- il y a 2 mois
DB - 29-08-2025
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00:00:00Musique
00:00:30Nous sommes à Blois, au mois de décembre 1588.
00:00:39Depuis plus de 20 ans, coupés de trêves et de négociations,
00:00:44les guerres de religion déchirent la France.
00:00:47Henri III n'a pas d'enfant.
00:00:49Et s'il vient à disparaître, le plus proche héritier de la couronne
00:00:52n'est autre que Henri de Navarre, chef du parti protestant.
00:00:57Contre la perspective d'un roi de France hérétique,
00:01:00se dresse la Sainte Ligue, animée par la bourgeoisie parisienne,
00:01:05et Henri de Guise, dit le balafré, duc de Lorraine.
00:01:10Au mois de mai 1588,
00:01:12la Ligue a mis Paris en insurrection par la journée des barricades.
00:01:18Henri III, contraint à une fuite humiliante,
00:01:21s'est installé à Blois, où il a convoqué les états généraux.
00:01:24Il a dû également admettre la présence du balafré
00:01:27au prix d'une apparente réconciliation générale.
00:01:31Logé dans le château,
00:01:33manœuvrant les députés des états contre Henri III,
00:01:36le clan des Guises attend son heure.
00:01:38Vous semblez oublier que vous êtes les hôtes du roi de France.
00:01:54Pourquoi ?
00:01:56Il y a un roi ici.
00:01:58Vous avez vu un roi dans les parages ?
00:02:00Les hommes qui sont ici vont vous l'apprendre.
00:02:03Des hommes ?
00:02:04Vous avez vu des hommes ici ?
00:02:06À moi !
00:02:07À moi, Bize !
00:02:08À moi, Lorraine !
00:02:12Arrêtez !
00:02:23Arrêtez !
00:02:25Écartez-vous !
00:02:27Arrêtez !
00:02:40Bonjour, s'il vous plaît !
00:02:43Bonjour, s'il vous plaît !
00:02:47Votre Majesté a bien dormi ?
00:03:07J'ai fait un rêve cette nuit.
00:03:11Un rêve bien désagréable.
00:03:14Quel rêve, sire ?
00:03:17Une femme, au visage voilé,
00:03:25Vêtue comme Salomé,
00:03:29Me présentait une tête sur un plat d'or.
00:03:33C'était d'abord celle du Béarnet.
00:03:36Et puis tout d'un coup,
00:03:39Ça devenait la mienne.
00:03:43C'était ma propre tête, belle garde,
00:03:45Qu'on me présentait.
00:03:47Et alors là,
00:03:49La femme a retiré son voile.
00:03:53Qui était-ce ?
00:03:55La boiteuse.
00:03:57La duchesse de Montpensier ?
00:03:59Oui, la boiteuse en Salomé.
00:04:04Je le raconte à ma mère.
00:04:05M. le cardinal.
00:04:16Mme la duchesse.
00:04:18Monseigneur.
00:04:19Vous saviez, Henri,
00:04:20Que le petit brûlard est mort de ses blessures ?
00:04:23Qu'avait-il à se battre ?
00:04:25Ce n'est pas le métier d'un page.
00:04:26Il portait la livrée d'aiguise.
00:04:29Eh bien, insulte à notre maison.
00:04:30Prends garde, Henri.
00:04:33Le Valois veut ta mort.
00:04:35Lui, il n'oserait.
00:04:38Il osera.
00:04:40Car il a l'audace des lâches.
00:04:42Le roi est à la fois trop rusé,
00:04:45Et trop faible,
00:04:46Pour commettre cette folie.
00:04:48Mais c'est un fou !
00:04:51Je vous en conjure, Henri.
00:04:53Ne restez pas à Blois.
00:04:54Je retourne demain à Paris.
00:04:58Puis j'annonçais à nos amis que vous me suivez.
00:05:00Pas encore, ma chère sœur.
00:05:03J'attends que les États m'accordent mon épée de connétable.
00:05:05Tu ne seras jamais connétable.
00:05:08Le Valois se moque de toi.
00:05:09Il triche, il embrouille les cartes.
00:05:11Nous devons quitter Blois.
00:05:13Je ne suis pas de l'avis de votre frère,
00:05:16Monseigneur.
00:05:17À quitter le jeu, on perd la partie.
00:05:20Les États généraux nous sont acquis.
00:05:22Les États, des bavards, du vent, des maux.
00:05:25Nous sommes les plus forts.
00:05:26Il faut agir.
00:05:27Agir ?
00:05:27Oui, les armes à la main.
00:05:29Mon frère ne sera pleinement heureux
00:05:30Qu'en portant une cuirasse sur sa robe pourpre.
00:05:33Je ne dis pas non, Louis.
00:05:35Il est trop tôt encore.
00:05:37Mais c'est demain qu'il sera trop tard.
00:05:40Venez à Paris.
00:05:42Levons des troupes.
00:05:43Avec votre argent, ma chère sœur.
00:05:45L'Espagne nous en donnera.
00:05:47Je vais voir l'ambassadeur.
00:05:48Je connais Mendoza.
00:05:50On n'obtiendrait que de belles paroles.
00:05:53Le désastre de l'armada a vidé les coffres du roi Philippe.
00:05:55Paris et la Ligue sont à nous, comme la Lorraine.
00:05:59Notre frère Mayenne tient la Bourgogne.
00:06:02Que te faut-il encore ?
00:06:04Pourquoi brusquer les choses, Monseigneur,
00:06:06alors qu'elles vont leur train ?
00:06:09Les États généraux ont déchu le roi de Navarre
00:06:11de ses droits au trône.
00:06:12La belle affaire !
00:06:14Tout déchu qu'il est, le Béarnet s'en parle une à une des places fortes du Poitou.
00:06:18C'est là que je veux en venir, madame.
00:06:21La Sainte Ligue fait la loi aux États généraux.
00:06:25Les députés vont imposer au roi la reprise de la guerre contre les Huguenots.
00:06:29Il promettra une fois de plus et ne bougera pas.
00:06:35Son armée n'existe pas, il n'a plus un saut.
00:06:37Vous avez raison, Monseigneur, il ne fera pas la guerre.
00:06:42Alors, les États généraux le déposeront
00:06:44et le trône sera libre pour un véritable roi.
00:06:50Réfléchissez.
00:06:52Une action prématurée jetterait le valois dans les bras de Navarre.
00:06:58Monsieur l'archevêque de Lyon, votre plan est magnifique.
00:07:03Mais croyez-vous que le fourbe ne les vantera pas ?
00:07:07Ne restez pas à blois, Henri.
00:07:12Il n'osera, vous dis-je.
00:07:15Un départ immédiat ressemblerait à une fuite.
00:07:17Le Duc de Guise fuir.
00:07:19Quand la mort entrerait par cette porte,
00:07:21je ne quitterai pas la pièce par cette fenêtre.
00:07:26Mais il est temps de rejoindre nos invités.
00:07:29Ma ! Je suis le roi !
00:07:31Je suis le roi !
00:07:33Je suis le roi du bifoquer !
00:07:35Et voilà !
00:07:45Ces comédiens italiens, ils sont vraiment extraordinaires.
00:07:51Ils l'aiment bien, vous ne pensez pas ?
00:07:52Je pense surtout à la manière dont il pourrait bien m'imiter
00:07:55si c'était chez le roi qu'il était en train de souper.
00:07:57Vénétianel, montrez-le-nous maintenant avec ces mignons.
00:08:03Moi, je veux bien !
00:08:05Moi, il me faut les mignons !
00:08:07Qui veut faire les mignons ?
00:08:09Oh, tant les mignons !
00:08:12Je ne suis plus le roi !
00:08:14Je vois à la santé du roi de France.
00:08:17Du roi ?
00:08:17Roi ?
00:08:18À la santé du vrai roi de France.
00:08:21Le balafré, l'héritier de Charlemagne.
00:08:25À la santé du vrai roi de France.
00:08:28À la santé du balafré.
