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  • il y a 3 mois
Le ministre des Outre-mer Manuel Valls est l'invité de Questions politiques ce dimanche, alors que le Premier ministre François Bayrou va tenter de convaincre lors d'une interview aux quatre chaînes d'information en continu. Les oppositions semblent avoir déjà tourné la page de son gouvernement.

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00:00Générique
00:00...
00:10Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans cette nouvelle saison de Questions politiques.
00:15Je suis ravie d'être avec vous pour ce rendez-vous du dimanche que vous propose France Inter, France Info, la télévision,
00:20vous nous regardez sur le canal 16 et le quotidien Le Monde.
00:24Les mois qui viennent seront sans nul doute étonnants, passionnants, avec pour horizon le scrutin de 2027.
00:31Alors nous avons une heure devant nous pour poser aux grands acteurs de la vie politique les questions urgentes, structurantes
00:37et nous sommes justement à un moment clé pour le pays.
00:41Tombera, tombera pas le gouvernement Bayrou, revoilà la France dans l'expectative, neuf mois à peine après le départ de Michel Barnier.
00:49La décision de demander la confiance est-elle un coup de poker raté pour le Premier ministre ?
00:54Comment sortir de cet impasse et faire avancer le pays ?
00:57Des textes importants sont aujourd'hui sur pause, comme ceux que porte notre invité.
01:02Alors lui aussi a été un matignon, c'était le Premier ministre socialiste de François Hollande
01:07et on l'a vu revenir, une des surprises de ce gouvernement Bayrou.
01:11Avec le portefeuille des Outre-mer, comment notre invité analyse-t-il la situation ?
01:16Est-il déjà en train de faire ses cartons ?
01:19Manuel Valls est dans Questions politiques, en direct et jusqu'à 13h.
01:23France Inter, Questions politiques, Alexandra Benzaïd.
01:30Bonjour Manuel Valls et merci d'avoir accepté notre invitation.
01:32Bonjour et merci de votre invitation.
01:34A mes côtés pour vous interviewer, Françoise Fressos du journal Le Monde.
01:38Bonjour Françoise.
01:39Bonjour à toutes et tous.
01:40Et Alix Bouillaguet de France Télévisions.
01:43Hello Alix.
01:44Bonjour à tous.
01:44Manuel Valls, vous êtes ministre d'Etat dans un gouvernement en sursis.
01:496 Français sur 10 sont satisfaits que François Bayrou demande la confiance.
01:53C'est le sondage d'Oxa publié hier par le Figaro.
01:56Mais justement, 7 sur 10 ne la donnerait pas cette confiance.
02:00Et du côté des partis, LFI, le PS, les écologistes, les communistes et le Rassemblement national
02:05semblent également déterminés à faire tomber le gouvernement.
02:09Alors Manuel Valls, la chute est-elle inéluctable ?
02:13Je n'en sais rien.
02:14C'est possible au vu des prises de position que vous avez rappelées
02:17et des comptes que l'on peut faire à l'Assemblée nationale.
02:21Mais je rajoute une autre question, si vous le permettez à la vôtre.
02:25Voulons-nous d'un suicide collectif ?
02:27C'est ça que ça serait ?
02:28Oui, voulons-nous d'un suicide collectif, pas pour le gouvernement, mais pour le pays.
02:34Pensons-nous que si nous continuons ainsi à ne pas nous parler,
02:39je parle des forces politiques qui composent l'Assemblée nationale et le Sénat,
02:44si nous n'arrivons pas à négocier et à trouver les compromis nécessaires,
02:48notamment pour la loi de finances, il n'y a pas d'autre solution qu'un compromis,
02:52puisque personne n'a la majorité absolue.
02:54Pensons-nous qu'il faut des élections anticipées législatives,
02:58une dissolution, bref, qui amènerait incontestablement le Rassemblement national
03:03à un niveau jamais atteint et peut-être même à la majorité absolue ?
03:07Ça, je ne le veux pas.
03:09Et donc, de toutes mes forces, j'appelle tout le monde à se ressaisir
03:13et à trouver la voie du dialogue et du compromis.
03:16Il n'y a pas d'autre solution.
03:18Suicide collectif, c'est quand même très fort, Manuel Valls.
03:20La personne qui a employé ce ton très alarmant cette semaine, c'est François Bayrou.
03:25On n'a pas l'impression que la méthode ait très bien marché.
03:29François Bayrou a une autre idée, je crois, de l'État.
03:34Il est Premier ministre et il sait que la situation financière,
03:38la situation des comptes publics et de la dette est particulièrement dangereuse.
03:44Donc, il en appelle d'une certaine manière.
03:45Et trouvons une vertu à ce qu'il a annoncé tout de même.
03:49Cela oblige tout le monde à réfléchir et à trouver cette solution.
03:54Mais oui, quand je parle de suicide collectif, c'est parce que, vous savez,
03:58il y a le fameux dilemme du prisonnier.
04:00Tout le monde veut discuter, tout le monde veut s'en sortir,
04:03mais les intérêts de chacun, en l'occurrence de chaque formation politique,
04:07vont à l'encontre, vont contre l'idée de trouver un chemin et un accord.
04:12Or, si nous ne nous rassemblons pas, qu'est-ce qui va se passer ?
04:17Si nous ne coopérons pas par agir, ce sera le Rassemblement national
04:21qui accédera au pouvoir après les élections législatives.
04:27Et peut-être pire, parce qu'on voit bien qu'on peut très vite rentrer
04:30dans une crise de régime.
04:32Pourquoi je ne veux pas du Rassemblement national ?
04:35Parce que je ne crois pas à son problème économique,
04:38qui me paraît être dangereux pour le pays.
04:41Je pense qu'il provoquerait des tensions dont le pays, aujourd'hui, n'a pas besoin.
04:47Et en plus, sa vision, parce que, au moment où nous discutons,
04:50où vous m'interrogez, vous le savez parfaitement,
04:53il y a une situation géopolitique extrêmement périlleuse.
04:56Il y a la guerre en Ukraine.
04:58Et les positions du Rassemblement national sur ce sujet-là
05:01sont une véritable soumission à la vision du monde et de l'Europe de Vladimir Poutine.
05:06Donc, il faut éviter cela à tout prix.
05:09Et donc, pour cela, il faut trouver, encore une fois, les voies d'un accord.
05:13Mais d'un accord avec François Bayrou ?
05:15C'est-à-dire, il est en train de se démultiplier.
05:18Ce soir, il sera sur quatre chaînes d'information continue, dont France Télévisions.
05:22Que peut-il dire, pour arriver à un compromis, est-il encore audible ?
05:27Il faut qu'il trouve les mots, comme chacun d'entre nous.
05:30Puisqu'il faut se rassembler face à une situation qui est grave.
05:34Accepter le compromis.
05:36Renoncer à l'hégémonie politique, intellectuelle et parlementaire qui est impossible.
05:40Parce que, quand j'entends les responsables politiques,
05:43ils donnent le sentiment qu'à eux tous seuls, ils sont majoritaires.
05:47Et qu'au demain, ils seraient majoritaires à eux tous seuls.
05:49Les seuls qui peuvent être peut-être majoritaires ou tous seuls,
05:52les sondages le démontrent, c'est le Rassemblement national.
05:55Ce sont les parlementaires du Rassemblement national.
05:58Manuel Valls, que pourrait-il mettre sur la table pour arriver à un compromis ?
06:01A-t-il encore la marge pour mettre quelque chose sur la table ?
06:05Il a présenté un plan le 15 juillet qui a été qualifié de musée des horreurs par certains.
06:10Il a encore dit qu'il s'attachait à ce chiffre d'effort de 44 milliards.
06:14Que peut-il mettre sur la table pour emporter un compromis ?
06:16Oui, mais d'abord, il faut rappeler que cet effort de 44 milliards est nécessaire.
06:22Il faut rappeler que la charge de la dette est de 66 milliards aujourd'hui
06:26et que dans les années qui viennent, ça va monter à plus de 100 milliards.
06:30Donc c'est pratiquement le premier poste budgétaire.
06:33Ça ne vous paraît pas négociable ?
06:34Mais tout est négociable.
06:37Je pense que lui, il part du principe qu'il y a quelque chose qui sans doute n'est pas négociable,
06:41c'est la réalité.
06:42La réalité, elle est là.
06:43La dette, la charge de la dette, des déficits publics qui sont à 6%.
06:48Donc il faut aller vers le compromis, trouver les solutions avec l'ensemble des formations politiques
06:55qui acceptent de discuter, c'est-à-dire, pour aller vite, du Parti Socialiste aux Républicains.
07:02Je pense que cet espace-là, il est possible.
07:05Permettez-moi de vous donner un exemple ou deux exemples concrets.
07:08Nous étions à Autun, dans le cadre de l'université d'été, du laboratoire de la République,
07:13présidé par Jean-Michel Blanquer.
07:15Il y a eu des débats entre Valérie Pécresse et moi, entre Bernard Cazeneuve et Édouard Philippe,
07:20entre Bruno Rétaillot et Jérôme Guedj.
07:23On peut se parler au MEDEF, jeudi dernier.
07:25Il y avait un débat avec l'ensemble des leaders politiques.
07:28Je ne dis pas qu'ils étaient d'accord sur tout.
07:29Je ne voudrais pas, évidemment, laisser croire cela.
07:31Mais tout le monde est capable de se parler, d'essayer de trouver des solutions.
07:37Visiblement, c'est très difficile en ce moment.
07:38Je le sais bien, mais si on est profondément patriote, si on croit dans ce pays,
07:42nous savons qu'il n'y a pas d'autre solution.
07:44D'une certaine manière, il faut le saluer, le geste de François Béroux,
07:50ce qu'il propose, ce vote de confiance, peut-être va-t-il permettre à chacun une prise de conscience.
07:57J'aimerais que cette prise de conscience et cette volonté d'aboutir à un accord se fassent d'ici le 8.
08:03Mais en tout état de cause, avec la loi de finances, nous n'avons pas d'autre solution que de trouver un accord.
08:09Donc, il y a, je crois, me semble-t-il, notamment avec les socialistes,
08:14il y a, je l'espère, un espace, une voie du dialogue possible.
08:18En tout cas, moi, je ne me résigne pas.
08:20Pas pour moi, pas pour le gouvernement actuel, mais tout simplement pour le pays.
