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  • il y a 2 mois

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00:00Europe 1
00:0216h-18h, Pascal Praud et vous
00:06Sarah Salman, Fabien Oteniente, Gauthier Lebrecht, Eric Revelle, Olivier Guenegg, toute la troupe sont avec nous
00:12Plus Paul Amard aujourd'hui, bonjour Paul Amard
00:15Bonjour Pascal
00:15Inutile de vous présenter, vous pourrez évoquer avec nous le service public que vous connaissez bien
00:20Comme Eric Revelle d'ailleurs qui a travaillé longtemps pour les services publics
00:23Qui paraît aujourd'hui ciblée par des attaques sur le parti pris du service public
00:33Notamment sur le plan politique, on va en parler assez longuement
00:37Vous êtes sur Europe 1 et si je dis vous êtes sur Europe 1, ne soyez pas surpris
00:41Parce que rarement on aura écouté sur Europe 1 autant de témoignages venus de France Inter
00:49Figurez-vous, puisque l'affaire Thomas Legrand, Patrick Cohen a rebondi aujourd'hui
00:54Puisque M. Thomas Legrand a pris la parole sur France Inter
00:57Avant cela je dois vous dire que le comité d'éthique de France Télévisions a jugé aujourd'hui que le journaliste Patrick Cohen n'était pas en faute
01:04Dans la séquence vidéo le montrant au restaurant début juillet avec Thomas Legrand et deux responsables du parti socialiste
01:09Rien ne permet d'affirmer au vu de cette séquence que Patrick Cohen ait d'autres objectifs que l'exercice de son métier
01:15A dit ce comité d'éthique de France Télévisions, il serait composé de 5 personnes indépendantes
01:20Mais il n'y en a que 4 actuellement en poste
01:22Christine Albanel qui est ancienne ministre
01:24M. Francis Ball qui est un professeur en sciences politiques
01:28Mme Brigitte Benkemoun qui est directrice de collection aux éditions Stock
01:32Et Mme Laurence Franceschini qui est ancienne élève de l'école d'administration de l'ENA
01:38Voilà pour ce comité d'éthique
01:40Mais la prise de parole de Thomas Legrand, c'était aujourd'hui sur France Inter, c'est la première fois qu'il prenait la parole
01:45Je vous propose de l'écouter lorsqu'il annonce sa décision d'arrêter son émission hebdomadaire
01:51C'est moi et moi et pas la direction qui m'a demandé d'arrêter et c'est ça que j'ai arrêté
01:55Mais bon, je ferai autre chose et puis j'interviendrai en tant qu'éditorialiste de Libération
01:59Et puis je ferai autre chose, on verra tout ça avec la direction plus tard
02:03Mais je voudrais, parce que les mots ont été forts, d'abord je voudrais, je suis ravi de pouvoir m'expliquer enfin maintenant ici
02:09On ne peut prendre aucune décision et émettre aucun jugement de ce qui a été diffusé
02:14A partir de ce qui a été diffusé, c'est un montage, je ne parle pas de vidéo, c'est un montage
02:18Songez qu'une des minutes qui a été diffusée, il y a 11 points de montage
02:23C'est un peu technique, mais je ne sais même pas si le début correspond à la fin, etc.
02:27Donc tout est tronqué, tout est tronqué là-dedans, donc je demande aux auditeurs, je demande à ceux qui regardent ces vidéos
02:35Je demande à tout le monde de ne prendre aucune décision en fonction de ce qui est un montage et une manipulation
02:40Ce rendez-vous donc au café Le Coucou dans le 7ème arrondissement
02:46Il m'a été demandé par un socialiste que je connais, il voulait me présenter Pierre Jouvet que je ne connaissais pas
02:52Et il voulait surtout que je leur présente Patrick Cohen parce qu'il n'était pas content des dits taux qu'il avait fait
02:59Tout est tronqué, mais je démissionne
03:02Il suffit de faire un constat par un conseil
03:04Il y a là un paradoxe, si tout est tronqué, on ne démissionne pas
03:07Si M. Legrand est de bonne foi, pourquoi démissionnerait-il ?
