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  • il y a 2 mois
Regardez L'invité de RTL Matin Week-end avec Stéphane Carpentier du 30 août 2025.

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Transcription
00:00Stéphane Carpentier, RTL Matin jusqu'à 9h15.
00:04Merci d'être là, 8h43 c'est RTL Matin face à l'actualité.
00:07Et l'actualité c'est la rentrée sociale, la grogne qui se propage contre le gouvernement.
00:1210 septembre journée de blocage, 18 septembre journée de manifestation.
00:16La patronne de la CGT est donc notre invitée en direct en studio.
00:19Bonjour à vous Sophie Binet.
00:21Bonjour.
00:21Deux journées de colère, est-ce qu'une seule n'aurait pas suffi ?
00:25Eh bien je pense que la multiplication des initiatives de mobilisation,
00:28elle démontre l'exaspération sociale.
00:30On a des initiatives complémentaires.
00:33Le 10 septembre, une initiative citoyenne
00:35dans laquelle la CGT a d'ailleurs décidé de contribuer en appelant à la grève.
00:40Et puis le 18 septembre, une grande journée de manifestations, de grèves
00:44à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales
00:47pour qu'enfin les travailleurs et les travailleuses soient entendus.
00:51Le message central que je suis venue passer ici,
00:53c'est que la situation du pays est très inquiétante
00:56parce qu'on a un président de la République
00:57qui s'acharne à faire passer en force sa politique et son budget.
01:01Et donc pour se faire entendre, nous avons besoin d'être unis.
01:04C'est la raison pour laquelle les organisations syndicales
01:06ont pris leur responsabilité.
01:08Il faut que le 18 septembre prochain,
01:10on soit toutes et tous dans la rue, partout en France.
01:12Il y aura des manifs partout à côté de chez vous.
01:15Tous les syndicats appellent, donc dans vos entreprises,
01:16tous les syndicats appelleront à faire grève.
01:18Je reviens dans l'ordre, dans l'agenda justement.
01:2010 septembre d'abord.
01:21La CGT soutient ce mouvement citoyen ?
01:23Oui, la CGT...
01:24Parce que ce n'est pas le cas de tous les syndicats, vous avez entendu.
01:26Oui, bien sûr, nous avons des positions différentes
01:28parce que nous avons des identités très différentes.
01:31Pour ce qui concerne la CGT,
01:33nous avons décidé de participer à la réussite du mouvement
01:35et nous construirons des actions sur les lieux de travail
01:38en organisant la grève partout où c'est possible.
01:41C'est une première étape
01:42avant la grande journée de manifestation et de grève du 18 septembre.
01:46Le 18 justement,
01:47est-ce que ça a un sens de bloquer le 18 septembre
01:49alors qu'il n'y aura sans doute pas de gouvernement
01:51et sans doute plus François Bayrou ?
01:53L'essentiel, le message que nous voulons passer,
01:56c'est que quelles que soient les manœuvres institutionnelles,
02:00les manœuvres politiques et politiciennes
02:02pour les travailleurs et les travailleuses,
02:04le sujet, ce n'est pas l'avenir personnel de François Bayrou.
02:07La motion de défiance auprès des travailleurs et des travailleuses,
02:10il l'a déjà gagnée en fait.
02:11Malheureusement, en refusant d'abroger la réforme des retraites
02:13par ce budget qui représente un véritable musée des horreurs,
02:17ce que nous voulons le 18 septembre,
02:19c'est dire que ce budget,
02:20nous allons le mettre sous la surveillance des travailleurs et des travailleuses
02:23parce que non seulement il faut l'envoyer aux oubliettes,
02:27ce projet de budget Bayrou,
02:29mais surtout il faut imposer nos exigences sociales.
02:31Nous voulons la justice fiscale.
02:33Il y a 211 milliards d'euros
02:36qui sont distribués chaque année aux entreprises
02:38sans condition ni contrepartie.
02:40Ces 211 milliards,
02:41ça serait un levier pour améliorer la situation
02:43dans nos services publics,
02:44nos hôpitaux, nos écoles.
02:45Nous voulons aussi l'abrogation de la réforme des retraites
02:47et l'augmentation des salaires.
02:49Comment vous avez la certitude, Sophie Binet,
02:50de l'impact négatif de ce budget ?
02:52Ça veut dire que vous avez fait des calculs ?
02:54Oui, la CGT met à disposition sur son site internet,
02:57cgt.fr,
02:58un calculateur
02:59qui permet à chacun et chacune
03:01d'évaluer l'impact de ce projet de budget
03:03sur sa situation personnelle.
03:05Par exemple,
03:06pour un fonctionnaire qui gagne 2300 euros par mois,
03:10ce budget signifierait en 2026
03:13une perte de 740 euros
03:15sur toute l'année 2026
03:17et c'est à minima,
03:19ça peut être beaucoup plus élevé
03:20pour certaines personnes
03:22et dans notre calculateur,
03:23on ne prend pas tout en compte
03:24donc c'est un calculateur à minima.
03:26Donc le message, c'est quoi ?
03:27C'est que ce budget,
03:28il est nocif pour chacune
03:30et chacun,
03:31c'est l'appauvrissement collectif
03:32de la population
03:33à part des plus riches
03:35et des plus grandes entreprises
03:36qui s'en sortent à bon compte.
03:37C'est bien ça le problème.
03:38Vous n'intéressez pas à l'avenir
03:39de François Bayrou
03:39mais l'avenir d'Emmanuel Macron,
03:41vous avez entendu hier,
03:42il va aller au bout.
03:44Oui, moi ce que je trouve quand même baroque,
03:46c'est qu'il me semble
03:47que c'est la première fois
03:48dans la Ve République
03:50qu'un président de la République
03:51est obligé de marteler
03:52qu'il ira au bout,
03:53qu'il ne démissionnera pas.
03:54C'est-à-dire qu'on lui demande
03:55beaucoup de démissionner aussi.
03:56C'est ça,
03:57mais c'est quand même un signe
03:58de la défiance record
04:00qu'il a réussi à accumuler.
04:02Moi j'ai un message,
04:03il faut qu'il change de politique,
04:05il faut qu'il arrête
04:06ses passages en force,
04:07qu'il respecte la démocratie,
04:08plus il s'acharne,
04:10plus il s'enfonce.
04:11Et donc il faut arrêter
04:12cette politique
04:13au service des plus riches
04:14qui est à la fois
04:14un naufrage économique et social.
04:17Je vous lisais ce matin
04:18en disant que les salariés
04:19sont en position de force,
04:20ça veut dire quoi ça ?
04:21Ça veut dire tout simplement
04:22que grâce à notre mobilisation,
04:24notamment...
04:24Ils sont perdants
04:25d'après ce que vous nous dites,
04:25puisqu'ils sont perdants financièrement
04:27avec ce budget.
04:28C'est quoi la position de force ?
04:28Nous sommes en position de force
04:30pour enterrer ce budget.
04:31Pourquoi ?
04:31Parce que grâce à notre mobilisation
04:33contre la réforme des retraites,
04:35Emmanuel Macron n'a plus de majorité
04:37pour faire passer ces réformes.
04:38La preuve,
04:39il est obligé de sacrifier
04:40son Premier ministre
04:41comme un fusible
04:42pour tenter de faire passer
04:43son projet de budget.
04:45Nous sommes en position de force
04:46aussi parce que les mobilisations
04:48se multiplient en cette rentrée.
04:49Ça fait une semaine
04:50que Radio France est en grève.
04:52Lundi et mardi,
04:54les salariés de l'énergie
04:54vont prendre le relais.
04:56Il y a des grèves
04:57et des initiatives
04:58qui se multiplient en plus
04:59avec cet appel
05:00de l'ensemble
05:00des organisations syndicales.
05:02Une colère sociale énorme !
05:04Donc nous pouvons prendre la main.
05:05C'est ce que nous voulons faire
05:06en cette rentrée.
05:07C'est plus possible
05:08que ça soit
05:09des calculs politiciens
05:10ou des passages en force
05:11qui dominent.
05:12Nous voulons imposer
05:13notre agenda social.
05:14La vraie date
05:14que vous mettez en avant ce matin
05:15c'est 18 septembre.
05:17Septembre,
05:17c'est pas facile
05:17de mobiliser les salariés quand même.
05:19Il y a un retour de vacances,
05:20c'est la rentrée,
05:21c'est un mois
05:21où les foyers dépensent
05:22beaucoup d'argent.
05:23Il va falloir les convaincre
05:24d'aller dans les rues, non ?
05:25Oui, c'est très tôt, c'est vrai.
05:27C'est assez inédit
05:28que l'ensemble
05:29des organisations syndicales
05:30appellent à une journée
05:31de grève et de manifestation
05:32aussi tôt.
05:34Ça montre le niveau
05:35de colère sociale
05:35dans les entreprises.
05:37Et pourquoi est-ce
05:38qu'on fait ça si tôt ?
05:39Parce que c'est maintenant
05:39qu'il faut prendre la main.
05:41Il ne faut pas leur laisser
05:41faire leurs petits arrangements
05:43d'en haut.
05:43Il faut imposer
05:44nos exigences sociales.
05:46Et donc, je le dis
05:47à toutes celles
05:47et ceux qui nous écoutent,
05:49ce qui est sûr,
05:49c'est que si on ne se mobilise pas,
05:51François Bayrou ou pas,
05:51ce budget sera imposé
05:53par la porte ou par la fenêtre.
05:54Il faut se mobiliser
05:55pour enterrer ce budget
05:57qui nous fera perdre
05:58des centaines
05:58et des centaines d'euros.
05:59Une journée de grève
06:00à côté des 700 euros en moins
06:02pour les fonctionnaires,
06:03c'est rien.
06:03Donc, c'est maintenant
06:04qu'il faut se mobiliser
06:05pour changer la donne
06:06et pour imposer
06:07une autre feuille de route.
06:09Sophie Binet,
06:09la leader de la CGT,
06:10invitée de RTL ce matin.
06:12Merci à vous.
06:12On va entendre
06:13et réécouter cet entretien
06:14sur notre site.
06:15On n'hésite pas
06:15à aller cliquer
06:16sur rtl.fr.
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