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  • il y a 4 jours
Avec Me Pierre-Olivier Sur, avocat pénaliste

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-09-26##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Maxime Liedot.
00:05Et à 7h42, Sud Radio vous explique avec un ténor du barreau.
00:08Bonjour Maître Pierre-Olivier Sûr.
00:09Bonjour.
00:10Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
00:11Vous êtes avocat pénaliste, vous avez été bâtonnier du barreau de Paris de 2014 à 2015
00:15et bâtonnier doyen de l'ordre désormais.
00:19Comment vous avez réagi quand vous avez appris la condamnation de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy ?
00:24Comment vous la qualifiez cette décision ?
00:26Elle est choquante, la justice ne sait plus ce qu'elle fait, elle est interpellante.
00:30Ecoutez, ce matin, je crois qu'on est tous un peu groggy.
00:34Et nous, praticiens du pénal, qui connaissons le quotidien des prisons,
00:42nous sommes là pour vous dire que la prison c'est un châtiment corporel.
00:47Que c'est quelque chose qui n'est pas proportionné à ce qu'on peut reprocher
00:57et la condamnation qu'on peut prendre à l'encontre d'un ancien président de la République française.
01:03D'ailleurs, dans les grandes démocraties occidentales et européennes en particulier,
01:09jamais on a envoyé un ancien président au Premier ministre en prison.
01:14Il y a juste, semble-t-il, dans les recherches que j'ai faites hier soir,
01:18un ancien Premier ministre portugais, dont on a oublié le nom,
01:24il s'appelait Socrates.
01:26Voilà, donc c'est quelque chose qui est très choquant
01:29et qui pose des questions, beaucoup de questions.
01:33Lesquelles ? Et qu'est-ce que ça veut dire par rapport à l'état de la justice en France ?
01:35Beaucoup de commentateurs, qu'ils soient politiques ou journalistes,
01:39je prends les mots par exemple de Marine Le Pen,
01:41qui affirment que certains juges ont un tableau de chasse,
01:43ou par exemple la journaliste politique Catherine Né,
01:45qui affirme que les juges avaient décidé, dit-elle ce matin dans l'opinion,
01:48de s'offrir un scalp, celui de Nicolas Sarkozy.
01:51Est-ce que vous reprendriez certains de ces termes ?
01:52Est-ce qu'il faut bien sûr dire qu'aujourd'hui,
01:55certains juges avaient pour objectif de faire tomber Nicolas Sarkozy ?
01:58Pierre-Olivier, sûr.
01:59Alors je ne sais pas, j'ai l'impression que ce n'est pas tel ou tel juge,
02:03mais qu'il y a véritablement, vous savez, on parle beaucoup d'un arc républicain,
02:07moi je parle d'un arc pénal,
02:09qu'on a constitué peu à peu, et depuis l'invention du PNF,
02:16sous la présidence du président Hollande,
02:20une sorte d'arc pénal pour détruire l'ancien monde politique,
02:27jugé par un nouveau monde,
02:30qui se croit le champion de la vertu et de la transparence.
02:34Est-ce que les uns ou les autres, nous ne nous interrogeons pas sur la façon dont étaient financées
02:41les campagnes sous Chirac et Mitterrand ?
02:45Est-ce qu'on ne s'interroge pas sur ce que chacun savait,
02:51de la circulation d'espèces en provenance d'Afrique ?
02:55Tout ça, c'est l'ancien monde.
02:58Et aujourd'hui, on a voulu passer à autre chose,
03:03le faire en utilisant l'instrument du pénal,
03:06qui n'était pas réellement préparé pour ça.
03:10Mais est-ce que vous comprenez quand même que je pense à ceux qui nous écoutent,
03:12qui sont peut-être en voiture ou en train de prendre leur café,
03:14un ténor du barreau comme vous, maître Pierre-Olivier Sûr,
03:17qui assumait ce matin et qui utilisait le terme un arc
03:20qui a pour but de détruire l'ancien monde politique ?
03:24Ce sont des mots extrêmement forts.
03:25Déjà que la confiance entre la justice et les citoyens n'est pas,
03:28si vous voulez, dans une situation extraordinaire.
03:30Ces mots-là ont forcément un sens, ont un poids considérable ce matin.
03:34Oui, et ce d'autant qu'ils utilisent l'instrument pénal en le dévoyant.
03:39Le pénal est en train de devenir fou.
03:41Et j'en suis l'une des victimes premières,
03:45puisque lorsque j'étais bâtonnier,
03:47dans l'affaire Sarkozy, l'une des premières,
03:49Bismuth,
03:51on a organisé des écoutes téléphoniques sur mes téléphones.
03:57Des écoutes téléphoniques sur les téléphones d'un bâtonnier de Paris,
04:00pour voir quels étaient les échanges que je pouvais avoir avec Herzog et les autres.
04:04C'est un système qui déraille complètement.
04:08Quand on écoute des avocats,
04:10et qu'à filet dérivant,
04:11on recherche des éléments
04:14qui peuvent conduire vers tel ou tel pan
04:18d'un dossier politique et de financement,
04:21c'est que le pénal est sorti complètement de son lit.
04:25Deuxième folie du pénal.
