, d'abord et avant tout, par un cessez-le-feu.
02:45Et aussi, par le retour des otages.
02:48C'est 48 malheureux, c'est absolument tragique quand on en parle.
02:52On en a la chair de poule, évidemment, parce que, combien sont encore en vie ?
02:56Mais en tout cas, c'est sûr qu'ils sont attendus.
02:58Donc, rien que ces deux éléments sont absolument essentiels.
03:02Alors, maintenant, évidemment...
03:03Essentiels et inédits, si c'est l'accord de désigné.
03:04Et inédits et inédits.
03:06Et nous, M. Thierry Breton, quelle est notre place encore dans cette région essentielle ?
03:10Mais nous sommes, évidemment, un parmi 27 en Europe.
03:14Nous avons une parole qui doit compter, encore une fois, par rapport à ce que nous pesons ensemble.
03:20Et il faut bien dire les choses comme elles sont.
03:22Sur cette question, l'Europe a été divisée.
03:25L'Europe était trop divisée.
03:26Et c'est assez intéressant, du reste, de constater qu'aujourd'hui,
03:31et moi, je m'en félicite, à titre personnel,
03:33l'Europe est enfin unanime, puisque l'Europe, dans son ensemble,
03:38par la bouche, notamment d'Antonino Costa,
03:40qui est celui qui est habilité pour parler,
03:42c'est-à-dire le président du Conseil européen,
03:44c'est celui qui est habilité pour parler en notre nom à tous.
03:47C'est félicité et l'intégralité des chefs d'État et de gouvernement européens...
03:51C'est félicité, sur le plan de Donald Trump.
03:53Oui, oui.
03:54Pardonnez-moi, à la 24ème heure.
03:56On arrive à être unanime, alors que chacun des pays...
03:59Oui, à la 24ème heure, mais à la 23ème, il ne se passait rien, Sonia Mabouk.
04:03Donc, il faut se féliciter.
04:05Il faut évidemment espérer que ce plan voit le jour.
04:08Maintenant, à titre personnel, est-ce que vous me demandez
04:09si je pense qu'il va voir le jour ?
04:12J'ai des inquiétudes, comme tout le monde,
04:14parce qu'on sait que le Hamas est aujourd'hui au pied du mur.
04:19On sait que si jamais le Hamas accepte, il va être rayé de la carte.
04:24C'est sans doute du reste, en tant qu'organisation terroriste, ce qu'il faudrait.
04:28Est-ce qu'il va se laisser faire ? C'est évidemment la grande interrogation.
04:31Quid également ? Parce qu'il faut dire les choses aussi comme elles sont.
04:34Quid aussi de la Cisjordanie ?
04:36On a vu que la perception des choses n'était pas totalement alignée
04:40entre ce qui a été dit dans le bureau Oval
04:42et ce que Benjamin Netanyahou a dit en hébreu lorsqu'il est rentré à Tel Aviv.
04:46Oui, complécité de ces négociations, mais vous reconnaissez quand même
04:49le leadership, en réalité, d'un Donald Trump
04:51qui a cité souvent Thierry Breton, moqué, ringardisé, fascisé, y compris en tout cas.
04:56Sonia Mabrut, dans le monde qui est le monde d'aujourd'hui,
05:00que nous connaissons, ce monde de brutalité et de rapport de force,
05:03il y a un homme, je dis bien qu'un homme sur la planète,
05:06qui peut arrêter ce conflit au Moyen-Orient
05:09et qui peut arrêter également le conflit en Ukraine.
05:13Il s'appelle Donald Trump.
05:14Parlons-en sur l'Ukraine.
05:15Là encore, interrogeons ce matin Thierry Breton
05:17l'attitude et la voix de la France.
05:19Elle est incarnée, c'est ainsi, par le ministre des Affaires étrangères,
05:21Jean-Noël Barraud, qui hier, à la veille du sommet ce jour européen à Copenhague,
05:26dit ceci, l'économie russe est à l'agonie.
05:29Moi, je vous pose la question, quand on est à la tête d'un pays
05:31avec une dette de 3 300 milliards,
05:34est-ce qu'on peut se permettre de faire la leçon, honnêtement ?
05:36Alors, la dette n'est pas l'intégralité de l'économie.
05:41Il y a quand même une inflation de 17%,
05:42pardon de le rappeler, en Russie.
05:44Donc on est quand même dans une situation qui est extraordinairement difficile.
