00:00Parlons un peu de la pétition de Philippe de Villiers, qui a été lancée il y a dix jours, mon cher Geoffroy, pour un référendum sur l'immigration.
00:06Elle a dépassé le cap des 1,5 million de signatures, je crois ?
00:08Absolument, dans la différence générale, absolument.
00:10Dans la différence générale. Écoutons ce qu'en pensent les Français.
00:14On est allé leur demander, parce que c'est un référendum sur l'immigration, on ignore la question qui serait posée,
00:19mais on voit qu'il y a un véritable engouement populaire autour de cela.
00:21On a posé la question aux Français dans la rue. Écoutons ce qu'ils ont dit.
00:24Je dirais oui, oui, favorable à un référendum. Mais tout dépend de la question qui est posée aux Français, en fait.
00:32Pour que la question soit claire et explicite, et que la réponse soit, que les Français donnent, soit compréhensible de tous, et qu'on en tienne compte.
00:40Non, plutôt défavorable. Je pense que le débat est trop passionné pour être fondé sur des arguments raisonnables.
00:46Oui, j'aurais signé, oui, oui, bien sûr. Je trouve qu'il y a déjà assez de monde. En France, on est déjà beaucoup.
00:53Et je pense qu'il faut mettre un hola, un terme. Il y a trop, trop d'immigration. Je pense qu'il faut faire quelque chose pour arrêter cela.
01:04Voilà, il y a des Français interrogés, Gauthier Lebrecht.
01:07Alors, il y a un sondage qui est sorti ce soir qui prouve que 53% des Français soutiennent la pétition de Philippe Devilliers.
01:1453% des Français, ça fait plus de 30 millions de personnes. 65% réclament un référendum sur l'immigration.
01:21Donc, on voit bien qu'il y a un véritable engouement populaire pour être interrogé sur la question de l'immigration.
01:28On a vu ce qui s'est passé à Londres le week-end dernier. On nous a dit à 110 000 personnes, il faut voir les vues aériennes de Londres.
01:32Il y avait beaucoup plus que 110 000 personnes. Le tout dans le calme absolu, sauf au moment où il y a des antifas qui ont tenté de venir agresser des Anglais
01:41qui manifestaient pacifiquement. Et quand on leur tendait le micro, c'était très loin des caricatures qu'on a pu voir sur les autres chaînes info.
01:49Extrême droite, ultra droite, quand il y a des journalistes qui ont même réussi à mettre les deux dans la même phrase.
01:54Oui, ça vous avez beaucoup aimé, Gauthier.
01:55Ah, mais c'était extraordinaire. Franchement, j'étais avec du popcorn devant ces chaînes-là.
01:59Parce que je me disais, mais c'est une mécanique infernale pour décrédibiliser le mouvement.
02:04C'est pareil avec la pétition de Philippe Devilliers. Ça les rend fous parce qu'il y a 1 500 000 signateurs.
02:10On va faire les 2 millions ce week-end, très certainement. Et il faut décrédibiliser cette pétition.
02:16On peut signer plusieurs fois, etc. C'est incroyable, incroyable. Ils essayent de mettre en place une mécanique parce que ça leur échappe.
02:22Et ça leur échappe tellement qu'il y a deux ans, ils pouvaient nous faire la mécanique du mensonge sur l'affaire Lola.
02:27Pas de récupération politique. Les familles parlent. Les familles parlent en permanence.
02:31Elles parlent toutes. Les victimes parlent.
02:33Exactement. Que ce soit la famille Comine, la maman d'Elias, que ce soit la mère de Lola et aujourd'hui la maman de Philippine.
02:42C'est toujours pareil. Ils parlent et ils pointent les responsabilités politiques de ceux qui ont failli.
02:46Et donc, ça les fait trembler. Ça les fait trembler en face.
02:49Je suis fasciné par ce qu'on est en train de vivre en ce moment.
02:53C'est-à-dire qu'en effet, Gauthier l'a dit, la volonté de décrédibiliser, c'est vrai.
