- il y a 3 semaines
Christine Kelly - "Ce jour-là ma vie a basculé »
Avec Christine Kelly auteur de « Pourquoi moi ? Ce jour-là ma vie a basculé » aux éditions Fayard / Joachim Le Floch Imad, enseignant, auteur de « Main basse sur l’éducation nationale : enquête sur un suicide assisté » aux éditions du cerf.
Retrouvez La culture dans tous ses états tous les jeudis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-09-11##
Avec Christine Kelly auteur de « Pourquoi moi ? Ce jour-là ma vie a basculé » aux éditions Fayard / Joachim Le Floch Imad, enseignant, auteur de « Main basse sur l’éducation nationale : enquête sur un suicide assisté » aux éditions du cerf.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la culture dans tous ses états, André Bercoff, Céline Alonso.
00:05Qui a eu ses petits dépoils un jour avant l'école ?
00:08Qui a eu ses petits dépoils un jour avant l'école ?
00:12C'est ce sacré Charlemagne, sacré Charlemagne.
00:18Et non, France Gall, Charlemagne n'est pas le père fondateur de l'école.
00:23Elle serait née bien avant lui, André, il y a 3500 ans, avant Jésus-Christ,
00:28et depuis, malheureusement, son histoire a connu de multiples rebondissements.
00:33Et aujourd'hui, elle est en crise, les réformes se succèdent,
00:36l'effondrement se poursuit et les violences s'intensifient, André Bercoff.
00:40Oui, on n'a pas envie d'être caricatureux ou schématiques.
00:44On dit, ah, l'école, l'école, c'est fini, etc.
00:45Mais c'est vrai qu'on se rappelle, il y a quelques décennies, en tout cas.
00:50Moi, je me rappelle, c'est un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître.
00:53On disait, le niveau monte, c'était Baudelot et Establé, les deux essayistes.
00:56Ça monte, l'école, le niveau monte.
00:59Et puis, on a eu un certain Claude Allègre, on s'en appelle.
01:02Il dit, oui, oui, mais l'école, c'est le mammouth, il faut dégraisser le mammouth.
01:05Et on lui a dit, mais comment ?
01:06Le mammouth se porte très bien, tout va bien, mais un peu d'obésité, ne m'essiez pas, etc.
01:12Et puis là, aujourd'hui, Caroline Grangean, directrice d'une école dans le Cantal,
01:18s'est suicidée le jour de rentrée scolaire.
01:20Le harcèlement scolaire, on parle aussi de cet enfant, de ce pédagogisme, l'enfant roi.
01:28Et vous savez, on a ces dessins et ces bandes dessinées, on le voit souvent.
01:32Quand le professeur gourmentez l'élève, les parents, eh bien, doublaient la peine en disant,
01:39mais qu'est-ce que tu as fait ? Tu t'es très mal comporté aujourd'hui.
01:41Le professeur ose une remarque et les parents arrivent en disant, mais comment ?
01:46Qu'est-ce que tu as dit ? Qui est ce professeur ? Qui ose ?
01:48Et on ne parlera pas, on ne va pas aller jusqu'à Samuel Paty, on va parler pour tout ça.
01:52Qu'est-ce qui se passe ?
01:54Et justement, Joaquin Lefloquimade a enquêté pendant deux ans sur le déclin de l'école
02:00et il dit, main basse sur l'éducation internationale, enquête sur un suicide assisté.
02:06Vous imaginez qu'on est autant, et effectivement, et on ne peut pas le démentir,
02:10qu'est-ce que ça veut dire suicide assisté ? Céline, on va en parler avec lui.
02:14Et on parlera aussi du harcèlement scolaire qui touche de nombreux élèves en France chaque année.
02:21Christine Kelly, qui en a été victime à l'âge de 12 ans, André,
02:25publie un livre bouleversant, un livre poignant,
02:29dans lequel elle raconte effectivement comment elle a été brisée par ce drame
02:32et surtout comment elle a réussi à faire de ses forces une blessure.
02:37Elle sera avec nous dans un instant sur Sud Radio.
02:39Alors, restez sur notre antenne, deux témoignages poignants à suivre dans un instant.
02:44C'est le plus vieux tango du monde, celui qui a les têtes blondes à nonnes comme une ronde,
02:57en apprenant leur latin.
02:58Et oui, mais malheureusement, André Bercoff, et bien, peu d'élèves aujourd'hui apprennent ce fameux tango,
03:04car l'apprentissage du latin n'est qu'une option.
03:08Une option de moins en moins suivi.
03:11Exactement, malheureusement, parce que ça aide effectivement à l'apprentissage du français.
03:16André, bonjour à vous Joachim Lefloc, Imad.
03:18Bonjour et merci pour votre invitation.
03:19Bienvenue sur Sud Radio.
03:21Alors, vous êtes enseignant et vous publiez « Mains basses » sur l'éducation nationale
03:24en quête sur un suicide assisté aux éditions du CERF.
03:28Alors, premièrement, la photo de couverture de votre ouvrage m'a vraiment interpellée.
03:33Elle représente une salle de classe qui est totalement dévastée.
03:37Est-ce une image réelle ou c'est l'IA ?
03:39J'aurais vraiment aimé vous répondre qu'il s'agit d'intelligence artificielle,
03:42mais l'image est malheureusement bel et bien réelle.
03:45Il s'agit d'une école qui a été prise pour cible,
03:47qui a été brûlée par deux mineurs de 15 ans dans la banlieue de Lyon,
03:50à mes yeux plus précisément, au moment des législatives 2024.
03:54Et qu'est-ce que ça a eu comme conséquence ?
03:56Ça a eu comme conséquence 500 000 euros de dégâts pour la collectivité
03:59et ça a eu pour conséquence l'arrêt prématuré de l'année scolaire
04:02pour les 250 élèves mineurs de l'école.
04:05Donc, j'ai choisi cette couverture parce que je trouve qu'elle est tout à fait symptomatique
04:08de l'état de désolation dans lequel se trouve l'école de la République.
04:12Une école qui est prise d'assaut par ses ennemis de l'extérieur
04:15et qui est abandonnée de l'intérieur par leurs idiots utiles.
04:18Les mineurs, ces deux mineurs qui ont effectivement fait flamber cette école,
04:22est-ce qu'ils ont été condamnés à l'époque ?
04:24Ils ont été condamnés, mais à rien.
04:26Quatre mois de prison avec sursis assorti d'une mesure éducative.
04:30Donc, quand j'écris que l'école brûle et que ceux qui nous dirigent regardent ailleurs,
04:34il faut vraiment le prendre, malheureusement, au sens littéral, à la lettre.
04:39Oui, alors votre enquête révèle à quel point, effectivement,
04:43il y a eu une explosion de l'ultra-violence ces dernières décennies.
04:48Que révèle-t-elle précisément ?
04:50J'essaye de montrer que la violence ne cesse d'étendre ses ténèbres
04:53dans l'école, dans toutes les dimensions de celle-ci depuis des années.
04:57Je le montre à travers des statistiques.
04:59On a le troisième climat scolaire le plus dégradé de l'OCDE.
05:02On a 100 000 professeurs chaque année qui sont menacés ou agressés,
05:05selon un rapport sénatorial.
05:07On a plus de 114% d'incidents graves à l'école publique en trois ans.
05:11Et on a, et on en parlera tout à l'heure avec Christine Kelly,
05:1319% des collégiens et des lycéens qui disent avoir été victimes de harcèlement.
05:18Chiffre officiel.
05:19Chiffre officiel.
05:19Toutes les statistiques que je cite dans l'ouvrage sont issues de rapports
05:23ou de documents ministériels.
05:25Maintenant, c'est des réalités de l'hyper-violence.
05:27Elle va au-delà des statistiques.
05:28C'est aussi des drames quotidiens auxquels on tend de plus en plus à s'habituer.
05:32Je voyais hier, par exemple, à Antibes, au lycée Horticole d'Antibes,
05:37vous avez un mineur turc fiché S qui a attaqué au couteau une professeure et un élève
05:44sans que personne n'en parle.
05:46Quelques tweets de politiciens en passent à une autre actualité,
05:48alors même qu'il y a quelques années,
05:50ce genre de drame aurait fait la une des médias pendant des jours.
05:53Donc ça montre bien qu'il y a une violence absolument endémique dans l'école
05:56et qu'on n'y répond pas.
05:58Et depuis le 7 octobre, votre enquête révèle à quel point
06:01il y a une augmentation des actes antisémistes et racistes à l'école.
06:05Oui, une augmentation des atteintes à la laïcité aussi,
06:08plus de 120% en un an, encore une fois,
06:11et on regarde ailleurs,
06:12parce que l'école n'est qu'une caisse de résonance,
06:15d'une violence, d'une décivilisation,
06:16d'une fracturation plus large de la société française.
