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  • il y a 1 semaine
Au lendemain de la déclaration du président Macron depuis la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York, pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine, Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 23 septembre 2025.

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Transcription
00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03Quelques heures à peine après que la France a reconnu l'état de Palestine,
00:06c'est l'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka,
00:08qui est l'invité d'RTL Matin pour la toute première réaction israélienne.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL, monsieur l'ambassadeur.
00:13Bonjour.
00:14Hier soir, vers 21h20, heure de Paris, le président de la République, Emmanuel Macron,
00:17a donc prononcé ces quelques mots à la tribune de l'Assemblée Générale des Nations Unies.
00:21Je déclare que la France reconnaît aujourd'hui l'état de Palestine.
00:26La France reconnaît l'état de Palestine.
00:30Quand vous entendez ce matin ces mots, qu'est-ce que vous vous dites ?
00:33Quelle est la réaction d'Israël ?
00:35C'est le plus grand gaspillage d'un levier diplomatique dans l'histoire de notre région.
00:42Pourquoi ?
00:42Parce que ça ne sert à rien, absolument à rien.
00:45La France avait la possibilité, en utilisant justement ce levier,
00:49de changer peut-être l'atmosphère qu'il y a aujourd'hui au Moyen-Orient,
00:54d'influencer les Palestiniens, de faire les réformes dont ils ont besoin
00:59pour accepter l'idée de la paix et de vivre en paix auprès de nous.
01:03Il a mis des conditions, Emmanuel Macron.
01:04Mais non, il n'a mis aucune condition.
01:06Non, non, mais si on peut passer les unes après les autres,
01:08vous verrez qu'il n'a mis aucune condition.
01:10Cette idée, soi-disant, de ne pas ouvrir une ambassade...
01:13Tant que les otages n'auront pas été libérés.
01:14Il ne peut pas ouvrir l'ambassade, de toutes les façons,
01:17parce que c'est sous contrôle israélien.
01:18Les accords d'Ossos sont très clairs à ce sujet.
01:20S'il veut ouvrir une ambassade, il doit demander la permission au protocole israélien,
01:26dire voilà, je veux rentrer dans votre territoire,
01:28et en rentrant dans votre territoire, je veux ouvrir l'ambassade.
01:31Donc il a dit n'importe quoi, il a dit n'importe quoi ?
01:33Non, je n'ai pas dit qu'il a dit n'importe quoi.
01:34Ce n'est pas à moi de dire du président qu'il a dit n'importe quoi.
01:36Je dis que c'est le plus grand gaspillage dans l'histoire de la diplomatie du Moyen-Orient,
01:41mais avec beaucoup de panache.
01:42Et qu'est-ce que cette reconnaissance va changer dans les rapports entre nos deux pays ?
01:46Ça ne va pas aider les relations entre les deux pays.
01:48Ça veut dire quoi, si on lit entre les mots ?
01:51Les décisions vont être prises au niveau du Premier ministre,
01:54du ministre des Affaires étrangères et du gouvernement,
01:58mais je ne vois pas comment ça pourrait aider.
02:00Vous savez, la France devient un agent déstabilisateur au Moyen-Orient.
02:03Un agent déstabilisateur ?
02:04Oui, tout à fait.
02:05Parce que ce qu'il se passe aujourd'hui, c'est qu'il va y avoir des réactions,
02:09des réactions à des réactions, et quand on fait de la diplomatie,
02:12vous savez, une grande partie de ma carrière a été justement dans le domaine
02:17de faire la paix avec nos voisins.
02:20Quand on fait de la diplomatie, c'est comme un jeu d'échec.
02:22On n'utilise pas l'arène et on termine.
02:25Oui, mais c'est aussi un rapport de force, la diplomatie.
02:26Oui, mais quand on n'entend pas le dialogue, on réfléchit à trois pieds à l'avant.
02:30Trois jeux à l'avant, trois mouvements à l'avant.
02:35Ce n'est pas un mouvement, on espère qu'on va terminer avec.
02:37Il y aura des représailles, vous l'avez évoqué,
02:39ce sont des mots en l'air, des mots de diplomates ?
02:42Franchement, je ne sais pas exactement ce qu'il y aura,
02:44parce que, encore une fois, ça va être décidé au niveau du Premier ministre et du gouvernement.
