- il y a 3 mois
Laurent Wauquiez, député LR de Haute-Loire, et président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce jeudi 4 septembre. Il est revenu sur le vote de confiance, la refonte de l'AME ainsi que l'attaque à Marseille.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Laurent Wauquiez.
00:04Merci de répondre à mes questions ce matin. D'ailleurs, c'est la première fois que vous acceptez de répondre à une interview
00:07depuis votre défaite face à Bruno Retailleau pour la présidence du parti en mai dernier.
00:12Vous êtes, Laurent Wauquiez, le président du groupe droite républicaine à l'Assemblée nationale.
00:17Vous avez écouté François Bayrou hier. Vous l'aviez rencontré la veille à Matignon. Avez-vous été convaincu ?
00:23J'ai été déçu. Moi, j'aime bien que les choses soient claires.
00:26Quand je suis allé voir François Bayrou mardi, je lui ai dit qu'il y a des choses qu'il fallait qui bougent.
00:33Et que ce qui ne passait pas, c'était le sentiment que c'était toujours les mêmes qui payaient.
00:38Certes, dans son budget, il y a des économies, mais il y a beaucoup d'augmentation d'impôts déguisés.
00:43Et qui tombent sur les mêmes, c'est-à-dire la France qui travaille, la France qui a travaillé toute sa vie,
00:48avec pour nous, les députés républicains, cette mesure qui est quand même très symbolique, qui a heurté,
00:53qui est la suppression des deux jours fermiers sans même de salaire en face.
01:00Pourquoi ça ne va pas ?
01:01Je ne pense pas que vous redressez la France en faisant du mal à la France qui travaille.
01:06Et donc nous, ce qu'on a proposé...
01:07Vous lui aviez dit ?
01:08Je lui ai dit. On a fait une proposition qui est très simple.
01:11Plutôt que de s'attaquer aux deux jours fermiers de ceux qui travaillent,
01:14on s'attaque aux 365 jours fermiers de ceux qui profitent du système.
01:17Et les économies, on ne demande pas moins d'économies, on propose plus d'économies avec un projet de loi contre l'assistance.
01:24Il vous avait répondu quoi ?
01:25C'est-à-dire que vous pensiez qu'hier, il allait officiellement dire qu'il renonçait à la suppression de ces deux jours fermiers ?
01:32Il me donne son accord mardi.
01:34Il me dit qu'il est prêt à bouger dessus et qu'il trouve que ça a du sens.
01:38Et donc je m'attendais à ce que, mercredi matin, à votre micro, les choses soient claires.
01:41Et d'ailleurs, j'ai vu que vous-même, vous étiez hérité.
01:44Parce que tout simplement, la parole n'était pas claire.
01:46On est à quelques jours du 8 septembre.
01:48On n'est plus dans un contexte où on dit peut-être, éventuellement, la discussion peut être ouverte.
01:53Il faut que les choses soient simples.
01:54Il faut que les Français comprennent ce qu'on propose de lui.
01:55Lui, avez-vous reparlé depuis ?
01:57Non, je ne l'ai pas encore fait.
01:59Mais notre proposition à nous, elle est très précise.
02:02On l'avait faite quand il a été nommé.
02:05On l'a reformalisée avec tous les députés de mon groupe.
02:08L'objectif, c'est quoi ?
02:10Mais vous arrivez au même chiffre.
02:11C'est-à-dire que, pardon, mais pour être tout à fait précise,
02:13effectivement, hier, il n'a pas dit je renonce à la suppression des deux jours fériés.
02:17Il a dit je suis ouvert à l'idée de renoncer à ces deux jours fériés
02:20s'il y a en échange une autre source d'économie
02:24qui permette d'arriver au même résultat, 4,7 milliards.
02:26Alors, je le redis parce que jusqu'au bout, j'espère qu'on va y arriver.
02:30La suppression des deux jours fériés, c'est 4 milliards d'euros d'économie.
02:33Nous, ce qu'on propose, c'est de fusionner toutes les aides sociales
02:36dans une seule aide sociale, plafonnée à 70% du SMIC.
