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MEDI1TV Afrique : MEDI1 SOIR - 21/09/2025

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00:00Ladies and gentlemen, I'm very happy to meet you on Median TV.
00:20Here are the main titles of your Soire Info.
00:23It is official and historical.
00:25The United States but also Canada and Australia have recognized the state of Palestine.
00:30A decision inédite for its three allies of Israel.
00:34The details are in this journal.
00:37Donald Trump imposed 100 000 dollars annually on the visas H-1B.
00:43These visas allow the foreign workers to perform their formation on the American soil.
00:50And finally, in Guinea, some 6,7 millions of citizens have been called to the urn for voting the new constitution of the country.
01:03On ouvre cette édition par cette annonce du Premier ministre britannique Keir Starmer.
01:08Ce dimanche, le Royaume-Uni reconnaît officiellement l'État de Palestine.
01:12Pour le citer aujourd'hui, pour raviver l'espoir de paix pour les Palestiniens et les Israéliens et une solution à deux États,
01:19le Royaume-Uni reconnaît officiellement l'État palestinien.
01:22C'est ce qu'a dit M. Starmer dans une vidéo publiée sur son compte X.
01:27Le chef du Downing Street avait d'ailleurs déclaré en juin dernier que son gouvernement prendrait ses décisions,
01:33à moins qu'Israël ne remplisse certaines conditions.
01:36Il avait appelé le gouvernement israélien à prendre des mesures concrètes afin de mettre fin à la situation déplorable à Gaza,
01:43à accepter un cessez-le-feu, à s'engager en faveur d'une paix durable,
01:47à permettre à l'ONU de relancer l'aide humanitaire et à ne pas annexer la Cisjordanie.
01:52La décision britannique intervient à la veille des travaux de l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York,
01:58qui devrait être dominée par la question palestinienne.
02:01Et après le Royaume-Uni, c'est au tour du Canada de reconnaître officiellement l'État palestinien.
02:08Le premier ministre canadien Marc Carnet souligne que cette décision vise à préserver la possibilité d'une solution à deux États.
02:16Le Canada reconnaît l'État de Palestine et offre de travailler en partenariat
02:20afin de porter la promesse d'un avenir pacifique pour l'État de Palestine et l'État d'Israël.
02:26C'est ce qu'a indiqué M. Carnet dans un communiqué.
02:30Et dans ce même contexte, l'Australie également, tout comme le Royaume-Uni et le Canada, reconnaît officiellement l'État palestinien.
02:40Le premier ministre Anthony Albanese a annoncé ce dimanche que son pays reconnaissait officiellement l'État indépendant et souverain de Palestine.
02:48Il a d'ailleurs expliqué dans un communiqué que l'Australie reconnaît les aspirations légitimes et de longue date du peuple palestinien à un État qui lui soit propre.
02:58Et justement, pour parler de cette reconnaissance historique, nous sommes en direct d'Al Quds avec Amjad Shihab, professeur de sciences politiques.
03:08Professeur Shihab, bonsoir.
03:10Bonsoir. Merci de m'avoir invité.
03:12Merci à vous de répondre à nos questions.
03:14Alors la première question, justement, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada ont officiellement reconnu ce dimanche l'État palestinien à la veille d'annonces similaires d'autres pays.
03:24Que représente pour vous cette reconnaissance ?
03:28Oui, c'est une reconnaissance importante, symbolique, sur le plan politique et sur le plan juridique.
03:37Mais ça reste une reconnaissance conditionnelle ou une reconnaissance partielle.
03:44Ce n'est pas une reconnaissance complète.
03:46La reconnaissance complète, c'est suivi par des procédures, par des décisions.
03:51Et ça montre exactement que cette reconnaissance est venue trop tard, surtout pour les Anglais.
03:58Elle est venue à peu près 105 ans en retard.
04:04Et plus d'un siècle en retard, normalement, depuis le monde britannique qui était attribué par la Société des Nations.
04:17L'Angleterre doit reconnaître l'État palestinien.
04:21Cette reconnaissance, ça vient en retard.
04:24Et en plus, c'est une reconnaissance conditionnelle.
04:27Ce n'est pas une reconnaissance complète.
04:29Mais ça reste symbolique pour les Palestiniens.
04:35Mais les Palestiniens restent prudents, prudents, parce que cette reconnaissance ne va pas changer la réalité sur le terrain.
04:43Changer la réalité sur le terrain, surtout la vie sous l'occupation, la colonisation, les agressions contre les territoires,
04:53les habitants des territoires normalement où il doit naître cet État, et aussi les barrages militaires, l'humiliation quotidienne.
05:05Malheureusement, tout cela, ça ne va pas changer, parce que cette reconnaissance n'est pas une reconnaissance complète,
05:12suivie par une volonté politique européenne.
05:15Et cette reconnaissance liée à des conditions de pression sur certains gouvernements européens par rapport à l'opinion publique,
05:27par rapport aux pressions dans les partis travaillistes internes,
05:34et surtout aussi le charge que ces États doivent dire « Nous, on a reconnu l'État balestinien après tous ces massacres,
05:43mais c'est tout ce qu'on peut faire ».
05:46Non, ils ont une désobligation dans le droit international, surtout dans la charte des Nations Unies,
05:53et de prendre des mesures contre l'état d'occupation.
05:57Ces mesures commencent par des sanctions diplomatiques, ce n'est pas le cas,
06:04des sanctions économiques, ce n'est pas le cas, et des sanctions militaires aussi.
06:09On est loin d'avoir une finalité politique.
06:14Justement, en parlant de ces décisions, lors du sommet lundi co-présidé par la France et l'Arabie Saoudite,
06:19une dizaine de pays doivent également confirmer leur reconnaissance formelle de l'État palestinien.
06:24Comment est-ce que vous interprétez ces décisions qui vont dans le sens de la solution à deux États ?
06:31La solution de deux États, on parle de cela depuis 1947.
06:39Il y a eu une résolution de 1947, et depuis 78 ans, on parle de la solution de deux États.
06:47Il y a quelques années, on parle de solution de deux États à condition que l'État palestinien soit un État viable.
06:57Et en même temps, depuis les accords d'Oslo, Israël continue à avorter toutes les possibilités de créer un État,
07:06surtout détruire les critères politiques et juridiques de cet État.
07:13Ils ont donné le temps nécessaire pour qu'Israël détruise tout sur le terrain et construise des colonisations.
07:20Aujourd'hui, c'est symbolique, mais c'est un soutien moral, ce n'est pas un soutien sur le terrain.
07:27C'est-à-dire, cette reconnaissance, c'est une décision d'avance, positive, mais très, très loin d'être souvisant.