06:19Et tant qu'on ne résoudra pas ces mots qui rongent la société,
06:22alors on ne pourra remettre de l'ordre dans notre école.
06:25Oui, alors les chiffres sont vraiment alarmants.
06:28Au fil, effectivement, des pages de votre livre,
06:30on s'en aperçoit et ça effraie.
06:33Et ce qui est terrible, c'est que vous dites que certains experts officiels
06:36sont vraiment dans le déni.
06:38J'ai le sentiment, si vous voulez,
06:39que l'éducation nationale regorge d'experts
06:41qui sont à la réalité, à la vérité,
06:43ce que Lysenko était en son temps à la science.
06:46Je cite...
06:47Lysenko, je rappelle,
06:48un scientifique soviétique
06:50qui disait que la science,
06:51c'est suivre Staline et les bolcheviques,
06:55et évidemment qui était un faux scientifique,
06:57et malheureusement,
06:57des générations entières ont subi le joug de cette fausse science.
07:02Vous avez raison de le rappeler,
07:04parce que l'éducation nationale,
07:06elle regorge de gens
07:07qui, en permanence,
07:09édulcorent la réalité,
07:10qui expliquent aux professeurs
07:11qu'ils ont tort de voir ce qu'ils voient,
07:14et que ce qu'ils vivent n'existe pas.
07:16Je cite les propos d'Éric Debarbieux,
07:18un expert en sciences de l'éducation,
07:19qui a été, sous Najat Veubelkacem,
07:21entre 2012 et 2016,
07:22délégué interministériel
07:23à la lutte contre la violence.
07:26Et ce monsieur nous expliquait,
07:27il y a peu dans Le Monde,
07:28que toutes les enquêtes, je cite,
07:30montrent qu'il n'y a pas d'augmentation
07:31du nombre de victimes.
07:33Maintenant, je le crains,
07:34ce déni va au-delà des seuls experts.
07:36C'est aussi la classe politique,
07:37puisque je rappelle dans l'ouvrage
07:38des propos tenus par Édouard Philippe en 2018,
07:41en plein Conseil des ministres,
07:42qui disait
07:43« Je ne suis pas sûr
07:44que ce soit plus violent aujourd'hui,
07:45et je ne suis pas sûr
07:46qu'il y ait une demande d'autorité. »
07:47Ça va être aussi
07:48madame la ministre Elisabeth Borne,
07:50qui, il y a quelques mois encore,
07:52en juin,
07:52disait qu'il ne fallait pas
07:53légiférer à chaud
07:54ou sous le coup de l'émotion,
07:55au même moment
07:56où on avait la mère d'Elias
07:57sur les plateaux télé
07:58qui pleurait
07:59la mort de son fils
08:00tuée à la sortie
08:01de son entraînement de foot
08:02en plein Paris,
08:03à coups de machette,
08:04pour une simple histoire
08:05de vol de téléphone.
08:07Alors, je sais que l'empathie
08:08n'est pas le point fort
08:09d'Elisabeth Borne,
08:10mais je me demande quand même
08:11si elle aurait le courage,
08:12le cran de dire
08:15la mère d'Elias.
08:16Quel est le profil
08:17des auteurs de ces violences
08:18et n'y a-t-il pas
08:19une responsabilité croissante
08:21des familles ?
08:22Alors, ce qu'il faut noter,
08:24c'est qu'il y a une aggravation
08:25en nombre et en conséquence humaine
08:26des violences commises
08:28par les mineurs.
08:29Jean-Pierre Chevènement,
08:29en 1999,
08:30avait déjà parlé
08:31du phénomène des sauvageons.
08:32Tout le monde lui était tombé dessus
08:34à l'époque.
08:34On l'avait traité
08:35de national républicain
08:36dans le monde
08:37pour avoir dit la vérité.
08:38Sauf que depuis,
08:39l'histoire lui a donné raison
08:40et tout s'est aggravé
08:41puisque aujourd'hui,
08:42si on compare aux années 1990,
08:44on a deux fois plus
08:45de mineurs mis en cause
08:46par les services de sécurité.
08:48Deux fois plus.
08:49Deux fois plus.
08:50Et j'explique dans le livre
08:50qu'on a même,
08:51c'est arrivé l'an dernier,
08:52je cite des actualités éducatives,
08:53mais des garçons
08:54de 7 ans,
08:56de 8 ans
08:56qui viennent avec des couteaux
08:57à l'école
08:58pour s'en prendre
08:58à leurs camarades
08:59ou à leurs professeurs.
09:01Et à ce rajeunissement
09:02de la violence
09:02s'ajoute
09:03une émission croissante
09:05des familles
09:06dans l'école
09:07avec des pressions
09:08sur les enseignements,
09:09des menaces
09:10à l'endroit de professeurs
09:11et parfois des agressions
09:12puisque dans l'école publique,
09:1430% des incidents graves
09:15sont le fait des familles.
09:17Et on ne rappellera jamais assez
09:18que l'engrenage
09:18qui a abouti
09:19à la décapitation
09:20de Samuel Paty
09:20a commencé
09:21par l'immixion
09:24d'un père de famille
09:25qui a jeté en pâture
09:26Samuel Paty
09:27sur les réseaux sociaux
09:28qui a ensuite été laissé seul
09:29pendant 11 jours
09:30par le ministère.
09:31Et n'oublions pas
09:32qu'il a été assassiné
09:33par quelqu'un,
09:34décapité,
09:35par quelqu'un
09:36qui ne le connaissait pas,
09:37qui a dû demander
09:38à des élèves
09:38qui c'est ce clip.
09:40À partir de mensonges
09:41parce que rien n'était vrai
09:42dans la version initiale
09:43de sa fille.
09:44Et ce qui est terrible,
09:45il faut le souligner,
09:46c'est que la réponse
09:48de la justice
09:49n'a pas évolué.
09:51Ni celle de l'éducation nationale.
09:53Non, il règne
09:54dans la justice
09:55et dans l'éducation nationale
09:56une culture de l'excuse,
09:58de la naïveté,
09:58de la permissivité.
10:00La justice vit toujours
10:01sur la philosophie hyperlaxiste
10:02de l'ordonnance
10:03des mineurs de 1945
10:05alors qu'un mineur
10:07en 2025.
10:08Et c'est une évidence,
10:09ce n'est pas un mineur
10:10de 1945.
10:11Énormément de choses
10:13se sont passées depuis.
10:14Il y a une déstructuration
10:15anthropologique
10:15qui frappe une grande partie
10:17de la jeunesse de France.
10:19Et nous,
10:19on continue de répondre
10:20par toujours plus
10:21de laxisme
10:22alors même qu'on pourrait
10:23imaginer des solutions
10:24draconiennes
10:25et j'en donne quelques-unes
10:26dans l'ouvrage.
10:27Par exemple,
10:28je pense qu'on gagnerait
10:28à développer
10:29les centres éducatifs
10:30fermés,
10:31à abaisser l'âge
10:32de la majorité pénale,
10:34à revenir sur l'excuse
10:35de minorité.
10:36Mais tout ça,
10:37on ne le fait pas
10:37encore une fois
10:38parce que la classe politique
10:39regarde ailleurs.
10:40Et dans votre livre,
10:41vous soulignez effectivement
10:41que la problématique
10:42aussi des familles
10:43se vérifie
10:44sur le terrain
10:45de l'offensive islamique
10:47dans les écoles.
10:49Faire une pâti,
10:50dites-vous,
10:50est devenue
10:51une menace banale.
10:52C'est alarmant.
10:53Mais est-ce que
10:54c'est vraiment répandu
10:55ce faire une pâti,
10:56je vais te faire une pâti,
10:57etc.
10:58C'est vraiment répandu.
10:58C'est très courant,
10:59ça fait dix ans
11:00que je suis des actualités éducatives
11:01et je n'ai jamais vu passer
11:02à cette fréquence
11:04une telle menace.
11:05Donc vous avez d'un côté
11:06les syndicats
11:07de l'éducation nationale
11:08qui fustigent
11:09une prétendue
11:10islamophobie scolaire
11:11et de l'autre,
11:12vous avez une réalité
11:12de l'entrisme islamiste
11:14qui sévit avec
11:14toujours plus de vigueur.
11:16Alors ça va être
11:16de manière frontale.
11:17Par exemple,
11:18la semaine dernière
11:18en Sarthe,
11:19vous avez un mineur
11:19proche de Daesh
11:21qui a voulu cibler
11:22des établissements scolaires
11:23mais le plus souvent,
11:24cette offensive islamiste,
11:25elle va se dérouler
11:26à bas bruit.