08:25Si on fait des mathématiques parlementaires, Manuel Valls,
08:28est-ce que la survie de ce gouvernement tient, comme l'été dernier, finalement,
08:33à l'accord de non-censure, à un accord de non-censure avec les socialistes ?
08:38Oui, mais ça, vous parlez évidemment du débat budgétaire.
08:42D'ailleurs, peut-être le problème de ce qui est en train de se passer,
08:45c'est qu'on a disjoint le vote de confiance que demande François Béroux,
08:49même s'il le fait à partir de la recherche d'un accord sur le diagnostic du débat lui-même
08:55sur le budget, sur les compromis possibles au moment du budget.
09:01Olivier Faure vient de redire qu'il ne voterait pas la confiance.
09:03J'ai bien compris que chacun est depuis le début sur les positions.
09:08Mais comme le Premier ministre va rencontrer les groupes parlementaires
09:11d'ici à jeudi ou vendredi, qu'il va s'exprimer en fin d'après-midi,
09:17j'espère que les uns et les autres trouveront les mots
09:19et le sens de la responsabilité pour éviter cela au pays.
09:25Et si le 8, les choses sont confirmées,
09:27de toute façon, il faudra continuer à discuter et à trouver les voies de chemin.
09:31Parce que si ça n'est pas cela,
09:33si ça n'est pas cela, parce que je ne suis ni pessimiste ni optimiste,
09:37mais si ça n'est pas cela, alors nous irons vers une crise politique lourde,
09:41une crise de régime et l'avènement du Rassemblement national.
09:44Il ne s'agit pas de faire peur pour faire peur.
09:47Moi, je respecte tous les électeurs, mais c'est ça la réalité.
09:51Nous sommes à un de ces moments, moi j'ai ce sentiment, je l'éprouve,
09:55dans ces moments historiques où tout peut basculer.
09:58Le monde est déjà en train de basculer avec la guerre en Ukraine.
10:00Et visiblement, le Rassemblement national, pour vous, est un épouvantail.
10:04On va passer à une question à François Stresseuse.
10:05Et les changements impulsés par Donald Trump,
10:06mais nous voyons bien que nous-mêmes, nous avons une crise démocratique
10:09comme les grandes démocraties occidentales,
10:11mais nous avons une crise particulière, une crise française.
10:14Et ce n'est pas en provoquant des élections législatives
10:17et en étant incapables de trouver une solution, une forme d'unité.
10:21Chacun respectant les positions des uns et des autres.
10:23Ce ne sont pas les Français ni les partis qui ont mis le pays dans cette situation-là.
10:25C'est François Bayrou.
10:26François Stresseuse.
10:27Alors, à l'heure actuelle, le PS non seulement ne veut pas voter la confiance,
10:31mais il dit qu'on est candidat pour Matignon.
10:33Est-ce que vous, Manuel Valls, vous pourriez être le ministre
10:36d'un Premier ministre qui s'appellerait Olivier Faure ?
10:39Si on cherchait les conditions d'une unité,
10:44tout est possible dans ce bas monde.
10:46Mais je pense que le problème n'est pas celui des personnes.
10:50Il n'est pas celui de la composition du gouvernement,
10:53même si je sais que c'est important.
10:55Mais essayons de serrer les choses.
10:58Est-ce qu'il y a des pistes intéressantes
11:00dans ce que le PS a proposé hier, en termes de budget ?
11:03Son projet de budget.
11:04Alors, moi, je dois dire la vérité,
11:07parce que je regarde les choses avec respect.
11:10La plupart des économies qui sont proposées par les socialistes
11:14sont déjà prévues.
11:15Je pense aux 3 milliards concernant l'assurance maladie.
11:18Elles sont parfois trop peu précises ou surestimées.
11:20Mais là, c'est un débat.
11:2170% de l'effort qui est demandé passe par ce qu'on appelle
11:25la mise en place de la taxe Suckmann,
11:28qui, dans un premier temps, rapportera...
11:29La taxe sur les ultra-riches.
11:30Sur les ultra-riches, qui rapportera peu.
11:32Mais je vais y venir, parce qu'il faudra renégocier,
11:35puisque c'est une assiette mondiale,
11:37toutes les conventions fiscales.
11:39Et puis, il y en a beaucoup sur la fiscalité.
11:41Donc, il faut faire attention aussi
11:42à la soutenabilité pour nos entreprises.
11:45Mais il y a des pistes intéressantes à retenir.
11:49Forcément, c'est une piste.
11:50Il y a déjà la contribution barnier sur les plus grandes fortunes,
11:56sur les plus riches, comme on dit.
11:57Oui, moi, je suis favorable à ce que les plus fortunés,
12:01notamment à travers le patrimoine,
12:02tant qu'on ne touche pas à l'outil de production,
12:05soient davantage mises à contribution,
12:07parce qu'on a besoin d'une solidarité,
12:09on a besoin d'un effort.
12:10Et vous savez, dans ce pays, il y a quelque chose
12:12qui est fondamental.
12:14Il y a une passion pour l'égalité,
12:15il y a une passion pour la justice sociale.
12:17Donc, il faut être capable d'y répondre.
12:19Mais ça, c'est du symbole.
12:20Ce n'est pas grâce à ça qu'on va combler le déficit.
12:22Mais dans les chiffres proposés par le Parti Socialiste,
12:26on est largement au-dessus des milliards.
12:29Il faut faire encore une fois attention à la soutenabilité.
12:31Mais c'est une piste qui, évidemment,
12:33il faut travailler...
12:35Une question d'Alix Bouillaguet.
12:36Deuxièmement, il y a la conditionnalité sociale
12:38et environnementale pour les entreprises.
12:39Là, je crois aussi que c'est une autre piste...
12:42Alix Bouillaguet.
12:43...intéressante.
12:43Et enfin, il y a la question des retraites.
12:46Autant je pense que le retour à la retraite à 62
12:48n'est pas soutenable d'un point de vue financier.
12:51Il me semble qu'on peut avancer sur les pistes esquissées,
12:54notamment par la CFDT.
12:55Alix ?
12:56Donc, ça veut dire qu'il y a quand même des marges de manœuvre.
12:59On sent quelques pistes.
13:02Est-ce que, par exemple, les jours fériés,
13:04ça, François Bouillaguet pourrait se dire
13:06« Ok, je laisse tomber ».
13:07Le Premier ministre a dit que tout était sur la table
13:10et que tout était négociable.
13:11Donc, ça aussi, c'est forcément négociable.
13:13Je n'ai pas senti, on va dire les choses d'une autre manière,
13:17un immense enthousiasme sur cette proposition.
13:19Mais mettons-nous d'accord sur quelque chose.
13:22Dans une situation très difficile de nos finances publiques et sociales,
13:26rien ne sera facile.
13:28Il ne faut pas expliquer aux Français,
13:29quelle que soit leur situation,
13:31que cela va être facile.
13:32Mais il me semble que sur l'imposition sur les plus hautes fortunes,
13:38sur la conditionnalité sociale et environnementale
13:40pour les entreprises, sur les retraites...
13:42Conditionnalité, c'est pour les aides, n'est-ce pas ?
13:44Absolument.
13:45Et je le vois, y compris pour ce qui concerne les Outre-mer,
13:49puisqu'il y a une loi concernant l'économie dans les Outre-mer
13:52qui provient un certain nombre d'exonérations.
13:54Donc, là aussi, il faut peut-être regarder de plus près
13:56quelle est l'efficacité de ces politiques.
13:58On avait eu ce débat quand j'étais Premier ministre à propos du CICE.
14:02Mais il faut se mettre autour de la table
14:04avec les partenaires sociaux, avec les responsables politiques.
14:06On entend ce que vous dites.
14:07Donc, je pense qu'il y a des possibilités de remettre les choses à table.
14:10Mais on voit bien que le débat...
14:11Oui, oui. Manuel Valls, vous vous dites, tout est négociable.
14:14Mais est-ce que, par exemple, l'enveloppe globale,
14:16c'est-à-dire, aujourd'hui, François Bayrou dit, c'est 44 milliards,
14:19les socialistes, ils disent, c'est moitié moins.
14:21Et puis, le déficit, on ne va pas aller aussi vite.
14:23Et puis, ce ne sera pas 2029, ce sera 2032.
14:25Est-ce que ça, c'est négociable ?
14:28Ramener les déficits sur une trajectoire déjà négociée
14:33avec la Commission européenne est possible.
14:35L'allonger davantage peut poser un certain nombre de problèmes.
14:39La réalité des déficits est là.
14:41Alors, ça dépend aussi des fruits de la croissance.
14:43Donc, l'enveloppe, on n'y touche ou on n'y touche pas ?
14:44Il y a un débat entre ce qui est proposé par le gouvernement.
14:47Je m'aventure. Je ne suis pas ministre des Finances
14:49et j'ai une grande confiance dans le travail d'Éric Lombard
14:51et d'Amélie de Montchalin.
14:53Et précisément, le Premier ministre a voulu, je crois,
14:55marquer les esprits par ces chiffres qui sont, à mon avis,
14:58les plus proches de la réalité.
15:00Mais en tout cas, il y a un débat.
15:02Ni le gouvernement, ni les socialistes,
15:04ni évidemment les autres groupes,
15:06notamment ceux qui soutiennent François Bayrou et le gouvernement,
15:09ne peuvent dire c'est ça ou rien.
15:11Donc, il faut trouver encore les bases d'une discussion, d'un accord.
15:15Mais pour cela, il faut sortir de l'irrationalité
15:17qui peut nous mener dans le mur et au suicide collectif
15:20que j'évoquais,
15:21et trouver, au fond, les conditions de discussion.
15:24Il nous faut se mettre autour de la table.
15:26Il n'y a pas d'autre...
15:27Il faut le faire intelligemment, discrètement.
15:30Il n'y a pas besoin, évidemment, de se mettre en cause.
15:32Est-ce que l'erreur de François Bayrou,
15:36ça n'a pas été de se crisper sur ces 44 milliards
15:38en disant, on négociera, mais uniquement dans cette enveloppe ?
15:41Et vous, est-ce que vous ne lui avez pas conseillé,
15:43avant l'été, peut-être d'être un peu plus souple,
15:46moins rigide ?
15:47François Bayrou, depuis des années,
15:50et a été peut-être l'un des premiers responsables publics,
15:53a évoqué, lors des élections présidentielles,
15:55notamment de 2002 et de 2007,
15:58la question de la dette.
15:59Donc, d'une certaine manière, c'est son ADN.