07:37C'est très loin d'être souvisant s'il n'y a pas une volonté internationale, surtout politique, de l'Occident, d'une part,
07:45et aussi du monde arabe, de faire la pression sur l'État de l'occupation Israël, de démanteler ces colonies,
07:55et aussi de demander aux colons qui sont sur les territoires qui doivent constituer cet État,
08:05de partir pour permettre aux Palestiniens, en toute liberté et toute dignité, de créer leur propre État
08:11et avoir leur propre autodétermination qui vient en retard.
08:15Justement, en parlant d'Israël, ces annonces de la part des alliés historiques d'Israël interviennent
08:22alors que l'État d'Israël a intensifié son offensive à Gaza.
08:26Comment est-ce qu'on peut expliquer cette intensification des frappes israéliennes sur la ville de Gaza ?
08:31Oui, après les massacres commises, surtout les crimes de genocide reconnus par les Nations Unies,
08:41les États qui se tiennent, les États qui ont reconnu aujourd'hui l'État palestinien,
08:47ils sont complices de tous ces crimes et qu'ils ont eu des pressions internes.
08:54Ils ont reconnu l'État palestinien, mais ils étaient presque forcés à faire ça pour satisfaire le venu public.
09:05Mais cette reconnaissance est insoumise. Il faut qu'ils commencent à prendre des mesures.
09:12Dans cette reconnaissance, ils n'ont pas parlé de mesures qu'ils vont prendre contre Israël
09:19pour que cette reconnaissance soit réalisée sur le terrain.
09:24C'est ça le plus important.
09:25Si cette reconnaissance ne va pas conduire à créer un État palestinien,
09:29ça reste une reconnaissance symbolique qui n'a pas d'intérêt sur le terrain.
09:38Cette reconnaissance ne sera pas bénéficiaire de telle manière
09:43qu'il change la vie quotidienne des Palestiniens.
09:48Il y a aussi la fin de l'occupation qui dure depuis à peu près 80 ans contre les Palestiniens.
10:00C'est-à-dire le fait de donner l'autodétermination au peuple palestinien,
10:04on a besoin de prendre des mesures pour forcer l'État d'occupation à mettre fin à son occupation.
10:11C'est ça l'intérêt et l'importance.
10:12Si on n'arrive pas à arriver à ce niveau, ça reste que cette reconnaissance est loin d'être efficace
10:20pour le peuple qui vit sous l'occupation.
10:25Merci beaucoup, professeur Amjatiha, pour justement toutes ces précisions et ces informations.
10:31Je rappelle que vous êtes professeur de sciences politiques
10:33et que vous étiez en direct depuis Al-Quds. Merci.
10:38Merci.
10:38Et face aux États-Unis, les mesures imposées par Donald Trump
10:46qui concernent les frais annuels de 100 000 dollars pour les visas H1B,
10:50essentielles dont la tech est entrée en vigueur ce dimanche.
10:53Ces visas permettent aux scientifiques, ingénieurs et autres programmateurs informatiques
10:58venus de l'étranger de parfaire leur formation aux États-Unis
11:01et d'y travailler pendant 3 à 6 ans.
11:03Cette mesure vise à limiter l'emploi des travailleurs étrangers au profit des travailleurs américains.
11:09D'après la Maison-Blanche, ces frais astronomiques annoncés par le président
11:12ne s'appliquent qu'aux nouvelles demandes.
11:15Et aux États-Unis, toujours, Donald Trump a menacé samedi l'Afghanistan de sanctions
11:32si les talibans ne remettent pas aux États-Unis la base aérienne de Bagram.
11:37Il avait déjà été évoqué l'idée qu'il y a quelques jours lors d'une conférence de presse
11:42avec le Premier ministre Keir Starmer au dernier jour de sa visite d'État au Royaume-Uni.
11:47Située à 50 km de Kaboul, à Bagram, justement, est la plus grande base aérienne d'Afghanistan.
11:53Elle a servi aux Américains à mener des opérations pendant les deux décennies
11:57qui ont suivi les attentats du 11 septembre.
12:00Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'est dit samedi gravement alarmé
12:09par la détérioration rapide de la situation dans la ville soudanaise d'El Fasher.
12:14Dans un communiqué publié par son porte-parole, Antonio Guterres a déploré le siège imposé
12:19à cette ville depuis plus de 500 jours.
12:21Le chef de l'ONU a d'ailleurs réitéré son appel à un arrêt immédiat des hostilités dans cette ville,
12:26ainsi qu'à la protection des civils et à la facilitation d'un accès humanitaire sûr, durable et sans entrave.
12:37Et au Soudan du Sud, l'insécurité alimentaire atteint un seuil critique.
12:42A Maban, les capacités médicales sont dépassées et les ONG évoquent un niveau de vulnérabilité inédit depuis des années.
12:49Les explications, c'est avec Nzala Halawi.
12:51Dans le comté de Maban, au nord-est du Soudan du Sud, les couloirs de l'hôpital ne désemplissent pas.
12:59En cause, la malnutrition aiguë, qui frappe désormais les plus jeunes avec une violence extrême.
13:05Depuis plusieurs mois, les structures médicales sont sous tension, les stocks s'épuisent et les équipes manquent de tout.
13:12Dans les bras de sa mère, le petit Moussa Hassan, 8 mois, ne pèse que 5 kilos.
13:16Comme lui, en Upper Nile, 60 000 enfants sont restés sans nourriture pendant plus d'un mois.
13:21Une crise humanitaire aggravée par les coupes d'aide internationale, la violence armée et des chocs climatiques à répétition.
13:28J'étais malade quand j'ai accouché et je ne pouvais pas allaiter, car je n'avais pas de lait.
13:33Mon mari a acheté du lait animal, mais ça a dû rendre notre enfant malade.
13:38A l'intérieur du service nutritionnel, les soignants font face sans salaire depuis 6 mois.
13:43Au-delà de Maban, c'est tout un pays qui s'enfonce.
13:46Selon l'ONU, 7,7 millions de Sud-Soudanais, soit deux tiers de la population, souffrent de malnutrition aiguë.
13:53Et plus de 83 000 personnes sont désormais à risque de famine.
13:59Nous manquons de F-75 et F-100, ce que nous avons est périmé.
14:04Même le soir, on ne peut rien donner, on n'a ni couverture, ni moustiquaire.
14:08En 13 ans, je n'ai jamais vu ça, même au Darfour, c'était gérable.
14:15Mais ici, les réfugiés sont là depuis plus de 10 ans et aujourd'hui, ils n'ont plus aucune option.
14:20Plus de 9 millions de personnes ont toujours dépendu de l'aide.
14:27Les deux dernières récoltes ont échoué et les coupes ont tout aggravé.
14:31Le Soudan du Sud traverse une crise complexe où l'urgence humanitaire se mêle à des causes structurelles profondes.
14:40Pauvreté, gouvernance fragile, dérèglement climatique.
14:43Prévenir la famine à grande échelle ne dépend plus seulement de dons,
14:47mais d'un sursaut politique, local comme international.
14:52C'est une journée décisive pour la Guinée-Conakry.
