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  • il y a 3 mois
Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc, est l'invité du Face-à-Face ce 15 septembre. 


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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Michel-Edouard Leclerc.
00:04Bonjour Apolline.
00:05Merci de répondre à mes questions. Ce matin, vous incarnez bien sûr les magasins Leclerc.
00:08Vous êtes le président du comité stratégique des centres Leclerc.
00:10On est à mi-chemin entre la journée d'action bloquant tout de mercredi dernier et la journée de grève de jeudi prochain.
00:17Et il y a des colères diverses, on va y revenir dans un instant, avec en toile de fond d'ailleurs toujours l'impression de ne pas s'en sortir.
00:23On va parler pouvoir d'achat.
00:24Mais quand on dit ces colères, il y a désormais aussi la colère de la FNSEA qui va appeler à une journée de mobilisation à la fin du mois.
00:32Il y a la colère des patrons.
00:33C'est Patrick Martin, le patron du MEDEF, qui dit hier qu'il pourrait même y avoir une mobilisation des patrons.
00:39Vous, hier, vous étiez à la fête de l'Huma, à l'appel du parti communiste.
00:42Alors, est-ce que vous n'êtes pas un peu schizophrène ?
00:44Comment vous faites entre ces colères incarnées par la gauche et ces colères de patrons incarnées par le MEDEF ?
00:51Alors, d'abord, je ne rentre pas dans ces catégories-là.
00:55Moi, j'essaye de bâtir mon utilité sociale par rapport à la société.
01:01Il y a 16 millions de consommateurs dans les centres Leclerc qui sont d'abord des citoyens,
01:06quand bien même ils n'achèteraient pas, ils viennent en magasin.
01:09Et donc, j'essaye de répondre à leurs attentes ou de les anticiper.
01:13Et donc, j'entends bien la colère des uns, l'inquiétude des autres, mais une colère et une inquiétude, ça ne fait pas une solution.
01:20Or, moi, je suis en responsabilité.
01:22Avec mes collègues, on est en responsabilité, on attend de nous des solutions.
01:25On va aller les chercher par nous-mêmes en attendant que dans la sphère de l'État et dans la sphère politique, ils trouvent les voies d'un compromis, d'un plan.
01:34Vous vous sentez plus utile que les politiques ?
01:37Là, aujourd'hui, oui. Là, le spectacle est affligeant. Il y a d'abord eu toute cette dramaturgie pleine d'égo sur la France va mal, la France est en faillite, on est moins bien que la Grèce et tout ça.
01:51D'abord, aller balancer ça, c'est se tirer une balle dans le pied. Ce n'est pas étonnant qu'après les agences…
01:56Donc, la dramatisation que jouait François Bayrou, pour vous, c'était excessif ?
02:00Y compris Michel Barnier avant, un peu Attal aussi avant, tout le monde. Parce que c'est le politique qui a voulu se positionner comme régalien, gestionnaire de la dette et tout.
02:10Enfin, pour prendre une métaphore, je sais que tout n'est pas comparable et dans nos boîtes, ce n'est pas le comptable qui fait le plan de développement.
02:16Or, le discours de la dette, le discours de la contrainte, le discours de l'effort pour la dette, ça ne fait pas une politique, ça ne fait pas une politique sociale, ça ne fait pas une politique de croissance.
02:25Donc, moi, je suppose qu'il y ait aujourd'hui une politique de croissance. Je pense que la France n'est pas en faillite.
02:29Donc, elle est même en légère croissance de mon observatoire…
02:33La prévision de croissance, d'ailleurs, a été légèrement revue à la hausse, les chiffres de l'insé la semaine dernière.
02:37Oui, oui. Et puis, on serait l'année dernière, la croissance, elle serait à 2%. C'est l'inflation qu'on a castagnée.
02:42Et donc, si l'inflation descend, le chiffre de la croissance descend aussi.
02:48Ça, c'est important qu'on s'arrête juste un instant là-dessus avant de continuer. Et on sent que vous avez beaucoup de choses à dire ce matin.
