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00:00Vous êtes toujours sur le plateau de Moselle Info, avec nous Chanez Rivera, créatrice du podcast Les Femmes de chez nous,
00:12qui donne la parole aux femmes maghrébines issues de quartiers populaires.
00:16Avec nous également Pascal Guidier, président de l'association Démo et Débat, qui entame sa huitième saison, sa huitième année d'existence.
00:22Et enfin Elisabeth Kisch, journaliste de la rédaction de Moselle Info, qui nous parlera tout à l'heure de la mobilisation annoncée pour le 10 septembre prochain.
00:32Bonsoir à tous les trois.
00:33Bonsoir.
00:34Bonsoir.
00:34Chanez Rivera, vous avez donc 25 ans, vous êtes Creutzvaldoise, diplômée de Sciences Po à Paris,
00:41et vous avez donc voulu donner, redonner la parole à des femmes qui selon vous sont souvent invisibles dans la société.
00:48Oui, c'est ça. En fait, j'ai créé le podcast en 2022. C'était en plein pendant la campagne pour les élections présidentielles.
00:56Et en discutant avec ma mère, elle me disait, tu trouves ça normal qu'on parle régulièrement des femmes maghrébines,
01:03et notamment issues de quartiers populaires, sans jamais leur donner la parole, ou en tout cas pas assez régulièrement à son goût et à mon goût aussi.
01:08Donc j'ai voulu créer un média qui leur donnait la parole, qui leur permettait aussi de contribuer peut-être aux épisodes,
01:14si elles avaient des idées, des choses à partager. Et c'était important pour moi de créer cette plateforme-là, oui.
01:19Alors, un média, enfin une plateforme aujourd'hui, c'est le podcast, c'est un vecteur qui est plutôt récent.
01:25Vous allez à la rencontre des femmes, j'en ai écouté plusieurs bien sûr pour réparer cette interview,
01:30vous allez à la rencontre de femmes au parcours d'hiver, et puis c'est une discussion en fait sur leur moment de vie,
01:36qui les ont marqués, le parcours qui ont fait qu'elles en sont là où elles en sont aujourd'hui.
01:39En fait, vous êtes un petit peu un passeur d'histoire de ces femmes.
01:46Oui, j'aurais peut-être pas la prétention de dire ça, mais en tout cas, déjà c'est un intérêt personnel,
01:50j'aime beaucoup m'intéresser aux gens, leur poser des questions,
01:54et j'avais besoin aussi de montrer la diversité de ces femmes, leur diversité de parcours.
01:59Et en fait, je dis même femmes maghrébines, mais au Maghreb, on a plusieurs pays, plusieurs régions,
02:04c'est des femmes qui n'ont pas du tout les mêmes parcours de vie,
02:06des femmes qui sont plus jeunes, plus âgées, d'autres qui ont une carrière publique,
02:10et d'autres pas forcément, qui m'ont contactée sur les réseaux sociaux et qui m'ont dit j'aimerais bien parler.
02:15Donc ça m'a fait plaisir de pouvoir, et m'enrichir aussi de tous ces témoignages,
02:20donc j'étais vraiment heureuse de pouvoir le créer.
02:23Oui, ce que vous parlez dans les podcasts, en tout cas dans ceux que j'ai entendus,
02:26vous parlez beaucoup de ces cultures marocaines, algériennes.
02:30Vous-même, vous avez donc des origines algériennes et espagnoles, je crois.
02:36Dans quelle mesure ces origines, vous...
02:40Je vais pas dire vous...
02:45Je vais reprendre ma question, je trouve pas le mot.
02:48Vous donne des idées pour tous ces contenus,
02:51parce que j'imagine que c'est aussi le fait d'être algérienne et espagnole,
02:57ça vous donne aussi peut-être un axe différent dans les questions que vous posez.
03:01Oui, bien sûr.
03:04Ou en tout cas, ça guide aussi mon esprit,
03:06et ça me permet de m'identifier parfois à ma propre histoire.
03:10C'est vrai que ma famille du côté algérien est arrivée en France dans les années...
03:13Mon grand-père est arrivé dans les années 50, déjà, donc ça remonte.
03:17Et c'était intéressant pour moi d'interroger à la fois des femmes de mon âge
03:21pour leur demander d'où venaient leurs parents, d'où venaient leurs grands-parents,
03:24en quelle année ils sont arrivés, par exemple, en France,
03:28pour certaines qui sont là depuis très longtemps,
03:29et d'autres qui sont arrivés assez récemment.
03:33Et puis aussi voir si on avait des histoires en commun,
03:36où j'ai notamment évoqué dans l'un de mes derniers épisodes
03:38qui va sortir la question des traumas coloniaux,
03:41donc la manière dont ces traumatismes peuvent se suivre sur plusieurs générations
03:46et avoir un impact assez lourd sur le psychisme de certaines personnes.