00:08:30Au gouvent, il est mignon.
00:08:33Et le roi aussi.
00:08:34Oui, la robe de bure pour le valoir.
00:08:37Vous lui tiendrez la tête.
00:08:38Et avec ses ciseaux, je lui découperai la couronne qu'il mérite.
00:08:45Sait-on ce que fait la reine ce matin ?
00:08:47Sa majesté est en dévotion à la chapelle, sire.
00:08:52Chère Louise.
00:08:52Elle prit sans cesse pour moi et pour mon pauvre royaume.
00:09:03Je l'aime.
00:09:08Si seulement j'avais pu lui donner un fils.
00:09:22Sous-titrage Société Radio-Canada
00:09:52Belle garde.
00:09:57Raccompagnez M. Venetianelli.
00:10:00Et payez-le.
00:10:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:10:05Sous-titrage Société Radio-Canada
00:10:35Sous-titrage Société Radio-Canada
00:10:36Sous-titrage Société Radio-Canada
00:10:37Soyez ferme mais souple, Henri.
00:10:40La femelle est rusée.
00:10:42Qu'il ne se doute surtout pas des véritables motifs de votre décision.
00:10:45N'ayez crainte, je saurais l'endormir.
00:10:47Vous aussi.
00:10:48Je voudrais solliciter de votre majesté l'honneur d'un entretien.
00:11:03Bien volontiers.
00:11:04Si nous nous voyions plus souvent, cela dissiperait sans doute bien des malentendus.
00:11:10Voulez-vous que nous fassions quelques pas ensemble ?
00:11:14Je suis votre majesté.
00:11:16Non, mon cousin, vous ne me suivez pas.
00:11:19Vous m'accompagnez.
00:11:19Faire la guerre au Péarnais, je ne demanderais pas mieux.
00:11:31Mais avec quel argent ?
00:11:33Les états généraux me refusent tout un impôt.
00:11:36Parlez-en donc aux députés ?
00:11:39Je crois que vous êtes mieux placé que moi pour les convaincre.
00:11:42Voici que l'on continue de me calomnier auprès de vous.
00:11:45Ce qui importe, mon cousin, n'est pas ce qu'on me dit, mais ce que je crois.
00:11:50Et malgré certains petits conciliabules,
00:11:56que dehors de moi, j'ai toute confiance en votre loyauté.
00:11:59Il n'y a en effet pas plus loyal serviteur de votre majesté que moi.
00:12:04Mais...
00:12:04Mais quoi donc ?
00:12:06Je sais bien, sire, que vous n'en êtes point aussi convaincu que vous voulez bien le dire.
00:12:11Cette suspicion me peine.
00:12:13Et c'est la raison pour laquelle je ne puis plus vous servir, comme je le désirais.
00:12:20Que voulez-vous dire ?
00:12:21Étant donné les circonstances,
00:12:24mon honneur me commande de me démettre de ma charge de lieutenant général du royaume.
00:12:31Voyons, Guise, vous n'y songez pas.
00:12:34Je le regrette infiniment, sire.
00:12:37Mais je demande à votre majesté de me laisser me retirer dans mon gouvernement de Lorraine.
00:12:40Il n'en est pas question.
00:12:43Je refuse.
00:12:45J'ai bien trop besoin de vous à mes côtés.
00:12:49Aidez-moi plutôt à rassembler les moyens nécessaires.
00:12:51Et ensemble, nous marcherons contre l'hérétique.
00:12:54En êtes-vous bien certain, sire ?
00:12:57Il n'est pas un seul homme en mon royaume que j'aime autant que vous.
00:13:04Ce n'est pas bien, mon cousin, de douter ainsi de son roi.
00:13:08Réfléchissez.
00:13:10Nous nous reverrons demain.
00:13:12Je suis sûr que vous aurez changé d'avis.
00:13:14La nuit porte conseil.
00:13:17Je suis sûr que vous avez changé d'avis.
00:13:47Oui, mais de quoi avait-il l'air ? Quelle tête faisait-il ?
00:13:53Une tête normale, majesté.
00:13:55Ah, que vous êtes sainte, ma pauvre fille.
00:14:00Redonnez-moi donc un peu de tisane.
00:14:06Quel malheur d'être cloué au lit.
00:14:08Mais enfin, de quoi avait-il l'air de parler ?
00:14:14Des choses banales, agréables, désagréables ?
00:14:17Ils avaient l'air de se parler bien poliment.
00:14:20Ah, ah.
00:14:21Je me demande lequel est en train de rouler l'autre dans la farine.
00:14:30Les deux, probablement.
00:14:33Le queue a osé me présenter sa démission.
00:14:36Je ne vous comprends pas, Sire.
00:14:38C'est au contraire inespéré.
00:14:39Bon débarras.
00:14:40Tu n'es vraiment qu'un enfant, Melgarne.
00:14:46S'il veut quitter Blois,
00:14:48ce n'est pas pour se retirer dans ses terres,
00:14:50mais pour rallier Paris, pour reprendre la guerre civile.
00:14:52Je suis de l'avis de votre majesté.
00:14:54Ce serait une folie de le laisser partir.
00:14:56Il faut le tuer.
00:14:57Oui, et le plus vite possible maintenant.
00:14:59Cela aura lieu après-demain matin.
00:15:07Je convoquerai le conseil pour six heures.
00:15:09L'argent ?
00:15:10Oui, Sire.
00:15:12En tant que capitaine des gardes,
00:15:14vous vous tiendrez avec vos hommes sur l'escalier.
00:15:17Afin d'endormir la vigilance du balafré,
00:15:20vos gardes n'auront qu'à supplier le duc
00:15:23d'intervenir auprès du conseil à propos de leurs soldes.
00:15:27Ce ne sera pas difficile, Sire.
00:15:28Ils n'ont rien touché depuis plus de trois mois.
00:15:30Oui, bon, ça va bien.
00:15:32Loignac.
00:15:35C'est dans ma chambre qu'il faudra frapper.
00:15:40Vous répondez de vos quarante-cinq ?
00:15:42Comme de moi-même, Sire.
00:15:45Ils le haïssent tous, sans exception.
00:15:49Bien.
00:15:52Voyons maintenant, messieurs,
00:15:53les choses dans les moindres détails.
00:15:56La bruit court
00:15:57que vous allez nous quitter.
00:16:01Majesté, rien n'est décidé encore.
00:16:04Le roi en sera très chiant.
00:16:07Vous vous êtes vus longuement hier.
00:16:09Sa majesté, c'est déjà tout.
00:16:11Non, non.
00:16:14Mon fils, Louis, ne me raconte plus rien.
00:16:17Madame, sa majesté, le roi.
00:16:27Comment vous portez-vous ce matin, ma mère ?
00:16:29Ah, mes poumons me font encore mal, Henri.
00:16:32Vous serez guéri pour Noël.
00:16:35Et nous passerons les fêtes ensemble.
00:16:38N'est-ce pas, mon cousin ?
00:16:39Si Dieu le veut, Sire.
00:16:41Dieu d'abord et vous ensuite.
00:16:44Bien entendu, vous nous restez.
00:16:45Il faut bien vous aimer, tous les deux.
00:16:50L'avenir du royaume
00:16:52repose sur votre union.
00:16:55J'ai été ravi de vous trouver ici.
00:16:57Et je vous sais gré des attentions
00:16:59que vous portez à la reine-mère.
00:17:02Eh bien, madame,
00:17:03me voici rassuré.
00:17:05Et je vous demande la permission
00:17:06de me retirer.
00:17:08Déjà, Henri.
00:17:08Hélas, oui.
00:17:10Vous connaissez l'état de nos affaires.
00:17:13Revenez, mon cousin.
00:17:22Je pensais de venir très tôt,
00:17:24un matin, conseil.
00:17:26J'y serai.
00:17:27Si vers 6 heures,
00:17:29nous avons tant de questions à régler.
00:17:32Noël approche.
00:17:35Et je tiens à faire mes dévotions
00:17:36l'âme en paix.