02:54Mais Michel-Édouard Leclerc, juste pour qu'on précise de quoi il s'agit, en effet, lorsqu'on lutte contre l'inflation, mécaniquement,
02:59c'est aussi une croissance qui sera un tout petit peu plus faible.
03:03Donc, dans un sens, tant mieux. Réjouissons-nous que l'inflation ait baissé pour les consommateurs.
03:07Mais de l'autre côté, effectivement, c'est aussi une des conséquences sur le fait que la croissance…
03:11Voilà. Si on prend, par exemple, juste la consommation qui fait la moitié de la croissance, elle est positive. Elle est très faible en valeur, puisqu'on vend des choses moins chères.
03:23Mais en volume, on est quand même positif. Et c'est la consommation qui tire la croissance.
03:29Donc, la France n'est pas en faillite. Pour vous, c'est excessif, c'est théâtral de le dire ?
03:33Oui. Et alors, on est prisonnier de cette théâtralisation. Et dans un premier temps, ce sont les gestionnaires, peut-être qu'aux fauteurs de cette mauvaise gestion,
03:43qui ont mis en scène la nécessité de faire des efforts. Et puis maintenant, chaque opposition… Il n'y a que des oppositions en France, aujourd'hui.
03:51Vous n'allez pas me dire que la dette, ce n'est pas grave ?
03:54Non, c'est important, la dette. Mais ça ne fait pas une politique pour les Français. Enfin, mince. Quand vous regardez à l'échelle de la géopolitique,
04:00on nous compare même en Europe, à l'Allemagne, en Italie. L'Allemagne, elle va à l'électrique, mais elle le fait avec du charbon.
04:06Et elle le faisait avec du gaz russe. D'accord ? Nous, on fait avec du nucléaire. C'est normal qu'on ait une dette plus forte.
04:12Parce qu'on a investi davantage.
04:13Oui. Une dette, en soi, il faut regarder sa valeur relative, d'abord par rapport aux actifs que ça finance.
04:19Bon. Ça a été mal géré. Les systèmes d'aide, les systèmes de gestion de l'État sont pris en défaut.
04:27OK. Donnons-nous le temps de gérer ça. Ne nous envoyons pas à la figure…
04:31Allez-y, vous pouvez le dire, à la figure. Voilà, ce sera plus poli.
04:35Nous envoyons pas à la figure la gauche, les entreprises, la droite, les fonctionnaires.
04:39Ça ne sert à rien. Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire.
04:42Toute la société française, il y a une crise de société. Il y a une crise de société.
04:45Parce que les 50 ans de croissance qu'on a connus sont heurtés par la transformation numérique, le digital.
04:55Il y a des emplois qui se créent, mais il y a beaucoup qui sont fermés.
04:59D'accord ? Par exemple, Virgin a fermé sur les Champs-Elysées.
05:02Ça avait frappé les esprits. Magasin de musique. Aujourd'hui, il n'y a plus de magasin de musique.
05:06Donc, les emplois de là…
05:07Ça n'était que le premier, effectivement. Ils ont quasiment tous fermé.
05:10Les banques ont réussi pendant 10 ans à bas bruit, comme on dit, à supprimer les guichets et les succursales
05:17pour maintenant imposer une relation numérique.
05:22Les impôts, on est en train de nous dire, la facturation, tout passe digital.
05:25C'est un progrès ou ce n'est pas un progrès ?
05:27Je pense que c'est un progrès, mais c'est un impact social qui n'a pas été préparé
05:30et qui est pris comme un choc social par les gens qui avaient ces emplois.
05:32Et vous dites souvent, les robots, les distributeurs de billets ne payent pas de cotisation.
05:35Eh bien, par exemple, voilà. Alors, je n'arrive pas à trouver une étude. Il n'y a personne qui reprend ça.
05:40Alors, dans le patronat, il y a, je crois, la CGPME qui reprend un petit peu.
05:44Il faut trouver d'autres ressources que la cotisation du travail pour financer…
05:48Au fond, on ne peut pas cotiser, on ne peut pas faire reposer les cotisations
05:50uniquement sur les travailleurs et les salariés.