02:41Pour que dans tous les cas de figure, on ne gagne pas plus d'argent
02:44en restant chez soi qu'en allant travailler.
02:46Je ne veux pas être caricatural.
02:48C'est-à-dire, je veux qu'on garde du social,
02:50mais qu'on arrête l'assistanat et qu'on revalorise le travail.
02:53Cette mesure-là, nous l'avons évaluée à 7 milliards d'euros d'économie.
02:57Elle peut être mise en place tout de suite.
02:59Il suffit de voter une loi sur ce sujet avant même le budget.
03:03Et ça permet de le faire.
03:04Mais elle passe cette loi ?
03:05Cette loi, vous pensez qu'elle passe ?
03:07Avec l'Assemblée telle qu'elle est, aujourd'hui ?
03:09Je suis convaincu qu'elle passe.
03:10Et je voudrais rajouter quelque chose.
03:13Tous les Français voient la situation de blocage de l'Assemblée nationale.
03:17Je pense que ça les préoccupe tous, de voir aussi cette instabilité.
03:20Il y a un outil que je considère qu'on aurait dû utiliser
03:23et qu'il faut qu'on utilise à l'avenir.
03:25Quand il y a un blocage, on peut passer par référendum.
03:28Le référendum est là pour ça dans nos institutions.
03:30Vous en parlez tous, il ne sort jamais.
03:32Ben oui, je suis bien d'accord.
03:33C'est pour ça que moi je me bats là-dessus avec Constance.
03:36Le général de Gaulle l'a utilisé cinq fois.
03:38A lui tout seul, plus que tous ses successeurs.
03:40Vous m'interrogez, vous me dites est-ce que ça passe ?
03:42Je pense que ça passe à l'Assemblée.
03:44Mais si ça ne passe pas, on interroge les Français.
03:46C'est quand même normal que sur ces questions d'équilibre
03:50entre le social, l'assistanat et le travail,
03:53les Français puissent trancher.
03:54Vous avez dit, Laurent Wauquiez, que vous aviez été déçu.
03:58Déçu au point d'hésiter sur la confiance.
04:02Il faut être très simple.
04:05Pour un grand nombre de députés des Républicains,
04:09oui, ça pose un gros problème pour le vote du 8.
04:12Parce que l'ADN de notre groupe,
04:15la voix des Républicains,
04:16et je suis attaché à ce qu'elle porte sa singularité
04:19et ce qu'on veut défendre nous pour le redressement du pays,
04:21c'est la défense de la France qui travaille.
04:24Et souvent à votre micro, j'ai parlé de ces sujets.
04:26La France qui travaille, la France qui a travaillé toute sa vie.
04:29On a fait des propositions régulières sur ce sujet.
04:32Notre groupe n'a jamais été dans la posture.
04:34C'est-à-dire, on n'est pas là, on ne fait pas partie
04:36de ceux qui disent de toute façon...
04:37Et vous participez à ce gouvernement.
04:39Il y a dans ce gouvernement actuellement des membres
04:41et pas des moindres puisque le président du parti.
04:44Bien sûr.
04:45Et c'est donc pour ça que jusqu'au bout,
04:47j'espère que le Premier ministre va nous entendre.
04:49Mais vous n'êtes pas convaincu ?
04:51Aujourd'hui, je le dis...
04:52S'il ne dit pas cette fameuse phrase que vous espériez
04:55qu'il dise hier, je renonce à supprimer les deux jours fériés
04:58et d'autres points éventuels, vous ne voterez pas pour la confiance ?
05:02Vous pourriez vous-même vous abstenir ?
05:04Alors, je vais vous répondre sur moi
05:05et je vais vous répondre sur mon groupe.
05:07À partir d'aujourd'hui des Républicains,
05:09si jamais cette voix de la France qui travaille n'est pas entendue,
05:12il y aura un grand nombre de députés qui ne voteront pas le 8.