16:02Et il a ouvert un autre débat
16:04qui me paraît utile et passionnant,
16:06qui est celui du report de cette dette
16:09sur les prochaines générations.
16:11Donc, il est étreint par un très grand esprit
16:14de responsabilité.
16:16Mais, si on veut convaincre,
16:19si on veut pas seulement faire un geste
16:23et dire, j'avais raison,
16:25alors, il faut discuter, il faut négocier.
16:29Il ne faut peut-être pas dire que tout le monde
16:30était en vacances.
16:31Il faut...
16:32Oh, mais ça, ça fait partie de la vie,
16:34de la vie publique.
16:35Mais les gens discutent,
16:37les gens sont capables de s'appeler,
16:39de trouver un chemin.
16:40Donc, il n'y a pas d'autre chemin.
16:41Regardez, lui-même, et nous tous avons été très déçus,
16:44sur le fait qu'il n'y ait pas eu un accord
16:46entre le patronat et les syndicats,
16:49et notamment les syndicats réformistes
16:51comme la CFDT.
16:52Sur les retraites.
16:53Sur les retraites.
16:53Mais on sait qu'on va avancer
16:55sur les résultats partiels
16:58du conclave des retraites,
16:59sur l'amélioration de la situation
17:00des carrières hachées,
17:02sur les femmes ayant eu des enfants,
17:04sur la meilleure prise en compte
17:05de la pénibilité.
17:06Sur ces sujets-là, on peut avancer.
17:08La CFDT a fait preuve d'une grande responsabilité
17:10en disant que la question de l'âge
17:11n'est pas posée.
17:12On parlait déjà de ça, il y a un an,
17:14en disant qu'on va avancer sur les retraites.
17:16Ça fait pchit à chaque fois.
17:17Vous parlez de suicide collectif,
17:19mais qui l'a orchestré, ce suicide collectif ?
17:21C'est François Bayron, quand même,
17:22qui a surpris tout le monde.
17:23D'abord, tout ne fait pas pchit à chaque fois,
17:25puisqu'il y a des résultats sur les retraites,
17:27et donc il faudra les traduire dans la loi.
17:29Quand vous demandez la confiance,
17:30il faut essayer de la construire.
17:31C'est Edouard Philippe qui dit ça.
17:32C'est ce que je vous ai dit avec d'autres mots.
17:35Pour construire la confiance
17:36et pour construire un compromis pour le budget,
17:40puisque c'est cela dont on parle,
17:42c'est l'avenir du pays,
17:44et tout doit être prêt à la mi-octobre.
17:46Parce qu'il faut présenter,
17:48nous sommes dans une démocratie,
17:49la loi au Parlement,
17:51donc il faut créer les conditions de la confiance.
17:53Vous savez, moi je parle du principe
17:55qui reste encore huit jours avant le 8 septembre prochain,
17:59et qui reste quelques semaines avant la loi de finances.
18:02Donc, il n'est pas trop tard pour trouver des solutions.
18:05Que puis-je vous dire ?
18:06Mais sa méthode, sa méthode, sa méthode.
18:07Non, je ne suis pas dans la méthode Coué.
18:10Non, non, je ne suis pas dans la méthode Coué.
18:11Vous avez bien vu que j'en appelle à la responsabilité de tous.
18:14Ça concerne aussi bien le gouvernement
18:16que les groupes qui soutiennent l'action de François Bayrou,
18:19que ceux qui sont dans l'opposition
18:20et qui veulent sincèrement trouver une solution.
18:23Je ne suis pas en train ni d'insulter,
18:26ni de mettre en cause qui que ce soit.
18:27Je pense qu'il y a une voie possible
18:30à partir de ce qu'on appelle le socle commun,
18:33la majorité relative actuelle,
18:35avec une partie de la gauche.
18:37Je pense que le Rassemblement National a fait le choix
18:39de provoquer la crise de régime
18:43qui peut l'amener au pouvoir.
18:45C'est son choix.
18:46C'est ainsi.
18:47Et en plus, je suis en désaccord total
18:48avec ses valeurs et avec son projet.
18:50Et tout le monde sait que la France insoumise
18:53a à peu près le même projet
18:54qui est de provoquer le chaos avec la dissolution
18:57et même l'idée de la destitution du président de la République.
19:00Donc, c'est avec tous les autres qu'il faut trouver un chemin.
19:03Si ça n'est pas possible,
19:05il faut dire aux Français la vérité.
19:06Nous irons à des élections législatives anticipées
19:09qui provoqueront d'une manière ou d'une autre
19:12la victoire du Rassemblement National.
19:14Donc, il n'en sera fini d'une certaine idée de la France,
19:17en tout cas celle que j'essaie de défendre,
19:19celle d'un républicain.
19:21Manuel Valls, en tout cas ce compromis
19:22que vous appelez de vos voeux
19:23avec une méthode qui serait maintenant plus efficace
19:26dans les prochains jours que durant tout l'été.
19:29Cette méthode, c'est difficile.
19:31Le chemin paraît étroit.
19:33Trop de rapprochements à gauche
19:34fera perdre du soutien à droite.
19:36Je vous propose d'écouter le président du groupe
19:38Les Républicains à l'Assemblée Nationale.
19:40Il était hier au Mont-Mézinque, Laurent Wauquiez.
19:42Nous avons assumé d'être au gouvernement
19:45pour arrêter l'extrême-gauche.
19:46Très bien.
19:48Mais les Républicains, mes amis, je le dis ici,
19:50ne peuvent pas renoncer à défendre leurs idées
19:52et leurs convictions.
19:53Les Républicains ne peuvent pas devenir
19:55un parti de godillot.
19:57Les Républicains ne doivent pas signer
19:59un chèque en blanc à François Bayrou
20:01en renonçant à nos valeurs
20:03et à ce que les Français attendent de nous.
20:07Manuel Valls est notre invité,
20:09ministre des Outre-mer du gouvernement Bayrou.
20:11Ou, Manuel Valls, réaction à ce son
20:14de Laurent Wauquiez qu'on vient d'entendre ?
20:16J'ai compris que Bruno Retailleau avait été élu président
20:18et assez largement des Républicains,
20:20mais je ne veux pas m'immiscer dans la vie interne
20:23de cette formation qui participe au gouvernement.
20:26Il avait été élu précisément sur la ligne
20:28de la participation.
20:29Je n'ai pas le sentiment que Bruno Retailleau
20:31est un godillot.
20:33Et je ne pense pas que les Républicains
20:34s'opposeront à la confiance au Premier ministre
20:37ou demain voteront la censure.
20:40Mais je reviens à ce que je disais tout à l'heure.
20:42Est-ce que les Républicains, eux seuls,
20:44peuvent gouverner demain ?
20:45Personne ne le croit.
20:46Un seul instant.
20:47Et je vais vous dire même,
20:48je pense que,
20:49parce que c'est ça qu'il faut préparer,
20:50la prochaine présidentielle,
20:52celle de 2027,
20:53il faudra gouverner autrement.
20:55Chercher des coalitions.
20:57Il n'y aura pas d'autre solution.
20:58C'est même la société française
21:00qui l'attend et qu'il veut.
21:02Donc je pense que ce n'est pas le moment,
21:03je pense, très sérieusement,
21:04moi je suis au gouvernement,
21:06ce n'est pas le moment d'en rajouter.
21:08Le moment c'est de trouver les solutions,
21:09les compromis,
21:10et en tenant compte évidemment
21:12des avis, des propositions de chacun.
21:14Annie Gennevard, des Républicains,
21:16ce matin, c'est dans le journal du dimanche,
21:18elle n'a pas l'air très déterminée
21:19à gouverner avec la gauche.
21:20Mais justement,
21:21on va explorer avec Françoise Fressos
21:22le casting.
21:24Qui, si on se place dans l'après,
21:25Bahirou, Françoise ?
21:26Question à Manuel Vasse.
21:27Là ce qu'on voit,
21:27c'est comme la grande impossibilité
21:29de conclure en l'état actuel
21:31avec l'EPS,
21:31et risque de fragilisation
21:33de ce qu'on appelle
21:33le bloc central
21:34avec les propos de Laurent Wauquiez.
21:36Qui, si jamais pas de confiance
21:38à François Bayrou,
21:39pourrait reprendre le flambeau
21:41le mieux possible
21:42dans cette situation invraisemblable ?
21:43Mais François Fressos,
21:44je ne suis pas journaliste,
21:46et encore moins devin.
21:47C'est-à-dire que moi je suis fidèle,
21:50loyal au Premier ministre.
21:51C'est lui qui m'a proposé
21:52de venir au gouvernement.
21:54Nous nous connaissons depuis longtemps.
21:56J'ai à la fois de l'estime
21:57et je salue son courage.
21:58C'est extrêmement difficile
21:59de gouverner en général,
22:01j'en sais quelque chose,
22:02mais c'est encore plus difficile
22:03de gouverner
22:04sans majorité absolue.
22:06Donc, pour le moment,
22:08moi je m'en tiens évidemment
22:09à ce rendez-vous du 8.
22:10Je comprends votre fidélité.
22:12Oui, fidélité et prudence.
22:14Mais on a plein de noms
22:15qui sont au bout de la norme.
22:16Sur la situation actuelle,
22:17est-ce que vous pensez
22:17qu'il vaut mieux
22:18un Premier ministre de gauche,
22:20Cazeneuve peut-être,
22:21ou quelqu'un du Bloc central
22:23qui pourrait être plus en dialogue
22:25que ce que fait François Bayrou aujourd'hui ?
22:27Si je commençais à donner des noms,
22:29d'abord ça serait évidemment
22:31tout à fait inconvenant
22:32à l'égard de François Bayrou.
22:34Et en plus, je pense que je n'aiderai pas
22:36ceux ou celles
22:37qui pourraient accéder éventuellement
22:40à cette fonction.
22:41D'ailleurs, en passant,
22:42je ne sais pas ce qu'a dit Annie Gennevard,
22:44pour qui j'ai beaucoup d'estime,
22:45on travaille très bien ensemble
22:46sur les Outre-mer,
22:47la ministre de l'Agriculture,
22:48mais elle est déjà
22:49avec des gens de gauche
22:50au sein du gouvernement.
22:52François Rappel-Samen,
22:53Éric Lombard,
22:54Elisabeth Borne,
22:54elle vient de la gauche,
22:55Juliette Méadelle,
22:57votre serviteur.
22:58C'est pas le cœur du PS aujourd'hui.
22:59Ils ne vont pas gouverner
23:00seuls les Républicains,
23:01ils ne vont pas gouverner
23:02seuls les Socialistes.
23:03Le Bloc central n'a pas
23:04la majorité,
23:06et demain ça ne sera pas le cas non plus.
23:10Et encore une fois,
23:11les conditions d'un accord
23:13entre les uns et les autres.
23:14Et c'est moins le nom,
23:16j'espère que François Bayrou continuera,
23:19c'est moins le nom de la personne
23:20que cette capacité à discuter,
23:24à négocier,
23:25à trouver les compromis
23:28et à s'élever au niveau
23:29de la responsabilité
23:31qui est la nôtre
23:32par rapport au problème du pays.
23:33Est-ce que Catherine Vautrin,
23:34est-ce que Sébastien Lecornu,
23:35est-ce que Gérald Darmanin
23:37aurait cette capacité
23:38à pouvoir négocier,
23:39notamment avec la gauche,
23:40et...
23:41Et c'est tous des gens formidables
23:42que je vous dise,
23:43mais pas vraiment,
23:44il y a François Bayrou
23:45qui est Premier ministre.
23:47Et comment vous expliquez
23:48le silence de la gauche aujourd'hui ?
23:50C'est-à-dire qu'il y a un an,
23:51on entendait,
23:51c'est Lucie Castet,
23:52nous sommes arrivés en tête,
23:53ça doit être quelqu'un issu de la gauche,
23:55ça doit être Lucie Castet.
23:56Aujourd'hui,
23:57il donne un éventail,
23:58mais il ne se risque plus
23:59à donner le moindre nom.
24:01Est-ce qu'ils ont envie
24:02de Matignon,
24:02la gauche,
24:03aujourd'hui ?
24:04Moi, je lis des interventions,
24:08des prises de position,
24:09j'écoutais Jérôme Gage ce matin
24:11sur une autre antenne,
24:13des propositions du Parti Socialiste,
24:16la volonté d'être responsable
24:18et de participer,
24:20non pas au gouvernement,
24:21ils ont fait une offre,
24:22bien évidemment,
24:23mais il faut être aussi réaliste
24:25par rapport aux chiffres
24:25de l'Assemblée nationale,
24:26mais enfin,
24:27en tout cas,
24:27de trouver une solution.
24:30En quoi le Parti Socialiste
24:31serait-il intéressé,
24:33je pose cette question,
24:34par une dissolution ?
24:35Est-ce qu'aujourd'hui,
24:38le nouveau Front populaire
24:39trouverait une part de l'élan
24:42qu'il a eu il y a un an ?
24:43Non.
24:43Mais la dissolution,
24:44elle n'est pas inéluctable.
24:45On peut changer de Premier ministre
24:47sans dissolution.
24:48Oui, mais il faut éviter
24:50que le prochain Premier ministre,
24:51si c'était le cas,
24:52et de toute façon,
24:53la question se poserait aussi
24:54pour François Bayrou
24:55au moment du budget,
24:56ne tombe pas.
24:57Parce que si vous avez
24:58un autre Premier ministre
25:00qui tombe au moment du budget,
25:02c'est sur une motion de censure
25:04après un 49-3,
25:05par exemple,
25:06c'est fini.
25:07On va forcément,
25:08enfin,
25:08c'est au président de la République,
25:09de décider.
25:10C'est évidemment
25:10de sa prérogative.
25:12Mais si tous les mois,
25:14il y a un nouveau Premier ministre
25:15qui tombe,
25:15ça n'a pas de sens.
25:17Et là,
25:17c'est évidemment
25:18la crise de régime.
25:19Mais j'ai cru comprendre,
25:22vous vous analysez mieux que moi
25:23ces questions-là,
25:24que la gauche
25:25ne peut pas être unie
25:26sur des questions,
25:27sur la vision du monde,
25:29sur des problématiques de valeur,
25:30sur le programme économique
25:32et même sur l'idée
25:32de gouvernement
25:33et d'aborder cette période.
25:35La différence est abyssale,
25:36je vous renvoie
25:37à ma théorie
25:37des gauches irréconciliables,
25:38entre LFI
25:39et le Parti Socialiste.
25:41Mais ça ne veut pas dire
25:41qu'on ne puisse pas
25:42trouver un compromis
25:43avec les socialistes,
25:44avec les écologistes,
25:45avec les communistes.
25:46Moi, je le trouve
25:47sur des sujets ultramarins
25:48et sur la préparation
25:49de la loi contre la vie chère.
25:52Je pense que c'est possible
25:53avec eux.
25:54Un compromis sur le budget,
25:55mais tout ça dans un contexte social.
25:56Il y a deux types de compromis.
25:58Il y a les questions de fonds,
25:59c'est-à-dire que chacun se sent...
26:00C'est arrivé il y a quelques mois
26:01avec le Parti Socialiste
26:02à l'occasion
26:03de la dernière loi de finances,
26:04c'est-à-dire une des réussites
26:05de François Bayrou
26:06et de son équipe
26:07avec Éric Lombard
26:08et Amélie de Montchalin.
26:09Parce qu'il y avait eu
26:10des concessions
26:10à plusieurs milliards.
26:12Eh bien,
26:12il ne peut y avoir
26:13que des concessions,
26:14ça ne peut pas être
26:14le tout ou rien.
26:16Il faut trouver des solutions
26:16qui, évidemment,
26:17s'y aiment compte
26:18de l'État du pays
26:19et des finances publiques
26:21et sociales
26:21qu'on ne peut pas nier.
26:22L'État du pays,
26:23c'est quand même
26:23une petite musique
26:25de grondement social.
26:27Il y a le mouvement
26:28Bloquons-Tout
26:28le 10 septembre.
26:30Il y a un appel
26:31à manifester des syndicats
26:32le 18 septembre.
26:34Est-ce que
26:34cette grogne sociale
26:36vous inquiète ?
26:37Certains parlent
26:38de gilets jaunisation
26:39qui ressurgirait.
26:40Qu'en pensez-vous ?
26:41Il n'y a pas
26:41une grogne sociale.
26:42Il y a une colère profonde.
26:44Il y a un rejet
26:46du peuple français
26:47à l'égard
26:48des responsables politiques,
26:49des élites.
26:51Il y a une très profonde
26:52inquiétude
26:53par rapport
26:54à ce qui se passe
26:54dans le monde,
26:55sur le changement climatique.
26:57Il y a une grande question
26:59de sécurité et d'immigration
27:00mais d'abord
27:00sur la question centrale
27:02qui est celle
27:02du pouvoir d'achat.
27:04Et les Français
27:04peuvent à la fois...
27:05Et des efforts
27:06qui seront demandés
27:07aux entreprises
27:08et aux plus aisés
27:09ou alors
27:10rogner le modèle social.
27:11Il y a une volonté
27:11de justice sociale
27:12bien évidemment.
27:14Donc, chez nos compatriotes,
27:16ils peuvent à la fois
27:16vouloir que tout change
27:18et en même temps
27:18être extrêmement inquiets
27:20sur le chaos politique
27:22qui pourrait intervenir.
27:23Donc, il faut écouter
27:24évidemment
27:25ce qui se passe
27:26dans le pays.
27:27Mais la meilleure manière
27:28à mon avis
27:28d'écouter
27:28ou plutôt de répondre
27:29à cette attente
27:30c'est d'être responsable.
27:33Je vais être très cash
27:34et très clair.
27:35Parce que les Français
27:36veulent aujourd'hui
27:36une dissolution
27:38voire une démission
27:39du président de la République
27:39qu'il faut suivre.
27:40Moi, je ne suis pas...
27:42Je suis un responsable politique
27:44et une expérience
27:45avec des réussites
27:46et des échecs.
27:47J'étais populaire,
27:48j'étais très impopulaire.
27:49Aujourd'hui, je gouverne
27:50mais je me dois
27:51prendre un peu de recul.
27:53L'État du pays
27:54nous oblige
27:55non pas à provoquer
27:57les élections.
27:58En plus, dans ce moment-là,
27:59au moment où il faut
27:59préparer un budget,
28:01au moment où Poutine
28:02intensifie les bombardements
28:04Il a quand même écarté
28:04cette dissolution.
28:05Pardon ?
28:06Il a quand même écarté
28:07le fait de dissoudre
28:08l'Assemblée nationale.
28:09Le président de la République
28:09l'écarte
28:10mais il n'a pas pour autant
28:11renoncé à ce droit
28:12qu'il a retrouvé
28:13depuis début juillet.
28:15Mais si la situation politique,
28:16pardon,
28:17si la situation politique,
28:18si les premiers ministres
28:19tombent en répétition
28:20parce qu'on n'a pas trouvé
28:21un accord,
28:22un compromis
28:22sur notamment
28:23la loi des finances,
28:25il n'y aura pas
28:25d'autre solution
28:27que de provoquer
28:28des élections.
28:29Mais je voudrais revire...
28:30Encore une fois,
28:31parce que tout ça,
28:31nous subissons
28:32les conséquences
28:33de la précédente dissolution,
28:35enfin de la seule dissolution
28:36que nous avons connue
28:37jusqu'à présent
28:39au cours de ce quinquennat
28:40et donc du coup
28:41l'instabilité
28:42que nous connaissons
28:42elle va se poursuivre.
28:44Donc il faut,
28:45encore une fois,
28:45si on veut éviter
28:46le suicide collectif,
28:47il faut un sursaut,
28:48un sursaut politique
28:49de responsabilité,
28:51d'être à la hauteur
28:52du moment.
28:52Mais je voudrais
28:52quand même revenir
28:53sur justement
28:55les Français,
28:55sur cette grogne sociale.
28:58On voit notamment
28:59sur les réseaux sociaux
29:00certains mouvements
29:00émergés.
29:01Il y en a un
29:01qui est assez frappant
29:02qui s'appelle,
29:03j'imagine que vous le connaissez,
29:04Nicolas qui paie.
29:05C'est le fait de dire
29:06finalement que ce sont
29:07toujours les mêmes
29:08qui paient,
29:08ce sont les actifs
29:09et qu'il y a aussi
29:10des gens qui ne font rien
29:13et que finalement
29:13le travail ne paie plus.
29:15Comment on répond
29:16à cette question ?
29:17C'est une question
29:18qui est au cœur
29:19de tous les débats
29:19depuis déjà
29:21un certain nombre d'années.
