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  • il y a 3 mois
À trois jours du vote de confiance à François Bayrou, en pleine crise politique, les partis multiplient les propositions pour un changement de gouvernement. Clémentine Autain, députée NFP de Seine-Saint-Denis, était l'invitée du plateau BFMTV, confrontée à Alain Duhamel.

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Transcription
00:00On accueille tout de suite Clémentine Autain pour votre face-à-face.
00:03Clémentine Autain, cofondatrice du mouvement L'Après, députée de Seine-Saint-Denis,
00:09où Alain vous demandera peut-être si vous êtes candidate pour Matignon,
00:13mais puisque c'est son face-à-face, Alain, je vous laisse poser la première question.
00:15Non, d'abord je dis bonsoir.
00:17Bonsoir.
00:18Bonsoir, ravie d'être là avec vous pour débattre.
00:22La gauche doit-elle aller à Matignon ?
00:24Vous se posez la question, Alain.
00:25Mais doit-elle ? Elle a le droit d'en avoir envie.
00:30Et comme je vous l'ai dit il y a quelques minutes,
00:34j'étais de ceux nombreux qui, sans être forcément de gauche,
00:38considéraient qu'après les élections législatives,
00:43il était naturel que ce soit un membre du nouveau Front populaire
00:50à qui on commence par proposer d'aller à Matignon.
00:53Je suis persuadé qu'il aurait été censuré tout de suite,
00:57mais c'était le jeu républicain, c'était la tradition.
01:01Bon, et donc je trouve que c'est ce qui aurait été fait.
01:03Alors maintenant, on en parlait tout à l'heure,
01:08est-ce qu'on est dans une véritable hypothèse ?
01:13D'abord, les choses ne sont plus les mêmes,
01:15c'est-à-dire qu'après les élections de 1924,
01:21il y avait une coalition à gauche.
01:24C'était une coalition qui a bien fonctionné puisqu'ils sont arrivés en tête.
01:29Aujourd'hui, il y a d'un côté les Insoumis,
01:33et puis d'un autre côté les autres.
01:36Quand je dis les autres, ils ne sont pas forcément d'accord entre eux.
01:38Mais il n'y a plus cette alliance.
01:41Le nouveau Front populaire en tant que tel,
01:44aujourd'hui, il n'existe plus.
01:46Bon, donc le rapport des forces n'est pas le même, évidemment.
01:49Clémentine Attain.
01:51Emmanuel Macron a bloqué le pays.
01:54C'est lui qui a bloqué le pays
01:55et qui fait que nous sommes aujourd'hui dans cette situation de blocage.
01:59Et je suis convaincue que seule la gauche
02:01est en situation de débloquer le pays.
02:06Parce qu'il faut en réalité changer absolument de braquet.
02:09Qu'est-ce qui fait qu'il y a une situation à la fois instable
02:13sur le plan institutionnel ?
02:14Vous l'avez rappelé tout à l'heure, il n'y a pas de majorité.
02:16Mais plus profondément, il y a un décalage
02:19entre ce que l'Assemblée nationale, le système institutionnel
02:22et le poids de l'exécutif,
02:25incarné par Emmanuel Macron et le Premier ministre,
02:27qui pèsent contre la volonté de la majorité de la population.
02:31Donc si on prend la question budgétaire,
02:33qui est quand même la grande question de la rentrée
02:34et sur laquelle François Bayrou a décidé
02:37de mettre son vatou et de se faire araquiri.
02:40Bon, en réalité, il n'y a pas 36 chemins.
02:44Nous, nous proposons de faire en sorte que
02:46ce qui nous a conduits à mettre la France dans le rouge,
02:51c'est-à-dire un certain nombre de cadeaux,
02:54de largesses qui ont été faites,
02:56à la fois aux ultra-riches, aux hauts patrimoines
02:58et aux multinationales,
03:00cesse, qu'on revienne en arrière,
03:02qu'on innove en termes d'imposition
03:05pour qu'il y ait de la justice fiscale
03:07et ainsi faire rentrer des recettes
03:09et avec ces recettes,
03:11réussir à protéger les Françaises et les Français,
03:13à réparer ce qui a été détruit,
03:16à faire plus de services publics,
03:18mieux de services publics
03:19et aussi d'enclencher la bifurcation écologique.
03:21– Ça, c'est ce qu'attendent une majorité de Français ?