05:53Alors qu'effectivement, comme vous le dites, les banques ont quasiment fermé,
05:55mais ont été remplacées par des distributeurs de billets qui, eux, ne payent pas de cotisation.
05:59Mon portable, quand je fais du télépaiement, il n'y a pas de cotisation patronale,
06:03il n'y a pas de cotisation salariale.
06:04Alors qu'avant, le guichetier de la BNP et la BNP payaient leurs cotisations.
06:08Donc ça, c'est un impact très fort.
06:10Le politique n'a pas accompagné ça.
06:13On n'a pas mis en place des ressources pour assurer le financement du système social.
06:17Moi, je suis pour un transfert de ces seules cotisations,
06:20de cotisations exclusives sur le travail, vers les concurrents du travail,
06:23la robotique, le numérique, tout ce qui contribue à concurrencer le travail,
06:30qui remplace le travail, mais qui ne paye pas de cotisation.
06:32En fait, ce n'est pas la caissière ou le caissier qui doivent payer des cotisations salariales,
06:38c'est la caisse enregistreuse.
06:39Est-ce que, Michel-Édouard Leclerc, vous pourriez entendre l'appel à la mobilisation
06:44que Patrick Martin a lancé dans les colonnes de nos confrères du Parisien ce week-end ?
06:49Nous ne voulons pas d'augmentation d'impôts, dit le patron du MEDEF.
06:51Cette position très raide est celle de nos adhérents.
06:54Ils sont très inquiets.
06:55Et si les impôts, sous-entendu les impôts sur les entreprises, augmentent,
06:59il y aura une grande mobilisation patronale.
07:01Alors, moi, mon inquiétude, c'est que les consommateurs lâchent,
07:04c'est que les Français ne croient plus en la France,
07:07c'est que, du coup, chacun gérant sa corporation,
07:11et les hommes politiques gérant leur clientèle,
07:14il n'y a pas de voie de sortie.
07:15Donc, moi, je ne veux pas me mobiliser juste parce que je suis patron,
07:19chef d'entreprise, etc.
07:20Moi, je veux me mobiliser pour les Français.
07:22Et puis, si les politiques ne se mobilisent pas,
07:25on va le faire sans, comme ça a été en Belgique,
07:27où pendant trois ans, ils n'ont pas eu de gouvernement.
07:29On a un plan, nous, dans les centres Leclerc,
07:31un plan 2035 de décarbonation,
07:33de travailler sur l'origine des produits, etc.
07:36Mais vous ne répondez pas sur les impôts.
07:37Est-ce que vous avez une forme d'inquiétude
07:40que vous partagez avec d'autres patrons
07:42sur l'augmentation des impôts sur les entreprises ?
07:46Moi, je suis contre, je vous l'ai déjà dit plusieurs fois
07:49quand on s'est vu, je suis contre toutes les formes de taxes
07:52parce qu'à chaque fois, de toute façon,
07:54c'est le consommateur qui les paye.
07:55Il n'y a pas de secret.
07:57Autant, un impôt sur le revenu,
07:59le barème de l'impôt sur le revenu,
08:01ce qu'on touche,
08:02les inégalités croissantes en France,
08:04c'est une réalité.
08:05Et donc, on pose sereinement le débat
08:07sur le resserrement des inégalités sociales.
08:11On le fait en travaillant sur une politique de revenus,
08:15sur la relance des salaires,
08:18la sortie de la trappe à bas salaire,
08:20rapprocher le salaire net du salaire brut.
08:24On regarde si les salaires ou le travail
08:27payent plus que les dividendes de leurs cotisations.
08:30Et on fait payer les gens en haut du barème
08:32ou au milieu du barème de manière croissante
08:34pour de la justice sociale,
08:37mais pas pour boucher des trous.
08:38Surtout, pas pour remplir un seau
08:41dont on n'a pas bouché les trous.
08:43Ça, ça ne sert à rien.
08:44Vous parlez des dépenses ?
08:45Oui.
08:46Non, non.
08:47Alors, si on parle des riches,
08:49on a reçu des riches du monde entier à Versailles,
08:51on a reçu des riches du monde entier au Grand Palais
08:54pour financer l'IA.