02:49Mais il y a énormément de rumeurs qui ont été déjà publiées
02:53au sujet de ce qui pourrait se passer.
02:54Et la France le savait, parce qu'on leur a dit,
02:57vous savez, ça va forcer la main de certaines choses.
02:59Et donc, c'est un gaspillage total, avec beaucoup de panache et beaucoup de suffisance,
03:04mais en fin de compte, qui ne sert absolument à rien.
03:07Qui sert seulement à créer des tendances,
03:10à augmenter les tendances qui existaient entre nous et les Palestiniens.
03:13Vous dites qu'il y a beaucoup de rumeurs, vous êtes diplomate,
03:15vous êtes en lien avec le gouvernement israélien,
03:17vous n'en êtes pas aux rumeurs, vous en êtes aux faits.
03:19Par exemple, quand l'Espagne a reconnu la Palestine,
03:21l'ambassadeur d'Israël en Espagne a été remplacé par un simple chargé d'affaires.
03:24Est-ce que vous, monsieur l'ambassadeur, vous pourriez faire vos valises ?
03:26Est-ce que ça pourrait être la même chose en France et à Paris ?
03:29Je ne sais pas, je ne pense pas.
03:31C'est quand même la France, je ne pense pas.
03:33Il n'y aura pas de rupture des relations ?
03:34Je ne pense pas, parce que vous savez,
03:37d'abord c'était la décision d'un autre ministre des Affaires étrangères.
03:41Je ne pense pas que ce soit la même façon.
03:42Un autre ministre qu'on a aujourd'hui pense de la même façon.
03:45Ensuite, le dialogue est toujours très important.
03:47Parce qu'en fin de compte, il va falloir,
03:50après ce gaspillage et ces tensions qui ont été créées,
03:53il va falloir reconstruire.
03:54En fin de compte, encore une fois,
03:56c'est ce genre de décisions qui seront prises
03:57par le Premier ministre et par son gouvernement.
03:59On entend parler d'une éventuelle fermeture
04:01de notre consulat à Jérusalem.
04:03Est-ce que ça, c'est une hypothèse sérieuse ce matin ?
04:05C'est quelque chose qui a été mis sur la table
04:07par certains dans le gouvernement,
04:10à cause du fait que, déjà dans le passé,
04:13le consul général a présenté ses lettres,
04:16soi-disant présenté ses lettres de créance
04:18à Mahmoud Abbas, au gouvernement palestinien,
04:22disant qu'il était, se présentant comme un ambassadeur
04:25auprès de la Palestine,
04:27quand il était, c'est un diplomate qui vivait en Israël,
04:31à Jérusalem ouest.
04:32Donc, c'était une chose qui était totalement inacceptable.
04:35Alors, il a fait des erreurs.
04:36Je ne sais pas que décidera de cela,
04:39en fin de compte, le gouvernement,
04:40mais c'est une des options qui ont été mis sur la table.
04:42Deux points très concrets,
04:43mais qui peuvent avoir des conséquences très importantes.
04:45Est-ce que cette reconnaissance peut avoir un impact
04:47sur la coopération entre nos services de renseignement
04:49et notamment dans la lutte contre le terrorisme ?
04:51Je pense que ça peut avoir une influence sur tout.
04:54Je ne sais pas.
04:54Y compris sur la coopération entre...
04:57J'espère que non, mais il y a une perte de confiance.
05:00Il faut comprendre.
05:01Il y a une perte de confiance.
05:03Quand on a un ami à qui on explique
05:07que la décision qu'il va prendre est dangereuse,
05:10met en danger la sécurité de notre pays
05:12et que cet ami le comprend très bien,
05:15parce qu'on l'a expliqué depuis très longtemps,
05:17continue de faire cela quand même
05:18et se moque de notre position,
05:23en fin de compte, ça a une influence.
05:25La France n'est plus votre ami ?
05:26Si, la France, oui, bien sûr.
05:28Emmanuel Macron n'est plus un partenaire ?
05:3070% des Français sont opposés à cette décision
05:34qui a été prise hier par le Président.
05:36Alors bien sûr que la France est un ami.
05:38La France est un très grand ami d'Israël.
