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  • il y a 2 mois
À quoi sert un spéculum ? Faut-il consulter à 16 ans ? Peut-on choisir entre un gynécologue homme ou femme ? Quelle contraception est la plus fiable : pilule, implant, stérilet ? Pourquoi y a-t-il encore tant de tabous ? Dans cet épisode de Médecine sans filtre, on explore la spécialité la plus intime de toutes, à la croisée du soin, de la prévention et de la santé sexuelle avec Dr Olivier Marpeau alias @mongyneco.

« Le gynécologue, c’est le dentiste des vulves. » « Les gynécos sont sévères. » « Ils font mal » « Je préfère une femme » « Comment peut-on choisir cette spécialité ? » Les réactions ne manquent pas quand on parle de gynécologie dans la rue. Mais que recouvre vraiment cette spécialité ? Spéculum, contraception, frottis, sexualité, suivi de la ménopause… La gynécologie concentre autant de tabous que de questions pratiques.
Avec humour et pédagogie, le Dr Olivier Marpeau, gynécologue-obstétricien à Aix-en-Provence, et grand vulgarisateur de la gynécologie sur Instagram et TikTok avec @mongyneco, répond sans détour aux interrogations recueillies dans la rue.

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Transcription
00:00Pour vous, c'est quoi la gynécologie ?
00:01Je vais vous dire que c'est une de la ch***.
00:02Un docteur des parties intimes.
00:04Le gynécologue, c'est le dentiste des vulves.
00:07On me compare souvent au dentiste, parce qu'en gros, c'est les deux rendez-vous que les femmes n'ont pas envie d'avoir.
00:10Le rendez-vous chez le dentiste, c'est le rendez-vous chez le gynécologue.
00:12Contrôle technique tous les 5 ans.
00:14Ouais, contrôle technique. J'ai un bébé il y a 2 ans, contrôle technique.
00:16Grosse erreur.
00:17Quoi, faut que je vous décrive un spéculum ?
00:19Le spéculum, c'est l'instrument qui fait le plus peur aux femmes.
00:22Et je peux pas leur donner tort. Le plus désagréable, c'est le spéculum.
00:30C'est simplement par la gynécologie, donc on n'est pas nous-mêmes intéressés.
00:32Faut que les hommes s'abonnent à mon gynéco, c'est la seule solution, pour qu'ils soient tous au courant de ce qui se passe.
00:40Salut, je suis le docteur Olivier Marpeau, alias mon gynéco sur les réseaux sociaux.
00:44Je suis gynécologue obstétricien, je suis sur les réseaux, mais je travaille aussi dans la vraie vie, dans mon cabinet.
00:48J'exerce à Aix-en-Provence en libéral et je suis spécialisé en chirurgie gynécologique.
00:53On va parler de la santé gynécologique des femmes, de leur suivi, de l'information, ça va être très intéressant.
00:57Pour vous, c'est quoi la gynécologie ?
01:00C'est le seul médecin avec qui je me sentirais complètement à l'aise pour ma sexualité, parler de ces choses-là.
01:08Ça, c'était la patiente parfaite, la patiente complètement à l'aise pour parler de toutes les choses de sa vie gynécologique.
01:13On aime, mais ce n'est pas toujours le cas.
01:15Globalement, les femmes n'ont quand même pas tellement envie de nous voir en consultation.
01:18Un médecin qui s'occupe de l'appareil génital des femmes.
01:22Qui va bien ? Est-ce qu'il ne va pas au niveau de l'appareil génital, surtout chez les femmes ?
01:27Comment avoir un enfant ? En tout cas, donner quelques conseils.
01:30Et puis pour protéger tout ce qui est maladies sexuellement transmissibles.
01:35Alors la gynécologie, ça va bien au-delà du soin de l'appareil génital des femmes.
01:38On s'occupe beaucoup de seins, de maladies bénignes et de cancers du sein également.
01:41Et puis on va accompagner les femmes tout au long de leur vie et notamment au cours des étapes de leur vie hormonale qui sont nombreuses.
01:47On n'est pas juste focalisé sur leur appareil génital.
01:49Un docteur des parties intimes.
01:52Le gynécologue, c'est le dentiste des vulves.