08:55C'était les grands raouts organisés par Emmanuel Macron
08:59qui recevaient des patrons du monde entier
09:01pour Choose France, par exemple.
09:02Je ne fais pas partie des gens qui sont touchés
09:04par la cible de la taxe...
09:08Zuckman.
09:09Zuckman, d'accord.
09:10Mais par contre, j'allais dire Zuckerberg aussi,
09:13mais vous voyez bien que si vous faites venir
09:15des riches en France pour investir,
09:16vous ne leur dites pas juste après,
09:17vous allez les taper,
09:19quelle que soit votre position politique.
09:20Vous préférez les attirer pour qu'ils viennent investir
09:24que de les taxer ?
09:26Pour vous, la taxe Zuckman est une erreur ?
09:28Pour moi, c'est un épouvantail.
09:30Alors, ça marche politiquement
09:33parce que c'est un drapeau de la révolte,
09:36mais ça ne fait pas fonctionner l'économie.
09:39À un moment où tous nos sportifs
09:41et tous les gens de la culture
09:45sont à Monaco et à Luxembourg,
09:47il y a des quartiers de Paris qui sont vides
09:48depuis la taxe Hollande.
09:49Je crois qu'il est en train de revenir lui-même
09:51là-dessus sur ce qu'il avait fait.
09:54Je pense que ça n'apporte pas de solution
09:56pour la croissance.
09:57Moi, mon truc,
09:58ce n'est pas la revanche sociale,
09:59c'est la croissance.
10:00Parce que si on a de la croissance,
10:01et on en a sous le pied,
10:03on a de la croissance sous le pied,
10:04on a des projets...
10:05Vous dites, mon truc à moi,
10:06ce n'est pas la revanche,
10:06et vous parlez du drapeau.
10:08C'est-à-dire, vous dites, au fond,
10:09c'est un épouvantail.
10:10On a l'impression, à vous écouter,
10:12que les décisions sont prises
10:14surtout pour le symbole qu'ils représentent,
10:16plutôt que pour la réalité
10:16de ce qu'ils rapportent ou non.
10:19Tout à fait.
10:19Aujourd'hui, on a relevé le défi
10:21de la révolution écologique,
10:24de la transition énergétique,
10:26du numérique.
10:27On va mettre un an
10:28pour les facturations électroniques
10:30dans les entreprises.
10:31Alors, c'est vrai,
10:31il y a trop de normes.
10:32Il faut aller vers un choc
10:33de simplification, etc.
10:34Mais on ne va pas revenir en arrière
10:36par rapport à ce qui se passe
10:37dans les autres pays.
10:38Donc, aujourd'hui,
10:39ça vaut le coup de créer...
10:40Moi, ma proposition,
10:41c'est de créer un fonds,
10:42un peu comme fait la Norvège,
10:43comme font un grand fonds
10:45où on va draguer
10:46toute l'épargne qu'il y a en France.
10:47Et il y en a beaucoup,
10:47il y a beaucoup d'argent.
10:48Les Français n'ont jamais
10:48autant épargné.
10:49Voilà.
10:50Et on finance le nucléaire,
10:52on finance la transition énergétique,
10:54on finance la décarbonation,
10:55on aide les agriculteurs
10:56à aller vers...
10:58Les agriculteurs,
10:59ils appellent encore une fois
11:00à la mobilisation,
11:02probablement le 26 septembre,
11:03une nouvelle journée
11:04à l'appel de la FNSEA.
11:06On sait qu'ils considèrent
11:07que vous n'êtes pas leur allié.
11:08C'est une tactique politique
11:12qui existe depuis 40 ans.
11:14Donc en fait,
11:15tout le monde fait de la politique.
11:16Oui, mais à l'âge de 9 ans,
11:17le premier pavé est passé
11:18par-dessus,
11:20à travers les fenêtres
11:21de mon salon.
11:22Les parents,
11:23mes parents ont mis,
11:24Édouard et Hélène Leclerc,
11:24ont mis leurs enfants
11:25en pension pour être tranquilles.