14:54Les électeurs ont été appelés aux urnes sur un projet de nouvelle constitution
14:58qui pourrait ouvrir la voie de la présidence au général Mamadi Doumbouya.
15:03Le point, c'est avec Ababa Kartonkara.
15:06La Guinée vit un tournant décisif.
15:09A Conakry, les électeurs faisaient la queue pour voter lors du référendum guinéen,
15:14ouvrant la voie au retour à un régime civil,
15:164 ans après la destitution de l'ancien président Alpha Condé et la prise du pouvoir par l'armée.
15:22L'un des éléments clés du projet de constitution est qu'il permettrait au général Mamadi Doumbouya,
15:27chef militaire du pays, de se présenter à l'élection présidentielle.
15:31Une pratique actuellement interdite par la loi guinéenne de son bureau de vote du centre de Conakry,
15:37Mabinti Kalaban, 23 ans, voté pour la première fois.
15:41Oui, bien sûr, parce que là, ça va d'un autre avantage.
15:44D'après les articles que j'ai lus, je n'ai pas pu prendre tout le temps pour lire tous les articles,
15:52mais en tout cas, la plupart que j'ai lus, ça va dans notre propre intérêt.
15:57Donc je suis confidentiellement pour.
16:01Malgré l'abondance de ces ressources naturelles,
16:04plus de la moitié des 15 millions d'habitants de la Guinée connaissent des niveaux de pauvreté
16:08et d'insécurité alimentaire sans précédent, selon le programme alimentaire mondial.
16:12De nombreux guinéens, déçus par les régimes précédents,
16:15ont été séduits par la vision de Mamadi Doumiya d'une Guinée prospère et développée.
16:20Mon souhait, c'est d'insurer la démocratie en Guinée d'abord.
16:25Et encore, mon souhait, c'est d'abord que toutes les Guinées se donnent la main
16:30pour développer notre nation, notre commune, qui est la Guinée.
16:35La campagne référendaire a été dominée par la volonté de voter oui.
16:38Le régime militaire a dissous plus de 50 partis politiques l'année dernière
16:42dans une démarche qu'il a présentée comme visant à assainir l'échiquier politique.
16:47Les opposants politiques ont appelé, eux, au boycott du référendum.
16:50Seloudalen Diallo, chef de file de l'opposition en exil,
16:54a qualifié ce référendum de mascarade destiné à légitimer un coup d'État.
16:596,7 millions d'électeurs sont inscrits dans le fichier électoral
17:02et le référendum nécessite une participation d'au moins 50% pour être adopté.
17:08Les résultats provisoires de ce vote sont attendus ce lundi.
17:14On quitte la Guinée pour le Mali ou dans le cadre des commémorations
17:17du 65e anniversaire de l'indépendance du pays.
17:20Le ministère de la Culture a organisé la Nuit de la Renaissance Culturelle,
17:24une nuit qui a mis à l'honneur des figures majeures de la musique malienne,
17:27ancienne et nouvelle génération.
17:29Les détails avec Mohamed Danyoko.
17:32En présence du ministre de la Culture, de celui de la Réconciliation Nationale
17:36et plusieurs autres membres du gouvernement,
17:38les cantatrices de renom qui ont inspiré la nouvelle génération
17:42se sont relayées sur le podium du Centre International de Conférence de Bamako
17:47pour magnifier le Mali qui célèbre ce 22 septembre
17:50les 65 années de son accession à l'indépendance.
17:54Le concept de la soirée était très intéressant, très enrichissant.
17:58Ce qui nous a permis d'assister à des prestations artistiques
18:05de nos plus grandes cantatrices et cantateurs en la personne d'Abdoulaye Djabaté
18:10avec un tour d'horizon de l'ensemble de nos sphères musicales.
18:14Accompagné par les orchestres de l'ensemble instrumental et du badéma national,
18:20l'ancienne génération, comme un passage de témoins,
18:23s'est faite accompagner par la nouvelle génération
18:25qui marche allègrement dans ses pas au grand bonheur des spectateurs.
18:30Je suis vraiment très très ravie de cette initiative parce qu'il y a un niveau de la paix.
18:35Surtout entre les artistes, il faut la paix.
18:37Ce que le gouvernement a fait maintenant, montrer au pays maintenant,
18:41ça veut dire que le gouvernement aime aussi la paix.
18:43Donc sans la paix, il n'y a rien.
18:44Nous souhaitons un Mali en paix et réconcilier avec lui-même.
18:48Nous sommes très heureux de cette initiative qui est symbole de cohésion.
18:53Le contexte sécuritaire oblige, les artistes et griots,
18:57dans un tableau magnifique, ont chanté la paix et l'unité nationale.
19:01Le clou du spectacle a été, on va dire, un titre qui a réuni tous ces chanteurs
19:08et toutes ces chanteuses autour d'un thème qui s'appelle la paix bain.
19:14Donc c'était très intéressant, on était tous très contents de participer et de vivre cela.
19:18C'est un moment historique et pour le 65e anniversaire de l'accession à notre indépendance,
19:24nous sommes très heureux d'y avoir participé.
19:26En décret en 2025, année de la culture,
19:28les autorités démontrent clairement leur volonté de faire de la culture
19:33un outil de paix et de cohésion sociale.
19:37Au Sénégal, les pagnes tissées sont plus qu'un simple textile.
19:40C'est un héritage culturel qui se transmet de génération en génération.
19:45Mais aujourd'hui, face à la concurrence industrielle
19:46et à la perte de transmission du savoir-faire aux jeunes générations,
19:50l'avenir de cet art est de plus en plus menacé.
19:52C'est un reportage réalisé à Dakar par Magheth Khaled Diouf et Sanousi Sané.
19:58Au Sénégal, le tissage de pagnes est un art ancestral
20:02qui se transmet au fil des années.
20:07Pour certains artisans, c'est une passion qui remonte à leur enfance.
20:11C'est le cas de Juniors.
20:14Mais aujourd'hui, leur métier fait face à la concurrence des textiles industriels.
20:21Cela fait longtemps que je pratique ce métier.
20:23J'ai commencé comme apprenti en 2004.
20:25Mais c'est en 2008 que j'ai réellement appris à tisser.
20:35La concurrence industrielle ne me fait pas peur,
20:37car il existe toujours une différence entre le travail à la machine
20:41et celui qui est fait à la main.
20:44Par exemple, les dessins que vous voyez ici sont uniques
20:46et ne peuvent être reproduits que par une machine.
20:48Ibrahima, pour sa part, est vendeur de pagnes tissées au marché Sandaga à Dakar.
20:57Selon lui, le business marche toujours
21:00au vu de la particularité de ses pagnes.
21:05Les pagnes tissées se vendent mieux aujourd'hui qu'auparavant.
21:08De nos jours, les clients achètent de plus en plus de pagnes tissées,
21:11ce qui témoigne de l'appréciation croissante pour ce savoir-faire artisanal.
21:15Il n'y a pas de problème.