05:16Il y aura une majorité, je le pense, qui votera pour,
05:19mais il y a un grand nombre de députés qui ne voteront pas,
05:21tout simplement parce que c'est le cœur de nos convictions,
05:24c'est le cœur de ce qu'on défend.
05:25Ce n'est pas comme si on venait en disant
05:27on veut moins d'économie.
05:29On vient en disant on veut plus d'économie,
05:31on a travaillé une proposition,
05:33elle permet de revaloriser la France qui travaille,
05:36elle correspond aussi à des convictions très fortes.
05:39J'ai géré ma région Auvergne-Rhône-Alpes pendant 8 ans.
05:41Les gens ont adhéré au programme de baisse des dépenses de fonctionnement
05:44que j'ai proposé, mais il y avait une contrepartie.
05:47La contrepartie, c'était l'engagement.
05:49Pas d'augmentation d'impôts, pas d'augmentation de taxes.
05:51Si on veut entraîner les gens,
05:53il faut qu'il y ait un contrat qui soit clair.
05:54Je vous repose la question.
05:55Vous, à titre personnel, au moment où l'on se parle,
05:58vous votez la confiance ou non ?
05:59Moi, je la voterai.
06:01Je la voterai sans enthousiasme, vous l'avez compris,
06:04mais par esprit de responsabilité.
06:06Parce que je ne veux pas mêler mes voix à la France insoumise.
06:09Parce que je considère, et je vous l'ai dit,
06:11que dans la période actuelle, l'instabilité politique
06:13est catastrophique pour notre pays.
06:15Et puis, vous le savez, j'aime l'histoire.
06:18Georges Pompidou a été Premier ministre pendant 6 ans.
06:23Ça lui a permis de faire des grandes choses pour notre pays.
06:25En moins de 2 ans, on va avoir éclusé 4 premiers ministres.
06:29Je pense que ce n'est pas bon.
06:30Et donc, personnellement, moi je mets ça en premier.
06:33Vous êtes pour qu'il reste Premier ministre
06:35et encore le plus longtemps possible.
06:36Je suis pour le fait qu'on donne un minimum de stabilité au pays.
06:40Après, vous l'avez compris, je ne suis pas très enthousiaste.
06:43Et j'ai été quand même déçu parce que je m'attendais à ce que,
06:47hier, les choses soient plus claires.
06:48J'espère qu'aujourd'hui, demain, ce sera clarifié et de façon beaucoup plus nette.
06:53Parce que les Français ont besoin de comprendre.
06:55Qu'on leur dise, oui, on va faire un effort budgétaire.
06:58En contrepartie, il n'y a pas d'augmentation de taxes et d'impôts.
07:01On protège la France qui travaille et qui a travaillé toute sa vie.
07:03Et on assume de dire, on arrête l'assistanat.
07:05Ça demande du courage politique.
07:07Oui, ça demande du courage politique à un moment d'arrêter l'assistanat.
07:10Il l'a dit ici à ce micro.
07:12Pour lui, c'est du bon sens que d'être plus strict sur les règles de l'AME.
07:16Il y a ce projet de décret qui est soumis aujourd'hui à l'assurance maladie.
07:22Avec l'idée à la fois de pouvoir plus difficilement en bénéficier.
07:26Ou en tout cas de devoir montrer davantage de papiers d'identité.
07:28Et puis dans l'accès à certains soins, comme la balnéothérapie, les prothèses auditives, les lunettes, la chirurgie réparatrice.
07:35De devoir être bénéficiaire de l'AME depuis au moins neuf mois pour pouvoir y prétendre.
07:40Est-ce que vous estimez que ce sont des bonnes décisions ?
07:42Est-ce que ce décret doit paraître ?
07:44Tant mieux.
07:45Mais que de temps perdu.
07:48Vous savez que là aussi, ça fait des mois qu'on demande ça.
07:51Et qu'on dise les choses simplement.
07:53C'est-à-dire, on peut demander des efforts aux Français.
07:55Mais pas si dans le même temps, on donne un accès plus généreux que ce qu'ont les Français qui cotisent à notre système de protection sociale.
