Pourquoi la Banque centrale européenne vous conseille de garder du cash à la maison ?

Sud Radio

il y a 2 heures

Avec Didier Testot, fondateur de la Bourse et la Vie TV.

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00:00Sud Radio, le grand matin week-end, l'info éco plus, Didier Testo.

00:06Bonjour mon cher Didier.

00:07Bonjour Maxime.

00:07Comme tous les dimanches, vous revenez cette semaine sur un sujet qui a suscité énormément de commentaires, de réactions, d'inquiétudes,

00:14qui est le suivant.

00:15Faut-il avoir du cash alors qu'on paie désormais presque tout avec sa carte bleue ou bien directement son téléphone ?

00:21Oui, alors c'est vrai que vous avez un tas de vidéos, on peut le dire, qui annoncent des crises,

00:25qui vous conseillent de retirer votre argent de la banque, à mettre sous votre matelas Maxime peut-être, sans doute pour aider les cambrioleurs.

00:32Alors je préfère me référer à une étude sérieuse et complète de la Banque Centrale Européenne

00:36qui a analysé les demandes de cash, notamment dans ces périodes de crise.

00:40Et cette étude est vraiment très complète et décrit notamment alors, bien sûr, quand il y a eu la pandémie sanitaire, la Covid,

00:47on a eu ce qu'on appelle une thésaurisation monétaire préventive,

00:50alimentée aussi par les incertitudes prolongées par cette crise qui a duré.

00:56Il y a eu aussi l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

01:00Il y a eu à ce moment-là des poussées rapides de demandes de cash à la proximité de ces zones de conflit.

01:06Quel que soit d'ailleurs le degré de numérisation des pays, c'est ça qui est intéressant.

01:11Puis vous vous souvenez de la gigantesque panne d'électricité en Espagne.

01:13La BCE nous dit qu'elle a mis en évidence le rôle indispensable des espèces en cas de défaillance des infrastructures numériques

01:20et puis également dans des zones non directement touchées par le choc initial.

01:25Et puis la crise de la dette souveraine grecque, par exemple, a connu des pics de demandes récurrents

01:30lorsque les turbulences financières ou les tensions politiques se prolongent.

01:33Pour la BCE, ces cas révèlent collectivement une tendance constante.

01:36Finalement, en période de stress aigu, le public se tourne souvent vers la monnaie physique

01:40comme réserve de valeurs fiables et moyens de paiement résilients.

01:45Eh bien, ça souligne tout simplement le rôle crucial qu'elle joue au-delà de la commodité dans nos transactions.

01:51Mais ce qui est intéressant aussi, Didier, c'est que dans la conclusion de cette analyse pour la BCE,

01:55c'est qu'il faut évidemment toujours avoir un peu de cash au cas où.

01:59Oui, et nous ne parlons pas là d'un oreiller de billet ou d'un matelas pour les plus chanceux,

02:04mais d'avoir du cash de précaution.

02:06Et donc, on peut voir les banques centrales, les ministères des Finances, les agences de protection civile de plusieurs pays

02:11qui recommandent désormais aux ménages de disposer d'une réserve de liquidité pour plusieurs jours

02:16afin de couvrir les achats essentiels.

02:18Par exemple, aux Pays-Bas, en Autriche, en Finlande, les autorités suggèrent de détenir des sommes

02:23allant de 70 à 100 euros par membre du foyer pour couvrir les besoins essentiels pendant environ 72 heures.

02:30En Finlande, on étudie la possibilité de recourir à des distributeurs automatiques de billets

02:37à l'épreuve des perturbations pour garantir justement l'accès en cas de panne numérique.

02:42Mais ça correspond à l'idée que la monnaie physique sert non seulement à répondre aux besoins individuels,

02:47mais ça peut aider à une résilience systémique plus large.