03:50Donc c'est vraiment toujours très enrichissant de pouvoir parler de ça
03:53et d'échanger avec elles, même si parfois c'est assez lourd.
03:57Oui, et donc en plus vous partagez tout ça à travers ces podcasts.
04:02Votre parcours vous a mené jusqu'à Sciences Po Paris.
04:05Vous avez fait un discours très engagé lors de la remise du diplôme.
04:10On écoute un extrait.
04:11Je veux vous dire que nous devons être fiers d'appartenir à une génération
04:15qui aspire à vivre dans une société digne et émancipatrice,
04:20parce que la paix, l'égalité et la dignité doivent être des évidences.
04:25Notre génération l'a montré à plusieurs reprises en étant à l'origine de luttes communes
04:28contre les violences patriarcales, contre le changement climatique,
04:32contre les inégalités sociales, contre le racisme, l'islamophobie,
04:36l'antisémitisme et toutes les formes de haine,
04:38mais aussi pour rappeler au monde entier que les droits humains
04:41sont une lutte de chaque instant, qui appelle notre vigilance la plus haute.
04:45Voilà, donc un discours engagé.
04:48Est-ce que cette formation à Sciences Po a peut-être aussi donné un nouvel élan,
04:53un autre élan à ce projet au fur et à mesure qu'il mûrissait en vous ?
04:58Oui, il a donné un nouvel élan parce que j'ai suivi des enseignements
05:01qui m'ont évidemment bouleversé, notamment en sciences sociales,
05:05et qui m'ont vraiment permis d'ouvrir un autre regard sur la société dans laquelle je vivais,
05:10mais aussi parce que c'est une école dans laquelle l'engagement associatif
05:15est notamment très mis en valeur et j'ai eu la chance de pouvoir créer une association,
05:19la chance ou aussi un peu le malheur entre guillemets,
05:22de créer une association en 2019 de lutte contre les violences conjugales
05:25suite au féminicide d'une femme que je connaissais dans ma ville.
05:30Et là, plusieurs étudiantes ont suivi et ont s'est mis à créer ce collectif au sein de Sciences Po
05:37pour récolter aussi des témoignages de personnes qui vivaient des violences conjugales,
05:41qui en avaient vécu ou même d'autres formes de violences,
05:43et de sensibiliser la communauté étudiante sur ces questions.
05:47Pascal Didier, vous êtes président de l'association Demos et Débat,
05:50une association qui promeut le dialogue, les rencontres avec des auteurs,
05:54des artistes, des spécialistes de la laïcité par exemple.
05:56J'imagine que là, le projet de Chanaise, c'est quelque chose qui vous parle.
06:00Oui, oui, carrément.
06:02Puis tout à l'heure, on écoutait Nicolas Mathieu.
06:05C'est un des invités qu'on a eus en 2019, à l'époque, pour son concours.
06:10Leurs enfants après eux.
06:11Et ce que vous racontez justement sur la transmission,
06:14ça me fait beaucoup penser évidemment à ça.
06:17On fait un travail assez similaire, assez proche finalement à Thionville avec Des Moets Débat.
06:22Là aussi, ça fait partie des grandes questions.
06:27Votre sujet de tout à l'heure sur le 10 septembre,
06:31nos premières tables rondes ont été notamment au moment du début des Gilets jaunes,
06:38de besoin de comprendre ce qui se passait dans cette société.
06:42Et c'est vrai que le besoin de dialogue, le besoin de comprendre,
06:45le besoin de donner la parole aux gens qui n'ont pas la parole,
06:48à qui on ne laisse pas la parole, ça fait partie...
06:49C'est un des ADN de Des Moets Débat.
06:53Il y a d'ailleurs au sein de Des Moets Débat un certain nombre de jeunes
06:56qui sont passés par Sciences Po, qui vont ou qui sont en ce moment à Sciences Po.
07:01Et c'est assez réjouissant.
07:03À Des Moets Débat, on a réussi à créer une association il y a 7 ans
07:06avec des gens qui avaient 16-17 ans à l'époque.
07:10Et puis d'autres qui étaient déjà à l'âge de la retraite.
07:13Et de pouvoir faire parler différentes générations,
07:16je pense que c'est effectivement important parce qu'on sent bien
07:20qu'il y a vraiment des communautarismes qui s'installent,
07:23des gens qui ne parlent plus à d'autres et il faut se battre contre ça.
07:28Alors, en septembre, le 4 septembre, c'est le lancement de la 8e saison ?
07:34C'est notre 8e saison.
07:36C'est une saison qui va être marquée avec...
07:39On démarre avec un écrivain, Adrien Boss, qui est également éditeur.