29:22il y a évidemment
29:23la question de l'emploi
29:24et des efforts
29:26ont été faits
29:26ces dernières années.
29:27Il y a eu
29:27une baisse du chômage,
29:30il faut toujours
29:31le rappeler.
29:32Il y a la problématique
29:33des salaires
29:34et donc ça c'est avec
29:34évidemment
29:35les partenaires sociaux
29:37qu'il faut continuer
29:37à travailler
29:38pour trouver
29:38des solutions.
29:40Il y a la question
29:41de l'impôt sur le revenu
29:42et de son assiette.
29:43Donc il faut
29:44là aussi des réformes.
29:45Moi j'ai défendu,
29:46je sais que je serai
29:46tout de suite démenti
29:47et on dira
29:48que ce n'est moi
29:49qui pense que cela.
29:50Je vous l'accorde
29:51mais je pense que
29:52sur la question
29:52de la piste
29:53de ce qu'on a appelé
29:54proprement
29:55la TVA sociale
29:56qui a été défendue
29:57aussi bien à droite
29:57qu'à gauche
29:58au cours de ces dernières années
29:59il y a des pistes.
30:00Bref,
30:00il y a des moyens
30:01pas faciles
30:02et dans le temps
30:04et des efforts
30:05collectifs et contenus
30:06qui peuvent être
30:08apportés aux Français
30:10même si ensuite
30:10il y a des questions
30:11beaucoup plus lourdes.
30:12En allant à Autain
30:13précisément en voiture
30:14quand on voit
30:15tous ces paysages
30:15du centre de la France
30:16on voit tous ces petits villages
30:17avec des panneaux renversés
30:19avec des panneaux
30:21qui disent
30:21nous attendons
30:22des médecins
30:23parce qu'il n'y en a plus
30:23une crise
30:24des services publics
30:25des bouleversements
30:26qui ont touché
30:27notre agriculture
30:28l'équilibre
30:30entre agriculture
30:32et environnement
30:32toutes ces questions
30:33font partie
30:35des changements
30:35mais ce que je peux rajouter
30:36nous sommes un pays
30:37en même temps
30:38très riche
30:39par rapport à d'autres
30:40Les boomers sont riches
30:41est-ce que c'était
30:41une bonne idée ?
30:43Est-ce que c'était
30:44une bonne idée
30:44de dire que la dette
30:45c'est pour le confort
30:46des boomers ?
30:46La dette
30:47elle pèse aujourd'hui
30:48sur le pays
30:49donc sur ceux
30:49qui travaillent aujourd'hui
30:50mais elle pèsera
30:51encore davantage
30:52si l'on ne faisait rien
30:53sur les futures générations
30:54je le disais tout à l'heure
30:55François Bérou
30:56a le mérite
30:57c'est pas le premier
30:58c'est pas des débats
30:58qui n'auraient jamais eu lieu
31:00mais de poser ces questions
31:02mais ce que je veux dire
31:02nous sommes un pays riche
31:04puissant
31:04industriel
31:05nous avons des moyens
31:07des capacités
31:08on produit de la richesse
31:09on voit bien qu'il faut
31:10produire davantage
31:11travailler plus
31:12ou travailler mieux
31:13on voit bien que l'impôt
31:14sur le revenu
31:15pèse que sur une partie
31:16des français
31:17donc sur toutes ces questions-là
31:19qui ont peut-être
31:19trop tardé
31:20je vous l'accorde aisément
31:21il faut avancer
31:22ça sera incontestablement
31:24le grand débat
31:25de l'élection présidentielle
31:26qui doit avoir lieu
31:26en 2027
31:28pas avant
31:28sauf qu'on se demande
31:29si c'est pas déjà trop tard
31:31on a l'impression
31:31que tout craque
31:32c'est-à-dire que l'état
31:33providence est en train
31:34de craquer
31:35que toutes les solutions
31:36proposées sont rejetées
31:37quelle est la nature
31:39de la crise qu'on vit aujourd'hui
31:40est-ce que c'est une crise
31:41politique, sociale
31:42est-ce que ça peut être
31:43une crise institutionnelle
31:44est-ce qu'il y a quand même
31:45un tout petit chemin
31:46pour l'éviter aujourd'hui
31:47ou est-ce qu'on va
31:49vers le grand craquage
31:50avant votre réponse
31:50Manuel Vaz
31:51je voudrais qu'on écoute
31:52justement
31:52Jordan Bardella
31:54le Rassemblement National
31:55dont vous nous avez
31:56beaucoup parlé
31:56depuis le début
31:57de cette émission
31:58qui juge que
31:59comme Édouard Philippe
32:00que la dissolution
32:01est inéluctable
32:01le fait de ne pas vouloir
32:04dissoudre l'Assemblée Nationale
32:05au moment où on se parle
32:06ne veut pas dire
32:07qu'il n'y soit pas contraint
32:08à un moment donné
32:09tant les blocages
32:11pourraient subsister
32:12au sein du Parlement
32:13donc moi je suis venu dire
32:15aujourd'hui à nos compatriotes
32:16que la stabilité
32:18des institutions
32:19la stabilité du pays
32:20est possible
32:21mais qu'aujourd'hui
32:22ceux qui sont au pouvoir
32:23sont des facteurs
32:23d'instabilité
32:24tant les politiques
32:25qu'ils mènent
32:25et les choix
32:26qu'ils ont faits
32:27sont contestés
32:27par les Français
32:28et il est évident
32:30que dans la situation actuelle
32:31je ne vois aucune autre solution
32:32que de se tourner
32:34vers les Français
32:35on ne peut pas tenir
32:36deux ans comme cela
32:38on ne peut pas tenir
32:40deux ans comme cela
32:41tout craque
32:41dit François Fresseuse
32:42Manuel Valls
32:43François Fresseuse a raison
32:44il y a une crise
32:46alors nous ne donnons pas raison
32:47à Jordan Bardella
32:48mais je réponds à la question
32:49de François Fresseuse
32:50il y a sans doute
32:51une crise profonde
32:52sur la capacité du politique
32:54à agir
32:56à transformer les choses
32:58à répondre aux attentes
32:59de nos concitoyens
33:00au fond une forme
33:02de crise de l'impuissance
33:03mais qui touche
33:04toutes les démocraties
33:05occidentales
33:06et donc ça oblige
33:07à une remise en cause
33:08assez profonde
33:09de ce qu'est la droite
33:10la gauche
33:11et de ce qu'on est capable
33:12de produire
33:13en termes d'idées
33:14depuis des années
33:15il y a une crise
33:15propre à la France
33:16c'est l'Etat
33:17qui a construit la nation
33:18on voit bien
33:18que les grands piliers
33:19de l'Etat
33:20que sont l'école républicaine
33:22les questions de sécurité
33:24et évidemment
33:25la problématique de la santé
33:26notamment de l'hôpital public
33:27sont aujourd'hui
33:28touchés par cette crise
33:30donc on voit bien
33:31qu'il faut reconstruire
33:32réhabiliter
33:33réformer
33:34ces services publics
33:35sans les remettre en cause
33:36dans leurs fondements
33:36mais qui nécessitent
33:37des réformes
33:38donc il faut
33:38des réformes profondes
33:39de l'hôpital
33:40de l'assurance maladie
33:40du système
33:41de retraite
33:42mais tout ça
33:43oblige un discours
33:45de vérité
33:46et de réforme
33:47est-ce que c'est facile
33:47aujourd'hui
33:48depuis la dissolution
33:49non
33:49mais ne donnons pas raison
33:51lui
33:51Jordan Bardella
33:52il est dans son rôle
33:53il veut accéder au pouvoir
33:54mais ne leur donnons pas raison
33:56ne leur donnons pas
33:57de nous-mêmes
33:57tout seuls
33:58le pouvoir
33:59alors qu'ils ne sont pas prêts
34:00alors que leur programme
34:01leur programme économique
34:02on l'a vu pendant d'ailleurs
34:04les élections législatives
34:04de l'année dernière
34:05les français se sont prononcés
34:06il y a un an
34:07ils n'ont pas cru
34:08dans le projet économique
34:10et social
34:11on ne sait pas
34:11quelles sont leurs positions
34:12sur les retraites
34:13sur la réduction
34:14des déficits publics
34:15parce qu'enfin
34:15il ne faut pas se raconter
34:16d'histoire
34:16c'est difficile de réduire
34:17les déficits publics
34:18quand les priorités
34:19et c'est le cas
34:19du gouvernement
34:20sont la défense
34:21on a prévu en deux ans
34:226,5 milliards supplémentaires
34:24pour l'effort de défense
34:25par rapport à ce qui se passe
34:26aujourd'hui
34:26avec la Russie
34:27on demande à juste titre
34:29davantage de moyens
34:30à la police
34:30à la gendarmerie
34:31et à la justice
34:32et l'école doit toujours
34:34être une priorité
34:35donc comment on fait ?
34:36ça veut dire que l'effort
34:37doit porter sur l'hôpital
34:38sur l'assurance maladie
34:39mais aussi
34:40ça fait en effet des années
34:43qu'on entend
34:43cela
34:44je me permettais un mot
34:45là-dessus
34:46moi je n'ai pas tout fait bien
34:48et il semblerait
34:49qu'en 2017
34:50les français
34:51nous ont sanctionné
34:52et n'ont pas beaucoup aimé
34:53de la manière
34:53dont on a gouverné
34:55mais l'idée que
34:56on a tous fait tout mal
34:58que ça a été une catastrophe
34:59qu'on a mal géré
35:00pardon
35:01c'est de la lassitude
35:02qu'on entend
35:03dans la bouche des français
35:05je le sais
35:05et vous avez tout à fait raison
35:07le déficit de la sécurité sociale
35:09en 2017
35:10devait être à 5 milliards d'euros
35:11le déficit public
35:13quand nous avons quitté
35:14c'est Bernard Casse-Neuve
35:15qui m'avait succédé
35:16pour les derniers mois
35:18du quinquennat de François Hollande
35:19enfin c'est ce que nous avions préparé
35:21dans le loi de finances
35:21le déficit en 2017
35:23il était de 2,6%
35:25seulement en dessous
35:26des 3%
35:27et la dette
35:28elle était de 97%
35:30du PIB
35:312200 milliards
35:33c'est pas un exploit
35:34la situation était déjà
35:35très difficile
35:36avec la crise
35:37qu'avait dû affronter
35:37Nicolas Sarkozy
35:38ce que vous dites
35:39c'est que c'est possible
35:39c'est ça que vous dites
35:40et je dis que c'est possible
35:42et que j'en ai un peu marre
35:43mais je sais bien
35:44que je suis contre
35:45l'immense opinion
35:47des français
35:47qui trouvent que les politiques
35:49sont incompétents
35:50corrompus
35:50et sont pas capables
35:52de répondre
35:52à leurs besoins
35:53tant que je crois
35:54en la démocratie représentative
35:56dans ce qu'elle est
35:57quitte à aller contre
35:58tout ce que vos auditeurs
36:00et téléspectateurs
36:01sont en train d'entendre
36:02ou de regarder
36:03non je dis
36:03que c'est possible
36:04et je dis
36:05que la solution
36:05pour des raisons
36:07de valeur
36:07pour des raisons liées
36:08à la situation géopolitique
36:10et par rapport
36:10à leur programme
36:11ne peut pas être
36:11le Rassemblement National
36:12mais
36:13c'est pour ça que j'ai parlé
36:13de suicide politique
36:14ne leur donnons pas
36:16gratos
36:16vous me permettez
36:17cette expression
36:18un peu familière
36:19le pouvoir
36:20et pour cela
36:21ça oblige un sursaut
36:21de responsabilité
36:22il n'y a pas d'autre solution
36:23même si les français
36:24le veulent
36:24puisque en tout cas
36:25concernant
36:26la dissolution
36:2863% des français
36:29sont favorables
36:30à une deuxième dissolution
36:31ça c'est un sondage récent
36:32IFOP
36:33contre seulement
36:3441% en juin
36:35en 2024
36:37on ne peut pas gouverner
36:39seulement à travers
36:39les sondages
36:40je vais vous la faire courte
36:40Manuel Valls
36:40François Bayrou
36:41est le premier ministre
36:42le plus impopulaire
36:43de la cinquième république
36:43donc comment on fait
36:45on voit bien
36:46qu'il joue le peuple
36:47contre les partis politiques
36:48ça ne le fait pas
36:49comme on dit
36:50on ne doit jamais
36:51jouer le peuple
36:52contre les partis politiques
36:53et leur représentativité
36:55ni contre les partenaires sociaux
36:57vous me parliez
36:58des mouvements sociaux
36:59qui arrivent
37:00il y en a un
37:00dont je ne connais pas
37:01tout à fait la nature
37:01celui du 10 septembre
37:05à travers des réseaux sociaux
37:06très bien
37:06ça fait partie aussi
37:07de ce qu'est aujourd'hui
37:08la démocratie politique
37:10et sociale
37:10et évidemment
37:11de sa crise
37:12et puis de toutes
37:13les manipulations possibles
37:14je me réjouis
37:16d'une certaine manière
37:17pour la démocratie sociale
37:19que les syndicats
37:21prennent leurs responsabilités
37:22le 18 septembre
37:23parce que c'est avec eux
37:24qu'il faut discuter
37:25il n'y a pas d'autre choix
37:26sinon écoutez
37:27les partis
37:28les syndicats
37:29la presse
37:30toutes les institutions
37:32seront balayées
37:32regardez ce qui se passe
37:33aux Etats-Unis
37:34donc faisons très attention
37:35que répondez-vous
37:36à ceux qui souhaitent
37:37plus que la dissolution
37:38qui souhaitent le départ
37:39d'Emmanuel Macron
37:39et qui considèrent que finalement
37:41si on en est là
37:42depuis deux ans
37:42s'il y a cette instabilité
37:44façon 4ème république
37:45c'est peut-être la tête de l'état
37:46qu'il faut changer
37:47il y a une forme
37:48de 4ème république
37:49aujourd'hui
37:50dans la 5ème république
37:51oui
37:51il y a les conséquences
37:53bien évidemment
37:53de la dissolution
37:55et peut-être même
37:56des leçons
37:58qui auraient dû être tirées
37:59de l'élection présidentielle
38:00de 2022
38:01il aurait fallu trouver
38:01sans doute une coalition
38:02mais c'est facile
38:03de donner aujourd'hui
38:04des leçons
38:05aux uns et aux autres
38:05mais je réponds
38:06à votre question
38:06je suis très attaché
38:08aux institutions
38:09de la 5ème république
38:10évidemment à la fonction
38:11du président
38:12de la république
38:13et Emmanuel a raison
38:14à parfaitement raison
38:15de dire que ça n'est pas
38:16discutable
38:17ça n'est pas négociable
38:18parce que ça serait
38:19son mandat jusqu'au bout
38:20on rentre dans un
38:20sauf si lui
38:21décidait de le mettre en jeu
38:23sur je ne sais quoi
38:24un référendum
38:25ou des élections
38:25mais ça n'est pas
38:27ce qu'il a décidé
38:27ce n'est pas ce qu'il a annoncé
38:29et on rentrerait alors
38:30dans un précédent
38:31extrêmement dangereux
38:32et c'est ça
38:33que je veux éviter
38:34c'est-à-dire
38:35la crise de régime
38:36ou le suicide
38:36vous savez nous sommes
38:37dans ces moments
38:38sans doute
38:39moi vous savez
38:40j'adore l'histoire
38:41j'en suis passionné
38:42elle nous apprend beaucoup
38:42de choses
38:43elle balbutie parfois
38:44ces moments
38:45l'entre-deux-guerres
38:46la fin des années 50
38:49ici
38:49c'est-à-dire
38:49des moments
38:50je ne compare pas
38:52les situations
38:53mais où tout peut
38:54basculer
38:55et quand vous êtes
38:56dans ce moment-là
38:57il faut faire très attention
38:58il faut en appeler
38:59la responsabilité
38:59en tout cas
39:00c'est le fruit
39:00de mon expérience
39:01França Inter
39:03Alexandra Ben Saïd
39:07Question politique
39:10Manuel Valls
39:11vous êtes l'invité
39:11de Question politique
39:12ministre
39:13en responsabilité
39:14des Outre-mer
39:15dans un gouvernement
39:16qui n'a peut-être
39:17encore qu'une semaine
39:18à vivre
39:18et ancien Premier ministre
39:19socialiste
39:20on l'a dit
39:21c'est un long parcours politique
39:22avec Alex Bouillaguet
39:23on va essayer de mieux
39:24savoir qui vous êtes
39:25en 2025
39:26on va essayer
39:27d'abord le point
39:29de votre retour
39:30si vous êtes entré
39:31au gouvernement
39:31c'est pas grâce
39:33à Emmanuel Macron
39:34il ne voulait pas de vous
39:35parce qu'il y a eu plusieurs
39:36il m'a nommé quand même
39:37il vous a nommé
39:38mais sur proposition
39:40effectivement
39:40de François Bayrou
39:41qui lui pour le coup
39:42avait vraiment
39:43votre nomination en tête
39:44à l'Outre-mer
39:45depuis longtemps
39:45et depuis même
39:46avant même
39:47sa propre nomination à lui
39:48pour reprendre votre expression
39:50est-ce qu'entre Emmanuel Macron
39:51et vous
39:51c'est irréconciliable ?
39:54non parce que vous savez
39:55je suis ministre
39:56de la République
39:57il est le chef de l'Etat
39:59il est le président
40:00donc sur beaucoup de sujets
40:01nous sommes amenés
40:03à travailler ensemble
40:04depuis que nous nous connaissons
40:05depuis longtemps
40:06vous savez
40:06c'est même vous
40:07qui l'avez quand même
40:08mis au gouvernement
40:09de François Hollande
40:11le 25 août 2015
40:14il y avait une petite crise
40:15gouvernementale
40:16pas de la même nature
40:17que celle que nous avons
40:18aujourd'hui
40:19j'avais demandé d'ailleurs
40:21un vote de confiance
40:21à l'Assemblée Nationale
40:22et auparavant
40:23nous avions avec François Hollande
40:25reformaté le gouvernement
40:26avec le départ
40:27d'Anon Montebourg
40:28et Benoît Hamon
40:29et l'arrivée
40:29et l'arrivée
40:31d'Emmanuel Macron
40:31mais il n'a pas
40:32la reconnaissance du ventre
40:33Emmanuel Macron
40:34vous voyez quel génie stratégique
40:35qui était le mien
40:36donc je pensais peut-être déjà
40:38à ce qui pouvait arriver
40:39non je plaisante
40:40mais vous savez
40:40la vie politique
40:42elle est ce qu'elle est
40:42moi je travaille
40:43avec Emmanuel Macron
40:44nous avons d'ailleurs
40:44une relation personnelle
40:45je le dis extrêmement
40:46fluide
40:47et moi je suis très respectueux
40:49des institutions
40:49après chacun connaît
40:50les accords
40:51les désaccords
40:52que nous pouvons avoir
40:53j'ai un accord avec lui
40:54qui est très important
40:54pour la suite
40:55qui est le fait
40:56du dépassement politique
40:57mais ce dépassement politique
40:58il est basé
40:59il doit être basé
41:00sur des coalitions
41:01et c'est le grand débat de 2027
41:02un mot encore sur vous
41:04une question sur l'homme
41:06le plus détesté à gauche
41:07pour les socialistes
41:08vous êtes devenu radioactif
41:11à l'époque
41:11et c'est vrai que vous avez connu
41:13alors des invectives
41:15des agressions
41:16on se souvient de cette gifle
41:17que vous avez reçue
41:18en janvier 2017
41:18des moqueries
41:20à chaque formation de gouvernement
41:21vous répondez quoi
41:23à ceux qui disent
41:24que finalement
41:24vous auriez vendu votre âme
41:25au diable
41:26pour obtenir un strapontin
41:27et le corollaire
41:29c'est est-ce que
41:29c'est pas dur à vivre tout ça
41:31est-ce que vous dites
41:32la politique
41:33je continue d'y croire
41:34et je continue d'avoir envie d'en faire
41:35d'abord
41:35servir son pays
41:36est toujours quelque chose
41:38d'incroyable
41:39ensuite j'ai un ministère
41:40vraiment de mission
41:41où je me suis engagé
41:44pour le
41:44j'y suis d'ailleurs
41:45demain matin
41:46pour redresser Mayotte
41:48après le cyclone
41:49Chido
41:50pour mettre en place
41:52cette loi
41:53contre la vie chère
41:54on en dira peut-être un mot
41:55et évidemment
41:56pour trouver le chemin
