- il y a 2 mois
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00:01Bonjour et bienvenue Laurent Wauquiez.
00:02Merci.
00:03Merci à vous de votre présence. Vous êtes le président du groupe LR à l'Assemblée Nationale, député de la Haute-Loire.
00:08C'est votre grande interview sur CNews et Europe 1.
00:10Au lendemain de la nomination à du nouveau Premier ministre, avant d'en parler, M. Wauquiez, ces images, je les décris à nos auditeurs d'Europe 1.
00:18Nous sommes à Paris, nous sommes à Lyon, nous sommes à Toulouse, avec nos reporters ou des individus au visage dissimulés,
00:24bloquent des routes, s'empruntent déjà aux forces de l'ordre, bloquent des centres de bus.
00:29La plupart sont cagoulés, on voit les premières échauffourées. De quoi tout cela est-il le symbole selon vous ?
00:37Précisément l'image de la France qu'on ne veut pas. J'ai vu ces images en arrivant.
00:42Et la journée n'a même pas commencé. On a déjà des images de violence, chez moi, dans ma région, à Lyon.
00:49Des gens qui assument tellement leurs idées qu'ils sont masqués.
00:52Des forces de l'ordre qui vont devoir faire leur travail dans des conditions extrêmement difficiles.
00:55Des drapeaux palestiniens. Je demande qu'est-ce que font des drapeaux palestiniens dans ce mouvement.
01:00Effectivement, nous en avons vu là, sur ces images, mêlées à des drapeaux de la CGT.
01:04Et je pense que toute une partie majoritaire de la France pense comme moi.
01:09Assez de cette France qui bloque tout, assez de cette France qui casse tout, et assez de l'autre côté de cette France qui paye tout.
01:14Vous ne comprenez rien de cette colère ? Il y a évidemment tout ce qui est condamnable, inacceptable, les violences, les dégradations.
01:20Mais il n'y a pas une colère légitime également, aujourd'hui, que vous comprenez ?
01:24Il n'y a aucune colère qui justifie qu'on aboutisse à casser et qu'on bloque un pays. Aucune.
01:28Et je pense que pour tous ceux qui aiment notre pays, il y a quelque chose de lamentable dans tout ça.
01:35Il y a deux jours, l'image de la France est l'instabilité politique, et aujourd'hui, on veut rajouter le blocage.
01:41Et il ne faut pas qu'on se trompe. Pour moi, c'est le même manipulateur dernier.
01:46C'est-à-dire ?
01:46Quand j'étais le lundi, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, il y avait dans les tribunes des spectateurs,
01:51quelqu'un qui se réjouissait, qui était Jean-Luc Mélenchon.
01:53Qui soutient le mouvement.
01:54Et aujourd'hui...
01:55Vous le voyez quand même derrière les violences ?
01:56Mais pour moi, c'est une évidence. C'est l'ombre de la France insoumise, c'est la main de Jean-Luc Mélenchon.
02:01C'est lui qui nourrit le chaos, parce qu'il espère la révolution.
02:04Et donc, on ne doit pas se tromper.
02:06Dernière, tous ces visages cachés, dernière, tous ces groupuscules,
02:10nos forces de l'ordre vont avoir affaire à cette tentative de déstabilisation.
02:14Et c'est pour ça qu'il faut qu'on soit très clair, il ne peut y avoir aucune ambiguïté.
02:17Il y a eu une récupération politique depuis le début de ce mouvement.
02:20On commence la journée avec cette forme de violence.
02:23Pour moi, tout ça est lamentable.
02:24C'est précisément ce que je ne veux pas, ce n'est pas la France.
02:27Monsieur Wauquiez, vous dites derrière tout cela la France insoumise.
02:30Le Rassemblement National, il y a quelques jours, j'interrogeais Sébastien Chenu, ici même à votre place.
02:35Il condamne les violences, mais il comprend une partie du mouvement.
02:39Il comprend la colère. Vous, vous dites non.
02:41Et quand vous commencez à excuser, vous finissez par justifier.
02:46C'est commencer par dire, ah mais oui, quand même, je comprends ce qui se passe le 10 septembre, etc.
02:50Non, moi je ne comprends pas ça. Voilà. À un moment, moi j'aime l'ordre.