21:18Cependant, tous les artisans ne partagent pas cet optimisme
21:21qu'Abanta, un tissu expérimenté de 44 ans,
21:26s'inquiète pour l'avenir de leur métier.
21:28J'essaie de transmettre le message à tous nos clients
21:33avec de bonnes volontaires.
21:35Je le dis souvent, les gens sont en train de jouer avec quelque chose
21:39qui est un risque de disparition.
21:42Parce que le métier, la que tu vois, personne n'a encouragé.
21:44Je n'aurai jamais pris son enfant à prendre ce métier.
21:47Vous voyez ?
21:48Donc, c'est difficile.
21:50Ici, certaines années, je crois, je crois, ça va disparaître.
21:55Comme ça a disparu en Europe.
21:57Le tissage de pagnes,
21:59une tradition qui se perpétue de génération en génération au Sénégal,
22:04mais pour combien de temps encore ?
22:06Il est place à présent à notre entretien avec l'invité de la rédaction.
22:19Le président américain, Donald Trump, impose des frais annuels de 100 000 dollars
22:23pour les visas H1B, essentiels dans la technologie.
22:26Cette mesure en vigueur, ce dimanche, vise à limiter l'emploi de travailleurs étrangers
22:30au profit des Américains.
22:32Sur un autre registre, les négociations sur TikTok aux États-Unis avancent
22:36tandis que l'accord pourrait être finalisé dans les prochains jours.
22:40Et pour en parler, justement, nous sommes en direct de Lyon
22:42avec Pierre-Louis Raymond, analyste politique et spécialiste des États-Unis.
22:48Pierre-Louis Raymond, bonsoir.
22:49Bonsoir à vous, merci de m'inviter.
22:52Merci à vous de répondre à nos questions.
22:54Alors, la première question, justement, c'est les frais annuels de 100 000 dollars
22:57pour des visas de travail très utilisés dans le secteur technologique aux États-Unis
23:01entrent en vigueur dès ce dimanche.
23:03Quels sont les travailleurs étrangers concernés par cette mesure ?
23:07Écoutez, évidemment, d'abord, ce n'est pas une mesure qui est étonnante
23:11de la part de la ministère Trump.
23:13Et on ne s'étonnera pas non plus qu'il s'agisse d'un frais étranger très qualifié.
23:19Vous allez avoir des ingénieurs, vous allez avoir des scientifiques,
23:22vous allez avoir des programmations informatiques
23:24et qui viennent d'une des puissances mondiales de la haute technologie moderne.
23:31La puissance mondiale par excellence, c'est l'Inde.
23:33Vous savez que, évidemment, d'une part, c'est la paradoxe de l'administration américaine
23:39et tant mal de hautes compétences en matière de haute technologie.
23:48Elon Musk l'a très bien fait remarquer, d'ailleurs,
23:51puisqu'il est tout à fait opposé à ce type de mesures.
23:55En même temps, cette mesure de 100 milliards,
23:58de 100 millions de dollars,
24:00100 000 dollars, pardon, je me perds moi-même dans les chiffres,
24:02montre bien, d'ailleurs, et c'est un petit peu pour ça aussi, d'ailleurs,
24:07que Mélapsus le souligne,
24:09l'administration Trump, c'est une administration de transactionnaires,
24:13c'est une administration qui ne conçoit la compétence
24:16qu'à partir de la variable d'ajustement du commerce.
24:21Et c'est bien pour ça qu'on en arrive à cette apparente contradiction,
24:26qu'on va recruter les plus hautes compétences,
24:31tout en disant qu'on voudrait ne pas avoir à faire de recrutement extérieur
24:37et à former les hautes compétences sur le territoire américain.
24:41Mais en même temps, ce n'est pas possible.
24:43Alors, on apprend que les Indiens sont particulièrement touchés par cette annonce.
24:47Est-ce qu'on sait pourquoi ?
24:48Et quelles sont les autres nationalités les plus concernées ?
24:52D'abord, évidemment, les Indiens sont particulièrement touchés par cette annonce
24:55parce qu'ils entretiennent avec l'Amérique une relation de proximité
24:59qui est une relation de proximité de longue date.
25:03Alors, évidemment, vous allez avoir...
25:04Eh bien, elle est cerveau d'à peu près de tous les autres pays
25:07qui ont leurs élites scientifiques.
25:11Alors, évidemment, c'est variable selon le degré de développement de ces pays.
25:17Mais vous allez avoir, évidemment, des pays comme le Canada,
25:20vous allez avoir, évidemment, des pays aussi
25:23qui peuvent venir de l'Europe occidentale.
25:28En fait, si vous voulez, c'est une forme d'appel d'offres piégée
25:32parce que, d'une part, on essaye de montrer que le rêve américain est toujours là,
25:39mais en même temps, un rêve américain qui coûte 100 000 dollars le visa.
25:44Voilà, surtout ce visa, d'ailleurs, qui était quand même un visa historiquement
25:47qui montrait une vraie volonté, notamment sous les administrations démocrates,
25:55de coopération et d'investissement dans ce qu'on appelle le transfert de technologie, finalement.
26:02Parce que là où, effectivement, l'Amérique a eu vraiment besoin de compétences
26:07dans des domaines ultra spécialisés pour lesquels il lui manquait,
26:12malgré sa haute maîtrise, des cadres permettant à la fois de faire l'affaire,
26:20mais aussi de former des personnels sur le sol américain.
26:24Eh bien, à partir du moment où ce manque devait être comblé,
26:28vous avez vu la reconnaissance de la demande du visa H1-8 sous l'administration Biden.
26:38Et c'est vrai que, bon, il n'y a plus de 400 visas, je crois, qui étaient vendus à ce moment-là.
26:44Et c'est vrai que sous l'administration Trump, on consent à la fois à ce besoin,
26:51mais en même temps, l'administration Trump reste campée sur sa doctrine idéologique
26:59qui est celle de l'America First.
27:02Et l'America First, évidemment, là, elle se construit à partir de ces paradoxes
27:09qui fait que tout en disant que les portes ne sont pas les ouvres,
27:12mais on les ouvre avec les...
27:13Pierre-Louis Raymond, on le sait, les visas H1B permettent à des travailleurs étrangers qualifiés
27:19de venir se former et travailler aux États-Unis.
27:22Est-ce que ces permis de travail sont-ils à durée indéterminée ?
27:28Ces permis de travail, évidemment, ils permettent de se former,
27:32ils permettent à ces travailleurs de devenir des travailleurs hautement qualifiés.
27:38C'est là qu'en débuter parce que l'administration ne nous dit pas ça,
27:40si ces permis de travail sont à durée indéterminée ou non.
27:44On n'a pas de recrutement contractualisé avec un nombre de mois, un nombre d'années définies.
27:52Et ça, ça renvoie en même temps à l'esprit américain où on recrute les personnes en leur disant
27:57écoute, montre-nous ce que tu sais faire et à partir du moment où tu es là,
28:01eh bien, tu seras renouvelé.
