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  • il y a 4 mois

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00:00Et je rappelle quand même que vous pouvez nous appeler à 01 80 20 39 21, un numéro non surtaxé pour poser toutes vos questions, à la fois sur le cholestérol par exemple, mais il peut y avoir d'autres questions.
00:11Est-ce qu'on peut manger des œufs quand on est atteint et quand on a du cholestérol ? Et puis autre question qui peut vous intéresser, la phobie scolaire.
00:19C'est votre actu du jour sur Europe 1, Brigitte Millot, aujourd'hui, à quelques jours bien sûr de la rentrée scolaire. On entend souvent parler, certains élèves, on se dit qu'ils sont atteints de phobie scolaire.
00:30Alors parfois, on dit « Oh, c'est fin, ce n'est pas vrai », mais non, c'est une vraie maladie, Brigitte.
00:37C'est une vraie pathologie et il faut vraiment apprendre à la reconnaître et savoir que faire devant un enfant.
00:43Alors, vous savez, les scientifiques, les médecins aiment bien changer de nom. On ne parle plus d'andropose, mais on parle d'ALA, déficit androgénique lié à l'âge.
00:55On ne parle plus de phobie scolaire, mais on parle de RSA, refus scolaire anxieux. Peu importe le nom, on va continuer à l'appeler phobie scolaire parce que je pense que ça parlera à tout le monde.
01:06Alors, selon Santé publique France, ça concernerait tout de même un peu plus de 5% des enfants. Donc, ce n'est pas quelque chose de rarissime, etc.
01:16Et la vraie difficulté, c'est comme vous le disiez très justement, Clélie. Souvent, on se dit « Ouais, c'est un peu un flémard, il n'a pas envie d'aller à l'école, donc on va un petit peu le forcer, etc. »
01:29Non, il ne faut surtout pas faire ça parce qu'un enfant qui est phobique, qui est réellement phobique, lui, c'est terrible pour lui.
01:37C'est toujours intéressant d'aller regarder les témoignages de personnes qui en souffrent. Il y a une association phobie scolaire, association française, où on a des témoignages.
01:45Une petite fille de 8 ans qui dit « Mais si vous me forcez à aller à l'école, je me jetterais sous les rails. »
01:51Enfin, je veux dire, vous voyez, c'est quelque chose de terrible. Ils sont anxieux, certes, c'est pour ça qu'on l'appelle « refus de colère anxieux »,
02:00mais l'anxiété, elle est tellement puissante comme ça, c'est un peu comme sous une cocotte minute. Dans une cocotte minute, vous voyez, la pression monte, la pression monte, la pression monte,
02:08et ces enfants sont dans une souffrance terrible. Ça touche autant les filles que les garçons. C'est souvent à l'entrée en 6e ou alors après au lycée,
02:18il y a des âges un peu charniers, mais ça peut toucher en fait tous les âges. Et puis, ce qui est difficile, c'est d'arriver à faire la différence
02:26entre justement un petit glandeur, et une vraie phobie scolaire, et c'est ça la difficulté.
02:36Alors comment on fait ? Est-ce qu'il y a des symptômes ?
02:39Alors, des symptômes, il y en a, mais qui ne sont pas si caractéristiques d'une phobie scolaire.
02:45Des maux de ventre ? Bah ok, il a mal au ventre, je pense qu'il y en a pas mal qui n'ont pas de phobie scolaire,
02:51mais qui n'ont pas envie, pour une raison ou pour une autre, d'y aller, voilà.
02:55Des maux de ventre, des maux de tête. Il faut y penser peut-être un petit peu plus,
02:59quand on a un enfant qui va souvent à l'infirmerie. On vous appelle souvent de l'infirmerie en vous disant
03:05« Venez voir, votre enfant ne va pas bien, et tout ». Là, il faut se dire « Une fois, ça va », « Deux fois, machin », non.
03:11Ou alors un enfant qui est souvent en retard. Parce qu'en fait, ce qui est important, c'est de sensibiliser
03:16la population à la phobie scolaire, mais aussi les enseignants. C'est important de les sensibiliser.
03:22Et les médecins aussi, parce que parfois, ils le traitent justement juste pour un mal de ventre,
03:27un mal de tête, alors qu'il y a autre chose derrière. Donc, c'est important vraiment d'en parler,
03:31de sensibiliser un maximum. Mais surtout, le signe pathognomonique caractéristique,
03:37c'est que comme ce sont des enfants, leur angoisse, c'est l'école. Mais quand ils vont bien
03:43pendant les vacances, là, on peut se dire « Ben oui, un enfant qui va bien tout le reste du temps,
03:49quand il n'a pas la peur d'y aller, mais qui va mal quand il est question d'aller à l'école,
03:54là, c'est vraiment le signe qu'il doit vous y faire penser. » Mais surtout, ce qui me paraît
04:00surtout essentiel pour poser le bon diagnostic, c'est que ce n'est pas un enfant qui ne veut pas,
04:07c'est un enfant qui ne peut pas. Il y a une vraie différence.
04:12Il voudrait d'ailleurs, bien souvent, ce ne sont pas des enfants qui sont en échec scolaire ou autre,
04:16ce sont des enfants qui travaillent plutôt pas mal, etc. On peut avoir de tout.
04:20Mais ce que je veux dire, c'est peut-être ça la différence. Et pourquoi c'est si difficile aussi,
04:26c'est parce qu'il n'y a pas un phobique scolaire qui ressemble à un autre phobique scolaire.
04:33C'est parce que les raisons sont multiples, je vais vous en donner les principales.
04:38On va dire qu'une fois sur deux, c'est lié à un harcèlement quand même.
04:42C'est à l'école. Alors, on a beaucoup parlé du harcèlement l'an dernier,
04:46je crois qu'il faudra continuer à en parler, en parler, en parler, en parler.
04:49Il faut que ça devienne vraiment une préoccupation essentielle
04:52de pouvoir arriver à déceler tout de suite si un enfant est harcelé ou non.
04:56Ensuite, il y a des chocs émotionnels.
04:59Un enfant qui a eu un choc, ça peut être un deuil,
05:01ça peut être n'importe quel choc émotionnel dans sa vie qui peut le traumatiser.
05:05Ensuite, il y a souvent la peur aussi de quitter papa et maman,
05:10de quitter la maison.
05:12Il y a vraiment de multiples raisons.
05:14Moi, je suis rendue dans quelques écoles.
05:18Certaines écoles font peur aussi.
05:20Ça ressemble plus parfois à des prisons.
05:23Mais surtout, qu'est-ce qu'on fait ?
05:24Parfois, elles ne sont pas si sympathiques que ça.
05:26Après, il y a tous les troubles, 10, etc.
05:29Et il y a aussi une des raisons, je termine juste avec une des raisons qui est importante,
05:33c'est l'angoisse de la performance.
05:34Vous savez, on est dans une école maintenant,
05:36enfin, dans une éducation,
05:38où souvent, on vous pousse à être performant, être performant.
05:41Et ça, ça peut en bloquer certains.
05:43Qu'est-ce qu'on fait ?
05:44C'est ça, la difficulté.
05:46Le principal, c'est d'arriver à le diagnostiquer.
05:48Déjà.
05:49Voilà.
05:49Après, c'est d'arriver à trouver le bon thérapeute,
05:54parce que ce n'est pas évident non plus de trouver,
05:56vous savez à quel point on manque quand même de psychologues,
05:59de pédopsychiatres, etc.
06:01Donc, ce n'est pas simple, ce n'est pas si simple.
06:03Mais ce que je voulais dire aujourd'hui,
06:05c'est qu'il y a des associations.
06:07Si vous avez un doute sur votre enfant,
06:09il ne faut pas laisser les choses s'enquister.
06:10Et aussi, il ne faut pas voir l'élève,
06:15il faut voir l'enfant.
06:16Il ne faut pas se dire, c'est un élève.
06:19Non, c'est un enfant.
06:19Il faut le prendre dans sa globalité.
06:21Et surtout, il faut tout faire pour éviter de le déscolariser.
06:27Il faut tout faire pour éviter de le sortir du système.
06:29Ou éventuellement, un petit moment,
06:32mais tout faire pour le remettre après, dans le circuit.
06:36Merci, docteur, de nous avoir alerté sur cette phobie scolaire
06:40à quelques jours, donc de la rentrée des classes.
06:42Ce sera lundi.
06:43On reste ensemble, évidemment, sur Europe 1.
06:44Merci.
06:45Merci.
06:46Merci.
06:47Merci.
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