07:44On terminera en juin avec Rima Abdulmalak, l'ancienne ministre de la Culture,
07:49qui a créé un Rima Poésie Club, là aussi pour donner la parole
07:53à des jeunes voix de la littérature qui arrivent de partout.
07:59Et puis, entre-temps, il y aura des tables rondes sur des sujets de société,
08:02comme on sait le faire et comme on l'a fait aussi avec la ville de Thionville
08:05en créant le festival Politeia,
08:07qui est aussi une des grandes réussites de Démodébat,
08:10avec deux éditions, une sur le progrès cette année
08:13et une il y a deux ans sur la liberté,
08:15où on a également interrogé le vivre ensemble.
08:18Merci à tous les deux.
08:21Une petite question pour les podcasts.
08:24On peut les écouter sur toutes les plateformes ?
08:25Oui, notamment sur Spotify et Apple Podcasts,
08:28mais après, toutes les plateformes s'est diffusées en ligne.
08:30Voilà, donc n'hésitez pas à aller l'écouter.
08:32Ça s'appelle Les Femmes de chez nous.
08:35Et donc, cela vous permet aussi de découvrir des parcours divers.
08:40Et n'hésitez pas à vous rendre à l'événement le 4 septembre à Thionville,
08:44l'événement de démo et débat.
08:45On va vous inviter à Thionville aussi pour venir parler de votre travail,
08:48parce que c'est passionnant.
08:49Eh bien voilà, c'est parfait.
08:51Ça sert aussi à ça, les rencontres.
08:53C'est nickel.
08:54On enchaîne tout de suite avec la chronique Société.
09:01Elisa, le 10 septembre, la France s'apprête à vivre
09:04une grosse journée de mobilisation,
09:07suite à l'appel de deux principaux mouvements.
09:09Oui, tout à fait.
09:10Deux groupes ont été identifiés, des groupes citoyens.
09:13D'abord, indignons-nous, identifiés davantage à gauche,
09:17puis les essentiels, usant un vocabulaire davantage à droite.
09:21Je ne vous apprends rien, les Français suivent depuis quelques semaines,
09:24voire quelques mois maintenant, une saga politique tumultueuse.
09:28Je vous rappelle les dernières annonces qui ont été faites par le gouvernement.
09:31Un plan stop à la dette, avec notamment une année blanche,
09:34c'est-à-dire que les dépenses publiques restent au même niveau que l'an passé.
09:38Ce qui veut dire aussi que les pensions de retraite
09:40ne seront pas indexées sur l'inflation.
09:42Mesures phares qui a fait couler de l'encre, évidemment.
09:45Deux jours fériés deviendront potentiellement travaillés.
09:49Bon, toutes ces annonces n'enchantent pas à nos concitoyens.
09:52Et la toile s'est enflammée, comme le montre ces quelques images
09:55que vous voyez à l'écran.
09:57Que vous allez voir.
09:58Que vous allez voir.
10:00Mercredi 10 septembre cristallise, espoir et interrogation.
10:05Un peu comme en 2018, avec le départ des Gilets jaunes.
10:08Tout est parti d'internet cet été, puis les événements se sont précisés
10:13au fur et à mesure des semaines.
10:15Des posts et vidéos sur Facebook, Telegram,
10:17appels à la manifestation, sans étiquette ni politique ni syndicale.
10:22La colère gronde, et ce, jusque dans les rues de Metz.
10:26Un sujet sensible, puisque vous allez le voir,
10:29aucun visage ne va être montré.
10:31Ce qui montre la problématique de ce sujet.
10:34Écoutez.
10:34Qui avant était dans le militantisme et manifestait régulièrement,
10:38ont décidé de ne plus manifester,
10:41par peur de ce qui peut leur arriver sur une manifestation.
10:44Et 3 millions de gens dehors pour la réforme des retraites.
10:47Et le président de la République a dit textuellement,
10:49de mémoire,
10:50cette mesure, cette réforme est-elle acceptée ?
10:53Visiblement non, mais tant pis, je l'ai fait.
10:56Donc, à quoi bon ?
10:57C'est un peu dégueulasse que l'effort devrait être fait de la part de tout le monde,
11:01pas que ceux qui travaillent, en fait.
11:03Le gouvernement peut faire des efforts aussi de leur part.
11:06Si nous, on devrait travailler plus,
11:07pourquoi eux, ils ne gagneraient pas moins ?
11:09Nous, on ne part pas en vacances, on ne fait pas d'excès.
11:11On travaille pour se nourrir et pour nos enfants,
11:14pour leur faire plaisir, pour faire ce qu'on peut.
11:15J'ai trouvé ça honteux,
11:17honteux parce que ce n'est pas à nous de payer la dette.
