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  • il y a 2 mois

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00:00Vous écoutez Le Siffleur, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:19Une petite ville des États-Unis.
00:22Au milieu de ses gazons fleuris, comme elle est pimpante, cette petite ville américaine,
00:28avec ses maisons blanches dominées par son clocher où volent des hirondelles.
00:33C'est dimanche après-midi, le temps est magnifique.
00:37Allons, Eddie, du courage, pousse la barrière et va parler à l'oncle John.
00:43Il est en train de soigner ses roses.
00:50Bonjour, oncle John.
00:52Bonjour.
00:54Elles sont belles, vos roses.
00:56N'est-ce pas ?
00:56Quel beau temps, hein ?
01:00Oui, superbe.
01:02Flora m'a chargé de vous souhaiter un bon dimanche.
01:05Merci.
01:06Elle n'est pas venue avec moi parce qu'elle fait sa lessive.
01:09Forcément, quand on tape à la machine toute la journée, il faut bien laver le dimanche.
01:14Forcément.
01:15Tu n'es pas parti en brayage la semaine dernière ?
01:18Si, mais je suis rentré jeudi.
01:20Ah, c'est pour ça que je t'ai aperçu vendredi, près du terrain de baseball.
01:23Oui, oncle John, je viens de quitter ma boîte.
01:29J'ai eu des mots avec le patron et tu lui as donné ma démission.
01:33À cause ?
01:34Oh, j'étais rentré jeudi et ça ne lui a pas plu.
01:37C'est tout de même pas une vie de voyage et six jours par semaine.
01:40Ma femme s'ennuie sans moi et moi je m'ennuie sans elle.
01:43Tu n'allais pas te marier ? Ou alors pour avoir de l'argent, faire un beau mariage ?
01:46Non, mais j'ai fait un beau mariage d'amour.
01:48Oui, oui, ça te regarde.
01:49Mais au fond, vous voyez, je suis très content d'avoir quitté ma boîte.
01:53Tu vois, je n'aurais peut-être jamais eu le courage d'en sortir.
01:56Tandis que là, je me suis flanqué à l'eau, ça me force à nager.
02:00Vous ?
02:00Oncle John, j'ai décidé de créer une affaire à moi.
02:04Par exemple ?
02:05Oui, je vendais de la bière au bar de la région.
02:07Et bien maintenant, je veux leur vendre des billards électriques.
02:10Non !
02:11Si, si.
02:12Alors j'aurai des représentants et Flora tiendra le bureau.
02:15Et bien, c'est parfait tout ça.
02:17Il n'y a plus qu'à soit tes bonnes chances.
02:19Merci, seulement, évidemment, il faut des capitaux.
02:22Et tu en as ?
02:24Oh ben non, ça fait bien que jusqu'ici, pour moi, la vie a été dure.
02:27Quand mes parents sont morts, ils ne m'ont rien laissé.
02:30Alors j'ai pensé que...
02:32Que quoi ?
02:33Ben que vous, vous pourriez peut-être m'en prêter.
02:36Ah oui ?
02:37Non mais il ne me faudrait pas tellement, il me faut...
02:3910 000 dollars, quoi, pas plus.
02:4010 000 dollars ?
02:41Oui.
02:42Non mais c'est pas rien.
02:44Ben, j'ai fait le calcul, je vous les rembourse en 5 ans, et je vous verse 8% d'intérêt.
02:48Ça aurait été avec plaisir, mon petit mec, je ne les ai pas.
02:51Oh non, alors dites, oncle John, dites que vous ne voulez pas me les prêter, parce qu'enfin, on sait ce que vous avez.
02:56Où as-tu été pêché, ça ?
02:58Ben à l'ouest, là-bas, dans votre pâte-là en planche, il n'y avait qu'un seul drugstore, le vôtre.
03:02Et pendant des années, les prospecteurs y ont trouvé tout ce qu'ils voulaient, mais à prix d'or.
03:06Et vous êtes revenu au pays après fort une fête, ou à le mal, d'ailleurs.
03:09Je ne dois de con à ta personne, et je ne demande qu'une chose, c'est qu'on me fiche la paix, toi le premier.