08:02À des étrangers parfois même qui sont sur notre territoire de façon irrégulière.
08:07Et donc là, ce que vous évoquez, c'est quelques ajustements bienvenus.
08:11Mais enfin, si je dis les choses comme je le pense, c'est pas à la hauteur des changements structurels qui sont nécessaires.
08:16Par décret, un peu en catimini, à la dernière minute, ça a été proposé par le gouvernement à l'assurance maladie, mardi.
08:23Ça vous paraît normal, cette méthode ?
08:25Moi, je préfère toujours qu'on fasse les choses.
08:28Même si c'est à la dernière minute, même si c'est par décret.
08:30Un décret, c'est pas par catimini.
08:32Un décret, c'est le pouvoir du gouvernement.
08:33Et donc, je n'ai pas de problème avec ça.
08:35Ce qui me gêne en revanche, c'est que ça n'a pas été fait avant.
08:38Ce qui me gêne, c'est que ce ne soit pas plus vigoureux.
08:40Et il y a un autre sujet auquel il faut s'attaquer, c'est le titre de séjour pour soins.
08:44Parce qu'on parle souvent de l'AME, mais on oublie cette autre polémique.
08:47Est-ce que vous savez que notre pays délivre des titres de séjour ?
08:50Tout à fait. C'est quelque chose qui a été créé en 1981.
08:53Initialement, parce que François Mitterrand disait que ça va permettre à certains qui n'ont pas accès aux soins,
08:57par exemple dans la lutte contre le sida, de pouvoir être soignés en France.
09:02Aujourd'hui, il n'y a plus mention de ce traitement en particulier.
09:04Effectivement, c'est ouvert quasiment à tous pour à peu près tous les soins.
09:08Vous avez tout dit.
09:08Et à la réveille, il y a une dérive totale.
09:10Et on se retrouve avec des coûts qui explosent et qui ne sont pas documentés,
09:14puisque l'assurance maladie n'est même pas capable de nous dire combien ça coûte.
09:17Et donc ça, ça fait partie des choses qui, quand on avait les moyens, très bien,
09:21et dans un pays qui est à la recherche de chaque euro, il faut arrêter.
09:25Donc pour vous, il faut s'attaquer non seulement à l'AME, mais aussi à ce titre de séjour pour soins.
09:29Et pas quelques petits ajustements, un vrai arrêt de ces dispositifs.
09:33Laurent Wauquiez, est-ce que vous pourriez travailler avec la gauche ?
09:36Je vais essayer de répondre...
09:39Je ne sais pas, ça vous fait rire, mais en Allemagne, ils arrivent à le faire.
09:43Chez nos voisins, ils arrivent parfois à se mettre d'accord.
09:45Bien sûr, et c'est pour ça que je vais répondre à cette question.
09:47Je considère qu'il faut qu'on change la méthode sur la constitution du gouvernement.
09:55Aujourd'hui, on a un système de gouvernement où, c'est votre question,
09:58est-ce que vous êtes capable de travailler avec Bruno Faure ?
10:00Est-ce que vous êtes capable de travailler avec la gauche ?
10:01Je crois qu'il s'appelle Olivier, mais...
10:02Olivier Faure.
10:02Bruno Faure, ça va vous faire sourire, c'est le président du camp, Estadamide.
10:08Je l'adore.
10:10Donc, Olivier Faure.
10:13Et on s'interroge avec, en gros, on constitue le gouvernement,
10:15on fait un chèque en blanc, à une personnalité.
10:19Mais c'est n'importe quoi en termes de fonctionnement.
10:20Pardon, mais c'est ce que les socialistes ont fait avec ce gouvernement.
10:24C'était pas quelqu'un qui était issu de leur rang,
10:26et ils ont dit on s'abstient, mais on ne censure pas.
10:28Et visiblement, leur parole n'a pas duré très longtemps.
10:32Mais je vous le redis, c'est n'importe quoi.
10:34Parce que, pour moi, il ne faut pas fonctionner comme ça.
10:36Il faut fonctionner en commençant par se poser sur qu'est-ce qu'on va faire ensemble.
10:40Quelle feuille de route ? Quel pacte de gouvernement ?
10:43Et je souhaite qu'à l'avenir, pour le prochain gouvernement,
10:45s'il y en a un, les Républicains se prononcent sur cette base,
10:48et sur cette base seulement.
10:50Parce que la question, c'est pas de faire un chèque en blanc à une personne.
10:53C'est de se demander qu'est-ce qu'on est prêt à faire ensemble.
10:55C'est d'ailleurs le fonctionnement, vous l'avez évoqué, en Allemagne.
10:58En Italie, où les gens se sont mis autour de la table avant,
11:02et on définit ce qu'ils allaient faire.
11:04Parce que pourquoi est-ce qu'on a de l'instabilité ?
11:06On vote pour quelqu'un, on ne sait même pas ce qu'il veut faire.
11:08Est-ce que vous pourriez travailler avec le RN ?
11:10Alors, maintenant je vais répondre à votre question.
11:12Sur cette base-là, en tant que telle, je ne cherche pas à dire,
11:18je ne pourrai jamais travailler avec un tel ou un tel.
11:20Mais enfin, je regarde quand même quels ont été les propos des socialistes
11:22au cours des derniers jours.
11:24Aucune économie, plus d'impôts, plus d'immigration.
11:28Vous comprendrez que pour moi, en termes de conviction, c'est difficile.
11:30Donc, Olivier Faure, c'est non, vous censureriez de manière quasi évidente.
11:36Et pas parce qu'en tant que tel, c'est le Parti Socialiste,
11:40mais juste parce que ce qui correspond n'est pas mes convictions.
11:43Alors maintenant, je vous pose la question pour le RN.
11:45Est-ce que vous pourriez travailler avec le RN ?
11:46Pardon, on est sur des scénarios de politique fiction totale.
11:49Non, parce que là, vous avez commencé au début à me parler d'une loi
11:54qui redéfinirait les choses en matière d'assistanat.
11:59C'est un très bon exemple.
12:00Et cette loi-là, vous m'avez dit, elle passe.
12:01Mais moi, dans ma tête, je fais les calculs.
12:03Je me dis, si vous pensez qu'elle passe, c'est parce qu'elle passe avec les voies du RN.
12:05Donc, il y a bien des moments où vous vous dites qu'il faudrait bosser ensemble.
12:08Non, mais votre exemple est très bon.
12:11Sur ce sujet de l'assistanat, quels sont les propos du RN ?
12:14Ils sont contre.
12:15Ils ne veulent pas qu'on régule l'assistanat.
12:17Et c'est pour moi un des vrais points de très forte divergence avec le RN.
12:21Le RN n'est pas sur une approche où ils sont prêts à assumer de dire
12:25qu'il faut arrêter l'assistanat pour revaloriser le travail.
12:27Donc, si, prenons le même scénario dans l'autre sens,
12:31Olivier Faure d'un côté, Jordan Bardella de l'autre,
12:33vous censurez pareillement ?
12:35Non, et là-dessus, je veux être bien clair,
12:38on a pris un engagement, nous.
12:39On ne censure pas.
12:41C'est-à-dire qu'on ne censurera pas un gouvernement socialiste,
12:43on ne censurerait pas un gouvernement du RN.
12:44Pourquoi ?
12:45J'essaie d'être cohérent avec ce que je vous dis.
12:46Je vous dis que je suis pour la stabilité politique.
12:49Nous ne faisons pas partie de ceux qui font tomber des gouvernements dans ce pays.
12:52Tout simplement parce que, quel qu'il soit,
12:54je pense que l'instabilité, c'est catastrophique pour le pays.
12:57Nicolas Sarkozy estime que le RN est aujourd'hui dans l'arc républicain.
13:01Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
13:02Oui, bien sûr.
13:04Vous avez une évidence ?
13:05Évidemment.