11:27Donc ça va être
11:28ces mille mineurs
11:29fichés S dans l'éducation nationale
11:30dont personne ne sait quoi faire.
11:32Ça va être des contestations
11:34d'enseignement
11:35toujours plus fréquentes.
11:36Par exemple,
11:37des profs d'anglais
11:37qui disent qu'ils ne peuvent
11:38pas faire étudier Harry Potter
11:39parce qu'il y a de la sorcellerie
11:41dans Harry Potter
11:41et que c'est jugé haram
11:42par un certain nombre
11:44de leurs élèves.
11:44Haram, vous leur dit honteux.
11:46Exactement.
11:46Et ça va être aussi
11:47des provocations vestimentaires
11:49avec des jeunes filles
11:49qui dès le primaire
11:50sont instrumentalisées
11:51et veulent venir
11:53voiler en cours.
11:54Et qu'est-ce qu'on oppose
11:56à cet islamisme croissant ?
11:57On n'oppose rien
11:58on n'est même pas capable
11:59de défendre la laïcité
12:00qui est un des principes
12:01fondamentaux de la République
12:02puisque vous avez aujourd'hui
12:03chez les jeunes professeurs
12:04chez les moins de 30 ans
12:0572% d'entre eux
12:06qui disent vouloir
12:07remettre en question
12:08la loi de 2004
12:09vouloir l'assouplir
12:10au nom d'une lutte
12:11contre l'islamophobie
12:12qui encore une fois
12:12est un terme
12:13qui vient des frères musulmans
12:14qui est extrêmement connoté
12:15et qui ne nous permet pas
12:16je pense de saisir
12:17la réalité de ce qui se passe.
12:19Oui.
12:19Cette ultra-violence à l'école
12:21ça peut réellement
12:22le moral des enseignants ?
12:24Cette crise d'évocation
12:25que vous...
12:26vous l'évoquez dans votre livre
12:29elle en est effectivement
12:30l'une des résultantes
12:32effectivement de cette violence ?
12:34Oui et je pense que
12:35la meilleure manière
12:36de vous répondre
12:37c'est de rappeler
12:37quelques statistiques
12:38plus 567%
12:40de démission des profs
12:41en 10 ans
12:42moins 30%
12:43d'inscription au CAPES
12:44en 20 ans
12:4415 millions d'heures
12:45de cours perdues
12:46chaque année
12:46dans l'éducation nationale
12:47du fait de l'absentéisme
12:48des profs
12:49si bien qu'on en est
12:50à recruter dans certaines académies
12:51des instituteurs
12:52à 4 sur 20 de moyenne
12:53à Créteil par exemple
12:54ou alors à recruter des contractuels
12:56à l'issue de job dating
12:57de 30 minutes
12:58donc oui
12:59vous avez une crise vocationnelle
13:00qui sévit avec une intensité folle
13:02et qui exige
13:03de revaloriser
13:05je pense
13:05le métier de professeur
13:07non seulement
13:08d'un point de vue salarial
13:08mais aussi
13:09d'un point de vue symbolique
13:10alors d'abord
13:11je salue l'arrivée
13:12de Christine Kelly
13:13de notre amie Christine Kelly
13:14avec qui nous allons parler ensuite
13:15Céline
13:17de ce pourquoi moi
13:19mais à ce propos du pourquoi
13:21pourquoi aussi
13:22justement
13:23Jean-Claude Lefloc
13:24qui m'aide
13:25pourquoi ce déni
13:26alors vous
13:26vous parlez des chiffres
13:28c'est vraiment
13:29c'est plus que
13:30c'est plus que
13:31qu'angoisse
13:32enfin c'est quand même
13:33assez terrifiant
13:34quand on voit ce bilan
13:36cette audite
13:37et on a l'impression
13:38que
13:38enfin en tout cas
13:39dans un certain nombre
13:41de
13:42que je sois de médias
13:43ou de sources
13:44ou d'autorités
13:44ou de politiques
13:45ou d'experts
13:46j'allais presque dire
13:48tout va très bien
13:49madame la marquise
13:50mais non
13:50mais c'est pas aussi grave
13:51mais vous exagérez
13:53etc
13:53ce déni
13:54cette culture du déni
13:56qui continue
13:56et qui continue
13:58de s'exercer
13:58comment peut-elle
13:59on ne veut pas voir
14:00c'est ça ?
14:02Oui
14:02c'est un mélange
14:03de beaucoup de facteurs
14:04c'est d'abord
14:05l'idéologie
14:05la domination
14:06de l'imaginaire
14:07sur le principe
14:08de réalité
14:08qui fait
14:09énormément de dégâts
14:10dans l'école
14:10le narratif
14:11exactement
14:12qui fait des dégâts
14:13dans l'école
14:13comme dans d'autres pans
14:14de la société
14:15ça va aussi
14:16à des logiques
14:16de signalement
14:17de vertu
14:17on ne veut pas émettre
14:18des opinions
14:19qui dérangent
14:19par peur d'être victime
14:20de l'opprobre sociale
14:21et ça je pense
14:22que ça se voit
14:23notamment sur la question
14:24de l'immigration
14:25et de notre aveuglement
14:26face à la manière
14:27dont celle-ci
14:28déséquilibre en profondeur
14:29notre système éducatif
14:30et oui
14:31l'immigration
14:32effectivement
14:32vous en parlez beaucoup
14:33dans votre livre
14:34elle a vraiment
14:35un impact
14:36sur le déclin de l'école ?
14:37Elle a un impact énorme
14:39dans la mesure où
14:39aujourd'hui
14:40il faut bien savoir
14:40qu'il y a un élève
14:41de CM1 sur 5
14:42qui ne parle pas français
14:43à la maison
14:44et 41,6%
14:46des jeunes de moins de 4 ans
14:47selon l'INSEE
14:48qui sont immigrés
14:49ou d'origine immigrée
14:49donc forcément
14:50ça transforme en profondeur
14:51la réalité vécue
14:52de nos établissements
14:53avec des conséquences
14:54tant en matière
14:55de choc culturel
14:57de choc des civilisations
14:58pour reprendre la formule
14:59d'Huntington
14:59que de baisse du niveau moyen
15:01puisque selon
15:02l'enquête PISA
15:03les élèves issus
15:04de l'immigration
15:04ont 2,4 fois plus de chances
15:06de figurer dans les groupes
15:07en difficulté en mathématiques
15:08par rapport aux élèves français
15:10dits autochtones
15:11donc quelle conclusion en entière
15:12évidemment
15:13il ne s'agit pas de stigmatiser
15:14qui que ce soit individuellement
15:15en tant que jeune
15:16issu d'immigration extra-européenne
15:18je serais vraiment mal placé pour ça
15:19Oui parce qu'il faut dire
15:20quand même
15:20il faut quand même rappeler
15:21qu'il y a des étudiants étrangers
15:22en France
15:22ils sont 400 000
15:23certains réussissent
15:25ça dépend aussi des immigrations
15:26il y a des immigrations
15:27je pense à celles de l'Asie du Sud-Est
15:29qui sont surreprésentées
15:30dans la réussite scolaire
15:32mais le fait est que l'école
15:33n'est pas un sanctuaire
15:34encore une fois
15:34que c'est une caisse de résonance
15:35des mots de la société
15:36et que si on veut remettre
15:37de l'ordre dans l'école
15:38alors il faut d'abord
15:39remettre de l'ordre dans la société
15:40et ça passe par la maîtrise
15:41des flux migratoires
15:42Mais oui
15:43mais donc aujourd'hui
15:44ce naufrage
15:45selon vous
15:45on peut vraiment encore
15:46le stopper
15:47mais comment ?