02:55Je pense qu'on peut s'exprimer. On est dans une démocratie, on a cette chance.
02:58Mais la démocratie, ce n'est pas ça.
03:00Il est déjà 8h du matin, on voit ces boubelles incendiées.
03:03Je le disais, des centres de bus bloqués, des autoroutes, des routes.
03:07Également, quand le ministre de l'Intérieur, encore en exercice, Bruno Rotaio, dit tolérance zéro.
03:11Et qu'on voit déjà cela, Laurent Wauquiez, on se dit, elle est où la tolérance zéro ?
03:16Mais on le sait très bien. Et le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaio, il a raison de rappeler cet objectif.
03:23Mais je rêverais qu'on est tolérance zéro dans notre pays.
03:25Donc ce n'est pas le cas.
03:25Mais on le sait bien tous.
03:27Mais vous assumeriez, vous, une tolérance zéro avec les risques que ça peut avoir ?
03:30Mais quand vous avez des gens qui cassent, moi vous savez à qui je pense ?
03:34Je pense à tous ceux qui nous regardent, qui sont contribuables.
03:37Qui se disent, dans nos villes, c'est nous qui payons par nos impôts les équipements publics.
03:40Vous parlez du mouvement notamment Nicolas qui paye ?
03:42Bien sûr. Et auquel j'ai apporté tout mon soutien. Parce que vous savez quel est le cœur de mon combat.
03:47C'est la France qui travaille, qui a travaillé toute sa vie.
03:50Et qui est écoeurée par le sentiment que certains se permettent tout.
03:53Et qu'à l'arrivée, c'est toujours à eux qu'on demande des efforts.
03:55Et donc, je rêverais qu'il y ait la tolérance zéro.
03:57Je rêverais qu'on puisse se dire qu'à la fin de cette journée, bien évidemment, tous les manifestants qui ont cassé vont payer.
04:02Mais la réalité, c'est qu'on a tout un système politique, judiciaire, à secouer pour arriver à ça.
04:09Un système politique auquel vous participez.
04:12Et c'est bien pour ça que je m'emploie à le dénoncer et à le changer.
04:15Et vous connaissez mes opinions dessus ?
04:16C'est-à-dire qu'il faut qu'on se le dise, si on ne change pas le fonctionnement de notre État de droit,
04:21qui n'est plus un État qui protège les citoyens, qui n'est plus un État qui protège la police, on n'arrivera à rien.
04:26Si on n'a pas le courage de poser la question de ce qu'est la jurisprudence du Conseil constitutionnel,
04:30de la Cour européenne des droits de l'homme, nous n'arriverons pas à atteindre cet objectif,
04:35que je partage avec Bruno Retailleau, que je partage avec vous,
04:37qui est celui de la tolérance zéro, qui est celui de la fermeté.
04:40Mais ça, il faut aller jusqu'au bout.
04:42Ça suppose qu'on reprenne la main sur notre État de droit qui a dérivé,
04:45et qui maintenant, au lieu de protéger le citoyen, protège les délinquants.
04:48Sébastien Lecornu est-il l'homme de la situation ?
04:51L'homme, évidemment, de ce courage politique que vous appelez de vos voeux ?
04:55C'est son premier défi, quand même, aujourd'hui.
04:58Quel signal envoie Emmanuel Macron, tout d'abord, Laurent Wauquiez,
05:00avec une telle nomination à Matignon ?
05:03Écoutez, je vais répondre très simplement à ça.
05:06Pour moi, ce n'est pas la question.
05:08Et ne tombons pas...
05:09C'est pourtant la mienne.
05:10Je le comprends, et je comprends que vous n'aimiez pas que je vous dise ça,
05:13mais je vais le redire, et je suis sûr que vous comprenez très bien ce que je veux dire par là.
05:18Ne tombons pas dans le piège du casting.
05:20Monsieur Wauquiez, là, je vous demande, que représente le Premier ministre de la France ?
05:23Quelle image il renvoie ?
05:25C'est pour ça que la question qui se pose, et je le redis, ne tombons pas dans ce piège.
05:29Vous ne voulez pas dire un mot sur le signal envoyé par...
05:31Bien sûr que je vais y répondre.
05:32Mais si vous me permettez, je voudrais juste expliquer pourquoi.
