00:00Alors que le président Brice Cotteroli-Gingema a rappelé à l'issue du Conseil des ministres du 12 août que la soutenabilité de la dette publique constitue une ligne rouge à ne pas franchir,
00:09les chiffres du cadrage macroéconomique 2026-2028 restent un tableau préoccupant.
00:14Le ratio d'aide PIB passerait de 44% en 2025 à 60,4% en 2026, puis 72,6% en 2027 avant de redescendre à 70,9% en 2028, franchissant ainsi le seuil prudentiel fixé par la CIMAC.
00:30Selon le document gouvernemental, la dette extérieure brute grimperait à 4.313,5 milliards de francs CFA en 2025, à 7.336,1 milliards de francs CFA en 2028, soit une augmentation de plus de 70% en trois ans.
00:45Cette trajectoire intérue sur la cohérence entre le discours présidentiel et la réalité budgétaire dans un contexte mondial marqué par la hausse des taux d'intérêt.
00:52Cette progression rapide alourdit mécaniquement la charge du service de la dette et réduit les marges de manœuvre budgétaire.
00:58Chaque franc emprunté aujourd'hui est un franc à rembourser demain, avec intérêt.
01:02Or, cette montée en puissance de l'endettement n'est pas compensée par un choc massif d'investissements productifs.
01:08Les ressources propres consacrées aux investissements publics, la franc a 314,1 milliards de francs CFA par an, loin des niveaux requis pour transformer structurellement l'économie.
01:17Entre promesses de projet et réalité des finances publiques, le cadras budgétaire lui-même met en garde.
01:22L'accumulation de nouveaux emprunts extérieurs pourrait rapidement accroître la vulnérabilité du pays face aux aléas économiques et financiers.
01:29Autrement dit, l'endettement croit plus vite que la capacité réelle de l'économie à générer de la richesse pour le rembourser.
01:35Cette contradiction illustre le dilemme du gouvernement, financer de grands projets pour impulser la croissance tout en évitant que la dette ne devienne insoutenable.
01:43Mais à défaut d'une réforme fiscale vigoureuse et d'une gestion rigoureuse des dépenses, le risque est grand.
01:48Que la dette serve moins à servir qu'à combler des déficits courants.
01:51Avec une économie dépendante du pétrole, une chute des prix ou un recul de la production compromettrait la capacité de remboursement.
01:58Les créanciers pourraient alors exiger des ajustements budgétaires brutaux, coupes dans les dépenses sociales, gel de salaire public, réduction de subventions,
02:05qui iraient à l'encontre de l'engagement présidentiel de protéger les populations vulnérables.
02:10En somme, la soudainabilité de la dette reste un objectif affiché au sommet de l'État.
02:14La dynamique actuelle interroge sur la crédibilité de cet engagement.
02:17Plus qu'un slogan, elle suppose un effort immédiat de réforme, de discipline budgétaire et de transparence
02:22pour éviter que le Gabon ne s'enferme dans un cercle vicieux de dépendance financière.
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