15:49Il s'agirait déjà
15:50de faire l'inverse
15:51de tout ce qu'on a fait
15:52depuis une cinquantaine d'années
15:54je pense qu'il y a des politiques
15:55de rupture
15:55qui sont nécessaires
15:56reconstruire la valeur
15:58certificative des examens
16:00revenir à davantage
16:01de sélections
16:02réhabiliter le redoublement
16:03les notes
16:03reselectionner à l'entrée
16:05de l'université
16:06il faut remettre l'accent
16:07sur les matières fondamentales
16:08au détriment des enseignements
16:09dits périphériques
16:10au détriment des sciences
16:11de l'innovation
16:12Sur la chronologie
16:12dans l'histoire
16:13Oui alors ça on l'a déjà
16:14un peu fait dans les programmes
16:15du lycée
16:16mais il faut continuer à le faire
16:17notamment en primaire
16:17et au collège
16:18il y a beaucoup de laissé
16:18aller sur les programmes
16:19il faut vraiment revaloriser
16:21nos professeurs
16:21mieux les soutenir
16:22mais toutes ces politiques publiques
16:24de rupture
16:24que j'appelle de mes voeux
16:25elles ne seront possibles
16:26que si le politique
16:28demain
16:28se décide à reprendre la main
16:30sur un état profond
16:31qui souvent défie frontalement
16:33l'autorité du ministre
16:33et qui systématiquement
16:34édulcore les réformes
16:36et je propose
16:37un certain nombre de mesures
16:38un vrai programme de gouvernement
16:40dans le livre
16:40pour qu'on aille dans ce sens
16:41dans le livre
16:42mais encore une fois
16:42oui je crois que
16:43l'école n'est pas foutue
16:45qu'on peut s'en sortir
16:45mais ça implique
16:48des politiques de rupture
16:49et ça implique
16:49de ne pas céder
16:50à la résignation
16:51il n'y aurait rien de pire
16:52que de s'abandonner
16:52au renoncement
16:53mais ça implique surtout
16:53jacquard le fleuve
16:55une rupture
16:56avec le pédagogisme
16:58oui
16:58c'est la philosophie
16:59des sciences de l'éducation
17:00qui a émergé
17:01au temps du 20ème siècle
17:02et qui a explosé
17:03au moment de mai 68
17:04c'est la phrase
17:05de Roger Cousinet
17:06il faut que le maître
17:07cesse d'enseigner
17:08pour que l'élève
17:08commence à apprendre
17:09c'est tout un imaginaire
17:10de la co-construction
17:11qui a mis l'élève
17:13au même niveau que le maître
17:14et qui a fait du maître
17:14une sorte d'animateur
17:19mais surtout en actes
17:20et on en est encore très loin
17:21puisque je l'explique
17:23dans mon livre
17:23mais le pédagogisme
17:24il reste archi-dominant
17:25à absolument
17:26tous les échelons
17:26de l'éducation nationale
17:27tant en administration centrale
17:29que dans les rectorats
17:30et surtout dans les INSP
17:31où on forme les professeurs
17:33où on leur apprend
17:33à ne rien apprendre
17:34à leurs élèves
17:34et apprendre
17:36à ne rien apprendre
17:36et oui Joachim Lefloc
17:38qui m'ade
17:38on va continuer de parler
17:40de cette crise de l'école
17:41dans un instant
17:42sur Sud Radio
17:43et on va surtout
17:44recevoir Christine Kelly
17:45on est vraiment très heureux
17:46avec André de la recevoir
17:47aujourd'hui
17:47on va parler avec Christine
17:49d'un fléau
17:49qui touche de nombreux élèves
17:51à savoir le harcèlement scolaire
17:53Christine en a été victime
17:55à l'âge de 12 ans
17:56elle vient de sortir
17:57un livre poignant
17:58dans lequel
17:59elle raconte son histoire
18:01et surtout
18:01comment elle a réussi
18:02à se reconstruire
18:04et à faire de ses blessures
18:05une force
18:06restez sur l'antenne
18:08de Sud Radio
18:08pour l'écouter
18:10pour écouter aussi Joachim
18:12son témoignage
18:13va vraiment
18:13vous bouleverser
18:15Sud Radio
18:15la culture
18:16dans tous ses états
18:17André Bercoff
18:18Céline Alonso
18:18Et oui
18:36un choix pas anodin
18:37sur Sud Radio
18:37aujourd'hui
18:38pour Christine Kelly
18:39pourquoi ?
18:41car survivre
18:42ou disparaître ?
18:43et bien cette question
18:44a hanté une partie
18:45de votre enfance
18:46Christine
18:46après avoir été victime
18:47de harcèlement au collège
18:49un traumatisme
18:49qui a brisé
18:51la jeune fille
18:51que vous étiez
18:52bonjour à vous
18:53et merci
18:54d'être avec nous
18:55sur Sud Radio
18:56un plaisir
18:56alors dans un livre
18:57poignant
18:58qui m'a bouleversée
18:59qui vient de paraître
19:00donc chez Fayard
19:01vous raconter comment
19:02vous avez réussi
19:03à faire de vos blessures
19:04une force
19:05votre ouvrage
19:06s'intitule
19:07pourquoi moi
19:08ce jour-là
19:08ma vie a basculé
19:09et ce jour-là
19:10c'est le 26 mai 2021
19:12vous êtes en plein direct
19:13sur CNews
19:14dans votre émission
19:15Face à l'info
19:16à vos côtés
19:18Éric Zemmour
19:19que s'est-il passé
19:20ce jour-là ?
19:20et je rappelle
19:21et je rappelle
19:21simplement
19:22que Christine Kelly
19:23est toujours
19:23sur Sud Info
19:24sur Sud Info
19:26c'est intéressant
19:27comme Zadapsus
19:28et que vous pouvez
19:29l'écouter sur CNews
19:30tous les jours
19:31et que ça marche très fort
19:32et sur Europe
19:33oui c'est vrai
19:34qu'on ne donnait pas cher
19:35de la vie de cette émission
19:36et on entre
19:37dans notre 7ème saison
19:38et ce jour-là
19:39il est 19h02, 3
19:43on vient de commencer l'émission
19:44et Éric Zemmour
19:46est le premier chroniqueur
19:47ensuite on fait un tour de table
19:49et je me rends compte
19:50que je ne comprends pas
19:50du tout ce qu'il dit
19:51je me dis
19:52mais qu'est-ce qu'il raconte
19:53je regarde ses lèvres
19:55j'écoute les mots
19:56mais techniquement
19:57je ne comprends pas
19:57j'ai l'impression
19:58qu'il est en train
19:58de parler chinois
19:59ou qu'il est en train
20:00de parler un langage mathématique
20:02je n'arrive pas à décrire
20:03je regarde mes fiches
20:05je l'écoute
20:05je ne comprends rien
20:06je ne vois pas d'adéquation
20:07je continue après
20:08je me dis
20:09mais qui est-ce qui a écrit ces fiches
20:10je me dis
20:10mais non
20:10mais c'est moi qui ai écrit mes fiches
20:12et je suis en train
20:12de me rendre compte
20:13que je perds la moitié
20:14de ma mémoire
20:15et je me dis
20:16qu'il y a une autre moitié
20:17quand même
20:17qui est présente
20:18et je me dis
20:19mais je crois que je faisais
20:20le tour de table
20:21avec les chroniqueurs
20:22je continue toute l'émission
20:23je m'accroche à mes fiches
20:25je lis mot pour mot
20:26ce qui est marqué
20:27et sur mes fiches
20:28je suis en train de trembloter
20:29en train de me dire
20:29mais j'espère que
20:30personne ne voit rien
20:31et jusqu'à la fin de l'émission
20:33personne n'a rien vu
20:34et après
20:36j'avais difficulté
20:37pour entrer chez moi
20:37trouver mes clés
20:38trouver mon appartement
20:40trouver
20:40la porte d'entrée de chez moi
20:43le parking
20:44etc
20:44et je rentre chez moi
20:46et j'avais rendez-vous
20:47avec mon agent
20:48que je devais voir
20:50physiquement
20:50pour la première fois
20:51de ma vie
20:52je n'arrivais pas
20:52à reconnaître ses sms
20:54je me dis
20:54mais c'est qui
20:54c'était incroyable
20:56il frappe
20:57il rentre
20:58et il me dit
20:59et je lui dis
21:00écoute
21:00j'ai perdu la moitié
21:02de ma mémoire
21:03je ne sais pas
21:03ce qu'on pourra se dire
21:04ce soir
21:05et il m'a dit
21:05assieds-toi
21:06par terre
21:07dans ton salon
21:08on est resté
21:09à discuter
21:10toute la soirée
21:11et il m'a dit
21:11une chose
21:12Christine
21:13tu n'es pas alignée
21:14ta tête n'est pas alignée
21:15avec ton corps
21:16tu as oublié ton corps
21:17et ton corps te lâche
21:19et là
21:19tout un processus
21:21a commencé
21:21et oui
21:22et en plus
21:23vous le racontez
21:24en fait
21:24il faut le préciser
21:25aux auditeurs
21:26pour qu'ils comprennent
21:27le cheminement
21:27c'est que
21:28dès le lendemain
21:29les jours suivants
21:30vous faites des batteries
21:31d'examens
21:31batterie d'examens
21:32rien
21:33n'est détecté
21:35rien
21:36mais il faut dire
21:36quand même
21:37que vous veniez
21:37de subir
21:38une période
21:39quand même
21:39assez stressante
21:40vous aviez
21:40une extrême fatigue
21:43mais en fait
21:44votre corps
21:45pendant 40 ans
21:46vous avez envoyé