05:36La question, ce n'est pas qui, mais pour quoi faire.
05:39On va pouvoir répondre.
05:40On va y venir.
05:40Bien sûr, on va pouvoir répondre.
05:42Le qui peut donner une indication sur le pourquoi.
05:45C'est un homme qui est venu de la droite, qui a été exclu quand il a rejoint le macronisme,
05:48donc j'imagine quand même que vous avez des affinités.
05:50Mais enfin, juste la question, moi, qui m'intéresse, c'est, il vient pour quoi faire ?
05:54Vous voulez que je vous réponde sur Sébastien Lecornu ?
05:57Je l'apprécie Sébastien Lecornu.
05:58Je le connais personnellement.
06:00C'est un homme extrêmement intelligent, d'écoute.
06:02Ça a été un excellent ministre de la Défense.
06:04Une fois que je vous ai dit ça, je ne vous ai rien dit.
06:07Parce que la question qui compte, ce n'est pas qui est Sébastien Lecornu,
06:10c'est qu'est-ce qu'il va faire.
06:11Alors, je vous la pose différemment, pour répondre au pourquoi faire.
06:14Est-ce que vous pensez que celui qui est décrit quand même comme le fidèle,
06:17parmi les fidèles, probablement la dernière carte du macronisme,
06:19est-ce qu'il peut rompre avec huit années de macronisme ?
06:22Il peut, à condition qu'on ait les cartes sur table.
06:25Et donc, moi, ce qui m'intéresse, et c'est pour ça que je reviens à la même réponse,
06:29ce n'est pas qui est Sébastien Lecornu, mais quel sera son contrat de gouverneur.
06:32Il va vous le dire, il va réunir les différentes forces politiques,
06:35et à partir de là, vous allez décider.
06:37Donc, si j'ai bien compris, Laurent Wauquiez, ce matin,
06:39la participation des LR au gouvernement n'est pas acquise.
06:42Alors, je vais essayer de vous répondre dans l'ordre.
06:45Je répète, ce qui compte pour moi, c'est qu'est-ce qui va être le programme de gouvernement,
06:49et c'est uniquement par rapport à ça que les députés de la droite républicaine se détermineront.
06:54Pourquoi ?
06:55Quand vous me posiez, et on se posait les mêmes questions quand François Bayrou a été nommé,
07:00moyennant quoi, tout le monde s'est précipité,
07:01à l'arrivée, il n'y avait...
07:03Attendez, tout le monde s'est précipité.
07:04Qui s'est précipité au gouvernement ?
07:06Vous voulez dire les LR ?
07:07À peine, à peine François Bayrou était nommé,
07:10on n'a pas pris le temps de déposer une feuille de route.
07:13On nous aurait dit,
07:14le gouvernement de François Bayrou va avoir comme bilan,
07:17et comme feuille de travail,
07:18comme principale loi, la loi fin de vie,
07:20et rien d'autre.
07:21Je pense que la position des députés de la droite républicaine aurait été autre.
07:24Donc, je ne veux pas qu'on reproduise les mêmes erreurs.
07:27Pour moi, ce qui compte,
07:28c'est qu'il faut qu'on ait le contrat de gouvernement sur la table.
07:31Et quand je dis ça, il faut qu'on soit bien précis.
07:34Le sujet, ce n'est pas juste que le Premier ministre reçoive les formations politiques,
07:37c'est qu'on écrive noir sur blanc ce qu'on va faire.
07:40Alors, les conditions...
07:41C'est quand même la moindre des choses.
07:43Dans une démocratie normale,
07:45vous n'allez pas dans un gouvernement sans savoir ce que vous allez faire.
07:48Et pourtant, c'est ce qu'on a fait avec François Bayrou.
07:51Donc, là, vous prenez une méthode différente.
07:55Non, souvenez-vous, moi, je n'ai pas changé.
07:57Je disais exactement la même chose il y a neuf mois.
07:59Et vous me le rappeliez ?
08:00Je disais exactement la même chose.
08:02Je n'ai pas changé d'avis.
08:03Je dis la même chose avant la nomination.
08:05Après, il faut une feuille de route.
08:07Pourquoi ?
08:08Attendez, M. Wauquiez, pardonnez-moi.