11:26Mon père achetait plus cher le lait
11:28dans la coopérative concurrente
11:30de l'Andernot,
11:30il vendait moins cher.
11:31Et donc,
11:32ça a commencé comme ça
11:33et on est devenu
11:33le bouc émissaire systématique.
11:35Vous estimez que c'est une injustice
11:36qui dure depuis votre enfance.
11:37C'est une tactique politique
11:39que se désignait
11:41un bouc émissaire.
11:42Vous savez,
11:43j'ai été mari d'agricultrice
11:45pendant 17 ans
11:46et je n'avais pas le droit
11:47de le dire.
11:47Elle n'avait pas le droit
11:48de le dire.
11:48Elle était labourée.
11:49Et je recevais des tracts
11:51pour aller manifester à Leclerc
11:52pratiquement toutes les semaines.
11:54Donc c'est pour vous dire
11:55que je connais bien la mécanique.
11:57Non, aujourd'hui,
11:59Leclerc,
11:59c'est 99% de notre porc,
12:02c'est français.
12:0390% de nos oeufs,
12:05c'est français.
12:07Le gros de ce qu'on vend
12:08est français.
12:09C'est 18 000 contrats
12:11d'alliance locale
12:12avec des petits producteurs
12:13et ce n'est même pas négocié.
12:16Mais je vous trouve étonnamment optimiste,
12:18Michel-Édouard Leclerc,
12:19quand je compare
12:19avec vos concurrents
12:22et parfois alliés,
12:23parce qu'on a l'impression
12:24que vous êtes un peu
12:24la grande famille
12:25des distributeurs,
12:26mais en même temps,
12:26il y a quand même
12:27une véritable guerre entre vous.
12:29Mais je recevais
12:29la semaine dernière
12:30sur RMC
12:30le patron des magasins
12:32Intermarchés,
12:32Thierry Cotillard,
12:33qui lui,
12:34se disait quand même
12:35franchement inquiet
12:35et qui même disait
12:37si on continue comme ça,
12:38on va aller vers de la déflation.
12:39Vous ne partagez pas du tout ?
12:40Si, si, si, si.
12:42Lui,
12:43il dit ce qu'il ressent
12:45en tant que Français,
12:46mais en tant qu'acteur économique,
12:47il investit.
12:47Il vient de rejeter
12:48les 300 magasins casinos,
12:50il investit...
12:51Non, non.
12:52Donc l'entreprise va bien ?
12:53Oui.
12:54Nous sommes des entreprises
12:55qui...
12:56Et d'ailleurs,
12:56ce que je trouve extraordinaire,
12:58vous voyez,
12:58on vient chez vous,
13:00Dominique Schocher,
13:01Système U,
13:01Thierry Cotillard,
13:02Intermarchés, etc.
13:03Mais je ne sais pas
13:04si vous les invitez
13:05ou s'ils refusent de venir,
13:06mais ce serait quand même bien
13:07que les Français voient aussi
13:08des boîtes industrielles
13:09qui marchent,
13:09L'Oréal,
13:10Danone, etc.
13:11Alors, on les invite,
13:12mais effectivement,
13:13j'ai toujours cherché,
13:14par exemple,
13:14à recevoir le patron
13:15de Coca-Cola France,
13:16mais impossible
13:18de le faire venir
13:19à un micro en direct.
13:21Je pense que ce serait bien.
13:21Je réitère cette invitation,
13:23je pense que ce serait important
13:23que les...
13:24Et puis le patron de Danone,
13:25on ne les entend plus,
13:26on les entendait du moment
13:27où il disait
13:28que c'était pour le social
13:30et que c'était un progrès social
13:32que de manger des yaourts.
13:33Mais pour ce qui est ensuite
13:34du pouvoir d'achat,
13:35on n'arrive pas
13:36à les recevoir.
13:37Effectivement,
13:37je profite de l'occasion
13:38pour le dire.
13:39Michel-Édouard Leclerc.
