Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Dans son édito du 27/09/2025, Jules Torres revient sur la condamnation de Nicolas Sarkozy et la place des juges dans la République.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Un petit peu de latin qui gardera les gardiens, vous savez c'est cette formule, cette locution latine de juvénal qui résonne aujourd'hui avec une brutalité saisissante car ce n'est pas seulement Nicolas Sarkozy qui a été jugé cette semaine, c'est notre rapport à la justice qui a basculé.
00:16L'ancien président a donc été relaxé des principaux chefs d'accusation, notamment les plus lourds. Pas de corruption, pas de recel, pas de financement libyen, pas d'enrichissement personnel, tout cela s'est effondré mais il a quand même été condamné pour association de malfaiteurs.
00:29Une incrimination fourre-tout, si vague, qu'elle permet de sanctionner l'ombre quand elle n'a pas attrapé la proie. En clair, le crime n'est pas prouvé mais la peine tombe quand même au nom d'un vous ne saviez pas mais vous deviez savoir.
00:40Et ce n'est pas seulement cette condamnation qui choque, c'est sa violence, 5 ans fermes, avec une exécution provisoire. L'appel, principe fondamental du droit, perd tout effet suspensif dans 15 jours.
00:51Un ancien chef de l'État pourra être incarcéré avant même d'avoir épuisé toutes les voies de recours. 15 ans d'enquête, des millions engloutis.
00:58Des témoins douteux, des documents contestés, un document de Bédiapart qui est faux.
01:03Pour en arriver là, une décision bancale, politique, qui en dit davantage sur la toute puissance des juges que sur la culpabilité de Nicolas Sarkozy.
01:11Cette semaine, c'est un ancien président qui a été condamné mais demain, qui gardera les gardiens ?
01:15Au-delà de cette affaire, est-ce qu'on n'assiste pas à une justice qui empiède de plus en plus sur le terrain politique ?
01:20Oui, il ne s'agit pas dans cette affaire seulement de Nicolas Sarkozy.
01:24Son cas n'est que le symptôme d'une dérive bien plus large, une justice qui s'arroge à un rôle politique qu'aucun électeur ne lui a confié.
01:31Le Conseil constitutionnel, d'abord neuf sages nommés, jamais élus, qui s'érigent en co-législateurs, ils censurent, réécrisent, imposent leur vision des textes.
01:39L'allongement de la rétention des étrangers dangereux censurés, des articles clés de la loi Attal sur la justice des mineurs censurés, la loi narcotrafic, une partie censurée.
01:48Et que dire de cette loi immigration votée à la fin de l'année 2023 ?
01:52Une trentaine d'articles retoqués, dont celui qui visait à placer en rétention un demandeur d'asile menaçant l'ordre public.
01:59À quoi bon élire des députés et des sénateurs si au bout du compte, c'est la rue de Montpensier qui tranche ?
02:04Le Conseil d'État, ensuite, avec la Cour nationale du droit d'asile ou encore les tribunaux administratifs, ce sont eux qui décident ce que l'État peut faire ou non.
02:12Ce sont eux qui disent si un étranger peut par exemple rester en France et non plus le ministère de l'Intérieur.
02:17Ce sont eux, encore une fois, qui valident l'entrée de palestiniens sur notre sol.
02:20La souveraineté politique n'appartient plus aux responsables élus, mais à des magistrats anonymes qui, dans le silence feutré de leur bureau, fixent la politique du pays.
02:28Le gouvernement propose, le juge dispose. Voilà le cœur du problème.
02:32La justice n'applique plus seulement la loi, elle gouverne et elle gouverne sans contrôle, sans responsabilité et sans légitimité électorale.
02:39Et Jules, vous y voyez une justice qui confisque la démocratie ?
02:43Oui, ce sont aujourd'hui les juges qui règnent dans notre pays.
02:46Le résultat, c'est une démocratie confisquée.
02:49Quand la justice devient l'acteur central de la vie publique et vie politique, c'est l'équilibre même des institutions qui s'effondrent.
02:54Après un parlement réduit à l'impuissance, après un exécutif discrédité, voici le règne d'une nouvelle puissance, la république des juges.
03:02Alors posons-nous la question, est-ce que nous sommes encore dans une cinquième république, celle où le suffrage universel décidait de tout ?
03:09Ou bien vivons-nous déjà dans une démocratie des robes noires où l'avenir politique de la France se joue moins devant les urnes que dans les prétoirs ?
03:16François Fillon en a été la victime en 2017, Nicolas Sarkozy il est aujourd'hui, Marine Le Pen pourrait l'être en 2027 et demain.
03:23Il faut quand même le dire avec beaucoup de gravité, beaucoup de sincérité, cette décision est sans précédent.
03:27Dans l'histoire de France, seul dirigeant avait été frappé de la prison, Louis XVI à la conciergerie et Philippe Pétain.
03:33Désormais, c'est Nicolas Sarkozy qui s'apprête à rejoindre cette liste tragique, non pas pour avoir vendu la France à l'ennemi comme Philippe Pétain,
03:40mais pour une condamnation sur la base d'un soupçon, d'une intuition des juges.
03:44Voilà pourquoi le verdict n'est pas seulement une humiliation personnelle, c'est un séisme.
03:49Le 25 septembre 2025 marque un tournant pour notre démocratie et ouvre une question vertigineuse.
03:54Si l'on peut condamner un ancien président de la République sans preuve irréfutable,
03:58quel responsable politique pourra encore échapper demain aux glaives des juges ?
04:02Souvenons-nous de cet avertissement de François Mitterrand qui est terriblement d'actualité lors de son dernier Conseil des ministres en 1995.
04:10Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie, ils abattront la République.
04:14Merci d'avoir regardé cette vidéo !
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations