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  • il y a 2 jours
« L’Italie n’applique pas d’incitations fiscales injustifiées pour attirer les entreprises européennes », a cinglé ce lundi la présidente du Conseil italien, au lendemain des propos de François Bayrou.

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Transcription
00:00François Bayrou a énervé jusqu'en Italie avec cette remarque.
00:03Il y a une espèce de nomadisme fiscal.
00:07L'Italie est aujourd'hui en train de faire une politique de dumping fiscal.
00:11Il était interrogé sur le bien fondé de taxer les plus fortunés,
00:14avec le risque que ceux-ci quittent la France pour des pays plus accueillants sur le plan fiscal.
00:19L'Italie serait-elle donc le nouvel Eldorado des riches et des très riches ?
00:24C'est en tout cas ce que semble affirmer le Premier ministre.
00:26Ce qui a déclenché la colère de la chef du gouvernement italien,
00:30qui affirmait que les déclarations de François Bayrou étaient infondées.
00:34Mais bon, avant toute chose, qu'entend-on par dumping fiscal ?
00:37C'est la pratique qui consiste pour un État à alléger son niveau d'imposition par rapport aux autres pays,
00:47et là, dans le cas présent, par rapport aux autres pays européens.
00:50Mais alors, qu'en est-il vraiment ?
00:52L'Italie est-elle en train de devenir un paradis fiscal en Europe ?
00:55Effectivement, c'est un mot qui est peut-être un peu fort compte tenu aujourd'hui de l'ampleur des flux observés,
01:02et surtout la part que ça représente de ces activités de domiciliation dans l'activité économique des pays.
01:10En fait, tout remonte à 2017.
01:13C'est cette année que le gouvernement de Matteo Renzi met en place une flat tax,
01:17un impôt fixe destiné aux étrangers fortunés et aux Italiens qui ont quitté le pays depuis plus de 9 ans.
01:23Concrètement, ce régime fiscal très généreux, valable pendant 15 ans, permet aux nouveaux venus en Italie de payer un impôt forfaitaire.
01:31Donc initialement mis en place en 2017, qui était égal à 100 000 euros,
01:36l'idée c'était que les revenus perçus à l'étranger soient taxés par ce montant forfaitaire de 100 000 euros.
01:42Ce qui signifie que ceux qui, les millionnaires, les milliardaires, peu importe le montant de revenus perçus à l'étranger,
01:49étaient taxés de ce montant forfaitaire-là.
01:51Et depuis l'an dernier, la taxe est passée à 200 000 euros.
01:54Et selon des chiffres avancés par le Financial Times, ce sont près de 100 000 personnes,
02:15des étrangers fortunés ou bien des Italiens qui reviennent au pays,
02:19qui se sont installés dans la botte ces dernières années, depuis la mise en place de cet impôt.
02:24Et parmi eux, on compte 1 200 super riches.
02:27On peut citer Nassef Sawaris, coprésident du club de football d'Aston Villa,
02:31ou encore le vice-président de Goldman Sachs.
02:34On va dire la majorité des études, notamment académiques ou la littérature grise,
02:39montrent qu'il peut y avoir un effet, mais très très modeste,
02:43de ce type d'imposition sur l'activité économique d'un pays.
02:47Parce que l'idée d'avoir cette flat tax, notamment sur les revenus les plus aisés,
02:51c'est d'attirer ces personnes-là.
02:53Donc on cherche finalement à avoir un incident sur l'activité économique d'un pays,
02:58en passant par une imposition sur les personnes, et pas par une imposition sur les entreprises.
03:02Donc déjà, on a un canal indirect, donc l'effet, un, est plus difficile à mesurer,
03:07et deux, nécessairement, il est moins direct.
03:10Donc il est quand même assez difficile à apercevoir.
03:15Mais en Italie, les effets de cette flat tax pèsent sur les moins fortunés.
03:18En tout cas, pour les villes dans lesquelles ces personnes vont habiter,
03:23il peut y avoir, et notamment Milan, un effet sur les prix de l'immobilier,
03:27et derrière, un effet de gentrification.
03:29A Milan, par exemple, ces dernières années, avec l'arrivée de ces super riches,
03:34dans certains quartiers, les prix du logement ont augmenté de 50%.
03:38Sous-titrage Société Radio-Canada

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