03:11Il ne démissionne pas d'ailleurs, il se met en retraite sur l'émission, il reste sur l'antenne d'Inter
03:15Non mais si c'est tronqué, autant faire appel à un commissaire de justice et faire authentifier la séquence, ça serait toujours intéressant
03:19Non mais les points de montage, c'est une chose, mais on a bien vu ce qu'on a vu, on a bien entendu ce qu'on a entendu
03:26Pardonnez-moi, montage ou pas montage
03:28Donc cette façon d'essayer de passer pour la victime
03:32Alors que je pense que cette séquence marquera pour longtemps le rapport, je pense, entre les médias publics et une partie des auditeurs
03:43Je trouve ça dingue, et puis juste un mot sur le comité d'éthique dont vous parliez, Pascal
03:47L'ARCOM va donc, comme vous le savez, entendre Mme Ernot et Sibyl Veil
03:54Respectivement patronne de France Télévisions et de Radio France
03:56Le motif de la convocation, c'est par l'ARCOM, on verra ce qu'il en est, c'est à huis clos
04:02Le motif, je le lis, c'est engager une réflexion plus large sur l'exigence d'indépendance et d'impartialité du service public
04:10Ça veut dire que l'ARCOM, même avec sa prudence légendaire, trouve qu'avec cette séquence, il y a sans doute quelque chose à dire ou à revoir
04:17Et puis, nous ne soyons pas dupes, le comité d'éthique, il monte, de France Télévisions, il monte au créneau, évidemment
04:23Juste avant l'audition des deux patronnes du service public
04:26Pour faire un petit peu de pression, pour dire, nous les professionnels, on n'a rien à dire, circuler
04:30Alors, Paul Amard est avec nous, c'est la première fois qu'il est avec nous dans ce studio
04:34Et je lui ai demandé de venir, d'abord parce que Paul Amard a une carrière très longue dans le service public
04:40Pas que dans le service public, d'ailleurs parce que vous faisiez une émission sur Paris 1ère qui était formidable
04:44Une émission de portrait où on pouvait arrêter en bezant sur le portrait d'un invité
04:51Cette émission a duré 4 ans, 5 ans, 10 ans
04:53Bon, vous voyez, avec je ne sais combien de numéros
04:56D'ailleurs, on pourrait les revoir, ces numéros, parce que c'était émouvant, c'était intéressant
05:00Et puis, vous avez une longue carrière, d'abord d'éditorialiste politique
05:04Dans une rédaction d'Antenne 2, entre 75 et 80, qui était une des meilleures à l'époque de France
05:11Très, très nouvelle, d'ailleurs, il y avait un ton autour de Marcel Julien
05:15Qui était à ce moment-là sans doute le PDG
05:17Je me souviens de gens comme Philippe Sassier, Georges Bortoli
05:20Des grands anciens, PPDA présenté à cette époque-là, Christine Ocraine
05:23Et puis après, vous-même, vous avez présenté le 20h
05:27Mais il y a cette longue carrière dans le service public
05:29Tout ça pour dire que le service public a sans doute toujours penché un peu à gauche
05:34Bon, mais j'ai le sentiment aujourd'hui qu'on est au-delà
05:37C'est-à-dire qu'on est dans un système de bien-pensance, de politiquement correct
05:42Où surtout les avis extérieurs ne rentrent plus
05:46Ce qui n'était pas le cas dans le service public que j'évoque à l'instant
05:50C'est-à-dire qu'autour de Pivot, autour de Chancel et dans les 20h
05:54Il y avait des voix discordantes
05:56Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, ces voix discordantes ne sont plus entendues
06:00Vous faites une excellente description de l'évolution du service public
06:04Quand moi j'étais étudiant en journalisme
06:08On pestait contre le comportement de l'ORTF qui obéissait aux consignes politiques
06:12Et ma génération a lutté pour l'indépendance du service public
06:17Et on y est parvenu, ça nous a coûté cher parfois
06:19Mais on y est parvenu
06:21Et il y avait effectivement une diversité des points de vue
06:24Il y avait même d'ailleurs à l'image des rédactions
06:26Quand il y avait les conférences de rédaction
06:28Les rédactions du service public étaient très diverses
06:32Il y avait des journalistes de droite
06:33Des journalistes de gauche
06:34Il y avait Marcel Tria par exemple
06:36Mais de gauche, communiste
06:37Communiste
06:38Mais le public savait
06:39Et il y a Philippe Sassier
06:41Et les conférences étaient très animées
06:44Mais il y avait comme un miracle quotidien
06:47Mais quotidien
06:48On finissait par se mettre d'accord
06:50Il y avait une sorte de point de compromis
06:53Si j'ose dire
06:53Un mot très oublié en ce moment
06:55Dans le champ politique
06:56Qui faisait qu'à 20h on était tous d'accord
06:59Et quand on faisait le débrief
07:00On était assez satisfait de l'équilibre
07:02Qu'on essayait de trouver
07:03Et c'est vrai
07:04Là je le dis en tant qu'observateur
07:06Parce que je n'y suis plus
07:07Qu'aujourd'hui il y a comme un propos monocorde
07:11Et c'est vrai que la plupart des journalistes
07:14Alors parfois on pestait
07:15Moi-même
07:15J'avais une réputation de rebelle
07:17De résistant
07:18Contre les consignes données
07:19C'était très vertical
07:21Par le président de France Télévisions
07:23Et il y avait parfois une ébullition
07:26Vous êtes entré en quelle année ?