00:17:38C'est pourquoi votre présence
00:17:40m'est indispensable.
00:17:42Trois jours, mon cousin.
00:17:45Trois jours seulement.
00:17:49Et nous nous réjouirons ensemble.
00:17:53À demain, donc.
00:17:54Henri.
00:17:59Je vous aime, vous savez.
00:18:02Je finirai par le croire, sire.
00:18:08N'allez pas, Henri.
00:18:31Toutes ces lettres doivent avoir un fondement.
00:18:33Que disait-elle là ?
00:18:36Toujours la même chose.
00:18:38Prenez garde, mon seigneur.
00:18:39Le roi prépare un quai tapon.
00:18:44Ce ne sont que des tentatives d'intimidation.
00:18:46J'ai encore vu le roi, ce matin.
00:18:55C'est un faible.
00:18:58Il ne fera rien.
00:19:00Vous vous trompez, Henri.
00:19:02Vous méconnaissez le roi.
00:19:06Qu'est-ce que c'est ?
00:19:07Un message important, mon seigneur.
00:19:15Si important que ça.
00:19:20Je vous écoute, mais faites vite.
00:19:32Merci.
00:19:33Tâchez d'en savoir davantage
00:19:34et revenez-moi demain matin après le conseil.
00:19:36et maintenant qu'on ne me dérange plus
00:19:38sous aucun prétexte.
00:19:56Qu'est-ce que c'était, Henri ?
00:19:57Rien d'important.
00:19:59Un coiffeur.
00:20:00Il doit savoir des choses.
00:20:02C'est l'homme qui taint les cheveux du roi.
00:20:04Oui.
00:20:05Rassure-toi, si l'on touche un seul de mes cheveux à moi,
00:20:09c'est le pays entier qui s'insurge.
00:20:11Et de toute façon, il s'insurgera.
00:20:13C'est ton bilet ?
00:20:20Oui, sire, il est dans les bras de Madame de Sceaux.
00:20:40Tant mieux.
00:20:41La belle Katin va l'épuiser.
00:20:46On offrira moins de résistance.
00:20:49Allez-vous coucher
00:20:51afin d'être dispo tout à l'heure.
00:20:55Et n'oubliez pas de dire
00:20:57qu'on me fasse réveiller à 4 heures du matin.
00:20:59Bien sûr.
00:21:00Sa Majesté ne préfère pas
00:21:05que je reste encore un moment avec elle ?
00:21:07Non.
00:21:11Non, merci.
00:21:13Je vais retrouver la Reine.
00:21:17Va.
00:21:21N'oublie pas de prier pour moi.
00:21:22A demain, merci.
00:21:25Sous-titrage Société Radio-Canada
00:21:38Sous-titrage Société Radio-Canada
00:22:08C'est vous, mon amie.
00:22:24Oui, ma chère Louise.
00:22:25J'avais envie ce soir
00:22:36d'être auprès de vous.
00:22:42J'en suis d'autant plus heureuse, sire,
00:22:45que c'est un bonheur bien rare.
00:22:50Mais pourquoi ce soir ?
00:22:52Dormez, Louise.
00:23:12Dormez.
00:23:16Je m'y dirai demain.
00:23:17Sous-titrage Société Radio-Canada
00:23:47Vous me voyez, mes amis,
00:23:53presque prisonnier sous mon propre toit,
00:23:56ou entouré d'espions,
00:23:57peut-être même d'assassins.
00:24:00Les états généraux veulent m'obliger
00:24:02à rencier mes gardes
00:24:03et même mes gentils-hommes.
00:24:07Demain,
00:24:08Guise peut prendre la tête des ligueurs,
00:24:10nous attaquer
00:24:11et usurper le trône.
00:24:16Vous savez maintenant, mes amis,
00:24:18ce que j'attends de vous.
00:24:21Au point où nous en sommes,
00:24:23c'est lui ou moi.
00:24:26Si c'est moi,
00:24:28ce sera également vous,
00:24:31car il ne vous épargnerait pas.
00:24:33Ma conscience est en paix.
00:24:46Ce ne peut être un péché
00:24:48d'immoler un factieux
00:24:49pour sauver l'unité de la France.
00:24:50Si c'en est un,
00:24:54j'assume ce fardeau
00:24:55pour préserver
00:24:58l'avenir de mon peuple.
00:25:06Je suis le roi.
00:25:11J'ai le droit
00:25:12de vie
00:25:13et de mort.
00:25:17Et j'en use
00:25:18aujourd'hui pour le bien de tous.
00:25:19Êtes-vous prêts
00:25:24à frapper
00:25:25pour la défense
00:25:26du royaume ?
00:25:27Oui, majesté.
00:25:28Par le sens du chien.
00:25:29C'est ma vie, majesté.
00:25:30C'est comme s'il était déjà mort.
00:25:35Doucement.
00:25:37Pas si fort.
00:25:39La reine mère
00:25:40est juste en dessous.
00:25:41Il ne faut surtout pas
00:25:42la réveiller.
00:25:46Monsieur le secrétaire d'État.
00:25:48Oui, majesté.
00:25:50Allez rejoindre
00:25:51les autres membres du conseil
00:25:52et venez me prévenir
00:25:53dès que le duc sera arrivé.
00:25:56Vous me retrouverez
00:25:57dans le cabinet vieux.
00:26:01Je compte sur vous, révol.
00:26:04Oui, sire.
00:26:19Déjà six heures.
00:26:31Je n'ai même pas le temps
00:26:32de prendre quelque chose.
00:26:34Vous n'avez pas assez dormi,
00:26:35monseigneur.
00:26:35J'ai passé la meilleure nuit
00:26:37du monde, Péricard.
00:26:39Mais la gaillarde m'a brisé.
00:26:41Ce conseil tombe mal.
00:26:44N'y allez pas, monseigneur.
00:26:45Je promis.
00:26:47On parle de guet-apens.
00:26:48Toutes les issues du château
00:26:49sont gardées.
00:26:50Ce nouvel abîme,
00:26:51s'il y a de merveille.
00:26:53Que dis-tu ?
00:26:54Je me mettrai
00:26:56pour faire ma rentrée
00:26:56dans Paris.
00:27:26Le voici.
00:27:38Monseigneur,
00:27:39pardonnez-moi,
00:27:39mais je vous supplie
00:27:40d'intercéder
00:27:41en faveur de mes hommes.
00:27:43Il y a déjà plus de trois mois
00:27:44qu'ils n'ont pas touché
00:27:44leurs soldes.
00:27:46Et d'ailleurs,
00:27:47je vous ai préparé
00:27:48un mémoire.
00:27:51Dites-le bien
00:27:52nos conseils, monseigneur.
00:27:55Nous ne pouvons pas
00:27:56fêter Noël sans argent.
00:27:58De grâce, monseigneur.
00:27:59Ne nous oubliez pas.
00:28:00Nous ne sommes pas
00:28:01des Huguenots.
00:28:02Nous sommes de bons catholiques,
00:28:03monseigneur.
00:28:03Vous seuls pouvez nous aider.
00:28:05N'ayez crainte, mes braves.
00:28:06Vos requêtes sont plus
00:28:07que raisonnables
00:28:07et je les appuierai
00:28:08de tout mon poids.
00:28:09Grand merci, monseigneur.
00:28:26Le conseil est au complet.
00:28:52Sire, le duc vient d'arriver.
00:28:56Qu'est-ce que vous avez,
00:28:56Révol?
00:28:58Vous êtes tout pâle.
00:29:01Permettez-vous, bon sang.
00:29:02Vous allez tout me gâcher.
00:29:06Allez dire à M. de Guise
00:29:07qu'il vienne me parler
00:29:09un instant tête à tête
00:29:10dans le cabinet
00:29:11qui est au bout de ma chambre.
00:29:13Oui, Sire, j'y vais.
00:29:14Mais frottez-vous d'abord
00:29:16les joues.
00:29:17Vous avez l'air d'un spectre.
00:29:18Pas comme ça, voyons plus fort.
00:29:23N'ayez pas peur de frotter.
00:29:38Ces prunes de brignoles
00:29:39sont exquises.
00:29:40Personne ne désire
00:29:41me tenir compagnie.
00:29:42Et si monseigneur est d'accord,
00:29:45nous pourrions,
00:29:46en attendant sa majesté,
00:29:47examiner mon rapport
00:29:48sur la gabelle.
00:29:49Parfaitement, M. l'intendant.
00:29:51Bien que le sel
00:29:51avec les pruneaux.
00:29:52Eh bien, messieurs,
00:30:06ce sera les pruneaux
00:30:07sans la gabelle.
00:30:08Voyez m'excuser,
00:30:09sa majesté me fait guérir.
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00:40:51Les intrigues, les fourberies, il sera indécis, comme toujours.
00:40:58Au fond, monsieur, il n'a jamais eu que de solution.
00:41:01Ou bien s'allier à la Ligue contre moi, ou bien s'allier à moi contre la Ligue.
00:41:07Désormais, j'incline vers cette dernière hypothèse.
00:41:13Elle a trahi tout le monde, sire. Souvenez-vous de la Saint-Barthélemy.
00:41:17Monsieur Lestrade, si quelqu'un se souvient de la Saint-Barthélemy, c'est bien moi.
00:41:20Bien que protestant, je n'hésiterais pas à qualifier de miracle le fait d'être encore vivant.
00:41:28Le roi n'y fut pour rien. Vous êtes trop indulgent à son égard.
00:41:31Peut-être, mais il reste pour moi un proche parent.
00:41:34Ah, héritage, sire. C'est vrai. S'il venait à disparaître, vous seriez roi.
00:41:43Roi de Navarre et de France.
00:41:46En ce cas, je crois qu'il serait préférable de dire
00:41:50roi de France et de Navarre.
00:41:53Écoutez-moi, mes frères.
00:42:18Comment pouvons-nous continuer de pâlir sur nos livres
00:42:22pendant que le tyran, la nouvelle Hérode, danse la pavane
00:42:26sur les cadavres de Henri de Guise et du cardinal de Lorraine ?
00:42:31N'entendez-vous pas les voix de nos martyrs ?
00:42:33On entend surtout la tienne.
00:42:34Que pouvons-nous faire ?
00:42:35Chautier le coupable !
00:42:37Il est un peu loin, le coupable.
00:42:38Marchant sur Blois, la nouvelle se donne.
00:42:44Mais avec quelles armes, quelles troupes ?
00:42:47Les armes que Dieu nous procurera
00:42:49et les troupes que nous lèverons sur notre passage.
00:42:53Comme Dominique, notre saint patron,
00:42:55c'est à une croisade que je vous convie, mes frères.
00:42:58Une sainte croisade.
00:42:59Que signifie tout ce tapage ?
00:43:07Je vais tous vous envoyer en pénitence dans vos cellules.
00:43:11Ce n'est pas notre faute, mon père.
00:43:13C'est le frère Clément qui nous empêche de travailler.
00:43:15C'est le capitaine Clément qui nous prêche la croisade.
00:43:18Il veut nous enrôler pour aller jusqu'à Blois.
00:43:20C'est vrai, mon père, je l'avoue.
00:43:27Depuis le meurtre, je n'arrive plus à étudier.
00:43:30Tout se brouille devant mes yeux.
00:43:32Je ne vois plus que les martyrs ensanglantés et leurs assassins.
00:43:35Je comprends votre juste cours, mon fils.
00:43:39Paris et la Sainte Ligue s'arment pour châtier le coupable.
00:43:43Et nous, mon père ?
00:43:45Et moi ?
00:43:46Nous sommes des frères prêcheurs.
00:43:48Nos armes sont la parole divine.
00:43:51Mais la parole divine ne remplace pas le glaive, mon père.
00:43:57Le glaive frappera le tyran et les hérétiques, frère Clément.
00:44:03Brandis par les milliers de mains que vos discours enflammés auront armés.
00:44:09Préparez-les dans le recueillement
00:44:10pour les prêches et les processions que notre Sainte Ligue va faire dans Paris.
00:44:18Où en sont nos affaires, messieurs ?
00:44:37Elles vont bon train, madame la Duchesse.
00:44:39Les traîtres et les suspects sont arrêtés en masse.
00:44:41Le président de Harley ?
00:44:43À la Bastille, avec tous les membres royalistes du Parlement.
00:44:46À Charenton et à Saint-Cloud, des gardisons gardent le passage de la rivière.
00:44:50Saint-Denis a été mis en état de défense.
00:44:52Il ne s'agit pas seulement de se défendre, messieurs,
00:44:56mais d'attaquer.
00:44:58Il ne suffit pas de protéger Paris.
00:45:00Nous devons porter la guerre sur la Loire.
00:45:03Mais nos troupes sont encore insuffisantes, madame la Duchesse.
00:45:06Eh bien, levez-en.
00:45:07Et comment les soldés ?
00:45:10Je viens de chez l'ambassadeur d'Espagne.
00:45:12Mendoza m'a promis beaucoup d'argent.
00:45:14L'Espagnol promet toujours, madame, mais toujours pour le lendemain.
00:45:18Mais de l'argent, il y en a à Paris, chez nos amis et chez nos ennemis.
00:45:23Chaque foyer versera sa contribution.
00:45:25Les familles de prisonniers seront rançonnées.
00:45:27Il n'y a pas que Paris.
00:45:28Voici les proclamations de Chah, Beauvais, Melun, Amiens, Rouen, Bourges, Saint-Lys.
00:45:34Que chaque ville se mette aussitôt en état de siège et qu'elle lève des troupes.
00:45:39Je suis de l'avis de madame la Duchesse.
00:45:42Nous devrions bientôt disposer de force suffisante pour passer à l'attaque.
00:45:45Tout beau, messieurs.
00:45:49Il faut un capitaine pour mener une grande armée en campagne.
00:45:53Je n'en vois qu'un seul.
00:45:55Qui d'en, madame ?
00:45:56Mon frère Mayenne.
00:45:59N'est-il pas tout désigné pour commander en chef ?
00:46:02Lui, le frère des martyrs.
00:46:06Le seul homme survivant des guises.
00:46:08Certes, madame la Duchesse, le duc de Mayenne est un grand capitaine
00:46:12et sa nomination rallierait tous les suffrages.
00:46:15Mais il est en Bourgogne.
00:46:17Je sais.
00:46:18Je vais l'y chercher moi-même dès aujourd'hui.
00:46:22Messieurs.
00:46:26Non, laisse-moi.
00:46:39Il faut que je parte immédiatement pour Dijon.
00:46:41Vous m'emmenez avec vous ?
00:46:43Il ne vaut mieux pas.
00:46:45Et je serai bientôt de retour.
00:46:47Je l'espère.
00:46:48Le temps va me paraître long.
00:46:49À moi aussi.
00:47:01Tu m'as bien dit que tu étais prêt à faire n'importe quoi pour moi.
00:47:04Oui, pourquoi ?
00:47:05Parce qu'à mon retour, je te demanderai peut-être de m'en fournir la preuve.
00:47:11Je te demanderai peut-être de m'en fournir la preuve.
00:47:41Je prie sa majesté de croire que je partage son deuil et sa douleur.
00:48:03Merci, M. de Crayon.
00:48:15Dieu a rappelé ma mère dans de bien tristes moments.
00:48:18Quand je pense que je ne peux même pas la ramener à Saint-Denis, dans le tombeau de mon père.
00:48:28Il suffirait pour cela, Sire, de marcher sur Paris.
00:48:31Avec quelle troupe, mon pauvre Crayon ?
00:48:38La Ligue a déjà soulevé Orléans et le maréchal d'Aumont est assiégé dans la citadelle.
00:48:45Il y a des troupes, Sire, qui jointent aux nôtres pour réculbuter celles de la Ligue.