01:54On nous compare souvent aux dentistes parce qu'en gros, c'est les deux rendez-vous que les femmes n'ont pas envie d'avoir.
01:58Le rendez-vous chez le dentiste, c'est le rendez-vous chez le gynécologue.
02:00Moi, je trouve que je fais un métier moins dangereux quand même que les dentistes parce qu'il n'y a pas de dents.
02:04Enfin, normalement.
02:04On est spécialisé dans tout ce qui est reproduction féminin.
02:10Au-delà des pathologies, il y a aussi la contraception qui est hyper importante quand même dans le métier, je pense.
02:14Donc, ça, elles le disent bien. On ne s'occupe pas que de l'appareil génital et des maladies de l'appareil génital.
02:19On va discuter beaucoup avec nos patientes d'infections sexuellement transmissibles, de leur fertilité, d'un éventuel désir de grossesse.
02:24Donc, c'est une spécialité qui est ultra variée et qui s'intéresse à tous les âges de la vie de la femme.
02:30Tu trouves que c'est normal de vouloir faire ce métier ?
02:32Oui, carrément. Je trouve que c'est un très beau métier.
02:34Alors, je ne sais pas si moi, ça me tenterait, mais je trouve que c'est un beau métier.
02:38Ah non, c'est bien. C'est mieux.
02:40Il y en a besoin.
02:41C'est mieux qu'il y ait des spécialistes, ouais.
02:42Il faut être sympa pour choisir ce truc parce que souvent, on envoie des pas cools et ça ne fait pas plaisir.
02:49Mais non, dans l'idée, je ne trouve pas ça si bizarre.
02:51Ça, ça me rassure un petit peu parce que c'est une question qu'on me pose très souvent.
02:54Pourquoi avoir choisi ce métier ?
02:55Et les gens ont parfois du mal à comprendre, que ce soit les hommes ou les femmes,
02:58qu'un homme ait envie de choisir cette spécialité de gynécologie et de gynécologie obstétrique.
03:02Pendant nos études de médecine, on explore toutes les spécialités.
03:06On fait des stages dans les spécialités médicales, des stages dans les spécialités chirurgicales et des stages en gynécologie obstétrique.
03:10Normalement, on y passe tous pendant nos études de médecine.
03:12Et après, en fonction de ce qu'on a vu, de ce qu'on a appris, de ce qui nous plaît, on va choisir la spécialité.
03:16C'est rare de se réveiller, de se lever le matin, adolescent, et de se dire, tiens, je vais être gynécologue.
03:21Je crois que je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'a dit, je veux devenir gynécologue.
03:24Ah, mais ce qui est bizarre, c'est qu'il y a quand même plus de mecs que de femmes, en vrai.
03:29Oui, c'est vrai, on s'est beaucoup posé cette question.
03:32Nous, les femmes, les hommes, de toute façon, se sont appropriés tous les domaines.
03:36On est un petit peu en colère, la dame, mais ce n'est pas complètement vrai.
03:38C'est même totalement faux. Il y a plus aujourd'hui en France de gynécologues obsétriciens femmes que de gynécologues obsétriciens hommes.
03:44Aujourd'hui, c'est une profession qui s'est beaucoup féminisée et tant mieux.
03:49Parfois, on m'avance l'argument que, comme je suis un homme, je ne peux pas parler de choses que je ne connais pas,
03:53en l'occurrence les maladies des femmes, ce qu'elles vivent au cours de leur vie hormonale et tout ça.
03:57Moi, ça ne me poserait aucun problème d'aller voir une urologue femme pour lui confier ma prostate.
04:02Je trouve que c'est tout à fait normal que des gens se lancent dans cette spécialité comme dans les autres.
04:08C'est touchy comme question.
04:10On a aussi la mauvaise image des vieux gynécologues.
04:13Je pense que ce n'est plus du tout pareil maintenant.
04:15On a plus tendance à aller voir des sages-femmes, du coup.
04:16Le choix du gynécologue homme ou gynécologue femme, c'est un débat sans fin.
04:21C'est pas mal d'avoir le choix, même si on sait que le choix aujourd'hui dans le cadre du suivi gynécologique, il est compliqué.