03:24– Non, ce n'est pas ce qu'attendent une majorité de Français,
03:27c'est ce qu'attendent une bonne partie des électeurs de gauche.
03:31– Pas seulement.
03:31– Les électeurs du Rassemblement national,
03:33qui sont très nombreux,
03:35n'attendent pas la même chose.
03:36Ils attendent autre chose que ce qui existe,
03:38mais ils n'attendent pas la même chose que la gauche.
03:39– Je répète, au moment des élections législatives,
03:44il y avait une gauche unie.
03:46Aujourd'hui, il y a une gauche désunie.
03:48On peut le regretter, mais c'était une constatation,
03:51je ne vais pas vous répéter ce que Jean-Luc Mélenchon
03:54lui-même ne cesse de dire.
03:55Donc, il y a une gauche désunie.
03:57Cette gauche désunie, elle représente forcément
03:59une partie très minoritaire des Français.
04:03Est-ce que la gauche, celle qui reste unie,
04:07c'est-à-dire, en gros, comme on dit de Ruffin à Glucksmann,
04:11encore que Glucksmann, je ne suis pas sûr
04:13qu'il en fasse vraiment partie,
04:15mais est-ce que cette gauche-là, dont vous faites partie,
04:18aujourd'hui, peut prendre la tête du gouvernement
04:23et former un gouvernement ?
04:25Elle a présenté un programme,
04:27elle a présenté surtout un budget,
04:30que personnellement, je n'apprécie pas,
04:31mais ça chacun, j'apprécie d'ailleurs pas forcément
04:34celui qui était présenté avant non plus.
04:36Mais, bon, elle est candidate au pouvoir.
04:40Elle est candidate à l'exercice du pouvoir.
04:43Elle est candidate à former...
04:43Je vous confirme, nous sommes candidats au pouvoir
04:45et nous pensons qu'un certain nombre de nos mesures,
04:49et toutes les enquêtes d'opinion le montrent,
04:51si je prends des mesures phares,
04:52la taxe Zuckmann, que j'ai proposée
04:54et que j'ai défendue avec ma collègue,
04:56à l'Assemblée nationale...
04:57Il faut rappeler au passage de quoi il s'agit.
04:592%, j'allais le faire,
05:022% sur le patrimoine de ceux qui détiennent
05:05plus de 100 millions d'euros.
05:06Absolument.
05:06Et avec cette simple taxe,
05:08on fait déjà rentrer dans les caisses de l'État
05:10entre 15 et 25 milliards.
05:12Les Français sont absolument pauvres.
05:14Bien sûr.
05:15Un ISF climatique.
05:16Les Français ont toujours été pour taxer plus les super-riches.
05:20C'est vraiment pas une nouveauté, ça.
05:21Oui, mais donc, vous voyez bien que ça dépasse
05:23même les clivages actuels.
05:25Ah ben bien sûr !
05:26Je vous donne un deuxième exemple.
05:28Attendez, je vous laisse continuer.
05:30Après, bien entendu,
05:31les Français ont toujours détesté les riches
05:33sous toutes les majorités
05:35et sous tous les régimes,
05:37et c'était déjà vrai sous l'ancien régime
05:39avant la Révolution.
05:41Parce qu'il y a en France une passion de l'égalité,
05:42et je la partage.
05:43Oui, absolument.
05:44Je suis d'accord avec vous,
05:46il y a une passion de l'égalité en France.
05:48Or, il se trouve que...
05:48Beaucoup plus marquée qu'ailleurs.
05:50Il se trouve que sous le mandat d'Emmanuel Macron,
05:53les riches se sont considérablement enrichis
05:56et qu'aujourd'hui,
05:56comme un Premier ministre qui vient demander aux Français...
05:58Comme dans tous les pays occidentaux.
06:01Mais je ne dis pas que c'est bien.
06:03Ce sont des politiques néolibérales
06:05qui ont été menées en effet dans tous ces pays.
06:08Et le résultat n'est absolument pas fameux
06:10puisque les inégalités se creusent,
06:12la pauvreté n'a jamais été aussi forte que...
06:14Ah si, jamais, jamais, malheureusement.
06:16Pas depuis 30 ans.
06:17Ah oui, d'accord.
06:18Mais jamais, non, pas jamais.
06:19Si vous me laissiez finir ma phrase,
06:21j'allais dire,
06:21on n'a jamais été aussi élevé depuis 30 ans.
