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  • il y a 5 semaines
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Télématin reçoit le psychiatre et gériatre Olivier de Ladoucette, spécialiste de la maladie d'Alzheimer.

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Transcription
00:00Un sujet maintenant qui va vous intéresser à la maison, peut-être êtes-vous concerné d'ailleurs d'une manière ou d'une autre.
00:06Demain, dimanche, se déroule la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer.
00:10En France, un million et demi de personnes sont directement touchées.
00:12Et on en parle ce matin avec vous, Olivier, de la Doucette, psychiatre, gériatre, grand spécialiste de cette maladie.
00:18Merci d'être sur notre plateau ce matin.
00:21D'abord, peut-être un point sur Alzheimer, parce qu'il ne faut pas confondre Alzheimer avec des trous de mémoire,
00:28qu'on peut tous avoir, ou même un vieillissement normal, finalement, de notre cerveau.
00:34Absolument, la maladie d'Alzheimer, c'est une maladie.
00:37Ce n'est pas juste un trouble de la mémoire.
00:39La mémoire, c'est un mécanisme très fragile et qui est susceptible de se dérégler de plein de manières.
00:47On peut être déprimé et avoir des troubles de la mémoire, mal dormir, avoir des troubles de la mémoire.
00:51Donc, avant d'envisager une maladie d'Alzheimer, il faut vraiment consulter, voir un médecin et se poser des questions.
01:00L'autre question, aussi, l'autre point qui est très important, c'est que pendant très longtemps,
01:05on a confondu, au fond, la maladie d'Alzheimer avec le vieillissement normal.
01:09On disait, il est sénile, donc voilà, c'est un peu de son âge circulé, il n'y a rien à voir.
01:15Mais non, Alzheimer est une maladie qui est naturellement fréquente avec l'âge, mais c'est une maladie.
01:23On ne parle plus de démence sénile aujourd'hui, ce mot est banni, on parle de maladie d'Alzheimer.
01:30Alors, on a longtemps pensé qu'on ne pouvait rien faire contre cette maladie.
01:34Est-ce que c'est toujours vrai ? Est-ce que la recherche avance ?
01:36Et est-ce qu'il y a aujourd'hui des pistes pour concrètement ralentir la maladie ?
01:41Absolument. Pendant longtemps, on se disait, quand est-ce qu'on va enfin voir une lumière au fond du couloir ?
01:48Et là, on a des médicaments qui arrivent, qui ont donné lieu à une petite discussion,
01:52on ne va peut-être pas en parler aujourd'hui, mais sachez qu'il existe maintenant des médicaments
01:58qui sont disponibles aux États-Unis, en Allemagne, en Autriche, en France.
02:01Bon, on hésite encore un petit peu, mais qui ont une vraie efficacité sur cette maladie.
02:07Donc ça, c'est bien parce qu'on commence à distinguer enfin quelque chose au fond du couloir, une lueur d'espoir.
02:14Ça, c'est un premier point.
02:16Deuxième point, on a maintenant parfaitement identifié la possibilité de prévenir la maladie d'Alzheimer.
02:23On sait qu'en adoptant un certain nombre de comportements vertueux,
02:27on peut diminuer de 45% le risque d'avoir la maladie d'Alzheimer.
02:32Mais quel ? Quel comportement vertueux ?
02:33Alors, c'est au fond assez simple. Ce qui est compliqué, c'est de les additionner.
02:38Voilà, c'est assez simple parce qu'il s'agit de stimuler ses fonctions intellectuelles le plus possible tout au long de sa vie.
02:44Ce n'est pas si simple que ça.
02:46Comment est-ce qu'on fait pour stimuler nos fonctions intellectuelles, par exemple,
02:48ceux qui nous écoutent chez eux et qui se disent « moi, j'aimerais bien faire des petits exercices très concrets ».
02:52Non, mais c'est pas…
02:53Je crois même des mots croisés, tout simplement.
02:55Oui, alors, mais bien entendu, mais ce n'est pas que les mots croisés,
02:57ce n'est pas que le scrabble ni que le bridge.
02:59C'est tout ça à la fois, les loisirs intellectuels et surtout la curiosité.
03:04Au fond, le moteur de tout ça, c'est garder tout au long de sa vie une curiosité intellectuelle
03:10qui fait que vous avez envie d'apprendre tout le temps.
03:13Moi, j'avais lu que concrètement aussi, il était intéressant, pour stimuler la fonction intellectuelle,
03:18d'apprendre de nouvelles langues, par exemple, de déchiffrer de la musique.
03:22Qu'est-ce que vous confirmez ?
03:23Ou est-ce que c'est des choses qu'on se refile comme ça, sous le manteau, ou pas sous le manteau d'ailleurs ?
03:27Pas du tout, vous avez parfaitement raison.
03:29On a identifié les trois activités intellectuelles les plus efficaces
03:33pour développer ce qu'on appelle la réserve cognitive qui nous protège contre Alzheimer.
03:38C'est apprendre une langue étrangère, écouter, voire jouer d'un instrument de musique, et lire.
03:46Ça, c'est à partir d'un certain âge ou on peut s'y mettre dès maintenant ?
03:49Dès maintenant, d'accord ?
03:51En réalité, vous savez, toutes ces habitudes, il faut les prendre très tôt.
03:54Si vous n'êtes pas curieux à 65 ans, c'est un peu tard déjà.