28:03Donc, si vous voulez, le problème et la difficulté résistent plus dans la capacité financière
28:09de ces personnes qui, d'ailleurs, je veux dire, ne peuvent pas acquitter eux-mêmes les tarifs du ISA.
28:16Mais évidemment, c'est les entreprises qui les acquittent.
28:20Mais si vous voulez, en fait, moi, je suis plus inquiet pour la coopération au niveau des entreprises elles-mêmes
28:25qu'au niveau des personnes, parce qu'à partir du moment où une personne sera recrutée,
28:30elle ne va pas pouvoir profiter des facilités que lui octroie cette résidence sur le territoire américain.
28:38Mais c'est au niveau du risque que les entreprises soient complètement dissuadées
28:45d'investir sur le territoire américain, ce que vous-même vous soulignez très bien.
28:49Tout à l'heure, vous dites que les Indiens sont totalement effrayés par cette mesure.
28:55Et moi, je ne pense pas que cette mesure, elle puisse durer de manière indéterminée dans le temps.
29:02Et du côté des entrepreneurs de la tech, ils affirment que les États-Unis n'ont pas suffisamment
29:07de main-d'œuvre qualifiée sur place pour les besoins du secteur.
29:11Quel regard portez-vous sur cette mise en garde de ces entrepreneurs de la tech ?
29:17Ils ont tout à fait raison.
29:18Mais il y a même, je veux dire, la première personne à avoir mis en garde contre le fait
29:23que cette main-d'œuvre qualifiée n'est pas suffisamment présente sur le territoire américain.
29:30C'est Elon Musk.
29:31Vous savez très bien que c'est une des raisons pour lesquelles la rupture a été consommée
29:36entre Elon Musk et Donald Trump, puisque Donald Trump, en fait, il n'a pas compris quelque chose.
29:42Il ne comprend pas les relations internationales.
29:44Il ne comprend pas que les relations internationales, elles-mêmes, elles sont fondées aussi sur l'économie.
29:49Parce que l'économie, ça ne peut pas être une économie fermée.
29:51America First, ça ne peut pas pouvoir dire on ferme les frontières, on ne regarde pas vers l'extérieur,
29:57on ne s'assure pas la solide acquisition des compétences extérieures de la main-d'œuvre qualifiée que nous n'avons pas.
30:04Alors, le contre-sens de Trump, il est effectivement rappelé par ses patrons de high-tech qui disent à juste titre
30:12qu'il ne peut pas y avoir une formation pérenne et durable en Amérique s'il n'y a pas un renouvellement.
30:17Et le renouvellement des compétences, il se fait aussi parce que le transfert de savoir est quelque chose absolument nécessaire.
30:23Regardez ce qui se passe avec la Chine.
30:25On parle de TikTok et on parle du rachat américain d'une partie de TikTok.
30:30C'est une branche américaine qui en réalité est une branche.
30:32Mais justement, justement, si vous le voulez bien, excusez-moi de vous couper,
30:37si vous le voulez bien, justement, ma question suivante parlait de TikTok.
30:40Donc, aux États-Unis, cette application crée un petit peu la polémique.
30:45Que prévoit exactement le futur accord entre la Chine et les Américains ?
30:50Ce futur accord, il est en fait assez ambigu, parce que d'un côté,
30:54Trump dit qu'il va racheter évidemment la branche de TikTok,
30:57qui est déjà une branche dans laquelle les États-Unis vont s'investir.
31:02D'un autre côté, on est en train de vous dire que l'algorithme Biden qui est utilisé
31:07est un algorithme qui est à la botte du Parti communiste chinois.
31:11Donc, il y a un télescopage entre le politique et l'économique.
31:15Évidemment que l'Amérique ne veut pas se passer de la Chine.
31:18Et quelqu'un qui a très bien vu ça, c'est justement le théoricien Chinoise Wang Vuming,
31:22l'auteur de l'ouvrage Against America, puisqu'il montre très bien
31:28comment est-ce que l'Amérique ne peut que se tirer une balle qui est contre elle-même
31:32si elle ne profite pas de la technologie extérieure et notamment de la technologie chinoise.
31:36Bon, à partir de là, on sait très bien aussi qu'il y aura forcément un investissement américain
31:41qui va à la fois profiter aux Chinois et profiter à l'Amérique.
31:45Et c'est d'ailleurs pour ça que Céline Quinn, très justement, qu'il accueille avec bienveillance
31:50et qu'il souhaite même la bienvenue à un accord sur TikTok.
31:54Et comme vous l'avez remarqué aussi, Donald Trump, on est à la quatrième fois
32:00de différentes interdictions de visage sur TikTok.
32:02Et moi, je pense qu'il n'y aura absolument pas d'interdiction de visage sur TikTok aux États-Unis.
32:07C'est vraiment, si vous voulez, maintenant un défi qui est absolument plein et entier
32:15et qui va se continuer sur le bon terme parce que je pense que l'Amérique est soumise
32:21et contrainte au partage du savoir, notamment donc le partage du savoir technologique.
32:26On sait très bien aussi qu'il y a une maîtrise environnementale chinoise
32:31dont l'Amérique veut absolument se servir, notamment sur le recyclage des déchets.
32:38Et donc, cette affaire du TikTok, ça ne peut pas être un casus belli éternel
32:43entre les États-Unis d'Amérique et la Chine, bien le contraire.
32:49Mais justement, concernant les accords TikTok, le président Donald Trump avait déclaré
32:54après un appel avec son homologue chinois que la signature d'un accord sur TikTok
32:58pouvait désormais être une simple formalité, est-ce qu'on peut conclure
33:03qu'un accord a effectivement été trouvé ?
33:06On peut le conclure, mais il ne s'y avait pas encore écrit sur le papier.
33:09Mais je pense qu'un accord a été trouvé d'autant plus que Trump
33:12fait passer la négociation économique et la négociation du deal
33:15avant la négociation diplomatique.
33:18Oui, moi je pense absolument, d'autant plus que les deux dirigeants
33:20ont prévu de se voir en Corée du Sud et sinon prévu de se voir sur un territoire neutre
33:25parce que la Chine voulait au départ que Trump se rende en Chine
33:28avant d'aller en Corée du Sud pour un petit peu finaliser cet accord.
33:32C'est à la fois une façon de gagner du temps, c'est à la fois aussi
33:35au niveau de l'administration de Trump de garder la main et de dire
33:39que tout n'est pas fait d'une façon ficelée et d'une façon définitive.
33:46Il faut attendre un peu plus tôt, mais oui, un accord est fait, il est fait
33:48et je pense qu'il sera annoncé à la presse après cette rencontre en Corée du Sud.
33:53La Maison-Blanche affirme que TikTok sera majoritairement sous contrôle américain.
34:00Oracle et l'algorithme sera aussi contrôlé par les Etats-Unis.