05:39Emmanuel Macron a-t-il encore un interlocuteur pour vous ?
05:42Que ce soit décidé par le Premier ministre,
05:44le ministre des Affaires étrangères, vous savez...
05:46Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
05:46Vous êtes ambassadeur de France.
05:47Moi, je pense que ça va rendre les choses
05:49beaucoup plus difficiles aujourd'hui
05:50dans la discussion entre la France et Israël.
05:56Monsieur l'ambassadeur, le Hamas a diffusé une vidéo
05:57d'un otage israélo-allemand hier.
05:59Il en reste combien et combien sont en vie ?
06:01Qu'est-ce que vous avez commis ?
06:01Nous avons encore 48 otages entre les mains du Hamas.
06:05Le Hamas a publié des photos de ces 48
06:07de la façon la plus cynique, disant
06:08« Voilà, c'est ceux qui nous protègent encore. »
06:11Et 20 d'entre eux, on espère, sont encore en vie.
06:15Vous savez, c'est une organisation inhumaine.
06:17Si ces otages étaient libérés demain,
06:18cette guerre terrible qui nous a été imposée
06:20il y a deux ans serait terminée.
06:22Mais en rasant Gaza, quand vous êtes en train de le faire,
06:23est-ce que vous ne sacrifiez pas la vie des otages ?
06:26C'est d'ailleurs ce qu'une partie
06:27de l'opinion publique israélienne pense.
06:29C'est une partie de ce que des familles d'otages vous reprochent.
06:31Et vous le savez, monsieur l'ambassadeur.
06:32Oui, je sais que c'est reproché au gouvernement israélien.
06:35Mais vous savez, nous avons tout essayé.
06:37Nous avons tout essayé.
06:38C'est une guerre qui...
06:39Nous n'avons jamais eu une guerre
06:41qui a duré plus de trois semaines.
06:42C'est une guerre qui dure depuis deux ans.
06:45Alors nous avons tout essayé.
06:46Des négociations, nous avons essayé
06:47de faire des opérations ciblées.
06:50Nous avons tout essayé.
06:52Le fait est que le Hamas veut que cette guerre continue.
06:55Et cette guerre continuera tant que nos otages
06:57ne seront plus libérés.
06:58Mais monsieur l'ambassadeur, vous êtes un père de famille.
06:59Chaque jour ou presque, des enfants, des civils
07:02meurent sous les bombes israéliennes.
07:03Et ça aussi, vous le savez.
07:04Jusqu'à quand, monsieur l'ambassadeur ?
07:06Vous savez, je ne suis pas seulement un père de famille,
07:07mais j'ai aussi de la famille à moi
07:10qui se trouve à Gaza, justement.
07:12Mais vous voyez les images, vous voyez l'ampleur.
07:14On est tous fatigués de ça.
07:14On est tous fatigués de ça.
07:16Mais vous savez, Israël a été créé
07:18pour servir, pour être un refuge aux Juifs
07:21pour que des pogroms,
07:23comme on en avait vu en Europe,
07:25ou qu'un holocauste,
07:27comme on a souffert en Europe,
07:30par les mains des Européens,
07:31ne se répètent pas.
07:34Le 7 octobre a été fait comme si Israël n'existait pas.
07:38Si on ne fait pas tout pour libérer nos otages,
07:41on perd notre raison d'être.
07:42Mais là, vous êtes en train de sacrifier les otages.
07:44On va tout faire.
07:45Et pardon, mais vous évoquez le 7 octobre.
07:47La France vous a soutenu sans ambiguïté,
07:49sans équivoque, sans 8 mai après le 7 octobre.
07:52Mais là, on ne comprend plus.
07:53On ne comprend plus parce qu'on a l'impression
07:54que le gouvernement israélien
07:56se comporte comme les...
07:57Non, ça a été avec les 8 mai.
07:58Non, non, la France était le premier pays
08:00à ouvertement...
08:01Pas officiellement, pas de la part des gouvernants.
08:04Non, non, le président a été le premier chef d'État
08:06à appeler un embargo contre Israël.
08:09N'oublions pas ça.
08:10Pas immédiatement après le 7 octobre.
08:12Non, pas immédiatement.
08:13Au moment de la riposte qu'il a jugée disproportionnée
08:15et sur laquelle on peut légitimement s'interroger contre Gaza.