05:48Et la Russie a une économie qui est, on le sait,
05:53entièrement tournée aujourd'hui sur une économie de guerre.
05:56Ce qui explique du reste la raison pour laquelle
05:58Vladimir Poutine a sans doute intérêt à continuer
06:01parce qu'il est dans cette logique-là.
06:03Il a beaucoup de mal à s'en défaire.
06:05Il faut le reconnaître.
06:06Maintenant, nous-mêmes, on est ce que nous sommes.
06:09Et si ce que vous voulez me faire dire,
06:11c'est que la France...
06:12Je vais poser une question.
06:12Mais je vais y répondre, parce que je crois percevoir également votre question.
06:16Et je veux bien y répondre volontiers.
06:18Est-ce que, compte tenu de la situation,
06:20de la situation, je dirais, budgétaire,
06:22pas économique, je dis bien budgétaire, de la France,
06:25c'est-à-dire pour nos auditeurs, je le rappelle,
06:27plus de 3 400 milliards de dettes,
06:28c'est-à-dire 116% d'endettement par rapport au PIB,
06:31on est aujourd'hui encore autour de 6% de déficit,
06:33on va revenir, on l'espère tous, en dessous, évidemment,
06:36dès 2025,
06:37et continuer à travailler peut-être vers 4,6% de déficit en 2026.
06:42La France, aujourd'hui, est le dernier élève de la classe européenne
06:46en matière de gestion de ses finances publiques.
06:48Est-ce que ça vous autorise à parler ?
06:50Eh bien, je peux vous le dire, puisque je reviens à Bruxelles,
06:52non, non, parce qu'effectivement,
06:55quand on parle, et notamment dans les enceintes,
06:57où nous devons parler, je parle en particulier de l'Eurogroupe,
07:00institutionnel, l'Eurogroupe, l'écofine,
07:03eh bien, quand on est le dernier élève de la classe,
07:05on dit, écoute, tu règles les problèmes chez toi,
07:07et tu parles après.
07:08Et donc, ça me fait mal de vous le dire à votre micro,
07:11ça me fait mal de vous dire que la France a renoncé
07:13à maîtriser ses finances publiques,
07:16et vous savez ce qu'on dit de l'autre côté du Rhin,
07:18et maintenant, par beaucoup d'entre nos amis européens,
07:23un pays qui ne compte pas,
07:25eh bien, c'est un pays qui ne compte plus.
07:26Et ça, c'est effectivement quelque chose
07:28qu'il faut qu'on ait tous en tête en France,
07:30il faut réapprendre à compter.
07:31Donc, c'est le dernier élève qui va s'installer aujourd'hui
07:33à la table d'un conseil, d'un sommet européen
07:35à Copenhague, au Danemark.
07:38Le Danemark, on le sait,
07:40c'est un sommet sous haute tension et protection,
07:42si je puis dire, en tous les cas,
07:43il y a eu tentative d'intrusion et intrusion
07:46de plusieurs drones dans le ciel danois.
07:48Il sera donc question aussi de défense européenne.
07:51Thierry Breton, c'est une question,
07:53il y a un sujet qui vous tient à cœur,
07:54depuis longtemps, on le sait.
07:56En quoi ce n'est pas une coquille vide ?
07:57Je vous pose souvent cette question,
07:58pourquoi il s'est passé des choses ces derniers temps ?
08:00L'Allemagne s'apprête à abandonner la France
08:02sur le projet d'avion de combat européen SCAF.
08:05Et la préférence plus largement de nombreux pays européens
08:08pour l'avion de combat américain,
08:09le F-35, bref,
08:11est-ce que ces pays européens sont en train de financer
08:13le complexe militaro-américain
08:15pendant que nous, on se gargarise
08:16avec l'Europe de la défense ?
08:17Pourquoi je vous ai dit que ça me faisait du mal
08:20de voir, évidemment, qu'aujourd'hui,
08:21uniquement parce qu'on ne sait pas faire des économies,
08:24la France a une voix qui porte moins,
08:26parce que la France est un grand pays.
08:28Notre pays est un grand pays.
08:30Notre pays est le pays, aujourd'hui,
08:31le seul pays européen
08:32qui sait tout faire en matière de défense.
08:34On a devant nous des capacités extraordinaires.
08:37Pas que seuls, ce n'est pas vrai.
08:39Nos industriels, aujourd'hui,
08:40commencent vraiment à faire des partenariats.
08:43Alors, évidemment,
08:43on sait tout faire, je le redis à votre micro.
08:46D'Asso dit qu'il peut construire tout simplement
08:47seul l'avion de combat.
08:47Bien sûr, on sait faire des sous-marins nucléaires,
08:48on sait faire des porte-avions nucléaires,
08:50on sait faire les meilleurs avions du monde,
08:51on sait faire des chars de combat,
08:52on sait tout faire.
08:53Il faut le faire maintenant
08:53beaucoup plus rapidement
08:54et le faire ensemble.
08:56Alors, pourquoi mutualiser ?
08:57Pourquoi, quand on peut le faire
08:58avec notre souveraineté,
08:59notre capacité, notre créativité,
09:01on doit le mutualiser ?
09:02Pour une raison simple,
09:03parce que nous sommes aujourd'hui
09:04dans une situation
09:04où il faut augmenter drastiquement,
09:06rapidement,
09:07notre capacité de production industrielle.
09:09On sait faire les choses,
09:10mais on les fait trop lentement.
09:11Aujourd'hui, il faut passer du stade,
09:13évidemment, j'allais dire,
09:14je ne vais pas parler d'artisanat,
09:16mais on faisait quasiment du coup humain.
09:18Il faut maintenant passer
09:19à un stade industriel.
09:20Parce que nous en sommes là.
09:21Parce que l'Europe doit se défendre
09:22et augmenter très significativement
09:24ses plateformes,
09:25ses plateformes industrielles
09:27de production de défense.
09:28Mais c'est bon, dans cette Europe,
09:29la France doit jouer un rôle important.
09:30D'accord, dispose de la dissuasion nucléaire.
09:31On sait tout faire.
09:32D'une armée de projection,
09:33d'une véritable industrie de défense.
09:35Je vous pose une question.
09:36Est-ce qu'on a vraiment intérêt
09:37à mutualiser ce qu'on semble mieux faire que l'autre ?
09:39La réponse est trois fois oui.
09:41Parce qu'encore une fois,
09:42aucun pays seul ne peut répondre
09:44aux défis qui sont les nôtres.
09:45C'est quoi les défis ?
09:46C'est évidemment ce que nous revois
09:47à nos frontières Est,
09:48à la frontière Est de l'Europe,
09:50en Lettonie, en Estonie,
09:52évidemment en Pologne,
09:53évidemment en Bulgarie,
09:54évidemment en Roumanie.
09:55Mais ce qu'on voit aussi,
09:56pardon,
09:57mais pour qu'on ait une voix qui porte,
09:59aujourd'hui, vous savez,
10:00on avait l'habitude de dire
10:02l'Europe, combien de divisions ?
10:04Aujourd'hui, c'est l'Europe,
10:05combien de porte-avions nucléaires ?
10:06Tout l'Europe, quel numéro aujourd'hui ?
10:07Oui, mais ça, le numéro,
10:09Donald Trump, il sait les trouver,
10:10croyez-moi.
10:11Est-ce que c'est encore le numéro français ?
10:12C'est pour ça que je vous ai dit...
10:13Quand même, l'abandon allemand,
10:14il interroge Thierry Breton.
10:16Et j'ajoute,
10:16est-ce qu'il y a certains reproches,
10:18et vous faites partie
10:19de ceux auxquels on reproche,
10:20à tort ou à raison,
10:21je vais vous laisser répondre,
10:22une forme d'idéologie européiste,
10:24c'est-à-dire d'avoir participé
10:25à des renoncements,
10:26à des abandons de pans de souveraineté
10:28qui font qu'aujourd'hui,
10:29eh bien, ce sont les autres
10:30qui s'occupent de notre propre défense
10:32et de notre propre souveraineté.
10:33Il est hors de question
10:33d'abandonner notre souveraineté.
10:35Je rappelle qu'en matière européenne,
10:36notre souveraineté,
10:37elle est très bien qualifiée.
10:38Politique étrangère,
10:39politique de défense,
10:40politique fiscale,
10:41ce qui est essentiel
10:42pour notre vivre ensemble,
10:43nous, précisément, en France.
10:44Et ça, il est hors de question
10:46de l'abandonner.
10:47En revanche,
10:48mutualiser la capacité
10:49de produire plus rapidement,
10:52mieux,
10:52avec des partenariats.