13:06Un parti qui se présente à des élections,
13:08qui a des élus et qui n'est pas interdit et qui est légal,
13:11bien sûr qu'il est dans l'arc républicain.
13:12Nicolas Sarkozy considère aussi que seule une dissolution
13:14pourrait résoudre la crise actuelle.
13:16Là, par contre, vous n'êtes pas d'accord, j'ai l'impression.
13:18Non, je ne suis pas d'accord.
13:20On a eu cet échange avec Nicolas Sarkozy.
13:22Vous savez, on est très proche.
13:23J'adore échanger avec lui.
13:24J'aime son côté à mettre des pavés dans la mare.
13:28J'aime ça chez lui.
13:29J'aime cette fougue.
13:29J'aime le panache.
13:30Moi, j'aime la politique qui a de l'aspérité et du tempérament.
13:35Pourquoi est-ce que je pense que ce n'est pas une solution ?
13:37Je regarde les choses.
13:38Les sondages, les intentions de vote montrent très clairement aujourd'hui
13:42qu'une dissolution donnera à peu près exactement le même résultat
13:45s'il n'y a pas de majorité.
13:47Vous voyez comme moi le contexte, parce que là, on regarde la France.
13:50Vous voyez les turbulences commerciales.
13:52Vous voyez la guerre que nous a déclaré Trump.
13:54Vous voyez ce qui se passe en Ukraine.
13:56Vous voyez les dangers d'affaissement de l'Europe.
13:58Est-ce qu'on pense sérieusement que dans cette période,
14:00on peut en plus perdre encore des mois et des mois,
14:04refaire une élection pour repartir dans une situation de blocage ?
14:06Pour les mêmes raisons pour vous qu'il ne faut pas faire tomber un gouvernement,
14:10vous estimez qu'il ne faut pas faire tomber l'Assemblée nationale aujourd'hui ?
14:13Mes repères, et j'essaye que dans cette période compliquée,
14:15il soit simple, de la stabilité,
14:17pour faire un travail qui soit le plus utile jusqu'en 2027,
14:21avec une ligne de lecture qui est claire,
14:22des économies, pas d'augmentation d'impôts,
14:24la défense de la France.
14:25Et une présidentielle anticipée ?
14:27Même réponse.
14:28Si vous commencez à vous dire en France
14:30que parce qu'un président est impopulaire,
14:32on lui coupe la tête et on le fait tomber,
14:34on aura achevé de perdre les derniers restes de la Vème République.
14:38Et je pense qu'ensuite, le pays deviendrait ingouvernable.
14:41Est-ce que pour un candidat de droite,
14:43il faudra une primaire ou non ?
14:44Je n'ai plus compris, je ne sais plus.
14:47Vous me permettez là-dessus, pardon,
14:48et la réponse ne va pas vous plaire,
14:50je vais botter en touche.
14:51Pourquoi ?
14:52Parce que vous voyez l'État,
14:53vous voyez ce qui se passe,
14:55on est menacé sur notre budget,
14:57notre industrie est soumise à une pression incroyable.
15:00Sincèrement, la question de savoir
15:02comment la droite va décider la primaire,
15:04elle viendra, elle viendra.
15:05Mais elle viendra peut-être beaucoup plus vite
15:06que vous ne l'imaginez.
15:07Quand vous regardez le RN qui se prépare,
15:09qui la semaine dernière a avancé ses réunions
15:12pour savoir qui serait candidat ou quoi, comment,
15:15est-ce que vous ne vous dites pas
15:15qu'il faut quand même qu'on soit prêt ?
15:16Si ça arrive demain,
15:17vous ne savez toujours pas comment vous désignez votre candidat ?
15:19Je vois bien qu'il y a beaucoup de prédateurs en ce moment
15:21qui semblent se réjouir potentiellement
15:23du chaos et du désordre.
15:24Je n'en fais pas partie.
15:25Vous avez compris ce que fait Mélenchon en ce moment ?
15:31La récupération du 8 octobre, du 8 septembre,
15:34la récupération du 10 septembre,
15:36la façon dont il semble se réjouir du désordre,
15:39ça n'a échappé à personne.