04:25J'ai remarqué que souvent les jeunes femmes avaient tendance spontanément, par réflexe, et je trouve ça complètement normal,
04:31de privilégier les rendez-vous chez les gynécologues femmes ou chez les sages-femmes.
04:35Je trouve que c'est important quand même de donner ce message qu'on est des professionnels de santé avant tout, qu'on a appris ce métier.
04:40C'est vrai qu'au cours de leur vie, au fur et à mesure des années, parfois elles n'ont pas le choix pour leur accouchement, pour une urgence.
04:47Elles consultent et elles tombent sur un gynécologue homme alors qu'elles ne l'avaient pas forcément choisi ou voulu.
04:52Et il y en a beaucoup qui disent que finalement, le gynécologue homme, parfois, il peut être plus doux.
04:57Peut-être qu'on est plus doux de temps en temps. Je ne fais aucune généralité, bien sûr.
05:00Sinon, je vais me faire allumer par mes consoeurs.
05:03Je pense qu'effectivement, on a une approche un petit peu différente parce que c'est quelque chose, justement, qui est un petit peu mystérieux
05:08parce qu'on ne le vit pas dans notre corps. Encore une fois, pas de généralité, docteur Marpeau.
05:13Moi, je sais qu'en tant que femme, j'ai principalement consulté des femmes en tant que gynécologues parce que ça reste notre intimité.
05:19Et très souvent, en plus, on est dans un pays où on est quand même très pudique et elles ont pareil que moi.
05:23Donc, il y a un peu ce côté. Je ne dirais pas que l'homme, il ne saurait pas parce qu'en général, les hommes, on m'a toujours dit que les hommes étaient plus doux que les femmes.
05:30Moi, en l'occurrence, c'est une femme, mais j'ai été traitée par des hommes aussi.
05:34Femmes aussi ?
05:35Oui.
05:35Par rapport au fait qu'on soit plus à l'aise ?
05:37Je pense qu'il y a une partie aussi d'avoir l'impression de plus se sentir comprise et écoutée parce que c'est une autre femme qui ne parle vraiment.
05:44On me pose souvent la question, comment choisir la personne qui va faire mon suivi gynécologique ?
05:47Il ne faut pas hésiter à se renseigner autour de soi, demander à ses copines.
05:51C'est à chaque femme de se faire son idée, de prendre ses infos.
05:54Les avis Google, on en pense qu'on en veut, mais ça peut être une source aussi d'informations.
05:57Mais surtout, l'entourage, le bouche à oreille et vraiment de se faire sa propre idée parce que chacune est différente.
06:01Vous avez déjà eu une mauvaise expérience en allant chez le gynéco ?
06:05Oui.
06:06Mon premier gynéco, c'était une femme.
06:08J'avais 16 ans et je me souviens, j'avais dit à ma mère, la prochaine fois, je vais un homme que je trouve beaucoup plus délicat, justement.
06:16Et depuis, mes gynécos sont des hommes.
06:18Mais parce que j'étais jeune, après, on...
06:20La première fois qu'on y va, on a un peu...
06:21Oui, c'est un peu impressionnant quand même.
06:23Oui.
06:23Mais bon, on s'habit dessus.
06:25Les examens, ils ne sont jamais hyper délicats, quoi.
06:27Ça leur semble évident et c'est jamais hyper agréable, quoi.
06:31La consultation de suivi gynécologique, enfin la consultation de gynécologie en général,
06:34c'est pas une consultation comme les autres.
06:36Parce que peut-être que pour nous, professionnels de santé, c'est quelque chose de assez naturel,
06:40on est assez détachés par rapport à ça.
06:42Mais pour les femmes qui viennent nous voir dans nos cabinets,
06:43c'est pas du tout la même chose de venir nous voir en consultation
06:45ou d'aller voir un cardiologue ou un rhumatologue.
06:49Parce qu'il y a ce côté pudeur, il y a ce côté intimité,
06:52il y a ce côté intrusif de l'examen gynécologie et de l'échographie endovaginale, par exemple,
06:57qu'on fait très souvent maintenant dans nos cabinets.
06:58Aujourd'hui, on en parle beaucoup avec le consentement,
07:02avec la bienveillance qui doit être présente en permanence dans nos cabinets,
07:05le consentement, l'information.