03:13Oh, écoutez, oncle John, vous êtes célibataire, et comme famille, vous n'avez plus que moi.
03:19Enfin, vous pourriez bien me donner un coup de main, quoi.
03:20Non, je suis un paresseux, je n'ai aucune suite dans les idées, et pour tout dire, je n'ai aucune confiance en toi.
03:28Ouais, moi je sais le mal qu'il faut se donner pour gagner 10 000 dollars, mon petit.
03:32Et ça, t'en es incapable.
03:35On ne compte pas sur moi.
03:37C'est votre dernier mot ?
03:37Oui.
03:38Excuse-moi, je rentre, je vais prendre mes gouttes.
03:42Charogne.
03:43On a parfois envie de tuer, n'est-ce pas, Eddie ?
04:02Ces vieux qui crèvent sur leurs dollars.
04:05Tu y rétreras, bien sûr.
04:07Mais quand ?
04:09C'est qu'il se porte bien, le vieux.
04:10Allons, rentre chez toi, et pour calmer tes nerfs, rien de tel que de lire un bon roman policier.
04:20Barman, un autre bourbon.
04:22Viens, M. Collins.
04:23Non, Bob, c'est à ça.
04:24Oh, toi la paix !
04:25Voilà votre whisky, M. Collins.
04:27Merci.
04:28Ça fait ?
04:293,50 dollars.
04:30Oui.
04:31Merci, M. Collins.
04:32Voilà.
04:33Et donc, Peggy, t'as fini de reluer qu'est-ce grand type là-bas, oui ?
04:36Qui ?
04:37M. Carlo !
04:38Mais je ne me regarde pas !
04:39Si tu crois que je ne vois pas votre manège à tous les deux depuis un quart d'heure, non ?
04:41Tu bois trop.
04:43Il faut reconnaître que c'est un beau vin.
04:44Je pense que ce saligo est moniteur dans une autre école.
04:47Oh, professeur de conduite.
04:49Mais c'est lui qui devrait en prendre des leçons de conduite.
04:51Ce salaud qui couche avec toutes ses élèves, y compris ma femme.
04:54Bob, tu deviens fou.
04:55Oh, je sais ce que je dis. Je sais ce qu'on m'a dit.
04:56Les gens sont ignobles.
04:57Tiens, Bob.
04:58Bonsoir.
04:58Salut, Eddie.
04:59Bonsoir, madame.
05:00Bonsoir.
05:00Non, mais regarde-le, ton gars.
05:02Mais ma parole, mais il me nargue.
05:03Bob, reste ici.
05:04Oh, mais il est en train de se payer ma tête avec son copain.
05:07Non, mais dites-donc, mon petit bonhomme.
05:08Je vais vous casser la gueule, moi.
05:09Je vais vous casser la gueule.
05:12Oh, toi, la paix, hein ?
05:13Et il faut le temps, allez.
05:15Quant à ce seul village...
05:16Ah, je ne sais pas lui.
05:17Regarde, je prends l'âge.
05:19Oui, ben, quant à ce seul village, je ne suis pas plombier pour rien.
05:21Et un jour, je lui enverrai du plomb ailleurs que dans les fesses.
05:23Bob, non, mais tu n'es pas fou.
05:24Allez, viens, viens faire un truc.
05:25Ah, laisse-moi, toi.
05:26Mais l'air te fera du bien.
05:27Allez, viens, rentre chez vous, madame.
05:29Je vais marcher un peu avec lui, je vous le ramènerai plus tard.
05:30Allez, viens, Bob.
05:31Viens, je te dis, calme-toi.
05:34Fumier.
05:35Oh, je le crèverai, moi, je le crèverai, tonton !
05:37Calme-toi, Bob.
05:39Mais maintenant, je suis très calme.
05:40Oui, alors, tiens.
05:41Et je te dis maintenant, ce type-là m'a fait cocu, je le crèverai.
05:44Mais espèce d'imbécile.
05:46Quand on est décidé à faire ça, on n'en parle pas.
05:48Oui, ça t'a raison.
05:49On est plus malin que ça, figure-toi.
05:51Je me fais la peau de ce type-là et je l'aurai.
05:54Seulement, voilà, comment, comment ?
05:55Comment ?