34:03Pourtant, Pékin n'a pas donné d'indication en ce sens.
34:06Comment est-ce qu'on peut expliquer ce silence de la part de la Chine ?
34:10Pékin ne peut pas donner d'indication dans ce sens.
34:13Je veux dire, on a pour l'instant à faire un logiciel qui appartient au Parti communiste chinois
34:19et il est évidemment que la Chine veut garder la face.
34:21Alors, est-ce que le logiciel sera à terme sous contrôle des Etats-Unis ?
34:26Alors, sous contrôle de qui aux Etats-Unis ?
34:27Sous le contrôle direct de l'administration américaine ?
34:30Sous le contrôle des investisseurs américains ?
34:32Là aussi, c'est toute la question.
34:34Ça peut être un contrôle indirect.
34:36Moi, je ne crois plus, c'est un contrôle indirect
34:37qu'à une prise en main absolue et définitive
34:40de l'administration américaine sur le logiciel.
34:44Merci Pierre-Louis Raymond d'avoir répondu à toutes nos questions.
34:47Je rappelle que vous êtes analyste politique et spécialiste des Etats-Unis.
34:51Merci à vous.
34:54Place à présent au tour de l'actualité économique.
34:57Et vous le savez, le tour de l'actualité économique, c'est avec Younes Benzineb.
35:13On commence notre édition au Maroc avec les derniers chiffres du ministère de l'économie et des finances.
35:19Le déficit en budgétaire a franchi un nouveau seuil.
35:22À fin août, il atteint 59,8 milliards de dirhams contre un peu plus de 40 milliards un an plus tôt.
35:29Cette aggravation s'explique par une hausse marquée des dépenses publiques
35:33qui progresse de plus de 49 milliards de dirhams alors que les recettes n'augmentent que de 30 milliards de dirhams.
35:41Dans le détail, les recettes fiscales ont été dynamiques, tirées par une meilleure performance de l'impôt.
35:46Mais les dépenses ordinaires, elles, ont fortement grimpé,
35:50notamment à cause du coût des biens et services et de l'augmentation des intérêts de la dette.
35:57Mais dans ce tableau, tout n'est pas négatif.
36:00Les recettes fiscales ont enregistré une nette progression.
36:04Selon la même source, elles ont bondi de 15,1% sur un an pour s'établir à 224 milliards de dirhams à fin août.
36:12Un chiffre porté notamment par la hausse de l'impôt sur les sociétés.
36:17Qui grimpe de plus de 31% grâce à des accomptes en hausse et des régularisations.
36:22L'impôt sur le revenu, lui, progresse également de 18%.
36:25Du côté de la TVA, la hausse est plus modérée mais reste significative à 8,3%.
36:32Tandis que les taxes intérieures de consommation ont été soutenues par la fin de certaines exonérations.
36:38En revanche, les droits de douane reculent en raison de la suppression de certains droits sur l'importation du bétail.
36:46Place maintenant à l'actualité économique internationale.
36:52L'économie espagnole continue de surprendre positivement.
36:55Le pays revoit sa copie et fait mieux que prévu.
36:58Selon l'Institut national de statistique, la croissance espagnole en 2024 est désormais estimée à 3,5%, soit 0,3 points de plus que la précédente évaluation.
37:10L'année 2023 est légèrement revue à la baisse à 2,5% mais les perspectives restent très encourageantes.
37:17Le gouvernement espagnol mise désormais sur une croissance de 2,7% en 2025 avec un cap clair jusqu'en 2028.
37:27La Banque d'Espagne confirme cette dynamique et aligne ses prévisions avec une estimation à 2,6% pour l'année prochaine.
37:35Et pendant que l'Espagne affiche sa bonne santé, l'Italie, elle aussi envoie un signal positif au marché.
37:47L'agence Fitch a relevé la note de l'Italie qui passe de BBB à BBB+, signe d'une confiance accrue dans sa trajectoire budgétaire.
37:57Ce changement s'explique par une stabilité politique retrouvée, un engagement plus ferme en matière de rigueur budgétaire et une nette baisse du déficit public, désormais à 3,4% du PIB.
38:10Une décision d'autant plus remarquée qu'elle intervient une semaine seulement après la dégradation de la note de la France qui paye son instabilité politique et ses incertitudes budgétaires.
38:25Mais tout n'est pas au beau fixe en Europe. L'industrie automobile allemande, pilier du continent, traverse une zone de turbulence.
38:33Le constructeur Volkswagen a annoncé une révision à la baisse de ses objectifs pour cette année suite aux difficultés rencontrées par sa filiale Porsche.
38:43On cause le report de certains modèles électriques et le maintien de moteurs thermiques face à une demande plus faible que prévue pour les véhicules 100% électriques.
38:53Cette décision impactera fortement les résultats du groupe avec un effet négatif de 5,1 milliards d'euros sur le résultat opérationnel.
39:03Porsche, de son côté, anticipe plus de 3 milliards d'euros de charges exceptionnelles.
39:09Le groupe revoit donc sa stratégie.
39:11Certains modèles emblématiques comme le Cayenne ou la Panamera continueront à exister en version thermique ou hybride rechargeable au moins jusqu'à la prochaine décennie.
39:23Et après ce tour d'horizon de l'actualité économique, place à présent à la rubrique culture.
39:41Rubrique culture avec Mriam Hamlishi qui reçoit Sana Rouati, professeure universitaire.
39:46Elle va nous parler de la littérature féminine.
39:49Mesdames et messieurs, bonsoir, bienvenue sur Médien TV, focus dans l'invitée culture ce soir sur la littérature féminine.
39:59La chaire des littératures et des arts africains organise le 1er d'octobre prochain un colloque sous le thème
40:05« La littérature féminine existe-t-elle ? »
40:09Esquisse de liquidation d'une question byzantine.
40:12Historiquement, la littérature féminine a toujours servi de plateforme pour remettre en question les normes sociales.
40:18Elle est aussi l'occasion de mettre en lumière les expériences intérieures des femmes,
40:23leurs émotions, leurs relations et leur lutte aussi pour l'indépendance et l'expression de soi.
40:29À l'heure où le débat se poursuit sur la littérature féminine, ne devrait-on pas finalement parler simplement de littérature sans distinction de genre ?
40:39Ou est-ce au contraire important de faire cette distinction pour reconnaître la voix et la perception des écrivaines trop longtemps sous-représentées par le passé ?
40:50On posera en tout cas cette question ce soir au professeur Sen Rouati.
40:54Vous êtes professeure universitaire, chercheure dans ce domaine justement qui est la littérature féminine.
40:59Vous participez peut-être à l'organisation de ce colloque international également.
41:03C'est un plaisir de vous avoir avec nous ce soir.
41:06Merci beaucoup Madame pour cette invitation.
41:10Merci de l'avoir acceptée.
41:12Merci à Mehdi 1 aussi de faire ce focus sur la femme et la création féminine.