08:09Donc, vous dites ce matin que la participation des LR au gouvernement n'est pas acquise.
08:13Ça dépend du pourquoi.
08:14Donc, la feuille de route...
08:15Mais c'est normal.
08:15Enfin, vous seriez choqués que ce soit l'inverse, j'espère.
08:18Ce matin, beaucoup de ceux qui nous regardent et nous écoutent estiment que Bruno Retailleau
08:21sera sur la photo du gouvernement à l'intérieur.
08:23Mais la question, et nous partageons totalement cette ligne à l'intérieur des Républicains,
08:28c'est de savoir quel sera le programme de travail.
08:30Pourquoi ?
08:31Si vous ne dites pas ce que vous voulez faire avant, vous ne le ferez pas après.
08:35La deuxième raison, il faut qu'on retrouve de la stabilité.
08:38Ce gouvernement...
08:39A quel prix ?
08:40Je vais y venir.
08:41Il faut que ce gouvernement puisse aller jusqu'à l'élection présidentielle de 2027.
08:44Si vous n'avez pas votre feuille de route, que vous êtes installé sur des ambiguïtés,
08:48au fur et à mesure que le temps passe, ça tombe.
08:50Et le dernier point, celui que vous avez dit,
08:52l'Assemblée nationale est explosée.
08:54Ça signifie, il faut en être conscient,
08:56que le gouvernement va évidemment devoir discuter
08:58avec des gens avec lesquels on ne partage pas toutes les idées
09:00et qu'il y aura des compromis.
09:02J'en suis conscient.
09:04Mais je ne veux pas que ces compromis nous amènent à des compromissions.
09:06Et donc, pourquoi je veux que tout soit écrit noir sur blanc ?
09:10Parce que ça nous permettra de juger sur pièce.
09:12D'accord.
09:12Vous allez juger sur pièce un contrat de gouvernement.
09:15Mais en quoi rester encore, participer au gouvernement,
09:17si ce contrat de gouvernement vous convient,
09:20en quoi ce n'est pas une dilution définitive dans le macronisme,
09:23puisque vous voulez que, monsieur Lecornu,
09:25vous souhaitez, au nom de la stabilité, qu'il reste qu'en 2027 ?
09:29Mais parce que, précisément, c'est pour ça qu'il faut la feuille de route
09:31et que ça nous permettra de juger.
09:33Et moi, je serai le garant avec les députés de la...
09:35Vous avez le plus fidèle des macronistes qui est à Matignon.
09:37En quoi ce n'est pas une dilution dans le macronisme ?
09:39Mais la question pour moi, et je reviens toujours à ça,
09:41ce n'est pas la personnalité.
09:43Si Sébastien...
09:44Pardonnez-moi, vous aurez eu un Premier ministre socialiste.
09:48À quoi que vous, vous avez dit que vous ne censuriez pas automatiquement ?
09:50Peut-être que ça ne vous aurait pas déplu.
09:52Et c'est pour ça que je suis très cohérent.
09:54Parce que ce qui compte pour moi, ce n'est pas la personnalité, c'est le programme.
09:57Si jamais j'ai un gouvernement qui assume de faire des baisses de dépenses
10:00et n'augmente pas les impôts, ça me va.
10:03Si j'ai un gouvernement qui lutte enfin contre l'assistanat
10:05pour revaloriser la France qui travaille, ça me va.
10:08Si j'ai un gouvernement qui, contrairement à ce qu'a fait François Bayrou la dernière fois,
10:12ne découvre pas l'immigration la dernière semaine, ça me va.
10:16Et donc, la seule chose que j'essaye de faire dans cette période,
10:19où on voit bien le chaos, vous voyez ces images, vous voyez l'instabilité politique,
10:23on a fait un choix avec la droite républicaine,
10:25c'est d'essayer de faire oeuvre utile, même dans un contexte pas facile.
10:28Mais vous parlez de cohérence.
10:29Il y a quand même quelques jours, Laurent Wauquiez, c'est bien vous.
10:32Vous aviez dit que vous ne censuriez pas automatiquement un Premier ministre socialiste.
10:35Elle est où votre cohérence ?
10:36Vous n'étiez pas d'accord avec le reste des Républicains
10:39et encore moins avec le ministre de l'Intérieur.