06:23Et ça, c'est parfaitement juste.
06:25Et donc, il faut avancer vers des mesures
06:27qui permettent de financer des protections,
06:31de financer aussi les besoins quotidiens
06:34de la population.
06:35On a un enjeu de santé
06:37qui est majeur aujourd'hui en France.
06:39On a un enjeu dans le système
06:41de notre éducation nationale
06:43qu'il faut également regarder de près.
06:46Et puis, il y a aussi...
06:47Et j'ai envie de dire avant tout,
06:48vous savez,
06:49à chaque fois que je fais mes courses,
06:52je suis ahuri des prix.
06:53Mais ahuri des prix.
06:55Comment voulez-vous que les Français
06:56s'en sortent ?
06:56C'est pas possible.
06:57Donc, il y a un enjeu sur les salaires.
07:00Oui, mais ça ne compense pas.
07:02Non, non, mais je ne vous dis pas le contraire.
07:03Mais la vie est terriblement chère.
07:06Les gens sont pris à la gorge.
07:08Et donc, c'est insupportable de voir...
07:08Ça aurait été différent
07:09avec un gouvernement de gauche,
07:11Clémentine d'Otan, en l'inflation.
07:12Mais bien sûr.
07:14Mais bien sûr.
07:14Nous aurions pris des mesures de protection.
07:16Nous aurions pris des mesures
07:17pour partager les richesses
07:20et pour créer des protections.
07:21Vous auriez pu bloquer les prix, vraiment ?
07:23Que fait le gouvernement encore hier soir ?
07:24Monsieur Bayrou,
07:25ça ne suffit pas d'avoir pris
07:26aux Français
07:27les deux plus belles années de la retraite.
07:29Ça ne suffit pas, monsieur Bayrou,
07:31d'avoir voulu leur faire encore
07:33prendre deux jours de congé.
07:35Encore hier soir,
07:36il nous a expliqué
07:36qu'il allait doubler
07:37les franchises médicales.
07:39Mais ça suffit.
07:40Mais je vous le dis sincèrement.
07:41C'est insupportable.
07:43Alors, insupportable.
07:44Alors, j'ai regardé ce que vous proposez.
07:46Ce n'est pas à la majorité des Français
07:47de payer pour leur politique
07:49au service des ultra-riches
07:50et des multinationales.
07:51Ça, c'est nous.
07:51Ça, disons que c'est assez simplificateur
07:54comme formule.
07:55Ou disons que c'est assez simple.
07:56Comme vous voulez.
08:01Le projet de budget
08:03qui a été présenté par la gauche
08:06est, pour essayer d'être honnête,
08:10intellectuellement,
08:11est plus modéré
08:12que celui qui avait été proposé
08:15par la gauche en 2024
08:16et encore plus modéré
08:19que celui...
08:19Vous parlez de celui,
08:20Parti Socialiste, peut-être ?
08:22Celui, non.
08:23Ce que le Parti Socialiste
08:26vient de proposer...
08:27Oui, oui.
08:28Vous avez dit la gauche,
08:29donc c'est plus âgé.
08:30Le Parti Socialiste.
08:31C'était pour qu'on se comprenne bien.
08:32Oui, oui, oui.
08:33Ce que le Parti Socialiste
08:34vient de proposer,
08:35son projet de budget,
08:37est plus modéré
08:38que ce qui avait été proposé
08:40par le nouveau Front populaire,
08:42donc l'ensemble de la gauche,
08:43en 2024,
08:44et encore plus modéré
08:45que ce qui avait été proposé
08:47en 2022,
08:47à l'époque
08:49de la prouesse Mélenchon.
08:51Mais ça doit déjà être
08:52trop pour vous,
08:52M. Duhamel.
08:53Pardon ?
08:53Ça doit déjà être
08:54trop pour vous, peut-être.
08:56Mais en tout cas,
08:57j'essaye d'être honnête
08:58et donc je reconnais
08:59qu'il y a une évolution.
09:01Cela dit,
09:02c'est un budget
09:03qui, moi,
09:04ne m'enthousiasme pas du tout
09:07pour deux raisons.
09:09La première,
09:12c'est que,
09:13par rapport au projet de budget
09:15de Bayrou,
09:15dont je ne dis pas du tout
09:16qu'il était idéal,
09:17mais enfin,
09:17c'est un point de comparaison
09:18naturel,
09:20par rapport au projet
09:22de budget de Bayrou,
09:24l'effort fait
09:26pour diminuer
09:28le déficit
09:29est de moitié.
