Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 semaines

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00La pauvreté et la précarité sont au cœur de cette rentrée sociale marquée par le mouvement du 10 septembre
00:07et on va en discuter avec l'invité d'ici matin, Noémie Philippot.
00:10Nabil Chétouf, le secrétaire général du Secours Populaire de l'ISER est avec nous ce matin. Bonjour.
00:16Bonjour à vous.
00:17On va d'abord parler de cette situation inédite.
00:20Mercredi, vous avez été contraint de fermer la porte au nez en quelque sorte à des bénéficiaires.
00:25Racontez-nous, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:27Tout à fait. Mercredi, vers 15h, on m'a interpellé en disant qu'il n'y avait plus de stock de produits alimentaires
00:32et on était obligé d'arrêter parce que les stocks étaient vraiment vides, les étagères étaient vides.
00:37Il faut savoir que le Secours Populaire, c'est une association qui ne ferme pas l'été.
00:40On est resté ouverts tout l'été.
00:42Une des raisons, quand il y a eu un accru important des personnes qui est en grande précarité,
00:46il faut savoir qu'il y a beaucoup de gens qui ne partent pas en vacances aussi,
00:48qui sont venus nous solliciter et on n'a pas pu dire non parce que le Secours Populaire,
00:52l'accueil est inconditionnel, l'aide ne l'est pas, mais quelqu'un qui a besoin d'aide, il faut l'aider.
00:56C'est pour ça qu'on a donné un maximum de stocks l'été.
00:58C'est pour ça qu'aujourd'hui, on se retrouve avec les stocks vides.
01:00Des stocks peut-être difficiles à refaire parce que les courses coûtent de plus en plus cher.
01:05Comment ça se passe du point de vue collecte ?
01:07Les collectes, d'abord, il faut essayer de trouver des rendez-vous avec les magasins.
01:10Et de deux, il faut savoir que la matière première devient de plus en plus chère, même pour les achats.
01:14Parce qu'aujourd'hui, on a un budget de 200 000 euros, rien qu'en achat de frais et de légumes.
01:18Ça ne suffit pas, en sachant qu'aujourd'hui, un franc c'est sur cinq est en pauvreté.
01:22On va revenir sur les sondages, mais c'est alarmant aujourd'hui.
01:24Oui, justement, le Secours Populaire met des chiffres sur cette situation.
01:29Votre association vient de publier hier les résultats d'un sondage sur la pauvreté et la précarité en France.
01:36Parmi les chiffres marquants, 57% des Français connaissent une personne proche vivant dans une situation de pauvreté.
01:43C'est la même proportion en Isère ?
01:44Tout à fait, parce que c'est un sondage qui est au niveau national qui base l'ensemble des structures locales.
01:49Vous avez un Français sur cinq qui est en situation de précarité.
01:52Aujourd'hui, à 1315, vous êtes une personne pauvre. C'est la réalité en France.
01:56Un actif sur trois travaille, il n'arrive pas à vivre correctement. C'est une réalité.
02:00Et trois Français sur cinq connaissent une personne vraiment pauvre.
02:04Et une personne sur trois renonce à des soins.
02:08Il y a beaucoup de sondages.
02:09Et un parent sur cinq n'arrive pas à nourrir correctement son enfant.
02:12Il est 7h49. Notre invité ce matin, c'est Nabil Chétouf, le secrétaire général du Secours populaire de l'Isère et qui répond à vos questions.
02:20Noémie Philippot.
02:21Vous décliniez à l'instant les chiffres qui ressortent de ce sondage.
02:25On a parlé au début de cette interview de la fin de la distribution mercredi.
02:29C'est symptomatique de cette situation de précarité de plus en plus importante en France et en Isère ?
02:35Tout à fait. La précarité augmente de plus en plus.
02:37Il faut savoir que le Secours populaire aujourd'hui, on accompagne pas mal de personnes, dont les retraités, qu'on n'en parle pas assez.
02:42Qu'on croit que les retraités sont riches, malheureusement non.
02:45Il y a beaucoup de retraités qui sont en grande précarité.
02:47Vous avez beaucoup de jeunes étudiants qui sont en précarité.
02:49Et on nous pose la question, pourquoi les étudiants ?