07:07Vous sauriez donner trois moyens de contraception exclusivement réservés aux femmes ?
07:10Il est la puce et la pilule.
07:15C'est pas une puce, c'est un implant contraceptif.
07:18Donc, ils connaissent des trucs quand même, ces jeunes, dans les rues de Paris,
07:20sur la contraception féminine.
07:22Effectivement, les trois grandes contraceptions les plus utilisées chez les femmes,
07:24aujourd'hui, c'est le stérilet, le dispositif intra-utérin, au cuivre ou hormonal.
07:28La pilule vient en deuxième position maintenant, alors que c'était vraiment la contraception numéro un avant.
07:32Et puis, l'implant contraceptif, c'est un implant comme petite allumette en plastique
07:35qu'on met sous le bras, qui a une durée d'efficacité pendant trois ans,
07:38qui libère de la progestérone, qui est très efficace en termes de contraception,
07:41qui n'est pas toujours bien tolérée, mais la contraception parfaite, bien sûr.
07:44Alors, elle n'existe pas, en tout cas, ce n'est pas une puce.
07:47Il n'y a pas de fonction GPS, il n'y a pas de 5G.
07:50Un peu comme pour les vaccins, d'ailleurs.
07:51Vous ne risquez rien, en tout cas sur le plan numérique.
07:55Le stérilet, je sais qu'il existe des capotes, mais je crois que pour les femmes, et pilules.
07:59Pas mal, honnête.
08:01Préservatif, ouais, mais là, c'est mixte, des produits spermissifs, des choses comme ça, peut-être.
08:04Le stérilet, l'implant, l'anneau vaginal.
08:09La pilule, j'avais un doute sur...
08:11C'est juste que personne ne fait confiance aux hommes pour la prendre, donc ça ne marche pas.
08:15Ça, ce n'est pas faux.
08:16On parle beaucoup de la contraception masculine,
08:18et effectivement, on a un énorme retard sur la contraception masculine.
08:21La pilule pour homme, elle n'existe pas.
08:23Souvent, on me fait le reproche en me disant,
08:24mais pourquoi vous ne parlez pas de la pilule pour homme ?
08:26Pourquoi il n'y a pas de pilule pour homme ?
08:28Ce n'est pas de notre faute, nous, les gynécologues hommes, que la pilule pour homme n'existe pas.
08:31Il y a, à l'étude, mais depuis des années, un gel contraceptif hormonal pour les hommes.
08:35J'espère qu'il va venir et qu'il sera efficace et bien toléré.
08:39Mais c'est vrai que la contraception, ça reste aujourd'hui, malheureusement, j'ai envie de dire, une histoire de femmes.
08:46Il y a une contraception dont ils n'ont pas du tout parlé, ni les hommes ni les femmes,
08:48c'est la contraception définitive, la ligature des trompes,
08:50qui explose aujourd'hui en France, comme la vasectomie d'ailleurs, pour les hommes,
08:54parce que les femmes ne veulent de moins en moins d'enfants, voire pas du tout d'enfants.
08:57Elles ne veulent plus de contraception hormonale.
08:58Vous pensez que c'est quoi la fréquence parfaite pour aller voir le gynécologue ?
09:01Au moins une fois par an ?
09:02Plus, je pense.
09:03Ça dépend si t'as une contraception.
09:05Si t'as un stérilet, par exemple...
09:07Nous, on a un suivi d'une fois par an, obligatoire.
09:09Faut pas y aller que quand c'est trop tard, quoi.
09:11Minimum une fois par an.
09:12Mais maintenant, on nous dit que le frottis, c'est tous les 5 ans.
09:14Au moins une fois par an, je pense.
09:16Comme chez le dentiste.
09:18Une fois par an ?
09:19Mais ça dépend des âges.
09:20Alors, ça dépend pas des âges.
09:21La question du premier rendez-vous de suivi gynécologique,
09:23à partir de quel âge une jeune femme ou une adolescente doit consulter pour un suivi gynécologique,
09:29c'est quand elle en a besoin.
09:30Si elle n'a pas de rapport sexuel, qu'elle n'a pas besoin de contraception,
09:33qu'elle n'a pas de risque d'infection sexuellement transmissible,
09:35et que son cycle se passe de manière normale, sans douleur excessive, ni règles hémorragiques,
09:39il n'y a pas forcément besoin de consulter.