02:50Même si la technologie, et dans quelques années, on parle aussi d'un neuronumérique fonds surface,

02:54avoir toujours un peu de cash au cas où n'est pas une hérésie puisque c'est la BCE qui le dit

02:59et non pas un pseudo spécialiste de vos finances.

03:01Et si on reste justement du côté de la finance, il faut quand même aller voir ce qui se passe outre-Atlantique,

03:06c'est-à-dire du côté des Etats-Unis parce que là aussi, il y a de réels signes d'inquiétude

03:10concernant la dette américaine qui rappelle forcément de mauvais souvenirs.

03:13On pense immédiatement à 2007-2008.

03:15Exactement, avec des inquiétudes après la dissolution de deux entreprises

03:19considérées il y a quelques semaines à peine comme étant en bonne santé.

03:22Alors on se souvient effectivement de cette crise financière de 2007-2008,

03:26des agences de notation qui avaient très bien noté à certaines entreprises

03:29qui s'étaient révélées par la suite des actifs dangereux, les fameux subprimes immobiliers.

03:34Et là, des investisseurs de la dette américaine ont tiré la sonnette d'alarme

03:36concernant des normes de prêts laxistes sur des marchés du crédit

03:40après la faillite de deux sociétés.

03:42Elles étaient encore considérées il y a quelques semaines comme en bonne santé.

03:44Le Financial Times relate notamment la faillite du prêteur automobile subprime tricolore holding au début du mois

03:50et puis l'exploration d'une procédure de faillite par un fournisseur de pièces détachées automobiles,

03:55First Brand Group.

03:56Tricolore avait obtenu la meilleure note, les AAA, impeccable grâce à ses emprunts.

04:00First Brand lui avait même accumulé 10 milliards de dettes avec des financements hors bilan assez importants.

04:07Y a-t-il des fissures dans ce monde parfait du crédit de la dette ?

04:12Sources qui sont devenues pourtant essentielles pour le financement des consommateurs et les entreprises.

04:16Et bien, relate le FT, les investisseurs ont commencé à regarder de près ces dossiers qu'ils avaient en portefeuille,

04:21dossiers à suivre, puisque en 2007-2008, de très bons dossiers, ça a été révélé très dangereux.

04:25Et puis là aussi, il y a normalement un secteur qui est censé être parfait, un peu comme l'or,

04:29c'est le secteur du diamant qui lui aussi est confronté à des défis très importants.

04:33Oui, c'est vrai.

04:33Et ce qui est intéressant, c'est que la presse financière rapporte que l'Angola aurait soumis une offre

04:37pour une participation minoritaire dans Debirs, la plus grande société de diamants au monde,

04:41qui est mise en vente par Anglo-Américaine.

04:43Il y a une bataille géopolitique autour, on pourrait le dire, pour le contrôle de Debirs,

04:48alors même que l'industrie est confrontée depuis plusieurs années à des défis importants

04:51avec la montée en puissance des diamants artificiels.

04:54Alors, on a l'Angola, le Botswana, la Namibie, l'Afrique du Sud.

04:57Le directeur général de Debirs, qui avait été cité par le Financien-Stame,

05:00avait déclaré en août que l'Angola est un des meilleurs endroits de la planète pour chercher des diamants.

05:04Anglo envisage éventuellement de côté Debirs et ne reçoit pas d'offres suffisamment attractives.

05:09Des mouvements à suivre, s'ils se confirment, ils interviennent donc dans ce contexte de ralentissement

05:13pour l'industrie du diamant, avec des prix plombés par la concurrence de ces alternatives,

05:18désormais cultivées en laboratoire, et puis une demande plus faible des marchés, dont la Chine.

05:23Peut-être le bon moment, si vous êtes acheteur, pour négocier.

05:26Évidemment, l'Info & Co. en plus, signée tous les dimanches,

05:29dédiée testée au fondateur de la Bourse et la VTV.

05:32Merci beaucoup.

05:32Merci Maxime.

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