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  • il y a 3 semaines
Reportage -
Février 1983 -
Comm FRA

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00La preuve, Richardio y était.
00:06Non, non, non, non, non, non. Pas Waterskay. Waterskay. Waterskay. Tout court.
00:13Allons-y donc pour Waterskay. Il faudra se faire au nom barbare et flamand de cette petite ville du Limbourg, une des provinces de la Belgique.
00:21En réalité, Waterskay est un faubourg de Genk, une cité industrielle en fumée noire sinistre.
00:31Quand le tirage au sort a désigné les Belges comme adversaires des Parisiens, personne n'a été capable sur le coup de situer la ville.
00:37Mieux encore, les Français en cette occasion ont dévoilé leur ignorance de la géographie et il a fallu déplier la carte routière, ce qui a un peu vexé les Limbourgeois.
00:51Moi, je suis très étonné que M. Borelli, comme président, ne sait pas où est-ce qu'il se trouve Waterskay.
00:56Il me demande une question du verre. Gant, où est-ce qu'il se trouve ça en Belgique ?
01:00C'est-à-dire, M. Borelli, Gant, vous avez Genk chez nous.
01:03Pas de chance, décidément. Les billets comportent une faute d'orthographe, T à la place de I.
01:08Et le match a bien lieu mercredi et non pas mardi, comme indiqué ici.
01:12La vie à Genk s'écoule donc au rythme de la grande roue de la mine.
01:15Le bassin de Campin est le dernier encore en exploitation, en Belgique, et le puits de Waterskay emploient deux des joueurs de l'équipe.
01:23Baluc, le fils d'un mineur polonais, et Fliegen, un pur flamand.
01:29J'ai 30 ans, il faut penser à l'avenir aussi.
01:32C'est ce que font la plupart des joueurs de Waterskay, je crois.
01:34Ça font la plupart des joueurs. Il y en a un qui sont professionnels, surtout les étrangers qui sont ici.
01:41Mais la plupart des Belges qui jouent à Waterskay, ce sont des gars qui vont travailler pendant toute la journée.
01:50Et puis à 4h30, c'est l'entraînement.
01:53Presque tous les joueurs belges exercent une profession.
01:56Plessers est architecte, et avec les primes de victoire en Coupe d'Europe, il a commencé la construction de sa maison.
02:01Si Paris élimine Waterskay, Flessers sera obligé d'emprunter à la banque au travail Massignani, le fils d'un immigré italien.
02:19J'ai étudié pour avoir une profession comme celle-ci, parce que c'est une sécurité pour la future, quand on est joueur professionnel.
02:27Je trouve très bien, Richard, savez-vous la formule travail-football ?
02:33Car si l'on doit jouer au football toute la journée, ce n'est pas l'idéal une fois.
02:36J'aime bien le trait de la vie que j'ai choisi, car on travaille avec la tête pendant la journée, et après on prend plaisir avec la tête à jouer au football, savez-vous ?
02:44On pourrait penser que Waterskay rassemble sans partage tous les supporters de la ville.
02:48Et bien pas du tout.
02:49Il y a Winterslag, un autre club de première division, dans un autre faubourg de Genk, au pied d'une autre mine.
02:57Mais c'est grâce à l'immense usine Ford que Genk abrite deux équipes de haut niveau.
03:01Ce complexe industriel ultra-moderne emploie plus de 11 000 personnes,
03:05et depuis son installation, la population est passée de 20 000 à 60 000 habitants.
03:10Les gros bataillons de supporters se recrutent bien sûr à la chaîne, dans cette usine,
03:16des supporters un peu troublés par la révélation des salaires pratiqués au Paris Saint-Germain.
03:20Tout se prête à l'opposition Richard Smicard.
03:34Un exemple, il y a un monde entre le somptueux Parc des Princes et le stade de Waterskay, un vrai champ de labours.
03:40Messieurs du Paris Saint-Germain, en cas de pluie, il ne faudra pas vous attendre à un gazon bien ratissé et bien drue.
03:47Et puis surtout, il faudra se méfier de la légendaire combativité belge.
03:52On a l'image du peuple belge et surtout de l'imbourgeois.
03:57Ça veut dire, on veut toujours se battre.
04:00On ne dit jamais, nous sommes perdus.
04:04Pourtant, le football, pour la plupart des joueurs de Waterskay, c'est accessoire.
04:09On s'en occupe quand tout est fini, après le travail, dans la boue, le froid, la brume, la pluie, presque en cachette.
04:16Et visage grave, parce qu'ici, rien n'est facile, rien ne prête à la riverie.
04:37Seule distraction, exception faite du football, c'est retrouver le soir dans un bistrot pour boire une chope de bière.
04:43Enfin, une chope, c'est une façon de parler.
04:46Sous-titrage Société Radio-Canada
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