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  • il y a 7 semaines
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Télématin reçoit Monica Neagoy, professeure et chercheuse en didactique des mathématiques.

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Transcription
00:00Deux ours qui se sont échappés, qui pèsent 130 kilos chacun, s'ils ont mangé le quart de leur poids en miel.
00:05Oh là là, c'est déjà la rentrée là !
00:08Quelle quantité de miel ont-ils dévoré ?
00:09Non mais laisse tomber !
00:10Non mais là déjà, angoisse !
00:12Angoisse parce que maths, je ne sais pas vous, mais moi les chiffres, grosse allergie !
00:18Non, j'ai une rétation !
00:19Eh ben, c'est vrai ?
00:19Moi j'aime bien !
00:20Bon, on s'est fixé un pari fou aujourd'hui, vous faire aimer les maths en ce jour de rentrée grâce à vous, Monika Nigoï.
00:26Bonjour ! Vous êtes docteur en didactique des mathématiques,
00:29vous formez les professeurs de mathématiques, vous allez nous rassurer, nous parents,
00:36et vous aider à former les enfants aussi.
00:37Vous avez notamment signé en livre chez Hachette « L'approche de Singapour, enseigner les maths » avec Monika Nigoï.
00:42D'abord, pourquoi les Français, et on en a manifestement un petit échantillon ici, sont-ils aussi nuls en maths ?
00:48Ce n'est pas leur potentiel, c'est-à-dire qu'on confond potentiel et performance.
00:55On est toujours en train de regarder les résultats des épreuves,
00:58donc PISA, le dernier PISA, ce n'était pas fameux, le PISA, on était en bas de l'Europe,
01:04les examens étaient 2019, et donc depuis, on a eu la mission maths,
01:09on a des nouvelles initiatives qui vont changer la donne, ça prend du temps.
01:18Alors, le potentiel des élèves français, des adultes, des parents, est qu'on peut être les meilleurs du monde.
01:25Moi, pardon, à 11 ans, on m'a dit que j'étais perdue pour les maths, on m'a dit que j'avais une autre forme d'intelligence.
01:29Il faut qu'on change l'attitude, il faut qu'on change la bienveillance, il faut par exemple ne pas stigmatiser l'erreur.
01:37En anglais, on dit « we must expect them, respect them and correct them ».
01:43On s'attend à des erreurs parce qu'on est à l'école pour apprendre, donc on fait des erreurs.
01:48Les erreurs sont des outils d'apprentissage, on les corrige avec respect, voilà, et on les respecte.
01:54Ensuite, on les corrige parce que c'est à travers l'erreur qu'on apprend.
01:57Alors, vous qui formez les enseignants, que devraient-ils dire aux élèves avant le premier cours, par exemple ?
02:02C'est quoi les bases à poser ?
02:04Alors, la première chose, je crois que je vous ai dit que c'est le début de l'année.
02:08Je pense que, quel que soit l'âge, le professeur pourrait dire, vous sortez votre ardoise ou votre feuille de papier
02:16et lorsque vous me dites, vous écrivez ou vous dessinez, s'ils sont petits, qu'est-ce qui vous évoque,
02:22qu'est-ce qui vous vient à l'esprit quand vous entendez le mot mathématique ?
02:25Et là, on voit ce que ça évoque.
02:28Si on commence à faire une liste, c'est des plus et des moins et des multiplications et des puissances et des proportions,
02:34ça veut dire qu'on pense au contenu.
02:36C'est sûr que c'est des contenus, mais ce qu'on ne pense pas, c'est toutes les compétences cognitives de plus haut niveau
02:43qui sont observer, analyser, résoudre, modéliser, communiquer, représenter.
02:50Ces compétences, elles perdurent toute la vie, même si on ne rentre plus dans les mathématiques et on a oublié les résultats.
02:58Mais on sait penser, on sait observer, on sait communiquer, on sait représenter nos idées.
03:03Et on sait manipuler.
03:05Oui.
03:05Ce qui est aussi le principe de la fameuse méthode Singapour.
03:08Oui, oui.
03:08La méthode de Singapour, c'est concret, imagé, abstrait.