09:31Bon,
09:31or,
09:31à tort ou à raison,
09:33je considère
09:34qu'on est
09:34dans une période
09:36où l'effort
09:37à faire
09:38pour échapper
09:39à une crise monétaire
09:41est un effort
09:42qui doit être élevé.
09:43C'est ma conviction,
09:44ce n'est pas la vôtre,
09:45mais c'est ma conviction.
09:47Donc,
09:48il y a cet aspect-là.
09:49L'autre aspect...
09:49Je peux vous répondre
09:50sur cet aspect,
09:51peut-être ?
09:51Oui,
09:52mais alors,
09:52à mon âge,
09:52je risque d'oublier
09:53l'autre moitié.
09:54Enfin,
09:54allez-y.
09:55C'est juste pour que
09:56les personnes qui nous regardent
09:58puissent bien suivre,
09:58parce que c'est un vrai désaccord
10:00que nous avons.
10:01Et François Bayrou,
10:02sur tous les plateaux,
10:03vient dire
10:04qu'au fond,
10:05son choix politique
10:06est une fatalité.
10:08C'est vraiment
10:08le « there is no »
10:09alternative bien connu.
10:10Et notamment,
10:12moi,
10:12j'ai un désaccord
10:12sur le niveau,
10:14enfin,
10:14la gravité de la dette,
10:16en fait.
10:16Vous trouvez qu'il dramatise ?
10:18Mais c'est l'évidence même,
10:19en réalité,
10:20parce que nos titres de dette,
10:21aujourd'hui,
10:23quand la France veut acheter
10:2420 milliards,
10:25en fait,
10:26on lui en propose 60,
10:27donc on n'est pas la grève.
10:28Non, non, non.
10:29Mais bien sûr que oui,
10:30Primo,
10:30et Dezio,
10:31il raconte que
10:32cette dette-là,
10:33ce serait une dette
10:35pour les générations futures,
10:36alors qu'en réalité,
10:38la dette,
10:38elle roule
10:398 années.
10:40Donc ce n'est pas
10:40ce qu'on laisse
10:41aux générations futures,
10:42c'est avant tout
10:43la dette écologique.
10:44Donc pour moi,
10:44le problème de la dette,
10:45et je ne dis pas
10:46qu'il n'y a pas
10:46de problème de la dette,
10:47mais quel est-il ?
10:48Il est double.
10:49C'est qu'un,
10:50on s'endette
10:50pour une politique
10:51de destruction
10:52des protections sociales
10:53et des services publics,
10:55et pour,
10:55encore une fois,
10:57diminuer la contribution
10:58de celles et ceux
11:00qui ont le plus.
11:00Donc moi,
11:01je trouve ça injuste
11:02de s'endetter
11:02pour une politique pareille.
11:04Et deuxièmement,
11:05c'est un deuxième problème,
11:06c'est que notre dette,
11:07elle est détenue
11:08par les marchés financiers.
11:09Et je pense
11:12qu'il faut réfléchir
11:13aussi à la nature
11:14de notre dette.
11:15Alors,
11:16d'abord,
11:16quand il y a
11:18des déficits budgétaires,
11:19et ça depuis
11:20des années et des années,
11:21on peut dire 30 ans
11:22puisque c'est en général
11:23ce à quoi on compare,
11:25les déficits
11:26sont en bonne partie
11:28liés aussi
11:30à l'extension
11:31de services publics
11:33souhaitables.
11:34Je ne dis pas le contraire,
11:35nécessaires,
11:36mais c'est aussi lié.
11:37Mais pour en revenir
11:38à la dette elle-même...
11:39Et c'est lié
11:40parce qu'il n'y a pas
11:40de recettes ?
11:41Attendez, attendez, attendez.
11:42Pour en revenir
11:43à la dette elle-même,
11:44l'idée de dire
11:44ça n'est pas tellement grave,
11:46je n'y crois pas
11:47un instant.
11:49On a, évidemment,
11:50on ne va pas être
11:50la Grèce.
11:52La France a un système
11:52bancaire solide,
11:54la France a des entreprises
11:55puissantes
11:56qu'il ne faut d'ailleurs
11:57pas trop risquer
11:59d'amoindrir,
12:01mais la France
12:01a un système
12:02économique solide.