03:58Et c'est très tôt qu'on apprend à s'intéresser, etc.
04:01Il n'est jamais trop tard, il n'est jamais trop tard.
04:02Rassurez ceux chez eux qui se...
04:04Je rassure, évidemment.
04:05Mais disons que plus on commence tôt, mieux c'est.
04:08Alors, je n'ai pas fini.
04:10Il y avait la fonction intellectuelle.
04:11Stimulation intellectuelle.
04:12Deuxième, et c'est un raccord avec nos Indiens,
04:14l'exercice physique, très important,
04:19parce que notre cerveau, il est parcouru par plein de vaisseaux,
04:23très fins, très fragiles.
04:24Il faut les entretenir.
04:26Il faut qu'ils puissent apporter au cerveau l'oxygène, le glucose,
04:29ou ce dont on a besoin en permanence.
04:31Et c'est grâce à l'exercice physique qu'on y arrive.
04:33Donc, tous les exercices sont bons à en prendre, là encore.
04:36Et plus on commence tôt, mieux c'est,
04:37parce qu'on a l'habitude de bouger,
04:40on a l'habitude de l'effort,
04:42et il faut le faire, quel que soit son âge.
04:44J'aimerais qu'on revienne juste sur les médicaments.
04:47Quels sont leurs effets ?
04:48Et pourquoi ne sont-ils pas autorisés en France
04:50sans rentrer dans des données trop techniques ?
04:52Alors qu'en Europe, ils le sont.
04:53Exact.
04:54Alors que dans certains pays d'Europe,
04:55ils commencent à l'être, disons.
04:57Alors, effectivement,
04:58l'autorité européenne a accordé
05:01la possibilité de distribuer ce produit.
05:04En France, on hésite encore un peu.
05:06Qu'est-ce qu'on dit ?
05:07On nous explique que le bénéfice
05:10n'est pas à la hauteur du risque.
05:11Voilà.
05:12Ce que d'autres ne pensent pas,
05:14y compris l'autorité européenne.
05:16Le bénéfice, on estime que ça va ralentir
05:19d'à peu près 30% le déclin,
05:22ce qui n'est pas négligeable.
05:23C'est quand même pas négligeable.
05:23Et il y a des risques, des effets secondaires ?
05:25Mais voilà, il y a des risques,
05:27des effets secondaires,
05:28qui sont maintenant de mieux en mieux maîtrisés,
05:31et on sait parfaitement
05:32qu'il y a des gens qui sont à risque
05:34et ils ne pourront pas prendre ce produit.
05:36Ce serait quoi les effets secondaires très rapidement ?
05:38Les effets secondaires, c'est quand même grave,
05:40puisqu'on parle d'hémorragie
05:42et d'œdème cérébrale.
05:44Mais c'est pour un nombre très limité,
05:46c'est rarement mortel,
05:47et surtout, maintenant,
05:48on commence à identifier les gens
05:50à qui il ne faudra pas donner le produit
05:52et ceux qui pourront le prendre,
05:53on va les suivre de très très près.
05:55Et de cette manière,
05:55ils pourront prendre ce traitement.
05:57Et enfin, on aura un médicament.
06:00Parce qu'une maladie sans médicament,
06:03en France, c'est compliqué.
06:04Ça n'est pas une maladie.
06:05C'est autre chose.
06:06On a du mal à y consulter.
06:08Et justement, ça donne quoi ?
06:09Ça donne qu'aujourd'hui,
06:10pendant qu'on se parle,
06:12vous n'avez que 30% des gens
06:14avec une maladie d'Alzheimer dans ce pays
06:16qui sont diagnostiqués.
06:18Et juste, alors, rapidement,
06:19parce qu'on va devoir ensuite,
06:20évidemment, avancer.
06:22Pour ceux qui nous regardent
06:22et qui se demandent comment faire
06:23pour se faire dépister,
06:24c'est quoi ?
06:25C'est une prise de sang ?
06:26C'est un diagnostic ?
06:27Non, pas encore.
06:28Un jour, ça le sera,
06:29mais on n'y est pas.
06:30Aujourd'hui, c'est un faisceau d'examen.
06:31Il faut aller dans un centre spécialisé.
06:34Merci beaucoup.
06:35Merci encore, Olivier de la Doucette,
06:37pour cet éclairage très, très concret.
06:39Vous êtes psychiatre, gériatre,
06:41spécialiste de cette maladie.
06:42Et je vous recommande chaudement cet ouvrage
06:44« Alzheimer n'est pas une fatalité ».
06:46Et ça, ça fait plaisir, déjà,
06:48de le savoir aux éditions HarperCollins.
06:50Merci à vous.
06:51Un petit appel au don,
06:52puisque c'est l'occasion de la journée mondiale
06:54de la lutte contre la maladie de l'Alzheimer
06:56que l'on vous parle.
06:57C'est demain dimanche.
06:58Et France Télé s'associe
06:59à la Fondation pour la recherche médicale
07:01afin de soutenir la recherche.
07:02On peut agir.
07:03Très facilement, en faisant un don de 10 euros,
07:06si vous le pouvez,
07:06en tout cas en envoyant le mot « agir »
07:08par SMS au 92 300
07:10ou rendez-vous directement sur frm.org.
07:13En donnant, vous faites avancer la recherche.
07:15Alors, merci pour eux, merci pour nous.
07:16Merci.
07:17Merci.
07:18Merci.
07:19Merci.
07:20Merci.
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