10:54C'est ce que j'ai porté
10:54lorsque j'ai porté
10:55le Fonds européen de défense.
10:56Si on se met à quatre pays ensemble,
10:58eh bien, on peut avoir l'Europe
11:00qui va vous aider
11:00à co-financer des innovations
11:03en matière de drones,
11:04en matière de cybersécurité,
11:06en matière de missiles
11:07les plus avancés.
11:08Donc, il faut évidemment
11:09travailler ensemble.
11:10Je le dis de façon très claire aujourd'hui,
11:12on le voit dans le monde aujourd'hui,
11:13un seul pays aujourd'hui,
11:15un seul pays européen
11:16ne peut plus résister
11:17face au choc du monde qui vient.
11:19J'ajoute à votre liste
11:20la politique migratoire,
11:21parce que quand on parle
11:22de souveraineté, évidemment,
11:23et de vivre ensemble,
11:24vous l'avez cité,
11:24évidemment,
11:25elle vient en premier,
11:27en tout cas,
11:27l'un des premiers sujets
11:28de préoccupation.
11:29Est-ce que l'Europe,
11:30selon vous,
11:31Thierry Bouton,
11:31a un problème
11:32avec l'immigration légale
11:33et...
11:34avec l'immigration plutôt illégale
11:36et légale,
11:37compte tenu du nombre d'entrées ?
11:38Autrement dit,
11:38est-ce que l'Europe
11:39a un problème
11:40avec l'immigration massive aujourd'hui ?
11:41Il faudrait être aveugle
11:43pour ne pas le voir.
11:44Certains ne le voient pas.
11:45Il faudrait être aveugle
11:46pour ne pas le voir
11:47et je dirais surtout
11:48ne pas voir
11:50qu'on a un problème
11:50d'intégration
11:51et c'est un problème
11:52essentiel.
11:54Il faut toujours parler des deux.
11:55Il y a le problème,
11:55évidemment,
11:56de l'immigration illégale.
11:57Alors,
11:58on a mis sur place,
11:59maintenant,
11:59sur pied,
12:00enfin,
12:00un pacte migratoire
12:01qui n'est pas encore
12:02suffisamment mis en œuvre.
12:04Une forme de répartition
12:05des migrants.
12:05Plus que ça,
12:06parce qu'évidemment,
12:07on a enfin...
12:08Plus que ça.
12:09Mais aussi,
12:10on le voit du reste
12:11et j'insiste sur ce point,
12:13sur le fait
12:13qu'on doit traiter l'Europe
12:15comme une seule entité
12:16précisément sur ces questions
12:17et tous réagir
12:18selon les mêmes modes opératoires
12:21et avec la même fermeté.
12:23Mais pardonnez-moi,
12:23ce n'est pas le cas.
12:24L'Italie est en train
12:25de nouer des partenariats
12:26avec le Maghreb
12:27et est en train
12:27de se débrouiller seul.
12:27Eh bien,
12:28parlons-en de l'Italie.
12:29Allemagne se referme.
12:30La Grande-Bretagne
12:31a une politique migratoire
12:32avec la nouvelle
12:32qui se dit à l'intérieur.
12:33La Grande-Bretagne
12:33ne fait pas partie
12:34de l'Union Européenne.
12:35Je donne l'exemple de l'Europe.
12:37Parlons-en.
12:38Prenons le temps une seconde.
12:39Mais vous dites intégration,
12:40Thierry Breton.
12:40Est-ce qu'on peut intégrer
12:41des peuples ?
12:42Non, non, non.
12:42Je ne parle pas
12:43de cette intégration-là,
12:43Salamabouk.
12:44Je parle uniquement
12:45du fait d'avoir
12:45les mêmes types de politiques
12:46parce qu'encore une fois,
12:48on a une frontière commune maintenant.
12:49C'est la frontière de l'Europe.
12:50Prenons le cas,
12:51par exemple,
12:51de l'Italie.
12:52L'Italie,
12:52c'est vrai que Mme Mélanie
12:53tient des propos fermes,
12:55mais l'Italie est le pays
12:56qui a le plus régularisé
12:58500 000
12:59de migrants
13:02illégaux
13:03en Italie.
13:04Pourquoi Salamabouk ?
13:05Parce que l'Italie
13:05a des problèmes
13:06majeurs
13:07de croissance.
13:08Elle n'arrive pas
13:08à croître.
13:09L'Italie va régulariser
13:10cette année
13:11180 000
13:12plus de 100...