41:19La création féminine, la littérature féminine.
41:22Et justement on va commencer par parler du tout début de ces femmes pionnières,
41:28notamment des écrivaines arabes, marocaines.
41:33Parmi elles, Malika El-Fessi peut-être qui est l'une des pionnières dans ce domaine.
41:38Parlez-nous d'elle.
41:39Oui alors on a l'habitude de, quand on parle de littérature féminine francophone,
41:44on a l'habitude de situer les choses vers les années 80.
41:48C'est-à-dire exactement en 1982 avec Halima, comment ils s'appellent ?
41:55Halima Ben-Hiddo qui a écrit Aïcha la rebelle.
41:59En 82.
42:00Voilà en 82.
42:01Mais en vérité, on oublie qu'il y a des marocaines qui ont écrit bien avant en 82.
42:08En arabe.
42:08En arabe et donc il ne faut pas éliminer cette langue,
42:13il faudrait donc la reclasser dans cette histoire littéraire générale
42:19et dire qu'il y a eu quand même des femmes qui ont produit des choses.
42:25Bon, on ne va pas entrer dans la qualité littéraire de ce qu'elles ont produit,
42:29mais on peut dire que l'une de ces pionnières est Mme Malika Fessy
42:35qui est l'une des signataires du manifeste de l'indépendance.
42:44C'était une femme cultivée, une femme qui a fait des études
42:49et appartenant à une famille bourgeoise, donc elle a été éduquée
42:54et elle a écrit déjà en 38, elle était journaliste,
42:59elle écrivait des articles sur l'éducation des jeunes filles,
43:02sur l'indépendance du Maroc, sur la situation du Maroc
43:06et elle a écrit une pièce de théâtre et un roman,
43:10un roman et un roman autobiographique.
43:12Rappelons qu'on se situe là dans les années 30,
43:15on se situe dans les années 30 à peu près.
43:16C'est 38.
43:17Ça remonte à moins tout de même, ce n'est pas les années 80.
43:20Et puis il y a eu une autre, c'est l'adoratrice de la nature,
43:26Hashiqat Tabea, qui s'appelait Zeynab Fermi,
43:29qui a également écrit très tôt, quasiment à la même période,
43:35et ce sont des femmes pionnières,
43:38et on ne veut pas les négliger quand on parle de la création des femmes.
43:42Voilà, donc Meli Kalfessi, bon, on peut peut-être donner envie aux chercheurs
43:50de s'intéresser à cette dame, à ce qu'elle a écrit,
43:53même à l'essai, parce qu'elle écrivait beaucoup d'essais,
43:56et elle a participé donc à faire prendre conscience
44:04que la femme a un rôle aussi dans la société.
44:07Qu'elle a toujours joué justement un rôle au sein de la société,
44:10et comme vous venez de le dire, il y a Amine Allouh également,
44:14qui a remporté le prix du Maroc en 54,
44:16bon, c'est un peu plus tard, mais on reste quand même assez loin dans le temps.
44:20Cela montre quand même cette présence féminine,
44:23et c'est aussi littérature féminine en langue arabe,
44:27ce qui est important à souligner.
44:29Alors, Amine Allouh, c'est une femme qui a fait des études universitaires,
44:34elle a eu un doctorat d'État à l'époque, dans les années 40-50,
44:38et elle a eu le premier prix du Maroc en 1954,
44:44c'est-à-dire la même année où nous avons vu la naissance de la littérature marocaine moderne,
44:49avec Drish Shraibi, Sfrewi, la boîte à merveille, le passé simple de Shraibi,
44:56et on ne parle pas suffisamment de cette dame qui a écrit un roman sur la reine Renata,
45:02la femme de Moulaï Ismaïl, et qui a, c'est un roman,
45:07ce n'est pas un roman historique, c'est un roman qui lui a permis d'avoir quand même,
45:12de décrocher un prix prestigieux quand Tétouan, parce qu'elle vivait à Tétouan,
45:18dépendait de la partie de la colonisation espagnole.
45:23– Pour rester donc sur ce retour, on va dire, historique,
45:28ou cet honneur qu'on rend, ou cet hommage à ces femmes littéraires,
45:32il y a aussi Renata Benouna, qui a écrit « Et que tombe le silence » en 68,
45:38en 69, elle publie « Le feu et le choix ».
45:41– Oui, « Narwa l'ihtiyar » et « Falyas koutessant ».
45:46Alors moi, personnellement, la première dame que j'ai lue quand j'étais petite,
45:51c'est Renata Benouna.
45:52– D'accord.
45:53– Donc j'avais trouvé ces livres dans la bibliothèque de mon père,
45:56et j'ai dit, bon, je n'ai jamais lu des choses de femmes,
45:59à part, bien sûr, Meizi Yada, Nezikl Malayika, pour rien.
46:05– C'était une découverte pour vous ?
46:06– Pour moi, c'était une découverte de voir une femme marocaine qui écrit,
46:10et qui écrit dans un style qu'on ne peut pas distinguer du style masculin.
46:15– Qu'est-ce que ces écrits vous ont inspiré, justement ?
46:17– Alors moi, « Narwa l'ihtiyar », pour moi, c'était, vraiment,
46:21j'ai tremblé quand j'ai lu ce livre, parce qu'il y avait un courage
46:27de dire le corps, de dire le désir, de parler de ce qu'elle aime,
46:32de ce qu'elle n'aime pas, de parler de l'homme, et de parler de ses choix,
46:36de parler de ses choix, des choses qu'elle refuse, qu'elle refusait,
46:40et il y avait un courage, et ce courage, j'ai appris beaucoup d'elle.
46:47– Ça vous a inspiré, tout simplement.
46:48– Ça m'a inspiré, et récemment, quand j'ai participé à un livre
46:53de traduction des textes fondateurs de la culture marocaine,
46:58on a traduit un des textes de Khenes Abdel Nuna, de « Narwa l'ihtiyar ».
47:02Et je vous assure que je redécouvre de nouveau la puissance de la plume de Khenes Abdel Nuna.
47:10– On va accélérer un petit peu la cadence, il y a eu les années 90, puis les années 2000,
47:17à partir des années 2000, là, c'est des écritures où on s'affranchit un petit peu,
47:22on porte sa voix, on parle des tabous également, que ce soit ici, au Maroc,
47:27ou à l'international, donc c'est des écritures très engagées,
47:32c'est des dénonciations également, c'est une intimité qui est partagée dans la littérature féminine.
47:38– Oui, alors déjà, avant les années 2000, dans les années 90,
47:43il y a eu une explosion de plumes féminines qui ont déjà pris la parole,
47:49qui ont parlé de problèmes sociaux, qui ont voulu s'affirmer
47:56en tant que voix, et donc elles ont pris la parole pour dire non
48:01à beaucoup de comportements, pour dire non à la domination masculine,
48:07et pour dire non à certaines choses que la société veut imposer à la femme.