13:40Mais au moment de cette crise
13:40du politique,
13:41c'est important que des acteurs
13:43de la société civile
13:44viennent dire
13:45comme marqueurs
13:46de la qualité du travail en France,
13:50de la qualité de la production française,
13:51qu'on vienne témoigner
13:52de ce que la France continue
13:53à être en marche.
13:55On est le pays,
13:56en quatre ans,
13:57on a redressé Notre-Dame
13:58qui avait brûlé,
13:59les budgets sont à l'équilibre,
14:00il y a même des riches
14:01qui ont surpayé,
14:02et ça a super bien marché.
14:04Les Jeux Olympiques...
14:05Donc on sait faire.
14:06On sait faire.
14:06Les Jeux Olympiques,
14:07on est la première destination mondiale
14:09de...
14:09Tout le monde critiquait
14:10l'organisation des Jeux Olympiques.
14:11100 millions de visiteurs.
14:13Le premier monument visité
14:14en France,
14:16ce n'est plus la Tour Eiffel,
14:17c'est Notre-Dame.
14:18Vous n'allez pas me dire
14:19qu'il n'y a pas des gens
14:20qui en ont profité,
14:21la restauration,
14:22l'hôtellerie, etc.
14:23Donc, il y a un côté...
14:25Comment on dit
14:26quand on a le fait faire du mal ?
14:28Non, non, non.
14:29Il y a une vraie colère sociale.
14:30Masochisme.
14:30La France est masochiste,
14:32dites-vous.
14:32Il y a une vraie colère sociale
14:33parce que c'est vrai
14:34qu'aujourd'hui,
14:36c'est très difficile
14:36de s'enrichir
14:38ou de gagner sa vie
14:39avec le travail.
14:40Le travail ne paye pas assez.
14:41Le travail ne paye pas assez
14:42et ça, c'est un vrai sujet.
14:45Vous êtes employeur.
14:46Oui, mais justement,
14:46le travail ne paye pas assez
14:47parce qu'il y a une trappe
14:48à bas salaire,
14:49parce qu'en fait,
14:51il y a trop de cotisations
14:53et de contributions
14:53sur le seul travail physique
14:55alors que,
14:56je vous le disais,
14:57les robots,
14:58le numérique
14:59qui concurrence le travail
15:00ne payent pas.
15:01On serait dans Blade Runner
15:03où les réplicants
15:04travaillent pour normalement
15:06les hommes
15:07et là,
15:07c'est les hommes
15:08qui travaillent
15:08pour les réplicants.
15:09Michel-Édouard Leclerc,
15:10l'inflation finie,
15:12les prix n'ont quasiment pas
15:14monté.
15:14C'est momentanément fini.
15:15Ah, c'est momentanément fini ?
15:16Oui, oui, oui.
15:17Ça veut dire quoi ?
15:18Ça vous alertait
15:18sur le fait
15:19que ça pourrait reprendre ?
15:19Aujourd'hui,
15:20il y a une vraie bagarre
15:21sur la téléphonie,
15:22il y a une vraie bagarre
15:23sur l'énergie.
15:24On a la chance,
15:25c'est que le pétrole
15:26est descendu
15:27même si le dollar
15:28nous oblige
15:29à racheter plus cher.
15:31On a la menace
15:33des taxes
15:33mais structurellement,
15:35l'adaptation de la France
15:36à la transition énergétique,
15:39les investissements
15:39qu'il y a à réaliser
15:40vont coûter cher.
15:42Jacques Attali
15:42parle d'inflation décennale.
15:44Donc, mon boulot à moi,
15:46le boulot des distributeurs,
15:47la concurrence
15:47entre les distributeurs
15:48va être de rendre
15:49une économie plus vertueuse,
15:51plus décarbonée
15:52à l'égard de l'environnement
15:53ou de la santé.
15:54et de l'alimentation.
15:56Est-ce que ça veut dire,
15:57Michel-Édouard Leclerc,
15:57qu'il y a une tendance
15:58à l'inflation ?
15:58Quand on regarde
15:59au moins le moins,
16:00effectivement,
16:01là, pour l'instant,
16:01ça reste assez stable,
16:04mais si on dézoome,
16:06l'inflation va reprendre.