00:48:52Lesquelles, grand Dieu ?
00:48:53Celles du roi de Navarre ?
00:48:57Je suis sûr, maintenant que le balafré n'est plus, que le béarnais serait prêt à composer avec votre majesté.
00:49:04Maillot aux hérétiques ?
00:49:05Après le meurtre du cardinal, c'est toute l'église qui se dresserait contre moi.
00:49:09C'est l'Espagne qui interviendrait.
00:49:13Oh non, ce serait faire le jeu de la Ligue.
00:49:18D'ailleurs, j'entends d'abord sonder le duc de Mayenne.
00:49:23Mayenne ? Après le meurtre de ses frères ?
00:49:27C'est un guise, mais un guise mou.
00:49:32Il était très jaloux de son aîné et le desservait auprès de moi.
00:49:37Je lui fais savoir que je lui laisse la Bourgogne et quarante mille écus de rente.
00:49:44Achetez le duc de Mayenne, Sire, mais laissez-moi également approcher le béarnais.
00:49:57Ne vous inquiétez pas, ma soeur.
00:50:01La Bourgogne est pratiquement inexplimable.
00:50:04Eh bien, dans ce cas, laissez-la à vos lieutenants.
00:50:06Pourquoi voulez-vous que je leur laisse ma Bourgogne ?
00:50:09Pour venir avec moi à Paris, mon frère.
00:50:17Non, merci.
00:50:20Le vin de ce pays est mille fois supérieur au vin de Montmartre, de Suren et d'Argenteuil.
00:50:27Je n'y gagnerai pas au change.
00:50:31Vous y gagnerez une capitale.
00:50:34En attendant mieux.
00:50:36Mieux qu'une capitale ?
00:50:38Un royaume, mon frère.
00:50:41Paris est à nous.
00:50:43Paris vous attend.
00:50:45Et qui tient Paris tient le royaume.
00:50:47Je préfère ma Bourgogne.
00:50:49Je m'y sens plus en sécurité.
00:50:50Votre Bourgogne.
00:50:53Votre Bourgogne.
00:50:55Mais que représente-t-elle à côté de Paris ?
00:50:58Et votre Paris, Catherine.
00:51:02La capitale peut être isolée, encerclée.
00:51:05Tandis qu'ici, réfléchissez un peu.
00:51:09Au nord, notre fief, la Lorraine.
00:51:11A l'est, la Franche-Comté et les armées espagnoles.
00:51:16Au sud, notre allié Savoyard.
00:51:21Ici, je peux tenir cent ans.
00:51:23Personne ne vous demande de tenir cent ans ici, Charles.
00:51:26Tandis que tout Paris vous réclame.
00:51:29Les 16 comptent sur vos troupes.
00:51:32Et puis surtout la Ligue a besoin d'un chef pour conduire nos armées à la victoire.
00:51:37Et Nemours.
00:51:38Et au mal.
00:51:39C'est un guise qui doit prendre la tête.
00:51:43Et tu es le seul survivant.
00:51:45Songe à François et à Henri.
00:51:48Lâchement assassiné.
00:51:50T'as-tu pas à cœur de les venger ?
00:51:52N'ayez crainte là-dessus, ma sœur.
00:51:54Tant ou tard, nos frères seront vengés.
00:51:56Mais c'est maintenant qu'il faut agir, Charles.
00:52:00Si le Valois disparaissait,
00:52:02le Béarnet revendiquerait aussitôt la couronne.
00:52:05Mais la France ne voudra jamais d'un roi hérétique.
00:52:09Et Paris te couronnerait, Charles.
00:52:13Le trône est à notre portée.
00:52:15Le Valois n'est pas encore mort, que je sache.
00:52:21Pas encore.
00:52:27Mais tu es pourvoir à bientôt.
00:52:28Alors, M. le Rambouillet, vous la satisfait ?
00:52:39Profondément, sire.
00:52:40J'ai toujours pensé que la réconciliation avec les Huguenots
00:52:43était indispensable à la bonne santé du royaume.
00:52:47À la survie, voulez-vous dire ?
00:52:48Après tant, après tant de batailles et de sang versé,
00:52:53espérons que les retrouvailles se passeront sans trop d'heures.
00:52:59Je pars demain pour tour.
00:53:02Vous m'accompagnerez.
00:53:04Avec joie, sire.
00:53:05Regardez.
00:53:26L'Huguenot.
00:53:39Allez prévenir sa majesté.
00:53:41Vite !
00:53:42Tiens, là-bas, Fontenac, à côté de Navarre.
00:54:02C'est lui qui a tué mon frère à Coutras.
00:54:03Vive les rois !
00:54:33Je puis mourir.
00:54:37J'ai vu mon roi.
00:54:39Mais relevez-vous, mon cousin, je vous en prie.
00:54:43Vive les rois !
00:54:45Vive les rois !
00:54:47Oui, Monseigneur.
00:54:50Un courrier vient de me le confirmer.
00:54:52Le Valois a conclu une trêve avec le béarnet.
00:54:55C'était à prévoir, messieurs.
00:54:57Souvenez-vous de ce que je vous ai dit il y a un mois,
00:55:00après que j'eusse repoussé ces propositions infamantes.
00:55:04Dès qu'il m'a vu dressé contre lui,
00:55:07le Valois, saisi de peur,
00:55:10n'avait plus personne d'autre vers qui se tourner.
00:55:13L'hérétique et l'assassin,
00:55:15ils vont bien ensemble.
00:55:17Désormais, les choses ont le mérite d'être claires.
00:55:21Elles sont claires, madame.
00:55:23De la trêve à l'alliance, il n'y a qu'un pas.
00:55:26Et le Valois aura tôt fait de le franchir.
00:55:29Les forces des Huguenots sont particulièrement aguerries.
00:55:32C'est pourquoi j'ai décidé d'agir,
00:55:34avant que nos ennemis fassent leur jonction.
00:55:37Je pars pour la Loire, avec le gros de l'armée.
00:55:41Avec l'armée, monseigneur ?
00:55:43Mais Paris !
00:55:46Ils n'iront pas jusque-là, vous n'avez rien à craindre.
00:55:50Je vais traquer le Valois en Touraine.
00:55:52Quant aux Huguenots,
00:55:53soyez certains qu'ils ne bougeront pas.
00:55:55Trente villes de France
00:55:57leur opposent de solides remparts.
00:56:01Il dépend de vous, messieurs,
00:56:03que Paris et ses défenses
00:56:06découragent toute tentative.
00:56:23Un instant, monsieur de Vérac,
00:56:24que j'ai de mots à vous dire.
00:56:48Je t'attends ce soir,
00:56:52après la procession.
00:56:54Ainsi meurt le Roi.
00:57:08Ainsi trêve l'hérétique.
00:57:12Ainsi meurt le Roi.
00:57:15Ainsi trêve l'hérétique.
00:57:18Ainsi meurt le Roi.
00:57:19Ainsi trêve l'hérétique.
00:57:23Ainsi meurt le Roi.
00:57:25Ainsi meurt le Roi.
00:57:26Ainsi meurt le Roi.
00:57:40Oh là, marchons les yeux,
00:57:44et on s'en venit peu,
00:57:48dis-moi des ventres creux,
00:57:53marchons les yeux,
00:57:56et rien n'aillé ça,
00:58:01il devrait renoncer.
00:58:04Dis-moi des ventres creux,
00:58:11au jour qu'à la nuit,
00:58:15bannis les malchances,
00:58:19marchons les yeux,
00:58:23et rien n'aillé ça,
00:58:27il devrait renoncer.
00:58:31Tu m'avais dit n'importe quoi !
00:58:36N'importe quoi, oui, mais pas cela !
00:58:39Alors ce n'est plus n'importe quoi !
00:58:42Tu m'as trahi,
00:58:44tu m'as menti,
00:58:46et pourquoi donc pas cela ?
00:58:50Mais, Catherine, c'est un meurtre.