15:41Et donc oui, jusqu'au bout,
15:42peut-être que c'est une voix un peu singulière.
15:45J'essaye de porter une voix qui soit constructive,
15:47qui essaye de faire des propositions,
15:48qui fasse le pari qu'on peut s'entendre
15:50et qu'on peut essayer quand même de faire avancer.
15:52Aussi la question malgré tout,
15:53parce que dans les statuts du parti,
15:56le mode de désignation du candidat a disparu.
16:00Non, ce qui a été prévu,
16:01c'est que ce sera les adhérents qui vont arbitrer.
16:03Et donc en temps et heure,
16:04on leur fera la proposition.
16:05Et vous voyez bien l'espèce de contraste.
16:07Enfin là, la question de savoir,
16:08c'est est-ce que la France va être
16:09sous le redressement de la BCE ?
16:11Est-ce qu'on est encore capable
16:12de payer nos dettes l'année prochaine ?
16:15Comment est-ce qu'on fait en sorte
16:16d'avoir un système de santé ou d'éducation
16:18qui fonctionne ?
16:19La question de savoir si la droite fait une primaire,
16:21elle viendra.
16:22Mais bon, j'essaye de hiérarchiser les problèmes.
16:24Vous en êtes où, vous ?
16:26Je vous ai répondu,
16:27j'essaye de hiérarchiser les problèmes.
16:28Non, mais je veux dire,
16:28vous en êtes où, vous ?
16:29C'est effectivement la première fois
16:30que vous répondez à une interview
16:31depuis votre défaite
16:32pour la présidence du parti.
16:35Vous l'avez vécu comment ?
16:36Vous en êtes où aujourd'hui ?
16:37Ça n'a pas été facile.
16:39Ce n'est pas facile, un échec.
16:42J'ai longtemps cru
16:43qu'on grandissait par les victoires uniquement.
16:46Bon, ben là,
16:47j'ai appris à me remettre en question.
16:48J'ai pris un peu de temps,
16:49vous l'avez dit,
16:50un peu de recul.
16:51Maintenant, je ne viens pas sur ce plateau
16:53pour étaler mes états d'âme.
16:55Les Français, ils ont autre chose à entendre.
16:57Et donc, ce que j'essaye de faire,
16:59c'est d'avoir une voix des Républicaines
17:00qui soit forte, qui soit claire.
17:01Je pense qu'elle est utile
17:03dans la reconstruction du pays.
17:05Et je suis fier de la porter avec mes députés.
17:07Voilà.
17:09J'ai fait cet effort de me poser,
17:11de me dire où j'en suis.
17:12Est-ce que j'ai envie ?
17:13Cette flamme, je l'ai.
17:14J'ai envie de ça.
17:15J'ai envie de me battre pour mon pays.
17:17Est-ce que vous avez toujours des ambitions ?
17:19On le sait.
17:19Ça n'était mystère pour personne.
17:20Vous aviez des ambitions présidentielles.
17:23Est-ce qu'elles se sont évanouies ?
17:25Ou est-ce que vous vous dites
17:26que le temps fera ?
17:28Je comprends que vous me posiez la question.
17:30Mais respectez, si vous me permettez,
17:32que dans cette période,
17:33je ne souhaite pas y répondre.
17:34J'y répondrai en temps et heure.
17:35Mais là, je considère que ce n'est pas le sujet.
17:37On a potentiellement un gouvernement
17:38qui tombe le 8 septembre.
17:39On voit tous, et vous en parlez,
17:41à quel point potentiellement
17:42on bascule dans l'inconnu.
17:43J'essaye de faire en sorte
17:45que les Républicains soient une voix solide
17:46est quelque chose de stable dans cette période.
17:48Plusieurs questions en plus.
17:49Le Mercosur,
17:50qui est à nouveau sur la table.
17:52Oui ? Non ?
17:53Il y a une partie qui est très bonne.