02:56Dans toutes les affaires que vous avez citées, dans le cas de la pétition, j'ai suivi la chose de près.
03:00Écoutez, c'est simple. J'aime pas utiliser ce mot-là de manière trop facile, mais là, j'ai l'impression de voir un système qui se défend.
03:06C'est-à-dire que 100% des médias, à l'exception d'Europe 1, CNews et du JDD qui en ont parlé,
03:12100% ou 95% pour pas utiliser des mots trop graves, ont expliqué qu'il y avait un problème sur les modalités de la pétition.
03:19Ils sont devenus spécialistes de la pétition, ils sont devenus spécialistes des URL, des algorithmes, etc.
03:25C'est juste une pétition qui a été lancée par quelqu'un qui avait envie de mettre le sujet sur la table avec une formule très simple.
03:30Ils voulaient installer la gêne au sommet de l'État.
03:32On parle de Philippe de Villiers.
03:33On parle de Philippe de Villiers, bien sûr.
03:35Un million et demi de personnes en une dizaine de jours, c'est absolument colossal.
03:39Ça n'arrive pas souvent.
03:40Et aujourd'hui, il y a toujours cette volonté de cacher l'éléphant dans la pièce.
03:45Dans le cas de Philippine, Lola, de toutes ces affaires qu'on a commentées ici,
03:48évidemment, il fallait toujours parler d'autre chose que de ce qui s'était passé, c'est-à-dire un meurtre épouvantable.
03:53Là, en l'occurrence, il faut parler d'autre chose que du fait qu'il y a un million et demi de personnes
03:57qui, sur leur ordinateur ou sur leur téléphone, ont dit « j'aimerais bien m'exprimer sur ce sujet ».
04:00Les Français n'ont jamais voté sur l'immigration.
04:02C'est le seul problème que vous avez.
04:04Vous pouvez tourner autour du pot autant que vous voulez, ils continueront à la demander.
04:08Rapidement, Laetitia et André.
04:09Les Français ne votent sur rien.
04:11On peut espérer effectivement qu'à travers cette pétition-là,
04:14il y ait une habitude, un début, un embryon, peut-être d'initiative populaire.
04:20Je reviens avec mon modèle suisse, mais quand même, à un moment donné,
04:23il ne faut pas avoir peur du problème de l'immigration.
04:24Il ne faut pas avoir peur de faire un débat autour.
04:26Les Suisses, bientôt, vont décider, vont avoir une initiative UDC
04:29et décider s'il y a un plafond à 10 millions.
04:33Parce qu'on estime, certains estiment, qu'ils sont trop nombreux,
04:36qu'on est trop nombreux en Suisse et qu'il faut effectivement discuter de ça.
04:3810 millions d'habitants ?
04:3910 millions d'habitants.
04:40On en a à 9 millions et donc il faut savoir si on va plafonner à 10 millions,
04:43ce qui veut dire évidemment fermer les frontières, etc.
04:45Il y a une autre initiative sur les frontières,
04:47il y a une autre initiative sur l'Europe, etc.
04:49Mais il ne faut pas avoir peur de ce débat.
04:51Parce qu'il y a une pédagogie autour de ça.
04:53C'est-à-dire que chacun devrait, même en France,
04:56parce qu'on entend, je fais une jouve ou une parenthèse,
04:59mais il y a quand même un discours unanime de droite et de gauche en France
05:03qui consiste à dire que les Français sont trop bêtes.
05:05Ils ne peuvent pas comprendre, il faut qu'on fasse la politique pour eux, etc.
05:08Mais non, il y a un moment donné, les Français sont tout à fait à même
05:12de décider et d'essayer de comprendre une loi,
05:16quelle qu'elle soit d'ailleurs, sur l'immigration, sur la retraite, sur autres,
05:19et comprendre quelles seront les conséquences pour chacun d'entre eux
05:22et de décider finalement ce qu'ils veulent choisir là-dessus.