13:13Donc vous estimez
13:14qu'on a besoin
13:14aujourd'hui,
13:15notamment en France ?
13:15En tout cas,
13:15ce n'est pas moi qui le dis,
13:16mais certainement
13:17Mme Mélanie.
13:18Comme le patronat en France,
13:19est-ce que vous estimez
13:20qu'on a besoin
13:20de migrants ?
13:20En France,
13:21on n'en est pas là,
13:22mais voyez-vous,
13:23l'Italie en est là.
13:24Je ne dis pas
13:24que c'est ce qu'il faut faire,
13:25mais je dis à votre micro
13:26que c'est ce qu'elle fait.
13:27Maintenant,
13:27prenons le cas,
13:28par exemple,
13:29de la Pologne.
13:30La Pologne vient
13:30de fermer ses frontières
13:32précisément
13:33sur deux questions
13:34parce qu'il y a
13:35des migrants illégaux
13:36qui franchissent
13:37la Biélorussie
13:38poussée par qui ?
13:39Poussée par Vladimir Poutine.
13:40C'est ce qu'on appelle
13:41ces sortes d'attaques hybrides
13:43et qu'ils trouvent
13:46sans doute à juste titre
13:47que l'Allemagne
13:48est trop laxiste
13:48et que l'Allemagne
13:49n'applique pas
13:50le pacte migratoire.
13:51Donc, il faut appliquer les lois.
13:52Il y a les lois
13:53et il y a le sentiment,
13:55une sorte de ressenti.
13:56Est-ce que vous comprenez
13:57par exemple
13:58qu'il y a une peur
13:58de devenir minoritaire
13:59chez soi
14:00ou est-ce que pour vous,
14:01pour l'homme que vous êtes
14:01qui voyage beaucoup,
14:02c'est plutôt un fantasme ?
14:04Non, ce n'est pas un fantasme.
14:05Je vous donne un exemple.
14:06Prenez l'exemple
14:07de la Suède.
14:08La Suède a accueilli
14:10aujourd'hui
14:11près de 20%,
14:14je dis bien 20%
14:14de sa population
14:15d'origine
14:16donc non-suédoise.
14:18C'est ça la Suède
14:19d'aujourd'hui.
14:19Et le problème
14:21de la Suède,
14:22j'allais presque dire
14:23du reste le drame,
14:24c'est que
14:24ces 20%,
14:26donc de la population
14:27aujourd'hui suédoise
14:28ne sont pas intégrées.
14:29C'est un problème
14:30évidemment
14:30très important en Suède.
14:32La quasi-totalité
14:33d'entre eux
14:34ne parle pas
14:34évidemment le suédois
14:35donc il faut les intégrer,
14:37il faut faire ses efforts.
14:38On accueille
14:39très bien,
14:40c'était le choix aussi
14:40de Mme Merkel.
14:42On voit aussi
14:42qu'aujourd'hui
14:43on a bien accueilli
14:46mais on a mal intégré.
14:49Et donc le sujet
14:49aujourd'hui,
14:50on ne peut pas
14:51non plus l'éviter.
14:52Il y a évidemment
14:53appliqué avec fermeté
14:55ce que nous avons décidé
14:56pour nos frontières
14:56mais il y a aussi
14:57faire les efforts
14:58d'intégration
14:59pour ceux qui sont là.
15:00Et le sujet du moment
15:00c'est ou ce devrait être
15:02le budget de la France
15:03mais au lieu de cela
15:03ça fait 15 jours
15:04Thierry Breton
15:05que l'on parle
15:06en tout cas
15:07une grande partie
15:08des médias
15:09là déroule
15:10véritablement
15:10le tapis rouge
15:11à Gabriel Zuckman
15:13pour parler de la taxe Zuckman
15:14la taxe sur les riches
15:16a été l'un des premiers
15:17à mettre en doute
15:19en tout cas
15:19à interroger
15:20ses travaux
15:21ensuite Bernard Arnaud
15:23en a parlé
15:23d'autres patrons
15:24également.
15:25Est-ce que M. Zuckman
15:26fait de l'économie
15:27ou est-ce qu'il fait
15:27de la politique ?
15:28Non, je n'ai pas voulu
15:29rentrer dans le détail
15:30dans le détail économique
15:31parce que ce n'est pas
15:31de l'économie.