09:41En revanche, s'il y a besoin d'une contraception, besoin de discuter IST,
09:45besoin de discuter d'un cycle qui est anormal et qui impacte la qualité de vie,
09:49c'est important d'aller consulter.
09:50Ça, c'est pour la première consultation.
09:52Et la dernière consultation, il n'y a pas d'âge à partir duquel il ne faut plus consulter pour son suivi gynécologique.
09:56Malheureusement, le dépistage des cancers du sein par mammographie, ça s'arrête à 74 ans.
10:01Les recommandations pour le frottis, c'est jusqu'à 65 ans.
10:04Et beaucoup de femmes pensent que du coup, après, elles n'ont plus besoin de consulter.
10:07Mais c'est une erreur, on doit continuer à être suivi,
10:09on doit continuer à évaluer les conséquences de la ménopause,
10:12on doit continuer à dépister les cancers,
10:13même si on ne fait plus forcément de mammographie ou de frottis.
10:15Donc il n'y a pas de raison de ne pas dépister ces maladies à des stades précoces,
10:18pour pouvoir proposer des traitements moins agressifs,
10:20et améliorer leur qualité de vie pour les années qui restent et qui sont longues.
10:24Ouais, c'est une fois par an.
10:24Moi, je n'y vais pas une fois par an, mais normalement, il faut aller une fois par an.
10:27En fait, ça a changé, j'ai appris ça justement dans mon dernier frottis.
10:31En fait, maintenant, si tu n'es pas positif au papillonnavirus,
10:35du coup, tu peux voir ton gynéco tous les 5 ans.
10:37Contrôle technique tous les 5 ans.
10:38Ouais, contrôle technique. J'ai un bébé il y a 2 ans, contrôle technique.
10:41Grosse erreur. Et ça, c'est un des effets indésirables, j'ai envie de dire,
10:46de ces nouvelles recommandations pour le dépistage du cancer du col de l'utérus.
10:49Aujourd'hui, une femme qui n'a pas d'antécédent particulier,
10:51qui a plusieurs frottis normaux, si elle a un test HPV qui est négatif,
10:54on peut espacer la surveillance tous les 5 ans.
10:57La surveillance du col de l'utérus, mais pas la surveillance gynécologique.
11:01Il y a beaucoup de femmes qui font ce raccourci.
11:02On leur dit, votre test HPV est négatif, revenez dans 5 ans, il n'y a aucun problème.
11:06Mais c'est une grave erreur. On doit dépister, par exemple, le cancer du sein
11:09par un examen clinique chaque année. Il y a toujours des choses à évaluer.
11:13Même si le dépistage du cancer du col se fait effectivement tous les 5 ans
11:17si le test HPV est négatif, il faut quand même consulter idéalement chaque année.
11:21Je sais que c'est compliqué de trouver des rendez-vous pour dépister les autres pathologies
11:25et discuter de plein de sujets.
11:26Si je vous dis spéculum ?
11:27Oui, je vais être stressé.
11:29Ça va, ça ne fait pas si mal que ça. Ils mettent de toute façon du lubrifiant
11:32pour aussi aider à ce que ça fasse pas mal.
11:34Et puis, ils préviennent toujours. Ça risque de faire un peu mal.
11:36Je me fais paniquer, je ne sais pas.
11:37C'est un outil ?
11:38Oui, je me doutais que c'était un outil, mais je...
11:40Je pensais que c'était connu.
11:41On est d'accord que ça ne l'est absolument pas ?
11:42Si, si, si.
11:43Ok, yes !
11:44Non, si, tu le mets dedans, mais je ne sais pas exactement à quoi ça sert.
11:47Ouais ?
11:48Quoi, il faut que je vous décrive un spéculum ?
11:51Pas agréable.
11:52Pas agréable.
11:53Pas agréable.
11:54Non.
11:54Pas agréable.
11:55Nécessaire, mais bon, intrusif quand même.
11:57Intrusif.
11:59Wow !
11:59J'allais dire en fer, en métal, genre...
12:04J'ai long aussi.
12:05Le spéculum.
