Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement ce jeudi 25 septembre dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007. Nicolas Sarkozy est condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé. La décision est assortie d'une exécution provisoire. Concrètement, cela signifie que l'ex-président sera incarcéré dans les prochaines semaines.
00:00Geoffroy Didier, ce que les Français pourraient ne pas très bien comprendre non plus, c'est que, alors que beaucoup de politiques, et votre parti en fait partie, dénoncent une justice qui est trop souvent laxiste,
00:09et là, cette fois-ci, quand ça concerne les politiques eux-mêmes, on l'a déjà entendu avec Marine Le Pen, là, la justice serait trop sévère. Qu'est-ce que vous leur dites aux Français ?
00:17Mais je leur dis qu'il y a un double degré de juridiction pour tous les Français, quels qu'ils soient, qu'ils soient politiques ou qu'ils soient citoyens sans être engagés en politique.
00:27À partir du moment où il y a un double degré de juridiction, que signifie cette exécution provisoire ? Y a-t-il un risque que Nicolas Sarkozy fuit la France ?
00:36Qui peut imaginer cela ? Il a répondu à toutes les convocations judiciaires. On sait où il habite, on sait qui il est, on le reconnaît.
00:43Il est allé aujourd'hui pour écouter la peine, donc personne ne peut imaginer un instant et décemment que Nicolas Sarkozy ait envie de s'enfuir.
00:50Qu'est-ce qui justifie cette exécution provisoire si ce n'est la volonté d'humilier l'ancien président de la République ?
00:58Mais cette exécution provisoire, c'est dans la loi, cette exécution provisoire ? Ce sont des lois qui ont été votées par les responsables politiques eux-mêmes ?
01:07Vous savez qu'il appartient au juge de décider oui ou non s'il y a exécution provisoire en fonction du risque, en fonction du risque de récidive, en fonction du risque de fuite.
01:18C'est à ce titre-là que le juge doit décider s'il y a exécution provisoire.
01:22À partir du moment où chacun peut reconnaître qu'il n'y a évidemment pas de risque de fuite,
01:27comment imaginer que cette exécution provisoire ne puisse être justifiée autrement que par la volonté d'humilier l'ancien président de la République ?
01:33Vous entendez ce que vous dites Vincent D'Antiguet, mais c'est ça que je ne comprends pas.
01:36L'exécution provisoire, elle est décidée également en fonction de la gravité des faits. Ça fait partie des critères également.
01:42Et du statut du prévenu.
01:43Précisément. Et j'estime qu'il n'y a pas gravité quand il n'y a pas eu enrichissement personnel, qu'il n'y a pas eu financement illégal de campagne,
01:51quand il a été reconnu que des prétendues preuves étaient finalement fausses, qu'il n'y a pas eu de pacte de corruption.
01:57Où est l'extrême gravité qui aujourd'hui justifierait effectivement cette exécution provisoire et cette peine de 5 ans de prison ?
02:055 ans de prison. Et moi j'aimerais que ce soit les criminels, ceux qui tuent, ceux qui violent, ceux qui commettent des crimes qui sont abominables,
02:13qui se retrouvent en prison. Pourquoi ceux-là sont encore pour certains d'entre eux toujours en liberté ?
02:17Et celui qui n'a eu ni enrichissement personnel, ni pacte de corruption va se retrouver avec une exécution provisoire
02:23et même pas la possibilité de se défendre tant qu'il n'a pas fait appel ?
02:28Écoutez, il y a une incohérence quand même que chaque Français peut comprendre et partager.
02:34Je pense que cette décision est une faute de la part de l'autorité judiciaire, je le dis, d'une faute,
02:40parce qu'en fait elle dessert la cause de la justice. C'est ça qui me chante.
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