Deux jours fériés : la concession en trompe-l'œil de Lecornu

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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 15 septembre 2025.

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00:00Fortunéo.fr

00:01RTL Matin

00:03A 7h18, l'édito d'RTL Matin avec vous, Etienne Jernel.

00:06Ce matin, vous nous dites qu'il ne faudrait pas se réjouir trop vite

00:09de la décision de Sébastien Lecornu, notre nouveau Premier ministre,

00:12de revenir sur la suppression des deux jours fériés.

00:16Vous savez que vous n'allez pas être majoritaire avec cette position

00:17parce que les Français, ils sont plutôt contents, visiblement.

00:20Et oui, mais j'ai une mauvaise nouvelle pour eux.

00:21Le Père Noël n'existant pas, un peu plus que la corne d'abondance

00:25ou le trésor de Rackham le Rouge,

00:27il faudra bien, oui, trouver autre chose

00:29pour réduire les déficits.

00:31Et cette autre chose ne sera pas forcément plus agréable.

00:35Alors, soyons clairs, la suppression de deux jours fériés

00:38n'était pas une mesure de génie.

00:41Vous savez, toucher aux jours fériés,

00:43c'est une vieille, vieille ficelle budgétaire,

00:46une idée que l'on ressort à chaque fois que l'on n'a pas d'idée.

00:50Et François Bayrou était d'ailleurs lui-même

00:51moyennement convaincu par sa mesure,

00:53il ne la défendait pas tout à fait.

00:55C'était une mesure d'attente qui valait surtout pour la somme

00:58qu'elle était censée rapporter 4,2 milliards d'euros avec ce message.

01:03Eh bien, si on n'en veut pas, il faudra les trouver ailleurs.

01:06Eh bien, précisément, où va-t-on les trouver, ces 4,2 milliards ?

01:08Ah mais par exemple, on pourrait vraiment baisser la dépense publique

01:11et d'abord les dépenses sociales qui en représentent plus de la moitié.

01:14Mais il n'est pas certain que cela fasse moins de remous

01:17que l'histoire des jours fériés.

01:19On pourrait aussi prendre d'autres mesures

01:20qui vont dans la logique de la suppression des jours fériés,

01:23c'est-à-dire augmenter la quantité de travail fourni en France

01:26pour augmenter les recettes.

01:28Par exemple, en restaurant les règles de l'assurance chômage

01:31ou en augmentant l'âge de départ à la retraite.

01:33Il n'est pas sûr, là non plus,

01:35que cela passe beaucoup plus facilement.

01:37Les économies indolores, vous savez, ça n'existe pas.

01:40Bon, et cette idée de faire payer les plus riches,

01:42pour ça on a l'impression que la majorité est à peu près d'accord maintenant, non ?

01:45Oui, oui, oui, les autres paieront.

01:47C'est un fantasme courant.

01:49Chez LFI par exemple, c'est les riches qui paieront.

01:52ORN, c'est les dépenses liées à l'immigration qui suffiront.

01:56Mais quoi qu'on en pense au fond,

01:58dans les deux cas, on est loin, très loin,

02:00d'être à l'échelle d'un déficit à 169 milliards.

02:05Il n'existe pas d'échappatoire magique.

02:06Et je vais vous dire,

02:07le renoncement de Sébastien Lecornu sur les jours faillés,

02:11au lendemain de la dégradation de la note de la France par Fitch,

02:14et sans annoncer de mesures de remplacement,

02:18c'est quand même le signe d'un déni ahurissant.

02:21Tout ça fait penser à ce qu'écrivait Molière dans Le Malade Imaginaire,

02:24et que je cite,

02:25« ces beaux songes qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de les avoir crues ».

02:30Il subit quand même un petit peu le temps, Sébastien Lecornu,

02:32là il consulte et puis après il annonce.

02:33Oui, c'est son premier chèque en bois.

02:35Voilà qui est dit.

02:36Petite précision pour les enfants qui nous écoutent,

02:39le Père Noël n'existe pas pour les adultes,

02:41il ne s'occupe que des enfants.

02:42Oui, oui, bien sûr.

02:43C'est celui qui aidera Sébastien Lecornu.

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