12:06C'est l'instrument qui fait le plus peur aux femmes.
12:09Et je ne peux pas leur donner tort, parce que je considère vraiment que dans tout l'examen
12:12clinique gynécologique, le plus désagréable, c'est le spéculum.
12:16Pour certaines femmes, c'est plus gênant, plus douloureux que des examens qui peuvent
12:19paraître plus invasifs, comme une colposcopie ou la pose instérilée.
12:23Le spéculum, maintenant, ils sont tous en plastique.
12:25On n'utilise plus jamais des spéculums en métal, sauf aux blocs, parce qu'ils sont
12:29stérilisés.
12:29Nous, on utilise des spéculums en plastique.
12:31Il y a des diamètres différents.
12:33Souvent, on lubrifie, notamment chez les femmes ménopausées qui ont une sécheresse vaginale
12:36assez fréquente.
12:37Et ça permet de visualiser le col, de voir s'il y a des pertes anormales et de faire
12:41le frottis.
12:41Je pense qu'on parle assez de gynécologie quand on est jeune, dans la famille, à l'école.
12:46Non, pas du tout.
12:47À l'école, pas du tout.
12:48Je n'en ai jamais entendu vraiment parler.
12:49Et à la maison, non, ma mère, elle ne s'est jamais dit que je vais l'emmener chez un gynécologue.
12:55C'est moi qui, à mes 18 ans, ai commencé à faire mon cheminement médical, surtout même.
13:00Mais moi, je pense que ça vient beaucoup des parents, mais comme plein de trucs.
13:03Le plus important, c'est sûrement à la maison.
13:04Le plus important, à mon avis, c'est à la maison.
13:06Il y a les copines aussi, heureusement.
13:08Vraiment pas assez.
13:09On ne se sensibilise pas, c'est les jeunes femmes, les jeunes filles.
13:12La première vie, c'est l'angoisse absolue.
13:13Parce que généralement, on y va un peu bon gré, mal gré.
13:15Parce qu'on a peut-être potentiellement notre premier copain, etc.
13:18Si on est ado, on ne revendique pas ça forcément aux parents.
13:22Et en fait, justement, les frottis, les spéculums, les prix ou dépourvus,
13:26ou la palpation des seins, quand on fait ça un peu en lousse-dé, ce n'est pas ouf.
13:30Je pense qu'il y a un gros manque d'informations sur la santé gynécologique des femmes.
13:33Pour les femmes, mais aussi pour les hommes, c'est un gros problème.
13:36Et plus largement, il y a un manque d'informations aussi sur la santé sexuelle.
13:40Pour moi, c'est l'école, le collège, le lycée.
13:44Et je pense vraiment que l'école a un grand rôle à jouer.
13:46Après, c'est toujours pareil.
13:47On fait une annonce, il faut mettre les moyens.
13:49S'il y a une infirmière scolaire pour deux, trois collèges dans une région,
13:52il n'y a aucune chance pour que cette information en santé sexuelle,
13:54cette information en santé gynécologique pour les femmes et pour les hommes,
13:58elle soit suffisante.
13:59Tu penses qu'en tant qu'homme, on est assez informé sur la gynécologie ?
14:04La gynécologie, non, vraiment pas.
14:06Si on ne pose pas de questions, je ne pense pas qu'on nous informe spécialement dessus.
14:09Peut-être simplement dans la société, on n'est pas trop...
14:12Ce n'est pas nous qui sommes visés principalement par la gynécologie,
14:15donc on n'est pas nous-mêmes intéressés et on ne nous informe pas spécialement nous en particulier.
14:19Il faut que les hommes s'abonnent à mon gynéco, c'est la seule solution,
14:21pour qu'ils soient tous au courant de ce qui se passe.
14:23En général, ils sont peu au courant, mais que ce soit au niveau de la gynécologie
14:27ou même tout ce qui entoure l'appareil génital féminin en général,
14:30je trouve que les hommes sont très peu renseignés, malheureusement.
14:32Pas que les hommes.
14:33Moi, je suis surpris dans mon cabinet, tous les jours, en consultation,
14:37d'être amené à expliquer à mes patientes des choses qui me paraissent évidentes
14:41sur leur cycle, comment elles fonctionnent, qu'est-ce qu'il y a dans les règles.