00:58:52Et pour le duc de Guise,
00:58:54et pour le cardinal de Lorraine,
00:58:55qu'était-ce donc ?
00:58:57Oui, bien sûr, je le sais, mais...
00:58:58L'assassin et le béarnet ont envahi la Beauce,
00:59:00ils assiègent et tempent,
00:59:03ils approchent.
00:59:04Si le Valois meurt,
00:59:05nous sommes sûrs de la victoire !
00:59:08Face à l'hérétique,
00:59:09la France entière se joie à nous !
00:59:11Il faudrait être reçu.
00:59:13Jamais un chef-ligueur ne le pourra.
00:59:16Même si je feignais de trahir la sainte cause,
00:59:19songer au sort affreux des régicides,
00:59:22la roue,
00:59:23l'écartèlement,
00:59:23tu vois ses bras arrachés par les chevaux !
00:59:27Je ne sais pas si c'est un péché, mon père,
00:59:40mais c'est toujours le même rêve qui me poursuit.
00:59:45Un poignard descendu du ciel.
00:59:48Je le prends,
00:59:51il a une lame de feu comme le glaive de l'archange.
00:59:54Et avec ce poignard,
00:59:56je le tue comme un chien enragé.
01:00:01Lorsqu'un crime est exécuté par intérêt
01:00:04ou par vengeance personnelle,
01:00:06c'est un péché mortel,
01:00:07mon frère.
01:00:09Mais ce n'en est plus un,
01:00:11bien au contraire,
01:00:12lorsqu'on supprime une bête malfaisante
01:00:14pour la gloire de Dieu
01:00:15et de notre sainte Église.
01:00:17Et puis,
01:00:21ce n'est qu'un rêve.
01:00:24Et si ce rêve devenait réalité ?
01:00:27Ce serait une bénédiction
01:00:31pour le royaume,
01:00:33pour la religion.
01:00:36Le valois s'est exclu lui-même de l'Église.
01:00:39Il est excommunié par le Saint-Père.
01:00:40Il combat désormais aux côtés des hérétiques.
01:00:43Et il n'y a point péché à sacrifier l'hérétique.
01:00:47Alors si je...
01:00:49Enfin, celui qu'il tuerait ne serait pas damé.
01:00:53Il se retrouverait parmi les bienheureux,
01:00:56frère Clément.
01:01:00Ce n'est pas tout, mon père.
01:01:04Depuis quelques nuits,
01:01:07le poignard...
01:01:09Oui ?
01:01:11Le poignard, c'est une femme qui me le tend.
01:01:14Une femme ?
01:01:18La Duchesse de mon pensier, mon père.
01:01:23Je l'ai vue lors d'une procession.
01:01:26Et depuis, je la revois sans cesse.
01:01:29Elle est si belle,
01:01:32si pure,
01:01:34dans sa grande robe blanche de bénitente.
01:01:37Mais peut-être elle est une vision impure.
01:01:43Peut-être devrais-je tenter de la chasser.
01:01:47Je ne pense pas, mon frère.
01:01:51La Duchesse ne vous apparaît point en tant que femme,
01:01:55mais en tant que symbole.
01:01:57Celui des martyrs de notre sainte cause.
01:02:00Oui.
01:02:03C'est cela.
01:02:06C'est sûrement cela.
01:02:09Elle me guide.
01:02:12Elle m'a choisi pour mener à bien cette mission sacrée.
01:02:16Si elle l'exige,
01:02:18je suis prêt à frapper.
01:02:22Enfin, je serai prêt à faire le sacrifice de ma vie.
01:02:24Mais il n'y a pas que la mort.
01:02:29Il y a la torture.
01:02:33Le supplice.
01:02:37Oh, mon père,
01:02:39je ne sais plus ce que je dois faire.
01:02:43Priez.
01:02:45Jeûnez, mon frère.
01:02:48Dieu vous montrera la bonne voie.
01:02:52Je vais vous donner l'absolution.
01:02:55Égouté.
01:03:12Mais le croyez-vous suffisamment solide, mon père?
01:03:16C'est un fils de paysan.
01:03:18Il a 24 ans, il déborde de sèvres.
01:03:20Il lui faut se mortifier sans cesse,
01:03:22dépenser son énergie en jeûne, en prière.
01:03:24Oui, oui, oui, j'entends bien,
01:03:25mais ce n'est pas cela que je veux dire.
01:03:28Est-il vraiment préparé au sacrifice?
01:03:32Oui.
01:03:33Je le crois.
01:03:35C'est un esprit très exalté,
01:03:37très croyant,
01:03:38et j'ai apaisé ses scrupules religieux.
01:03:41Il n'y a qu'une chose qui le retienne encore.
01:03:45Quoi d'eau?
01:03:45L'appréhension des tortures et du supplice.
01:03:52Il faut tout mettre en oeuvre pour raffermir sa foi, monsieur Prière.
01:03:57Je connais une personne qui pourrait le faire.
01:04:02Qui cela?
01:04:03Vous,
01:04:05Madame la Duchesse.
01:04:08Moi?
01:04:09Oui.
01:04:11Depuis qu'il vous a vu au cours d'une procession,
01:04:13le frère Clément a conçu pour vous
01:04:15une véritable vénération.
01:04:19Votre image hante ses nuits.
01:04:21Et s'il pouvait vous voir et vous entendre
01:04:25autrement qu'en rêve,
01:04:27cela serait certainement bénéfique.
01:04:29J'y songerais, mon père.
01:04:30Continuez d'entretenir son ardeur.
01:04:35Il est certain qu'une robe de moine
01:04:36serait le meilleur moyen pour approcher le Valois.
01:04:40Depuis qu'il est excommunié,
01:04:41il doit être encore plus dévot
01:04:43et superstitieux qu'auparavant.
01:04:49Excommunié, mon cousin.
01:04:51Je suis excommunié.
01:04:54D'autres rois de France l'ont été,
01:04:56sire, sans s'en porter plus mal.
01:04:57Évidemment.
01:05:00L'excommunication ne vous concerne pas,
01:05:02monsieur le Huguenot.
01:05:05Mais moi, si.
01:05:07Elle me bouleverse.
01:05:10C'est une cruelle ironie du sort
01:05:12qu'on ait excommunié le roi le plus pieux
01:05:16qui y ait eu en France depuis Saint-Louis.
01:05:18Mais je dois avant tout assumer ma fonction.
01:05:26On a trop oublié que j'étais roi de France.
01:05:30Il me faut retrouver le Louvre.
01:05:32Et ces têtes
01:05:35qui sont tombées ici à étampes
01:05:38vont nous ouvrir les portes de Poissy,
01:05:42de Dourdan,
01:05:44de Pontoise.
01:05:46Et de Paris.
01:05:47Paris.
01:05:48Nous n'en sommes pas encore là.
01:05:51Attendez que nous tâtions ses défenses.
01:05:52Tâté seulement.
01:05:54Mais Paris est comme une belle fille.
01:05:56Il ne suffit pas de lui mettre la main au téton.
01:05:58Il faut la bousculer, la posséder.
01:06:01Cela fait bien des murailles à bousculer.
01:06:03Et quoi, sire ?
01:06:06Dix mille Suisses nous arrivent.
01:06:09Que ne ferons pas une armée comme la nôtre ?
01:06:11La présence de deux rois.
01:06:12La fleur de la noblesse française.
01:06:14Ne craignez rien, sire.
01:06:16Dieu est de notre côté.
01:06:19Dieu ?
01:06:20Le vôtre, peut-être.
01:06:22Mais y a-t-il encore un dieu
01:06:25pour un roi excommunié ?
01:06:28Nous servons le même dieu, sire.
01:06:31Soyons vainqueurs.
01:06:33Et je vous jure que vous aurez l'absolution.
01:06:37Il ne faut pas le dissimuler.
01:06:39Le découragement, la peur même,
01:06:41gagne peu à peu les Parisiens.
01:06:42La peur ?
01:06:43Oui, madame.
01:06:44Accru par la présence de deux rois.