05:55Eh bien, as-tu lu un roman qui s'appelle L'inconnu du Nord-Express ?
05:59Non.
06:00Bon, eh bien, moi, je viens de le finir cet après-midi.
06:03Hein ?
06:04C'est l'histoire de deux gars qui se trouvent dans le même cas que nous.
06:08C'est-à-dire ?
06:09Écoute, Bob, on a été à l'école ensemble.
06:12Oui.
06:12On est deux vieux copains.
06:13Et c'est dans les embêtements qu'on voit l'amitié.
06:17Eh bien, j'ai une proposition à te faire.
06:19Seulement, donne-moi ta parole d'honneur.
06:22Que si on ne se mettait pas d'accord, ce que je vais te dire, tu l'oublieras.
06:27Parole ?
06:28Bon.
06:30Alors voilà.
06:31Il faut que nous agissions exactement comme les deux types de mon bouquin.
06:35Qu'est-ce qu'ils font ?
06:37Ils échangent leurs victimes.
06:38Quoi ?
06:39Tu veux supprimer Carlo ?
06:41Ah oui.
06:42Bon.
06:43Eh bien, c'est moi qui vais m'en charger.
06:45Toi, pourquoi toi ?
06:46Parce que...
06:46Mais, donne-en, donne-en.
06:48Je m'occupe de ton gars et toi, tu t'occupes du mien.
06:51T'as quelqu'un à tuer, toi ?
06:52On a toujours quelqu'un à tuer.
06:54Mais, il y a quelque chose que je ne comprends pas.
06:57Quoi ?
06:57Tu veux que je fasse la peau à un type que je ne connais pas.
06:59Et toi, tu veux te charger de Carlo qui ne t'a rien fait.
07:02Mais ce n'est pas logique.
07:03Eh bien, justement.
07:04Quoi ?
07:04Justement, justement.
07:05Écoute, quand un crime est commis, la police cherche le mobile.
07:10Qui avait intérêt à tuer ?
07:11Hein ?
07:12Ah.
07:12Alors, nous échangerons nos victimes à la mort de Carlo.
07:16Tu seras forcément soupçonné, puisque tu as crié en public que tu lui enverrais du plan dans la tête.
07:20Mais comme ce sera moi qui l'aurai tué, tu n'auras pas de mal à prouver où tu étais à l'heure du crime.
07:25Oh, ce n'est pas bête.
07:27Tu comprends ?
07:27Et alors, quant à moi, je te confie l'oncle John.
07:31Oui.
07:32Je suis son seul héritier et j'ai besoin de fric tout de suite.
07:34Alors, forcément, c'est moi qu'on soupçonnera.
07:36Seulement, comme c'est toi qui l'auras tué, j'aurai un alibi qui m'inocentera automatiquement.
07:42Tu comprends ?
07:42Ah.
07:43Et personne ne pensera à moi, puisque j'ai aucune raison de tuer ton oncle.
07:46Voilà.
07:46Tu n'as aucune raison de tuer mon oncle.
07:48Et alors, un tueur qui n'a pas de mobile n'est jamais pris.
07:51Ah, c'est formidable.
07:52C'est formidable, ça.
07:52Oh, si ma pauvre mère était encore de ce monde, elle jubilerait.
07:55Pourquoi ?
07:56Elle était serveuse dans le drugstore de ton oncle, autrefois dans l'Ouest.
07:59Ah bon ? Je ne savais pas, ça.
08:01Si.
08:02Il paraît qu'il était d'un dur.
08:03Elle ne portait pas dans son cœur, tu sais.
08:05Je vais la venger.
08:07Et pendant ce temps-là, toi, le carlo, tu vas l'expédier en vitesse.
08:09Oui, ne t'inquiète pas.
08:10J'ai hâte de consoler ma femme.
08:13Et moi de palper l'héritage.
08:22Ton cœur bat, n'est-ce pas, Eddie ?
08:30Bob a fait le travail, comme promis.
08:33Et la police t'appelle chez l'oncle John.
08:36Sois naturel.
08:38Surveille-toi.
08:40Monsieur ?
08:41Bonjour, monsieur.
08:43Inspecteur Milford.
08:46Inspecteur.