21:47de nombreuses alertes
21:49jamais
21:49vous ne l'avez
21:50écouté
21:51et pour cause
21:52vous dites
21:53j'avais rompu
21:54avec mon corps
21:55un matin
21:55de 1981
21:56à 7h20
21:58écrivez-vous
21:59que s'est-il passé
22:00effectivement
22:01ce jour-là
22:01vous aviez
22:02à peine 12 ans
22:03vous avez très bien
22:04décrit
22:05que j'ai
22:05tu
22:06toutes ces alertes
22:07pendant 40 ans
22:08jusqu'à ce moment
22:10où je remonte
22:11à ce matin
22:12de 1981
22:14j'ai 12 ans
22:157h20
22:16je suis une petite
22:17protestante
22:18élevée par des parents
22:19très rigoureux
22:20enseignants
22:20tous les deux
22:21très stricts
22:22avec mes deux couettes
22:23et ma jupe
22:24qui arrive
22:25jusqu'aux chevilles
22:26et dans ma vie
22:27au quotidien
22:28c'est seulement
22:29église, piano, devoir
22:30église, piano, devoir
22:31école
22:32rideau terminé
22:34jamais de copine
22:35jamais d'amie
22:36rien
22:37j'arrive à l'école
22:38au collège
22:40et 6ème, 5ème, 4ème, 3ème
22:42plus
22:43les élèves de BEP
22:45qu'on appelait à l'époque
22:47l'école professionnelle
22:49et je vois mon nom
22:51inscrit sur le balcon
22:52en grand
22:53en large
22:54plus
22:55et juste apposé
22:57au mot salope
22:58et là
22:59j'ai 12 ans
23:00je vois ma fille
23:01qui a 11 ans
23:01aujourd'hui
23:02c'est un petit bébé
23:02et là je ne comprends pas
23:04je ne sais même pas
23:05ce que ça veut dire
23:06en très grande affiche
23:08en énorme
23:09en énorme
23:10écrit à la craie
23:11en énorme
23:11sur tout le balcon
23:12du collège
23:13et
23:14et
23:15et
23:16tu t'es dit
23:16mais comment
23:17on peut décrire
23:19même pas ce que tu es
23:21même pas ce que tu peux être
23:22ce que tu ne comprends
23:23même pas
23:23comment on peut l'écrire
23:25à 7h du matin
23:27devant tout le monde
23:28tu rentres en cours
23:30tu ne sais pas ce qui se passe
23:31tu rentres chez toi
23:31tu ne sais pas ce qui se passe
23:32tu n'es même pas consciente
23:34tu restes
23:36comme un moment suspendu
23:37où tu te dis
23:38mais ça ne peut pas être arrivé
23:39très rapidement
23:40ça a été effacé
23:41donc tu as l'impression
23:41que ça a été effacé
23:42en fait non
23:43ça n'a pas été effacé
23:45et toutes les années
23:46qui ont suivi
23:46physiquement
23:47c'est resté
23:48voilà
23:49non physiquement
23:50ça a été très vite effacé
23:51et c'est ça
23:52et en fait
23:53et c'est resté dans mon corps
23:54et c'est resté dans mon corps
23:56parce qu'en fait
23:57quelques jours après
23:58c'est une petite copine
23:59du collège
24:00qui me dit
24:01tu sais
24:02pourquoi
24:03ça a été
24:04que je demande
24:04mais pourquoi on a fait ça
24:06elle me dit
24:07mais tu sais
24:07il y a des garçons
24:08de 17 ans
24:09qui sont en brevet professionnel
24:10en face
24:11et qui te regardent
24:12et qui sont amoureux de toi
24:13donc les filles sont jalouses
24:15et elles ont écrit ça
24:16et à partir de là
24:18j'ai commencé
24:19à rompre avec mon corps
24:20à cacher mon corps
24:22à ignorer mon corps
24:23et à me dire
24:26qu'il n'y a que la tête
24:27qui peut fonctionner
24:27et si je pouvais
24:29m'effacer
24:29et je dis tout le temps
24:30dans le livre
24:31survivre
24:32ou disparaître
24:33et oui
24:33et effectivement
24:34et vous êtes totalement
24:36vous avez tout fait
24:37pour qu'on ne vous regarde plus
24:38vous racontez
24:40je rasais les murs
24:41de très près
24:42je ne cherchais
24:43comment les dire
24:44je ne voulais plus
24:45qu'on me voit
24:46vous avez
24:47dès cette agression
24:49vous avez entretenu
24:50un rapport
24:51avec votre corps
24:52et avec votre apparence
24:54ça vous embarrassait
24:56ce corps
24:56en quelque sorte
24:57mon corps m'embarrassait
24:58j'ai cherché
24:58à disparaître
25:00à ce qu'on ne le voit plus
25:01pendant des années
25:02des gens qui me regardaient
25:04j'avais envie
25:05de les gifler
25:05les étrangler
25:06en fait vous regardez
25:07parce qu'ils vous trouvaient jolis
25:08mais pour moi
25:09c'était une offense
25:10une insulte
25:11je le prenais mal
25:12et ça a été pour moi
25:14je vous dis ça
25:15j'ai des frissons
25:15ça a été pour moi terrible
25:17mais jamais
25:18je ne faisais vraiment le lien
25:19alors après
25:20je raconte dans le livre
25:21j'ai eu plusieurs petites
25:22alertes comme ça
25:24j'ai eu par exemple
25:24ma mère aussi
25:25qui m'a dit
25:25au moment où j'avais 12 ans
25:26aussi à peu près
25:27attends on te regarde
25:28un petit peu trop
25:29dans la rue
25:29maman ne va plus t'emmener
25:31faire les courses avec elle
25:32parce que voilà
25:33on se retente sur toi
25:34etc
25:34donc pour me protéger
25:35mes parents
25:36m'ont presque
25:37interdit de sortir
25:40de la maison
25:41pourquoi ?
25:42parce que ce corps
25:42était aussi devenu embarrassant
25:44et gênait donc mon apparence
25:46qui ne reflétait en rien
25:47ma réalité
25:48en rien
25:49qui j'étais
25:49me trompait
25:51et donnait une mauvaise image
25:52de moi
25:53en tout cas une image
25:53qui ne correspondait pas
25:54du tout
25:55à qui je suis vraiment
25:57et j'ai voulu témoigner
25:57dans le livre
25:58parce que c'est incroyable
25:59de faire finalement
26:00de la télévision
26:01son métier
26:01c'est incroyable
26:02d'aller inconsciemment
26:04vers ce média
26:05alors que finalement
26:06et de s'exposer
26:08parce qu'il y a de l'exhibe
26:08oui
26:09il n'y a pas meilleur moyen
26:11pour s'exhiber
26:12comme pour se guérir
26:13alors justement
26:14effectivement
26:14c'est étonnant ce choix
26:16parce qu'à l'époque
26:16enfant vous rêviez
26:18en quelque sorte
26:19de devenir enseignante
26:19comme vos parents
26:22comme Joachim
26:23Christine
26:25en quoi
26:25effectivement
26:26le fait d'être devant
26:27une caméra
26:27a été salvateur
26:28on peut dire pour vous
26:30alors petit à petit
26:31sans me rendre compte
26:33parce que
26:33ça a été vraiment
26:34par inadvertance
26:35par hasard
26:36que j'ai commencé
26:36la télévision
26:37par hasard
26:38que j'ai continué
26:39je voulais partir
26:40pour m'a rattrapé
26:40mais non
26:41rester
26:41bon et jusqu'à maintenant
26:42je suis capable
26:43de quitter la télévision
26:44je ne suis pas très attachée
26:46à l'image
26:46jusqu'à présent
26:47mais je pense que
26:49avoir fait de la télévision
26:50petit à petit
26:51m'a obligée
26:52à m'occuper de moi
26:54m'a obligée
26:55à m'occuper
26:55de mon apparence
26:56et je suis arrivée
26:58jusqu'à Marc Menand
26:59qui est avec moi
27:00au quotidien
27:01dans l'émission
27:01Face à l'Info
27:02sur CNews
27:03qui est exigeant
27:05sur un hygiéniste incroyable
27:07qui ne mange que des graines
27:08qui fait attention à son corps
27:10qui le matin
27:10il prend un bain froid
27:12et il est très très très exigeant
27:14avec son corps
27:15il fait du sport
27:16le matin dès qu'il se réveille
27:16une heure de gym
27:17etc
27:17et là
27:18il m'a dit
27:19mais Christine
27:20et ça fait 6 ans
27:21qu'il m'a dit
27:21mais Christine
27:22mais qu'est-ce que tu fais de ton corps
27:24mais pourquoi tu ne t'aimes pas
27:25mais arrête
27:26je lui ai dit
27:26mais qu'est-ce que tu racontes
27:27mais arrête Christine
27:28tu es en train de te gâcher
27:29mais regarde comment tu manges
27:30qu'est-ce que tu manges
27:31qu'est-ce que tu fais à ton corps
27:33mais pourquoi tu t'oublies
27:34mais regarde ce que tu fais
27:35et pourtant
27:36tu as tellement d'atouts
27:38devant
27:38et je lui dis
27:38mais de quoi tu parles
27:40mais pourquoi tu
27:40et puis ça fait écho
27:41petit à petit
27:42à tout ce qu'on m'a dit
27:44pendant ces 40 dernières années
27:45à quelqu'un comme Karine Lemarchand aussi
27:47et je raconte dans le livre
27:48qui un jour m'a dit
27:49mais Christine
27:49pourquoi tu as peur d'être belle
27:50peur d'être belle
27:51et à quelqu'un comme Frédéric Salman
27:53le cardiologue bien connu
27:54qui il n'y a pas longtemps
27:56je vais déjeuner avec lui
27:57je m'assieds
27:58je ne suis même pas encore assise
27:59je n'ai pas vu depuis 10 ans
28:00c'est un ami
28:01je ne suis même pas en racisme
28:02mais Christine
28:03quand est-ce que tu vas commencer
28:04à t'aimer ?