14:45Les hommes manquent certainement d'informations sur la santé gynécologique
14:50et pour savoir comment ça se passe chez les femmes de leur entourage,
14:54chez les femmes en général, mais les femmes aussi ont parfois de grosses lacunes
14:57dans leur connaissance sur ce que leur corps vit.
15:00On se bat surtout sur des clichés et vu que c'est hyper tabou,
15:02du coup, juste personne n'en parle et au final, je pense que les problèmes majeurs
15:06qu'on a, surtout en étant ado, c'est parce qu'on n'est pas au courant.
15:08Pour moi, le problème, ce n'est pas le tabou ou le manque d'informations,
15:11c'est peut-être plutôt l'excès d'informations et l'excès de sources
15:14de mauvaises informations.
15:15Nos jeunes, notamment, ils sont noyés dans des informations qui viennent de partout
15:19et notamment beaucoup des réseaux sociaux.
15:21Ils ont du mal à faire le tri, c'est à nous de les aider à faire le tri,
15:23et c'est à nous d'occuper les médecins.
15:24Je pense qu'on a un grand rôle à jouer sur les réseaux sociaux
15:27pour apporter de la formation vérifiée et facile à comprendre.
15:32Vous avez déjà accompagné quelqu'un chez le gynéco ?
15:34Oui, ma femme, quand elle était enceinte.
15:37Surtout pendant ces moments-là ?
15:39Sinon, effectivement, les frottiges, je n'y assiste pas.
15:42Un peu par surprise, on va dire, parce qu'on vient pour une grippe
15:45et elle finit du coup...
15:46L'urgence gynécologique.
15:47L'urgence gynécologique.
15:48En se disant, il y a peut-être un enfant.
15:50J'avais la grippe.
15:5239 de fièvre.
15:52C'était qu'une grippe, du coup ?
15:54C'était qu'une grippe.
15:55Non, du tout.
15:56Non ?
15:56Non, non, pas.
15:57On ne t'a jamais proposé.
15:58Non, on ne m'a jamais proposé.
16:00Ça me vexe, d'ailleurs.
16:02Toi non plus, tu n'as jamais accompagné personne ?
16:04Non, je n'ai jamais accompagné personne chez gynéco.
16:06Je n'ai pas eu cette chance encore.
16:07J'ai de plus en plus de patientes qui viennent accompagner
16:09par leur conjoint ou leur conjointe en consultation
16:11pour le suivi gynécologique, en dehors de la grossesse.
16:15Je trouve ça top.
16:15Je demande à la patiente qui a rendez-vous avec moi
16:17si ça la dérange, qu'il ou elle assiste à la consultation.
16:21La plupart du temps, ils viennent avec plaisir.
16:23Moi, j'aime bien pour plusieurs raisons.
16:25L'information, c'est-à-dire que quand il y a deux paires d'oreilles
16:27en face de moi, quand j'explique des choses un petit peu compliquées,
16:30quand j'annonce un diagnostic de cancer,
16:32quand on parle d'endométriose et du parcours thérapeutique des femmes,
16:35c'est vrai qu'on balance beaucoup d'informations.
16:36Le fait qu'il y ait une deuxième paire d'oreilles à côté,
16:38ça permet d'augmenter les chances de transmettre cette information.
16:41Ça, c'est pas mal.
16:42L'autre raison, c'est que souvent, les femmes minimisent leurs symptômes.
16:44Et très souvent, quand il y a leur partenaire à côté,
16:47ils corrigent.
16:47C'est vrai que c'est pas mal d'avoir cet éclairage
16:49de la personne qui vit avec la patiente qu'on a en face de soi.
16:53Ça apporte des éléments d'information.
16:54Après, ça m'arrive de temps en temps de voir des hommes en consultation,
16:58pas forcément comme accompagnants,
16:59mais parce qu'ils ont un souci.
17:01On peut voir des hommes dans le cadre d'un bilan de fertilité, par exemple.
17:04Souvent, la fertilité, c'est un problème de couple.
17:05C'est pas un problème que de femmes.