05:25Et donc, il y a un moment donné,
05:26je suis très content que l'immigration soit un thème,
05:29que d'autres deviennent et que peut-être il y ait une pédagogie
05:32qui fasse dégonfler un petit peu la violence et la haine dans ce pays.
05:35L'intérêt du référendum d'initiative populaire à la Suisse
05:38qui est fondamental dans leur vie politique,
05:40c'est qu'il date du XIXe siècle
05:42et c'était un élément pour réconcilier les Suisses
05:45après une très courte guerre civile qu'ils avaient eue en 1848.
05:49C'est-à-dire que les cantons catholiques avaient été battus
05:51et qui étaient plutôt conservateurs,
05:52avaient été battus par les cantons protestants et plutôt progressistes
05:55et pour que les battus acceptent la nouvelle constitution,
05:58on leur a donné une arme apparable
06:00qui était ce référendum d'initiative populaire
06:02en disant comme ça, on ne pourra pas vous imposer,
06:04les représentants ne pourront pas imposer quelque chose
06:07contre l'avis du peuple.
06:09Et nous, on regarde ça avec un mélange d'attraction-répulsion
06:12en disant comment ils font pour ne pas faire des choses délirantes
06:15s'ils acceptent de faire...
06:17Il y a quand même l'intérêt de ce référendum,
06:20c'est que vous en avez fait tellement en Suisse
06:23que vous êtes devenus adultes.
06:26Vous êtes devenus adultes.
06:27Nous, si on le faisait demain,
06:28on aurait sûrement d'abord quelques questions un peu parfumées.
06:30Les Français n'y répondraient pas à la question posée, les Français.
06:33On t'attonnerait parce que les enfants ne deviennent pas adultes tout de suite.
06:36C'est un apprentissage.
06:38Mais non, mais je n'ai pas peur de ça.
06:39Je dis simplement que c'est une culture politique
06:41qui s'acquiert petit à peu.
06:43Exactement, mais il faut commencer par le début.
06:44Les Français, à longueur de temps, demain encore,
06:46ils vont dire, il y en a marre.
06:48Il y en a marre, on ne nous comprend pas.
06:49Mais il faut sortir aussi de l'ancien régime, encore une fois,
06:52et avec les doléances, et les présenter aux souverains,
06:55et de savoir s'il va les prendre ou pas.
06:57Non, il y a un moment donné, les Français, il faut leur rendre un tout petit peu la parole.
07:01Et le droit de décider, finalement, par eux-mêmes,
07:04et même de discuter, encore une fois, sur la taxe Zuckmann,
07:06sur les relations, sur les retraites, sur toutes sortes de sujets,
07:10ce qu'ils veulent, et ce qui, finalement, est de réaliser aussi
07:13ce qui est réellement à leur intérêt à chacun.
07:15André Maligny, un tout petit mot ?
07:16Un petit mot, oui, sur la Suisse, c'est bien.
07:18Ils votent souvent, c'est très bien.
07:19C'est un exemple de vie civique très animée,
07:22même si, je crois savoir, je parle sous votre contrôle,
07:25Laetitia, que le taux de participation est toujours
07:27de l'ordre de 50% seulement.
07:29C'est un choix.
07:30C'est-à-dire que les gens se sentent quand même représentés.
07:32Ils ont la liberté de décider de voter ou pas voter.
07:34Mais ça fait dégonfler le soufflet.
07:37Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant.
07:39On sera avec Éric Wurt.
07:40On va parler des taxes, des taxes pour les plus riches, évidemment.
07:43Vous verrez qu'on y arrivera.
07:44De toute façon, c'est le seul sujet
07:45sur lequel tous les partis politiques se mettront d'accord.
07:48Taxer les plus riches.
07:49Si ça ne concerne pas l'outil de travail pour les LR.
07:51Mais il s'y prépare.
07:52Oui, on verra.
07:53Allez, petite pause.
07:54A tout de suite dans Punchline, si nous aurons pas.
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