08:47L'agent qui est allé vous chercher vous a appris le...
08:49Ah oui, c'est épouvantable.
08:51Mais comment l'assassin a-t-il pu entrer ?
08:54L'oncle John s'enfermait à double tour.
08:56Oh, je vois très bien ce qui s'est passé.
08:58On sonne, il va ouvrir.
08:59Non, non, non, pardon.
09:00Il demandait toujours qui est là.
09:01Ben, ben, faites l'expérience.
09:02Répandez un télégramme.
09:04Pour un télégramme, les gens ouvrent à tous les coups.
09:06Alors, votre oncle tourne sa clé, il ouvre.
09:09Et en guise de nouvelle, il reçoit un coup de marteau sur la tête.
09:13Oui.
09:14Il a le crâne ouvert jusque là.
09:15C'est horrible.
09:17Mais, c'était pour le voler ?
09:20Non.
09:21Il avait pas mal d'argent dans son portefeuille.
09:24On n'y a pas touché.
09:26Dites-moi, vous lui connaissiez des ennemis, vous ?
09:28Je vois pas.
09:31C'était un égoïste, mais pas méchant.
09:34Être méchant, c'est encore s'occuper des autres.
09:37Hein ?
09:38Oui.
09:40Il avait beaucoup de famille ?
09:41Non.
09:42Veuf ?
09:43Célibataire.
09:45Des enfants ?
09:46Pas que je sache.
09:47Des frères, des sœurs ?
09:49Non.
09:49Des neveux, des nièces ?
09:50Non, non.
09:50Eh ben, alors et vous ?
09:52Ah, moi ?
09:53Ben, oui, naturellement.
09:57Seriez-vous le seul héritier ?
09:59Je sais pas.
10:01Comment vous savez pas ?
10:01Vous n'allez pas me faire croire que vous ignorez si oui ou non vous êtes le seul héritier ?
10:04Ce sont des choses qu'on sait, ça.
10:05Surtout, quand il s'agit d'une fortune comme celle de votre oncle.
10:10Je me suis laissé dire qu'il était très riche, votre oncle.
10:12Je sais pas, je vais pas compter avec lui.
10:14Ouais.
10:15J'ai l'impression qu'on vous arrache les mots comme on vous arracherait les oncles.
10:17On dirait que ça vous fait mal.
10:18Non, mais dites-donc, vous êtes là à me poser des tas de questions inutiles.
10:21Est-ce que par hasard, vous me soupçonneriez d'avoir tué mon oncle pour hériter de lui ?
10:24Oh, vous savez, par définition, pour moi, tout le monde est coupable.
10:26Bon, bah alors posez-moi d'abord la seule question qui s'impose.
10:29Demandez-moi où j'étais au moment du crime.
10:31Ouais.
10:31D'après le médecin légiste, votre oncle a été tué vers 7h du matin.
10:35Où étiez-vous à cette heure-là ?
10:37Je sais ce que vous allez me répondre, chez moi.
10:39Et votre femme n'ira pas vous démentir.
10:41Non, justement.
10:42De 6h à 9h du matin, j'étais au garage.
10:45Le garagiste et son aide s'étaient levés à l'aube pour réparer ma boîte de vitesse.
10:49Je les ai regardés travailler.
10:51C'est le seul moyen d'avoir sa voiture à l'heure.
10:53Très bien.
10:54Nous vérifierons.
10:56À propos, quel est le notaire de votre oncle ?
11:00Edgar Smalley.
11:02Edgar Smalley.
11:04Je vous remercie.
11:05Sans prie.
11:17Allons, Bob Collins.
11:18Ne tremble pas comme ça.
11:20Ce policeman est venu te chercher pour t'emmener chez Carlo.
11:24Eddie a tenu parole.
11:25Le crime est consommé.
11:27Fais attention.
11:30Observe-toi.
11:30Bonjour, monsieur.
11:32Inspecteur Milford.
11:34Inspecteur.
11:35Oui.
11:36Vous êtes bien Bob Collins, ce plombier de profession.
11:39Oui.
11:39Excusez-moi de vous avoir envoyé chercher, mais deux crimes en deux jours, vous comprenez, c'est agaçant.