17:55Parce que dans cette période de guerre commerciale,
17:57qu'on puisse aider nos industries,
17:59et j'en ai beaucoup dans ma région
18:00Verne-en-Alpes à exporter,
18:01c'est bien.
18:03En revanche, je l'ai toujours dit,
18:04ce qui ne me va pas,
18:05c'est que dans ces accords,
18:06l'agriculture est systématiquement sacrifiée.
18:08Et on ne peut pas avoir
18:09tous les débats qu'on a eus pendant l'été
18:10sur comment défendre l'environnement,
18:12toutes les règles qu'on veut faire peser
18:13sur l'agriculture française,
18:15et ouvrir nos portes et nos fenêtres
18:17à des produits qui viennent d'Amérique latine
18:19et qui ne respectent aucune des règles d'environnement.
18:21Juste un chiffre,
18:22mais qui est intéressant.
18:23Vous prenez une viande du Brésil,
18:25elle aura émis 10 fois plus de CO2
18:26que la même bonne viande,
18:28on parlait du Cantal,
18:29au braque du Cantal.
18:30Ce n'est pas possible.
18:31Vous ne pouvez pas avoir
18:32deux poids, deux mesures,
18:34où d'un côté,
18:34vous avez les spécialistes
18:35qui critiquent non-stop l'agriculture française
18:37et dans le même temps,
18:38on ouvre les portes de notre marché interneur
18:40à des produits externeurs
18:41qui ne respectent aucune des règles environnementales.
18:43L'assaillant de Marseille,
18:45Abdelkader,
18:46tunisien de 35 ans,
18:48avait déjà été condamné
18:49par la justice.
18:51Il avait d'ailleurs à nouveau
18:52été en garde à vue cet été,
18:54cette fois-ci pour des propos antisémites.
18:57Il avait un titre de séjour
18:59de 10 ans.
19:01Est-ce qu'il faut parfois pouvoir
19:03raccourcir les titres de séjour
19:05dès qu'il y a condamnation ?
19:06C'est lamentable.
19:08C'est lamentable.
19:09C'est la longue histoire
19:10qui ne cesse de se répéter
19:12de ces étrangers ultra-violents
19:14qui n'ont rien à faire sur notre sol,
19:16auxquels jamais un titre de séjour
19:17n'aurait dû être donné
19:19et qui ne devraient pas être dans la nature.
19:21Est-ce qu'il faut des sanctions ?
19:23Est-ce qu'il faut des sanctions ?
19:24C'est pour moi évident,
19:25mais surtout ce qu'il faut,
19:26c'est corriger les choses
19:26parce que le sujet,
19:27ce n'est pas de répondre
19:28à tous les manquements qu'il y a eu.
19:29Je pense que de ce point de vue,
19:30le travail que fait le garde des Sceaux est bien.
19:32Qu'est-ce qu'il essaye de faire ?
19:33Il essaye de dire maintenant
19:34que quand il y a des peines,
19:34il faut qu'elles soient tout de suite exécutées.
19:36Quatre condamnés sur dix
19:38à de la prison ferme
19:39ne vont jamais en prison en France.
19:42C'est malheureusement
19:43cette histoire qui est racontée
19:44plus l'absence totale
19:46de contrôle de notre émigration.
19:47Jean-Michel Aulas, à Lyon,
19:48vous soutenez ?
19:50J'adore Jean-Michel Aulas.
19:51Je vais tout à l'heure à Lyon
19:52et je serai amené à m'exprimer sur le sujet.
19:54Si vous allez à Lyon
19:55et que vous l'adorez,
19:56vous le soutenez.
19:57Je m'exprime chez moi, à Lyon.
19:59Vous n'irez sans doute pas
20:00pour être à ses côtés
20:02et lui dire je ne te soutiens pas.
20:04Il est 8h52.
20:05Merci Laurent Wauquiez,
20:06président du groupe
20:06Droite Républicaine à l'Assemblée Nationale,
20:08d'avoir répondu à mes questions.
20:10Merci.
20:11Merci.
20:12Merci.
20:13Merci.
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