10:42Donc, votre entente, quand même, elle tourne à la guerre des chefs aujourd'hui.
10:45Pas du tout.
10:46La position qui est la mienne, je l'ai toujours défendue
10:48et vous avez d'ailleurs relevé la cohérence de ce que je disais,
10:51c'est pour quoi faire ?
10:53C'est ma seule boussole.
10:54Il faut un cap.
10:55Et donc, ce que je veux dire par là...
10:57Je pense que vous savez qu'un Premier ministre socialiste
10:59aura une feuille de route socialiste.
11:00Non mais là, c'est fini, Madame Mabou.
11:01Et qu'un Premier ministre macroniste aura une feuille de route macroniste.
11:03Vous avez des doutes ?
11:05En tout cas, je me bats pour que ce soit autre chose, oui.
11:07Et c'est ça, mon combat.
11:08Je me bats pour que la voix des Républicains, elle soit entendue.
11:11Je me bats pour que ce ne soit pas une voix des Républicains
11:13qui aille juste prendre des postes et ne défendre pas ses idées.
11:15Et je me bats...
11:16Juste prendre des postes ?
11:17Il y a une place aux postes aujourd'hui chez les Républicains ?
11:20Madame Mabou, il y a toujours, quand on constitue un gouvernement,
11:22et ce n'est pas les Républicains,
11:24ne faisons pas semblant, c'est la vie politique.
11:27Et donc, ce qu'il faut, c'est des discussions.
11:30C'est normal dans la période.
11:32Des compromissions, non.
11:33Et donc, ce qu'il faudra juger,
11:34et c'est pour ça qu'il faut ce contrat de gouvernement,
11:37c'est est-ce que la feuille de route,
11:38avec les discussions nécessaires,
11:40correspond à ce qu'on veut ?
11:41Ou est-ce qu'on considère que ça ne correspond pas à ce qu'on veut défendre ?
11:44Pas de hausse d'impôts.
11:45Évidemment, sur le travail sur les dépenses,
11:47sur l'insécurité, sur l'immigration,
11:49vous attendez des garanties sur tous ces points.
11:52Je vous pose une question directe, Laurent Gouquet.
11:54Est-ce que la droite, c'est encore où elle habite ?
11:57Vous avez un pied dedans, un pied dehors, dans le bloc central ?
12:00Je pense que, Madame Mabrou, quand je vous explique nos idées,
12:02la défense du travail et pas de l'assistanat,
12:05les investissements, et qu'on a fait tous ensemble
12:08sur les sujets sécurité et immigration,
12:10quand je défends avec constance la France qui travaille,
12:13et qui ne veut pas que ce soit toujours les mêmes qui payent,
12:16je pense qu'au contraire, il y a une colonne vertébrale qui est très claire.
12:18Et quand, sur le mouvement du 10 septembre,
12:21contrairement à d'autres, je ne vous dis pas
12:22« Ah mais oui, je les comprends sans les soutenir »,
12:24je pense qu'il y a une colonne vertébrale.
12:25Vous avez des députés qui ont voté contre la confiance à François Bayreau,
12:28des députés qui sont abstenus, d'autres qui ont voté pour.
12:31Donc, un pied dedans, un pied dehors, où est-ce que vous vous situez ?
12:33Aujourd'hui, vous, patron quand même des députés LR,
12:36Laurent Gouquet, par rapport à ce bloc central ?
12:38Dans un choix qui est clair, de responsabilité,
12:40c'est-à-dire que dans une période de chaos,
12:42on essaye de faire œuvre utile.
12:43Tout le monde me répond la même chose.
12:46Rarement, quelqu'un vous dit « Je suis là pour être irresponsable ».
12:49Non, et je respecte aussi leur position.
12:50Le RN dit « On veut renverser toute la table ».
12:53Bon, ben moi, je ne vous dis pas ça.
12:54Moi, je vous dis, je considère qu'il faut...
12:56Vous êtes plus prudent aujourd'hui avec le profil de M. Lecornu ?
12:59Peut-être. Et tant mieux si c'est le cas.
13:00Et vous savez que je ne fais jamais partie de ceux
13:02qui sont dans les leçons de morale à l'égard de qui que ce soit.
13:05Mais ce que j'essaie, moi, c'est juste qu'on fasse œuvre utile.