11:45Et on est pressé d'en finir.
11:46Je comprends, mais je ne vois pas...
11:47Savez-vous, monsieur Collins, chez qui nous sommes ici ?
11:50Non.
11:50Je suis un professeur de conduite automobile, monsieur Carlo Mendoza.
11:54Vous le connaissez ?
11:55Je le vois passer comme tout le monde avec des élèves dans sa voiture.
11:59Oui, ben, il ne passera plus.
12:00Il vient d'être assassiné.
12:01Non.
12:02Oh, par exemple.
12:03Étranglé avec un fil électrique entre 7h et 9h ce matin.
12:06Oh, mais c'est affreux.
12:08Je ne vois pas pourquoi vous m'avez dérangé, moi.
12:10Pourquoi ?
12:11C'est que le dimanche 9 mai, vers 7h du soir, au Bar Stella, vous avez giflé votre femme au sujet de monsieur Mendoza.
12:19Ben, je...
12:20Vous avez même crié en public que vous auriez sa peau.
12:23Car je crois savoir qu'il était, comme on dit dans les feuilletons, votre heureux rival.
12:27C'est exact ?
12:28Ben, c'est pas pour ça que vous allez m'accuser d'avoir tué Scarlo, non, quand même ?
12:32Où étiez-vous ce matin entre 7h et 8h ?
12:34Sur mon chantier, au ranch de monsieur Wilson, mais il vous le confirmera quand vous voudrez.
12:38Bon, ben, nous allons lui téléphoner.
12:41Vous avez son numéro ?
12:42Oh, oui, je l'ai noté.
12:44Attendez, je...
12:46C'est le 327-78.
12:48327-78, merci.
12:51Euh, voyons...
12:52Où est le téléphone, ici ?
12:54Ah oui, il est dans la chambre.
12:55Je vous demande une seconde.
12:56Oh, je vous prie.
13:08Allô ?
13:11Puis-je parler à monsieur Wilson ?
13:13De l'inspecteur Milford ?
13:15Oui.
13:18Allô ?
13:19Allô, monsieur Wilson ?
13:21Bonjour, monsieur.
13:23Excusez-moi de vous déranger, mais est-il exact que votre plombier, monsieur Collins,
13:27était chez vous ce matin entre 7h et 8h ?
13:31Ah, c'est exact.
13:32Je vous remercie.
13:35Au revoir, monsieur.
13:38Aurinkie.
13:40Chef.
13:42Allez me chercher immédiatement l'homme dont voici le nom et l'adresse.
13:48C'est à côté.
13:49Allez, et dites à votre camarade qui est en faction à la porte de venir ici tout de suite.
13:53Voilà.
13:54Entendu, chef.
13:55Alors ?
14:01Après ce coup de téléphone, je pense, inspecteur, que vous n'avez plus besoin de moi, hein ?
14:06Alibi impeccable.
14:08Je vous rends votre liberté.
14:10Parfait.
14:10Au revoir, monsieur inspecteur.
14:11Deux !
14:12Une seconde.
14:14Au sujet d'une autre affaire, je voudrais vous poser une petite question.
14:20Je vous en prie.
14:21Hier matin, où étiez-vous entre 6 et 9h ?
14:25Entre 6 et 9h ?
14:26Oh, chez moi, par dit.
14:28Non.
14:29Et votre femme, que vous giflez si facilement, ne sera probablement pas disposée à couvrir ce mensonge.
14:34Mais enfin, inspecteur, j'étais chez moi.
14:35Oui, figurez-vous qu'hier, je suis allé chez le notaire de monsieur John Burns, qui venait d'être assassiné.
14:41John Burns a laissé un testament.
14:43Et savez-vous qui a hérité de sa fortune ?
14:45Son vrai vie ?
14:46Pas du tout.
14:48Qui, alors ?
14:49Vous.
14:50Moi ?
14:50Oui.
14:51John Burns m'a fait son héritier, moi ?
14:53Oui, oui.
14:54Mais pourquoi ça ?
14:54Parce que vous êtes son fils.
14:57Quoi ?
14:57Allons, Collins, ne me prenez pas pour un imbécile.
