La chronique éco : Où en est-on du projet de budget ?

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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

Transcript

00:00Eric, vous vouliez revenir ce matin sur le balai syndical hier à l'hôtel Matignon.

00:04Les huit syndicats étaient venus sonder le Premier ministre sur ses intentions en matière de budget.

00:08Et apparemment, ça a fait pchit ?

00:09Pchit, rien, nada, comme on dit. Il n'y a pas de budget pour 2026.

00:13Ce sera peut-être même le même budget que 2025.

00:16Zéro économie en vue, c'est ça sans doute le plus important.

00:19Alors pour les impôts, le Premier ministre a parlé de justice fiscale.

00:22C'est le seul mot qu'il a employé, Sébastien Lecornu.

00:25Rien de plus, d'ailleurs je dirais fiscalement, tant mieux.

00:27Parce que les patrons ont vraiment peur qu'il y ait un impôt qui soit punitif.

00:32Et puis surtout, il faut préciser qu'Emmanuel Macron, lui, ne veut pas de hausse d'impôt en France.

00:37Donc c'est quand même un point important, un blocage, j'allais dire.

00:40Et n'oublions pas qu'Éric Lombard, ministre de l'Économie, avait dit droit dans les yeux au patron il y a trois semaines.

00:45Ne vous inquiétez pas, il n'y aura pas de hausse d'impôt.

00:47Donc c'est pour ça que c'est bloqué.

00:48La seule chose dont on parle, d'ailleurs le Figaro ce matin en fait écho,

00:52c'est un impôt sur la fortune, le retour de l'ISF.

00:55Nouvelle fortune, nouvelle formule qui rapporterait 2 à 3 milliards par an.

01:00Si ça se fait, on est quand même loin des 20 milliards dont rêvaient les socialistes.

01:05De toute façon, lever d'impôt, on sait bien que lever cet impôt, ça ne servira pas à grand chose

01:09puisque les dépenses resteront les mêmes.

01:12Donc on ne résout pas le problème.

01:13On ne baisse pas les dépenses.

01:15Écoutez, le Premier ministre dit qu'il va s'attaquer à la question du budget d'ici à la fin de la semaine.

01:20On est déjà jeudi.

01:21Donc il faut qu'il se dépêche.

01:22Le plus inquiétant, si vous voulez, c'est que moi je vois plusieurs choses quand on discute avec les syndicats.

01:26Un, l'assurance chômage qui devait permettre 4 milliards d'économies,

01:30cette assurance chômage devait être réformée.

01:32Là, on oublie, c'est annulé.

01:33Ça c'est clair, il l'a dit hier.

01:35Donc c'est un mauvais signal envoyé à Bruxelles qui attend des gestes forts de la France justement.

01:39Et c'est un signal aussi mauvais qu'on envoie aux agences de notation

01:42parce que de nouveau on sera noté prochainement.

01:44Deuxièmement, le gouvernement confirme qu'il abandonne les deux jours fériés.

01:48Vous savez, c'était l'idée de François Bayrou.

01:50Finalement, François Bayrou a dit j'y renonce.

01:51Là, Sébastien Lecornu a dit oui, ne vous inquiétez pas, il n'y aura pas deux jours fériés supprimés.

01:55Donc on tire un trait sur 4 milliards d'économies.

01:58On pensait aussi qu'une réforme des retraites, nouvelle réforme des retraites pour 2030,

02:02je précise bien, aurait lieu.

02:04Puisque de toute façon, on va encore droit vers des déficits.

02:06Là, hier, il a dit le Premier ministre, non, non, ne vous inquiétez pas.

02:08On en reste à la réforme de 2023, 64 ans.

02:11Et après, on ne bouge plus.

02:13Donc je vous assure, pour réformer la France, on est mal parti.

02:15Donc c'est à se demander à quoi va ressembler ce budget, Eric ?

02:18Sans doute à rien.

02:19Le gouvernement confirme simplement que le gel des retraites,

02:24s'il confirme l'année blanche, on sait bien qu'il y aura la censure du RN et de la gauche.

02:29Donc ce n'est pas la solution et c'est sans issue.

02:32Et les 40 milliards d'économies sont pour l'instant introuvables s'il n'y a pas d'effort.

02:36En fait, la vraie question, elle est là, c'est faire des efforts pour sortir la France de l'ornière.

02:40Et une phrase qui en dit long sur la situation actuelle.

02:44Sébastien Lecornu a reconnu qu'il était le Premier ministre le plus faible de la Ve République.

02:48Le plus faible, ça veut dire quoi ?

02:50Sans pouvoir, sans idée, sans projet.

02:53Faible aussi comme la France.

02:54On a l'impression d'avoir un élève devant son tableau noir qui n'arrive pas à répondre aux questions.

02:59Son professeur attend des réponses.

03:01Il ne se passe rien.

03:02Ça en dit long sur la situation économique et politique du pays.

03:05Sous-titrage Société Radio-Canada

03:11Sous-titrage Société Radio-Canada

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