13:08Et pour ça, pour moi, il y a la défense de la France qui travaille.
13:11Il y a un dernier sujet qu'on n'a pas abordé
13:13dans ce que doit être le contrat de gouvernement.
13:15On voit bien les ravages de l'instabilité.
13:18Je ne veux pas qu'on renoue avec les vieux démons de la 4ème République.
13:21Et donc, dans la feuille de route du Premier ministre,
13:23il doit être très clair qu'il n'y a pas la proportionnelle.
13:26La proportionnelle, c'est ce qui garantit l'instabilité politique dans un pays.
13:29Je ne veux pas voir ça dans un contrat de gouvernement.
13:31Alors, la stabilité, est-ce que ce serait aussi...
13:32Ça passe par des personnalités.
13:33À l'instant, Gérald Darmanin affirme qu'il veut rester à sa place.
13:37On imagine que Bruno Rotaillot, compte tenu des défis,
13:39veut également rester à sa place.
13:41Au-delà des postes, est-ce que vous dites que nous avons besoin
13:45de ministres tels que Bruno Rotaillot et Gérald Darmanin dans ce gouvernement ?
13:48Oui, mais pareil, c'est la même constance.
13:52Ce qui m'intéresse surtout, c'est pourquoi faire ?
13:54Parce que je me souviens, quand François Bayrou nous avait vendu son premier gouvernement,
13:58il était question d'avoir toute une série de lois sur l'immigration.
14:01Il n'y a eu quasiment aucune loi sur l'immigration qui a été portée
14:04et qu'on a pu porter par le gouvernement directement.
14:07Et donc, ce qu'il faut, c'est par raisonner par poste,
14:09c'est quelle va être la feuille de route et qu'est-ce qu'on va inscrire.
14:12Et ceux qui nous écoutent, c'est ce qui les préoccupe.
14:15Si Sébastien Lecornu mène une politique qui est claire,
14:18que les Français peuvent juger parce qu'il y aurait eu un contrat de gouvernement dès le début...
14:21Mais ça peut être l'homme de la rupture avec le macronisme ?
14:24Mais, Mme Mabrouk...
14:25Vous imaginez qu'après, il peut proposer totalement autre chose ?
14:29Enfin, arrêtons...
14:30Enfin, je ne vous ai jamais dit que vous alliez avoir une rupture avec le macronisme
14:34dans l'année et demie qui vient.
14:36Enfin, tout le monde est lucide sur ce qu'on a.
14:38Vous avez vu l'Assemblée nationale ?
14:39La seule chose que je vous dis, c'est essayons de faire un minimum de travail utile
14:43plutôt que de laisser notre pays se défaire sous nos yeux.
14:46Et donc, le sujet, ce n'est pas est-ce que le cornu va être la rupture avec le macronisme ?
14:50Bien sûr que non.
14:51Le sujet, c'est est-ce qu'on aura une feuille de route qui, pendant un an et demi,
14:55permet de faire avancer le pays dans la bonne direction ou non ?
14:57Et si le sujet, c'était le peuple ?
14:58Pourquoi vous ne croyez pas à un retour aux urnes ?
15:02Mais parce que je considère que dans la période,
15:06mettons un mot sur les choses,
15:07certains veulent une dissolution.
15:09Oui.
15:09Vous regardez les intentions de vote ?
15:10Sous vos partisans et militants ?
15:12Non.
15:13Ah si, une majorité ?
15:14Ah, dans tous les sondages ?
15:15Non, c'est assez partagé.
15:16C'est moitié-moitié, d'ailleurs, si on est très franc.
15:17Une bonne moitié, on va dire, oui.
15:19Et même démission pour certains.
15:21Vous savez, j'ai mes convictions.
15:23Je les défends quand même.
15:24Même si parfois, il faut un peu de courage pour les exprimer.
15:27Je ne fais pas partie de ces politiques qui vont au gré des sondages
15:29et qui disent exactement ce que pensent les sondages.
15:31Mais redonner la parole au peuple, c'est plutôt noble, généralement.
15:35Oui, si ce n'est pas pour le chaos.
15:36C'est-à-dire, à l'arrivée, vous regardez les intentions de vote comme moi,
15:40est-ce qu'elles aboutiraient à une Assemblée nationale différente ?