28:04parce que ce qui est terrible
28:06et tu as envie de t'effondrer
28:07en larmes
28:07parce que ce qui est terrible
28:09cette agression
28:09vous vous êtes sentie coupable
28:12d'avoir été agressée
28:13c'est terrible
28:13très bien résumé
28:14coupable
28:15et ce qui est intéressant
28:16et le message que je vais faire passer
28:18c'est que
28:18on ne peut même pas imaginer
28:20comment un harcèlement scolaire
28:23peut rentrer dans votre corps
28:25dans vos veines
28:25dans votre chair
28:26pendant des années
28:27grandir
28:28croître en soi
28:29comme un cancer
28:30et 40 ans plus tard
28:32ouvrir les yeux
28:33et se dire
28:33waouh
28:34qu'est-ce qui m'est arrivé
28:35pourquoi je n'en ai pas parlé
28:36pourquoi je l'ai intériorisé
28:38et comment ça s'est manifesté
28:39dans mon corps
28:40mais Christine
28:41il y a quand même quelque chose
28:42d'assez étonnant
28:43il y a deux choses
28:44c'est parce qu'au fond
28:45si on regarde un peu
28:46je me fais l'avocat
28:48non pas du dire
28:49mais qu'est-ce qui fait que
28:50bon ça a duré très très peu
28:51ça a été effacé
28:52ça n'a pas été effacé
28:53ni dans votre tête
28:54ni dans votre corps
28:55etc
28:55mais après par exemple
28:57à 12 ans ou à 13 ans
28:58vous n'avez pas eu
28:59de brimade
29:00de la part
29:00de vos
29:01des élèves
29:03etc
29:03où il y a eu quand même
29:05il n'y a pas eu d'agression
29:06je veux dire d'agression
29:07même orale
29:08etc
29:08très bonne question
29:10il n'y a pas eu
29:10d'agression orale
29:11et c'est intéressant
29:12parce que le harcèlement scolaire
29:14il suffit d'une fois
29:15pour être qualifié
29:16de harcèlement scolaire
29:17800 000 à 1 million
29:18d'ailleurs sont victimes
29:19de harcèlement scolaire
29:20et très bonne remarque
29:21André
29:21parce que
29:22justement
29:23même
29:24sans avoir
29:26de la violence physique
29:27vis-à-vis de vous
29:28avec un mot
29:29une fois
29:30comment ça peut
29:31vous impacter
29:32c'est ça qui est extraordinaire
29:33il y a des gens
29:34qui sont vraiment
29:35persécutés
29:36milliers
29:36embêtés
29:37tabassés
29:38et vous
29:38c'est quelque chose
29:39que je comprends
29:40et que ça vous a
29:41à ce point marqué
29:42mais alors
29:43vous étiez une enfant
29:44très fragile
29:45parce que vous avez
29:46quand même
29:46votre éducation sévère
29:47il y a eu quand même
29:48des répercussions
29:49et c'était la violence
29:49de l'écart
29:50entre qui vous êtes
29:51et qui vous semblez être
29:53et puis il faut dire aussi
29:54que tout au long
29:55de votre vie
29:56vous avez des gens
29:57justement
29:57qui regardent
29:58votre apparence
29:59qui vous jugent
30:00sans chercher
30:00à connaître
30:01qui vous êtes
30:02et vous êtes
30:03dans ce décalage
30:04permanent
30:05entre vos parents
30:06qui très protestants
30:07vous apprennent
30:08selon la bible
30:09et je les remercie
30:10l'apparence est trompeuse
30:11et la beauté est vaine
30:12heureusement aussi
30:13qu'ils m'ont éduqué
30:14dans ce sens là
30:15et voilà
30:16mais ça m'a aussi
30:17enfermée
30:18dans le fait
30:18qu'il fallait absolument
30:20me déconnecter
30:21me décorréler
30:22de mon corps
30:22et de mon apparence
30:23donc j'ai construit
30:24au fond de moi
30:25des murs
30:26pour me protéger
30:27j'ai fait des tentatives
30:28de suicide
30:29je raconte dans le livre
30:30qui se sont évadés
30:31après
30:32heureusement
30:32j'ai survécu
30:33enfin heureusement
30:33j'ai pas peur
30:34de moi rien non plus
30:35qu'est-ce qui vous a aidé
30:36à survivre justement
30:37est-ce que votre foi
30:38vous a aidé
30:39exactement
30:40ce qui m'a aidé
30:41à survivre
30:42c'est le cadre familial
30:43d'avoir un père
30:44une mère
30:45deux frères
30:46après j'ai une soeur
30:47ce qui m'a aidé
30:48à survivre
30:49c'est la foi
30:50la spiritualité
30:51pour me dire
30:51que la vie
30:53c'est autre chose
30:54que ça
30:55ce qui m'a aidé
30:55à survivre
30:56c'est le fait
30:57que l'éducation
30:58que m'a donné
30:59mes parents
31:00pour me montrer
31:01que la vie
31:02mérite
31:02d'être vécue
31:04et que la vie
31:04est un combat
31:05alors depuis
31:06je suis devenue
31:07une guerrière
31:08et par exemple
31:09je n'aurais pas fait
31:10cette émission
31:11face à l'info
31:12avec Eric Zemmour
31:13qui est une émission
31:14de haute lutte
31:16de haute lutte
31:16et de haute souffrance
31:18si je n'avais pas
31:19vécu ce harcèlement
31:20si je n'avais pas appris
31:22à mettre des murs
31:23autour de moi
31:23si je n'avais pas
31:24donc il y a l'avantage
31:25et l'inconvénient
31:26si je n'avais pas appris
31:27à me décorréler
31:28de mon apparence
31:29lorsque je vais faire
31:30cette émission
31:31face à l'info
31:31et on me dit
31:32que je suis avec
31:32le pire raciste du monde
31:34et on me dit
31:34que comment
31:34une femme noire
31:35peut être avec
31:36Eric Zemmour
31:37mais je dis
31:37je m'en fiche
31:38moi de mon apparence
31:39et de ma couleur de peau
31:40énormément
31:41et puis ça a été plus loin
31:43vous le dites
31:43dans votre livre
31:44donc on vous a traité
31:45de négresses
31:45de maisons
31:46de fachos
31:46et on vous a menacé de mort
31:51vous êtes sous protection
31:53vous vivez toujours
31:54sous protection
31:54aujourd'hui
31:55je vis toujours
31:56sous protection
31:57lorsque je vais
31:58en public
31:59et la protection
31:59c'est beaucoup allégé
32:01j'ai eu de la protection
32:02pendant des années
32:03H24
32:04et regardons la mort
32:06de Charlie Kirk
32:07cette nuit
32:08aux Etats-Unis
32:09et regardons comment
32:10il suffit
32:11d'incarner quelque chose
32:12d'avoir des idées
32:13de bon sens
32:14et que vous pouvez
32:15être une cible
32:16aujourd'hui
32:16surtout parce que
32:17vous avez des idées
32:18de bon sens
32:19surtout parce que
32:19vous avez des idées
32:20de bon sens
32:21on dit que c'est vous
32:22qui propagez la haine
32:23et ça ne correspond
32:24en rien
32:25à la réalité
32:26de qui vous êtes
32:27donc à la fois
32:28ce détachement
32:29par rapport à mon apparence
32:30m'a permis d'arriver
32:31et de faire cette émission
32:32on avait Anaïs Bouton
32:33par exemple
32:34qui était blonde
32:34et qui interrogeait
32:36Éric Zemmour
32:37sur Paris 1ère
32:38et moi
32:38parce que j'étais noire
32:39et que j'interrogeais
32:40Éric Zemmour
32:41sur CNews
32:42ça m'a valu
32:42toutes sortes
32:43de menaces de mort
32:44alors heureusement aussi
32:45que j'ai pu faire
32:46fille de mon apparence
32:48et de m'en foutre
32:50si vous permettez
32:50l'expression
32:51de ces critiques
32:53sur ma couleur de peau
32:54pour pouvoir dire
32:55que je suis d'abord
32:56une journaliste
32:57et faire valoir mon fond
32:58avant ma forme
32:59et comme je dis tout le temps
33:00ma couleur de peau
33:01n'est ni un fardeau
33:02ni un drapeau
33:02Mais Christine
33:03est-ce que
33:04sans faire de psychanalyse
33:05d'école primaire
33:06moi je me demande aussi
33:07je vous interrogeais
33:09sur cette histoire