17:07Donc, c'est vrai que les hommes viennent en consultation avec leurs compagnes
17:09pour discuter un petit peu des soucis
17:10qu'eux peuvent avoir par rapport à cette infertilité.
17:13Le cancer du sein, ça concerne aussi les hommes.
17:15C'est rare, c'est 1% des cancers du sein, mais quand même.
17:17Depuis les transgenres, on en parle beaucoup dans les médias.
17:20On est de plus en plus sollicités pour les voir en consultation,
17:23notamment les transgenres hommes
17:26qui n'ont pas forcément tous été opérés,
17:28qui peuvent encore avoir des seins,
17:29qui peuvent encore avoir un utérus,
17:30qui peuvent avoir besoin de faire des frottis,
17:32qui peuvent avoir un cycle dont il faut parler,
17:35dont il faut s'occuper.
17:36Si vous pouviez poser une question à un gynéco
17:38sans avoir peur d'être jugé,
17:40comment on peut transmettre, faire passer des messages, éduquer,
17:44alors qu'ils ne sont pas assez nombreux
17:47et qu'ils ont une file active monstrueuse.
17:49La question de l'information, elle est très importante.
17:51C'est sûr qu'avec une consultation une fois par an
17:54qui dure entre 15 et 20 minutes maximum,
17:58quand on arrive à prendre rendez-vous,
17:59c'est sûr que ce n'est pas assez.
18:00Il y a les réseaux sociaux, j'en parlais tout à l'heure.
18:02L'école, l'éducation nationale a un rôle énorme à jouer là-dedans.
18:07Nos jeunes sont sur les réseaux sociaux.
18:08Ils s'abreuvent d'informations à longueur d'aujourd'hui
18:10sur les réseaux sociaux.
18:11Donc c'est à nous d'être présents
18:12pour leur donner la bonne information.
18:13Comment est-ce qu'on est amené à devenir gynécologue ?
18:16C'est un peu la question.
18:17Comment est-ce qu'on est amené à devenir gynécologue ?
18:19La gynécologie obstétrique, c'est un métier extraordinaire.
18:22On apprend toutes les spécialités médicales
18:24pendant nos études de médecine.
18:25C'est une spécialité médico-chirurgicale.
18:27On s'occupe de femmes de tout âge.
18:29On suit des femmes qui vont bien.
18:30On suit des femmes, on traite des femmes qui sont malades.
18:32Une spécialité qui, pour moi,
18:34c'est peut-être la spécialité qui est la plus variée
18:36de toutes les études médicales.
18:38Si vous êtes étudiant en médecine et que vous hésitez, foncez.
18:41Comment est-ce qu'ils font pour,
18:43je parle des hommes ici,
18:44pour rentrer chez eux
18:46et avoir de l'intérêt,
18:48des relations avec leurs femmes
18:49alors que c'est leur travail, quoi ?
18:51Ils en ont vu passer toute la journée.
18:53C'est une question que mes potes me posent tout le temps.
18:55Il y a une solution, c'est d'avoir une femme extraordinairement belle.
18:57Moi, c'est mon cas, donc c'est trop facile.
19:00L'autre raison pour laquelle c'est pas compliqué
19:01quand on rentre à la maison,
19:04c'est que c'est un métier.
19:05Quand je rentre dans mon cabinet
19:06et quand je vois 30 femmes dans la journée en consultation,
19:11je suis pas un homme, je suis pas une femme,
19:13je suis un gynécologue.
19:14Très clairement, il y a une frontière
19:17qui se crée entre l'appareil génital
19:20que j'examine,
19:21les seins que j'examine en consultation
19:24à visée médicale
19:25et ce qui va se passer
19:26quand je vais rentrer à la maison le soir.
19:28Le regard est pas du tout le même.
19:29Et heureusement, je crois qu'on a tout dit.
19:31Bon, vous avez compris le message,
19:32faites-vous suivre.
19:33Le suivi gynécologique, c'est hyper important
19:35pour le dépistage,
19:36pour parler de tout ce que vous pouvez traverser
19:37au cours de votre vie de femme.
19:39On est là pour ça, avec les sages-femmes,
19:41pour vous suivre.
19:41Le problème, c'est qu'il faut y avoir accès.
19:43Donc, il faut des gynécologues.
19:44Alors, je compte sur vous.
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