12:04En revanche,
12:05sur le plan monétaire,
12:07la France est en
12:08grande difficulté.
12:09Et il va y avoir,
12:11là je ne parle pas
12:12dans l'abstrait,
12:13il va y avoir
12:14des vendredis prochains.
12:15Vendredis prochains,
12:16c'est dans pas longtemps.
12:18Il va y avoir
12:19une agence de notation
12:20qui, comme elle le fait
12:21régulièrement
12:22à ce moment-là,
12:24notera ce qui s'est passé,
12:25en réalité,
12:26sur le plan politique,
12:27à partir de lundi.
12:29Oui, mais précisément.
12:31Et je pense,
12:33non pas qu'il va y avoir
12:34un déferlement effrayant,
12:37mais je pense
12:38qu'on est dans
12:39une situation
12:39qui est délicate.
12:40Vous disiez,
12:41et vous aviez raison,
12:42de dire,
12:42on n'a pas eu
12:43de difficulté
12:44à pouvoir,
12:45comme le Trésor français
12:47le fait chaque semaine,
12:48à pouvoir faire
12:49les emprunts, etc.
12:50Simplement,
12:51un, les emprunts
12:51sont de plus en plus importants,
12:53donc c'est de la dette,
12:54et deux,
12:55les taux d'intérêt
12:56montent lentement,
12:58montent lentement,
13:00mais montent quand même.
13:01Et le problème,
13:02moi, c'est la crainte que j'ai,
13:03alors peut-être que je me trompe.
13:04Non, non,
13:05vous avez raison sur ce truc.
13:06Mais la crainte que j'ai,
13:07c'est qu'il y ait,
13:10une fois que le gouvernement
13:11aura été bi par terre,
13:14on se trouvera donc,
13:15et ça c'est pour les marchés,
13:17c'est très important,
13:18ça sera la deuxième année de suite
13:20que la France se trouvera
13:22au moment de commencer
13:23les discussions budgétaires,
13:24début octobre,
13:26ça sera la deuxième fois
13:27que la France se trouvera
13:29sans budget accepté.
13:32Alors,
13:32je vous ai dit
13:32sur le service de la dette.
13:34Et donc,
13:35là-dessus,
13:36c'est onxiogène
13:38pour les marchés.
13:39Bien sûr,
13:39Clémentine d'Otan ?
13:40Oui,
13:40mais vous écoutez
13:41attentivement depuis une petite minute.
13:43Je vous pose juste une question
13:43parce que vous parlez
13:44de la gauche,
13:45justement,
13:45depuis le début de cette édition.
13:46Je voudrais vraiment répondre
13:46sur le service de la dette.
13:47Alors,
13:47allez-y sur la dette.
13:48C'est un débat assez fondamental
13:50parce que celles et ceux
13:51qui nous écoutent
13:52sont abreuvés matin,
13:53midi et soir
13:53de la dette,
13:54la dette,
13:54la dette,
13:55la dette.
13:55Et donc,
13:55ça crée énormément
13:56d'anxiété,
13:57pas simplement pour les marchés financiers
13:59mais pour les gens
14:00parce que c'est une inquiétude.
14:02Donc,
14:03je ne partage pas
14:04le niveau de dramatisation
14:05qui,
14:06pour moi,
14:06est aussi orchestré
14:08pour nous faire avaler
14:09ces fameux efforts
14:10qui seraient demandés
14:11à la majorité des Français.
14:13Et ça,
14:13je suis en désaccord.
14:14Encore une fois,
14:15on peut aller chercher
14:16des recettes.
14:16On peut aller chercher
14:18des recettes.
14:19On n'était pas obligé
14:19de s'endetter
14:20à de tels niveaux
14:21si c'est pour,
14:22en plus,
14:23ne pas améliorer
14:24la situation quotidienne
14:26des Françaises
14:26et des Français.
14:27Qui s'est améliorée
14:28à certains moments
14:29et qui s'est détériorée
14:30à d'autres moments.
14:31Ça n'a pas été continu
14:32depuis 30 ans.
14:33On ne peut pas dire
14:33que depuis 30 ans
14:34la situation des Français
14:35se dégrade.
14:36Il y a des périodes
14:37où, heureusement,
14:38elle s'améliore
14:39et il y a des périodes
14:40où, malheureusement,
14:41comme c'est le cas en ce moment,
14:43elle tend plutôt
14:44à se détériorer.
14:45Moi, je suis progressiste.