04:27Lorsqu'on condamne un ancien président de la République,
04:31non pas pour des passages à l'acte,
04:33comme dans l'affaire Bismuth,
04:34mais pour un fantasme.
04:35Est-ce qu'il aurait eu l'idée
04:37de mettre Aziber à tel poste à Monaco,
04:43dont on n'est même pas certain que le poste était véritablement vacant ?
04:47On condamne sur un fantasme.
04:48Ce n'est pas ça le pénal.
04:50Le pénal, c'est le passage à l'acte.
04:52Hier,
04:54lorsque l'on condamne,
04:56on relaxe d'abord
04:58sur le plus lourd et le plus grave.
05:00la corruption,
05:03le trafic,
05:04le trafic,
05:05et que sur le moins grave,
05:08on sanctionne au plus lourd.
05:11Est-ce que le paradoxe ne pose pas question ?
05:14Mais revenons sur l'accusation
05:16qui vaut aujourd'hui à l'ancien président de la République,
05:18Nicolas Sarkozy,
05:19d'être en réalité condamné.
05:20Cette association de malfaiteurs,
05:22beaucoup de personnes qui fréquentent le monde judiciaire,
05:26que ce soit des avocats, des magistrats,
05:27des juges, des experts,
05:29disent à quel point cette infraction
05:30est un chewing-gum ?
05:32À quel point, en réalité,
05:33elle s'est élargie au point d'y mettre
05:34tout et n'importe quoi dedans ?
05:36Est-ce qu'il faut la revoir ?
05:37Est-ce qu'il faut la supprimer ?
05:38Est-ce qu'il faut l'aménager ?
05:39Comment vous regardez ça,
05:40Maître Pierre-Olivier Sure ?
05:40Je regarde ça dans les textes.
05:42C'est une infraction qui est rentrée
05:44dans le code pénal Napoléon en 1810
05:47pour aller rechercher
05:49les bandes de braqueurs à l'époque
05:53contre lesquelles on n'avait pas
05:55de véritable preuve.
05:57C'est-à-dire pour rechercher
05:58les deuxièmes et les troisièmes couteaux,
05:59les deuxièmes et les troisièmes cercles
06:01et pour faire la paix publique
06:03en matière de sécurité
06:04concernant les bandits de grand chemin.
06:07Cette infraction-là
06:08est une infraction qui punit
06:10des actes en vue de
06:12et non pas des passages à l'acte.
06:17Punit des choses qui sont faites
06:20en vue de préparer, etc.
06:22C'est-à-dire qu'on ne punit pas
06:23un passage à l'acte.
06:24C'est ce qu'on appelle
06:25une infraction ramasse-miette.
06:27Cette infraction ramasse-miette,
06:29elle ne commande pas
06:31la peine la plus lourde.
06:33La peine la plus lourde
06:34devait être écartée
06:35dès lors que Nicolas Sarkozy
06:38a été relaxé
06:40sur le plus lourd.
06:42Une dernière question
06:43en quelques mots, s'il vous plaît,
06:44Maître Pierre-Olivier.
06:45Est-ce qu'il faut revenir
06:46ou est-ce qu'il faut réaménager
06:47cette idée d'exécution provisoire
06:49qui prive quand même
06:50toute personne suspecte
06:52mais donc a priori innocente
06:54de ce qu'on appelle
06:56le deuxième degré de juridiction,
06:58c'est-à-dire d'un jugement définitif ?
07:00Il y a un principe sacro-saint
07:02au droit pénal
07:03qui fait qu'on reste présumé innocent
07:06tant qu'on n'est pas définitivement jugé.
07:10Lorsqu'on forme appel,
07:12on comparait devant
07:13le deuxième degré de juridiction,
07:16tout recommence à zéro
07:18et on ne sera définitivement jugé
07:21qu'après que l'arrêt de la cour d'appel
07:23sera rendu et dès lors,
07:25tant que l'arrêt de la cour d'appel
07:26n'est pas rendu,
07:28il n'y a pas d'exécution provisoire
07:29sauf si la personne en question
07:32présente un risque
07:34soit de s'échapper,
07:36soit pour l'ordre public
07:38de recommencer.
07:39Et de recommencer l'infraction, etc.
07:42Et ce n'est évidemment pas le cas
07:43pour Nicolas Sarkozy,
07:45c'est la raison pour laquelle,
07:46là encore, nous pensons,
07:48nous, professionnels du pénal,
07:50que le pénal devient fou,
07:52qu'il est complètement sorti
07:54de ses fondamentaux
07:55et ce qui est plus grave encore,
07:57des principes les plus essentiels
08:00des libertés publiques.
08:02Merci beaucoup,
08:02Maître Pierre-Olivier Sueur,
08:03avocat pénaliste,
08:04ténor du barreau,
08:05bâtonnier du barreau de Paris
08:06de 2014 à 2015
08:08et désormais,
08:08bâtonnier doyen de l'ordre.
08:09Merci beaucoup d'avoir été avec nous
08:10pour votre voix qui porte
08:12et qui était importante ce matin.
08:13Merci beaucoup de l'avoir exprimé
08:14au micro de Sud Radio.
08:15Merci à vous.
08:16Sous-titrage Société Radio-Canada
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