33:10et c'est vrai
33:10vous avez très bien répondu
33:12sur cette histoire
33:12qu'on pouvait être marqué
33:13par une affiche
33:14même si elle est là
33:1510 minutes
33:15mais est-ce que quand même
33:17vous n'avez pas eu
33:18une forme de résistance
33:19et de combat
33:20que justement
33:21puisqu'il faut que je cache mon corps
33:22je vais faire un métier
33:24où je dois me montrer
33:25est-ce que vous n'avez pas
33:26franchement
33:28quelque chose
33:28je dis attendez
33:29c'est là où on m'attaque
33:30et bien je vais répondre
33:31vous le dites précisément
33:33tel quel
33:34mon salut vient du public
33:35exactement
33:36le public a fini par me sauver
33:38et c'est vrai que
33:39petit à petit
33:40donc je suis tombée
33:41comme ça par hasard
33:42dans la télévision
33:43on a commencé à me dire
33:45de faire un journal télévisé
33:47je me dis non
33:48je n'ai pas fait
33:48d'école de journalisme
33:49etc
33:50et c'est vrai André
33:52c'est vrai Céline
33:53je me suis dit que
33:54non je ne vais pas être animatrice
33:57je vais être journaliste
33:58je veux démontrer
33:59que j'ai du fond
34:00je veux aller de l'avant
34:01je veux démontrer
34:02qu'à l'intérieur de moi
34:03il y a quelque chose
34:04au-delà de l'apparence
34:06et c'est vrai que souvent
34:07lorsque je suis par exemple
34:08arrivée à LCI
34:09première noire
34:10à être dans une chaîne info
34:12et on vous dit
34:12ah oui
34:12de toute façon
34:13elle ne lit que les dessins
34:15de Plantu
34:15elle ne sait pas lire le monde
34:16vous n'avez pas dit ça
34:18quand même
34:18mais mon chéri
34:19mais bien sûr
34:20dans votre livre
34:21vous dites
34:21des gens vous ont sous-estimé
34:25combien d'assultes
34:26parce que vous étiez différente
34:27bien sûr
34:28et parce que j'étais noire
34:29tout simplement
34:29ma chère Céline
34:30et parce que là encore
34:32l'apparence
34:33l'apparence parle avant vous
34:35on ne veut pas savoir
34:35qui vous êtes
34:36on veut absolument
34:37vous coller une étiquette
34:38on vous traite aussi
34:39comme vous le disiez aussi
34:40de facho
34:41de noiraud
34:42on m'a traité de noiraud
34:43toute ma vie
34:44on vous colle une étiquette
34:45sans chercher à savoir
34:46qui vous êtes
34:46alors bien sûr
34:47je me suis protégée
34:48comme je me suis protégée
34:49lorsque j'étais petite
34:51avec cette inscription
34:52sur le mur
34:53j'ai créé un mur
34:54au fond de moi
34:54pour me protéger
34:55de tout ça
34:56qui m'a permis d'avancer
34:57et sauf que
34:58avec les années
34:59ce mur s'effondre
35:00et mon corps
35:01finissait par souffrir
35:02finissait par
35:03crier au secours
35:04en train de dire
35:05lâche prise
35:05maintenant tu as ton public
35:07tu as ton public
35:08qui t'aime
35:09et tu es sauvé
35:10par ton public
35:10tu es sauvé peut-être
35:11par les médias
35:12et il est peut-être temps
35:13de lâcher prise
35:14et de réaligner ton corps
35:15avec ta tête
35:16est-ce qu'aujourd'hui
35:17vous êtes réconciliée
35:19avec votre corps
35:20et votre apparence ?
35:21peut-être pas à 100%
35:22je fais un véritable
35:24cheminement
35:24vous vous paxez
35:25mais pas encore mariée
35:26voilà
35:26pas encore mariée
35:28c'est marrant
35:29parce que je pense
35:30que c'est tout un cheminement
35:31et lorsque
35:32par exemple
35:32en ces quelques dernières années
35:343-4 ans
35:34j'ai perdu 20 kilos
35:35et tout
35:36on m'a dit
35:36ah mais comment
35:37vous avez fait
35:37pour perdre des kilos
35:38et tout
35:38et personne ne peut imaginer
35:40que c'est uniquement
35:41parce que j'ai fait
35:41la paix par rapport
35:42à ce harcèlement scolaire
35:43quand j'ai perdu des kilos
35:45et non pas après un régime
35:46Christine Kelly
35:47on se retrouve dans un instant
35:48sur Sud Radio
35:49vous nous parlerez
35:50de votre combat
35:51pour aider les familles
35:52monoparentales
35:53dont les enfants
35:54sont souvent victimes
35:55de harcèlement scolaire
35:56et avec Joachim
35:57le floc immonde
35:59imade
36:00imade pardon
36:01nous parlons
36:02si tu commences
36:03à insulter
36:04nos unités
36:05c'est du harcèlement
36:06c'est du harcèlement
36:07là il ne pourra plus
36:08exercer pendant longtemps
36:09maintenant
36:10on a grave les stats
36:11on parlera des mesures
36:12à mettre en place
36:13pour combattre
36:14l'ultra-violence
36:16à l'école
36:16à tout de suite
36:17non vous
36:17oh ça me touche
36:19profondément
36:20parce que j'aime
36:21beaucoup les enfants
36:23je comprends
36:23la fragilité
36:24d'un enfant
36:25et c'est pour ça
36:26que je me suis engagée
36:27dans une association
36:29qui aide les enfants
36:31je suis très très très émue
36:33devant un enfant
36:34et quand ma fille
36:35est née
36:35elle m'a bouleversée
36:36j'ai aussi écrit
36:37ce livre pour elle
36:38qui a 11 ans
36:39aujourd'hui
36:39parce qu'un enfant
36:41c'est tout un avenir
36:43c'est la compassion
36:44c'est l'empathie
36:44et en fonction de ce qu'on lui donne
36:46cet enfant
36:47on sait ce qu'il deviendra demain
36:49et oui les enfants harcelés
36:50à l'école
36:50effectivement
36:51vous les aidez
36:51vous nous direz comment
36:52dans un instant sur Sud Radio
36:53mais avant nous allons donner
36:55la parole à Fabrice
36:56de Gérons
36:57qui nous a rejoint
36:58au standard de Sud Radio
36:59bonjour à vous
37:00bonjour Fabrice
37:01bonjour
37:02bonjour à vous tous
37:03bonjour Fabrice
37:04on vous écoute Fabrice
37:05écoutez je voulais dire
37:08un petit mot à Christine
37:09Christine
37:10je vous apprécie
37:12depuis un certain nombre d'années
37:14c'est gentil
37:15je pense qu'il n'y a pas de hasard
37:17parce que j'ignorais
37:18toute cette histoire
37:19j'ai beaucoup d'émotion
37:21dans la voix
37:21parce que
37:22votre histoire
37:23ressemble en beaucoup de points
37:25à celle de ma fille
37:26de ce qu'a vécu ma fille
37:27et j'ai envie de vous dire
37:29merci
37:30vous êtes un modèle
37:31un modèle d'espoir
37:33un modèle d'espoir
37:36je sais
37:37je n'y suis pas passé directement
37:39mais croyez-moi
37:40un papa
37:41quand il y passe
37:41quand il découvre
37:42certaines choses
37:43j'ai envie de dire
37:45je sais ce que vous avez vécu
37:47et voir où vous en êtes arrivé
37:51non seulement
37:52je vous aimais beaucoup
37:53mais maintenant
37:54je vous admire
37:54c'est adorable
37:55ça me touche beaucoup
37:56parce que je pense
37:57que c'est pour ça aussi
37:58que je n'en ai pas parlé
37:59à mon père et ma mère
38:00peut-être pour ne pas
38:01les faire souffrir
38:02finalement c'est moi
38:03qui ai souffert seul
38:03dans mon coin
38:04et vous savez
38:05ce n'est pas facile
38:06de témoigner
38:07de ce qui nous est arrivé
38:09ce qui m'est arrivé
38:10mais les éditions Fayard
38:12m'ont beaucoup aidé
38:13à accoucher
38:14parce que je sais
38:15qu'au bout du bout
38:16il y a des enfants
38:17même un enfant
38:18si je peux apporter
38:19une lueur d'espoir
38:20et dire que
38:21demain n'est pas sombre
38:22et qu'on peut s'en sortir