01:06:47On le murmure dans les rues.
01:06:49Deux rois.
01:06:49Paris et de Thaïa résistent à quatre rois.
01:06:52Après étant, Beaumont, Craig, Lilladant
01:06:56sont aux mains de l'ennemi.
01:06:57Ah, des places secondaires.
01:06:59J'ai concentré mes forces.
01:07:00La capitale est imprenable.
01:07:02Certes, Monseigneur,
01:07:03mais les Parisiens auraient besoin de victoire.
01:07:05Proclamez-en !
01:07:06Faites savoir que nos armes sont victorieuses
01:07:08en Bourgogne, en Champagne.
01:07:10Il faudrait des preuves.
01:07:11Des preuves, des preuves.
01:07:16Oh, voilà !
01:07:18Il y a tout ce qu'il faut pour fabriquer des drapeaux.
01:07:22Déchirez-les, traînez-les dans la boue.
01:07:25Et vous direz que ce sont les enseignes des troupes royales
01:07:27capturées par les nôtres sur les champs de bataille.
01:07:31Qu'on les suspend, qu'on foute de Notre-Dame.
01:07:34Et qu'on fasse défilé devant le peuple de Paris.
01:07:39Et puis annoncez
01:07:41qu'un grand événement se produira bientôt.
01:07:44Un grand événement, Catherine ?
01:07:48Je ne peux rien dire encore.
01:07:56Voici les papiers
01:07:57qu'il devra montrer pour justifier de sa demande d'audience.
01:08:01Un laissé-passé de M. de Brienne.
01:08:03Il est authentique.
01:08:05Brienne croit que Clément est des l'heures.
01:08:07Une lettre du président de Varley.
01:08:10Parfaites l'intimité.
01:08:14Je crois qu'il est prêt, madame.
01:08:18Mais...
01:08:18Mais ?
01:08:19Vous seules pouvez avoir raison
01:08:22de ces dernières hésitations.
01:08:27Je vais le voir, mon père.
01:08:28Je vais le voir, mon père.
01:08:58Relevez-vous, frère Clément.
01:09:08C'est moi qui devrais être à vos pieds.
01:09:12Vous, madame la Duchesse,
01:09:14au pied d'un pauvre moine.
01:09:16Au pied d'un héros
01:09:17et d'un saint, voulez-vous dire ?
01:09:20Je ne mérite pas tant d'honneur, madame.
01:09:23Mais je saurais donner la mort et la recevoir
01:09:25maintenant que j'ai vu la sœur
01:09:26de nos martyrs bien-aimés.
01:09:27Vous la donnerez, frère Clément.
01:09:31Mais vous ne la recevrez pas.
01:09:34Non.
01:09:35Vous ne mourrez pas.
01:09:38Mais les gens du roi me tueront
01:09:39d'aussitôt, madame la Duchesse.
01:09:41Non, vous dis-je.
01:09:43Ils voudront épargner
01:09:44les trois cents de leurs partisans
01:09:47que nous tenons en otage dans Paris
01:09:48depuis ce matin.
01:09:49Ils le savent.
01:09:53Vous vivrez, frère Clément,
01:09:57et vous serez honorés
01:09:58comme le sauveur de la France.
01:10:02Je vous reverrai donc.
01:10:04Oui.
01:10:06Nous nous reverrons, frère Clément.
01:10:09Nous nous reverrons souvent.
01:10:12Une guise ne serait-elle pas fière
01:10:14de rencontrer le plus jeune
01:10:15et le plus valeureux cardinal de France.
01:10:20Moi, cardinal,
01:10:22non, je ne mérite pas.
01:10:24Tu mérites mille fois mieux.
01:10:26Toi que j'ai vu si souvent en rêve,
01:10:29comme notre vengeur,
01:10:32comme notre sauveur.
01:10:35Vous aussi,
01:10:37vous me voyez dans vos nuits.
01:10:39Oui.
01:10:44Et je t'enverrai
01:10:45plus à la clarté du jour cette fois.
01:10:50Et dans mes nuits aussi.
01:10:54Mes biens vivants.
01:11:00Car il y a entre nous un lien,
01:11:03une fraternité mystique
01:11:05que rien ne pourra briser.
01:11:09Que Dieu soit avec toi,
01:11:16frère Clément.
01:11:19Adieu.
01:11:22Ou plutôt,
01:11:24au revoir.
01:11:35Ah, mes bons amis,
01:11:36je suis fourbu,
01:11:37mais heureux.
01:11:38j'ai retrouvé mon allégresse
01:11:39autrefois.
01:11:41Nous avons chassé
01:11:42les ligueurs du pont de Saint-Cloud.
01:11:44Et Navarre a repoussé
01:11:45le duc d'Aumal
01:11:46dans les faubourgs,
01:11:47sire.
01:11:48Quel brave soldat,
01:11:49ces Huguenots.
01:11:50Mais les nôtres aussi,
01:11:50majesté.
01:11:52Ce matin,
01:11:52mes hommes ont bousculé
01:11:53les retranchements
01:11:54de Mayenne.
01:11:55Les mutins et les rebelles
01:11:56seront châtiés
01:11:57plutôt qu'ils ne le pensent.
01:11:59Je ferai tondre
01:12:00la montpensier.
01:12:01Je demande à votre majesté
01:12:03le privilège
01:12:03d'accomplir moi-même
01:12:04cette besogne.
01:12:05C'est accordé,
01:12:06bellegarde.
01:12:14Il est grosse.
01:12:18Trop grosse.
01:12:21Il faut lui tirer du sang.
01:12:22Et là !
01:12:34Où est-vous comme ça ?
01:12:35Je vais à Saint-Cloud
01:12:35voir le roi de France.
01:12:37Le roi ?
01:12:39Vous ne voulez pas non plus
01:12:40mon frère voir
01:12:40sa sainteté le pape ?
01:12:42Je veux voir le roi de France.
01:12:43J'ai d'importantes révélations
01:12:44à lui faire.
01:12:48Remène-le chez le procureur
01:12:49du roi.
01:12:50Oui, tu as raison.
01:12:51Suivez-moi.
01:12:57Il y a ce moine
01:12:57qui voudrait parler
01:12:58au procureur du roi.
01:13:10Entrez.
01:13:10Vous êtes bien
01:13:20les procureurs
01:13:21au Parlement
01:13:22Jacques de la Guêle ?
01:13:24Oui.
01:13:25Pourquoi ?
01:13:28C'est Dieu
01:13:28qui m'a conduit vers vous.
01:13:31J'ai vu votre fils
01:13:31hier à la Bastille.
01:13:34Mon fils ?
01:13:36Comment allait-il ?
01:13:37Aussi bien
01:13:38que l'on peut se porter
01:13:39dans un pareil endroit.
01:13:45Mais
01:13:46si vous étiez hier
01:13:48à la Bastille
01:13:48comment se fait-il
01:13:49que vous soyez ici
01:13:50aujourd'hui ?
01:13:53J'y étais
01:13:53mais pas en tant que prisonnier
01:13:54en tant que moine.
01:13:58J'ai pu joindre
01:13:58le président de Harley
01:13:59qui s'y trouve
01:13:59avec bien des serviteurs
01:14:00loyaux de sa majesté.
01:14:03Il voulait absolument
01:14:04faire parvenir
01:14:05ce message au roi.
01:14:11Et voici
01:14:12le laissé-passer
01:14:12de M. de Bruyenne.
01:14:19Comment est le président ?
01:14:21Il se porte assez bien.
01:14:25Oui.
01:14:27Mais décrivez-le.
01:14:28Il a à peu près
01:14:30votre corpulence
01:14:31le teint pâle
01:14:34une barbe grise
01:14:36à deux pointes
01:14:37et une verrue
01:14:39sur la tempe.
01:14:42C'est un interrogatoire.
01:14:44C'est une mesure
01:14:45de précaution, mon frère.
01:14:48Ma mission
01:14:49est d'aller trouver le roi
01:14:50car le temps presse.