16:07En tout cas,
16:08on n'est pas revenu en arrière.
16:09C'était Thierry Cotière
16:10qui le dit lui-même.
16:11C'est 20%
16:12dont était...
16:13Cette hausse des prix,
16:14elle est...
16:15Voilà,
16:15on n'est pas revenu
16:16au prix d'avant l'inflation.
16:1720% des avoirs
16:18annuels des Français
16:20ont été tapés
16:21par cette inflation
16:22qui,
16:22je vous rappelle,
16:23est quand même
16:23vachement spéculative.
16:25J'avais demandé
16:25des commissions d'enquête
16:26parlementaires.
16:27Les prix du blé...
16:28Et ça vous montre aussi
16:29que je ne suis pas
16:31anti-parlementaire.
16:32Je crois au primat
16:33du politique collectif
16:35sur la décision
16:36de l'économie privée.
16:37Mais quand même,
16:38là,
16:38ils ne se sont pas
16:39décarcassés quand même
16:40beaucoup
16:40pour aller chercher
16:41les origines de l'inflation.
16:42Michel-Edouard Leclerc,
16:44les prix,
16:44en tout cas récemment,
16:45n'ont pas forcément
16:46significativement augmenté.
16:48Le Secours populaire
16:49a pourtant publié ce week-end
16:50son baromètre de la précarité.
16:52Un tiers des Français
16:53disent avoir
16:54des difficultés financières
16:55pour se procurer
16:55une alimentation saine
16:56qui permettrait
16:57trois repas par jour.
16:59Est-ce que vous le constatez ?
17:00Oui, oui.
17:00C'est pour ça qu'on a mis
17:01d'ailleurs le Nutri-Score
17:02sur nos marques
17:03premier prix,
17:04la marque Eco Plus,
17:05parce qu'on disait toujours
17:06« Ouais, le premier prix,
17:07c'est de la merde »
17:07et tout ça.
17:08Donc, nous,
17:09on met le Nutri-Score.
17:10On affiche l'indication d'origine.
17:12D'accord ?
17:12Comme ça,
17:13les gens peuvent choisir.
17:14Les quatre premiers ingrédients
17:15d'un produit,
17:16on indique l'indication d'origine.
17:17Et maintenant,
17:18on va mettre
17:18le poids carbone.
17:19Tout le monde ne sait pas lire
17:20le poids carbone,
17:21mais depuis...
17:23Mais est-ce que c'est ça
17:23qui détermine l'achat ?
17:26Qu'est-ce qui détermine l'achat aujourd'hui ?
17:27Ça étend le champ
17:28du choix du consommateur.
17:30Ça accompagne le consommateur.
17:33Ça rend accessibles
17:34des produits plus vertueux.
17:35On peut les choisir.
17:36On peut refuser d'acheter
17:37des produits qui étaient chers
17:38et qui étaient moins bons
17:39pour la santé,
17:39des produits hyper transformés.
17:41Et on peut prendre
17:42des produits simples.
17:43On peut pas mal acheter
17:43des produits premier prix.
17:44Une de vos batailles précédentes,
17:46c'était aussi la question
17:46de l'accès aux médicaments.
17:48Faire baisser le prix
17:49des médicaments.
17:49Ce que dit justement
17:51ce fameux baromètre
17:52du secours populaire,
17:53c'est que la précarité,
17:54elle touche désormais
17:55non seulement l'alimentation,
17:56on vient de le dire,
17:56mais aussi la santé,
17:57les loisirs et la vie familiale.
17:58Voilà.
17:59Alors, je veux vous annoncer un truc.
18:00Ça fait longtemps
18:01qu'on a créé des parapharmacies.
18:03Et comme vous le savez,
18:04l'ordre des pharmaciens
18:05mène la guerre
18:06et les pharmaciens
18:07mènent la guerre
18:07aux docteurs en pharmacie
18:09qui sont chez nous
18:09et qui ont la même formation.
18:11Et on peut pas...
18:11On nous a retiré
18:12la vente des autotests
18:14en Covid,
18:14pour le Covid.