07:27Moi je suis rentré à mon retour des Etats-Unis
07:29Où j'étais correspondant
07:30Pour France Inter
07:31Aux Etats-Unis
07:32Correspondant permanent
07:33Et à mon retour des Etats-Unis
07:35J'étais engagé à France 2
07:37Et j'ai d'abord couvert le...
07:39J'étais accrédité à l'Elysée
07:41Au temps de Giscard
07:41Et ensuite je suis devenu
07:43Dans les années 80-90
07:45Chef du service politique
07:46Avant de présenter les journaux
07:48Et la différence
07:50Entre ce temps de l'indépendance
07:51Acquise
07:52Par ma génération
07:53Et le temps qui est le nôtre
07:55Aujourd'hui
07:56Elle est pour moi considérable
07:57C'est que
07:58Il y a
08:00Comme une
08:01Comment dire
08:03Comme une similitude de point de vue
08:05Entre la présidente
08:06Je vais la citer
08:07Parce que je vais parler comme vous
08:08Je vais être cash aussi
08:09Ernot
08:10Reconduite pour la troisième fois
08:12Imaginez sous Sarko
08:13Imaginez sous Mitterrand
08:15Imaginez sous Chirac
08:16Le président de France Télévisions
08:18Reconduit pour la troisième fois
08:20Il y aurait eu une
08:20Levé de bouclier
08:21
08:22Silence radio
08:23Silence média
08:24Et donc quand Ernot
08:26Dit
08:26Madame Ernot
08:27Les hommes
08:29Pardon pour vous
08:30Ça vaut pour moi
08:31Les hommes blancs de plus de 50 ans
08:32Dehors
08:34Quand elle dit
08:35On ne va pas décrire la société telle qu'elle est
08:37Mais telle qu'elle voudrait
08:38Telle qu'on voudrait qu'elle soit
08:39Elle n'a pas besoin
08:41De passer un coup de fil à Patrick Cohen
08:43Pour dicter son édito
08:44Elle n'en a pas besoin
08:45Bon on va marquer une pause
08:47Et c'est vrai que c'est intéressant
08:48Parce que le témoignage de Paul Amard
08:50Nous apprend ce qu'étaient les rédactions
08:53Jadis
08:53Et moi je suis entre deux générations
08:55Puisque j'ai connu
08:57Les années TF1
08:59Où effectivement
09:00Dans la rédaction
09:01Il y avait des sensibilités différentes
09:03Mais tout cela cohabitait
09:05Et ce qui me frappe aujourd'hui
09:06Dans les rédactions
09:07Notamment du service public
09:08C'est qu'il n'y a pas besoin
09:10De faire passer des consignes
09:11Tout le monde pense la même chose
09:12Et il y a une expression
09:15Que j'emploie parfois
09:15C'est carte de prêche
09:17C'est-à-dire que les journalistes
09:18Font la morale
09:19Alors que les journalistes
09:21Quand je suis entré dans le métier
09:22Étaient parfois un peu borderline
09:24Ils faisaient des coupes pendables
09:26De temps en temps
09:27Tout n'était pas parfait
09:28De temps en temps
09:29Ils bidonnaient
09:30Et ça existait dans le métier
09:33Mais le profil psychologique
09:34Était différent
09:35Et aujourd'hui
09:36On a des prêcheurs
09:37Et des moralistes
09:38Qui sont derrière les micros
09:40Donc il y a un changement
09:41De psychologie
09:43Dans le métier
09:43Me semble-t-il
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