01:14:53À Paris
01:14:53les partisans fidèles
01:14:54de sa majesté
01:14:54sont de plus en plus inquiets.
01:14:56On en a arrêté
01:14:57encore trois cents hier
01:14:58et j'ai des révélations
01:15:00de la plus haute importance
01:15:01à faire.
01:15:02Lesquelles ?
01:15:03J'ai or de ne les faire
01:15:04qu'au roi seul.
01:15:05Je l'ai juré.
01:15:07Le sort de Paris
01:15:08et une issue rapide
01:15:09du siège
01:15:09et de la guerre
01:15:09en dépendent.
01:15:11Il faut absolument
01:15:12que sa majesté le sache.
01:15:15Mais bien sûr,
01:15:17si vous me prenez
01:15:18pour un espion,
01:15:19si vous préférez
01:15:20me faire enfermer...
01:15:21Calmez-vous, mon frère.
01:15:23Je ne fais que mon devoir.
01:15:24je vais aller prévenir,
01:15:26sa majesté.
01:15:30Mais vous devez avoir faim.
01:15:34Mon chapeau.
01:15:38Donnez à manger
01:15:39au moine
01:15:40qui est dans mon bureau
01:15:40et préparez-lui
01:15:42une chambre
01:15:42pour la nuit.
01:15:45Et vous,
01:15:47surveillez-le
01:15:47discrètement.
01:15:48Il ne doit surtout
01:15:49pas sortir d'ici.
01:15:50Dites au procureur
01:15:56la guêle
01:15:57que je ne peux
01:15:57le recevoir maintenant.
01:15:59Je le verrai
01:16:00demain matin.
01:16:01Ou plutôt non.
01:16:02C'est peut-être important.
01:16:05M. de Bellegarde
01:16:06le recevra.
01:16:10Est-ce que les musiciens
01:16:11sont arrivés ?
01:16:12Je vais m'en assurer,
01:16:13sire.
01:16:13Je supplie humblement
01:16:28Votre Majesté
01:16:28de croire
01:16:29le présent porteur
01:16:30en toutes les choses
01:16:32de la plus haute importance
01:16:33qu'il lui rapportera.
01:16:34ces choses
01:16:38de la plus haute importance
01:16:39de quoi s'agit-il exactement ?
01:16:42Il ne veut les dire
01:16:43qu'au roi en personne.
01:16:45Mais
01:16:46il a parlé
01:16:47d'une issue rapide
01:16:48du siège de Paris.
01:16:51Une issue rapide
01:16:53du siège de Paris ?
01:16:56Mais c'est le ciel
01:16:57qui nous envoie
01:16:57ce moine.
01:16:58Je le recevrai
01:16:59demain matin.
01:17:00Mais ne serait-il
01:17:01pas plus opportun
01:17:02que je le vois
01:17:02d'abord
01:17:03avant sa majesté ?
01:17:04Plus opportun,
01:17:05sire,
01:17:06et plus prudent.
01:17:07Non.
01:17:08Non, non,
01:17:09je tiens
01:17:09à le recevoir
01:17:10moi-même.
01:17:11On m'accuse
01:17:12assez
01:17:12de condamner
01:17:13ma porte
01:17:14aux religieux
01:17:14et de ne plus aimer
01:17:16que les huguenots.
01:17:17Ce n'est pas
01:17:17une raison,
01:17:18sire,
01:17:18pour recevoir
01:17:19le premier moine venu.
01:17:21Le premier venu,
01:17:22nous lui devrons
01:17:23peut-être
01:17:23l'économie
01:17:24d'un siège.
01:17:26Maintenant,
01:17:27messieurs,
01:17:29buvons
01:17:29à la prise
01:17:30de notre bonne capitale.
01:17:33À la victoire.
01:17:34mieux.
01:17:37À la paix
01:17:38du royaume.
01:17:39À votre gloire,
01:17:40sire.
01:17:41À votre gloire,
01:17:42sire.
01:17:42Vous venez de Paris,
01:18:03mon frère.
01:18:04Oui.
01:18:05Il paraît
01:18:06que les bourgeois
01:18:06ont peur.
01:18:07j'espère
01:18:08qu'on a préparé
01:18:08des chambres
01:18:09pour nous.
01:18:10Je crois
01:18:10que les dames
01:18:10sortent des chambres
01:18:11de la blanche
01:18:12pour les pans
01:18:12de la fenêtre.
01:18:13Monsieur le procureur
01:18:14du roi,
01:18:15sa majesté
01:18:16va vous recevoir.
01:18:27Restez là.
01:18:28N'approchez pas.
01:18:28venez.
01:18:47Venez.
01:18:53Venez.
01:18:53Dites-moi
01:18:56ce que vous avez
01:18:56à me dire.
01:19:07Sire,
01:19:08le président
01:19:09de Harley
01:19:10va bien.
01:19:15Je pense,
01:19:16mon frère,
01:19:16que vous avez
01:19:17des choses
01:19:18plus importantes
01:19:19à me dire
01:19:20de vive voix.
01:19:21de la plus haute
01:19:22importance,
01:19:23sire.
01:19:24Mais j'ai promis
01:19:25de ne les dire
01:19:26qu'à votre majesté
01:19:27et à elle seule.
01:19:32Allez.
01:19:51J'ai un autre message
01:19:56plus important.
01:20:03Le méchant Juan
01:20:04il m'a tue.
01:20:06Au revoir !
01:20:10Au revoir !
01:20:12Au revoir !
01:20:13Au revoir !
01:20:43Comment se porte sa majesté ?
01:20:50Il paraît que ce n'est pas trop grave.
01:20:51Et le meurtrier ?
01:20:52Abattu. Il n'a pas eu le temps de prononcer un seul mot.
01:20:54C'est dommage.
01:20:56Il était préférable de savoir qui avait armé son bras.
01:21:13Sire, sa majesté, le roi de Navarre.
01:21:34Je viens d'apprendre l'audiose attentat, Sire.
01:21:37Mais on m'a dit que votre blessure était sans gravité.
01:21:40Oui, c'est ce que prétend Portail.
01:21:47C'est ce que j'écris à la reine.
01:21:54Je ne veux pas que cette bonne Louise s'inquiète.
01:22:03Mais je ne suis pas dupe.
01:22:05Je sais, Henri, que je vais bientôt mourir.
01:22:13Je vous affirme, Sire, que vous serez rétabli sous peu.
01:22:16Il faut croire votre chirurgien, mon cousin.
01:22:19Bientôt, nous rentrerons ensemble dans Paris.
01:22:21Vous y entrerez seul, Sire.
01:22:33Vous êtes mon seul héritier.
01:22:38Mais rappelez-vous
01:22:39qu'il ne peut y avoir de roi de France
01:22:44que catholique.
01:22:48Il n'y a et il n'y aura de roi de France
01:22:51que votre majesté
01:22:53pendant très longtemps encore.
01:22:56C'est mon vœu le plus cher.
01:22:57Faites venir tous mes généraux
01:23:13et tous les dignitaires de la cour.
01:23:19Votre majesté désire-t-elle que je me retire ?
01:23:22Bien au contraire, Henri.
01:23:28C'est pour vous que je l'ai fait mender.
01:23:30C'est pour vous que je vous invite.
01:24:00Messieurs, s'il plaisait à Dieu de me rappeler à lui, je vous prie de reconnaître, après
01:24:15moi, comme roi de France, mon bien-aimé cousin Henri de Navarre, et je vous demande de lui
01:24:32prêter serment en ma présence.
01:24:45Je vous l'ordonne.
01:25:15Sous-titrage Société Radio-Canada
01:25:45La nouvelle a son de trompe dans toute la capitale.
01:25:49Je ne regrette qu'une chose, c'est qu'il n'ait pas su que c'était moi qui le faisais creuiller.
01:25:54Et le moine ?
01:25:59Il a été aussitôt massacré par les gardes, Madame la Duchesse.
01:26:02Merci.
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