15:01Vous saviez parfaitement que votre mère avait été servante dans l'Ouest au drugstore de John Burns,
15:05qu'elle avait été sa maîtresse et que vous étiez son fils.
15:07Mais non !
15:08Je vous jure que je l'ignorais.
15:09Vous pensez bien que si j'avais su que j'allais ériquer de Burns, je ne l'aurais pas...
15:12Oui, vous ne l'auriez pas assassiné.
15:16Voilà.
15:16Hein ?
15:17Voilà l'aveu.
15:18La vérité, Collins, c'est que vos affaires allaient mal.
15:21Vous aviez en outre perdu de grosses sommes aux courses et vous étiez pressé d'hérité.
15:26Vous avez tué votre père pour toucher tout de suite son argent.
15:28Voilà le mobile de votre crime.
15:30Allez, ramenez-le, vous autres.
15:31Passez-lui les menottes.
15:32Vous m'avez fait chercher, inspecteur.
15:59Oui, monsieur Edigaret.
16:00Je vous présente l'assassin de votre oncle John et votre cousin Germain.
16:05Mon cousin Germain ?
16:06Enfin, cousin Germain de la main gauche.
16:08Comment ?
16:09Collins est le fils naturel de votre oncle qui vous a déshérité.
16:13Qu'est-ce que vous dites ?
16:14Ah oui, il a laissé sa fortune à son fils.
16:17Mais c'est une imposture !
16:19Rassurez-vous, comme Collins a tué son père, il ne touchera pas un sou.
16:23Ah, bravo !
16:25Mais vous non plus, je le crains bien.
16:27Et pourquoi ça ?
16:29Où étiez-vous ce matin entre 7 et 8 heures ?
16:32Qui, moi ?
16:33Allez, vite !
16:34Il n'y a pas si longtemps, quoi.
16:36Ça devrait vous venir tout seul.
16:38Oui, oui.
16:39Moi, je vais vous le dire.
16:41Vous étiez ici.
16:42Quoi ?
16:42C'est vous qui avez tué Carlo.
16:44Qui, moi ? Je ne le connaissais même pas.
16:46Vous l'avez tué par jalousie.
16:47Quoi ?
16:48Je dis que le mobile de votre crime est la jalousie.
16:50Vous êtes fou, non ?
16:51Allez-vous me dire que vous ignoriez les relations intimes de votre femme avec Carlo.
16:55Qu'est-ce que vous dites ?
16:57Flora et Carlo.
17:00Ma pauvre Flora qui se tue au travail.
17:02Oui, mais qui prenait quand même de temps en temps sa petite récréation.
17:05Mais où avez-vous été chercher ça encore ?
17:07Tout à l'heure, je suis allé dans la chambre de Carlo pour téléphoner.
17:10Et tout en parlant, j'ai jeté un coup d'œil machinal sur des papiers qui étaient dans un sous-mal.
17:13Et là ?
17:14J'ai trouvé ça.
17:15Qu'est-ce que c'est ?
17:16Une photographie où j'ai reconnu votre femme, que j'ai eu le plaisir de voir plusieurs fois dans le bureau d'assurance où elle travaille.
17:22Alors, regardez.
17:24La voici, la tête appuyée sur l'épaule de Carlo et derrière la photo, elle a écrit une dédicace.
17:29Lisez-vous même.
17:30Toi et moi, mon Carlo, enlacés comme des initiales, cette image n'est-elle pas l'idéal reflet de notre amour ?
17:38T'as Flora.
17:41Flora.
17:43Elle.
17:44Bon, c'est pas possible.
17:46Mais c'est pas possible !
17:47Alors, vous avez tué Carlo, oui ou non ?
17:48Mais oui, mais je ne savais pas, moi.
17:50Je ne savais pas, mais je suis content.
17:52Il est mort.
17:53Eh bien, j'ai fait justice.
17:54Remenez-les.
17:55Mais oui, quoi ?
18:01Ton roman policier, il était complètement idiot.
18:20Vous venez d'écouter Le Siffleur,
18:23Un podcast issu des archives d'Europe 1.
18:26Réalisation, Julien Tarot.
18:29Production, Estelle Lafon.
18:31Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova et Antoine Reclus.
18:36Le Siffleur est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
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