15:42Je ne sais pas.
15:43La situation a changé depuis, non ?
15:45Pour garder les intentions de vote, elles sont même moins bonnes
15:47que celles qui étaient prévues en juin pour avoir dégagé une majorité absolue.
15:51Et donc, dans la situation dans laquelle on est, avec une dette,
15:54la menace de l'insécurité, l'immigration qui est hors de contrôle,
15:58aller perdre des semaines et des mois, avec à nouveau un gouvernement,
16:02même pas de budget, c'est-à-dire qu'il faut dire un mot,
16:04si vous faites une dissolution, ça veut dire qu'il n'y a pas de budget l'année prochaine.
16:08Bon, je suis désolé, ce n'est pas ma façon de faire de la politique.
16:11Par contre, vous me parlez de revenir vers les Français,
16:15moi, je suis favorable à ce qu'il y ait des référendums.
16:17Je veux qu'il y ait un référendum sur l'accès aux aides sociales des étrangers.
16:20Il y a eu des promesses.
16:21Je voudrais qu'il y ait un référendum sur cette question de l'assistanat.
16:24On garde le social, on arrête l'assistanat, on revalorise le travail.
16:29Donc oui, je suis favorable à ce qu'on aille devant les Français,
16:32je suis favorable à ce qui tranche, c'est l'esprit gaulliste, mais pas la chianlée.
16:36Je vais passer à nos sujets, mais Laurent Wauquiez au gouvernement,
16:39ce n'est pas automatique.
16:42La cohérence, je me l'applique aussi à moi-même.
16:44C'est quelle feuille de route ?
16:45Vous m'y posez la question.
16:46Votre réaction, Laurent Wauquiez, à l'affaire autour de Thomas Legrand et Patrick Cohen,
16:49pour conclure, accusé de connivence avec le Parti Socialiste
16:52pour barrer la route à Rachida Dati,
16:54le tout dans une vidéo filmée à leur insu,
16:57sur la méthode tout d'abord,
16:58à savoir un enregistrement pirate.
16:59Il y a quelque temps, lorsque vous-même,
17:02vous avez fait l'objet d'un tel enregistrement,
17:03dans d'autres circonstances complètement,
17:05Patrick Cohen justifiait ces méthodes,
17:07méthodes contre lesquelles aujourd'hui,
17:09il peut porter plainte désormais.
17:10Comment vous réagissez ?
17:12Quel étrange personnage, deux poids, deux mesures.
17:14Je me souviens très bien,
17:15quand moi j'avais été enregistré à l'issue
17:17totalement de façon dissimulée et organisée,
17:20il avait expliqué que c'était tout à fait naturel et normal.
17:23Et maintenant, quand ça le touche lui,
17:25il dit, mais comment, quelle indignité ?
17:27Ce n'est pas des fonctionnements républicains.
17:29Pour moi, c'est très révélateur de ce qu'est cette personne.
17:32Je n'ai jamais voulu participer à des interviews avec lui,
17:36parce que j'ai toujours considéré...
17:37Vous avez déjà été invité sur le service public, évidemment.
17:39Vous vous y rendez, c'est normal.
17:41Et j'y défends mes idées,
17:42parce que je veux que dans le service public,
17:43il y ait le pluralisme,
17:44et je pense que quand on est de droite
17:46et qu'on défend nos idées,
17:47il faut aller y compris là où ce n'est pas facile.
17:49Et donc j'y vais, bien sûr.
17:51Mais il y a des limites.
17:52Il y a des limites aux deux poids, deux mesures.
17:54Je n'ai pas oublié ce qui a été fait à Cyril Hanoune.
17:56Je n'ai pas oublié la façon
17:57dont on a fait fermer son émission et son antenne.
18:00Et j'attends de voir ce qui, là, sera fait.
18:02Le service public, ça doit être le pluralisme.
18:05Ce comportement a porté atteinte
18:06à ce qui est normalement le service public
18:08qui est financé par nos impôts.
18:10Et donc il y a des limites.
18:11Merci Laurent Wauquiez.
18:12Merci à vous.
18:12C'était notre invitation ce matin.
18:14C'était un plaisir.
18:14Bonne journée et à bientôt.
18:15Sous-titrage Société Radio-Canada
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