48:13Et donc, déjà les années 90, on va dire qu'il y a un beau potentiel d'écrivaine,
48:20donc je peux citer quelques noms, je peux citer par exemple,
48:24déjà il y a Nizhaï Faisi Fihri qui a écrit deux livres importants
48:29sur l'histoire de la femme dans la résistance,
48:36parce que la femme était résistante, mais on ne parle pas beaucoup des femmes résistantes.
48:40Donc il y a La Baroudeuse qui est un livre sur le rôle de la femme
48:44pour l'indépendance du Maroc,
48:47donc Nizhaï Faisi Fihri qui a voulu rendre hommage à la femme,
48:52et puis il y a dans Rêve de femme de Fatima el-Mernissi,
48:55il y a un personnage très important qui est Yasmina,
48:58et qui était une femme qui portait les armes,
49:01qui avait un mouvement secret pour aider les hommes à faire leur travail de résistance.
49:08Donc on a voulu aussi rendre hommage à ces femmes résistantes
49:11par le biais de cette littérature des années 80, fin des années 80 et 90,
49:17et je n'oublie pas de parler aussi de Leila Abouzaïd,
49:21l'un des premiers textes qui a été enseigné aux Etats-Unis,
49:25et donc elle a écrit plusieurs textes,
49:29mais elle a un texte qui s'intitule
49:32« L'année de l'éléphant ».
49:34Voilà, donc ces textes ont pu quand même traverser l'Atlantique,
49:43et elle est très connue aux Etats-Unis,
49:45donc maintenant il y a Mernissi qui est aussi très connue aux Etats-Unis.
49:48On va revenir sur ce colloque prévu le 1er et 2 octobre,
49:52justement il sera question de littérature féminine,
49:55finalement on parle, je le disais en préambule,
49:58il y a cette question qui se pose,
49:59est-ce qu'on doit se distinguer ou distinguer la littérature féminine
50:03par rapport à celle des hommes,
50:04ou est-ce qu'il faut en parler sans, on va dire, aborder le genre,
50:09qu'en pensez-vous ?
50:10Alors, moi je sais déjà que les écrivaines,
50:14je dis écrivaines,
50:16détestent qu'on les enferme dans ce concept de littérature féminine,
50:22mais je peux vous dire aussi que sur le plan pédagogique,
50:26pour donner droit, pour faire une place à cette littérature,
50:30les gens qui ont décidé de l'appeler littérature féminine,
50:34voulaient juste lui rendre service,
50:36c'est-à-dire c'était un moyen de l'intégrer dans l'ensemble des voix qui s'expriment,
50:44donc de lui donner une petite place,
50:46malgré la qualité qui n'était pas encore ce qu'elle est aujourd'hui,
50:50parce qu'aujourd'hui on peut parler de qualité,
50:52mais ce n'était pas une mauvaise chose d'intituler ça littérature féminine,
50:58c'était pour la bonne cause,
51:01mais maintenant qu'il y a beaucoup de plumes qui s'expriment,
51:04maintenant on peut se passer,
51:07on n'a plus besoin de ce,
51:08parce que les femmes s'imposent,
51:09d'une manière ou d'une autre,
51:11elles s'imposent,
51:12elles ont des plumes magnifiques,
51:14aujourd'hui moi les jeunes plumes,
51:16je peux vous dire que quand je les lis,
51:19je dis oh, c'est extraordinaire.
51:20– Justement, justement, on arrive déjà au terme de cet entretien,
51:23avant de finir,
51:23on aimerait bien que vous nous parliez de cette jeune génération
51:26qui porte maintenant cet héritage,
51:29on va dire,
51:30et on va dire cette mission de continuer.
51:36– Alors, je voudrais juste dire que s'il y a cette jeune génération,
51:40c'est qu'il y a eu aussi une Béhara Bulsie
51:43qui a parlé de certains tabous,
51:45de certaines thématiques tabous,
51:47elle a parlé de la question de l'homosexualité,
51:49de la sexualité,
51:51il y a aussi Boutiaïna Azemi
51:54qui a parlé de problèmes psychologiques,
51:57donc elle est allée très dans les profondeurs de l'âme humaine
52:03et elle continue,
52:05Boutiaïna, donc c'est une écriture très raffinée,
52:08il y a aussi Rita, la grande Rita Chiyat,
52:11qui a écrit le premier livre qui casse les tabous
52:15et qui est la liaison,
52:18un des livres extraordinaires où une femme désire,
52:22où elle exprime son désir,
52:23où elle va aller chercher le désir.
52:25Après, donc, quand on a été nourri de cette littérature,
52:29de ces pionnières,
52:30il y a une jeune génération,
52:33vous avez donc,
52:35moi je ne parle pas de Leïla Chimani,
52:36qui est aujourd'hui une icône,
52:39son dernier livre magnifique,
52:41la trilogie,
52:42c'est un livre extraordinaire
52:44sur l'histoire du Maroc,
52:45sur l'interculturel,
52:47sur les différents codes,
52:49mais il y a aussi les jeunes,
52:51nous aurons dans le programme,
52:52nous aurons Hajar Hazel,
52:54qui a une plume extraordinaire,
52:57donc elle a écrit un roman,
52:59Le sens de la fuite,
53:00où elle présente un personnage complexe
53:03d'une journaliste
53:04qui traverse le Moyen-Orient
53:06et qui veut montrer ce Moyen-Orient
53:08avec ses propres yeux.
53:10Et nous avons aussi Zinou Mkouar,
53:13qui a eu un prix,
53:14je la félicite,
53:15qui a eu un prix de l'Académie française
53:17et qui a écrit un livre extraordinaire,
53:21Souviens-toi des abeilles.
53:22Elle parle des abeilles,
53:25de tout ce qui concerne l'univers des abeilles,
53:28Leïla L'Héle,
53:29oui,
53:29donc je ne veux pas oublier,
53:31parce qu'elles sont toutes magnifiques,
53:34et elles nous donnent envie de les lire.
53:36Vous l'avez dit plusieurs plumes,
53:37et puis rendez-vous le 1er et 2 octobre prochains
53:40pour justement ce colloque
53:42dédié à la littérature féminine.
53:44Merci à vous,
53:45Sainte Rouati.
53:46Je vous en prie.
53:47Vous êtes professeure universitaire,
53:49vous êtes également chercheuse
53:50dans ce domaine.
53:51C'était un plaisir.
53:52Merci infiniment.
53:53Merci beaucoup.
53:55Fin de l'invité culture pour ce soir.
53:57On se retrouve demain.
53:58Très bonne soirée.
53:58Et voilà qui clôture ce journal.
54:04Merci à vous de nous suivre.
54:05L'information, vous le savez,
54:06se poursuit sur Médien TV
54:07et toutes nos plateformes.
54:09Sous-titrage Société Radio-Canada
54:17Sous-titrage Société Radio-Canada
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