08:17Le premier chef d'État
08:19qui a appelé un embargo contre Israël.
08:20C'était le premier chef d'État
08:22qui a interdit la participation israélienne
08:25à des salons pop en disant
08:28que ça présentait des armes...
08:29Mais c'est dans l'étape d'après, c'est après.
08:30Non, mais c'est quand même.
08:31Mais ça ne vous embête pas qu'aujourd'hui,
08:32dans l'opinion publique mondiale,
08:33notamment chez les jeunes, dans beaucoup de pays,
08:35certains se disent, finalement, les Israéliens
08:37et le gouvernement israélien,
08:38parce qu'il ne s'agit pas de mettre
08:39toute la population israélienne là-dedans,
08:43se comportent exactement comme les barbares,
08:44comme les terroristes du Hamas.
08:45Vous êtes dans le...
08:46On ne se comporte pas.
08:46Non, non, je n'accepte pas cette déclaration du tout.
08:50On ne se comporte pas comme les barbares terroristes.
08:52Vous savez, les barbares terroristes
08:53sont rentrés dans chez nous,
08:54ont violé nos femmes,
08:56ont tué nos bébés,
08:57les ont brûlés.
08:57L'Aïla Chahid était là hier,
08:59c'est exactement ce que je lui ai dit.
09:00C'est exactement ce que je lui ai dit.
09:02Mais ça ne vous exonère pas
09:03de vos propres méfaits aujourd'hui,
09:05qui sont peut-être décorrélés.
09:06En tout cas, même la population israélienne
09:08ne comprend plus forcément le lien
09:09entre le 7 octobre.
09:11Nous chassons le Hamas
09:12et nous continuerons à chasser...
09:1265 000 morts.
09:13Nous chassons le Hamas
09:15et nous continuerons à chasser le Hamas.
09:17C'est pas efficace. 65 000 morts, je l'ai signé.
09:18Nous continuerons à chasser le Hamas
09:19tant que nos otages ne seront pas libérés.
09:22C'est notre raison d'être,
09:24de permettre à nos citoyens
09:29de vivre en paix
09:30et de ne pas craindre
09:31que des terroristes inhumains
09:32rentrent chez eux,
09:33les violent et les tuent.
09:34J'ai une dernière question rapidement.
09:35Israël est une démocratie,
09:37on est d'accord, monsieur le président.
09:38La seule démocratie de la région.
09:40Et franchement,
09:41d'après ce qu'on voit
09:41dans certains pays européens,
09:43une démocratie qui vraiment
09:44continue de l'être.
09:46Il y a une question
09:46que je vous ai déjà posée
09:47à plusieurs reprises
09:47quand vous êtes venu
09:48à laquelle vous n'avez jamais
09:49apporté de réponse claire.
09:50Pourquoi ne pas laisser
09:51les journalistes,
09:52la presse internationale
09:53entrer à Gaza,
09:54témoigner de ce qui se passe,
09:56raconter ?
09:56C'est une décision,
09:57on a parlé plusieurs fois,
09:59qui a été prise
10:00par ceux qui dirigent
10:03les opérations militaires
10:04sur le terrain.
10:05Je pense que la crainte,
10:06je peux vous dire
10:07de façon très claire,
10:08certains d'entre nous
10:09pensent qu'on aurait dû
10:10laisser les terroristes.
10:12Les journalistes ?
10:12C'est pas la première fois
10:13que je fais ce lapsus.
10:15On aurait dû laisser
10:16rentrer les journalistes
10:18rentrer dans Gaza
10:20et s'ils voulaient
10:22risquer leur vie
10:23de le faire.
10:24Je pense que la décision
10:25a été prise
10:26parce qu'en comprenant
10:26que si jamais
10:27un journaliste européen
10:30occidental
10:30est touché
10:31à Gaza,
10:33ça créerait
10:35une pression
10:36inacceptable.
10:38Les journalistes
10:39prennent leurs responsabilités
10:40partout et sur tous
10:40les terrains de conflit
10:41dans le monde entier,
10:42que ce soit en Israël,
10:43en Ukraine ou ailleurs.
10:43Merci beaucoup,
10:44monsieur le...
10:44qui s'est passé.
10:45Merci.
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