38:23d'une façon ou d'une autre
38:24alors là vous ne pouvez pas savoir
38:25comment vous me faites du bien
38:26mon cher Fabrice
38:27et Christine
38:28si je peux me permettre
38:29oui
38:30on n'en parlera jamais assez
38:32parce que ma fille
38:33a eu la double peine
38:34c'est-à-dire qu'elle a eu
38:35le harcèlement
38:37mais en plus
38:39appuyée par l'éducation nationale
38:41qui a fait
38:44d'une victime coupable
38:46je crois que c'est ce dont parle
38:49Joachim Lefloquimat
38:51dans son livre aussi
38:52merci pour votre témoignage
38:54et force et soutien à vous
38:55mon cher Fabrice
38:56et tout
38:57parce que surtout aujourd'hui
38:58on est tellement
38:59victime de harcèlement
39:01effectivement
39:01c'est vous le coupable
39:03c'est vous
39:04qui êtes la victime
39:05mais en réalité
39:06et c'est exactement
39:07ce que me disait Céline
39:08tout à l'heure
39:08elle m'a dit
39:08voilà que je me suis sentie
39:10coupable
39:10alors que je suis la victime
39:12courage à vous mon cher Fabrice
39:13je vous adore
39:14Christine Kelly
39:15j'aimerais savoir au sein de votre fondation
39:18pardon
39:18cas d'urgence
39:19comment vous aidez
39:20ces familles
39:21dont les enfants
39:22ont été harcelés à l'école
39:23justement
39:23vous parlez d'une petite fille
39:25Léna
39:26son histoire est incroyable
39:27à cette petite fille
39:28il n'y a pas longtemps
39:30Léna
39:308 ans
39:31c'est sa mère
39:32qui écrit
39:32au service de communication
39:34de CNews
39:35pour dire
39:35je veux parler à Christine Kelly
39:37par rapport à son association
39:38qui était une fondation
39:39au départ
39:40qui a des familles monoparentales
39:41et elle subit du harcèlement
39:43et c'est là aussi
39:44ça réveille tout de suite
39:46quelque chose en moi
39:47j'en ai pas conscience
39:48j'appelle tout de suite
39:48la maman
39:49je lui dis
39:50quoi
39:50qu'est-ce qui se passe
39:51comment est-ce que je peux l'aider
39:52et marrant
39:52comment cette petite Léna
39:53qui habite à Franconville
39:55a les dents cassées
39:56parce qu'elle s'est fait tabasser
39:58c'est ce que disait André
39:59tout à l'heure
40:00que oui
40:00on peut être frappé
40:01une petite fille de 8 ans
40:03les dents cassées
40:03parce qu'elle se fait taper
40:04et qu'elle subit le harcèlement
40:06alors là
40:07j'ai appelé tout de suite
40:07le maire de Franconville
40:08je lui ai dit
40:09il faut absolument
40:09qu'on fasse quelque chose
40:10et il a été extrêmement réactif
40:12mais j'ai pris cette idée
40:13cette histoire tellement à coeur
40:14et cette petite Léna
40:15tellement à coeur
40:16jusqu'à ce qu'on fasse déménager
40:18non pas Léna
40:19mais qu'on fasse déménager
40:20les harceleurs
40:21juste pas les harceleurs
40:22qui habitaient sur le même palier
40:24que Léna
40:24et là je salue
40:25la réactivité
40:28d'un maire
40:29comme Xavier Melki
40:29le maire de Franconville
40:30Joachim Lefloquimade
40:32cette explosion
40:34de l'ultra-violence
40:35à l'école
40:35que faut-il faire
40:37quelles mesures en urgence
40:38faudrait-il prendre
40:39c'est assez difficile
40:40d'embrayer
40:41après un témoignage
40:42aussi touchant
40:42et nécessaire
40:43que celui
40:44que Christine
40:44vient nous livrer
40:45mais je pense
40:47que la principale leçon
40:48que j'en tire
40:49c'est qu'il faut vraiment
40:49remettre l'humain
40:50au centre de l'institution
40:52et sortir de cette culture
40:53du pas de vague
40:54et qui
40:54on ne le dira jamais assez
40:55détruit et tue
40:57puisque vous
40:58vous n'en êtes pas morte
40:59heureusement
41:00mais je pense
41:00à cette directrice d'école
41:02dans le Cantal
41:03qui s'est suicidée
41:04le jour de la rentrée
41:05en ayant le sentiment
41:06de ne pas avoir été soutenu
41:08de ne pas avoir été accompagné
41:09pendant des mois
41:10par l'éducation nationale
41:11Gabriel Attal
41:12avait fait de très beaux discours
41:13sur la fin du pas de vague
41:14mais on voit
41:15que dans les faits
41:16celui-ci se perpétue
41:17à tous les échelons
41:18de l'administration
41:19et qu'à rebours
41:20des promesses
41:21qui disaient
41:22que c'était au harceleur
41:23et non pas au harcelé
41:24de changer d'établissement
41:25c'est tout sauf l'inverse
41:26je donnais un exemple
41:27à Nice l'an dernier
41:28qui est arrivé
41:29dans mon ouvrage
41:29donc je pense que
41:30la priorité des priorités
41:31c'est vraiment
41:31de sortir du pas de vague
41:32ensuite il faut une réponse
41:34face à la violence
41:35sur le plan sécuritaire
41:36je pense que ça passe
41:37par des peines planchées
41:38en conseil de discipline
41:39ça passe par la construction
41:40d'internats dédiés
41:41de centres éducatifs fermés
41:42pour sortir les aèvres
41:43les plus problématiques
41:44du circuit ordinaire
41:45ça passe aussi
41:46par une responsabilité
41:47des parents
41:47une responsabilisation
41:49des parents
41:49qui bien souvent
41:49oublient leurs prérogatives
41:51éducatives
41:51et enfin la principale
41:53des réponses
41:53elle n'est pas sécuritaire
41:54parce que si on agit
41:55uniquement sur le sécuritaire
41:56on se contente
41:56de traiter les conséquences
41:57sans agir sur les causes
41:58de fond
41:59et je pense que
42:00la meilleure manière
42:00dont l'école peut lutter
42:01contre la barbarie
42:02peut lutter contre la violence
42:03c'est de transmettre
42:04les savoirs
42:05c'est la phrase d'Anna Arendt
42:06qui m'est chère
42:07qui disait
42:07c'est dans le vide
42:08de la pensée
42:09que s'inscrit la barbarie
42:10des actes
42:11et je pense
42:12qu'une école
42:12qui enseigne toujours plus
42:14l'ignorance
42:15elle forme des générations
42:16de barbares incultes
42:18au détriment
42:19de la société
42:19dans son ensemble
42:20et ce qui est fou
42:21ce que vous dites
42:22c'est que quand
42:23justement ce pas de vague
42:24devient institutionnel
42:25mais la vraie raison
42:27vous la savez
42:28et ce n'est pas seulement
42:29l'école
42:29c'est la lâcheté
42:30c'est la lâcheté
42:30à partir du moment
42:31où nous avons
42:32des gens qui nous dirigent
42:33à n'importe quel niveau
42:34qui sont lâches
42:35qui laissent faire
42:36et bien
42:36ce n'est pas ceux
42:37qui ont été les pyromanes
42:38pendant 40 ans
42:39qui vont être les pompiers
42:40aujourd'hui
42:40ce n'est pas comme
42:41disait Einstein
42:42avec les gens
42:42qui ont créé les problèmes
42:43qui vont nous trouver
42:44les solutions
42:44exactement
42:45c'est ça
42:45merci à vous deux
42:47d'être venus sur Sud Radio
42:47Christine Kelly
42:48je rappelle que votre livre
42:50Pourquoi moi ce jour-là
42:51ma vie a basculé
42:52et paru hier
42:53aux éditions Fayard
42:54Joachim Lefloc
42:56Imad
42:56votre essai
42:57main basse
42:58sur l'éducation nationale
42:59enquête sur un suicide
43:01assisté
43:01et publié
43:02aux éditions du Cerf
43:04tout de suite
43:04vous retrouvez
43:05Brigitte Laé
43:06sur Sud Radio
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