18:15Vous vous rendez compte ?
18:15Je me souviens
18:16de votre bataille là-dessus.
18:18Donc là,
18:18je vais prendre contact
18:19avec l'accord
18:21des centres Leclerc.
18:21Je vais prendre contact
18:22avec l'ordre des pharmaciens
18:23pour créer,
18:24dans l'ordre des pharmaciens,
18:25une section des pharmaciens
18:27de la grande distribution,
18:28comme il y en a
18:28dans l'industrie,
18:29comme il y en a
18:29dans la recherche.
18:30Et vous leur demandez quoi ?
18:31Parce que nous voulons,
18:32nous pouvons participer
18:34à avoir une santé moins chère
18:36avec des vrais personnels qualifiés,
18:39avec des vrais pharmaciens,
18:40des pharmaciens qui seront,
18:42qui auront le cahier des charges
18:44de l'ordre des pharmaciens.
18:45On va essayer d'aller
18:46sur ce territoire-là.
18:47Aller sur ce terrain-là.
18:48Quel est l'avenir aussi ?
18:49Quand on voit Carrefour
18:49qui, et c'est le journal Les Echos
18:51qui le raconte ce week-end,
18:53Carrefour entre au capital
18:54d'une chaîne de supermarché halal
18:55qui s'appelle H-Market.
18:57Est-ce que vous estimez
18:57que le halal, c'est l'avenir ?
18:59En tout cas, c'est un besoin.
19:00D'abord, beaucoup de nos salariés
19:02mangent halal, dans les métropoles.
19:05Et puis, le halal, aujourd'hui,
19:07c'est dans les mains de grossistes.
19:10Alors, il y a des querelles de mosquées,
19:11des querelles de cahiers des chars, etc.
19:12Moi, j'avais essayé de faire ça
19:14il y a 12 ans.
19:15J'avais attrapé des coups,
19:16j'avais arrêté.
19:17Vous aviez renoncé.
19:18Mais économiquement,
19:19vous trouviez ça intéressant ?
19:20Toute personne,
19:22quelle que soit sa culture,
19:23a le droit de pouvoir acheter moins cher
19:25et de ne pas être aux mains
19:26d'un marché trop spéculatif.
19:27Vous avez renoncé
19:28ou vous pourriez le faire ?
19:29Non, on peut le faire.
19:30Vous pourriez le faire ?
19:30Vous êtes en projet de le faire ?
19:32Pour le moment, là, vous voyez bien.
19:33Dès que je le ferai,
19:34je me fais tirer dessus.
19:36Carrefour ne se veut pas tirer dessus ?
19:38Non, mais sa communication
19:39n'est pas incarnée.
19:41Je vais trouver le bon moment.
19:43Il y a des coups à prendre
19:43si on fait ça ?
19:44Vous pensez que la France
19:45n'est pas prête
19:45à ce que Leclerc
19:47prête sa marque
19:48à une marque anal ?
19:49Oui, il y a des coups à prendre.
19:51Merci Michel-Edouard Leclerc
19:52d'être...
19:52Je veux bien en prendre.
19:54Allez-y, allez-y.
19:54De toute façon,
19:55moi, je suis connu du public.
19:57Ce n'est pas pour faire
19:58simplement ma publicité.
19:59C'est les méchants prévots,
20:01c'est les attaquants
20:02de Robin Desbois
20:03qui font que Robin Desbois
20:04n'est pas un petit voleur
20:05de la forêt de Sherwood.
20:06Vous allez trop loin
20:07dans la métaphore, là.
20:08J'ai un petit peu plus de mal
20:08à vous suivre.
20:09C'est souvent dans les combats
20:11qu'on se révèle.
20:13Mais pour l'instant,
20:13ce combat-là,
20:14vous ne le menez pas.
20:15J'en ai plein d'autres.
20:16Merci Michel-Edouard Leclerc
20:17d'être venu répondre
20:18à mes questions ce matin.
20:19Président du comité stratégique
20:21des centres Leclerc.
20:22Il est 8h52
20:23et vous êtes bien sûr
20:24à AMC et BFM TV.
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