03:13Dans les programmes, on s'est inspiré et on dit manipuler, représenter, abstrait.
03:19Donc prenons pour les spectateurs.
03:20Montrez-nous, voilà, parce que les maths, c'est partout, les maths, c'est concret.
03:23Pour les parents, pour tout le monde.
03:25On prend un exemple simple.
03:27La dizaine.
03:28Grande étape dans le chemin mathématique de l'enfant.
03:33Grande étape.
03:33Parce qu'à partir de trois ans, quand il compte jusqu'à six ans et demi, lorsqu'il apprend la dizaine, il n'y a que un.
03:40Donc quand on montre un objet, c'est un.
03:42Donc on ne peut pas passer à la dizaine tout de suite.
03:44Donc il y a des étapes.
03:46Premièrement, première chose, on montre un groupe de dix biques.
03:50Une colonne de dix cubes.
03:52Ou une dizaine, deux.
03:55À cette étape, quand on l'élève à cinq ou six ans, il ne sait pas encore unitize.
04:00C'est un mot qu'on utilise en recherche de l'anglais.
04:03Ça veut dire quoi ?
04:04Voir en une unité autre chose qu'un.
04:08Donc on ne peut pas lui dire, quand il a cinq ou six ans, voilà une dizaine.
04:11Il voit une chose, ce n'est pas une dizaine.
04:14Donc je peux compter mes biques, je peux décomposer et compter mes cubes, et je peux compter mes boules.
04:19Mes oeufs.
04:20Voilà.
04:21À partir de six ans et demi, sept ans, on commence à accepter qu'un billet peut valoir 20 euros.
04:27Qu'une boîte peut être une douze œufs.
04:30Donc on passe à une deuxième manipulation, une deuxième représentation.
04:35On prend les blocs de basse d'IQ.
04:37Unité, dizaine, on voit bien que c'est dix de ça.
04:41Centaine, c'est bien dix de ça.
04:43Et on voit qu'on peut empiler les dix centaines pour faire le millier.
04:47Là, on est déjà un peu vers l'abstraction, parce qu'on a un objet par unité,
04:52mais on voit proportionnellement que chacun est dix fois le précédent.
04:56Et on comprend que c'est une évolution comme ça vers l'abstraction.
04:59Voilà, ça c'est CE1, CE2.
05:01On arrive à la fin de CE2, on arrive au cycle 3, CM1, CM2.
05:05On passe au disque nombre.
05:07Je ne sais pas si vous les voyez.
05:09On les voit bien.
05:09Un disque de 1, un disque de 10, de 100 et de 1000.
05:12Là, la taille est la même.
05:15C'est les couleurs qui diffèrent.
05:16Et l'enfant connaît les valeurs.
05:18Il sait que pour faire un 100, je dois échanger et donner dix dizaines.
05:23Dix, dix, comme dans le poker, si vous voulez.
05:25Donc là, on est déjà dans l'abstraction, parce qu'on connaît les valeurs numériques.
05:31À partir de là, on passe au collège.
05:34On n'a plus besoin d'aucune représentation des nombres.
05:38Mais on a compris que c'était fondamental d'être passé par là, et qu'on le garde toute sa vie après.
05:43Et quand on dit manipuler, ah je manipule, je manipule.
05:46Ce n'est pas anodin, c'est un art.
05:48Il faut considérer le développement de l'élève, le niveau, n'est-ce pas ?
05:53Et l'art du prof, c'est de passer du concret vers l'imagé, vers l'abstrait.
05:59C'est un art.
05:59Merci, Monika Nigueuil.
06:01Merci, parce que...
06:01Moi, je n'ai pas eu ça.
06:02Moi, je n'ai pas eu ça.
06:03Moi, j'ai eu des cours de rattrapage.
06:05On a eu envie de vous écouter, là.
06:06Moi, j'ai eu tous les œufs dans le même panier, donc c'est pour ça.
06:11Merci beaucoup.
06:12Merci, j'avais tellement plus à vous dire.
06:14J'ai une chaîne YouTube.
06:17Oui.
06:18On va écouter.
06:19Non, c'est Maths with Dr. Monica.
06:22Maths with Dr. Monica.
06:24Merci beaucoup.
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