11:20Ils ont mal géré le budget
11:21et je trouve qu'il y a d'autres possibilités pour récupérer cet argent.
11:26Augmenter le départ à la retraite,
11:28c'est bizarre, j'ai 39 ans, je sais que bientôt...
11:30Mais je trouve qu'on ne travaille pas assez
11:33et on n'est pas beaucoup aussi à travailler.
11:36Les prestations sociales,
11:38beaucoup trop de gens vivent de prestations.
11:39Je ne parle pas de l'indemnisation du chômage,
11:42je parle des prestations sociales.
11:44Maintenant que je suis dans le monde du travail,
11:45j'ai un enfant, etc.
11:47Forcément, on a envie de...
11:49Je suis la première à dire qu'on ne va pas y manifester
11:51parce que là, on est français,
11:53on n'arrive pas, on ne s'en sort pas.
11:56Enlever deux jours supplémentaires de ferrier,
11:59je trouve ça inadmissible.
12:01Je pense que ça ne sert à rien,
12:03étant donné qu'il y a quelques années en arrière,
12:05on avait déjà enlevé une journée qui n'a rien servi.
12:08Je pense que pour moi, le gouvernement devrait sauter.
12:11Très choquée, parce qu'en fin de compte,
12:13ils s'adressent toujours aux mêmes personnes.
12:15C'est toujours les mêmes personnes qui doivent faire des efforts.
12:18Un ras-le-bol général, vous l'avez vu,
12:21d'autres soutiennent, certains souhaitent descendre dans les rues.
12:24Du côté de la CGT57, il a été annoncé soutenir
12:27et appeler à la manifestation lors de cette journée du 10 septembre.
12:31Écoutez justement Christian Portat,
12:33membre de la commission exécutive de l'union CGT départementale.
12:37On sait que c'est le rapport de force qui fait payer.
12:40On s'inscrit déjà là-dedans.
12:41On a vu que les revendications étaient d'accord.
12:43Maintenant, on a une annonce.
12:44C'est vrai que le 10 septembre,
12:45au vu qu'on voit que dans les usines,
12:47ça parle de grèves, de blocages, etc.,
12:49nous, la CGT, au niveau du département,
12:52il y a un appel qui va être lancé
12:53pour faire une manifestation le 10 septembre à Metz.
12:56Ça, c'est une chose que la CGT va appeler.
12:59Mais par contre, nous, on appelle que dans toute la journée,
13:01il y a des blocages partout qui se réalisent.
13:03Et ça, c'est aux gens de décider et de s'organiser même.
13:06Et c'est ce qui se passe.
13:06Moi, je veux dire des compatriotes en ville,
13:07à Saint-Abole, à Metz, etc.
13:09Les revendications affichées par la CGT sont nombreuses.
13:12En tête de lice, l'abandon du budget de Bayrou,
13:15la retraite à 60 ans ou encore l'augmentation du SMIC.
13:18Les appels aux actions pour cette journée du 10 septembre
13:21peuvent passer de ne pas utiliser sa carte bancaire ce jour-là,
13:25ne pas acheter dans les enseignes de grande distribution
13:27ou même à se confiner, à ne pas travailler.
13:30Côté élue de la République, nous avons donné la parole
13:33à Isabelle Roche, députée Horizon.
13:35Elle comprend la colère de nos concitoyens
13:37mais ne soutiendra pas une mobilisation
13:41qu'elle ne dit récupérée par la France insoumise.
13:44Regardez.
13:45Quand on voit par qui elle est récupérée, la France insoumise,
13:49je vais avoir beaucoup de mal.
13:51Un parti qui veut organiser le chaos
13:54plutôt que de se mettre d'accord sur un constat commun
13:58pour qu'on puisse trouver des solutions,
14:00je ne peux pas souscrire et je ne peux pas m'y associer.
14:04Maintenant, j'entends très bien
14:07et vraiment avec une grande acuité
14:10ce qui est dit par les uns et les autres
14:13qui concerne les motivations de la mobilisation.
14:15Une journée qui semble à deux vitesses,
14:18vous l'aurez compris, à la fois une manifestation
14:20qui traduit un mal-être citoyen
14:22et la place que prend les forces syndicales
14:25et ou politiques dans la préparation de cet événement
14:27que ce soit de la gauche ou de la droite.
14:30Rendez-vous d'abord, je le rappelle,
14:31le 8 septembre pour le vote de confiance
14:33puis le 10, ça ne semble être que le début.
14:36Merci Elisa pour toutes ces informations.
14:39Merci également à vous deux,
14:40Chanez Rivera et Pascal.
14:41Merci à vous.
14:42Avec grand plaisir.
14:44Restez avec nous, on se retrouve dans un instant.
14:45Merci à vous.
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