15:33Ah d'accord
15:33donc c'est de la politique
15:34mais bien entendu
15:34c'est du militantisme
15:35De toute façon
15:36appelons-le comme on veut
15:37mais il est clair
15:38que je dirais
15:41cette tendance
15:43que nous avons en France
15:44hélas
15:44à dire que
15:45dès qu'on a un problème
15:46et il faut inventer
15:47une nouvelle taxe
15:48et évidemment
15:49taxer les riches
15:50et bien
15:50on en voit
15:51on en est
15:52de vous à moi
15:53j'ai été désolé
15:54j'ai été désolé
15:55du spectacle
15:56que nous avons donné
15:56alors qu'on sait
15:57on le sait
15:59nous avons aujourd'hui
16:00un état de providence
16:01auquel nous sommes tous
16:02très attachés
16:02mais qu'on ne peut plus
16:03se payer
16:04on ne peut plus
16:05se le payer aujourd'hui
16:06et on dépense
16:0710% de plus
16:08que ce qu'on gagne
16:09en France
16:09enfin collectivement
16:10donc il faut faire
16:12ce qui les est fort
16:14pour nos dépenses
16:14au lieu de ça
16:15qu'est-ce qu'on dit
16:16on va continuer
16:16à faire payer
16:17et on n'a pas parlé
16:18du fond du sujet
16:18et la droite
16:19pourrait l'accepter
16:20et l'enteriner
16:20j'en étais désolé
16:21j'espère que non
16:22j'espère que non
16:22car quand on est le pays
16:24qui a le plus d'impôts
16:25de tous les pays
16:26du monde
16:27de l'OCDE
16:28je crois qu'il y a un moment
16:29il faut qu'on comprenne
16:31que ça ne marche pas
16:32ce qui marche
16:32ce qui marchera
16:33c'est qu'on réapprenne
16:34à compter
16:35Sonia Mabou
16:35on va conclure
16:36Thierry Breton
16:36vous avez été
16:37commissaire au marché européen
16:39ministre de l'économie
16:39vous êtes aussi
16:40un responsable politique
16:41hier à ce même micro
16:43j'ai interrogé un sénateur
16:44le sénateur LRG
16:45je le connais bien
16:46je lui ai posé la question
16:47je lui ai dit
16:48c'est pas de la science-fiction
16:50aujourd'hui
16:50c'est pas de la politique-fiction
16:51s'il y a
16:52le rassemblement national
16:53face à la France insoumise
16:55dans notre pays
16:56au second tour
16:57que voterez-vous
16:58monsieur Carucci
16:58il ne m'a dit pas d'état d'âme
17:00oui
17:00monsieur Carucci
17:01est en fonction
17:02c'est pas le cas
17:02c'est pas mon cas
17:03je saurais faire
17:04ce que j'ai à faire
17:06peut-être
17:07peut-être
17:08oui parce que
17:09mon vote
17:10non absolument pas
17:11absolument pas
17:11j'ai été du reste
17:12de ceux qui ont dit
17:13qu'il y a un moment
17:13faisant référence
17:14à ce qui s'est passé
17:15en 1986
17:16lorsque finalement
17:18François Mitterrand
17:19avait
17:20et je ne faisais référence
17:21qu'à un phénomène historique
17:23cherché
17:24qui mettre
17:25pour le premier ministre
17:27de première cohabitation
17:28après avoir essayé
17:29Simone Veil
17:29Valérie Chistard d'Estaing
17:31Raymond Barr
17:31il s'est résolu
17:33à appeler
17:33le président
17:34du premier parti
17:35représenté
17:36au parlement
17:37il l'a fait
17:37à contre-cœur
17:38je ne dis pas
17:39que c'est ce qui va se passer
17:40je faisais rappeler
17:40ce moment historique
17:42vous vous souvenez
17:43ce qu'avait dit
17:43la phrase
17:44de François Mitterrand
17:45à l'époque
17:45il avait dit
17:46on va vous y voir
17:47maintenant
17:47au pouvoir
17:48donc peut-être
17:48que l'URN
17:49quelqu'un pourrait dire
17:50on va vous y voir
17:51à voir
17:51et bien on verra
17:52merci
17:52merci Thierry Breton
17:54c'était votre grande interview
17:55je rappelle la sortie
17:55de votre livre
17:56les 10 renoncements
17:57qui ont fait la France
17:58chez Plon
17:59ce sera le 23 octobre
18:00bonne journée à vous
18:01merci
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