02:51Il faut savoir que dans le passé, c'est les parents qui aidaient les enfants.
02:54Aujourd'hui, un étudiant qui est en précarité dit, déjà, mes parents ne s'en sortent pas, je ne vais pas les solliciter.
02:59C'est pour ça que les étudiants eux-mêmes se retrouvent en grande précarité.
03:01Il y a aussi une donnée qui ressort de ce sondage, c'est l'inquiétude des Français,
03:07ceux qui s'en sortent encore, peut-être de plus en plus difficilement,
03:10mais qui sont inquiets de basculer dans une situation de précarité.
03:14Parce qu'aujourd'hui, chaque salarié qui travaille, le 10 du mois déjà, il est dans les zones rouges.
03:19Il ne faut pas qu'il y ait un accident.
03:20Vous avez eu la Turquie en panne, vous avez, je ne sais pas, un accident,
03:24ça peut être, peu importe, une augmentation de la quittance de loyer, des charges,
03:29parce que les charges ont aussi un impact aujourd'hui.
03:30Tout accident peut arriver, vous vous trouvez directement dans la précarité.
03:35Vous dites, je n'arriverai pas à se joindre les deux bouts.
03:36C'est un cas qu'on a reçu hier, une dame, qui dit,
03:39j'ai reçu les régularisations de charges avec un bailleur social,
03:42je n'arrive pas à payer, et si je ne paye pas, je me retrouve expulsé.
03:45C'est pour ça qu'on trouve des moyens avec les acteurs locatifs.
03:48Et vous recevez de plus en plus de monde,
03:50de plus en plus de personnes se présentent aux distributions ?
03:53Tout à fait, il y en a de plus en plus, parce que les gens ont vraiment besoin de manger, de se nourrir.
03:58Il faut savoir qu'il y a beaucoup de personnes qui ne mangent pas deux repas par jour, dont des enfants.
04:04C'est pour ça qu'on parle beaucoup, c'est des enfants, parce que le sondage aussi parle beaucoup de l'enfance,
04:08qui est beaucoup impacté.
04:09Il y a des enfants qui mangent un repas par jour.
04:11Et c'est une réalité, ce n'est pas une science-fiction, c'est la réalité réelle.
04:14Pour aider toutes ces personnes en situation de précarité,
04:19vous avez besoin de collecter des denrées, on l'évoquait, ce n'est pas évident.
04:22Vous avez besoin aussi de lieux de stockage,
04:25et ça aussi, c'est un sujet actuellement pour le Secours Populaire de l'Isère.
04:28Depuis le vol et les dégradations que vous avez subies dans vos locaux de la Ville-Neuve à Grenoble,
04:33on le rappelle, c'était en décembre 2023, vous manquez d'espace actuellement ?
04:37Tout à fait, en décembre 2023, que vous l'avez évoqué,
04:40je remercie tous les donateurs qui nous ont soutenus à ce moment-là.
04:42Le constat, on l'avait fait à 300 000 euros,
04:45la réalité comptable est dépassée de 1 million d'euros, c'est une réalité.
04:48Aujourd'hui, le partenaire avec qui on met à disposition les locaux
04:51nous demande de quitter les locaux à la fin septembre.
04:55Il y a du stock réel sur du bazar et un peu d'alimentaire,
04:59et on est obligé de vider ces locaux.
05:01Et là, à l'instant T, on n'a pas de réponse, on ne sait pas comment faire.
05:05À part prendre une décision la semaine prochaine, si on n'a pas de solution réelle,
05:08je ne sais pas si on ne sera pas obligé de suspendre complètement l'aide alimentaire sur le département de l'Isère.
05:11Urgence donc aussi pour le secours populaire,
05:14pour continuer de venir en aide à ces populations précaires.
05:18Merci beaucoup Nabil Chétouf d'avoir été notre invité ce matin.
05:22Merci à vous, et j'interpelle nos élus,
05:24ceux qui souhaitent nous aider, ou chaque donateur qui souhaite nous aider,
05:26n'hésitez pas à nous appeler.
05:27Merci beaucoup encore une fois.
05:28Le message est passé, Nabil Chétouf, secrétaire général du Secours populaire de l'Ile.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations