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  • il y a 6 semaines
Isabelle Viseux-Poletti, directrice de l’Ultra-trail du Mont-Blanc, était l'invitée de France Inter vendredi 29 août, à l'occasion du départ de la course de 174 km à Chamonix.

Retrouvez les invités de 6h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter

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Transcription
00:00France Inter, Alibadou, Marion Lourd, le 6-9.
00:08Et le, la première invitée de la matinale à votre micro, Marion Lourd, elle est directrice de l'Ultra Trail du Mont-Blanc.
00:16Oui, cette course impressionnante, 174 km, 9 900 m de dénivelé positif, dont la 23e édition part aujourd'hui de Chamonix.
00:27Bonjour Isabelle Visopoliti.
00:30Bonjour.
00:3010 000 coureurs venus de 110 pays à Chamonix, donc aujourd'hui ?
00:36Alors non, pas aujourd'hui, puisque ces 10 000 coureurs sont répartis sur 8 courses depuis le début de la semaine.
00:41Aujourd'hui, on en a 2003 environ.
00:44Vous comprenez cet engouement quand même pour une course qui est très physique, très difficile évidemment ?
00:51Écoutez, au-delà d'une course, je pense que ces épreuves, ce sport, c'est vraiment une façon d'être, un voyage, une découverte de soi-même.
01:00Et de notre environnement, une connexion à la nature.
01:03Donc oui, dans un monde fracturé où on a besoin de retrouver des repères, comme votre reportage précédent le disait, oui, on comprend cet engouement.
01:12Ça fait plusieurs années que vous êtes à un nombre stable de coureurs, que vous ne voulez pas l'augmenter pour éviter le gigantisme peut-être.
01:20Mais c'est vrai qu'il y a une mode du trail, il y a beaucoup de demandes. Est-ce que la course, elle pourrait à terme prendre de l'ampleur ?
01:28Alors non, sur cet événement-là, on n'a effectivement pas la capacité d'augmenter plus.
01:33On est sur des chemins. Un chemin, ce n'est pas une route. Il n'y a pas la possibilité d'augmenter massivement.
01:40Ensuite, ça deviendrait plus possible, ça ne passe pas.
01:43Par contre, les événements augmentent, que ce soit les nôtres ou ceux des autres,
01:48et s'organisent pour répondre à cette demande croissante.
01:52Vous l'avez dit, un chemin, ce n'est pas une route. Et pourtant, il y a des citadins qui viennent.
01:57Il y a aussi, par exemple, des très jeunes face à cette mode de l'ultra-trail.
02:01Est-ce que tout ça, ça ne présente pas finalement des risques ?
02:04La course en pleine nature, comme ça, pour des gens qui ne la pratiquent pas forcément au quotidien.
02:09Est-ce que vous êtes, par exemple, obligée de sélectionner les candidats ?
02:13Alors, on sélectionne les candidats sur certaines épreuves, pas sur d'autres, effectivement,
02:18pour que chacun puisse participer, mais en suivant un chemin de progression logique et raisonnable.
02:27Est-ce que ça présente des risques ? Je vous dirais, quelle activité n'en présente pas ?
02:30Maintenant, c'est des risques modérés qui, dès lors qu'on prend les choses dans le bon sens
02:35et en se donnant le temps, n'est pas plus dangereux qu'une autre activité.
02:39Il faut ajouter à ça quand même la météo qui est de plus en plus imprévisible,
02:43avec des orages qui peuvent être capricieuses.
02:45Oui, c'est vrai, et ça nous oblige, nous, organisateurs, à être actifs, agiles,
02:54à être en permanence en capacité de s'adapter, et à nos coureurs de comprendre que,
02:59quand on donne un départ, rien n'est garanti, et nous, on va être là, aux commandes, derrière,
03:05pour vérifier que tout se passe bien.
03:07Et si on voit quelque chose qui dévie, adapter les choses pour garantir
03:12qu'ils restent en sécurité, quoi qu'il se passe.
03:15C'est un Français, Vincent Bouillard, qui a gagné l'ultra-trail du Mont Blanc l'an dernier.
03:21Il a fait un peu plus de 19 heures, ce qui est un bon temps.
03:25Est-ce qu'on peut descendre en deçà ?
03:29Alors, je vous dirais qu'il y a 5, 6, 7 ans, on n'aurait pas pensé qu'on puisse passer en dessous de la barre des 20 heures.
03:36Donc oui, peut-être que ça va continuer à évoluer.
03:39Maintenant, c'est une discipline sur laquelle on ne parle pas de record, parce que, comme je vous dis, on s'adapte.
03:45Des fois, les parcours changent.
03:47On n'est pas toujours sur la même trace, puisque, en fonction des conditions,
03:52il faut qu'on fasse avec les aléas et qu'on adapte.
03:56Par exemple, cette année, le départ n'est pas le même exactement, et donc, on ne peut pas parler de record.
04:01Et il y a des Français encore parmi les favoris cette année ?
04:04Bien sûr, il y a des Français parmi les favoris, en particulier un qui a gagné déjà plusieurs fois chez nous
04:10et que les pratiquants connaissent bien, François Denne.
04:14Alors, il y a aussi la question écologique qui vous préoccupe beaucoup, l'impact de cet événement sur l'environnement.
04:20Vous, vous voulez réduire vos émissions de dioxyde de carbone de 20% d'ici 2030.
04:25Comment vous allez faire ça ?
04:26Eh bien, en travaillant avec nos coureurs sur le poste le plus émetteur,
04:32qui est donc celui du déplacement des coureurs pour venir sur l'événement.
04:37Ils viennent parfois de loin, il faut le dire.
04:39Tout à fait.
04:40On a 75% de nos coureurs, enfin, 77% qui sont européens,
04:4623% qui viennent des pays plus lointains.
04:51Et voilà, après, il faut changer les mentalités.
04:56C'est des choses qui mettent un peu de temps.
04:58Mais c'est un voyage qu'on veut initier et commencer avec les coureurs
05:02pour introduire de plus en plus de trains, de plus en plus de bus
05:06dans les modes de déplacement des coureurs pour avancer dans le bon sens.
05:10Est-ce qu'avec cette mode, cette vogue de l'ultra-trail,
05:15cette course ne risque pas de perdre son âme ?
05:18Par exemple, un dossard, c'est 400 euros.
05:20Il y a un rôle de plus en plus important des sponsors
05:23qui peuvent être, par exemple, des marques de voitures.
05:26Est-ce que ça ne devient pas finalement un business ?
05:28Écoutez, qu'est-ce qui n'est pas un business ?
05:31C'est une économie.
05:33Une économie qui se veut vertueuse,
05:36qui investit dans des projets d'avenir,
05:38dans des projets d'écologie.
05:39Et avec des éléments qui coûtent cher,
05:43on dépense beaucoup d'argent pour un plan de transport,
05:45par exemple, pour limiter ses émissions.
05:48On dépense beaucoup d'argent pour sécuriser les parcours.
05:51Donc oui.
05:52Et après, est-ce qu'on risque de perdre notre âme ?
05:54Je dirais que moi, je suis là depuis la première édition.
05:56Mes parents, mes événements sont toujours là
05:59et les valeurs dans notre cœur sont toujours les mêmes.
06:01Et donc vous y veillez, Isabelle Vise-Poletti,
06:03directrice de l'Ultra-Trail Mont-Blanc.
06:05C'est aujourd'hui à Chamonix.
06:06Merci de nous avoir répondu sur France Inter.
06:08Et bon courage aux participants.
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