41:57de la paix civile
41:59en Nouvelle-Calédonie
42:00et d'ailleurs
42:01votre commentaire
42:01je croyais que vous allez
42:03me dire le contraire
42:03parce que
42:04depuis quelques mois
42:05notamment à travers
42:06le dossier de la Nouvelle-Calédonie
42:07je sens des commentaires
42:09très agréables
42:10venant de la gauche
42:11tout ça
42:11c'est la surface des choses
42:13on va en parler
42:14tout ça c'est le bruit
42:15médiatique
42:16ça ne m'intéresse pas
42:17c'est derrière vous
42:18vous êtes en forme de rédemption
42:19vous avez fini
42:20votre traversée du désert
42:21je suis profondément
42:22républicain et laïque
42:23donc je fais attention
42:24à la rédemption
42:25mais il y a eu
42:26des hauts débats
42:27dans la vie politique
42:28il y a eu des réussites
42:30et des échecs
42:30j'ai évidemment commis
42:31sans aucun doute
42:32des erreurs
42:33mais je sers mon pays
42:35est-ce que je le fais
42:36bien ou mal
42:37c'est là-dessus
42:37que je dois être jugé
42:38sur les dossiers
42:39de cette mission
42:39concernant ces territoires
42:41d'outre-mer
42:42qui ne vont pas bien
42:42avec cette distance
42:43qui s'est créée
42:44entre cette France
42:45ultramarine
42:46et l'Hexagone
42:48est-ce qu'on est en train
42:49de réussir à trouver
42:50un chemin de paix
42:50en Nouvelle-Calédonie
42:51est-ce que je me situe
42:52ou pas dans les pas
42:53de Michel Rocca
42:53et Lionel Jospin
42:54oui
42:54bon donc
42:55après le reste
42:56n'est que le commentaire
42:58n'est que le bruit
42:59et moi vous savez
43:00je suis un républicain
43:02je crois
43:02dans ses valeurs
43:03dans la laïcité
43:04je pense qu'être républicain
43:05c'est croire aussi
43:06en la justice sociale
43:07voilà
43:08et donc
43:08est-ce que les faits
43:09les événements
43:10sur la montée
43:12de l'antisémitisme
43:13sur la violence
43:13dans le débat politique
43:14sur les gauches irréconciliables
43:16on va y revenir
43:16s'il nous reste un peu de temps
43:17Emmanuel Valls
43:18les faits m'ont donné tort
43:19je ne crois pas
43:20question politique
43:22sur France Inter
43:25vous avez
43:26oui mentionné
43:27les territoires ultramarins
43:29et vous avez raison
43:30et c'est Françoise Fresseuse
43:30qui vous interroge
43:31on va parler de la Nouvelle-Calédonie
43:33et de la difficulté
43:34de trouver là-bas aussi
43:35un compromis
43:35on a cru
43:36à un espoir
43:37au moment du projet
43:38d'accord de Bougival
43:39le 12 juillet
43:40et puis patatras
43:41à la mi-août
43:42le congrès du FNLKS
43:43a dit
43:44non on n'adhère pas
43:45à ce projet
43:45depuis vous êtes retourné
43:47en Nouvelle-Calédonie
43:48à combien vous estimez
43:50vos chances
43:51d'arriver
43:52à un compromis
43:53malgré la crispation actuelle ?
43:55Nous sommes dans ce compromis
43:56vous savez
43:56la Nouvelle-Calédonie
43:57est un territoire passionnant
43:58parce que c'est
43:58une addition
43:59de communautés
44:01évidemment il y a
44:02le peuple premier
44:03le peuple autochtone
44:05les kanaks
44:05il y a tous ceux
44:06qui sont arrivés
44:07depuis la prise de position
44:08à la moitié du XIXe siècle
44:10qui eux aussi
44:11ont trimé dur
44:12là-bas
44:13les européens
44:14il y a les walisiens
44:15les futuniens
44:15il y a des asiatiques
44:17donc il y a un mélange
44:18de populations
44:19qui vous oblige
44:20à trouver un compromis
44:21entre ceux qui veulent
44:22l'indépendance
44:23et ceux qui veulent
44:23rester dans la France
44:24ça veut dire que c'est possible
44:25c'est pour ça qu'il y a
44:26une fascination
44:26sur la Nouvelle-Calédonie
44:27parce qu'on se dit
44:28tiens c'est une forme
44:28de miroir très déformé
44:30à 18 000 km
44:31de Paris
44:32mais dans lequel
44:33on peut peut-être
44:33parfois trouver
44:34des solutions
44:35deuxièmement
44:36les forces politiques
44:37loyalistes
44:38qui sont favorables
44:40à ce qu'on reste dans la France
44:40nationalistes et centristes
44:42je pense notamment
44:43à l'éveil océanien
44:43ou à Calédonie ensemble
44:45et une grande partie
44:46des indépendantistes
44:47une grande partie
44:48mais il y a une partie
44:49qui dit aussi
44:50par rapport aux accords
44:51de Matignon
44:52signés par Michel Rocard
44:54qui reste votre modèle
44:55on est trahi
44:55parce qu'en réalité
44:56on n'en rache jamais
44:57l'indépendance
44:58les vieilles formations
44:59qui avaient signé
45:00ces accords
45:00je pense au Palica
45:02ou à l'UPM
45:02soutiennent tous les soirs
45:04l'accord
45:04et sont extrêmement déterminés
45:06le FLNKS
45:07a décidé de désavouer
45:09la délégation conduite
45:10par Emmanuel Djibaud
45:12mais le dialogue
45:14a repris
45:14j'ai passé plusieurs heures
45:15avec ces nouveaux responsables
45:17notamment Pierre Chanel
45:18Tutugourou
45:19donc on peut trouver
45:20les voies d'un accord
45:22sur un certain nombre
45:22de sujets
45:23mais d'abord
45:23il faut que les formations
45:24politiques calédoniennes
45:25se parlent entre elles
45:26et trouvent aussi
45:28ces discussions
45:29c'est ce qu'elles ont fait
45:30ces derniers mois
45:30l'accord dit de Bougival
45:32signé le 12 juillet dernier
45:34cet accord
45:36il a une force incroyable
45:38dans la société
45:38les Calédoniens
45:39veulent la paix
45:40parce que le pays
45:41comme ils disent
45:41est par terre
45:42presque 3 milliards
45:44de dégâts
45:45avec les émeutes
45:47de mai 2024
45:49et surtout des morts
45:50le sang a coulé
45:51de nouveau
45:52donc moi je mets
45:54toute mon énergie
45:55ma connaissance du territoire
45:57ma volonté de dialogue
45:59et je pense que
46:00évidemment
46:00si la situation politique
46:02que nous avons évoquée
46:02plus de gouvernement
46:03dans une semaine
46:04comment vous faites ?
46:05je reconnais que c'est un des dossiers
46:06mais moi je reste là-dessus
46:07optimiste
46:08d'ailleurs
46:08je le dis très modestement
46:10vous savez on dit
46:10en Calédonie on dit
46:11avec respect et humilité
46:12donc avec beaucoup d'humilité
46:14je dis aussi aux forces politiques nationales
46:15attention
46:16il y a le dossier
46:17de la Nouvelle-Calédonie
46:17donc il faut repousser
46:19les élections provinciales
46:20ça le Sénat a prévu de le faire
46:21à la fin du mois de septembre
46:23et engager
46:24le Président de la République
46:25qui le fera bien évidemment
46:25on le fera en Conseil des ministres
46:27je l'espère
46:27une réforme constitutionnelle
46:29qui permettra
46:30notamment
46:30aux Calédoniens
46:32de voter au mois de février
46:33sur cet accord
46:33pardon
46:34il faut préserver ce calendrier
46:35ça va
46:36l'accord de Matignon
46:37et l'accord de Nouméa
46:39signé par Lionel Jospat
46:40est totalement préservé
46:41l'identité canaque
46:42est préservée
46:43il y a quelque chose d'ailleurs
46:44François Fresseau
46:44vous connaissez cela
46:45de passionnant
46:46c'est comment on réussit
46:47le processus de décolonisation
46:50c'est lourd pour notre histoire
46:52et y compris dans le rapport au monde
46:54notamment dans le Pacifique
46:56où nous sommes présents
46:57en Polynésie
46:58à Wallis et Futuna
46:59et en Nouvelle-Calédonie
47:01donc il faut réussir
47:02l'achèvement
47:03de ce processus
47:04de décolonisation
47:05le droit à l'autodétermination
47:06est toujours préservé
47:08et on crée
47:09un état de la Nouvelle-Calédonie
47:10qui peut être reconnu
47:11au niveau international
47:12qui aura sa nationalité
47:14sans qu'on perd
47:14la nationalité française
47:16qui assumera
47:17des compétences internationales
47:19et qui aura
47:19sa loi fondamentale
47:20sa constitution
47:21et ça c'est possible
47:22avec la réforme constitutionnelle
47:23que nous allons faire
47:24c'est pour ça que
47:25le FLNKS
47:26s'est aussi engagé
47:27dans cette discussion
47:28même s'il y a des éléments
47:29au sein du FLNKS
47:30notamment
47:31depuis plus d'un an et demi
47:32qui ont toujours été d'ailleurs
47:33contre les accords
47:34de Matignon
47:35et de Louméa
47:36et qui pensent
47:37que c'est par
47:38la pression
47:40parfois la violence
47:41qui ne mènera à rien
47:42qu'on pourra trouver
47:43la solution
47:44vers l'indépendance
47:45si on échoue
47:45il y a d'autres puissances
47:46étrangères
47:47vous parlez de la République
47:48il y a d'autres puissances étrangères
47:49que vous voyez déjà
47:50à l'action
47:51c'est-à-dire ce processus
47:52de décolonisation
47:53il se passe dans un contexte géopolitique
47:55où d'autres
47:56pourraient vouloir
47:57prendre notre place
47:58dans le Pacifique
47:58c'est pour ça qu'Emmanuel Macron
47:59a fait de la stratégie
48:00indo-pacifique
48:01une grande priorité
48:02et je suis d'accord
48:03avec lui
48:04parce que dans le Pacifique
48:05c'est là où on voit
48:06l'affrontement
48:07des deux grandes puissances
48:08du 21ème siècle
48:09la Chine
48:09et les Etats-Unis
48:10d'Amérique
48:11oui
48:11la Chine
48:12progresse
48:13dans son influence
48:14sur tous les petits états
48:15du Pacifique
48:16derrière vous avez
48:17la Russie
48:18et l'Azerbaïdjan
48:18qui cherchent
48:20à déstabiliser
48:20y compris une partie
48:21très minoritaire
48:22des indépendantistes
48:23c'est vrai en Polynésie
48:25c'est vrai
48:25en Nouvelle-Calédonie
48:28c'est vrai aussi dans l'Océan Andien
48:29on voit bien les pressions
48:30qu'il y a sur Mayotte
48:31où je me rends demain
48:31oui la Russie
48:32et l'Azerbaïdjan
48:33jouent là-dessus
48:34mais ça a toujours un peu existé
48:35avant c'était l'URSS
48:36ou la Libye
48:38donc il faut tenir bon
48:39et l'image de la France
48:40aussi
48:40dans le Pacifique
48:42passe
48:42par la restauration
48:43de la paix
48:44et la reconstruction
48:45de la Nouvelle-Calédonie
48:46donc là nous avons aussi
48:47un beau message
48:48à délivrer
48:49dans cette région du monde
48:49Alors Manuel Valls
48:51le décolonisateur
48:52il est prêt à aller
48:53à très très loin
48:53sur la Nouvelle-Calédonie
48:54mais sur la Corse
48:55alors là vous êtes
48:56complètement raide
48:57vous dites non
48:57une autonomie dans la République
48:59en faisant entrer
49:00la notion de communauté insulaire
49:02pas question
49:02pourquoi est-ce que vous êtes
49:03aussi crispé sur la Corse
49:05alors que sur la Nouvelle-Calédonie
49:06vous ouvrez le jeu ?