14:46Et je souhaite
14:47que le chemin
14:48soit celui
14:49d'une amélioration
14:50substantielle
14:51pour les Français
14:52et les Français.
14:53S'il s'agit de dire
14:55qu'on souhaite
14:55l'amélioration
14:56de la vie des Français,
14:58je vais vous dire
14:58moi aussi.
15:00Alors, dans ce cas,
15:01Alain Duhamel,
15:02vous allez être d'accord
15:03avec moi
15:03pour dire que la politique
15:04de l'offre,
15:05ce qu'on appelle
15:05la politique de l'offre,
15:06c'est-à-dire celle qui,
15:07par exemple,
15:08fait qu'on donne
15:08211 milliards d'euros
15:10annuels aux grandes entreprises,
15:12enfin aux entreprises
15:13en règle générale,
15:13mais dont un grand nombre
15:15aux grandes entreprises,
15:16sans aucune contrepartie sociale
15:17et environnementale,
15:18en espérant que ça ruisselle,
15:20en espérant que ça ruisselle,
15:22chacun peut en tirer
15:23aussi un certain nombre
15:24de conclusions.
15:27Non, mais vous ne m'apprenez rien,
15:28il y a deux politiques
15:29économiques possibles,
15:30il y a une politique
15:30de l'offre
15:31qui a été effectivement
15:32pratiquée
15:33depuis l'arrivée
15:34d'Emmanuel Macron,
15:35qui avait d'ailleurs
15:36été déjà esquissé
15:37par avant.
15:37sous François Hollande,
15:41à partir de la troisième année
15:43de son quinquennat.
15:44Je suis bien d'accord.
15:45Et il y a une politique
15:46que vous présentez,
15:47qui est la politique
15:48keynésienne classique.
15:50Non, je ne suis pas
15:51keynésienne classique.
15:51Il reste une petite minute.
15:53Attendez,
15:54ce que je pense,
15:57c'est qu'il ne s'agit pas du tout,
15:59en tout cas dans mon esprit,
16:00il ne s'agit pas du tout
16:01de faire de la dramatisation délibérée
16:03et encore moins
16:04de la dramatisation partisane.
16:06Mais nous avons un bon accord.
16:08Mais je pense que les Français
16:09comprennent très bien
16:11qu'on est dans une situation difficile
16:12et ils en ont conscience,
16:15mais qu'on n'a pas du tout
16:19de consensus
16:19sur la réponse à donner.
16:21Et ce que vous représentez,
16:23c'est le point de vue
16:24d'un quart des dirigeants
16:26politiques français.
16:28Mais je pense que mon point de vue
16:29est un point de vue majoritaire
16:31parmi les Français
16:32pour ce qui est de considérer
16:33qu'il n'y a pas de raison...
16:3615% des Français
16:37veulent de Jean-Luc Mélenchon
16:38sur le data sondage.
16:39Il est au même stade
16:40que vous n'êtes pas
16:41pour Jean-Luc Mélenchon.
16:43Je ne vois pas le rapport.
16:43Moi, je veux juste simplement
16:45vous dire que l'écrasante
16:46majorité des Français
16:47veut qu'on aille
16:48taxer les riches
16:49et les multinationales,
16:51veut plus de ça.
16:51L'écrasante majorité
16:53des Français
16:55souhaitent qu'on taxe
16:56beaucoup plus
16:57les ultra-riches
16:58et que leur niveau de vie
17:00s'améliore.
17:01La question de savoir
17:02dans les circonstances
17:04économiques actuelles,
17:05est-ce que c'est ça
17:06qui peut se dessiner
17:07ou pas ?
17:08Il suffit de le choisir.
17:09C'est une réponse économique
17:10différente, antagoniste.
17:11Sauf que la réponse
17:12que vous définissez
17:13est celle qui est au pouvoir
17:15de...
17:15C'est terminé,
17:16M. Duhamel.
17:17Merci.
17:17Et nous envoyons les récits
17:18donc il faut tenter
17:20un autre chemin.
17:21Merci.
17:21C'est ce que nous proposons
17:22et c'est pourquoi
17:23nous sommes la solution.
17:24Ce n'est pas du tout ça.
17:25Je vous coupe.
17:26Je suis désolée.
17:26On peut continuer ce débat
17:28en sortant de ce plateau.
17:29Merci infiniment.
17:30Merci à vous.
17:30Merci à vous.
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