49:07Parce que j'ai jamais accepté
49:08la comparaison
49:09entre les territoires ultramarins
49:11qui souffrent soit
49:12d'avoir été une colonie
49:13de peuplement
49:15la Nouvelle-Calédonie
49:16comme l'Algérie
49:17et une colonie pénitentiaire
49:18ou qui vivent encore
49:20avec les morsures de l'histoire
49:22et notamment de l'esclavage
49:23c'est vrai dans les Antilles
49:25c'est vrai en Guyane
49:26ou à La Réunion
49:27donc les situations
49:28sont totalement différentes
49:30la Corse fait partie
49:31de notre ensemble métropolitain
49:34depuis toujours
49:36elle a donné lieu
49:36à des hommes
49:37je veux dire
49:38un des grands chefs d'Etat
49:39évidemment très critiquables
49:41dans bien des domaines
49:41notamment la restauration
49:42de l'esclavage aux Antilles
49:44je pense bien sûr
49:45à Napoléon Bonaparte
49:46où c'est une autre histoire
49:47la Corse a déjà énormément
49:49de compétences
49:50de pouvoir
49:51je suis par contre
49:52le fait qu'elle ait encore plus
49:53d'autonomie
49:54c'est moi avec Jean-Michel Baillet
49:56quand il était ministre
49:56de l'aménagement des territoires
49:57qui avons fait que la Corse
49:59a une collectivité unique
50:00il n'y a plus de régions
50:01il n'y a plus de départements
50:02il y a une seule collectivité
50:04qu'elle exerce pleinement
50:05ses pouvoirs
50:06qu'il y ait une place de la Corse
50:07dans la constitution
50:08ça ne me choque pas
50:09mais je dis attention
50:10aux mots qu'on utilise
50:11dès qu'il s'agit
50:12des départements
50:14des régions
50:15des territoires
50:15qui forment
50:16la France historique
50:18le rapport
50:19à l'outre-mer
50:20qui est un rapport puissant
50:21je pense évidemment
50:22aux Antilles
50:22et à la Réunion
50:23et d'une autre nature
50:24même si
50:25beaucoup là-bas
50:25la grande majorité
50:26sont profondément attachées
50:27à la France
50:28Manuel Valls
50:29je vous emmène sur un autre
50:30fait d'actualité
50:31qui fait partie de vos combats
50:32c'est la lutte contre l'antisémitisme
50:34cette semaine
50:35on a eu l'ambassadeur des Etats-Unis
50:36qui a été convoqué
50:37au Quai d'Orsay
50:38il a envoyé une lettre
50:39lundi au chef de l'Etat
50:40dans laquelle
50:41il dit deux choses
50:42Monsieur Kushner
50:43il dit qu'il y a une flambée
50:44de l'antisémitisme
50:45en France
50:45et surtout
50:46il dit qu'il y a
50:47une absence d'action
50:48suffisante
50:49du gouvernement français
50:50je le cite
50:51est-ce qu'il a raison
50:53est-ce que
50:54sur ces deux points
50:54est-ce que vous êtes inquiet
50:55de la flambée
50:56contre l'antisémitisme
50:57et est-ce que finalement
50:58la France en fait assez
50:59moi je suis inquiet
51:01de la flambée
51:02de l'antisémitisme
51:03depuis des années
51:04aux Etats-Unis
51:05la montée
51:08de l'antisémitisme
51:09vous bottez en touche
51:10cependant
51:10je vais venir
51:11on l'a vu dans les universités
51:12on l'a vu dans la société américaine
51:14en plus avec
51:15leur vision
51:16elle est respectable
51:17de la liberté de parole
51:18la parole
51:19antisémite
51:20nazi
51:22fasciste
51:23progresse
51:24aux Etats-Unis
51:25mais je reviens
51:27à votre question
51:27je veux dire
51:28parce qu'il faut quand même
51:28regarder ça
51:29je me rappelle
51:29dans un colloque
51:30que nous avions eu
51:31il y a quelques années
51:31à Jérusalem
51:32sur la montée
51:33de l'antisémitisme
51:34j'avais alerté
51:35sur ce qui pouvait se passer
51:36dans les autres pays
51:37les pouvoirs publics
51:39en France
51:39depuis déjà
51:40de nombreuses années
51:41c'était vrai
51:41avec mon gouvernement
51:42c'était vrai
51:43avec les gouvernements suivants
51:44c'était vrai aussi
51:44avec Nicolas Sarkozy
51:46ont mobilisé
51:47les outils juridiques
51:49évidemment
51:49la police
51:50et la gendarmerie
51:51et donc la justice
51:52ont renforcé
51:53les dispositifs législatifs
51:55pour lutter
51:55contre l'antisémitisme
51:56mais il y a quelque chose
51:57de beaucoup plus profond
51:58c'est pas
51:59l'action de l'Etat
52:00on peut toujours mieux faire
52:01les choses
52:02mais on voit bien
52:03dans les programmes scolaires
52:04on voit bien
52:04dans la réaction
52:05regardez ce qui s'est passé
52:06la réaction à cette attaque
52:09contre ce monument
52:10en la mémoire
52:11de Ilan Halimi
52:13à Épinay
52:14les oliviers
52:14sur cet olivier
52:16et toutes les villes
52:17maintenant
52:17plantent un olivier
52:19pour rappeler sa mémoire
52:21ce jeune juif torturé
52:22regardez la réponse
52:23très rapide de la justice
52:24par rapport à cet individu
52:25qui avait empêché
52:27des israéliens
52:29de rentrer
52:29dans un parc d'attraction
52:31il a été mis en examen
52:32il y a quelques jours
52:33la société française
52:34elle est là
52:34elle réagit
52:35mais on voit bien
52:36qu'il y a un débat
52:37beaucoup plus douloureux
52:38qui existe depuis des années
52:41et la vague
52:42le tsunami
52:43antisémite
52:44je ne sais plus
52:45si c'est le bon mot
52:45anti-juif
52:46de haine des juifs
52:47lié d'ailleurs
52:48à Israël
52:49il n'a pas commencé
52:50il y a trois mois
52:50il a commencé
52:51le 7 octobre au soir
52:52donc le 7 octobre 2023
52:54le soir même
52:55les attaques effrayantes
52:56contre Israël
52:58et on voit bien
52:58que derrière cela
52:59il y a un rapport
53:00une dégradation
53:02je ne sais pas
53:03si c'est le bon mot
53:03non plus d'ailleurs
53:04quelque chose
53:05qui se passe
53:05entre le monde juif français
53:07et la société française
53:08et je l'avais dit en 2015
53:10parce que déjà
53:11la question se posait
53:12si les français juifs
53:14partent de la France
53:16alors à ce moment là
53:17nous perdrons
53:17une partie
53:18de ce qu'est notre histoire
53:19notre culture
53:20notre âme
53:21notre identité
53:22de ce que nous sommes
53:23et j'avais dit
53:23et je crois que c'est toujours vrai
53:24que la France
53:25sans les français juifs
53:26ne serait plus la France
53:27nous sommes dans un débat
53:28qui va bien au-delà
53:28de la question
53:29de l'antisémitisme
53:30et parce que
53:31c'est le combat de ma vie
53:32sous l'un des combats
53:33de ma vie
53:34parce que je suis en première ligne
53:35sur ces questions-là
53:36depuis des années
53:37ça m'a d'ailleurs
53:37coûté cher
53:38parce que j'ai considéré
53:39que ceux
53:40qui d'une manière
53:41ou d'une autre
53:41participaient à alimenter
53:43c'était le cas
53:44de la France insoumise
53:44cette vague
53:45anti-juif
53:47ne pouvaient pas être considérés
53:48de gauche
53:49et avec qui on ne pouvait pas
53:50former des alliances
53:52ça m'a coûté cher
53:53ça a coûté cher
53:53à Jérôme Guèche
53:54il y a bien d'autres
53:55on doit continuer
53:56voilà
53:56donc il y a quelque chose là
53:58qui est assez fondamental
53:59et qui se joue
54:00et qui va bien au-delà
54:01des moyens de lutte
54:02contre l'antisémitisme
54:03et même de ce qui se passe
54:04au Proche-Orient
54:04Merci Manuel Valls
54:06invité de questions politiques
54:08ministre des Outre-mer
54:09merci d'avoir accepté
54:10cette invitation
54:11et d'avoir été sur le plateau
54:12merci aux artisans de l'ombre
54:14de cette émission
54:15Fabienne Lemoyal
54:15Alexandre Gillardier
54:16Amaury-Bochet
54:17et nos deux équipes
54:19du son comme de l'image
54:20auditeurs, téléspectateurs
54:22nous vous souhaitons
54:23un excellent dimanche
54:24on se retrouve
54:25la semaine prochaine
54:26nous serons
54:27à la veille
54:28du vote de confiance

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